Qui se ressemble S'assemble ( Erica Hanzel)

T’as entendue son accent? Elle ne vient pas d’ici celle-là.

Elle a l’air étrange!  Probablement une autre freak.

Elle semble évitée tout le monde, une antisociale surement.

Des phrases du genre, Naisho en avait entendu pas mal dernièrement.  Le monde s’amusait toujours à trouver de quoi parler, partir des rumeurs sur quelqu'un. Une jeune fille venait à peine d’arriver que tout le monde s’amusait déjà à l’analyser et lui donner tous les défauts du monde.  On allait probablement bientôt entendre dire qu’elle aimait tuer des chiens dans des ruelles sombres le soir et qu’elle pratiquait une religion étrange.  C’était en quelque sorte une tradition qu’il avait lui-même connut à son arrivée. Mauvais pour parler aux autres pendant longtemps et avec son apparence, il avait été la source de bien des moqueries.  Certains ressentent le besoin de rabaisser les autres, afin de se sentir unique, spécial. Ils ne peuvent accepter qu’il y ait d’autre gens comme eux, des personnes normales ayant des objectifs, des buts et une histoire faisant en sorte qu’ils sont eux aussi des êtres humains méritant d’avoir une place dans ce monde.  Au final, le géant avait réussi à se faire une place.  Pas vraiment en tant que leader, de membre important de l’établissement ou quoique ce soit du genre, mais  il n’était plus autant considérer comme un étranger et avait le respect d’un nombre raisonnable de personne.

Tout n’était pas arrivé du jour au lendemain, ce fut une progression plutôt lente, mais avec le temps et l’effort, bien des choses peuvent changer.  Il est normal de prendre un temps d’adaptation, de devoir s’habituer à un nouvel endroit et devoir faire contact avec du monde différent qu’autrefois.  Surtout si on a vécu des moments difficiles nous ayant changé à jamais, ce qu’il a vécu dans son enfance avec son père. Qui sait, peut-être que cette nouvelle avait aussi eux droits à des difficultés? Au final, elle avait peut-être besoin d’aide pour s’établir et il comptait bien intervenir.

C’est en  marchant dans les corridors qu’il tentait de la trouver. Il ne voulait pas demander à des élèves s’ils l’avaient vu, sinon des rumeurs pourraient s’installer bien rapidement.  La pauvre n’avait pas besoin de sa pour commencer sa vie ici.  Il la trouva finalement alors qu’elle était à son casier.  Il prit un moment pour la regarder. Elle était jolie, c’est sûre. Pas nécessairement la femme la plus séduisante du monde, mais elle était belle, le genre de fille bien mignonne que les hommes aime bien en général. Tous ces mouvements avait l’air à la fois rapide et mal exécuté, comme si elle tentait de finir le plus rapidement possible et de pouvoir partir du corridor qui contenait quand même quelque personne.   Il remarqua un groupe de quatre filles qui parlait à voix basse, probablement d’elle.  Il s’approcha finalement, se mit dos contre la case voisine d’Erica et fit un signe aux demoiselles de s’éloigner, ce qu’elles firent.  Il se tourna la tête vers celle qu’il était venu voir.

Fait pas trop attention à ce genre de personne, elles parlent beaucoup mais sont incapable de faire quoi que ce soit d’autre. Croit-moi, j’ai vécu sa moi aussi.

Il se positionne ensuite pour avoir le corps complètement tourner vers elle et tendis sa grande main droite.

Je m’appelle Naisho, Naisho Yujima.  Si t’as besoin de quelqu’un avec qui parler, je serais enchanté de faire ta connaissance.

Ce matin ci, Erica s'était levée en retard, elle n'avait pas trouvé le sommeil pendant la nuit précédente et avait du prendre des somnifères. Elle se leva en vitesse, s'habilla et parti donner à manger à ses oiseaux. Elle en possédait trois en cage et s'occupait d'eux comme elle le ferait avec ses enfants si elle en avait. Elle passait du temps à les nourrir et à les observer. Mais maintenant il fallait se dépêcher, ses cours commencent dans quelques minutes, et vu la distance qu'elle devait parcourir, elle n'avait pas le temps d'arriver à pied. C'est en comprenant cela qu'Erica ouvrit la fenêtre de sa chambre et regarda en bas. Elle dégluti. Sa chambre était assez éloignée du sol, et elle n'avait pas volé depuis longtemps.

Bon... Si je dois le faire...

A ces mots, la jeune élève retira sa veste et déploya ses grandes ailes blanches pour finalement fermer les yeux et sauter par la fenêtre. Elle commença à battre des ailes, un battement, deux, trois... De plus en plus rapidement jusqu'à pouvoir s'envoler en direction du lycée. Sa plus grande crainte à ce moment, était qu'en atterrissant, un élève l'aperçoive, ce qui pourrait faire aggraver les rumeurs sur elle. En Allemagne, elle ne cachait pas ses ailes car elle n'en ressentait pas le besoin, elle connaissait les gens qu'elle côtoyait et ils ne lui faisaient aucune remarque là dessus. Au Japon en revanche, elle n'était pas sûre de la réaction des gens, et préférait donc dissimuler ses ailes.

En arrivant au lycée, Erica chercha un endroit où se poser sans que personne ne la voie, et elle en trouva un derrière le bâtiment. Elle était à l'heure et avait même le temps de poser ses affaires dans son casier, c'était parfait. Malgré tout, elle se sentit pressée et couru pour atteindre son casier. Elle regarda un instant les filles s'étant mises à discuter au moment de son arrivée et se dépêcha de ranger ses cahiers de l'après midi, mais ses gestes maladroits et rapides firent tomber son sac et ses affaires, elle dût donc les ramasser. C'est en se relevant qu'elle vit Naisho. Ce dernier lui conseilla de ne pas faire attention aux personnes comme ces filles, puis lui tendit la main et se présenta. La première réaction de la jeune fille furent de reculer et de regarder sa main, vraisemblablement effrayée par le jeune homme. Il était beaucoup plus grand qu'elle et avait un air bien costaud. Erica n'avait pas vu de gens comme ça depuis qu'elle avait quitté l'Allemagne. Ce qui donna presque un air familier au grand homme devant elle.

Je... Je m'appelle Erica..

Elle ne le regardait pas dans les yeux et ne lui serra pas la main, par peur, elle avait déjà été abordée par des inconnus auparavant, et ça n'avait pas toujours bien fini.

La jeune fille semblait très gênée,  ce qui n’était pas trop une surprise au final. Il est vrai que sa carrure ne l’aidait pas vraiment à se faire des amis, ni à calmer le monde.  Il allait donc devoir tenter de se faire plus gentil avec ces paroles. 

Hey, je suis pas ici pour te faire de mal, pas besoin de baisser les yeux quand je te parle.

Il n’était actuellement pas le meilleur quand venait le temps de faire des discours.  En fait, il était surtout le géant silencieux qui observait de loin, celui qui allait calmer les disputes en intervenant et qui laissait les autres réconforter les victimes. Sauf que cette fois-ci, il sentait personnellement le besoin d’intervenir  et d’aider cette fille à bien s’établir dans un endroit aussi étrange que Seikusu.

Bon, je comprends que un fille mignonne qui viens d’arriver dans une ville se fait accoster par un gars me ressemblent, ça donne pas confiance. Mais je suis juste venu te parler afin de m’assurer que tout vas bien. Quand j’ai entendu qu’une nouvelle arrivait et qu’elle venait d’un endroit autre que le Japon, je me suis dit qu’elle allait probablement faire face à plusieurs critiques très rapidement. Disons tout simplement que ce lycée est rapide pour juger le monde.

Naisho regarde aux alentours pour regarder les élèves qui passe par là pour aller dans leurs cours.

Croit-moi, quand je suis arrivé ici, le fait que je suis plus grand que pas mal tout le monde m’as valu beaucoup de critique.   Je me disait juste que si tu voulais quelqu’un avec qui parler pour pas juste avoir des ennemies ici,  ça me dérangerait pas d’être ami avec toi. Entre personne différente, s’entraider est une bonne idée. Bon, tu dois avoir un cours dans pas long,  si tu changes d’opinion et décide de vouloir me parler, t’aura pas de difficulté à me trouver, je vais être le gars qui dépasse tous les autres.  Bon, passe un bon cours!

Il fait un signe d’au revoir de la main et tourne le dos à Erica pour retourner à ces affaires, en étant quasiment persuadé qu’elle allait venir le voir un moment ou l’autre durant la semaine.

Erica n'arrivait pas à lever les yeux vers Naisho, le jeune homme l'impressionnait beaucoup trop. Pourtant, il avait l'air de vouloir l'aider. Mais pour quoi faire ? La jeune fille ne ressentait pas le besoin d'être soutenue, elle connaissait Seikusu, maintenant. Elle y vivait depuis longtemps et les messes basses à son propos ne l'avaient jamais blessée, elle se contentait de s'éloigner des gens pour ne pas les entendre. Le contact avec d'autres humains était difficile pour elle lorsque ce n'était pas sa famille. Naisho lui dit qu'il était venu vers elle pour savoir si tout allait bien.

Oui.. Tout va bien..

Le grand garçon expliqua à Erica qu'il avait eu droit à beaucoup de critiques de la part des autres élèves à cause de sa taille. Mais ce qui captiva l'attention de la jeune fille était le passage où Naisho disait qu'il ne serait pas dérangé par le fait d'être ami avec elle. Mais elle devait partir en cours maintenant. Elle se dépêcha alors de remercier Naisho pour sa proposition.

D'accord.. J'y réfléchirais... Merci !

Et elle parti en courant, manquant de tomber au passage. Elle passa tout son cours à réfléchir et à se demander pourquoi Naisho est venu vers elle.

Après quelques jours, Erica décida de retrouver ce garçon, elle traversa les couloirs à sa recherche, il ne fut pas dur à retrouver, il se démarquait très largement des autres grâce à sa taille. La jeune fille s'approcha de lui et tenta de lui parler.

Bon... Bonjour...

Elle se demanda si il se souvenait d'elle, et visiblement, c'était le cas.

On... On se voit après les les cours ?

Après les cours, ils se retrouveraient dans un endroit calme, de préférence, si Naisho acceptait.

Naisho n’avait pas vu la jeune demoiselle de plusieurs jours. En fait, oui il l’avait vu de loin, mais n’était pas aller lui parler. Après tout, il lui avait bien dit que c’était à elle de le faire, non? Il ne voulait forcer personne, à devenir ami avec lui. Il avait tout simplement l’impression que les deux pourraient faire un bon du si l’occasion se présentait. En attendant, il avait continué de faire ces petites affaire comme si de rien était.  Au fond de lui, il espérait bien qu’elle revienne lui parler. Elle avait l’air d’un personnage des plus sympathiques, même si sa gêne l’empêchait de communiquée. C’était en quelque sorte charmant de l’avoir vu courir de la sorte après leur discutions, la pauvre avait bien faillit tombée d’ailleurs.

Naisho était donc en train de lire un livre prêt de sa case pendant que des élèves se promenaient dans les couloirs pour aller vers leur cours.  Il était tellement concentrer sur son livre qu’il n’avait même pas entendu Erica s’approcher de lui et ce fut à son tour d’être surpris, au point qu’il échappa son livre et le rattrapa de justesse avant qu’il ne touche le sol. 

Oh, bonjour Erica! Content de te revoir!

Non seulement elle venait lui parler, mais en plus elle l’invitait en quelque sorte à se parler les deux ensembles. C’était très intéressent, il ne s’attendait pas à ce genre de réaction exactement.  Il réalisait bien que sa avait dut prendre beaucoup de courage à Erica pour venir lui parler de la sorte.

Eh bien, ça serait un plaisir oui! Sa devrait nous donner l’occasion de mieux se connaître!

Naisho ferme son livre et regarde sa montre.

Bon, si on veut pas prendre de retard dans nos cours respectif, on serrait mieux d’y aller rapidement.

Il recula donc pour aller ouvrir sa case.  Il prend ces affaires scolaires en regardant Erica du coin de l’œil.  Il le referma par la suite et s’avança vers elle.

Alors, on se rejoint ici après le cours et on se trouve un endroit relaxe par la suite? Sa serait plus pratique pour se parler que d’aller dans un endroit remplie de personne.

Erica avait surpris Naisho, elle en fut désolée, mais ça ne semblait pas avoir dérangé le grand homme, au contraire, il se mit à lui parler. La jeune élève tremblait un peu, elle avait du mal à tenir sur ses jambes et elle espérait pouvoir décamper rapidement, regrettant à moitié de l'avoir abordé, en effet, elle avait concentré tout son courage pour entamer la conversation et maintenant, elle n'était plus capable de la continuer. D'un autre côté, elle était assez heureuse d'avoir réussi à l'aborder.

L'heure d'aller en cours approchait, Naisho prit ses affaires et proposa à Erica de se retrouver à l'endroit où ils se tenaient actuellement une fois les cours terminés, ensuite ils iraient trouver un endroit plus calme, qui serait plus enclin à faire parler la lycéenne.

D'accord, ça me va.. A tout à l'heure !

Et une fois de plus, elle s'enfui en courant, faisant cette fois attention à ne pas trébucher. Elle passa ses cours à réfléchir, aurait-elle dû retourner voir Naisho ? Peut-être pas, mais trop tard, elle devrait lui raconter sa vie.

L'heure fatidique arriva assez rapidement, Erica se posta devant le casier du lycéen et l'attendit. Elle ne tenait plus, étant à la fois impatiente qu'il arrive et priant pour qu'il ait un empêchement. Elle fini par s'adosser au casier et sorti un livre sur les oiseaux de son sac. Le livre était écrit en allemand et presque personne ici ne le comprenait. Elle patienta ainsi pendant un petit moment.

Décidemment, il y avait quelque chose de charmant à voir cette fille partir à courir comme ça. Voir à qu’elle point sa la faisait stresser de parler à quelqu’un mais d’avoir quand même été capable de venir lui parler directement pour savoir si il voulait la voire plus tard, c’était flatteur. Ça voulait dire qu’il valait la peine de surpasser ce stress, ce qui n’est pas le genre de compliment que l’on reçoit souvent.  C’est donc sous une bonne impression d’Erica qu’il partit dans son cours, se disant qu’il allait devoir être prudent avec les mots qu’il allait utiliser. Il ne fallait pas accidentellement lui faire peur d’une façon ou d’une autre, elle partirait probablement en courant pour ne plus jamais revenir.

Il y pensait pas mal dans sa classe.  Après-tout, il allait bien devoir être prêt à lui parler dès qu’il arrive, pas après.  Il allait devoir s’arranger pour lui demander ce qu’elle faisait au Japon, ce qu’elle voulait devenir plus tard, le genre de chose que des amis se disent. Surtout qu’il était plutôt habitué à des amis un peu plus étrange. Que sa soit des drogués, des personnes violentes et autre personnage peu recommandable, il ne se tenait pas réellement avec des saints.  Sauf qu’il n’aimait pas voir de bonne personne dans la misère ou être incapable d’avancer socialement. Il se considérait bon au fond de lui-même si beaucoup de ces actions en-dehors de l’école dirait le contraire. Une bonne personne qui est tombé dans les mauvais côtés de la société, il y en a plusieurs.   D’ailleurs, c’était un peu pour sa qu’il voulait intervenir auprès d’elle : La peur de voir quelqu’un suivre le même chemin que lui.  Bien évidemment, il serait étonnent qu’elle devienne la chef d’un petit groupe de criminel et qu’elle fasse des alliances avec les yakuza, mais qui sait ce qui peux arriver dans une ville aussi tordue aux filles qui ne trouvent pas leur place? Il préférait ne pas le savoir, mais il avait malheureusement déjà vue des preuves que ce n’était pas très positif.

À la fin de son cours, il était maintenant prêt à aller parler à Erica. Du moins, il l’espérait. Elle semblait vraiment être très fragile psychologiquement, c’était un peu inquiétant.  Peut-être avait-elle déjà vécue une situation difficile qui l’avait traumatisée? Peu-importe, il allait probablement en savoir plus sur elle.  Il la voyait, en train de lire le dos sur sa case.  Il s’approcha d’elle mais essaya de garder une distance raisonnable entre les deux.

Hey, salut Erica! Désoler pour le retard, le cours a pris un peu plus de temps que prévu.  Qu’est-ce que tu lis?

Il jeta un coup d’œil vers le livre mais il ne comprenait pas le langage.

Je ne veux pas te déranger dans ta lecture, mais si tu pourrais bouger un tout petit peu pour que je puisse ranger mes trucs dans ma case sa serait apprécier sil-te-plaît.

La phrase était accompagner d’un sourire et était dite quasiment comme une blague, non pas comme une remarque.