La légende du Dragon Noir (pv:Cirillia)

Les landes dévastées étaient un territoire peur recommandable. Pourquoi? L'unique raison était que le territoire étaient parcourut de gigantesques créatures toutes plus effrayantes les unes par rapport aux autres. Comme cela ne suffisait pas, des sectes vénérant ces créatures s'étaient autoproclamé chef de la région. C'est donc bien un territoire beaucoup moins accueillant que Nexus par exemple. On pouvait y trouver des esclavagistes en recherches de bonnes proies pour le prochain marché aux esclaves.

Que faisait donc Miva au coeur de ce territoire? La raison était très simple. Dernièrement, un gigantesque dragon noir terrorisait la région où se trouver la tribut barbare de Miva et elle avait été chargé de traquer la bête et de la vaincre par n'importe quel moyen. Une tâche certes assez facile à comprendre mais bien plus dur à réaliser.

Elle était donc parti dans les contrées du chaos à la recherche de ce dragon. Elle était parti des terres sauvages pour arriver aux landes dévastées. Ce territoire était encore plus dur que les terres sauvages. Le climat était insoutenable avec des chaleurs arides et un vent sec qui assoiffait régulièrement. Miva connaissait les techniques de survie en milieu hostile et parvenait à réunir l'eau et la nourriture nécessaire mais c'était loin d'être un banquet.

C'est ainsi qu'au cours de deux bonnes semaines de marche à pied, elle parvint à cet endroit fatidique où elle fit la rencontre d'un basilic. Ce type de bestiole était particulièrement redoutable. Voici ce qu'en dit le Guide du Parfait Aventurier, Basilic monstre de classe cinq étoiles sur dix particulièrement résistant aux attaques du à une peau dur. Il est plutôt lent mais son regard peut tuer instantanément et son poison peut faire mourir sa victime en mois de cinq secondes. Ce n'était clairement pas une bestiole à sous-estimer. Par chance, ce basilic avait le regard crevé du à un autre affrontement sans doute, c'est ce qui permit à Miva de conserver la vie quand elle croisa son regard.

Toutefois, la créature possédait un bon flair et repéra sa proie et décida de l'attaquer pensant qu'elle n'avait rien à craindre d'une jeune elfe. Après tout, elle en avait déjà mangé une bonne dizaine. Miva l'esquiva d'une roulade sur la gauche quand la créature chargea. La bestiole était un peu accommodée de ne pas avoir son casse croûte et donna u coup de tête. en effet, son grand cou lui permettait de contre attaquer plutôt facilement.

Miva parvint à esquiver son attaque une fois de plus. Cette elfe possédant un bon sens de l'agilité. Elle réussit même à lui sauter sur le cou en dégainant son épée dans les airs. Elle commença à lui donner de grands coups d'estocs mais la bougresse avait la peau très dure et ne risquait pas de mourir de cette manière.

Si un voyageur étranger à cette scène y assistait, il pourrait voir Miva en train de chevaucher un basilic en donnant de très grand coup d'épées. Il était impossible de savoir si la jeune femme avait besoin d'aide ou pas.

Les doigts gantés de Ciri’ caressèrent la tâche de sang qui ornait le sol, et elle se redressa lentement, le vent soufflant dans ses cheveux. Oui, c’était bien le sang du basilic... Celui qu’elle traquait depuis maintenant plusieurs centaines de lieues. Une bête féroce, qui avait tué plusieurs personnes dans un village, dont la fillette du seigneur local. Fou de rage, ce dernier avait mis une prime considérable sur sa tête, et Cirillia, toujours en quête d’argent, s’était rendue sur place. Un basilic était un monstre dangereux, une sorte de dragon sans ailes, dont on disait que le poison était l’un des plus efficaces au monde. Une seule morsure, et, faute d’avoir sous la main un antidote, extrêmement difficile à préparer au demeurant, vous mouriez en moins d’une heure.

Dans la forêt, le basilic s’était réfugié dans une grotte, et c'était là-bas que Ciri’ l’avait confronté. Elle avait soigneusement préparé son affrontement, à l’aide de multiples élixirs, mais le basilic avait réussi à s’enfuir, en manquant la tuer. Le combat avait dégénéré dans la forêt par la suite, et Ciri’, après avoir évité de finir ensevelie sous la grotte, l’avait poursuivi, et avait réussi à lui crever un œil avec son arbalète à répétition, ce qui l’avait plus ou moins sauvé des crocs du basilic, contraignant ce dernier à s’enfuir. Blessée, Cirillia n’avait pas pu le poursuivre de suite. Leur combat dans la forêt avait attiré des villageois, et c’était grâce à eux qu’elle avait réussi à survivre à ses blessures. Le basilic lui avait brisé plusieurs os avec un coup de queue, si fort qu’il avait envoyé Ciri’ rebondir contre un mur, dans une sorte de ravin où le duo avait fini par s’affronter. C’est dans cette position qu’elle avait réussi à décocher son carreau, alors qu’elle avait un morceau de branche plantée dans les côtes. Un miracle, tout simplement. La gueule du basilic avait rempli tout son espace, avant que le carreau, lancé au jugé, ne parvienne à atteindre une zone fragile.

*Le basilic est blessé, mais il est encore très rapide... Et très dangereux.*

Il devait cicatriser vite. Cirillia se redressa, et se rapprocha de son cheval. Ils étaient tous les deux bien loin de la forêt, sur une zone escarpée et rocailleuse. Grimpant sur son cheval, la sorceleuse s’avança rapidement, en éperonnant son destrier. Chasser et traquer des monstres, c’était son boulot, mais il y avait aussi quelque chose de plus personnel dans la manière dont elle traquait ce basilic. C’était un dragon... Et Ciri’ haïssait les dragons. C’était un dragon noir qui avait détruit son village natal, l’avait traumatisé en ruinant sa famille. Il était responsable de la lente mort de sa mère, obligée de se prostituer pour nourrir ses enfants. Si le frère de Ciri’ avait su rebondir sur ses pattes, en fondant une forge, Cirillia, elle, n’avait jamais oublié.

Un dragon était une bête difficile à tuer. Ciri’ se souvenait encore de la difficulté qu’elle avait eu à tuer son premier... En tant que chasseuse de dragons, elle manquait encore de morts à son actif, et elle comptait bien augmenter son score avec ce basilic. Elle s’avançait le long d’une montagne rocailleuse, en suivant un antique sentier, dans les vestiges d’un  ancien royaume... Détruit par les Ashnardiens. La plupart des habitants avaient émigré vers d’autres régions, laissant aux Ashnardiens des contrées inhospitalières qu’ils avaient, eux aussi, abandonné. Ces villes abandonnées et de châteaux-forts recelaient de trésors que les autochtones de l’époque avaient délaissé.

La jeune femme s’avançait donc. Tout n’était que désolation autour d’elle, et, alors qu’elle suivait encore les traces de sang, s’aidant d’élixirs pour affiner ses sens, et pister les traces massives du basilic, avec les empreintes qu’il laissait sur le sol, elle se rapprocha finalement d’une grande plaine en contrebas. Une plaine désertique faite de vents qui sifflaient fort, soulevant du sable ici et là...

*Qu’est-ce que... ?*

Cirillia sauta de son cheval, son corps recouvert d’une longue bure marron la protégeant du vent et du sable. Une femme se battait contre le basilic, et elle était sûre qu’il s’agissait du sien... Elle descendit du cheval, voyant la mystérieuse femme danser sur le basilic. Restant à bonne distance, la femme se plaça sur une plateforme en hauteur, et sortit son arbalète à répétition, puis visa. Vu la distance, il serait difficile de tirer sans toucher la femme, et elle se concentra donc... Un carreau finit par partir, et atteignit la queue caudale du monstre, se brisant contre sa solide carapace.

« Merde... ! »

Elle visa à nouveau. Les écailles d’un basilic étaient résistantes... Mais pas indestructibles non plus.

Il fallait juste réussir à les percer.

Miva était à mille lieux de savoir que Cirillia avait tiré un carreau d'arbalète. Elle était beaucoup trop occupée à garder position sur le cou du basilic et à le frapper. Toutefois, la créature était vif car même si elle partageait des caractéristiques avec les dragons, elle avait aussi des caractéristiques similaires au serpent. C'est ainsi que la tête du basilic pu se retourner pour frapper son cou à l'endroit où Miva se cramponnait.

C'est ainsi que la gueule se rapprocha de Miva. Elle lâcha le cou et se retrouva catapulter dans les airs elle essaya de se rattraper en plantant son épée quelque part. toutefois elle réussit à peine à l'enfoncer et réussit à juste ralentir sa chute dans un grand cri strident. En effet, malgré la dureté de sa peau, elle avait glissé du dos de la créature jusqu'à son flanc gauche avec l'épée enfoncée d'un bon centimètre. Le basilic avait maintenant une jolie zébrure sanguinolente partant de son dos jusqu'à son flanc gauche.

Toutefois, il était encore bien trop tôt pour crier victoire car le basilic avait certes pris un coup mais il était bien loin d'être mort. Il chargea sur elle et parvint à faire une roulade pour l'esquiver avant de sentir quelque chose de pointue par terre. Elle regarda ce que c'était et de se rendit compte que cela ressemblait à un carreau d'arbalète fendue en deux. Elle grogna contre l'ineptie des gens à laisser leur affaire n'importe où car on aurait pu s'embrocher avec ça.

Le temps n'était toutefois pas à la réflexion et elle du faire une autre roulade pour esquiver le basilic qui avait décider à la mordre. La bête était enragée. La blessure l'avait rendu furieux. Miva était dans une position des plus périlleuse. Elle décida de lancer la pointe de flèche dans la gueule du monstre afin de créer une diversion. Le monstre se précipita pour pulvériser la flèche dans ses crocs. Le venin du monstre coula de sa gueule par terre.

Miva profita de cette diversion pour se diriger ver la patte arrière du monstre afin de l'affaiblir. Elle donne le plus grand coup d'épée dont elle était capable sur sa patte. Elle n'avait pas de massue mais l'effet fut là. Elle parvint à couper plus de la moitié de la patte jusqu'à atteindre l'os. Le basilic beugla de souffrance. Miva s'éloigne le plus loin de lui. Le basilic se dirigeait à nouveau vers elle mais en boitant ce qui le ralentissait. C'était déjà une petite victoire.

Miva prit position sur ses deux jambes se plaça en posture de parade et attendit que le basilic la rejoigne pour la suite de la dance mortuaire que les deux danseurs exécutaient. Elle était bien loin de s'imaginer qu'à quelques mètres de là se trouvait une sorceleuse qui cherchait le meilleur moyen d'intervenir.

Restant en retrait, Cirillia avait plusieurs options devant elle. La position de sûreté était d’utiliser son stock de carreaux pour affaiblir le basilic, tout en laissant la femme le combattre. Elle s’en sortait plutôt bien, ayant réussi à faire une belle estafilade le long de son corps, puis à donner un coup assez douloureux sur sa patte. Son épée devait probablement être plus efficace que de l’acier classique, car une épée de mauvaise facture fondait sous l’effet corrosif du sang du basilic. Ciri’ le savait, car elle l’avait lu dans la plupart des traités parlant du basilic : combien d’aventuriers s’étaient retrouvés pantois face au basilic, quand, après les premiers coups de sang, ils voyaient leurs lames s’émousser et se rompre... Ce qui équivalait généralement à une mort sanglante et brutale. Il fallait donc des lames de bonne facture, si possibles enchantées. Ciri’, elle, amenait avec elle deux lames, dans la tradition des sorceleurs : une épée en acier, qu’on destinait communément aux humains, et une épée en argent, qu’on offrait pour les monstres. Dans les faits, l’épée en acier était souvent efficace contre tout le monde. La différence, c’est que l’épée en argent était conçue pour les enchantements magiques, ou pour ce que Ciri’ appelait familièrement les « coups de pute de Mère Nature »... Comme le sang empoisonné d’un Basilic.

Une autre option était donc de rejoindre cette femme pour lui prêter main-forte... Après son récent exploit contre ce Basilic, Ciri’ était convaincue de pouvoir mieux s’en sortir, surtout que la femme qui affrontait cette bête n’était pas une débutante. Cette option était tentante... Et plus efficace que décocher ses carreaux depuis sa position. Non seulement la distance faisait qu’elle loupait une fois sur deux ses coups, mais il fallait en plus réussir à percer les écailles du monstre. Cependant, c’est en songeant à cela que Ciri’ se rappela la blessure que cette guerrière elfe avait infligé à la bête.

*Si j’arrive à atteindre sa blessure...*

Elle pouvait aussi tirer sur sa patte, mais la patte était une zone plus difficile à atteindre que le dos. Ciri’ finit par se dire qu’elle était mieux ici, en retrait, et elle continua à viser, en position accroupie, afin d’atténuer les tremblements de ses mains. Elle voyait le basilic bondir sur sa proie, laissant des traces de sang derrière lui. Fort heureusement, il ne pouvait pas cracher de flammes, mais ça ne l’empêchait pas d’être vif et dangereux, malgré une patte blessée. Elle le vit étendre son cou en cherchant à arracher l’une des jambes de la femme, avant que sa queue caudale ne siffle pour renverser la femme. Ciri’ tira à ce moment précis. Elle ignorait si la femme aurait pu éviter au monstre, et probablement qu’elle aurait pu le faire en effectuant une roulade. La tête du basilic se rapprochait d’elle, et un carreau l’atteignit au cou, se brisant contre sa peau, mais déstabilisant la bête.

Le Basilic hurla et se redressa, regardant la position de Cirillia, qui tira d’autres carreaux. La plupart heurtèrent le sable, loupant la créature, qui rugit de rage et de haine.

*Je crois que tout ce que j’ai fait a été de l’énerver encore plus...*

D’un autre côté, en devenant plus hargneux, le Basilic baisserait sa garde plus facilement... Instinctivement, la main de Ciri’ se porta vers sa lame en argent, nichée dans son dos, croisée avec la lame en acier. Elle se redressa même, comme pour s’apprêter à les rejoindre dans l’arène.

*Allez, la couverture à distance, c’est pas pour moi. Rappelle-toi l’entraînement : dès que le dragon est à terre, on oublie les arcs et les arbalètes, et on y va à l’ancienne.*

La sorceleuse bondit en contrebas, se réceptionna à l’aide d’une roulade en mettant un bras en avant, et dégaina dans la foulée sa lame en argent, puis s’avança vers le duo.

À son tour d’entrer dans la danse !

Miva continuait d'esquiver les assauts du monstre. Ce combat commençait à devenir monotone. Toutefois, Miva gardait son agilité pour résister à ses assauts. Le combat devenait éreintant et Miva n'aurait bientôt plus beaucoup d'énergie pour résister. De ce fait, elle esquiva un un coup de tête et un coup de queue supplémentaire.

C'est dans cette optique qu'elle aperçut un élément qui s'ajouta dans l'équation du combat. Une jeune femme déboula sur le champ de bataille. Il lui sembla en tout cas que c'était une jeune femme car elle était encore assez loin mais elle possédait clairement une épée et comptait s'en servir.

Miva se demanda comment calculer ses chances de victoire avec cette personne en plus. Après tout, on ne savait pas si l'étrangère était contre elle ou pour elle. Si cela se trouvait le basilic était son animal favori. On trouvait de tout dans ces terres.

Le problème était qu'elle n'avait aucun moyen de savoir réellement qui elle était et en plus la situation ne laissait pas le temps à la réflexion. Il fallait agir et le plus tôt serait le mieux. Elle s'élança dans les airs et se jeta à nouveau au niveau du cou mais bien plus près de la tête ce coup-ci. Dans cette action, elle perdit son épée qui alla tomber par terre.

-TOI, LA BAS! JE VAIS LUI MAINTENIR LA TËTE! TRANCHE LA LUI!

Il y avait des manières plus poli de s'adresser aux gens mais Miva n'en avait clairement pas le temps. Elle retenait la tête en arrière avec les muscles de ses bras. Toutefois, loin d'être Sentinel Prime, elle ne pourrait retenir la tête que quelques instants. Elle espérait secrètement que l'étrangère en profiterait pour agir et régler définitivement le cas de la bestiole.

Ses muscles commençaient déjà à souffrir le martyr. Elle ne tiendrait pas longtemps. Mais que faisait donc l'étrangère? Est-ce qu'elle allait agir? Miva avait joué son va tout. Elle laissait sa vie entre les mains de cette étrangère.

Cirillia s’élançait rapidement vers le combat. Elle allait commettre la même erreur qu’il y a quelques jours : affronter un Basilic au corps-à-corps. Dans la forêt, ça ne lui avait pas réussi, mais elle se rachetait en se disant qu’elle avait surtout joué de malchance. Maintenant, il était temps pour le match-retour, et, tandis qu’elle courait, elle put voir le basilic envoyer au loin l’épée de la femme. Il tenta ensuite de lui croquer une jambe, mais la femme esquiva, et profita du fait que le cou du basilic était proche du sol pour s’affaisser sur lui, cherchant à le retenir, tout en hurlant à Ciri’ de venir  le tuer. Cette dernière ne se fit pas prier. Sa main avait saisi l’épée en argent, et elle courait plus vite, tandis que le basilic s’agitait nerveusement. Sa musculature était nettement supérieure à celle de cette petite femme. Ciri’ s’élança vers lui, et se retrouva de l’autre côté de son cou, l’épée brandie vers le haut, s’apprêtant à s’abattre sur lui... Quand le basilic se redressa subitement. Il renversa la femme l’immobilisant, et ses écailles heurtèrent le corps de Ciri’, la repoussant en arrière.

« Argh ! Saloperie ! »

Le basilic, furieux, bondit vers Ciri’, qui écarta les jambes, évitant ainsi la morsure du dragon, qui avala du sable. Elle roula ensuite sur le côté, et bondit sur la droite, évitant une charge du monstre, mais se reçut malgré tout un coup de pattes qui l’envoya à nouveau sur le sol. Toujours aussi vif que dans ses souvenirs, le basilic se retourna, et s’élança vers Ciri’. Soit il la reconnaissait, soit il agissait par instinct, et, auquel cas, la sorceleuse n’avait pas de chance. Bien décidée à ne pas se reprendre le corps du monstre, Ciri’ bondit sur le côté, puis évita ses pattes, et donna un coup de lame à hauteur de sa queue. Elle s’enfonça dans ses écailles, et le sang du basilic recouvrit sa lame, faisant hurler la bête. Les runes magiques et l’huile spéciale entourant la lame s’illuminèrent, protégeant cette dernière du sang corrosif du monstre, sang qui faisait fondre le sable.

Ciri’ fit tournoyer son épée, se tenant face à la bête. Le basilic grogna, et attaqua l’autre femme, plus proche de lui. Cirillia en profita pour courir vers la créature, et bondit sur son dos, en s’aidant de l’une de ses pattes. Elle planta alors sa lame dans son dos, utilisant la plaie précédemment faite par son alliée improvisé pour enfoncer davantage sa lame. Cette dernière se planta jusqu’à la garde, faisant hurler le basilic de douleur, qui remua de gauche à droite. Il déstabilisa Cirillia, qui tomba sur le sol, oubliant son épée. En hurlant de rage, le basilic se retourna vers elle... Et, toujours au sol, Ciri’ récupéra son arbalète à répétition, et décocha un tir qui se fracassa contre le crâne de la bête, la faisant reculer.

« Achève cette saloperie, putain ! » hurla-t-elle à l’intention de la femme.

Son sang ruisselait de son dos, signe que le coup avait dû provoquer une hémorragie, mais le Basilic ne serait pas une créature si redoutable s’il était déjà mort. Aux portes de l’Au-Delà, il se débattait avec une frénésie redoutable et terrifiante, contraignant Cirillia à devoir, cette fois, demander l’aide de la mystérieuse femme pour espérer en venir définitivement à bout.

Miva se retrouva à valser dans les airs. Le basilic l'avait désarçonné. Elle vola un peu et réussit à atténuer sa chute en faisant une roulade. Elle mit quelques secondes à se redresser. Elle constata que l'étrangère attrait le basilic ailleurs ce qui lui permit de récupérer son katana rouge.

Il fallait savoir que le katana avait une capacité spéciale. Il avait été fait en sorte qu'il possédait des runes elfiques mêlées à un pouvoir démoniaque. C'était effectivement Anzo le démon qui le lui avait forgé.  Les runes étaient à activer par la force de la pensée. Elle scintillait quand elle les utilisait. Il était temps d'activer la rune tranchant qui rendait son épée très tranchante. Elle aurait du l'activer avant mais elle en avait pas eut le temps nécessaire et elle ne savait pas qu'un basilic était aussi résistant.

Quand elle avait finie, elle entendit les douces paroles de l'étrangère ou plutôt ces grognements. Elle remarqua que le basilic était au bord de la mort fallait l'achever. Elle arriva en faisant des sauts périlleux pour lui sauter sur le dos. Puis, elle en profita pour donner un grand coup d'épée à la base du coup du basilic. La lame rentre comme dans du beurre. La tête et le corps de la bestiole se séparèrent dans une grande effusion de sang. La tête continua à s'agiter de spasmes alors que le corps tombait comme une masse. Elle sauta pour éviter de se faire mal.

Elle se releva et se dirigea vers l'étrangère. Elle la regarda, elle était plutôt grande. Ses cheveux étaient rouges et noirs. Ses piercings lui donnaient un air moins féminins sans pour autant enlever la part de bestialité qu'elle avait. Les deux tatouages ressortaient. C'était une femme différente de ce que l'on pouvait trouver dans les grandes villes. En fait, elle ressemblaient beaucoup plus à une femme de la tribu barbare de Miva. Elle était sauvage.

- Mon nom est Miva Rill. Quel est le vôtre? Je dois bien avouer que c'est plutôt étrange de croiser quelqu'un dans ces terres. Que faîtes-vous ici?

Miva se méfiait le coin était dangereux et elle le savait. Elle mettrait un peu de temps avant d'accorder sa confiance si facilement. Elle en était pas à sa première rencontre malencontreuse. C'était le cas de Diane la succube qu'elle avait tuer par exemple. C'est donc dans un silence glacial qu'elle attendait sa réponse.

À même le sol, Cirillia vit la mystérieuse femme faire un saut prodigieux. Elle atterrit ainsi dans le dos du furieux Basilic, et acheva ce dernier en le décapitant proprement, confirmant ainsi, aux yeux de la sorceleuse, que l’épée de la femme était aussi résistante que la sienne. Le cou du basilic se transforma en un geyser de sang, et Ciri’ roula sur le côté, évitant les projections de sang, et protégea son visage de quelques gouttelettes qui arrivèrent sur ses gants, éprouvant la résistance de sa tenue. Ciri’ serra les dents, et vit le cadavre du basilic s’effondrer sur le sol, lentement et lourdement. Elle reprenait son souffle, le basilic enfin vaincu... Puis, presque immédiatement, avec la méfiance qui la caractérisait, elle releva la tête vers la mystérieuse femme qui venait de tuer le basilic.

Elle put ainsi voir cette femme... Et fronça les sourcils. Elle vit ses oreilles pointues, la preuve qu’elle était une elfe, et vit ensuite ses ongles épais, des griffes tranchantes avec une peau au teint verdâtre le long de ses hanches. Cette femme était une elfe... Et visiblement pas que ça. Ciri’ la regarda, en reprenant son souffle. Par nature, elle se méfiait des elfes, car elle avait souvent rencontré des elfes racistes, membres de la Scoia’tael, cette organisation non-humaine en guerre contre les humains, qui avaient tenté de la tuer à plusieurs reprises, ou de l’extorquer quand elle venait répondre à leur aide, mais refusaient ensuite de la payer, parce qu’elle était une « dh’oine ». Miva Ril, puisque tel était son nom, venait de se présenter, et, si la méfiance de cette femme était réciproque, elle ne semblait pas avoir envie de la combattre.

« Hum... Je traquais cette bête depuis la forêt de Lurian. Sa tête avait été mise à prix. Je lui avais crevé son œil là-bas, et je l’avais traqué jusqu’ici. »

Elle reprenait son souffle, et entreprit de nettoyer son épée, face au corps du basilic, puis sortit de sa ceinture un poignard, et alla voir le corps du basilic, puis arracha l’une de ses griffes, et, veillant à ne pas se couper, elle glissa la griffe dans sa besace. Cet élément serait une preuve suffisante pour les habitants de Lurian.

« Je m’appelle Cirillia... Ciri’. Je suis une sorceleuse, une chasseuse de monstres. Et je crois que je dois vous remercier pour votre aide. »

Cette bête avait été éprouvante, et elle avait conduit Ciri’ au milieu d’un désert sauvage et abandonné, une terre inhospitalière où, la nuit, des créatures nécrophages sortaient des profondeurs des montagnes, et où des manticores s’approchaient. Ciri’ sortit un sifflet, et appuya dessus, émettant un son strident qui ne tarda pas à attirer son cheval. Le sable commençait à se lever, porté par le vent. Elle aurait pu demander à Miva ce qu’elle faisait ici... Mais, quand bien même cette dernière lui répondrait, Ciri’ ne voyait pas trop quoi en faire. De fait, la sorceleuse était une femme très solitaire, conformément à l’image qu’on se faisait de cette caste de guerriers-mutants désuète et obsolète.

« La nuit va bientôt tomber... »

Son cheval avait plusieurs sacoches, et elle en sortit une carte, qu’elle déplia, observant la région. Aucun abri, aucune refuge proche...

...Mis à part une cité abandonnée et fortifiée.

Une sorceleuse? Vraiment? C'était aussi rare que de voir le cul d'un roc dans une botte de foin. Bien que, Miva avait déjà vu le cul d'un orc dans une botte de foin. Donc bon, pourquoi pas. Elle était sceptique mais bon elle avait entendue dire que les sorceleurs avaient deux épées et c'était le cas. En plus, elle avait l'air bonne bretteuse. Cette Cirillia était peu amène mais elle aussi et ça se comprenait vu le lieu.

-Tss.... allons, allons, vous n'avez pas à me remerciez si c'est ce que vous dite est vrai. J'ai survécu parce que vous lui avez crevé l'oeil. Disons, que c'est un juste retour des choses.

Miva écouta un fait qui était pourtant évident. La nuit allait tomber. Il était temps de se trouver un lieu qui soit sur. Si un tel lieu existait dans le coin bien sur. Elle s'approcha de Cirillia avec réticence pour examiner sa carte. Miva n'en possédait puisque elle se contentait de suivre la piste du dragon noir. La piste était encore fraîche et la carte sembler pointait la direction de la ville abandonnée. C'était assez curieux tout de même qu'un dragon aille dans cette direction. Miva avait un mauvais pressentiment et elle se trompait rarement.

- Ecoutez, sorceleuse Ciri', vous avez sans doute finit votre tâche et  vous comptez repartir d'où vous venez. Toutefois, la nuit est proche et nous devrions bivouaquer dans le coin. Je pense que c'est une mauvaise idée d'aller dans cette direction.

Elle pointa la direction de la ville.

-La créature que je piste est partie dans cette direction. Dîtes moi, il me semblait que les sorceleurs traquaient les monstres pour un monde plus sûr. Que diriez vous de m'accompagnez dans ma traque? J'ai vu vos compétences et elles me seraient fortes utiles.

Miva se méfiait toujours de Cirillia. Mais, elle avait vu la manière dont elle se battait et Miva n'était une grande optimiste. Ce dragon était vraiment puissant et seule ses chances étaient mince. Il fallait parfois s'allier à des personnes pour pouvoir atteindre son objectif. Normalement, une sorceleuse veillait à la sécurité des citoyens pourquoi celle ci refuserait? A moins, qu'elle mentait depuis le début bien sur...

Miva pointait un autre endroit. C'était proche de la ville sans toutefois y pénétrer.

-Je pense que c'est plus sur d'aller par là. Qu'en pensez-vous?

Oui, elle avait pas encore accepté mais Miva aimait bien forcer la main des gens.

Cirillia avait fini sa traque, et son objectif était maintenant de revenir à Lurian pour récupérer sa solde. Avec cet argent, elle pourrait rembourser sa dette auprès de son frère. En tant que forgeron, c’était lui qui se chargeait d’entretenir tout l’équipement de Ciri’, et, s’il ne réclamait jamais rien en retour, arguant que c’était une question de famille, Cirillia, elle, se sentait redevable envers lui. Là où la sorceleuse n’avait jamais pu oublier leur passé, et où elle rêvait de retrouver le dragon noir qui avait détruit leur vie, son frère, lui, avait su penser à autre chose, et avait profité de cette situation pour développer une forge. Il s’était rapproché des autres réfugiés de leur village, et c’était ensemble qu’ils avaient réussi à s’en sortir, formant au début une guilde marchande. Maintenant, sa forge s’était bien développée, et, de ce que Ciri’ savait, il envisageait d’ouvrir d’autres dépendances dans la ville. Son frère était doué, très clairement.

Elle comptait donc aller dans la ville abandonnée, mais l’elfe avait un autre point de vue. Elle argua que la ville abandonnée n’était pas sûre, et préférait aller dans un autre endroit, près de la ville... Mais il n’y avait rien sur la carte, et Ciri’ n’avait pas envie de bivouaquer ici, en pleine tempête de sable, et dans une zone dangereuse.

« Les sorceleurs traquent les monstres pour se faire de l’argent, répliqua-t-elle simplement. Nous sommes des mercenaires, pas des Croisés ou des missionnaires. »

Croire que les sorceleurs étaient des chevaliers désintéressés uniquement soucieux de purifier le monde des monstres était une erreur. Certes, ils avaient pour fonction de tuer les monstres, mais un sorceleur ne travaillait jamais gratuitement, et ce tout simplement parce qu’il ne pouvait pas se le permettre. Les sorceleurs avaient jadis eu des ordres puissants, et étaient nombreux, mais cette époque était maintenant révolue. Les mutagènes utilisés par les sorceleurs faisaient d’eux des monstres aux yeux de certains agitateurs publics. Pour s’en convaincre, il suffisait de lire le pamphlet écœurant qui avait été rendu public il y a quelques décennies, « Monstrum ou De la description d’un sorceleur », un livre anonyme décrivant les sorceleurs comme des abominations volant les enfants, escroquant les gens, utilisant leurs élixirs pour fabriquer et améliorer des monstres, de telle sorte qu’eux seuls puissent les occire. « Monstrum » s’inscrivait dans la vague récente qui se caractérisait par la mise en place d’un ordre religieux monothéiste assuré par l’Ordre Immaculé, et qui considérait que les autres cultes étaient des choses anachroniques, et néfastes. Les sorceleurs étaient ainsi vus comme des monstres. Cirillia avait déjà eu l’occasion de voir plusieurs exemplaires de ce pamphlet anonyme, qui, même maintenant, continuait encore à circuler.

Que Miva en soit donc restée à l’ancienne vision des sorceleurs était touchant, mais ce n’était pas une raison pour que Cirillia risque inutilement sa vie. Elle se rapprocha de son cheval, après avoir rangé sa carte.

« Le soir, des monstres dangereux sortent des profondeurs du désert... Alors, je préfère me réfugier dans cette ville. »

Cirillia et Miva avaient tué ensemble un Basilic, mais ce n’était pas une raison pour que Ciri’ reste proche de Miva, ou s’acoquine avec elle. Il ne fallait pas oublier que la jeune femme restait une personne solitaire. Libre à Miva de se perdre dans le désert, Ciri’, elle, comptait se réfugier dans une ville, derrière des murs.

« Et, si vous voulez que je vous aide dans votre traque, il faudra me payer. »

Allons bon, elle se montrait des plus récalcitrante! Madame avait des grands airs! C'était vraiment une sorceleuse? On aurait dit un bandit! C'était quand même étrange de tomber dans une zone réputé comme extrêmement dangereuse sur une sorceleuse. Ceci dit, il était vrai qu'étant donné les circonstances elle pouvait en être une . Après tout, elle avait traqué la bête et c'était bien ce que faisait ce type de personne selon les légendes.

-Bon, écoutez, je n'ai pas grand chose sur moi. Est-ce qu'une pièces d'or et quinze pièces d'argent ainsi que deux pièces de cuivre vous satisfait? C'est tout ce que j'ai et c'est tout ce que je peux me permettre de vous donner.

Miva semblait généreuse sur le coup mais elle ne pouvait pas partir à la chasse au Dragon noir seule dans une région aussi inhospitalière. L'idée de résider en vile lui paraissait toujours une mauvaise idée. D'un autre côté, la région n'était pas sur et il ne fallait pas tomber sur un autre Basilic voir pire encore. Finalement, Ciri était parvenue à la convaincre. D'autant que la piste aller par là.

-Bien, je suis donc votre idée. Toutefois la créature que je pourchasse est partie dans cette direction. Il nous faudra don nous méfier. Mais bon, on se méfie de tout dans le coin. Si vous êtes d'accord sur l'argent. Je vous propose d'y aller. La nuit va tomber et je ne veux absolument pas retomber sur un Basilic dans ces conditions.

Miva était prête à repartir.  Il ne lui manquait plus que l'approbation de Ciri'. Elle regarda à nouveau la piste qu'elle suivait en étant accroupie dessus. Oui, la piste débouchait bien vers la ville abandonné. De sombres présages étaient présents. Et, la suite la quête risquait d'être compromettante. C'est ainsi que deux jeunes femmes qui n'avaient rien en commun avait décider de s'allier dans un combat commun. C'était sans doute le début d'une chanson que les bardes chanteront pour des siècles.

-Vous voulez peut-être en savoir plus sur cette chose où vous préferait en garder la surprise?

Sorceleuse ou pas, c'était non plus un héros. Il lui fallait peut être des pistes avant de démarrer un contrat. C'est en tout cas ce qu'elle songea  en regardant l'empreinte de pas  qui reposait sur le sable. Elle se redressa et attendit la réponse de Ciri'.

L’affaire fut entendue. Ciri’ accepta le paiement de Miva, et les deux femmes se tournèrent vers la lointaine cité. Elle avait été construite à flanc d’une montagne, probablement pour se protéger des courants de vents chauds et froids, qui étaient le lot commun du désert. Ciri’ s’avança donc, et, si elle avait pu entendre les propos de cette étrange femme hybride, elle lui aurait dit qu’on avait justement le plus de chances de trouver les sorceleurs dans les endroits désolés et abandonnés. Être sorceleur, de nos jours, c’était comme être moine copiste sur Terre après la découverte de l’imprimerie, c’était un métier du passé. Dans les zones à forte densité de population, les gens préféraient se tourner, soit vers les guildes, soit vers les ordres chevaleresques gratuits. Les premiers présentaient l’avantage de la stabilité. Contrairement à des guerriers itinérants qui pouvaient partir avec votre argent, une guilde proposait des contrats, avait des statuts, et proposait des garanties, des assurances afin de rembourser les clients. De fait, il existait beaucoup d’escrocs et d’arnaqueurs se faisant faussement passer pour des sorceleurs, et qui sillonnaient les campagnes, à la recherche de gogos à déplumer. Comment les confondre ? Un sorceleur n’avait aucun diplôme à faire valoir pour justifier de son titre. Il était donc très facile d’usurper de cette qualité, ce qui, sur le long terme, n’avait fait que faire décroître encore l’honneur et la réputation des sorceleurs. Cirillia avait conscience de ça, et elle ne trouvait désormais plus que des contrats pour des monstres redoutables, ceux qui n’étaient pas économiquement rentables pour une guilde. Il arrivait même parfois qu’une guilde sous-traite certains contrats avec des sorceleurs. Les temps changeaient, et les sorceleurs apparaissaient de plus en plus comme des reliques oubliées, des souvenirs d’un passé lointain, et dont on n’avait pas spécialement envie de revoir.

Cirillia marchait donc vers la ville, quand Miva lui demanda si elle voulait de plus amples informations. Ciri’ hocha lentement la tête.

« Un monstre par ici, dans un coin infesté de basilics, ne doit pas être mince affaire... Et je n’ai pas pour habitude de me lancer dans l’inconnu sans avoir un minimum d’informations sur les créatures que j’affronte. »

La jeune femme rousse ménagea une courte pause, regardant à nouveau la femme :

« Donnez-moi tout ce que vous savez sur ce monstre. Ce qu’il est, ce qu’il a fait, tout ce qui vous semble utile... Ou même inutile. Plus j’en saurais sur lui, plus je serais en mesure de trouver quel élixir utiliser contre lui, et, surtout, quelle stratégie adopter pour le terrasser. »

Contrairement à ce qu’on pouvait penser, un sorceleur ne se jetait jamais dans la bataille sans préparation. Son métier commençait par une importante phase d’observation et de préparation, dont le but était, justement, d’obtenir des informations sur son adversaire. En effet, un sorceleur affrontait généralement des menaces qui le surclassaient totalement, des monstres aux dimensions disproportionnées et gargantuesques. Partant de là, la prudence était toujours de mise...

...Et ce encore plus dans une ville abandonnée.

Donc, la sorceleuse voulait des renseignements! Elle n'était pas suicidaire du coup! Bon, Miva allait lui en donner des réponses si elle en voulait. Par quoi commencer déjà? Ha oui! Par là!

-Imaginez, Nexus la grande est fier Nexus qui monopolise les contrées. Elle règne sur une bonne partie de Terra avec sa dirigeante fantoche Elena Ivory. Est-ce qu'elle gouverne tout le pays? Non! Un charmant petit village d'irréductible résiste encore et toujours à l'envahisseur! Je disais donc ce petit village qui n'a peur de rien croise un beau jour la route d'un dragon. Ce dragon d'une couleur noire ébène se met à tout dévaster sur son passage massacrants les habitations. Heureusement, les courageux barabres se cachent dans les grottes et charge Miva, hé oui c'est moi, de traquer la bête.

Elle reprit une brève inspiration puis reprit:

-Tout ce que je peux vous dire c'est qu'elle à une sale cicatrice à l'oeil que je suis parvenue à lui faire avant qu'elle parte en fulminant. J'ai pas réussit à lui crever l'oeil par contre. C'est résistant ces machins. Le dragon a des crocs de deux mètres de long et des écailles sur le dos en pointe. Il crache du feu bleue. Et, euh, il est dangereux!

Après une hésitation, elle entama:

-Alors, sorceleuse, le boulot vous tente toujours ou vous préférez rentrer chez vous?

Comme on dit dans le milieu, pas de place pour les pétauchards! Il fallait du pur sang qui en voulait sur cette mission. Et, bon, Miva doutait toujours de sa puissance ne fait. Ok, ok, elle avait été utile face au basilic mais enfin! C'était pas elle qui remporté non plus le grand tournoi des Dieux de Terra et il fallait au moins quelque chose du genre pour redresser la situation. Jusqu'à preuve du contraire, Miva ne savait pas si elle avait parier sur le bon cheval et si c'était pas un escroc. Mais bon, il fallait parfois faire confiance aux  gens pour faire avancer les choses.

Quoi qu'elle en pensait Miva prit la direction de la Cité Abandonnée! Ouuuuuhhhhhh! De quoi faire peur vous ne trouvez pas? Encore une fois, Miva prit la direction de la Cité Abandonnée!

Oui! Dis comme ça c'est effectivement effrayant! Mais nos deux aventurières étaient pleins de courage et de bravoure donc elle n'avait rien à craindre! Mais qui j'essaye de convaincre moi?

Miva lui parla assez rapidement de quoi il s’agissait, en commençant par évoquer Nexus. Si Ciri’ avait été tatillonne, elle aurait pu objecter que Nexus n’avait qu’un contrôle économique sur le monde, et non un contrôle politique. La cité-État restait un royaume assez petit, et son influence s’exprimait surtout à travers ses guildes et son argent, qu’on retrouvait dans bon nombre d’États, l’ensemble formant une grande zone économique et militaire soutenant Nexus dans sa lutte contre Ashnard. Néanmoins, elle laissa la femme parler, tout en regrettant qu’elle ne commence pas par aller tout droit dans le vif du sujet. Cirillia était une femme qui allait souvent droit au but, et qui n’était pas habituée à prendre de faux-détours.

Cependant, son impatience se dilua quand Miva parla d’un dragon noir. Ses mains se crispèrent sur les rênes du cheval, et elle serra les lèvres, sans rien dire. Un dragon noir... Dans sa tête, elle revit le spectacle cauchemardesque d’un dragon fondant au-dessus d’elle, les corps en feu, l’odeur de soufre dans les narines, ses poumons asphyxiés par la vapeur, les yeux éblouis par les flammes, les hurlements, les larmes, dans un ciel sombre et rouge, comme s’il pleuvait du sang... Ciri’ secoua lentement la tête, en sentant sa détermination s’enhardir. Le dragon avait été blessé par Miva à l’œil, et crachait des flammes bleues. Un adversaire redoutable, les dragons étant connus pour être des machines à tuer impitoyables, a fortiori les dragons noirs. Ils étaient parmi les plus dangereux dragons qui existent, les plus sauvages, les plus puissants... En affronter un n’était pas une mince affaire, Ciri’ était bien placée pour le savoir.

« Le boulot me tente, oui... »

Une réponse sibylline, car Ciri’ contenait sa rage. Les dragons, elle les traquait presque gratuitement, car elle cherchait à les tuer, afin de retrouver celui qui avait détruit son village natal. C’était un dragon noir, et elle avait été jusqu’à Sylvandell, terre des Dragons, afin de retrouver sa trace, oud ‘obtenir des informations, mais les locaux n’avaient rien pu faire pour elle. Alors, Cirillia avait repris la route, se rendant dans les endroits sauvages et désolés, que les dragons affectionnaient. Ce dragon noir pouvait-il être le sien ? C’était possible, oui... Mais Ciri’ avait encore besoin de plus amples informations pour se décider.

Ainsi, pendant que les deux femmes galopaient vers la cité abandonnée, qui se découpait de plus en plus, la jeune sorceleuse posa quelques questions supplémentaires :

« Pourquoi l’avoir appelé au féminin ? Vous avez reconnu son sexe ? Quelle taille faisait cette bête ? Vous l’avez affronté où ? Sur les plaines ? Comment avez-vous pu lui faire une estafilade à l’œil ? Le dragon était posé à même le sol ? »

Les questions fusaient rapidement, multiples, mais précises, afin de déterminer l’âge du dragon, et, partant de là, sa dangerosité.