HEEELP !!! [Lucy]

Un jour cool, c’est quand on gagne au loto. Un jour normal, c’est quand on a assez de bouffe dans le placard pour tenir la semaine. Un jour de merde, c’est quand on se fait, appelons un chat un chat…violer sauvagement par un connard.

Et c’est un jour comme ça que Jim était en train de vivre. Un jour de merde. Et puis un de compèt’, hein ! En fait, ça faisait une semaine qu’il vivait des jours pourris. Il avait eu le malheur de protéger une fille d’un groupe de connards, et ils n’avaient pas du tout apprécié la blague. Du coup ils l’avaient tout simplement chopé, enfermé dans leur squat, et maintenant il faisait office de larbin. En cas de refus il se prenait des coups, bien sûr, sinon ce serait pas drôle.

Et aujourd’hui, c’était le comble du malheur. Il était, comme d’habitude quand il ne devait pas bosser, menotté à un pied de table. La table, évidemment, était vissée dans le sol… L’un de ses geôliers entra dans la pièce. Il était ivre mort et sentait l’alcool à cinq mètres, en plus de tituber lamentablement.

Eh, gamin… Tu sais à quoi tu me fais penser ?

Jim recula instinctivement sous la table. Il la sentait pas, mais alors pas du tout…

À une fille, continua l’autre. Une fille qu’attend juste qu’on vienne la prendre comme une chienne !
Oh putain… Sauf que je suis pas une fille, hein ? Donc ça peut pas marcher…

Mais l’expression du mec quand il s’approcha clamait qu’il s’en foutait royalement.

Allez, fais pas ton timide… T’en crèves d’envie, hein ? T’as envie que je te défonce le cul, je le sais.

Il crachait plus qu’il ne parlait. Et il continuait d’avancer… Il attrapa la jambe du prisonnier et le tira vers lui. Le pauvre, terrifié, n’osait pas se débattre. Il savait que ça serait pire.

T’inquiète, j’vais l’faire… J’vais tellement te le défoncer et le déformer que même dans trois jours tu pourras pas marcher !
Non, s'il vous plaît...

Une telle menace avait de quoi faire rire dans n’importe quelle autre situation que celle-ci. Mais Jim était blême. Il n’était pas quelqu’un de fondamentalement courageux, raison pour laquelle il faisait toujours semblant d’être blasé, et là il y avait de quoi le faire flipper plus qu’à son compte.

Pitié… Je suis sûr que votre copine demande que ça, mais pas moi…

L’autre ne l’écouta pas. Il commença à défaire son pantalon et le laissa tomber sur ses chevilles. Le premier mot qui vint à l’esprit de sa future victime en voyant ce qu’il y avait en-dessous était « monstre ». C’était beaucoup trop gros pour entrer où que ce soit. C’était à se demander comment le sous-vêtement du gars pouvait ne pas s’être déchiré. Sous-vêtement qui suivit le pantalon bien vite, d’ailleurs. Il approcha sa main de Jim pour le rapprocher encore, et sans réfléchir celui-ci le mordit. En réponse directe il reçut une grosse beigne qui l’envoya contre le pied de la table et le sonna.

D’accord, si t’insistes, j’vais commencer par ta gueule d’angelot, ça te fera peut-être enfin taire !

Il l’attrapa par les cheveux et le tira brutalement vers lui, sans rencontrer la moindre résistance. Jim ferma les yeux et pria pour que n'importe quel putain de deus ex machina lui vienne en aide. Genre maintenant.

Puisque Deus Ex Machina n'existe pas, ou alors qu'il se fout totalement de cette situation, ce fut Lucy qui dut s'y coller. Mandatée par l'Ordre de la Croix du Sud pour sauver ce fameux Jim dont elle n'avait pas beaucoup d'informations à part l'endroit où il se trouvait exactement, elle s'y rendit en vêtements de ville classique en portant un bonnet pour cacher ses cornes diclonius. Elle s'attendait à arriver dans un véritable taudis, mais c'est dans une maison comme toutes les autres sur Terre qu'elle se dirigeait. Lorsqu'elle se trouva devant la porte, elle vérifia bien qu'il s'agissait de la bonne adresse avant de déployer un de ses vecteurs qui agit comme un renforcement de son bras et défonça la porte d'entrée avec, donnant un énorme coup de poing au niveau de la serrure. Sans loquet, la porte s'ouvrit sur quatre hommes, bouteilles de bière de mauvaise qualité à la main qui la regardèrent comme s'il s'agissait d'une extra-terrestre. Elle eut quand même le temps de faire deux pas avant que le moins bourré d'entre eux se lève et lui beugle dessus. Totalement sourde à ses propos, elle continua d'avancer, jusqu'à ce qu'il s'approche d'elle et tente de lui coller une beigne. Mais son poing fut bloqué par la main de Lucy qui pressurisa celui-ci d'une telle force qu'il termina à genoux en hurlant de douleur. Deux de ses copains tentèrent de lui venir en aide, mais la diclonius les faucha avec le corps de l'homme, le portant et l'utilisant comme s'il s'agissait d'une épée, avant de le lâcher et qu'il termine contre un mur avec certainement plusieurs os brisés. Passé le moment de stupeur, les trois autres se résignèrent à partir en hurlant de terreur, laissant leur compagnon d'infortune groggy.

Le dernier homme de la bande, celui qui voulait prendre du bon temps avec le captif, entendit des bruits de combat résonner dans ses oreilles. Il mit un petit moment à comprendre que ses potes pouvaient peut-être éventuellement avoir besoin d'aide. Il beugla donc :

J'arrive les gars !

Il se retourna précipitamment et se dirigea vers... le sol, se fracassant littéralement la gueule par terre. Il avait voulu lever le pied un peu trop rapidement, oubliant que ses habits trônaient toujours sur ses pieds. Il mit un bon moment avant de se remettre de ses émotions, temps pendant lequel la diclonius eut tout le loisir de se diriger vers l'endroit où était retenu Jim. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle vit l'homme, cul nu, vautré par terre ainsi que son captif, attaché à une table. Elle haussa un sourcil, un peu dépitée devant ce spectacle plutôt insolite, et se dirigea vers le garçon. Son tortionnaire se releva et s'interposa :

Eh ! Tu fout quoi ici toi ?
Qu'est-ce que ça peut te foutre ? lui répondit-elle, jetant un regard dédaigneux vers son entre-jambes.
Ha ! T'es intéressée ? Viens là que j'te...

Un hurlement de douleur remplaça la fin de sa phrase lorsque, déployant un second vecteur, la diclonius coupa son matériel génital à la base. Il tenta d'y mettre les mains afin de contenir comme il le pouvait hémorragie qui résulta de cette amputation, sans réel succès, et s'effondra sur le sol, presque étourdi par la douleur. Lucy l'enjamba pour s'arrêter devant l'ancienne victime, à qui elle coupa la chaîne des menottes avec un vecteur invisible.

Suis-moi, y'a des gens qui veulent te parler dehors.

Un bruit de porte fracassée, des beuglements, d’abord de colère puis de peur après le craquement un peu glauque dont personne n’avait envie de savoir à quoi il correspondait. Ces bruits achevèrent de convaincre Jim que cette journée était la pire de toute sa vie. Sauf que bizarrement, ils eurent aussi pour effet de faire partir son ex futur bourreau. Enfin…il essaya de partir, mais se vautra connement en se prenant les pieds dans ses fringues restées sur ses chevilles. En d’autres circonstances Jim aurait ri. Pas cette fois. Il était simplement soulagé d’avoir échappé à un viol.

La fille aux cheveux roses, par contre, l’intriguait. C’est pourquoi il profita de la courte conversation entre elle et l’autre type pour se renseigner à sa façon, c’est-à-dire par magie. En effet son pouvoir d’Esper lui permettait, entre autres choses, de « fouiller » toutes données stockées quelque part, sur quelque support que ce soit. Il put ainsi apprendre tout ce qu’il voulait sur les diclonius, celle qui s'était échappée, et qui se tenait vraisemblablement en face de lui, et les expériences qui étaient faites sur elle avant son évasion. Ce qu’il s’était passé depuis en revanche, il ne le trouvait pas. Tant pis.

Un hurlement de douleur le fit blêmir encore plus, surtout quand il comprit à quoi il était dû. Il eut encore le réflexe de reculer quand Lucy s’approcha de lui, et quand le vecteur brisa la chaîne qui le retenait ses bras tombèrent mollement tandis qu’il fixait, incrédule, celle dont il était persuadé qu’elle allait le tuer.

Suis-moi, y'a des gens qui veulent te parler dehors.

Il y eut un instant de blanc, on aurait entendu les mouches voler s’il n’y avait pas eu les gémissements de l’autre. Jim ne croyait pas à ce qu’il voyait. Elle devrait le tuer, pas lui parler, ça ne collait pas avec ses informations ! Après quelques secondes il sortit enfin de l’état statue, sans cesser de la regarder dans les yeux.

Mais… Vous… Vous ne me tuez pas ?

Et évidemment, le gamin a peur maintenant... Nan sérieusement, sur qui venait-elle de tomber encore ? Et surtout, pourquoi l'Ordre le voulait lui, plutôt qu'un autre ? Au bout de quelques secondes, la diclonius soupira, ce qui parut réintégrer son interlocuteur dans le monde réel alors qu'en arrière-fond, l'émasculé commençait à chialer de douleur. Mais tout ce qu'il trouva à dire fut :

Mais… Vous… Vous ne me tuez pas ?

Elle leva un sourcil, un peu surprise de cette réaction. Alors qu'il s'était fait torturer et violer pendant plusieurs jours, voilà qu'il pensait que sa salvatrice allait le tuer... Décidément, Lucy ne comprendrait jamais les humains et leurs réactions totalement débiles.

T'as pas fini tes questions à la con ? Parce qu'on a de la route à faire là. Alors soit tu t'lèves, soit j'te porte.

Elle se retourna ensuite vers le troisième homme dans la pièce :

Et toi, ta gueule !

Vu la réaction de la diclonius, il avait manqué une info. Forcément. Mais où est-ce qu’elle pouvait bien être dans ce cas ? Bah, il chercherait plus tard !

Alors soit tu t'lèves, soit j'te porte.

Jim hocha vivement la tête, un peu honteux d’avoir eu cette attitude, et tenta de se relever. Mais sa jambe gauche était encore marquée par les coups reçus et elle se déroba sous lui. Il n’eut que le temps de se rattraper au bord de la table pour ne pas tomber par terre.

Zut… J’espère qu’elle est pas cassée.

Il leva la tête vers sa sauveuse, tout penaud.

Désolé, mais je vais pas pouvoir marcher tout seul.

Donc elle allait devoir le porter comme annoncé. Il se sentait vraiment très con. Ce qui ne l’empêcha pas d’engager la conversation :

Euh, je… Désolé pour ma question, mais je croyais qu…

Il s’interrompit brusquement en se rendant compte qu’il était sur le point de gaffer et baissa la tête.

Pardon, c’est le choc, je crois, j’ai besoin d’encore un peu de temps pour me remettre. Et…merci d’être venue m’aider. Par contre, je ne comprends pas, vous êtes qui ? Et vous avez dit que quelqu’un voulait me parler, qui ça ?

Il essaya de se lever, mais n'y arriva pas et se rattrapa sur le mobilier. Apparemment, il ne pourrait pas marcher, ce qu'il confirma :

Désolé, mais je vais pas pouvoir marcher tout seul.

La diclonius haussa des sourcils et jeta un rapide coup d’œil à sa jambe. Effectivement, il y avait de nombreuses déchirures au niveau de son pantalon, et de nombreuses traces de sang gisaient à terre, signe qu'il s'était fait tabasser longtemps par ici. Ça lui apprendra à s'en prendre à plus fort que soi sans y être préparé. Si elle n'avait pas été mandatée par l'Ordre, Lucy l'aurait laissé vautré ici, à coté de ses anciens tortionnaires agonisant comme des vieilles fiottes. Mais elle ne pouvait pas.

Euh, je… Désolé pour ma question, mais je croyais qu…

Croire quoi ? Qu'elle allait le buter aussi ? C'est quoi son raisonnement à la con ? Comme s'il croyait qu'elle rentre chez les gens comme elle veut, les crève tous juste pour le plaisir ?

Pardon, c’est le choc, je crois, j’ai besoin d’encore un peu de temps pour me remettre. Et…merci d’être venue m’aider. Par contre, je ne comprends pas, vous êtes qui ? Et vous avez dit que quelqu’un voulait me parler, qui ça ?

la diclonius soupira en secouant la tête. Ce gamin voulait tout savoir dès maintenant, en oubliant totalement le sens des priorités. Déjà, se barrer d'ici avant qu'un des lourdauds n'alerte les flics et qu'ils débarquent ici en voyant un mec agoniser, le matos à un mètre de lui. Bof, il survivra. Et au moins, il essayera plus de violer une gamine. Ou un gamin, vu qu'il est très certainement pédé. En tout cas, il fera plus de mal à personne à l'hôpital. Quoi qu'il en soit, il fallait se barrer d'ici. Elle s'approcha de lui tout en lui annonçant :

Si on s'barre pas d'ici, c'est aux flics que tu vas les poser tes questions. Et bizarrement, j'ai pas trop envie qu'ils me voient...

Elle lui entoura la taille avec une de ses mains et, grâce à la force que lui donnait le vecteur qui s'était fondu dans son bras, le porta à l'horizontale contre sa hanche, comme s'il s'agissait d'une grosse baguette de pain.

Arrête de gigoter où j'te lâche ! le menaça-t-elle lorsqu'il tenta de se libérer, par réflexe certainement, de son étreinte. Il sortit de l'habitation, passant par la pièce où l'ancien prisonnier put voir un homme K.O. contre le mur, ainsi qu'un désordre digne d'un bar après un combat général entre des mecs bourrés, pour se retrouver à l'extérieur. Ils se trouvaient à trois cent mètres du portail qu'elle connaissait bien, qui les mèneraient pas loin du repaire de l'Ordre de la Croix du Sud. Mais elle entendit des bruits qu'elle connaissait bien. Des sirènes de voiture de police.

Bon... Tiens-toi bien, on va devoir sauter, lui fit-elle.

A peine une seconde plus tard, utilisant deux de ses vecteurs pour la catapulter, elle s'envola dans les airs, tenant toujours le jeune homme avec un troisième. Ils atterrirent en plein milieu du parc, à une quinzaine de mètres du portail menant à Terra, se réceptionnant violemment en creusant deux petits cratères dans le sol de part et d'autre d'elle.

Bon, ça c'est fait... marmonna-t-elle. Puis, plus haut : Moi, c'est Lucy. Pour le reste, les autres seront ravis de te répondre quand t'y seras.

Jim était partagé entre le soulagement d’être sorti de  cet enfer qu’il vivait depuis une semaine et la sensation plus que désagréable que sa tête ne tenait qu’à un fil et qu’un mot de travers, chose vite arrivée, pouvait la lui arracher. Vu la tronche qu’elle tirait, la monstresse n’avait pas compris ce qu’il pensait. Tant mieux. Il avait découvert son secret, ça aurait quand même été vraiment très, très con qu’elle s’en rende compte et le bute pour s’assurer de son silence. Surtout qu’elle venait de le sauver. ‘fin voilà quoi…

Si on s'barre pas d'ici, c'est aux flics que tu vas les poser tes questions. Et bizarrement, j'ai pas trop envie qu'ils me voient...
J’vous compr-hééé !

Elle venait de le soulever comme un sac de patates, avec la seule force de son bras ! Ou alors elle avait utilisé un de ses fameux vecteurs et ne voulait pas qu’il le sache. Oui, c’était sûrement ça. Ne restait plus qu’à ne pas gaffer. Ha…ha…ha… On y croit, ouais.

L’instinct fait parfois très mal les choses, et c’est notamment le cas ici, puisque quand Jim eut le réflexe instinctif (ce mot apparaît bien trop souvent) de bouger un peu il reçut un avertissement qui le figea aussitôt. Okay, pas bouger, c’est noté. Problème ? La police arrivait. Sûrement alertée par un passant attentif aux sons. Et en voyant la scène flippante des types à moitié morts par terre, plus la fille aux cheveux roses qui tenait un gars sous le bras, ils n’allaient pas penser que du bien de cette fille. La diclonius, consciente de tout ça, prit la peine de prévenir son « sac » qu’elle allait sauter, ce qui n’empêcha pas l’exclamation de surprise au moment de l’envol. L’atterrissage fut tout aussi brusque et le pauvre Jim était un peu déboussolé.

Moi, c'est Lucy. Pour le reste, les autres seront ravis de te répondre quand t'y seras.
D-d’accord… Merci Lucy, alors.

Il chercha un moyen de tourner la conversation sur autre chose, et bien sûr la première chose qui lui vint à l’esprit fut la première bourde :

Euh, vous savez, le bonnet par le temps qu’il fait ça attire les regards plus que ça ne les éloigne, alors vous devriez plutôt porter un chapeau pour cacher vos c… … … Merde…

Oui, merde. Cette fois c’est bon, elle allait le tuer.

Euh, vous savez, le bonnet par le temps qu’il fait ça attire les regards plus que ça ne les éloigne, alors vous devriez plutôt porter un chapeau pour cacher vos c… … … Merde…

Instinctivement, elle porta une de ses mains à sa tête pour voir si son couvre-chef n'était pas tombé, mais apparemment non. Alors par quel moyen savait-il pour elle ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Elle resta silencieuse, évitant de le regarder et réfléchissant un peu. Si il avait été demandé par l'Ordre, il se pouvait qu'il ait quelques pouvoirs. Elle se remémora la première fois qu'elle avait vu les deux jumeaux, et ils savaient qu'elle n'était pas humaine. Peut-être en était-il de même pour lui... Elle allait avoir quelques questions à poser à Raphaël elle aussi...

Bon... Je sais pas qui tu es ni comment tu sais ça, mais heureusement pour toi qu'il y ait personne d'autre.

Après tout, à quoi bon s'énerver ? Certes sur Terre, cacher son identité était vital, mais sur Terra cela devenait accessoire. Et puisqu'elle se trouvait sur Terra maintenant...

Allez, on y va, fit-elle en traversant le portail, sa cible toujours à la main.

Une fois sur Terra, elle continua à avancer sans se soucier des nombreux regards moqueurs qu'on adressait à celui qu'elle portait. Ils avaient atterri en plein milieu d'une rue fréquentée de Nexus, où les marchands d'un peu tout étalaient leurs marchandises, que ce soit viandes, épices ou esclaves. La rage de Lucy se voyait lorsqu'elle apercevait les humains et terranides forcés de servir, et elle était forcée de se mettre des œillères et d'avancer rapidement pour ne pas péter un boulon.

Putindebordèlledemayrde… Cette fois il en était certain, sa tête allait voler come le…hem…comme le truc du gars tout à l’heure. Rien que d’y penser il avait des frissons. Sauf qu’en fait non, sa tête resta bien sur son cou. Après quelques secondes de silence flippant, Lucy lâcha une phrase assez rassurante :

Bon... Je sais pas qui tu es ni comment tu sais ça, mais heureusement pour toi qu'il y ait personne d'autre.

Ouf. Gros ouf. Ouf de la Morkitu. Plus que soulagé d’être encore en un seul morceau, Jim fit enfin attention à l’endroit où ils étaient…et manqua s’étrangler de surprise. Le décor avait changé ! Ils n’étaient plus dans le parc de Seikusu ! Et pire encore, cet endroit-là ressemblait beaucoup à l’Europe médiévale. À ceci près qu’il y avait des…putain…

Des hommes-chats ?! Mais… Maismaismais… Mais non ! C’est quoi ce bordel ?!

Complètement perdu, il fit appel à son pouvoir pour essayer de comprendre, mais il ne récolta pas suffisamment d’informations satisfaisantes.

Vous pouvez m’expliquer, dites ? Comment on est passés dans ce monde ? Pourquoi il y a des créatures comme ça ?

Lui non plus ne faisait pas attention aux regards moqueurs, il était trop perturbé pour les voir. En même temps, à sa décharge, il découvrait tout juste Terra…

Lorsque Jim partagea son étonnement à haute voix, Lucy se souvint de sa propre arrivée sur Terra ainsi que de son état à la limite de l'extase lorsqu'elle avait constaté qu'ils étaient dans un nouveau monde, avec des créatures possédant des attributs d'animaux. Malheureusement, cette extase avait bien vite fondu comme neige au soleil lorsqu'elle s'est rendue compte que les terranides étaient en réalité sur-exploités en tant qu'esclaves pour la plupart, et que même les humains les plus faibles pouvaient être vendus comme tels. Une véritable honte du point de vue de la diclonius, et c'est pour cela qu'elle luttait contre ces esclavagistes qui torturaient les esprits de leurs pauvres possessions.

Autre monde, autres règles.

Ce fut la seule phrase qu'elle lui adressa concernant cette situation, d'un ton ne souffrant aucune contradiction pour ne pas qu'elle pète un boulon et s'en prenne à la première personne qui passe, soit Jim lui-même. Connaissant la fragilité des humains, elle savait qu'il n'apprécierait pas beaucoup de se faire secouer comme un sac de farine.

Du coin de l’œil, elle vit deux hurluberlus la regarder d'un air sans équivoque. Ils voulaient soit la capturer, soit la violer. Deux porcs qui se croyaient tout permis parce qu'ils sont armés de gros sabres et qu'elle non. Avec un de ses vecteurs, elle arracha son bonnet à sa tête tandis qu'elle les regardait fixement, telle une promesse de mort. Par sagesse ou par couardise, ils furent effrayés et prirent rapidement la poudre d'escampette, croyant qu'il s'agissait d'une démone. Elle remit son couvre-chef et continua sa route, Jim toujours sous son bras.

Les décors changeaient petit à petit, les rues étaient de moins en moins entretenues au fil de ses pas. Ils s'enfonçaient dans les bas-fonds de Nexus, là où se trouvait le repaire de l'Ordre de la Croix du Sud, caché au beau milieu du pire endroit de la ville. Une sorte de refuge en plein milieu de l'enfer de l'esclavagisme. Car ici, même les esclaves sont encore moins bien traités que dans le reste de la citée, cela se voyait à leurs visages fermés et à leur agressivité. Car ici, tous les visages sont fermés, que ça soit les citoyens modèles, les esclavagistes et leurs pauvres victimes.

On est arrivés.

En effet, la porte bleue de l'Ordre de la Croix du Sud se dressait juste devant les deux voyageurs. Sans attendre plus longtemps, Lucy posa sa main sur la poignée de cette porte et l'ouvrit.

Suite au départ de Lucy, ce RP est abandonné. Cependant le personnage que j'ai joué sera ajouté à mon compte, parce que c'était la raison exacte du RP.
Tartare, tu fais chier.