Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

[FINI] Zerrikania (Tome I) [Nümba]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Elena Ivory

Humain(e)

[FINI] Zerrikania (Tome I) [Nümba]

vendredi 31 octobre 2014, 01:56:50

ZERRIKANIA
(TOME I)


« C’est une expédition dangereuse ! Je ne peux pas la cautionner ! »

Ronald Langley n’en démordait pas, et Elena soupira, légèrement agacée par l’entêtement du chambellan.

« Votre avis n’est pas obligatoire, Sire Langley..., rappela tranquillement Elena, comme si le débat était déjà fait.
 -  Tant qu’il s’agit de votre sécurité, Majesté, il me semble que mon avis importe un tout petit peu. Depuis quand donc est-ce que cette idée saugrenue vous trotte dans la tête ? C’est dangereux ! »

Elena était d’accord sur ce point... Oui, c’était dangereux, mais c’était aussi indispensable. Calmement, assise sur le fauteuil d’une des grandes pièces du Palais d’Ivoire, laissant Ronald faire les cent pas en peinant à masquer sa colère, elle lui expliqua que l’idée avait germé en elle depuis l’abattoir Mandus et les sanglantes émeutes qui en avaient résulté*. Ces évènements remontaient à il y a plusieurs semaines, mais avaient durablement impacté le cœur de Nexus. Oswald Mandus avait été un mécène, un homme d’affaires qui avait utilisé sa fortune et son savoir-faire, tous deux hérités de Tekhos, pour concevoir un abattoir dans les bas-fonds de la ville, afin de redynamiser le quartier. La réalité était plus sinistre que ça, car Mandus avait utilisé cet abattoir et son image d’homme charitable pour attirer à lui la population déshéritée de la ville, et s’en servir comme cobayes pour ses sinistres expériences... Des expériences visant à transformer certains prisonniers en affreux hommes-porcs, et visant à sacrifier les autres afin d’alimenter une énorme construction souterraine située sous l’abattoir : la Machine. L’objectif final de la Machine était de cristalliser la mana dans un catalyseur central afin de s’en servir pour créer un Portail dimensionnel qui permettrait d’atteindre les prisons dimensionnelles où étaient retenues les Grands Anciens, d’anciens dieux cruels et surpuissants qui avaient été bannis il y a fort longtemps par les Anges et les autres Dieux hors de l’espace-temps et des dimensions. Shub-Niggurath avait bien failli sortir de sa prison, et le cauchemar apocalyptique avait été évité quand Mandus, dans un accès de moralité, avait refermé le Portail.

Tous les éléments du dossier n’étaient pas encore totalement connus, et l’histoire avait naturellement été camouflée auprès de la population, Oswald Mandus ayant juste été dépeint comme un homme d’affaires véreux, un esclavagiste qui avait essayé de concevoir des super-mutants dans un laboratoire souterrain, la rumeur estimant qu’il avait été financé en ce sens par l’Empire d’Ashnard. Ce qu’Elena savait, c’était qu’Oswald était devenu fou lors d’une expédition archéologique organisée il y a des années dans l’un des endroits les plus dangereux de Terra : la légendaire jungle de Zerrikania. Elle savait cela grâce à un Zerrikanien, qui avait traqué Mandus jusqu’à Nexus pour tenter, en vain, de le tuer. Le Zerrikanien avait été capturé par les autorités, et leur avait expliqué qu’Oswald s’était rendu à Zerrikania, et avait utilisé l’aide d’un Zerrikanien pour s’enfoncer dans les profondeurs de la jungle, jusqu’à d’anciens temples interdits. Elena soupçonnait que ces temples étaient d’anciens lieux de cultes voués à Shub-Niggurath. À l’intérieur, Oswald y avait trouvé une orbe magique, une orbe abritant une partie de l’âme de Shub-Niggurath. Le Grand Ancien l’avait corrompu, avait fait de lui son apôtre, afin qu’Oswald bâtisse une machine qui aurait pour but de le libérer. La Machine avait ainsi été construite, au nez et à la barbe des Nexusiens.

« Nous ignorons toujours qui soutenait réellement Mandus, et je pense que la réponse se trouve à Zerrikania.
 -  C’est ridicule ! L’enquête progresse, Majesté, mais ces gens sont bien placés, influents, et, de toute manière, ça ne justifie pas que vous vous mettiez vous-même en danger en tentant cette expédition complètement insensée ! »

Oswald n’avait pas pu bâtir la Machine tout seul. C’était impossible. Quelqu’un l’avait aidé, avait couvert son trafic, et l’avait aidé. Elena soupçonnait des nobles ou de riches bourgeois nexusiens dupés par Mandus, mais ses soupçons se tournaient autour d’une personne en particulier : le Professeur. Derrière ce surnom se cachait un homme envoyé par l’un des riches clubs de la ville, le Centaur Club, un club regroupant des hommes d’affaires prestigieux, des avocats, des magistrats... Le Centaur Club n’avait rien d’une conspiration secrète, ce n’était qu’un endroit où hommes et femmes de la haute société se réunissaient pour discuter de l’actualité politique, économique, et sociale. Oswald Mandus avait toujours fait partie de ce club, qu’il utilisait pour trouver des soutiens financiers afin de monter les expéditions archéologiques pendant sa folle jeunesse. Cependant, après Zerrikania, il s’était séparé du Centaur Club, et sa réputation de mécène avait suscité la curiosité de certains des membres du club, à tel point qu’ils avaient envoyé l’un des leurs pour se rapprocher de Mandus, et ainsi en savoir plus sur lui et sur ses activités : le Professeur. Avec le recul, il apparaissait clairement que ce Professeur n’était toutefois pas qu’un simple dandy nexusien, et Elena, pour ne rien mentir, avait un très mauvais pressentiment.

« Vous me cachez quelque chose, Majesté ! Je vous connais... Pourquoi cette expédition ? Pourquoi ce voyage ? Pourquoi ne me laissez-vous pas me charger de la capture du Professeur et du dossier sur Mandus ? Ne me faites-vous donc plus confiance ?
 -  Ne dites pas de bêtises, Langley ! C’est juste que... »

Comment lui expliquer calmement tout ce que son cerveau en ébullition produisait ? Elle savait que sa mère avait été empoisonnée pendant des années pour empêcher d’avoir une descendance, et que les gens qui avaient massacré sa famille avaient utilisé un pouvoir magique colossal, afin de créer un cyclone tropical dans une zone où les cyclones n’arrivaient quasiment jamais. La Reine caressait l’idée que ces deux évènements, séparés de plusieurs années, soient liés, et que ceux ayant trahi et exécuté ses parents soient les mêmes que ceux qui ont corrompu Mandus et l’ont encouragé à faire la Machine. Le Professeur était indéniablement un magicien, quelqu’un qui, à l’intérieur de la Machine, avait pris l’apparence d’un espion royal nexusien pour pouvoir duper Adamante, afin de pouvoir récupérer l’orbe magique.

Langley secoua lentement la tête, visiblement sceptique.

« Formidable, formidable ! Alors, vous voulez aller dans l’une des jungles les plus dangereuses de tout Terra simplement en poursuivant une chimère ? Auriez-vous oublié, par hasard, Majesté, que, sans votre présence à Nexus, le royaume s’écroulerait dans des querelles intestinales vaines et futiles ? »

Langley optait pour une autre corde. Après avoir compris que la Reine avait vraiment envie d’aller là-bas, il essayait de jouer sur la corde sensible, en insistant sur le fait qu’elle était la dernière représentante des Ivory, et que, sans elle, sa famille disparaîtrait. Ce faisant, Nexus, le royaume millénaire, sombrerait dans le chaos et dans l’anarchie entre les différentes maisons et autres grandes familles de nobles qui cherchaient à récupérer la Couronne. Elena avait cependant anticipé cette remarque. Langley était un bon guerrier, mais un piètre politicien, et Elena, elle, apprenait de plus en plus vite.

Par conséquent, elle s’empressa de lui répondre :

« Malgré toute votre efficacité, messire Langley, Nexus a été attaquée en son sein par des ennemis qui se terrent dans l’ombre, et qui bénéficient du soutien de puissances magiques ancestrales, des forces contre lesquelles nos soldats ne sont pas formés ou entraînés. Je ne peux pas rester les bras croisés pendant que nos ennemis conspirent à me supprimer, ou à détruire notre royaume. Ici, je ne sers à rien, et je vous défie de prouver le contraire, Sire Langley. Tant que je ne suis pas majeure, la gestion des affaires du royaume échoit au Conseil Royal, et je fais entièrement confiance à Dame Jamiël pour me représenter.
 -  Il n’empêche que c’est une expédition dangereuse, rétorqua Langley sur un ton plus doux. Zerrikania est une jungle éloignée, coupée des grandes routes commerciales...
 -  C’est pour cela que je n’y irais pas seule. Notre expédition sera guidée par deux Zerrikaniens, ainsi que par une compagnie d’elfes venant du Bosquet, sans parler des gardes d’élite qui nous accompagneront. Même un moustique ne pourrait pas me piquer ! »

Le plan d’aller à Zerrikania venait aussi de Nyzaël, qui était une élève du Judicateur Suprême, un important mage appartenant aux Hauts-Elfes de Nexus. Nyzaël avait été déléguée par ce dernier afin d’aider Elena à perfectionner son don magique. Ce qu’Elena se gardait bien de trop dévoiler à Langley, c’est qu’elle pensait que les forces antiques de Zerrikania pouvaient aider Elena à mieux comprendre son don. Elle comprenait toutes les hésitations de Langley, car elle les avait elle-même ressenties pendant un certain temps, avant de finalement se dire qu’elles étaient sans importance, et qu’il fallait le faire.

« Je n’aime pas ça... Mais vous êtes aussi têtue que votre père, Majesté... Je vais choisir une sélection de gardes d’élite pour pouvoir mieux vous protéger durant ce voyage.
 -  Je vous en remercie, Messire Langley.
 -  Mais notez bien que je désapprouve totalement ce voyage.
 -  Rassurez-vous, Messire, c’est dûment noté. »

Ronald Langley avait été suffisamment clair sur ce point pour éviter qu’on ne se méprenne. Elena sortit de la pièce, se sentant néanmoins un peu soulagée.

*Ça s’est passé un peu mieux que ce que je craignais, en fait...*

Il lui restait encore une personne à aller voir, afin de la faire participer à cette expédition, une vieille amie qu’Elena avait vraiment appris à connaître depuis son retour de Nexus : Nümba.

Elena allait donc la voir, là où elle se trouvait.



* : Cf. RP « A Machine For Pigs ».
« Modifié: lundi 15 août 2016, 09:59:56 par Elena Ivory »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 1 dimanche 02 novembre 2014, 14:48:38

Un jour comme un autre au palais, voila ce que cette journée s'apprêtait à être. Il ne faut pas croire pour autant que c'est une mauvaise chose, au contraire. La vie au palais était en tout cas bien plus intéressante que celle que l'on pouvait vivre à Nexus même, du moins pour une personne comme Nümba. Il y avait tout le temps quelque chose à faire, et c'était cette activité qui plaisait à la jeune femme. Depuis le temps qu'elle résidait ici, elle avait eut le temps de s'accoutumer aux rituels quotidiens que bon nombre de Nexusiens avaient. Toutefois, ce jour-ci n'allait pas être comme les autres. La guérisseuse voguait à ses occupations qui se voulaient, à ce moment, instructive. Elle était une ancienne élève de l'académie de Nexus, et même si elle avait déjà fini ses classes, avec grand succès d'ailleurs, Nümba ne cessait jamais de s'instruire par divers moyens. Aujourd'hui, nichée dans ce qu'elle appelait son coin – Une sorte de petite pièce ressemblant à s'y méprendre à un atelier d’herboriste, situé juste à coté des jardins dans l'un des bâtiments – la jeune femme était en train de faire diverses préparations. Toutefois, ce lieu n'était pas le sien à proprement parlé, puisqu'en réalité il appartenait aussi et surtout à un alchimiste, qui avait accepté de partager cet atelier avec cette si gentille jeune femme.

Ce n'était pas parcequ'elle était la guérisseuse personnelle de la reine qu'on ne demandait pas de temps à autre ses services au sein du reste du palais. Cela restait occasionnel, mais elle ressentait toujours un immense plaisir à rendre service à autrui. Son petit atelier regorgeait à ce moment de diverses senteurs plus ou moins agréable, bien qu'avec un léger relent odorant. Ceci était dû aux quelques plantes forestières en train de s'infuser, elles avaient la réputation d'être assez odorante, à la limite désagréable. Mais plongée au milieu d'une dizaine d'autre senteurs bonnes, cela ne se remarquait pas trop. Nümba était en train de piler elle-même d'autres feuilles curatives dans un petit bol en bois en attendant. La voir à l’œuvre serait sans doute intriguant pour les curieux. En réalité, la druidesse était en train de créer une préparation pour le vieil alchimiste avec qui elle partageait cet atelier. Un homme bon et sage, mais vieux. Le pauvre avait des problèmes d'articulations qui le faisait souffrir quotidiennement … Mais ces derniers jours, ça s'était empiré. Nümba avait décidé de lui préparer ce petit quelque chose de son propre chef. Cela allait très certainement l’apaiser pour un bon moment.

La préparation n'était encore finie cependant. Il restait encore de nombreuses choses à faire avant d'obtenir le produit final. C'était un travail assez méticuleux et précis, notamment dans les dosages et les temps. C'était pour cette raison que Nümba avait décidé de le faire ce jour-là, car elle pensait qu'elle ne serait que peu voir pas demandée. Elle savait que la reine était occupée aujourd'hui, et s'était dit qu'elle aurait de ce fait le temps de préparer cette petite chose. On pourrait croire que Nümba pouvait apprécier ne pas être demandée, mais au fond, c'était l'inverse. Même si la reine n'avait pas besoin de sa guérisseuse à toute heure, après tout elle ne tombait pas malade toutes les minutes, être en compagnie de sa Majesté était toujours un plaisir. Car Nümba et Elena, après la relation cordiale reine/sujette, elles étaient aussi et surtout des amies. Un honneur qui, selon la druidesse, est toujours aussi immense même de nos jours. Cela faisait presque six années qu'elles avaient commencé à se connaître. En fait, depuis le retour de l'héritière à Nexus.

Et c'était sans compter les quelques fois où la druidesse, durant ses premières années au Palais d'Ivoire, avaient pu accompagner Jamiël jusqu'au monastère où vivait Elena à cette époque. Ses souvenirs étaient un peu lointain maintenant, mais elle parvenait tout de même à conserver une image plus ou moins nette de la reine étant encore toute petite. Cela faisait sourire, c'était il y a si longtemps … Le temps avait bien courut depuis. Pour en revenir au jour d'aujourd'hui, Nümba s'affairait donc à sa préparation avec minutie et dextérité. La journée ne faisait que commencer pour elle, et malgré tout, elle semblait avoir beaucoup de choses à faire. Toutefois, ce serait mentir de dire qu'elle n'aimait pas en faire autant, après tout, c'était ce qu'elle aimait faire. Cependant, alors qu'elle travaillait, elle entendit au bout d'un certain temps la porte s'ouvrir dans un petit et court grincement.

Tournant la tête pour voir de quoi s'agissait-il, elle fut des plus surprises par ce qu'elle vit. Elena semblait avoir voulu lui rendre une petite visite, visiblement. Même si Nümba n'aimait pas, façon de parler, être dérangée, recevoir de la visite était toujours agréable. Surtout quand il s'agissait de la reine. Sa présence était toujours une grande joie pour la guérisseuse. Ainsi, cette dernière n'en oublia pas pour autant les codes de politesses et posant ce qu'elle avait en main sur la table, elle inclina légèrement sa tête. "Votre Majesté … Je ne m'attendais pas à vous voir ainsi, mais c'est toujours un immense plaisir de vous voir. Comment allez-vous ?" Déclara-t-elle sur un ton des plus respectueux, mais d'une voix toujours aussi douce. Fait important, Nümba ayant été éduqué relativement tard aux codes Nexusiens, vouvoyait encore la reine par signe de respect, comme on le lui avait apprit. Elle était très à cheval sur le respect et, même si elle était son amie, elle ressentait toujours la nécessité de la vouvoyer. Elle n'était pas n'importe qui après tout, Elena était la reine de Nexus quand même, et cela imposait un certain respect en toute situation.
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 2 mercredi 05 novembre 2014, 01:37:09

Les connaissances de Nexus concernant la jungle de Zerrikania émanaient principalement d’un seul ouvrage, un livre qui avait été écrit il y a quelques générations par un individu ayant fait partie d’une expédition organisée par la Couronne en vue de rejoindre Zerrikania. Ce livre était tout simplement un récit autobiographique dans lequel le narrateur avait regroupé les différents témoignages émanant des personnes ayant participé à cette expédition, à une époque où la haute société de Nexus se passionnait pour ces sociétés exotiques et éloignées. Le livre se présentait sous la forme d’une encyclopédie, car il s’appelait « Insectes de Zerrikania et autres vermines ». Il avait été écrit par Marco Knopf, un scientifique ayant décidé, à la fin de ses études, de rejoindre des expéditions archéologiques. Les jungles sauvages étaient prisées pour les richesses qui s’y trouvaient, mais Zerrikania avait toujours fait figure d’exception. Cette jungle avait été l’une des grandes raisons ayant mis fin à cette période exotique, car beaucoup des expéditions y allant n’en revenaient pas, ou guère indemnes. Le récit autobiographique de Knopf était un vrai thriller, à mi-chemin entre le récit d’aventures et l’encyclopédie vivante, puisque, non content de raconter un périple haletant et particulièrement dangereux, Knopf avait aussi tenté, avec la rigueur scientifique qui caractérisait les académies nexusiennes, d’en décrire la faune et la flore.

En préparation pour ce voyage, Elena avait notamment relu ce livre, et plusieurs passages dans le préambule du livre l’avaient marqué, par leur précision et par l’atmosphère cauchemardesque qui s’en dégageait :

Citer
« Zerrikania, terre des basilics venimeux, abrite aussi d’autres créatures toutes aussi hideuses. J’ai pu notamment observer des araignées tachetées si grosses qu’elles attrapent des éléphants dans leurs toiles, sans oublier les redoutables mouches Tsé-tsé. Les mouches sont particulièrement repoussantes, car elles pondent leurs œufs dans le corps des humains et leurs larves grandissent dans la tête de leur hôte. Le cerveau de la victime assure leur subsistance et les jeunes mouches, une fois arrivées à maturité, sortent par les orbites après avoir dévoré les yeux. Elles sont originaires, comme tant d’autres vermines, des terres lointaines de Zerrikania. Dieu merci, nous n’avons jamais observé de telles horreurs dans les terres apaisées de Nexus. »

Elena comprenait tout à fait les hésitations de Langley à l’idée de voir la Reine s’en approcher. Étant la dernière héritière de la famille royale, elle était l’ultime barrière entre l’ordre nexusien et le chaos. Le pouvoir à Nexus était très centralisé autour de la Couronne, et encore plus autour de la dynastie des Ivory, la seule et unique dynastie à avoir gouverner la cité-État depuis la fondation du royaume. Ce faisant, si Elena venait à mourir, les autres grandes familles voudraient chacune dominer le royaume, et ce dernier sombrerait dans l’anarchie et la guerre civile. Pour autant, et même en sachant cela, la Reine se refusait à être un simple symbole, et à passer toute sa vie derrière les murs protecteurs de son château. Trop de choses étaient en jeu, et elle ne voulait pas laisser le soin à ceux qui avaient détruit sa famille de recommencer. L’abattoir Mandus avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase, la preuve que, contrairement à ce que ses conseillers pensaient, Nexus était profondément corrompu. Le beau royaume de ses parents, l’héritage que le Lion de Nexus et Nöly avaient confié à Elena, n’étaient pas parfaits. Elena était juste dans la fâcheuse position d’arriver au moment où une crise latente depuis des années avait finalement éclaté. Elle en était évidemment tenue pour responsable, faisant office de parfait bouc-émissaire. C’était totalement injuste, mais elle n’en tenait pas énormément rigueur à la population : il leur fallait quelque chose sur lequel écumer leur colère et leur frustration.

Les idées se bousculaient dans sa tête tandis qu’elle traversait les couloirs du Palais d’Ivoire, jusqu’à rejoindre la porte de l’atelier de Nümba. Nümba...

*J’avais peur d’elle, au début...* se rappela-t-elle, avec amusement.

C’était idiot à dire, mais Nümba avait été la première personne noire qu’Elena ait jamais vu. Elle avait été initialement surprise, et c’était Jamiël qui avait aidé les deux filles à s’introduire. Adamante avait été, comme toujours, d’une aide indispensable. Elena se fiait beaucoup à son avis, et Adamante s’était rapidement liée d’amitié avec Nümba, probablement parce que les deux femmes avaient des pouvoirs magiques. Peu à peu, Elena était également devenue une amie de Nümba. Elles avaient eu comme point commun d’être toutes les deux perdues dans le vaste Palais d’Ivoire, et d’avoir toutes les deux un peu peur de la vaste de Nexus. Elena venait d’un monastère reculé en pleine campagne, Nümba sortait d’une profonde jungle... Elles étaient passées d’un extrême à l’autre en débarquant dans une immense cité abritant des millions d’êtres vivants.

*J’espère ne pas la déranger...*

Devant le palier de la porte, Elena hésita un peu. Elle savait que Nümba disposait de capacités druidiques assez rares au sein du Palais, des méthodes différentes de celles préconisées par l’Académie magique de Nexus. Ce faisant, elle était régulièrement demandée part des nobles et d’autres personnes afin de confectionner des potions, et, même sans ça, la guérisseuse druidique faisait ses propres recherches. Or, la Reine savait qu’elle n’aimait pas être dérangée, et la porte était fermée... Ce qui était donc le signe que Nümba était occupée. Elena ne voulait pas s’imposer, et ce même si elle était la Reine, et si tous les gens qu’elle croisait dans le couloir s’arrêtaient pour la saluer. La Reine ne voulait pas s’imposer, et finit par toquer à la porte.

Aucune réponse. Elle se pinça les lèvres, en se disant que, peut-être, Nümba n’était tout simplement pas là. C’était une simple excuse pour pouvoir entrer, mais la Reine s’y accrocha, et ouvrit délicatement la porte. Elle émit un grincement, et, en ouvrant la porte, la Reine sentit une vague d’odeurs différentes attaquer ses narines. Cet atelier était très fleuri, comprenant une multitude de plantes médicinales et de potions. Elena constata que Nümba était effectivement occupée à travailler, et elle se mordilla les lèvres.

*Mince !*

Elle allait refermer la porte derrière elle, mais Nümba se retourna alors, et la salua. Trop tard ! La guérisseuse la salua cordialement, et Elena s’avança un peu, refermant posément la porte derrière elle.

« Bonjour Nümba... » répliqua-t-elle.

La Reine l’avait dérangé, mais il était maintenant trop tard pour faire machine arrière. Se pinçant les lèvres, elle poursuivit :

« Je vais bien, merci... J’espère que je ne te dérange pas, je... Hum... Je voulais te parler de quelque chose, mais ça peut attendre... Tu... Tu as l’air occupé. »

C’était dit : Elena ne voulait pas s’imposer.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 3 dimanche 09 novembre 2014, 15:27:48

La préparation d'un produit tel que l'on les faisait dans le milieu thérapeutique prenait du temps, et de la concentration. Bien évidemment, ces deux paramètres variaient beaucoup selon la nature du produit en question. Les temps et autres n'allaient pas être les mêmes pour une potion, que pour une tisane, à titre d'exemple. Tout ces détails étaient très importants, en résumé. Tout ceci était bien sûr de la théorie, car il existait des exceptions à tout. Nümba, au cours de ses études de magies et autres, avait bien apprit ces principes et les avait parfaitement bien assimilé. Elle les appliquait toujours avec rigueur et précision, et c'était d'ailleurs sans prétention la raison de son petit succès, auprès de ceux qui connaissait son talent. Ses années d'études à l'académie avaient été plus que fructueuses, même si les choses auraient été peut-être mieux si elle avait suivit l'apprentissage de ses pairs, dans son clan. À l'académie toutefois, Nümba était sans doute l'une des élèves les plus appliquées. Pas forcément la meilleure, mais la plus rigoureuse dans ce qui était demandé. Elle s'intéressait à tout, était réellement curieuse et cherchait tout le temps des approfondissements. C'était pour cette raison qu'on la voyait souvent terrée au fond de la bibliothèque avec une petite pile de livre séjournant à ses cotés.

Cela n'avait pas beaucoup changé de nos jours. Nümba était toujours très curieuse et ne manquait jamais une occasion de s'instruire. La seule chose qui changea était qu'elle n'était plus cachée au fond d'une bibliothèque, mais d'un atelier. La passion de sa vocation était toujours intacte après autant d'année. Après tout, c'était dans ses gênes, dans sa nature même. Elle venait d'un clan de druide et, qui plus est, ancien. Il serait mentir de dire que les siens lui manquait, bien qu'elle les voyait de temps à autre, quand elle en avait la permission. C'était nécessaire pour elle car, d'une part cela faisait toujours du bien de revoir ses proches, et d'autre part, car elle devait suivre tout de même son apprentissage. Lequel ? Celui dont elle aurait perçue si elle était restée dans son clan. Celui de la voie du druide. Nümba, malgré les enseignements de l'académie, était vouée à devenir une druide. Aujourd'hui elle ne l'était pas encore, étant une guérisseuse et non une druide à part entière. Mais plus les années allaient passer, plus cela allait s'arranger.

Et le moins que l'on pouvait dire, était qu'elle était impatiente que ce jour arrive. C'était sa vraie nature, sa vraie 'vocation'. Il était normal qu'elle soit des plus enthousiaste à l'idée de devenir une vraie druide. Toutefois, cela impliquerait-il de devoir se séparer de tout ce qu'elle a fait ou connue durant ses années vécues à Nexus ? Dans la théorie, cela était envisageable. Mais pour Nümba, cette idée était irréaliste. C'était une chance pour elle d'avoir connu cette si puissante et ancestrale civilisation, d'avoir apprit leur histoire et pleins d'autres choses. Mais surtout, d'avoir eut l'honneur de connaître la reine et de s'en être liée d'amitié. C'était pour ces raisons qu'elle y était lié, et que par conséquent, elle ne pourrait renoncer à tout ceci, même en étant druide. Sa vie était ici à présent, auprès d'Elena et de Nexus. Peut-être à un âge reculée, elle se retirerait à nouveau et définitivement au sein des siens, dans son clan afin de faire partager sa riche expérience … Mais ce jour était loin.

Pour le moment, elle était en face d'Elena, celle-ci ayant visiblement quelque chose à lui dire. Sans doute gênée par le fait que Nümba était en train de travailler, la reine affirma aussi que ça pourrait attendre. Bien sûr que non, pensa la guérisseuse. Rien n'était à faire passer avant Elena sous aucun prétexte ! C'était bien pour ça qu'elle avait prit la peine de pose son outil et de se retourner vers elle. Ainsi, secouant légèrement de la tête, Nümba répondit. "Oh non ! Bien sûr que non, vous ne me dérangez pas. J'avais besoin d'une pause de toutes les manières, c'est donc une belle occasion qui se présente. Et puis, il n'y a rien qui soit assez valable pour vous faire attendre …" Dit-elle avec sourire. "De quoi vouliez-vous me parler, ma Reine ?" Au moins, Nümba affirmait clairement qu'il n'y avait aucun prétexte ni aucune raison au monde pour qu'elle puisse faire attendre Elena. Si celle-ci avait besoin d'elle ou de la moindre chose de sa part, à tout moment ou à toute heure, alors elle serait disponible. C'était ainsi qu'elle voyait sa place, mais surtout son amitié avec Elena.
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 4 mardi 11 novembre 2014, 01:48:44

En tant que nation cosmopolite et centre culturel important, Nexus disposait d’un certain nombre de bibliothèques. La plus importante bibliothèque nexusienne était la Bibliothèque de l’Académie royale, abritant de riches collections comprenant chacune des milliers de livres. Le Palais d’Ivoire avait sa propre bibliothèque, également très bien riche et très bien fournie. Elle abritait notamment d’importants rayons juridiques, car c’était ici qu’on y trouvait les archives du royaume : une compilation de tous les recueils de jurisprudence, de tous les traités internationaux, de tous les décrets et de toutes les ordonnances... Un ensemble faramineux et colossal d’actes s’étalant sur des kilomètres de rayonnages dans d’épais classeurs reliés et savamment entretenus. Il était fréquent de voir Nümba se promener entre son atelier et les bibliothèques, généralement pour s’y renseigner sur les plantes, mais aussi, tout simplement, pour s’imprégner de la culture nexusienne, de son histoire, de ses mœurs, de ses contes, de ses légendes, de sa philosophie... Quantité d’étrangers venaient de loin simplement pour consulter certains livres, des œuvres très rares qui n’étaient disponibles qu’à Nexus. Pour le coup, la soif de connaissance de Nümba était très agréable à voir, et elle pouvait passer des heures assise à la bibliothèque, plongée dans ses livres.

Il ne fallait pas en sous-estimer l’importance, car c’était aussi de cette manière que la jeune Elena s’était rapprochée d’elle. Jamiël avait expliqué à Nümba qu’Elena aimait beaucoup les livres, notamment ceux d’une romancière tekhane, racontant les aventures d’Alexia Novae, une soldate tekhane impliquée dans des complots et des scènes d’actions musclées. La saga de Novae marchait plutôt bien à Tekhos, à tel point que des adaptations cinématographiques sortaient régulièrement. Nümba s’était approchée d’Elena ne lui donnant ce livre. La Reine s’en souvenait encore. Ça avait été leur première rencontre, et Elena avait eu peur de cette femme à la peau sombre, avant qu’elle ne lui tende le livre. L’enfant avait ensuite sympathisé avec un autre enfant, et, maintenant, des années plus tard, elles continuaient encore à parler de livres... Car Elena continuait à suivre les aventures d’Alexia Novae.

Nümba stoppa immédiatement ses activités, en expliquant que la Reine était prioritaire sur toute autre occupation. Revenant à la réalité, Elena rougit légèrement, et lui sourit poliment.

« Tu sais que, techniquement, je ne suis pas ta Reine... »

Elena aimait bien l’embêter avec ça. Pour Nümba, c’était presque un réflexe, mais Elena n’était que la Reine de Nexus, et le clan de druides de Nümba ne se situait pas au sein de l’État. Les clans de druides dont faisaient partie Nümba étaient considérés, juridiquement parlant, comme des peuplades apatrides, ne se rattachant à aucun royaume précis. C’était l’un des éléments qui avaient fait tiquer certaines personnes, estimant qu’une guérisseuse étrangère n’avait pas à se rapprocher aussi près de la Reine, qu’elle était forcément une espionne envoyée par Ashnard pour la tuer, et que sa présence constituait une menace. C’était notamment ce que Ronald Langley avait pendant un temps. Le chambellan et vieil ami de Liam, son père, avait juré de protéger sa fille à tout prix, sur son honneur, l’une des choses les plus importantes qui soit pour quelqu’un comme Langley. De fait, Elena ne connaissait pas une seule personne qui ne soit pas victime de la paranoïa de Langley.

La Reine mit rapidement fin à cette interlude pour venir droit à l’essentiel :

« Je suppose que tu as entendu parler des récents évènements concernant l’abattoir Mandus, commença-t-elle. Je n’ai pas encore eu vraiment l’occasion de t’en parler, car ce qui s’est passé était très compliqué, et aussi très inquiétant... »

C’était presque un euphémisme. Zerrikania, la corruption, des identités volées, les Grands Anciens, une Machine infernale servant de catalyseur magique... Tout ça semblait tellement ahurissant qu’Elena elle-même peinait à se dire que c’était vrai.

« Ce qu’il faut que tu saches, c’est que la version officielle n’est pas... La vérité. Il fallait rassurer le peuple en lui disant que la situation était parfaitement maîtrisée. La vérité, Nümba, c’est que nous pensons qu’Oswald Mandus a été corrompu lors d’un voyage qu’il a organisé ailleurs... Il y a trouvé une orbe magique, une orbe renfermant un infime fragment de l’âme d’un Grand Ancien, Shub-Niggurath. Son abattoir dissimulait une monstrueuse exploitation humaine visant à recentrer suffisamment de mana pour pouvoir créer une faille dimensionnelle permettant de réveiller le Grand Ancien dans notre monde. »

Les Grands Anciens... Une légende lointaine, dangereuse. Un conflit avant le Grand Conflit, un conflit ancestral, ayant opposé toutes les forces vivantes qui soient contre ces tyrans surpuissants et immortels. Anges et anciennes divinités s’étaient tous ligués contre ces ennemis, et avaient réussi à les bannir, à les sceller hors de l’espace-temps, dans d’autres dimensions. Vaincus, endormis à jamais, mais jamais morts, ils continuaient à influencer le monde par leur héritage maudit.

« Mandus avait des alliés, des alliés qui l’ont aidé à dissimuler son activité au cœur de notre royaume. Crois-moi, Nümba, nous avons frôlé la catastrophe. Tout s’est joué à si peu... »

La voix de la Reine se brisa un peu, et elle ferma les yeux, en retenant un soupir. Les atrocités qui s’étaient passées là-dedans... Ces corps transformés en simples outils industriels, en simples porcs servant à engraisser le ventre de la Machine... C’était tellement horrible, tellement impensable. Combien de morts Mandus avait-il fait ? Combien de vies avait-il enlevé pour son sinistre projet ? Et il ne l’avait pas fait dans un fort maléfique à des centaines de milliers de kilomètres de Nexus, non... Il l’avait fait sous leur nez, dans le cœur de la cité-État.

Reprenant ses esprits, Elena releva la tête vers Nümba, et poursuivit, en essayant de lutter contre les pensées néfastes qui étaient en train d’envahir son esprit :

« Est-ce que tu as déjà entendu parler de la jungle de Zerrikania, Nümba ? »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 5 samedi 15 novembre 2014, 18:59:15

La littérature était une magnifique science et le mot était bien choisi. C'était dans l'écrit qu'on pouvait s'évader, communiquer, transmettre et tellement d'autres choses. Une merveille en soi, sans laquelle le monde serait surement bien différent, dans le mauvais sens. Pour Nümba, la littérature se limitait encore aux recueil techniques et encyclopédie, ou encore à une poignée de livres d'auteurs parlant de médecine et de magie. Inutile de dire qu'elle était une vraie mordue de ce genre de lecture. Elle pouvait y passer des heures, cela ne l'ennuyerait guère. Toutefois, il ne fallait pas croire qu'elle ne s'autorisait qu'uniquement ce genre de lecture. La guérisseuse se faisait de temps à autre plaisir en choisissant des livres à caractères moins 'sérieux', moins éducatif, comme de la fiction. Et c'était bien grâce à cela qu'elle avait pu s'approcher de la reine pour la première fois. Un jour dont elle se souvenait encore, et qui constituait un souvenir des plus agréables. Cette intérêt commun pour la littérature continuait encore de les rapprocher, même de nos jours. Un point commun qu'elles partageaient et qui avait permit de bâtir les fondations d'une excellente relation.

Cependant, ce jour-là Elena n'était pas venue pour lui parler de livres. Non, il s'agissait d'un sujet plus sérieux que cela. Nümba avait remarqué que la reine avait légèrement rougit quand elle lui avait affirmé que rien ne passait avant elle. Et comme elle pouvait s'y attendre, Elena lui refit alors un coup qu'elle lui faisait depuis tant d'années. C'était vrai, Elena n'était techniquement pas sa reine et n'avait pas le pouvoir sur Nümba, celle-ci appartenant toujours à son clan d'origine. Mais ce n'était que des détails pour elle. La jeune femme avait vécue ici depuis de nombreuses années, avait appris énormément de choses sur Nexus, sur cette civilisation … C'était impossible pour elle de se dire encore 'indépendante' de ce système. Alors si effectivement sur le papier elle n'est pas une sujet de la reine, moralement elle se considère comme l'un de ses plus fidèles. Dire ma Reine était une immense fierté à ses yeux, non seulement car elle respectait beaucoup cette fonction en soi, mais aussi et surtout car Elena, à ses yeux, était une personne exceptionnelle, venant d'une grande dynastie, qui méritait amplement ce respect.

Le respect était une valeure ayant énormément d'importance pour Nümba. Et cela ne vient pas de son éducation Nexusienne, mais de celle dont elle avait héritée dès sa naissance. Le Clan des Ancêtres en avait fait une valeure primordiale car le respect était la base de tout équilibre. Nümba respectait Elena à un très haut point, et cette dernière la respectait en retour. Toutefois, même si avec la reine ceci semble acquis, cela n'en fut pas toujours le cas avec le reste du monde au palais. Était-ce parcequ'elle ne venait pas de Nexus mais d'un groupement indépendant ? Parcequ'on se méfiait d'elle ? Ou bien était-ce parce que sa peau avait exactement la même pigmentation qu'un grain de café sombre ? Il y avait beaucoup de raisons possible. À plusieurs reprises elle avait remarqué que certaines personnes semblaient lui être hostile par nature … Et même si, justement par respect, certains le cachaient, le mal était quand même là. Mais, Nümba n'était pas ce genre de personne à tenir en rancune ou bien à en vouloir à quelqu'un, sauf dans certaines conditions très spéciales.

La reine poursuivit donc, en attaquant directement la raison de sa visite. L'abattoir Mandus, rien qu'à l'évocation de cette sinistre affaire, Nümba ressentie quelques sueurs froides dans son dos. Pourquoi Elena souhait-elle lui en parler ? La vérité était que, visiblement, la version officielle de cette affaire n'était pas véridique. S'en suivit alors d'une petite explication sur ce qu'était la vraie version des choses, et autant le dire, tout ceci n'était pas pour rassurer Nümba. Elle comprenait pourquoi l'état Nexusien s'était senti forcé de mentir pour rassurer le peuple. Après avoir écouté avec attention Elena, la jeune femme ne répondit pas de suite. Elle venait d'entendre des mots comme 'abattoire', 'orbe magique', 'faille dimensionelle', 'Grand Ancien' ou encore bien 'catastrophe'. Ces quelques mots résumaient bien le tout, en réalité. Ce discours avait de quoi donner la chair de poule, mais la guérisseuse était certes fragile, mais savait se contenir.

Toutefois, l'évocation de la jungle de Zerrikania attira d'avantage son attention. Il serait un grand paradoxe de dire qu'une native des jungles ne connaissait pas celles-ci, d'au moins par leurs noms. "Oui, j'en ai déjà entendu parler. Je me souviens que même lorsque j'étais enfant j'entendais souvent ce mot, 'Zerrikania'. C'est une jungle dangereuse, très dangereuse, si on est mal avisé." Nümba marqua une pause, puis en se remémorant ce qu'avait dit Elena à propos de Mandus précédemment, cru comprendre le liens entre cette jungle et ses propos. "Mais attendez … Le voyage de Mandus, vous pensez donc que c'était à la jungle de Zerrikania, c'est cela ?"
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 6 dimanche 16 novembre 2014, 02:06:21

Elena y allait calmement, tranquillement, étape par étape. Zerrikania... Le nom lui disait quelque chose. Elle en avait entendu parler par le biais de son clan, et elle devait probablement se demander quel était le lien concret entre Zerrikania et l’abattoir Mandus, ou, plus exactement, ce qu’Elena voulait y faire. Cette histoire était tellement folle... Même elle avait du mal à se persuader qu’elle était saine d’esprit en y croyant. À chaque fois qu’elle y pensait, elle repensait au scepticisme de Jamiël, sa tutrice. Toute cette histoire avait en effet fondamentalement, pour base, la prophétie racontée par le Judicateur Suprême sur le Roi Cramoisi, le Démon... Un être de cauchemar que les fondateurs d’Ashnard avaient invoqué sans le savoir, un être immortel et indestructible que seule Elena pouvait détruire, en réunissant autour d’elle treize guerriers légendaires. Comment accorder du crédit à cette histoire ? Pour autant, chacun des évènements se déroulant à Nexus semblait aller dans ce sens, comme si quelque chose de dangereux approchait... Comme si la tempête se levait, et menaçait de s’abattre sur tout ce à quoi elle tenait.

Nümba connaissait Zerrikania, mais les phrases d’Elena avaient fait mouche, suscitant sa curiosité. La guérisseuse finit par comprendre le lien, et Elena hocha la tête, acquiesçant à sa supposition :

« C’est une certitude. Cet orbe se trouvait à Zerrikania. D’après ce que nous savons, les Zerrikaniens vénéraient jadis un Grand Ancien. Ils ont fini par abandonner ce culte, et leur temple a été scellé, abandonné... Mandus a fini par s’y rendre, lors d’une expédition, et a convaincu quelques Zerrikaniens de le conduire là-bas. Il y a trouvé l’orbe magique. »

Elena en savait beaucoup sur cette histoire, et, plus elle y parlait, et plus elle se replongeait dans les évènements compliqués de ces dernières semaines. Elle papillonna des yeux à plusieurs reprises, et poursuivit :

« Tout ça, je le sais grâce à un Zerrikanien... Il poursuivait Mandus depuis Zerrikania afin de le tuer. Nous l’avons capturé, et il nous a tout expliqué. Ensuite... Et bien, Mandus a essayé de libérer Shub-Niggurath, d’ouvrir une faille, et il a échoué. »

C’était un peu plus compliqué que ça. Elena s’efforça alors de lui expliquer que l’orbe avait rendu Mandus fou, mais qu’il avait conservé, en lui, une part de conscience. L’orbe l’avait amené à faire des choses terribles, à sacrifier ses propres enfants, afin de construire sa Machine. Une aberration magique et technologique, un cauchemar. Oswald était devenu un mage extrêmement puissant, qui avait su s’imposer face à Adamante, ce qui, en soi, témoignait d’un niveau élevé. Sans être la plus puissante magicienne de Nexus, Adamante se défendait plutôt bien. L’orbe n’avait pas été retrouvé, mais il était certain que c’était lui qui avait conféré à Mandus tant de pouvoirs, ainsi que les plans de la Machine.

« Je ne saurais te décrire avec précision le fonctionnement de cette Machine, mais... Et bien, c’était comme une espèce d’usine... Une usine reposant sur la mort et sur la transformation de l’âme humaine en une sorte d’énergie exploitable, industrielle et mécanique. »

Une sinistre métaphore de l’âge industriel tekhan, et surtout une construction abominable. La Machine utilisait le sang des gens comme générateurs, car la mana se trouvait dans le sang, vecteur de vie. Ils étaient ponctionnés et vidés de leur énergie vitale, afin d’alimenter le Cœur de la Machine, constitué de multiples ESPers et magiciens en herbe qui étaient enfermés dans des cuves, et surchargés de magie.

« Pour l’heure, ces gens sont toujours en train d’être soignés. Beaucoup sont toujours dans le coma. »

Ce trafic dépassait l’entendement, et laissait clairement entendre qu’Oswald avait eu des appuis... Des gens suffisamment bien placés pour empêcher les pouvoirs publics de se rendre compte de ce qui se trame, des gens qui, comme ceux du passé, avaient suffisamment d’influence pour pouvoir empoisonner sur le long terme la Reine de Nexus, sans que personne ne le réalise.

« Je pense que le pouvoir qui a corrompu Mandus existe toujours, et qu’il est le même que celui qui a brisé ma famille il y a des années... Plus le temps passe, et plus ces gens deviennent puissants. Et je ne veux plus me contenter de compter les points. Je veux comprendre qui ils sont, et comment les vaincre. Et je pense que la réponse se trouvera à Zerrikania, là où Mandus est devenu fou... Il a vu là-bas des choses, et c’est pour ça que je souhaite m’y rendre. »

Parfois, dans les yeux d’Elena, on pouvait voir comme une flamme. Quelque chose filait dans ses pupilles, et c’était un regard qui arrivait même à amener Roland Langley, l’éternel casse-pieds, à se taire. Dans les yeux d’Elena, la combativité légendaire des Ivory brûlait, palpant comme la flamme infatigable d’un phare. C’était cette flamme que Liam avait dans les yeux, et qui avait fait de lui un souverain si respecté... Quelqu’un qui n’abandonnait pas, quelqu’un qui se battait jusqu’au bout.

Les mains d’Elena agrippèrent alors celles de la guérisseuse, et elle planta son regard dans le sien :

« Si je te dis tout ça, Nümba, c’est parce que j’aimerais que tu m’accompagnes jusqu’à Zerrikania... Toi seule peut vraiment veiller sur moi, et je pense que le fait que tu sois une druidesse peut aussi nous aider à mieux comprendre cette jungle... Mais, bien sûr, je ne me permettrais jamais de t’obliger à y aller. »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 7 jeudi 20 novembre 2014, 15:59:55

Elena expliqua d'avantage ce à quoi elle pensait exactement concernant Mandus. Plus cela allait, plus Nümba se remémorait ce qu'on disait sur cette affaire. Une histoire effroyable qui lui donner encore des sueurs froides jusqu'à présent. Toutefois, les détails qu'avançait la reine étaient différents de ceux qu'on avait dit à tout le monde. Cela confirmait donc ce qu'elle avait dit précédemment, concernant le fait qu'il ne fallait pas inquiéter le peuple. Elle enchaîna sur quelques explications, sur ce qui s'était déroulé durant cette affaire de son coté. Apparemment, un Zerrikanien avait tenté d'arrêter Mandus, et après avoir été capturé, il a parlé. Beaucoup de nouvelles choses pour Nümba qui ignorait toutes ces informations jusqu'à maintenant. La Machine, bien que son fonctionnement était encore un mystère, reposait principalement sur ces tristes victimes. Une bonne chose que tout ceci avait trouvé son terme, mais comme Elena l'avait si bien dit, on avait évité la catastrophe. La guérisseuse ne se rendait peut-être pas compte de toute l'ampleur de la chose à cet instant, mais elle savait néanmoins que ce n'était pas rien d'avoir arrêté Mandus dans cette histoire.

Toutefois, ce que dit la jeune reine à propos du pouvoir ayant corrompu Mandus troubla quelque peu Nümba. Était-ce réellement le même qui avait mit fin à la vie de sa famille ? Tout était possible et surtout tout allait dans ce sens. Mais malgré tout, même si Elena pensait que ses réponses se trouvaient à Zerrikania, la chose demeurait toujours aussi dangereuse. C'était bien ça qui posait problème à la jeune femme, qui se souciait de la sécurité de la reine. Mais cette flamme, celle qui séjournait dans ses yeux, cette flamme qui laissait clairement transparaître sa détermination sans faille, était là pour indiquer qu'elle savait ce qu'elle faisait. Il était normal quand on était la guérisseuse personnelle de la reine de se soucier des questions de sécurité, de santé et de tout ce genre de détails … Et la jungle de Zerrikania était dangereuse, très dangereuse. Nümba ne se le pardonnerait jamais s'il arrivait quelque chose à Elena là-bas. C'était la dernière des Ivory, elle était bien trop importante pour risquer sa vie ainsi …

Mais ce qu'elle déclara ensuite laissa la druidesse silencieuse un moment. En vérité, tout ce qu'elle venait de dire était comme pour introduire le problème. La vraie raison de sa venue était liée à tout ceci. Quand les mains de la reine vinrent prendre celles de Nümba, celle-ci savait que ce qu'elle allait dire allait être important. Et en effet, pour la guérisseuse du moins, ça l'était. Elena souhaitait donc que Nümba l'accompagne dans ce périple, car elle seule pouvait vraiment veiller sur elle, et surtout qu'elle allait être d'une aide étant une druidesse. Le principal problème était justement qu'elle était une druidesse et, pour une jungle aussi corrompue que Zerrikania, cela pouvait se révéler être dangereux non plus seulement pour Elena, mais pour Nümba aussi.

"Je … Ma Reine, vous savez très bien que je vous suivrai toujours, qu'importe où vous irez. Mais Zerrikania c'est … Comme vous l'avez dit je suis une druidesse, et cette foret recèle de mauvaises forces. Cette jungle est vivante, et tenter de la comprendre peut s'avérer autant dangereux pour moi que pour vous …" Dit-elle d'une voix hésitante. Il ne fallait pas sous-estimer cette jungle, sous aucun prétexte. Nümba était consciente du besoin d'y aller car, il était bien possible que bon nombre de réponses se trouvaient sans doute là-bas. Comme toute opération à grand bénéfices, il y avait aussi un grand risque. Mais, alors qu'elle marqua un très court silence, la guérisseuse se rappela elle-même à l'ordre vis-à-vis de la reine, et de sa position vis-à-vis d'elle. Ce n'était pas la reine de Nexus qui lui donnait un ordre ou service, mais c'était Elena, cette femme qui était son amie avant tout, qui lui demandait son aide. Regardant la jeune femme dans les yeux, croisant son regard, Nümba resserra légèrement l'emprise qu'elle avait sur les mains de la reine. "Je vous accompagnerai, Elena. Si ce voyage peut apporter des réponses sur toute cette histoire et plus, alors il est de mon devoir de vous aider et de veiller sur vous. De toutes les manières, je ne pourrait pas supporter l'idée de vous savoir loin sans que je puisse avoir de vos nouvelles …" Dit-elle de sa voix douce.

Sa réponse était donnée à présent, et elle était sans appel ; Elle accompagnerai Elena jusqu'en enfer s'il le fallait. Aucun doute possible là-dessus, même si le danger était très, très important pour ce voyage …
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 8 vendredi 21 novembre 2014, 01:42:08

Les risques, Elena les connaissait. Langley s’était fait un plaisir de les lui rappeler, en long, en large, et en travers. Que ce soit sur le voyage, long, ou sur la destination elle-même, Elena savait ce qu’elle risquait. Zerrikania était un nom qui suffisait à faire frissonner n’importe qui, un rêve inaccessible pour bien des explorateurs, une jungle si dangereuse qu’elle avait fait partie des raisons ayant mis à la grande mode des safaris dans des endroits sauvages et éloignés des grandes routes commerciales. Elena savait donc pleinement ce qu’elle imposait à Nümba, et c’était bien pour ça qu’elle accepterait tout à fait un refus de cette dernière. Ce qu’elle lui demandait sortait clairement de ses attributions en tant que guérisseuse, et, en aucun cas, Elena ne pourrait lui en tenir rigueur. La Reine avait elle-même encore un peu de mal à se dire qu’elle était réellement en train d’organiser une expédition vers Zerrikania.

Prenant pleinement conscience des risques, la druidesse hésitait, soupesant le pour et le contre. Outre ses talents de guérisseuse, Elena voulait en effet qu’elle « communique » avec la forêt. Elle savait que les druides étaient proches de la Nature, et que, outre soigner des personnes humaines, ils pouvaient aussi soigner les forêts, guérir les arbres des mauvaises plantes, des mauvaises racines. Ils considéraient les forêts comme des entités vivantes à part entière, avec leur part de maléfice et leur part de bonté. Ils pouvaient animer les arbres en les ensorcelant, communiquer avec les Tréants, et apprivoiser bien des bêtes sauvages, comme les loups ou les wyverns. Et Nümba restait une guérisseuse puissante. Communiquer avec la jungle était risquée, car elle risquait d’être pervertie par le mal qui rongeait Zerrikania… Et ça, Elena se refusait de le lui imposer. En aucun cas, elle ne voulait que la femme souffre à cause d’elle.

Les mains de la belle femme noire se resserrèrent sur les siennes, et elle finit par lui répondre :

« Je vous accompagnerai, Elena. Si ce voyage peut apporter des réponses sur toute cette histoire et plus, alors il est de mon devoir de vous aider et de veiller sur vous. De toutes les manières, je ne pourrais pas supporter l'idée de vous savoir loin sans que je puisse avoir de vos nouvelles… »

Elena se surprit à sourire, et à être… Émue. Ses joues rosirent légèrement, et elle baissa les yeux pendant quelques secondes, avant de la regarder. La Reine ne savait pas quoi dire. Nümba était une femme honnête et sincère, et elle l’avait bien appelé « Elena », et non « Votre Majesté ». Autrement dit, elle rendait ce service, non pas à la Reine de Nexus, mais à une amie, Elena. La souveraine fut convaincue d’être ainsi véritablement l’amie de la femme, et, en relâchant ses mains, elle fit la seule chose qui lui semblait censée.

Ses mains virent s’enrouler autour de la nuque de la femme, et elle se blottit contre elle, fermant les yeux.

« Merci, Nümba… Du fond du cœur, merci. »

Elle resta contre elle pendant quelques secondes, puis déposa un petit baiser sur sa joue, avant de rompre le câlin, légèrement gênée. Un bel acte de plaisir spontané, qui la fit encore rougir.

« Je… Euh… Adamante nous accompagnera, de toute manière, alors… S’il se passé quoi que ce soit, je suis sûre qu’elle pourra veiller sur nous. »

Elena avait autant confiance en Adamante qu’en Nümba, et poursuivit :

« Le Zerrikanien nous servira de guide, et l’expédition comprendra les meilleurs hommes de Messire Langley. Je sais que c’est risqué, mais… Je ne peux tout simplement plus rester dans le Palais, en voyant le royaume que mes parents m’ont légué se désagréger peu à peu. »

Elena avait l’obligation royale, naturelle, d’agir, et de trouver un moyen de soigner sa ville.

« Tu peux sentir la souffrance des forêts, Nümba… Moi, je sens celle de ma cité. Un mal ronge Zerrikania, et un autre mal ronge Nexus. Je sais que ça paraît fou, mais… je suis convaincue qu’il y a un lien. »

Elena n’avait jamais su mentir ou dissimuler des choses, surtout face à ses proches amis, et on pouvait voir, dans ses yeux, qu’elle n’avait pas encore tout dit. Joignant nerveusement les mains dans son dos, elle réfléchit un peu, puis finit par enchaîner :

« Il y a encore quelque chose que je ne t’ai pas dit, Nümba… »

Elle reprit son souffle, et poursuivit :

« Ma mère… Elle… Hum… Excuse-moi, c’est… Elle a été empoisonnée pendant des mois. Si elle n’arrivait pas à avoir un enfant, c’est parce que quelqu’un l’empoisonnait sciemment. Les guérisseurs nexusiens étaient incapables de discerner l’origine de son mal, et il a fallu que mes parents aillent voir les mages de la Sylve pour qu’on trouve l’origine de ce mal… Un poison extrêmement bien conçu, qui tuait son fœtus, et qui était régulièrement ingurgité. Ceux qui l’empoisonnaient étaient des individus puissants, Nümba, suffisamment pour concocter des poisons de grande qualité, et pour avoir accès au chevet de la Reine de Nexus. »

Si elle avait eu au début du mal à s’exprimer, tout venait ensuite rapidement :

« Le Judicateur Suprême des Hauts-Elfes m’a expliqué que quelqu’un avait empoisonné ma mère pour éviter que je ne naisse. Je… Je sais que tout ça paraît dément, mais… Il m’a dit que… Que j’étais appelée à vaincre un esprit néfaste qui sévit sur Terra depuis des siècles, si ce n’est plus… Une force ancestrale qui serait responsable du cyclone ayant détruit ma famille… Et dont le seul objectif était de me tuer, et… Et… Je pense que tout est lié… Mandus, la Machine, mes parents, l’empoisonnement de ma mère, Zerrikania… Et… Je… Je ne sais pas quel est mon rôle à jouer là-dedans, et, et… J’ai… J’ai si-si peur… »

Sans pouvoir se l’expliquer, elle sentit une souffrance remonter violemment en elle, et des larmes se mirent à rouler sur son corps. Tout ça était tellement dur à avaler, tellement invraisemblable qu’elle-même avait du mal à se dire que tout était bien réel, parfois… Et tout son corps se mettait à trembler sur place, la Reine peinant à retenir ses émotions, qui affluaient en elle comme un torrent sur le point de déborder.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 9 dimanche 23 novembre 2014, 14:18:56

Comme l'avait dit Nümba, le fait qu'une druidesse aille dans la foret de Zerrikania était risqué. Outre le danger physique et évident, sa condition de druide faisait qu'elle courrait le risque d'être corrompue par la mal rongeant cette foret. Heureusement Nümba n'était pas non plus une novice et saurait faire face pour que ce mal ne la ronge pas elle-aussi. Le tout allait résider dans le temps qu'ils allaient passer dans ce lieux et surtout, l'intensité de cette corruption. La jeune femme savait qu'elle pourrait tenir le coup si elle se concentrait un peu, et surtout si elle ne perdait pas de vue l'objectif de cette expédition, et pour qui elle la faisait. Zerrikania était, selon la reine, la clé de bons nombre de questions laissées sans réponses. Notamment sur l'affaire Mandus. Il serait mentir de dire que Nümba ne voulait pas aussi connaître le fin mot de l'histoire, de connaître enfin la vérité sur ce qui se passait réellement autour d'elle. Car vivre au beau milieu d'un tel 'environnement', à savoir bardé de secrets, d'anciennes légendes et de personnes aussi importantes n'était pas si simple que cela.

Alors qu'elle avait donné sa réponse, Elena lui sourit alors que ses joues prirent une petite teinte rouge. Ceci ne manqua pas de faire sourire Nümba à son tour, qui se mit aussi à rougir quand la jeune femme la prit dans ses bas. La druidesse entoura délicatement l'héritière des Ivory de ses bras, et ferma ses yeux à son tour. C'était un acte spontané, manifestant à la fois de la gratitude de la part de la reine, et de l'affection pour la part à Nümba. Elle la remercia, du fond du cœur à ce qu'elle disait, et Elena était toujours sincère dans ses dires. La guérisseuse ne dit mot à ce moment-là, faisant comprendre que sa décision était naturelle et sans aucuns regrets. La serrant un tout petit peu plus fort, les deux femmes finirent par se détacher l'une de l'autre au bout de quelques secondes. Nümba, pourtant noire de peau, avait clairement les joues rouges au moment où sa reine lui déposa un petit baiser sur sa joue.

Le petit moment tendresse étant passé, Elena se remit à lui expliquer d'autres détails. Adamante sera de la partie, ce qui était très rassurant en soi. Une puissante magicienne, de confiance, et une amie avant tout, cela avait de quoi mettre en confiance. Acquiesçant pour chacun de ses dires, Nümba ne pouvait les démentir. Nexus se mourrait depuis la mort des parents d'Elena. Rester au palais était une bonne chose, mais si la jeune souveraine savait qu'elle serait bien plus efficace en allant chercher des réponses au lieu de les attendre, alors il en allait du bien du royaume aussi. Tout reposait sur ses épaules, qui même si elles semblaient fragiles, étaient sans doute les plus endurantes du monde entier. Mais alors qu'elle avait finit, ses yeux la trahirent … Elena semblait avoir encore quelque chose à dire, de plus difficile visiblement.

La reine déclara en effet qu'elle n'avait pas encore tout dit à la guérisseuse. Cette dernière, intriguée par ce qui restait à être dit, l'écouta attentivement. L'héritière des Ivory commença alors à lui expliquer pourquoi ses parents n'arrivaient pas à avoir d'enfant, à l'époque, et comment ils ont su l'origine de ce mal. Nümba avait déjà entendu une fois l'histoire de ses parents, mais Elena en venait progressivement au but. Des personnes hauts placées étaient responsables de cet empoisonnement. Mais la suite du discours n'était pas pour calmer les choses. Le Judicateur Suprême des Hauts-Elfes, un esprit néfaste, un rôle à jouer … Visiblement, tout semblait s’emmêler dans la tête de la reine. Il était vrai que toute cette histoire était invraisemblable, à première vue. Mais pour une personne comme Nümba, ces 'histoires' étaient loin d'être irréalistes. Il était sûr que tout, absolument tout était lié, mais peut-être pas de la façon dont on le pensait. Rien n'était sûr mais pour la guérisseuse, à ce moment-là, une chose l'était ; Elena avait besoin qu'on l'aide dans tout ceci.

La jeune souveraine peinait à contenir ses émotions et cela se voyait clairement. Des larmes commencèrent timidement à couler et son corps tremblait. Cette vision avait de quoi transformer le légendaire sourire de Nümba en une moue triste et malheureuse. Elle ne supportait pas voir la reine dans un tel état. Même si on implication dans sa vie ou dans toutes ces histoires étaient très moindres, la guérisseuse avait tout aussi mal quand la reine avait mal. L'instinct protecteur et presque maternel de la druidesse avait envie de prendre la souveraine dans ses bras et de la rassurer, la réconforter, l'apaiser … Mais c'était plus facile à dire qu'à faire, quand on avait tellement de respect vis-à-vis de cette personne qu'on osait le faire. Or, à ce moment, Nümba fit tout pour sortir de ses propres barrières qu'elle s'était fixée. Ses douces mains vinrent se poser sur les joues d'Elena, alors qu'elle remontait délicatement son visage, plantant son doux regard dans le sien. "N'oubliez jamais une chose ; vous n'êtes pas seule Elena. La peur engendre la peur, jusqu'à ce que l'on ai plus confiance en rien, même en soi. Même si vous ne comprenez pas ce qui se passe autour de vous, la peur ne saura jamais être un bon refuge … C'est elle votre vraie ennemie. Ni Mandus, ni cette force ancestrale. Et vous n'êtes pas seule à la combattre, vous ne le serez jamais, car nous sommes là, pour vous … Avoir peur est futile Elena, car ce n'est qu'une illusion …" Dit-elle de sa douce voix. Nümba sourit alors, et sécha quelques larmes coulant sur la joue d'Elena de par ses pouces.

Il n'en fallut pas plus pour que l'envie de la réconforter dans ses bras la tenaille. Elle y céda, malgré tout. Nümba entoura doucement la reine et la ramena de la même façon contre elle. Une de ses mains alla se caler derrière sa tête, dans sa magnifique chevelure, comme pour mieux la blottir contre elle.
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 10 lundi 24 novembre 2014, 01:46:38

Tout ça faisait beaucoup trop pour l’esprit d’une jeune femme orpheline. Elena avait tant sur les épaules… Parfois, elle se disait qu’elle était une réincarnation moderne d’Atlas, quand on voyait l’ampleur des enjeux qui l’attendaient. Nexus, l’héritage de ses parents, son royaume, était sur la perdition, sombrant toujours un peu plus dans la misère, s’élançant à chaque jour qui s’écoule vers la guerre civile. Toute une vie ne serait pas suffisante pour sauver Nexus, pour parvenir enfin à des accords de paix durables avec Ashnard, et pour abolir définitivement l’esclavage. Le cheval de bataille de ses parents se répercutait sur l’existence d’Elena, qui avait toujours ressenti une sainte aversion pour l’esclavage, héritée de sa mère. Nöly avait été horrifiée qu’on puisse considérer que la vie humaine pouvait se monnayer comme une simple marchandise, et qu’on puisse ainsi négliger la dignité sacrée de chaque personne. On disait bien du mal de l’Ordre Immaculé, du fanatisme de cette religion, de ses méthodes contestables, mais, philosophiquement parlant, l’Ordre militait pour l’égalité des hommes, et pour des valeurs aussi sûres et honorables que la tolérance et la justice. La philosophie de l’Ordre considérait que chaque être humain naissait avec une égale dignité, une dignité qui, étant offerte par Dieu, ne pouvait pas se monnayer, ni être appréciée de manière différente selon les origines sociales. De ce postulat résultait normalement l’abolition de tout système oppressif visant à commander intégralement la vie d’un autre être humain, ce qui, en somme, revenait à lui méconnaître sa dignité, et à en faire une chose. L’abolition de l’esclavage était en soi un problème difficile, et pour le moment insoluble. Pour y mettre un bout, Elena devrait en effet bénéficier d’une très forte popularité auprès du peuple, de manière à convaincre les guildes bourgeoises, fermement opposées à ce projet, de s’y soumettre. Or, le peuple la conspuait, la tenant pour responsable de tous leurs maux. Une position injuste, le revers de la médaille quand on siégeait au Palais d’Ivoire. La frustration et la souffrance des miséreux se muaient en jalousie et en haine sociale.

Quand on avait tout cela en tête, quand on avait tous ces problèmes qui se bousculaient en vous, songer en plus à cette malédiction, à ce Roi Cramoisi, à la Quête des Immortels, était un effort supplémentaire extrêmement difficile. La moitié des conseillers d’Elena étaient, soit des imbéciles qui ne siégeaient ici que parce qu’ils avaient un droit héréditaire, soit des bourgeois libéraux ne pensant qu’à satisfaire leurs propres intérêts individuels, en essayant de faire croire aux autres que satisfaire les intérêts égoïstes de quelques-uns suffiraient à satisfaire l’intérêt général. Elena peinait sincèrement à comprendre la pertinence de cette logique, relativement forte chez les économistes : l’intérêt général limité à la somme des intérêts privés… Pour elle, un intérêt privé visait avant tout à se satisfaire, et elle constatait, chaque jour, les ravages de cette pensée économique, à travers l’accroissement de disparités économiques et sociales entre ceux qui étaient du bon côté de la barre, et les autres, qui se contentaient des miettes.

*En suis-je seulement capable ? Nümba, suis-je à la hauteur de ce que tu penses de moi ? Je n’en suis vraiment pas sûre…*

Tout cela se bousculait dans la tête d’Elena, quand elle sentit les douces mains de Nümba se poser sur elle. Elena sursauta en se redressant un peu. Elle releva le visage, et écouta la guérisseuse lui parler. De sa voix calme et posée, pleine d’assurance et de tendresse, la druidesse lui expliqua qu’elle devait croire en elle, et que son pire ennemi ne serait, ni Mandus, ni le Roi Cramoisi, ni les partisans de l’esclavagiste, mais elle-même… Elle-même, et la peur. Elena ne devait pas laisser la peur obscurcir son jugement. Nümba le lui expliquait tendrement, et Elena prit alors conscience que cette femme pouvait tout à fait être sa mère… Une sorte de mère de substitution. Jamiël, sa tutrice, était une femme talentueuse et compréhensive, mais elle n’avait jamais eu l’instinct maternel. Nümba, inversement, était un peu plus grande qu’Elena, et elle lui parlait en ce moment comme si Elena était sa fille. Fermant les yeux, Elena alla donc se blottir contre le corps de la femme, sa tête heurtant son torse.

La Reine ne dit rien pendant quelques secondes, enlaçant juste le corps de Nümba, se reposant contre elle, et sécha ses larmes. Nümba n’avait nullement remis en doute son histoire. Aussi farfelue soit-elle, elle la croyait, et elle n’avait pas non plus suggéré d’abandonner.

« Merci, Nümba… Merci… »

En l’état actuel des choses, c’était vraiment tout ce qu’elle avait à dire. Merci de la croire, merci d’être là pour elle… Car la vérité, c’était que, malgré tous les problèmes qui l’attendaient, malgré les conseillers incompétents et/ou corrompus, malgré la hausse de la paupérisation à Nexus, malgré l’esclavage qu’il fallait abolir, malgré la guerre avec Ashnard… Elena pensait que son principal problème restait le Roi Cramoisi et ses sombres desseins. Elle en avait même la certitude absolue, et c’était bien pour ça que, en définitive, elle voulait se rendre à Zerrikania. Elle voulait enquête, et percer ce mystère.

Au bout d’un certain temps, Elena se décolla du corps de la guérisseuse, et lui sourit :

« Je ne vais pas t’embêter plus longtemps… Nous partirons d’ici quelques jours. D’ici là, si tu as des questions, n’hésite pas à en poser. Adamante travaille avec les magiciens de l’Académie pour développer des potions et des sorts afin de nous protéger de Zerrikania et de son influence néfaste. Elle sera ravie de te voir. »

Adamante pourrait sans aucun doute fournir à Nümba de plus amples explications, d’un point de vue magique, sur la jungle de Zerrikania, et sur les forces qui la hantaient.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 11 vendredi 28 novembre 2014, 18:19:33

Les inhibitions, causées par maintes raisons telles que les codes civiques, les règles ou bien encore l'éducation étaient des limites, voir barrières difficilement franchissable, selon les individus. Certains arrivaient facilement à passer outre, d'autres non. Mais en général quand on dépassait ses inhibitions les conséquences étaient pour le moins mauvaises. Le vieil alcoolique de la taverne de quartier en était le parfait exemple. Toutefois, cette règle ne s'appliquait pas à tout le monde. Ces limites pouvaient être dépassées pour bien d'autres raisons plus propres. C'était le cas de Nümba ce jour-là. La Reine de Nexus, bien qu'étant son amie, restait une personne hautement placée et noble. Il y avait un certain code à respecter, une conduite à adopter pour ce genre de personne importante et respectée. C'était ce qu'on avait apprit à la druidesse, et depuis, elle se comportait ainsi tout les jours envers les personnes concernées. Tout ceci lui donnait l'image d'une femme des plus polis et éduquée, malgré ses origines tribales. Même si ces dernières n'étaient nullement un tard, car le Clan des Ancêtres était loin d'être un clan de sauvage.

Ainsi, la guérisseuse avait réussie à dépasser les barrières qu'elle s'était fixée. Prise par ses sentiments, elle avait céder à l'appel de rassurer et d’apaiser Elena en la prenant dans ses bras, comme une mère le ferait. En y réfléchissant bien, Nümba à ce moment-là agissait exactement comme tel sans s'en rendre compte. Son respect et son admiration pour la reine avaient conduit la jeune femme à développer un important sentiment protecteur envers la souveraine de Nexus, bien qu'elle n'ai jamais affirmé ou insinué qu'elle se positionnait en tant que cela. Après tout, Nümba n'était que la guérisseuse personnelle de la reine et rien d'autre. C'était pour cette raison qu'elle était toute chose à ce moment-là. Les occasions de montrer son affection pour Elena étaient mine de rien rare, et ce fut ce détail qui fit que son rythme s'était légèrement emballé. Nümba entourait la jeune reine de ses bras, de la manière la plus douce et chaleureuse qu'elle le pouvait. La tête de la noble était calée sur son torse, alors qu'elle se blottissait contre elle.

Dans la tête à Nümba il n'y avait aucune autre envies si ce n'était celle de la serrer contre elle. Le simple fait de sentir Elena dans ses bras la rendait heureuse, car elle savait qu'elle était en train de la réconforter, et ceci était tout simplement le meilleur des sentiments. Toutefois, après quelques secondes, l'étreinte prit fin. Nümba, laissant la reine décoller son corps, garda toutefois ses mains sur ses petites épaules. Le sourire de la druidesse réapparut alors, en voyant que les larmes de sa reine avaient séchés. Cette dernière l'avait à nouveau remercié quelques instants plus tôt, mais ce n'était pas n'importe quel merci. Nümba sentait qu'il était sincère et venait de son cœur, puisqu'il avait touché le sien à ce moment. Aussi longtemps que cela serait possible, la jeune femme serait aux cotés d'Elena et serait toujours là pour elle. Ceci était bien plus qu'un principe, c'était un but. La druidesse estimait beaucoup les personnes sur leur personnalité, leurs valeurs, leur histoire … Et Elena était alors un concentré de tout ce qui pouvait attiser l'admiration de Nümba.

"J'y penserai, ma Reine. C'est vrai qu'il serait judicieux que j'aille voir Adamante afin d'en savoir plus sur cette … 'affaire'." Ponctua-t-elle gentillement. La guérisseuse finit par enlever ses mains des épaules d'Elena en glissant légèrement sur ses bras, pour finir par les joindre l'une sur l'autre, poliment 'posées' contre son bassin. "Et sachez une dernière chose ; vous ne pourrez jamais m'embêter Elena, n'y pensez même plus !" Dit-elle avec un petit clin d’œil. Les dés étaient jetés, l'expédition allait bientôt se réaliser, dans quelques jours tout au plus. Inutile de dire que Nümba s'était rassurée elle-même en ayant accepté de rejoindre l'équipe, sinon elle n'aurait cessé de passer des nuits blanches à se demander comment irait la reine … Et si cette expédition se déroulerait bien.
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 12 lundi 01 décembre 2014, 01:43:58

Ah, Nümba ! Un tel mélange de respect et de douceur était toujours aussi agréable à voir ! Elena sourit devant les compliments de la guérisseuse, qui lui assura qu’elle ne pourrait jamais l’embêter. Un sourire poli, légèrement gêné. La Reine n’était pas habituée aux compliments, les conséquences d’une éducation monastique. Les moines s’étant chargés de l’élever lui avaient appris l’humilité, la félicitant quand il le fallait, la punissant de même. L’éducation des moines avait reposé sur l’idée qu’Elena n’était pas Reine par droit, mais par devoir. Ils l’avaient savamment instruit et éduqué, afin qu’elle devienne la digne héritière de Nöly et de Liam Ivory, et même qu’elle leur soit supérieure, en réussissant ce que ces derniers n’avaient jamais réussi à accomplir : abolir l’esclavage. Mettre un terme à l’exploitation injuste et abusive de l’Homme par l’Homme, et rappeler au monde entier que Nexus n’était pas terre de nantis et de privilégiés, mais une Nation cosmopolite reposant sur l’égalité des citoyens devant la Couronne, et sur la justice. Voilà le devoir d’Elena, la lourde tâche qui lui incombait : empêcher la Nation de se désagréger, en rappelant à tout un chacun que la Couronne et les sujets avaient mutuellement des devoirs réciproques.

Elena sourit donc devant Nümba, puis prit congé. Elle n’allait pas l’importuner plus longtemps, et, de toute façon, la jeune femme devait poursuivre ses préparatifs. Se hissant sur la pointe des pieds, elle déposa sur la joue gauche de la guérisseuse un tendre baiser, puis lui sourit une énième fois.

« À une prochaine fois, Nümba... Si tu as des questions, n’hésite pas à venir me voir pour me les poser. »

La Reine sortit ensuite des quartiers de la guérisseuse, l’esprit soulagé. Elle venait de se confier à la jeune femme, et, mine de rien, cette confidence faisait du bien. Elle se sentait maintenant plus sereine, plus détendue. Une autre personne était maintenant au courant de ses vrais problèmes, de l’implication des Hauts-Elfes, des ennemis à affronter.. Le lourd fardeau venait de se partager envers quelqu’un d’autre.

*Je suis désolée de t’impliquer dans cette histoire, Nümba* songeait Elena.

De tout cœur, Elena espérait qu’il n’arriverait à sa jeune amie une fois qu’elles seraient à Zerrikania.

*
*  *

Le peigne glissait sur la longue chevelure rousse d’Adamante Mélisi. La magicienne se trouvait nue dans ses quartiers, les cheveux trempés, et était élégamment en train de s’habiller, enfilant contre ses oreilles des boucles d’oreilles, tout en utilisant la magie pour se vêtir. Tournoyant autour d’elle, ses vêtements se déplacèrent d’eux-mêmes. Plusieurs serviettes avaient longuement frotté son corps, tandis que, délicatement, la magicienne mettait sur son corps quelques petites touches de maquillage. Fort peu, bien évidemment. Les Mélisains n’étaient pas contre la cosmétique et les produits de beauté, mais Adamante n’avait pas l’habitude d’en mettre, estimant que la Nature l’avait suffisamment bien garni comme ça.

Elle savait dans quelle entreprise suicidaire Elena comptait se rendre, et le pire était que c’était Adamante elle-même qui l’avait motivé. Aussi forte soit-elle, la jeune femme continuait à revoir dans ses nuits le cauchemar de la Machine infernale de Mandus. Quand elle fermait les yeux, et que son esprit se laissait aller, elle revoyait les énormes aiguilles s’enfonçant dans la chair des prisonniers pour capter leur vie. Elle revoyait les rivières de sang, elle revoyait les affreux monstres qu’elle avait combattu dans l’église, les rues ravagées, la démence incroyable de cet homme...

*Et lui...*

Shub-Niggurath. La chèvre noire aux mille chevreaux... Un monstre abominable et gargantuesque, qu’on représentait sous la forme d’un amas interminables de tentacules grimaçants s’agglutinant les uns sur les autres. Shub-Niggurath était affilié aux forêts, et son pouvoir était de pervertir la Nature verte, de transformer les arbres en « chevreaux », d’abominables et colossaux monstres. Shub-Niggurath avait fait partie de la révolte des Grands Anciens contre les autres Dieux, à une époque où l’Homme n’existait pas encore. Une guerre ancestrale, antérieure au Grand Conflit, et qui avait amené Dieux, Anges, et autres forces de l’Univers, à s’unir contre eux. Les Grands Anciens avaient été bannis. Immortels, ils n’avaient pas pu mourir, et avaient été scellés hors de l’espace et du temps, dans d’autres dimensions... Pendant des millions d’années, ils étaient bloqués, mais, depuis quelques années, maintenant, leur retour était imminent.

Ce qu’Adamante avait vu dans la Machine, ce qui l’amenait à multiplier ses exercices de relaxation et de méditation, c’était un pouvoir colossal, une force surnaturelle. De fait, elle n’avait jamais ressenti une telle puissance magique, ni même soupçonné qu’une telle force ait pu exister. Shub-Niggurath avait failli sortir. Ses tentacules externes avaient traversé le Portail de la Machine, et sa puissance avait irradié, tandis qu’il commençait déjà à user de sa magie pour corrompre la Machine, pour corrompre la réalité, pour imprégner le monde de sa marque. Cette créature n’était qu’un amas de haine et de rage, une force colossale entièrement vouée au Mal et au Chaos.

*Et il a failli se réveiller... L’impensable a failli avoir lieu. Les anciens sortilèges et les anciens sceaux se sont affaiblis, ils se sont émoussés avec le temps...*

Les Olympiens avaient été aveugles, et les Anges aussi. Ils n’avaient pas vu que la Réunion approchait... Et Adamante n’avait pas envie qu’elle se produise. Si elle avait insisté à aller à Zerrikania, c’était parce qu’elle sentait qu’elle y trouverait des réponses sur leur retour. Tandis que sa robe s’enfilait autour de son corps, elle retournait dans ses quartiers. Ses appartements jouxtaient ceux de la Reine, et elle s’approcha de la pièce renfermant son bureau. Sur ce dernier, on pouvait voir plusieurs livres dangereux... Des livres interdits à la lecture, qu’Adamante avait récupéré dans les archives du Palais d’Ivoire... Des livres traitant des Grands Anciens et de leur magie. Une magie qui n’avait pas de nom, une magie interdite, mais qu’Oswald avait utilisé. Une magie plus sombre et plus pernicieuse encore que la magie noire. Elle n’avait aucun exemplaire du Necronomicon, mais plusieurs essais qui en parlaient, ainsi que des compilations d’enquêtes et de rapports sur les traces des Grands Anciens. Une lecture interdite au public, et qu’Adamante, en sa qualité de magicienne attitrée de la Reine, avait pu se procurer. Avec horreur, elle avait lu les rapports, les autopsies des victimes de cultistes ayant sacrifié des individus pour réveiller les Grands Anciens. Entre la folie pure de malades mentaux et ceux qui avaient réellement reçu, dans leur folie, l’écho de la voix des Grands Anciens, il était parfois difficile de faire le tri.

Elle avait appris que, depuis maintenant une vingtaine d’années environ, les sceaux et les barrières qui retenaient les Prisons avaient été affaiblis, atténués. Quelque chose s’était passé, et ce quelque chose avait affaibli les barrières. Cette période correspondait globalement à l’apparition sur Terra de multiples brèches et autres failles dimensionnelles, qui reliaient Terra à d’autres dimensions. De telles failles avaient toujours été constants dans l’Univers, mais leur multiplicité soudaine sur Terra avait, là aussi, donné lieu à plusieurs études, qui avaient été consignées, et qu’on ne pouvait pas se procurer facilement. Ces affaiblissements avaient permis aux Grands Anciens de commencer à s’éveiller. La Réunion était annoncée par plusieurs de leurs prophètes autoproclamés, désignant le moment où les Grands Anciens se réveilleraient enfin, et reprendraient la légitime place qui était la leur. Les auditions et les interrogatoires de certains de ces fous furieux rappelaient à Adamante ce qu’Oswald Mandus lui avait dit... Le mauvais Mandus, la partie de l’âme du mécène qui avait été corrompue par la malfaisance de Shub-Niggurath.

Parallèlement, Adamante avait aussi appris qu’il existait, suite à la rupture des Prisons, des « points de faille », des endroits où l’influence des Grands Anciens était un peu plus perceptible qu’ailleurs. Les rapports parlaient notamment d’un petit village côtier, Innsmouth, dont la localisation précise était inconnue. Adamante avait fini par se dire que Zerrikania devait être un autre de ces points de faille.

*Y aller est risqué... Nous jouons avec des forces qui nous dépassent, mais, si nous ne faisons rien, j’ai bien peur qu’il soit bientôt trop tard pour pouvoir lutter contre eux...*

C’est dans ces pensées préoccupées qu’Adamante retourna dans son bureau, pensive et éternellement songeuse.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Nümba

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 13 jeudi 04 décembre 2014, 15:51:28

Alors que Nümba venait d'affirmer que rien venant de la part d'Elena pourrait l'ennuyer, celle-ci se mit à lui sourire. C'était toujours si agréable de la voir sourire, en tout cas ça l'était plus que de la voir triste. C'était comme ça que la guérisseuse voulait la voir, souriante. Être triste ou anxieux ne faisait qu'aggraver les choses, et faire paraître les causes de cette attitude encore plus atténuantes qu'auparavant. Bien sur c'était dans la nature humaine de connaître ce genre d'émotion, et s'en émanciper était impossible. Mais il fallait apprendre à les contrôler et à ne jamais les laisser altérer le jugement. C'était du moins ce qu'avait voulut faire comprendre Nümba à la reine, précédemment. Et visiblement, cela semblait avoir marché. Il n'en fallait pas plus pour rendre la druidesse heureuse, du moins sur l'instant. Elena semblait se porter un peu mieux maintenant qu'elle s'était confiée. La guérisseuse n'aurait jamais pensé qu'elle avait tant de poids sur les épaules. En réalité, elle savait qu'elle en avait beaucoup … Mais elle ne pouvait jamais deviner la réelle ampleur.

La jeune femme lui déposa un baiser sur la joue suite à cela, et ne manqua pas de refaire rougir la belle druidesse. Ne disant rien, se contentant de lui sourire sincèrement, elle acquiesça quand son amie prit congé. Maintenant qu'elle était seule, son esprit repensa clairement à tout ce qui venait de se passer. Zerrikania, les Hauts Elfes, Mandus … À y réfléchir, ce qui  venait d'être dit était invraisemblable. C'était peut-être trop pour l'esprit de Nümba, qui n'était qu'une simple figurante dans l'histoire. Mais, elle estimait que tant qu'elle pouvait aider Elena dans cette lourde tâche, la satisfaction qu'elle en tirerait serait la justification ultime pour braver tout ces dangers et risques. Elle avait été menée à Nexus, ou plutôt s'était proposée, dans l'unique but de servir la reine quand celle-ci en aurait besoin. Ce jour-là, ce n'était ni plus ni moins qu'un appel à son devoir. Elena avait besoin d'elle, il était de son devoir de lui venir en aide, l'équation était aussi simple que cela.

Ainsi, peu après, Nümba resta un court moment sans rien faire, ne sachant pas exactement ce qu'elle allait réellement devoir faire ou dire à Zerrikania. La seule chose qu'elle savait était qu'on avait besoin de ses dons ou de sa condition de druidesse. Se ressaisissant, la guérisseuse soupira un grand coup. Comme elle l'avait dit à Elena, le plus judicieux serait d'aller voir Adamante avant que tout ceci ne commence réellement. Cela allait sans doute lui permettre de la mettre en condition pour l'expédition, et lui permettre aussi de mieux comprendre ce qui se passe. Jamais elle n'avait eut affaire à une histoire pareille, c'était sa première fois. Et en plus, c'était pour le compte de la reine … Autant dire que l'importance était double.

* * *
Le cœur battant quelque peu, la main légèrement frileuse, Nümba s'était avancée vers cette porte. Celle appartenant au bureau de cette femme, cette magicienne répondant au nom de Adamante Mélisi. Nümba avait besoin de lui demander quelques éclaircissements sur cette affaire, comme le lui avait conseillé Elena. Hésitante, elle finit par franchir le pas et donna deux légers tocs sur la porte en bois. Elle espérait qu'Adamante serait là, il serait bien bête de la voir absente alors qu'elle avait tant besoin de renseignements …
Compte secondaire de Vanessa White.

• Pour voir la liste complète de mes comptes, cliquez ici-même !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Zerrikania [Nümba]

Réponse 14 vendredi 05 décembre 2014, 02:14:49

« N'est pas mort pour toujours qui dort dans l'éternel,
Mais d'étranges éons rendent la mort mortelle.
»

D’aucuns arguaient que ces deux vers formaient le frontispice du Necronomicon, le livre maudit censé abriter l’ensemble des connaissances des Grands Anciens. Un livre proscrit et interdit dans toutes les grandes académies magiques officielles et reconnues du monde entier. Ce livre abritait le savoir ancestral d’individus surnaturels disposant d’une puissance colossale, une force cosmique qui dépassait de très loin ce dont les êtres humains étaient capables. Des centaines de pages avaient été noircies d’encre pour savoir comment interpréter ces deux vers, rédigés de la main de l’écrivain du Necronomicon, en des temps reculés. Devant son parchemin, Adamante les relisait silencieusement. Qu’étaient ces êtres éternellement endormis ? Étaient-ils ces « étranges éons » ? Adamante passa sa tête dans ses mains, en soupirant longuement, ses yeux enfouis contre ses doigts.

Elle resta là pendant quelques secondes, avant que sa porte ne s’ouvre. Quand Nümba avait tapé à cette dernière, la porte s’était ouverte automatiquement, dans un léger crissement, lui permettant de voir un agréable vestibule donnant sur un grand salon central. Il y avait, à droite, deux grandes vitres, et, au fond du grand salon, comprenant des tables rondes, des fauteuils en cuir, et des meubles, une mezzanine. De grands rideaux rouges coulissaient le long des fenêtres, et Adamante ne tarda pas à apparaître sur la mezzanine. Son visage s’éclaircit en voyant qui venait la déranger.

« Nümba ! Comme je suis ravie de te voir ! Mais entre donc ! »

Adamante descendit les marches, et rejoignit l’intéressée, donnant lieu à une tendre accolade, et à un échange de baisers. Beaucoup moins timide qu’Elena, Adamante était très tactile, conformément à l’idée qu’on se faisait des Mélisains, ces solides insulaires, ces bons vivants, toujours très chaleureux.

« Je suppose, à ta mine sombre, que la petite Elena a dû te parler de notre expédition vers Zerrikania… »

La porte d’entrée se referma toute seule, et une autre porte s’ouvrit, tandis qu’une bouteille de vin se mit à s’envoler, accompagnée de deux verres. Elle se décapsula également seule, sans avoir besoin d’un tire-bouchon, et remplit également les verres seule. La magie était décidément chose bien pratique.

« Bois un coup, Nümba, cela te réchauffera le cœur, et tu pourras me dire ce qui te peine ! »

Familière et droite, c’était comme si, en seulement quelques secondes, Adamante avait complètement oublié ses précédentes angoisses. Une amie se tenait devant elle, et c’était réellement la seule chose qui importait vraiment. Tout comme Elena, Adamante connaissait la druidesse depuis fort longtemps, et la Mélisaine avait contribué à rassurer Elena, qui, au début, avait eu peur de Nümba, notamment à cause de sa couleur de peau. Quand elle lui avait confié que cette » femme était peut-être une démone à cause de sa couleur sombre, Adamante, en soupirant, lui avait donné une tape sur la tête, puis l’avait traité de petite idiote. Elle lui avait ensuite expliqué que la couleur de peau n’avait rien à voir, et que, loin de diaboliser la femme, cela lui donnait au contraire un charme certain.

Adamante avait longuement parlé avec Nümba jadis. Elles avaient toutes les deux étudié la magie ensemble, et Adamante la considérait donc, non seulement comme une amie, mais comme une camarade magique. La magie de Nümba était très différente de la sienne, car elle reposait sur la magie verte, sur la puissance de la Nature et des forêts, là où le savoir magique d’Adamante se voulait beaucoup plus académique, et beaucoup moins amusant. Néanmoins, Adamante n’avait jamais dédaigné Nümba, ni n’avait considéré la jeune femme comme une sorte d’inférieure, s’éloignant en ce sens de la réputation élitiste et arrogante des mages académiques. Adamante n’entretenait pas cette réputation, et se faisait à cœur de l’afficher. Elle voyait Nümba comme une amie… Et c’est ce qu’elles étaient.

Zerrikania devait forcément la troubler, et la question d’Adamante consistait juste à avoir le point de vue de la druidesse là-dessus.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.



Répondre
Tags : yuri