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La justice est le droit du plus faible.

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William Dolan

E.S.P.er

La justice est le droit du plus faible.

vendredi 25 avril 2014, 18:40:25

    C’était le soir. La nuit drapait lentement le ciel de son drap pourpre tandis que des lueurs s’allumaient dans la ville, vaine défense contre l’obscurité à venir. Tandis que d’honnêtes employés du cabinet Dolan sortaient retrouver leurs masures, d’autres personnages moins fréquentables profitaient de ce dépeuplement pour mener leurs affaires en toute discrétion. C’était le cas d’un homme vêtu d’un lourd manteau qui passa la porte du cabinet et marcha du pas assuré de celui qui sait où il va. Un homme en noir, au passé noir, espérant que la justice corrompue le nettoierait une fois de plus.

-Monsieur Dolan, votre rendez-vous, monsieur Yanagawa, est arrivé, prévint une voix féminine s’élevant du bureau de l’avocat.

    William rangeant quelques documents avant d’appuyer sur le bouton de l’interphone.

-Faites-le entrer. Ce sera tout pour ce soir Niji, vous pouvez rentrer.

    Un homme ouvrit la double porte en bois laqué du bureau de Dolan et le salua avant d’accrocher son manteau. Il était un peu plus petit et trapu que l’avocat, ses cheveux plaqués contre son crâne se décollait légèrement au niveau de ses tempes. Son visage n’était pas des plus gracieux car son nez plutôt proéminent pour un japonais, semblait attirer tout le reste de son visage.

-Monsieur Dolan, soupira-t-il en s’asseyant dans le siège en face de l’avocat. Vous voyez dans quel pétrin je suis ?

    Yanagawa lui décocha un sourire montrant que toute cette affaire ne semblait pas lui faire de cheveux blancs.

-Oui, je vois, répondit l’avocat avec sérieux. Il y a des preuves, des témoins, et des militants qui prennent le temps de s’acharner sur vous.

-J’ai fait comme d’habitude, se défendit-il en écartant les bras d’un air innocent. Je suis sûr qu’elle a aimé en plus, du moins je me doute puisque normalement il n’y a jamais de réclamations.

-Il se trouve que cette fois, la victime ne s’est pas laissée intimider et a trouvé du soutien pour vous poursuivre en justice.

    Yanagawa s’esclaffa bruyamment en agitant la main comme pour balayer au loin ces petits tracas. Cependant, son regard froid faussait sa prétendue allégresse. Il se pencha lentement sur le bureau et prit un ton plus sinistre.

-Je suis un Yakuza, membre de la famille Inagawa-kaï,  fit-il en inclinant la tête, arborant ainsi le début d’un tatouage. Je n’ai pas le temps de m’occuper des piaillements de cette petite pute, ni de ces supporters. Faites votre boulot ou bien je ferai le mien, un couteau pour elle et pour toutes ces petites truies qui me crachent dessus bien planquées derrière leur écran d’ordinateur.

    William ne répondit pas, se contentant d’hocher solennellement la tête.

-Bien ! Affaire réglée, déclara le Yakuza en se levant et en écourtant cette entrevue. Et la prochaine fois que je dois venir, épargnez moi ces putins de millions d’étages que je dois monter pour vous voir. Quand on te dit qu’il faut être au-dessus des autres, c’est qu’une satanée métaphore, c’est pas à prendre au premier degré !

    La porte claqua et le calme revint dans le bureau, libéré des jurons de ce personnage expansif. Songeur, William s’approcha de sa baie vitrée et regarda la ville en contre-bas. Un bain de sang était la dernière chose qu’il souhaitait mais Yanagawa avait raison sur un point ; il y avait effectivement deux problèmes à régler, celui de la victime et celui du Daily Rapist. Il fallait les faire taire tous les deux. C’était ces gêneurs qui rendaient l’affaire publique qu’il fallait faire taire. Les médias sont dangereux, ils rapportent tout, même ce qu’ils ne savent pas. Mais dès qu’il se taise, plus rien n’existe. C’est eux qu’il fallait viser en premier, en commençant pas la source.

    William s’était déjà renseigné sur le Daily Rapist. Il connaissait celle qui était derrière, Makoto Yamashita. Une petite journaliste en herbe. Ces gens sont curieux par nature, elle ne refusera pas son invitation. Où elle veut, quand elle veut, comme on dit.

Makoto Yamashita

Humain(e)

Re : La justice est le droit du plus faible.

Réponse 1 samedi 26 avril 2014, 22:33:49

La nuit était déjà bien avancée quand Makoto reçut l'invitation d'un certain William Dolan, un nom qui lui était tristement familier : il s'agissait de l'avocat qui défendait Yanagawa, un Yakuza de triste renommée qui s'était rendu coupable de viol sur une victime innocente. Un individu comme lui devait avoir bien d'autres méfaits à son actif, mais c'était avant tout cette affaire qui intéressait actuellement la journaliste. En effet, à la demande de la victime, qui avait sollicité son aide via son site, elle avait recueilli de nombreuses informations sur ce triste personnage. Cela n'annonçait rien de bon... Que pouvait-il bien lui vouloir ?

Contrairement à beaucoup, elle ne ressentait aucun mépris pour les avocats qui défendaient les criminels parce qu'elle pensait que chaque individu avait le droit de se défendre au cours d'un procès équitable. Une société sans justice digne de ce nom était simplement inhumaine. À ses yeux, William Dolan ne faisait donc que son travail et elle n'était pas de celles qui allaient le lui reprocher, loin de là. Néanmoins, elle n'était pas dupe au sujet de cette invitation : il devait connaître son implication dans l'enquête et désirait probablement l'empêcher de nuire à son client.

Tant mieux. C'était l'occasion de s'expliquer avec lui en privé. Elle allait lui dire clairement les choses : il ne pouvait pas compter sur elle pour aider son client d'une quelconque façon. Non, Yanagawa méritait amplement d'être puni pour le méfait qu'il avait commis. Elle était presque désolée de l'obliger de se déplacer pour entendre ça. D'un autre côté, il devait déjà se douter de la réponse. Il espérait donc la convaincre d'une façon ou d'une autre. La question était donc : comment ? La journaliste était incorruptible. Que pouvait-il lui offrir ? De l'argent ? Elle n'en avait que faire et détestait plus que tout le matérialisme et la cupidité qu'il provoquait. Elle ne voyait rien d'autre... En somme, il n'y avait aucune raison de craindre cette entrevue car l'issue était certaine.

Après avoir achevé son travail de la soirée (un article sur l'un des agresseurs du moment, qui attaquait uniquement dans les ascenseurs), elle appela l'avocat afin de lui donner rendez-vous dans un café qui restait ouvert très tard. Il s'agissait d'un endroit assez classique et on ne pouvait plus sérieux. Les clients, souvent des étudiants, y discutaient de différents sujets comme la culture ou la politique. Elle avait eu l'occasion de se faire des amis en ces lieux. Plutôt des connaissances, en y pensant, ce qui n'enlevait rien à la qualité de leurs relations. Aussitôt après lui avoir envoyé la confirmation de leur entrevue et le lieu de cette dernière, elle se rendit sur place, s'assit à une table près d'une fenêtre, se commanda un café (noir, avec un sucre, comme presque toujours) et attendit patiemment.

Logiquement, s'il l'avait déjà vue, l'avocat allait reconnaître la journaliste assez facilement. Avec son style vestimentaire (rares étaient les élus qui l'avaient vue porter autre chose qu'un tailleur), Makoto pouvait aisément passer pour une avocate, un professeur ou une femme d'affaires auprès d'étrangers ignorant sa profession réelle. Elle donnait en effet à certains l'illusion d'être une figure officielle ou une femme d'autorité, à défaut d'en avoir le statut. C'était volontaire : elle avait malgré elle été influencée par son père sur ce point. Ce dernier l'avait convaincue qu'il fallait toujours porter une tenue sérieuse et stricte afin d'avoir plus de crédibilité auprès des personnalités importantes. On ne pouvait espérer arriver à nos fins auprès des personnages de haut rang en tenue dépareillée. Avec le recul, c'était le seul bon conseil qu'il lui avait prodigué...

Elle était là, prête à discuter. Il n'y avait plus qu'à attendre son interlocuteur...
« Modifié: samedi 26 avril 2014, 22:51:25 par Makoto Yamashita »
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Insoumise à toute autorité : tout pouvoir n'est qu'une absurdité illusoire, ici comme ailleurs.

William Dolan

E.S.P.er

Re : La justice est le droit du plus faible.

Réponse 2 mardi 29 avril 2014, 12:17:09

Ideki, le chauffeur de maitre Dolan, parvint difficilement à retenir un bâillement. Cette course tardive n’était plus de son âge. Quelle idée d’aller prendre un café à l’autre bout de la ville alors qu’au cabinet, cette boisson coulait comme l’eau courante. Le chauffeur jeta un coup d’œil dans son rétroviseur et vit William qui pianotait sur une tablette, son visage éclairé par la lueur spectrale de son appareil. Il ne semblait pas affecté par l’heure tardive avec son regard clair et sa posture droite ; l’habitude des nuits courtes, sans aucun doute.

    -Nous sommes arrivés, monsieur, annonça Ideki.

Le long crissement de frein le confirma. William jeta un regard interrogateur aux alentours. Il était dans un quartier huppé de la ville. L’éclairage publique multipliait les ombres des quelques passants qui subsistaient tandis qu’une fine bruine semblait fouetter les trainards qui se hâtaient d’accélérer le pas. Ideki était déjà sorti de la berline noire pour ouvrir la portière arrière. Un parapluie dans sa main ganté, il accompagna la silhouette de l’avocat pour le garder du mauvais temps. Alors que le regard interrogateur de William se prolongeait, Ideki lui montra la devanture d’un café. On devinait son atmosphère tamisé et douillette.

Le parapluie accompagna l’avocat jusqu’à la porte du café et disparu dans un bref « Bonne soirée à vous, monsieur Dolan ». William se retrouva seul, la berline s’éloignant dans un vrombissement sourd. L’avocat entra dans le café et hésita quelques instants. Son regard de jade embrassa la salle du café qui disposait d’un panel de client plutôt restreinte à cette heure-ci. Il s’attardait sur le décor, les habitués. William sourit ; il savait où il était. Des « il faudrait » par-ci, des « c’est pas compliqué » par-là, accompagné bien sûr de son lot de « et puis voilà ! ». Aaaah, des étudiants ! Ici, le monde était changé plusieurs fois pas jour. Quelle surprise de voir qu’il ne change pourtant pas d’un pouce, et ce, même lorsque, plus tard, ces étudiants avaient les moyens de le faire. Perdaient-ils leur passion ou se rendaient-ils compte des sacrifices qu’il leur faudrait endurer pour réaliser un simple « et puis voilà ! » ? William éluda la question lorsqu’il trouva son rendez-vous. Bizarrement, il s’était attendu à une petite adolescente à lunettes, avec une écharpe beige et un T-shirt du Ché. Ah, les préjugés ! Comme il était difficile de s’en défaire. C’est donc un William agréablement surpris qui prit place devant une jeune femme aussi strictement habillée que lui. Son propre costume entrait presque en résonnance avec le tailleur de la demoiselle pour former un couple fort bien assorti.

    -Bonsoir, mademoiselle Yamashita, je présume, s’introduit William d’une voix profonde et basse, appropriée à l’ambiance. Je suis William Dolan, je représente monsieur Yanagawa dans le procès qui l’oppose à madame Ôta. Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation étant donné qu’à première vue, nos intérêts semblent diverger sur cette affaire.

William s’interrompit pour capter du regard celui du serveur. Ce dernier le fit un signe de tête pour lui faire comprendre qu’il s’occupait de sa table au plus vite puis repartit vers le bar. L’avocat profita de cette pause justifiée pour regarder la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle était belle et élégante ; il n’y avait presque rien d’autre à ajouter. C’était le genre de femme avec qui il était plaisant de s’afficher et de converser. Ceux qui ont compris combien les paroles sont portées par l’apparence, ont déjà une sagacité garantie.

    -Pauvre monsieur Yanagawa, soupira William, un peu trop théâtralement pour être vrai. Ce serait tellement dommage qu’un innocent subisse les rets de la justice. Vous vous doutez bien que je suis là pour réclamer votre aide afin qu’une telle tragédie ne se produise pas.

William était joueur. C’était sans doute l’un de ses nombreux défauts, mais quand bien même, à quoi bon faire son métier sans en profiter pour s’amuser un peu. De toute manière, il se savait assez bon pour se le permettre. Ah ! Son ego ! Encore un autre de ses péchés mignons…
« Modifié: mardi 29 avril 2014, 12:41:33 par William Dolan »

Makoto Yamashita

Humain(e)

Re : La justice est le droit du plus faible.

Réponse 3 samedi 03 mai 2014, 15:17:08

La journaliste venait juste de poser sa tasse sur le table quand elle vit un homme approcher et l'entendit lui adresser la parole afin de la saluer et de se présenter à elle. Elle le reconnut immédiatement : elle avait déjà eu l'occasion de le voir en photo dans la presse, à une ou deux reprises. Avec le recul, elle trouvait d'ailleurs que ces photos ne lui rendaient absolument pas justice.

Elle devait effectivement reconnaître qu'il était plutôt séduisant et sans doute indéniablement beau parleur. Il le prouvait en se montrant d'une grande courtoisie, mais elle n'allait certainement pas se laisser endormir par ses belles paroles et ses mensonges. Il fallait plus que de doux mots et un ton mielleux pour la faire fléchir. Elle ne prétendait pas connaître parfaitement la psychologie humaine, loin de là, mais elle savait que certains étaient particulièrement doués pour manipuler les autres et c'était un talent que tout bon avocat devait sans doute posséder pour réussir.

Elle préférait donc douter de la sincérité de son interlocuteur, d'autant plus quand elle avait une petite idée de ses objectifs. Or, n'était-ce pas le cas ?

Mais, tout de même, ce qu'il était beau et séduisant... Non, elle ne devait pas penser à cela. Un visage mignon pouvait cacher de bien sombres intentions. Certaines des victimes qu'elle aidait étaient tombées dans un tel piège. Elles avaient cru qu'elles pouvaient accorder leur confiance à un homme qui se présentait à elles sous un jour agréable, à tort. Dans la vie, la confiance était bien souvent une faiblesse. Un proche, un ami, un parent, un membre de la famille... Un prédateur pouvait se cacher dans chaque individu, y compris celui qui semblait le plus inoffensif.

Elle prit tout de même la peine de s'adresser à lui avec courtoisie et un léger sourire sur le visage :

- Monsieur Dolan, le plaisir est pour moi, bien que je ne comprenne pas en quoi je puis vous être utile.

Voilà. Une réponse claire et simple. De toute façon, elle n'était pas ici pour un rencard. L'heure n'était pas au flirt : cette rencontre s'annonçait peut-être agréable et courtoise, il restait toutefois l'avocat d'un individu qui se moquait des lois et, surtout, des droits d'autrui. Elle ne devait pas céder devant lui. Il y avait une victime qui comptait sur elle pour l'aider. C'était pour elle qu'elle était ici.

Elle faillit réagir d'indignation quand il prit de nouveau la parole afin d'essayer de faire passer le coupable pour une victime, mais elle eut suffisamment de sagesse pour ne pas le faire. C'était probablement ce genre de réaction qu'il recherchait justement à provoquer. Elle devait donc se maîtriser et conserver son calme jusqu'au bout. L'agressivité et la colère n'apportaient rien de constructif. Elle n'était certainement pas de ceux qui cherchaient à dominer un débat en insultant ou en hurlant plus fort. Elle devait s'en tenir à sa ligne de conduite. Jusqu'au bout...

Ce fut donc avec détermination qu'elle lui exposa son point de vue :

- Si vous désirez défendre un innocent, je suis navrée de vous apprendre que vous vous trompez sans doute d'homme. Votre client n'en est certainement pas un. Si vous comptez sur moi pour vous aider à l'innocenter, je pense être en mesure d'affirmer que vous perdez votre temps. Je n'ai aucune raison de remettre la parole de la victime en doute et je ne vais certainement pas faire pression sur cette dernière afin de retirer sa plainte. Jusqu'à l'issue du procès, elle aura mon soutien le plus sincère. Je ne doute pas que vous soutiendrez et défendrez vous-même votre client jusqu'au bout, ce qui est tout à votre honneur, mais cette persévérance est bien le seul point commun qui existe entre nous deux. Jusqu'ici, tous les éléments que j'ai trouvés étaient à charge contre votre client.

Cela avait au moins le mérite d'être clair. Elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait y ajouter de plus pour le moment...
« Modifié: samedi 03 mai 2014, 15:26:03 par Makoto Yamashita »
Fiche
Insoumise à toute autorité : tout pouvoir n'est qu'une absurdité illusoire, ici comme ailleurs.

William Dolan

E.S.P.er

Re : La justice est le droit du plus faible.

Réponse 4 lundi 05 mai 2014, 17:54:33

    Il la regardait, pendu à ses lèvres rosées, d’un air presque pensif. Il ne semblait pas s’émouvoir du discours de la jeune femme et ne trahit que peu de réaction à l’écoute de celui-ci. William réfléchissait. Comment convaincre quelqu’un dont les objectifs sont opposés aux vôtres ? Techniquement, ce n’est pas possible. Lorsque, comme William, on a l’élégance de ne pas prendre son interlocuteur pour un imbécile, ce genre de prouesse ne semblent pas réalisable. C’est pourquoi, il faut réécrire les règles. Ce joli brin de fille qui était en face de lui, ses objectifs devaient changer, à la lumière de quelques évidences qu’elle avait peut-être vue mais que son désir de justice lui faisait ignorer.

-C’est pourtant ce que je voudrais que vous fassiez, répondit-il calmement à la jeune femme. Sommez-la de retirer sa plainte. Faites-lui ravaler cette soif de justice que vous lui avez promise car c’est un mirage. Je ne vous assommerais pas de conseils d’ignares en vous disant qu’elle peut « continuer à aller de l’avant » ou « tenter d’oublier ».  J’aimerais simplement vous exposer des vérités dont je vous laisserais vous-mêmes tirer les conclusions adéquates. La victime est une danseuse de cabaret et mon client est un yakuza, un homme d’affaire important. Il ne ressort rien de bon à confronter les puissants.

    Le discours de William s’interrompit lorsque le serveur vint prendre la commande. L’avocat en fut soulagé. Il ne voulait pas d’une réponse précipitée et préférait que ses mots aient le temps d’imprégner la jeune femme. Il ne pensait pas la surprendre sur ses révélations. La mafia japonaise à une particularité qui ne se retrouve chez aucune autre dans le monde ; elle n’est pas secrète.

-Un macchiato avec un supplément de crème. Permettons-nous quelques gourmandises ce soir, ajouta-t-il en aparté à Makoto, en l’accommodant d’un regard plein de malice.

    Même si les sujets évoqués étaient graves, William adoptait un ton détaché dès qu’une pause semblait se profiler, relâchant la pression à la moindre occasion. Dans un premier temps, il ne voulait pas entrer dans un rapport conflictuel, son but était seulement de convaincre la jeune femme en lui offrant une nouvelle façon de voir cette affaire. L’enjeu de rendre justice à la victime devient trivial par rapport à son intégrité physique.

-Qu’en pensez-vous, madame ? Fit-il lorsque le serveur eut fini de prendre les commandes et s’en allait. Est-ce que cela en vaut la peine ?

    C’était une vraie question, pas de la rhétorique. D’ailleurs, William écoutait attentivement la jeune femme, tout ouïe. Effectivement, il ne se sentait pas assez philosophe pour décréter si la justice justifiait tous les risques.


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