Un bain de foule [PV Erwane Mina]

Tout le monde se bousculait pour acheter, vendre, marchander... C'était la foire, le souk ou simplement, le cirque de la vie. C'était le seul endroit où les gens de tous les horizons se retrouvaient et où il était impossible de dire qui était quoi. Une telle foule ne laissait pas de place à la différence, tout était uniforme, il y avait tellement de couleurs qui s'entrechoquaient qu'on aurait dit que le multicolore était une couleur. Tout était tellement actif, rien n'était immobile si ce n'était les marchandises sur les plateaux des petits stands. Chacun tentait de se faire sa place, tant le marchand que l'acheteur et tous étaient pressés.
Au milieu de tout ça, il se trouvait un jeune homme. Il observait tout cela, c'était encore mieux que n'importe quel programme télévisé. Ici on pouvait se rendre compte que l'homme n'avait pas tant de différence avec ses autres collègues animaux. Il aimait voire cette ruche désordonnée, cette fourmilière sans organisation. A tel point qu'il se retrouvait au milieu d'une foule en souriant. Et Dieu sait à quel point il pouvait détester la foule. Des sentiments bizarres se retrouvaient confrontés en lui. Il était immobile et observait simplement les gens, personne ne faisait attention à lui, tant mieux en fait mais il trouvait ça drôle. Les gens étaient tellement affairés que si une personne avait le malheur de tomber, elle se retrouverait piétinée aussitôt et réduite à l'état de crêpe en moins de tant qu'il n'en faut pour dire dingspoums. Il se disait qu'il faudrait installer des perchoirs avec des gardiens comme à la piscine si cela continuait ainsi.  Mais il aimait se retrouver là au milieu. Il avait l'impression d'être tellement différent des autres mais en même temps il était dans cette foule et donc pareil. Un nouveau paradoxe se présentait à lui.
Il se mit à marcher gentiment pour se promener au milieux de ces gens et continuer de les observer, il était comme un étudiant qui fait un exposé sur quelque chose et qui doit l'observer attentivement pour en tirer des conclusions. A la différence qu'il s'amusait juste. C'était difficile de s'imaginer qu'on puisse s'amuser à faire ça mais Travis y arrivait, il aimait observer les hommes et les voire comme des animaux autant bête que les autres. Comme d'habitude il était accompagné de son fidèle petit écureuil paniqué comme jamais, la petite bête était sur son épaule et tremblait de tout son corps, il faut dire qu'il n'était pas habitué à être entouré d'autant de personnes.

- Allons petit gars, faut pas t'en faire, ces gens font autant attention à toi qu'à un arbre au milieux d'une forêt.

Travis se trompait. Le petit animal attirait le regard d'une petite fille, une enfant assez jeune qui devait s'ennuyer avec sa maman pendant qu'elle faisait les courses. Il y avait de quoi aussi. Travis aimait les enfants car pour lui, c'était les seuls qui étaient vraiment différents dans une foule. Il aimait pouvoir les regarder et se souvenir que l'innocence existe. Il se baissa pour que la petite fille puisse caresser son écureuil et il lui adressa ces quelques mots:

- Si seulement tu pouvait ne jamais devenir comme eux.

La petite fille n'y comprenait rien mais Travis savait pourquoi il disait cela. Il espérait qu'elle s'en souvienne en tant voulu. Puis la petite fille se fit rappeler par sa mère et elle s'éloigna dans la mer de gens. Travis se retrouvait à nouveau à se balader dans cette mer désordonnée sans but précis.

Erwane traînait dans cette foule depuis maintenant une heure, promenant une adorable enfant avec elle. Elle devait la garder un moment contre une bonne bourse bien remplie, la balader jusqu'a ce que sa mère revienne la chercher. C'était donc ce qu'elle faisait, non sans s'arrêter pour admirer les étoffes, les broderies, les épices et toutes ces choses qui réveillaient vos 5 sens avec envies. Quand elle vit la petite s'éloigner, quand elle ne la vit plus à ses côtés, elle eut un mouvement de recul, de peur ... Et fut soulagée de la voir avec un homme, en train de discuter doucement, de caresser un animal. Elle remarqua ensuite sa mère, appela la jeune fille, prit la bourse. Et se balada.

- Hey ! Jeune homme !

Elle hellait le garçon qui avait appelé la jeune fille, avec son petit animal. il semblait sympathique.

- Vous pourriez me tenir un peu compagnie ? demanda t'elle en souriant.

Il n'y avait aucun sous entendu dans ses propos.

Subitement, la mère de l'enfant qui avait abordé Travis héla le jeune homme. L'espace d'un instant la gorge de Travis se noua, il se disait qu'on venait encore pour lui reprocher d'avoir adressé la parole à son enfant et qu'il était qu'un sale vieux violeur pervers etc. Enfin bref, Travis était sur la défensive. Mais il n'en était rien, elle lui demanda étonnamment de lui tenir compagnie. En voila une proposition, Travis qui avait passé son temps à s'imaginer que cette foule était bourrée de gens insipides et sans intérêts se retrouvait à devoir se remettre en question à cause de la maman d'une enfant qui l'avait "amadoué" et sorti de sa vision critique de sa société.
Elle semblait différente puisqu'elle lui demandait si soudainement de l'accompagner, de plus elle devait lui faire assez confiance pour cela. Et donc, elle était différente, ou si elle avait de la méfiance, elle la cachait bien.

- Eh bien si cela peut vous faire plaisir, comme ça je ne glanderai pas tout seul.

Travis lui répondait avec un léger sourire, il n'aimait pas en faire trop et préférait jouer franc jeu.

- Et à quoi puis-je vous être utile?

C'est vrai, à quoi sa compagnie pouvait être bénéfique? Enfin, il devrait certainement l'aider à porter ses courses. Cela ne le dérangerait pas, il était d'une nature serviable en dépit du peu d'importance qu'il accordait aux autres humains.

Erwane adressa un léger sourire au jeune homme. Il était vraiment gentil, il ne l'avait pas envoyée paître. Elle rehaussa sa coiffure, arrangea son kimono. Le marchand grouillait de monde, les odeurs de nourriture s'échappant de partout. Erwane sentit son ventre de tirer - elle avait faim. Depuis trois jours elle n'avait pas mangé, IL l'avait laissée dans sa chambre sans compagnie ni nourriture pendant trois jours.

- Je vais me payer à manger ... deux secondes.

Elle le laissa un instant en plan pour partir acheter des patisseries orientales qu'elle ne connaissait pas - loukoums ( L ) - et revint aussi rapidement, avec un panier bien garni dans un bras. "Rien ne remplace les plaisirs de la table ... sinon ceux de la chair " disez souvent son maître.

- Oh, je vous demande juste ... de me tenir compagnie ... pas longtemps ... Mais si je vous ennuie ... 

IL fallait qu'elle voit quelqu'un. Un mois sans voir personne ... C'était dur. Un mois d'abstinence.

Cette brave dame rappela à Travis que son ventre criait famine depuis une semaine. Elle s'éclipsa pour aller chercher à manger. Elle avait pris des Loukoum, le jeune homme avait eu l'occasion d'en manger à quelques reprises dans ses nombreux voyages, c'était bon mais pas de quoi le rassasier, il lui fallait absolument s'en aller pour acheter quelque chose aussi, il avait beaucoup trop faim. Son écureuil se nourrissait facilement mais pour lui, c'était plus dure et il avait décidé de se mettre un peu à l'épreuve mais maintenant, il sortait de son petit défi personnel qu'il améliorerait à l'occasion.
Quand elle revint, elle lui expliqua qu'elle avait besoin d'un peu de compagnie.

- Non vous ne m'ennuyez pas du tout, je suis votre serviteur.

Travis disait ça sans arrières pensées, il aimait rendre service et visiblement cette dame avait autant besoin d'être accompagnée que de manger, tout comme lui d'ailleurs même si pour sa part, la compagnie d'autres être humain ne lui apportait guère.

- Je m'excuse mais il faut que je mange aussi alors souffrez de m'attendre un instant.

Travis aimait parler comme ça, c'était bizarre et il aimait passer pour le gars complètement à l'ouest. Il disparu dans la foule pour aller faire des courses. Il se jeta sur un peu tout ce qu'il pouvait trouver et revint avec une quantité non négligeable de nourriture en tout genre. Mais surtout des aliments asiatique, c'était son péché mignon.

- Nous pouvons y aller, je vous suis, vous avez besoin de quelque chose en particulier?

- Oh non, rien de particulier, merci !

Elle lui adressa un de ses plus grands sourires, plissant ses yeux. Elle avait encore des marques de sa fatigue et de son manque de nourriture. Le soleil estival était plutôt doux et calme, et l'endroit était accueillant et delicieux. Elle était toute souriante. Elle adressa un regard à Travis, avalant un loukoum.

- Ah ... ça fait bien un mois que je n'ai pas vu le jour, dit elle en souriant.

Occupée à regarder le ciel, elle tomba en avant, glissant sur un caillou. Son kimono glissa , dévoilant une de ses épaules. Une des épaules qui portait encore la rage de son maître, rouge et martyrisée, couverte de bleus. Elle plissa le front. " Tu es mon pantin Erwane, mon pantin ... ". Elle releva son kimono. Saleté de courbatures ...

C'était rigolo, elle lui demandait sa compagnie mais sans objectif précis, Travis se dit qu'il était enfin tombé sur quelqu'un qui sait apprécier la compagnie de quelqu'un à sa juste valeur et de manière désintéressée. Elle lui fi un sourire auquel personne n'est indifférent. Travis aimait voire les gens sourire, ça devenait tellement rare. Elle semblait être quelqu'un de très paisible, il appréciait sa compagnie. Elle lui expliqua que ça faisait un mois qu'elle n'avait pas vu la lumière du soleil. C'est long un mois, il se demandait ce qui avait bien pu retenir une si gentille personne pendant un mois cloitré dans un endroit. Et un élément de réponse lui apparu quand elle trébucha, son kimono glissa et Travis pu apercevoir l'épaule de celle qui lui tenait compagnie. Elle était pleine de bleus, elle portait des marques de femme battue. Travis ne savait trop que dire, mais il savait qu'il devait l'aider à se relever. Avec toute la douceur et la gentillesse dont il savait faire preuve, il lui tendit la main et l'aida à se relever gentiment. Mais il était un peu perdu devant cette situation, il préférait ne pas poser trop de questions histoire de ne pas mettre la jeune dame mal à l'aise ou de lui rappeler des souvenirs lourds à porter. Une chose était sûr, la personne qui lui avait fait ça méritait qu'il s'occupe de son cas, mais que faire.

- Est-ce que ça va? Faîtes attention, le sol est glissant, prenez mon bras, comme ça cette situation ne se reproduira plus.

Travis faisait preuve de toute la bonne volonté du monde, voire une femme devant lui qui était si mal cela le mettait dans un tel état. Il se sentait un peu mal vis à vis de cette femme qui semblait avoir souffert le martyr et qui durant le dernier mois devait avoir vécu une situation tellement horrible.
Mais il essayait de lui sourire tant bien que mal. Un sourire comme il en fait souvent, celui qui est apaisant et qui trahi malgré tout un semblant de tristesse que l'on pouvait lire dans ses yeux.

Et ce semblant de tristesse, la jeune femme le capta rapidement. Son épaule était dévoilée, et c'était encore l'endroit le moins frappé. Il l'avait jeté du haut des escaliers, ça l'amusait tellement ... Et elle ne pouvait rien faire. Elle prit le bras du jeune homme, l'attirant sur un banc, dans un petit parc éloigné du marché. Elle ne pouvait pas rester sans explication, ou alors elle devrait subir ce regard empli de tristesse. Et elle ne voulait pas. Elle l'invita à s'asseoir, donc , et capta son regard et son attention.

- Je ... peux expliquer ...

Elle passa sa main sur son front.

- Je vis sous la tutelle d'un homme. Je suis son ... pantin, comme il dit. Je suis à lui. Cela fait un mois qu'il me cloitre dans sa demeure, et cela fait trois jours que je n'ai pas mangé. Il s'amuse de moi, à mes dépents, et je ne peux pas vivre sans lui ... C'est ... difficile à expliquer ...

Elle fit tomber son kimono, dévoilant ses deux épaules. Toutes dans un état déplorable. Une cicatrice marquait son coup.

- Il ... m'a jetée dans les escaliers hier soir. Il ne faut pas s'inquiéter, ce n'est pas grave ... Vraiment ... Je ne peux pas vivre sans lui ... Je peux supporter ...

Elle releva son kimono et avala un loukoum, comme si de rien n'était. Comme si tout était normal. Comme si elle s'en fichait. Elle ne pouvait rien faire, et elle le savait.

La jeune femme entraina Travis sur un banc et s'arrangea pour qu'il la regarde attentivement. Elle avait ce regard d'une femme qui veut expliquer quelque chose. Ce regard sérieux mais qui est en même temps teinté d'une douceur indescriptible. Elle expliqua à Travis comme quoi elle était sous la tutelle d'un homme qui semblait en faire son jouet et qui la traitait comme une simple marionnette qui mérite à peine de vivre. Mais quelque chose d'absolument impossible à s'expliquer pour Travis venait avec la suite des explications. Elle ne pouvait vivre sans lui et elle pouvait supporter cela. Elle dévoila ses deux épaules meurtries. Travis était sidéré, lui qui ne tenait qu'à une chose, sa liberté, ne parvenait pas à s'expliquer cela. Ce concept lui était complètement étranger, lui qui s'était battu pour avoir la liberté la plus totale. Non il ne comprenait pas, d'autant que ça semblait très difficile à expliquer. Puis, elle releva son kimono et continua comme si de rien n'était. Elle devait avoir une affection toute particulière pour cet homme si elle acceptait ainsi de se faire battre et jeter dans un escalier par un type qui n'avait aucun respect pour une personne comme elle.
Travis ne comprenait plus rien, était-elle une esclave? Mais alors pourquoi était-elle dehors là à côté de lui sur un banc.

- J'avoue que j'ai de la peine à saisir, je ne vis que pour ma liberté alors c'est difficile. En tout cas si je peux vous être agréable à quelque chose, sachez que je tien à le faire.

Travis regardait cette femme manger ses loukoum comme si elle ne lui avait pas raconté cette triste aventure, il était impressionné.

- Si je peux vous offrir le gîte pour que ça vous fasse une petite trêve pendant un moment, c'est avec plaisir que je vous offre ma modeste mansarde.

Travis s'était fabriqué une petite maison dans une forêt non loin d'ici afin d'avoir un endroit pour se reposer quelque part. Et c'était du solide. Mais assez modeste il est vrai.

Erwane lui répondit par un joli sourire. Elle avait fini son repas, et se hata d'enlever les derniéres traces de sucres autour de sa bouche. Ses yeux malicieux brillaient calmement. Elle ne connaissait plus le sens du mot liberté, non, plus du tout. Un mot inconnu à ses oreilles. Elle vivait toujours ainsi, dépendante de son " maître ".

- Ecoutez ... si il meurt, je meurs. Si je pars, je meurs. C'est simple non ?

Elle avait prononcé ses derniers mots avec une pointe d'innocence, comme si c'était une chose normale, logique, habituel. Mais non, pas tellement ... Elle se leva, epoussetant son kimono, et se plaça devant le jeune homme. Elle s'inclina, doucement, et releva son visage rieur vers lui, ses yeux plissés par un sourire malicieux.

- J'accepte avec joie votre proposition. Je m'appelle Erwane.

Travis se retrouvait confronté à une situation particulière qu'il n'arrivait pas à se représenter, une femme battue par son maître telle une esclave et qui reste à son service Dieu sait pourquoi. Elle lui expliqua le sourire aux lèvres que si son maître mourait, elle mourrait aussi. Quel cruel destin que le sien. Travis avait de la compassion pour cette femme mais elle semblait s'y accommoder, il croyait qu'il fallait une force hors du commun pour vivre comme il le faisait mais en fait, il avait trouvé quelqu'un qui était autant fort mentalement voire plus que lui.
Doucement elle se releva et elle lui dit qu'elle acceptait son hospitalité tout en se présentant, elle portait le doux nom d'Erwane.
Il se releva également, et s'inclina devant la jeune dame.

- Et moi je m'appelle Travis. Ravis que vous acceptiez de venir, c'est un peu rustique mais on s'y sent bien.

Travis tendit le bras à Erwane afin d'éviter les petits déboires survenu il y a peu. Il lui souriait, comme si les révélations qui s'étaient faîtes avant n'avaient jamais existé.  S'il ne pouvait pas changer le destin de son accompagnatrice, il pouvait au moins s'arranger pour qu'elle se sentent bien pendant un moment, du moins il s'y attèlerait du mieux qu'il pouvait.

Erwane le suivait donc, essayant d'oublier le regard qu'il avait sur elle. De la compassion, et une certaine admiration pour sa force mentale. Amusant. elle ne s'était jamais trouvée forte, ni quoi que ce soit d'autre. Une faible femme vouée à un homme cruel, voilà le regar qu'on portait sur elle. un pantin qui ne savait pas réfléchir, un jouet ... Elle faisait confiance en ce garçon. Plus que jamais. et à cause de ses yeux. Cela peut paraitre etrange, bête, mais les yeux sont le reflets de l'âme, dit on. Et quiconque sait lire dans les yeux est puissant. C'était ce qu'elle savait faire ...

- Travis est un ... joli nom, dit elle en souriant, histoire de rompre le silence.

Travis et Erwane se dirigeaient vers sa demeure, il n'avait rien de bien génial à lui offrir si ce n'est du répit. Elle lui dit comme quoi Travis était un joli prénom un peu comment quand il y a un silence trop pesant dans un tête à tête. Pour lui c'était un prénom comme un autre mais bon, tant mieux si ça plaisait, ses parents avaient été malins. Il hocha la tête avec un petit sourire. Travis emmenait cette jeune femme dans la forêt, le paysage était en train de changer singulièrement, on quitté les routes encombrées de monde pour arriver dans un paysage plus sobre, plus naturel. Il marchaient sur les sentiers, l'atmosphère était assez cliché paradisiaque avec les petits oiseaux et le soleil qui filtrait au travers des arbres. L'écureuil de Travis avait quitté le petit couple pour aller gambader dans son élément qui était aussi celui de Travis. A mesure qu'ils avançaient, Travis se sentait mieux, il sentait sa hargne envers les hommes diminuer. Mais il avait un soucis, il ne savait pas bien communiquer hors, il recevait une dame chez lui, un effort serait donc nécessaire. Mais il aimait pouvoir ne rien dire et communiquer uniquement par les yeux. Il jetait de temps en temps des petits regards à Erwane qui n'avait pas lâché son bras.

- Je suis désolé si je ne parle pas beaucoup, je ne suis pas habitué à vivre en présence d'autres êtres humains et j'ai l'habitude de communiquer au travers des regards.

Ils avançaient toujours et voila qu'une petite maison se dressait devant eux, elle était en bois, Travis l'avait construite de A à Z. Sa maison faisait un peu carte postale, au milieux d'une petite clairière, elle avait des rayons de soleils pour elle toute seule. Travis avait peur que la jeune femme lui rie au nez, c'est vrai peut être faisait elle partie de ces gens qui vivent en ville et ne jurent que part ça mais il l'avait prévenue après tout, sa maison était modeste.

Erwane resta bouche bée. Il l'avait construite, ça se voyait, mais c'était joliment fait. De bons ma teriaux, du bois où était venue un peu de mousse, un aspect plutôt agréable et rustique ... Elle frappa dans ses mains, toute' souriante. C'était joli, vraiment joli. Mais le dire ... Non, il avait l'habitude de  parler avec les yeux, comme il disait. Il comprendrait vite en croisant son regard qu'elle aimait cette demeure simple et mignone, comme une éternelle cabane dans les bois. Elle allait essayer de garder sa salive un maximum, afin de communiquer avec ses yeux, comme il disait. Elle poussa la porte, entrant à l'interieur. Mmmh ... ça sentait la séve, le bois, la nature, c'était apaisant et doux. Elle resta à contempler, comme si elle entrait dans un nouveau monde, une nouvelle vie.

Travis repensait à sa journée, il se demandait comment il avait pu passer d'un moment où il s'amusait à critiquer l'humanité à maintenant où il invitait une femme plus âgée que lui dans sa petite baraque. Enfin il pouvait rendre service et il en était heureux.
Elle semblait avoir retenu qu'il lui avait expliqué qu'il était plus du genre à communiquer par des regards, elle regardait sa maison et semblait apprécier. Tant mieux pour lui, ça aurait été dommage qu'elle déteste le genre de maison qu'il avait à lui offrir, lui qui habituellement dormait dehors.
Ils entrèrent, Travis regardait Erwane et il voyait qu'elle semblait apprécier l'intérieur aussi. Il avait réussi à instaurer une certaine chaleur dans sa maison. Bon malgré le fait qu'il aimait communiquer par les regards, il fallait bien qu'l dise deux ou trois mots.

- Tu es ici chez toi, je te laisse t'installer, moi faut que je prépare un peu à manger, parce que j'en ai acheté des trucs au marché mais j'ai toujours le ventre complètement vide.

Travis alluma son poêlon à bois et il s'affaira à faire à manger, il fit plus qu'il n'en fallait, vu que la jeune femme semblait avoir eu des moments pénibles, peut être n'aurait-elle pas refusé encore un peu plus que ses loukoums. Il prépara toutes sortes de choses, dont quelques spécialités de chez lui. Tout en jetant de temps en temps quelques regards à Erwane, il ne voulait pas qu'elle s'ennuie non plus.