Éducation familiale [Ririna Novac]

Villa de Milwën Novac

Il était onze heures du matin, et Milwën Novac dormait chez elle, dans une maison située sur l’île scientifique de l’Archipel, dans la partie résidentielle. C’était la plus grande villa de Novac, un important édifice faisant plusieurs centaines de mètres carrés, et disposant des outils technologiques les plus avancés de Novac. La Baronne était rentrée à quatre heures du matin chez elle, et avait tout juste eu le temps d’embrasser ses deux filles sur le front, avant d’aller s’écrouler dans son lit. Elle n’avait pas dormi depuis trois jours, tenant le coup grâce aux Gen-7, tout en poursuivant ses recherches au sein du complexe scientifique. Elle revenait chez elle pour voir comment ses deux filles se portaient, avant de les délaisser, presque à regret. La semaine avait été très chargée, et la Baronne était à bout de forces.

Elle s’écroula dans sa chambre, et y dormit lourdement. La Baronne resta écroulée.

Dans la villa, il n’y avait qu’elle, Ève, et Ririna. Aucune servante ne venait, et les cyborgs qui faisaient office d’entretien du domaine étaient désactivés, en maintenance informatique. Ève se trouvait dans sa chambre, une grande pièce, et était posée dans son vaste lit, à roupiller profondément. Ève était une jeune adolescente qui dormait énormément. Elle avait sa tenue de sorcière, qui l’aidait souvent à dormir, et sa porte était ouverte.

Ève faisait un rêve assez érotique, dans lequel elle s’imaginait coucher avec Ririna, l’embrasser... Il y a quelques jours, elle avait surpris sa grande sœur, nue, et en avait rougi jusqu’aux oreilles, alors que cette dernière était en train de se masturber avec ses doigts. Encore vierge, Ève savait que Ririna était une succube disposant de redoutables pouvoirs, et que leur mère comptait l’utiliser comme égérie, comme symbole de la puissance novaquienne. Et, surtout, Ririna était belle... Une femme sur laquelle Ève fantasmait depuis qu’elle avait commencé à avoir ses floraisons, et à comprendre que le sexe ne servait pas qu’à expulser de l’urine.

En se réveillant, Ève envisagea de se rendre vers la salle de bains de la villa : une superbe piscine intégrée. Elle sortit de sa chambre, et étouffa un bâillement, avant de se diriger vers un écran mural se trouvant contre le mur. La chambre de Maman était toujours fermée, ce qui signifiait qu’elle dormait encore. Inversement, celle de Ririna était ouverte, ce qui signifiait qu’elle était réveillée, ce qui amena sur les lèvres d’Ève un délicieux sourire.

En d’autres termes, la maison était à elles ! Et ça, c’était cool !

Tandis que le reste de sa famille dormait encore, Ririna elle, avait déjà commencée à faire ses entraînements quotidiens dans les sous sols de la villa, qui avaient en fait été aménagés en laboratoire spécialisé et en salle d'entrainement pour l'aînée des filles de Milwën. Ririna savait très bien ce que l'on attendait d'elle et l'assumait pleinement, consciente de son potentiel destructeur. Par le passé, la jeune fille s'était montrée très retissant à obéir aux scientifique, mais ici, elle avait sue trouvée une famille pour l'accepter telle qu'elle était. Oh l'entrainement en soi n'était pas bien difficile, c'est juste que, là ou une militaire soulève des poids de dix à vingt kilos pour maintenir sa forme, Ririna elle, soulève dix ou vingt Tonnes, deux ou trois heures chaque matin. Ce qui la fait quand même bien transpirer.

C'est donc vers midi que la jeune démone – puisque c'en est une à la base – remonta au rez-de-chaussée et se dirigea tout simplement dans la sale de bain, histoire de ne plus sentir la sueur à un kilomètre à la ronde. En passant, elle se rendit dans sa chambre prendre ses affaires de rechanges. Durant ce bref moment, Ririna eu le temps de constater que sa mère et sa sœur cadette dormaient toujours. Parfais, cela évitera qu'elle se fasse surprendre, comme la dernière fois.

En effet, pas plus tard que la semaine dernière, Ririna avait été surprise par Ève, alors qu'elle évacuait toute l'excitation qu'elle avait retenue la journée durant, à fréquenter un centre de recherche aquatique avec sa mère. Et, entre les scientifique en bodysuit et celles dans l'eau, en maillot avec les créatures étudiées – toutes féminines – la jeune mutante s'était demandée si elle n'allait pas évacuer tout ça directement dans les bassins. Lorsque Ève l'avait surprise, Ririna se doigtait énergiquement en se pinçant un de ses tétons, allongée sur son lit, nue et jambes bien écartées. Heureusement, la jeune fille n'avait pas jouit devant sa sœur, mais maintenant, elle ne pouvait pas s'empêcher de rougir de gêne et de honte lorsqu'elle était avec elle.

Mais là, tout allait bien se passer. Ève dormais à point fermé et sa mère aussi. De plus, elle ne ferait rien d'autre que se laver, rien de mal en soi. Ririna hésita longuement entre la douche classique ou à particule, avant de hausser les épaules. Après tout, autant joindre l'utile à l'agréable, non ? Se déshabillant, elle prit du gel douche senteur vanille et entra dans la cabine. L'eau chaude s'activa d'elle-même, à la bonne température et la brune soupira de plaisir, inconsciente de la visite surprise que lui réservait sa cadette.

Ève bâilla à s’en décrocher la mâchoire en descendant les marches. Le manoir était immense, avec de nombreux couloirs, et autant de pièces variées. Ève avait toujours grandi dedans, et une telle taille lui semblait donc normale, mais, les rares fois où elle avait du dormir ailleurs, elle avait constaté combien les autres logements étaient petits. Ève s’avançait donc à travers les couloirs, et hésita à aller manger un peu, avant de constater qu’elle n’avait pas faim. Les Gen-7 étaient plutôt pratiques sur ce point, et elle préféra donc se rendre directement vers la salle de bains. Un peu patraque, elle se disait qu’une bonne douche lui ferait du bien, tout en hésitant entre deux options.

*Douche, ou piscine ?*

Autant dire qu’elle hésitait. Alors que ses pas la conduisaient le long de la villa silencieuse, elle continuait à peser le pour et le contre. Ève n’avait rien à faire aujourd’hui, aucun devoir à rendre, aucune dissertation, aucune note de synthèse à réaliser. Elle avait terminé hier la lecture d’un essai scientifique de plus de 1 000 pages, et appréciait, sans même le savoir, sans même en prendre réellement conscience, toute l’aide que les Gen-7 lui procuraient. Elle n’en avait en effet pas conscience, car elle était née avec les nanomachines. Ève était une progéniture unique, conçue à partir d’une seule femme, et, alors qu’elle était encore dans le ventre de sa mère, les Gen-7 lui avaient été inoculés. Elle ignorait à quel point elle était importante pour Novac, car les Novaquiennes espéraient que la prochaine génération, soit les enfants d’Ève, auraient les Gen-7, sans même avoir eu à les inoculer. Ce serait tout simplement magnifique, car Ève serait à l’origine d’une nouvelle forme d’êtres humains. L’homo sapiens sapiens laisserait sa place à une nouvelle espèce vivante. La Science aurait enfin réussi à supplanter la Nature, à en accélérer le processus.

Ève ignorait naturellement tout de ces enjeux, tout comme elle ignorait que chacun des devoirs qu’elle effectuait étaient à un niveau clairement supérieur à ce qu’on attendait d’une fille de cet âge. Même les Novaquiennes de quinze ans ne lisaient pas des essais scientifiques extrêmement poussées à leur âge. Ève vivait avec les Gen-7 avant même sa naissance, et était une fille surdouée. Alors qu’elle marchait le long des couloirs, et se rapprochait de la piscine intérieure, elle tourna la tête en voyant que l’une des cabines était occupée. Un écran mural contre le mur, à l’entrée de la piscine, l’indiquait. Elle rougit en comprenant qu’il ne pouvait s’agir que de Ririna, et se rappela immédiatement cette scène où elle l’avait vu.

Depuis cette séance, les deux jeunes filles n’avaient jamais vraiment eu l’occasion d’en parler, et ceci triturait l’esprit de la jeune Ève. Toutes ses formations intellectuelles ne l’avaient pas vraiment préparé à ce genre de scènes. Elle se pinça les lèvres, et entra lentement dans la piscine intérieure, se pinçant les lèvres. Le plafond de cette piscine était magnifique, avec une sorte de conduit aquatique filant en hauteur, menant à l’aquarium interne de la villa. On pouvait continuellement voir des bancs de poissons filant le long des conduits, avec une eau pure et saine, automatiquement traitée par les machines qui géraient le fonctionnement de la villa. Elle s’avança lentement, et contourna la piscine, pour filer sur la droite, vers les cabines.

Elle pouvait entendre le bruit de l’eau, et s’avança lentement, serrant ses petites mains. Son cœur battait follement dans sa poitrine alors qu’elle se rapprochait, les joues rouges. Elle finit ainsi par se retrouver face à la porte vitrée, et posa ses mains dessus, en clignant des yeux. Ririna était là, lui tournant le dos, avec sa silhouette magnifique. Rougissant à nouveau, Ève baissa la tête, et se mordilla les lèvres, sentant quelque chose la démanger entre les cuisses. Fermant les yeux, elle se rappela la scène dans la chambre, quand elle avait vu l’intimité de Ririna, entre ses jambes bien écartées, et le plaisir terrible qu’elle y avait ressenti.

Un soupir s’échappa alors des lèvres d’Ève, qui bondit en arrière, se plaquant contre le mur. Elle se pinçait les lèvres, résistant à l’envie de glisser sa main sous ses vêtements. C’était... C’était indécent, tout simplement !

*File dans l’autre douche, catin ! la sermonnait une voix ferme dans sa tête. Pourquoi te poses-tu la question ? C’est la seule chose qu’il convient de faire !*

Elle avait envie d’y aller, elle avait envie de se réfugier dans une autre cabine, mais son regard ne cessait de se porter vers la cabine, vers une idée folle, une idée qui, à peine entrée dans son esprit, venait en sortir. Ève se pinça les lèvres, et envisagea de partir... Malheureusement, gênée, elle appuya par inadvertance sur un petit bouton à côté d’elle ;, qui eut pour effet d’éteindre toutes les lumières du secteur. Elles se rallumèrent rapidement, mais Ève était paniquée.

« OH MERDE ! » s’exclama-t-elle.

Elle était grillée ! Ririna allait la voir, et elle allait comprendre, à voir l’air coupable d’Ève, ce que cette dernière éprouvait, et le fait qu’elle était tout simplement en train de la mater... Comme une perverse !

C’était terrible ! On allait la punir !Il fallait faire quelque chose, mais la panique s’emparait d’elle, et tous les Gen-7 du monde ne pouvaient rien changer à l’état d’esprit d’une jeune adolescente confrontée au sexe pour la première fois de sa vie.

Ririna continua à se laver en paix, sans se douter de ce qui n'allait pas tarder à se produire. Inconsciente que sa soeur l'observait, la jeune fille passa son gant savonneux sur ses seins avec lenteur et délicatesse, lorsqu'elle entendit du bruit dans la salle de bain. L'instant d'après, les lumières s'éteignirent brièvement, suivis d'une exclamation, forte et claire.

- OH MERDE !

Forcément, tout ces enchainements d'imprévus firent sursauter la brune, qui dérapa et s'étala sur le carrelage, les quatre fers en l'air. C'est généralement dans ce genre de situation, qu'on est bien content d'avoir un corps en acier. Peinant pour se relever, Ririna donna par inadvertance un coup dans la porte, qui s'ouvrit pour dévoiler une Eve qui devait sans doute être aussi gênée que son ainée, et cette dernière cacha autant que possible son corps ainsi dévoilé à sa vue, attrapant rapidement une serviette à portée.

Le silence qui s'en suivis se fit de plus en plus pesant, au fil des minutes. Chacune des deus soeurs regardait n'importe où sauf sur l'autre, mais Ririna fini par briser le silence, mais sans doute pas de la manière à laquelle devait s'attendre Eve.

- Tu sais Eve... Tu peux... m'en parler, si tu veux...

Ririna avait eu le temps de réfléchir au problème depuis le temps. Eve avait beau être une humaine plus évoluée que les autres, elle restait tout de même une humaine. Et si en tant que succube, Ririna avait eu une éducation sexuelle très tôt dans sa vie, Eve elle, avait dépassée son quinzième anniversaire depuis quelques semaines déjà. Hors, c'était justement la période durant laquelle les jeunes filles de cet âge découvraient la sexualité. Tout ceci était nouveau pour Eve, il était donc normal qu'elle soit perdue.

- Cela fait aussi partit de... mon rôle, en tant que grande soeur...

Cependant, lorsqu'on voyait son visage écrevisse, il était facile de deviner dans quel état se trouvait Ririna. Non pas excitée à l'idée de faire découvrir le sexe à sa cadette, mais au contraire, particulièrement embarrassée.

Ne sachant plus où se mettre, Ève regardait nerveusement autour d’elle, regrettant de ne pas connaître un sort capable de la transformer en petite souris. Son cœur tambourinait dans sa poitrine lorsque la porte vitrée s’ouvrit. Pendant quelques secondes, elle écarquilla démesurément ses yeux en voyant le corps nu de sa grande sœur. Le réalisant, Ève devait rouge comme une pomme, en voyant les gros seins moelleux de Ririna, ainsi que son intimité, propre et nette, contrairement à la toison pubienne de la petite Ève. Elle était incapable de détourner les yeux, jusqu’à ce que Ririna ne mette une serviette autour de son corps.

Un silence pesant vint s’installer entre les deux. Ève avait en tête les énormes seins de sa sœur, et, tandis qu’elle les voyait, elle ne pouvait empêcher son esprit de s’imaginer glisser sa tête entre eux pour s’y frotter. Oh, comme ils avaient l’air tendres, moelleux, agréables et confortables ! Ève était troublée, elle ne comprenait pas... Mère ne lui avait jamais expliqué ce sentiment... Elle savait que son corps allait devenir femme, qu’elle avait des saignements, et que ceci indiquait qu’elle était en âge d’être fertile, d’avoir des enfants, et de faire l’amour, mais le désir... Le désir était une chose troublante. Quand elle l’avait lu, elle avait cru qu’il s’agirait de ce même type de désir qu’on éprouvait en voyant un bon gâteau au chocolat, ou quand elle mangeait une glace à l’italienne... Au lieu de ça, c’était une sorte de pensée fixe, figée, qui lui restait dans l’esprit, et la hantait. Impossible de s’en défaire, même en se concentrant. Ève essaya de visualiser une équation à trois inconnues, pour essayer de se détendre, mais rien ne venait. Elle aurait du, de même, se retourner, et partir, laisser Ririna finir sa douche, mais, là encore, elle n’y arrivait pas. Son esprit lui permettait de revoir Ririna en train de se masturber énergiquement.

« Tu sais Eve... Tu peux... m'en parler, si tu veux... » lâcha alors Ririna.

Lui parler ? De quoi ?! Avait-elle lu dans son esprit ? Troublée, Ève entrouvrit ses lèvres, ne sachant pas quoi dire, clignant des yeux, mal à l’aise. Elle n’arrivait pas à parler, trop troublée. Son intelligence surdéveloppée ne lui était d’aucun secours, et, comme si Ririna le comprenait, elle se permit de rajouter :

« Cela fait aussi partie de... mon rôle, en tant que grande soeur... »

Ririna semblait également gênée, vu la pigmentation de ses joues. Ève se mordilla les lèvres lentement, et entreprit de s’avancer un petit peu. Ses doigts gantés se serraient, et elle les croisa sur son corps, n’osant pas regarder sa sœur, trop gênée.

« Je... Je... Euh... Hum… »

Les deux sœurs semblaient aussi troublées l’une que l’autre. Ève se mordilla à nouveau les lèvres, joignant ses mains dans son dos en se tortillant, et finit par parler, tout en fixant ses pieds.

« Tu... Tu sais, je... Je ne voulais pas te... Te surprendre en... En pleine... Enfin... Enfin, tu comprends... Je... »

Elle frottait le sol avec le bout de son pied.

« Je... Je voulais m’excuser... De t’avoir surprise ainsi, ce n’était pas... Ce n’était pas correct... »

Elle se rapprocha un petit peu, la tête toujours baissée, et finit par parler, en fermant les yeux :

« C’est que... Je sais que je ne devrais pas ressentir ça, mais... Enfin... Tu... Euh... Je te trouve... »

Elle n’osa pas le dire. Elle la trouvait belle, mais elle n’osait pas le dire, tant ça la gênait.

La brune voyait très bien que sa sœur aimerait être n'importe où ailleurs plutôt qu'ici, mais Ririna savait aussi que, si il n'y avait pas de discutions sérieuses entre elles, leur relation allait se détériorer au fil du temps, à force de s'éviter l'une l'autre. Avec beaucoup de difficultés, Eve fini par lui dire ce qui la tracassait. Et a vrais dire, ce n'était guère étonnant, venant d'une jeune adolescente ignare en matière de sexualité. Eve ne s'était même sans doute jamais masturbée, et devait donc complètement ignorer ce que l'on pouvait ressentir comme sensation.

- C’est que... Je sais que je ne devrais pas ressentir ça, mais... Enfin... Tu... Euh... Je te trouve...

Comme Eve fixait le sol depuis qu'elle parlait, elle n'avait sans doute pas vue Ririna approcher d'elle, qui la pris dans ses bras pour l'étreindre, mais toujours avec la serviette autour d'elle.

- Je comprend... Tu es en pleine puberté après tout, c'est normal de ne pas très bien savoir comment réagir, lors de ses premières... euh... envies sexuelles...

Ce devait être ça. Eve ressentait du désir envers elle mais en était très gênées, devant voir là de l'inceste, quelque chose de tabou, lorsqu'on est correctement élevée. Et comme elle ne savait pas comment évacuer ce désir, sa petite sœur était tout simplement perdue.

- Je... Normalement, c'est quelque chose que l'on découvre seule, avec des amies ou dans des livres très spécialisés, mais... enfin... Si c'est ce que tu désir, je peux aussi te... guider ? Pour ta... hum... première fois ?

Ce fut donc particulièrement gênée que Ririna ôta sa serviette, révélant son corps nu et désormais sec, au regard de sa sœur, croisant les mains dans son dos. Mais suite à quelques minutes d'hésitations qui lui parurent interminables, la brune repris la parole.

- Tu sais, cette situation est très embarrassante pour moi... Surtout si tu ne fais rien... Tu pourrais au moins commencer par... hum... te déshabiller ?

Son cœur battait à fond la chamade. Personne ne lui avait jamais expliqué ce qu’elle était censée ressentir face à une telle situation. Elle était nerveuse, ne se contrôlait plus, et peinait à réfléchir. Mère ne lui en avait jamais parlé, et elle n’avait jamais été troublée à ce point ! Pour être honnête, la seule fois où elle avait ressenti un tel trouble, ce fut justement en voyant Ririna ainsi : ses lourds seins, les gémissements qu’elle poussait... Initialement, Ève s’était dit qu’elle avait mal, et c’était pour ça qu’elle avait porté un bref regard, en croyant, à tort, que Ririna s’était blessée. Quand elle l’avait vu, elle avait senti comme une sorte de douche électrique s’emparer de son corps, l’immobilisant. Sa respiration était lourde, ses jambes tremblaient, et il y avait cette espèce de démangeaison entre ses cuisses. Ève s’était sentie mal, avec une envie de se caresser, de soulager cette tension qu’elle ressentait entre ses cuisses. C’était la première fois qu’elle avait vu de l’urine n’être pas jaune, avant de comprendre que ce qu’elle tenait entre ses doigts tremblants n’était pas de l’urine. Ce n’était pas l’odeur de l’urine, ni l’apparence, ni cette sensation poisseuse et acide. Les petites recherches d’Ève sur le désir sexuel ne l’avaient pas beaucoup aidé à comprendre, mais elle avait au moins pu mettre un nom sur cette sécrétion : la cyprine. Elle avait ainsi appris que la cyprine était un liquide corporel issu, soit de glandes sécrétoires situées dans le col de l’utérus, soit d’autres glandes, qu’on appelait les glandes de Bartholin, permettant de lubrifier le vagin. D’un point de vue scientifique, elle savait donc tout sur la cyprine, et elle savait que la cyprine était sécrétée en état d’excitation sexuelle.

Cependant, ça ne permettait pas de diminuer son trouble. Ève était frustrée, car elle ne comprenait pas. Oui, elle ne comprenait pas pourquoi elle bafouillait autant, pourquoi cette sécrétion la perturbait tant, ou lui donner l’impression que son vagin était en train de brûler. Elle ne comprenait pas, et Ririna se retrouva alors devant elle, la serviette en moins. Les yeux d’Ève s’écarquillèrent en louchant sur ses gros seins, sur cette belle peau douce et belle. Ririna semblait aussi troublée qu’elle, mais Ève était comme figée sur place, transformée en plante.

*Ohlàlà, rien ne va plus ! C’est... C’est si beau !!*

Le hic venait du fait qu’elle n’arrivait pas à s’expliquer en quoi cette poitrine était si belle. Quand elle observait ses seins, elle ne ressentait aucune beauté particulière. Or, quand elle regardait ceux de Ririna, Ève sentait des choses remuer en elle, similaires à ce qu’elle pouvait ressentir le soir, quand son esprit rebelle se remettait à penser à ce genre de choses, et qu’elle se mettait à se tortiller et à se caresser en gémissant le nom de Ririna.. Ainsi que celui de sa belle mère.

« - Je... Normalement, c'est quelque chose que l'on découvre seule, avec des amies ou dans des livres très spécialisés, mais... enfin... Si c'est ce que tu désires, je peux aussi te... guider ? Pour ta... hum... première fois ? »

Ève cligna des yeux. Sa « première fois » ? Mais qu’est-ce que ça voulait dire ?! Sa première fois de quoi ? Ève clignait des yeux, étonnée, tandis que Ririna semblait toujours aussi troublée, incapable de s’exprimer clairement. Ririna croisa les mains dans son dos, et poursuivit, l’invitant à se déshabiller. Sans qu’elle ne parvienne à se l’expliquer, les vêtements d’Ève la collaient soudain un peu trop. Elle baissa encore les yeux, et secoua la tête de droite à gauche.

« Je... C’est que tu... Tu ne comprends pas, Ririna... Je... J’ai tellement honte... »

Elle joignit ses deux mains devant elle, à hauteur de son sexe, tête basse, épaules abaissées. Elle soupira longuement, puis releva la tête, croisant le regard de Ririna.

« Quand... Quand je t’ai entendu... J’a... J’avais peur qu’il... Qu’il te soit arrivé du mal, alors... Je... Je ne voulais pas te surprendre, simplement voir si... Si tu allais bien... Et puis, quand je t’ai vu... »

Généralement, Ève parlait sans difficulté, et pouvait tenir de longs discours sans problème. Elle se sentait complètement désorientée, et se mordilla les lèvres, avant de poursuivre.

« Le soir, je... Je pense à toi en... En... »

Les mots peinaient à venir, son cœur s’emballait, tourbillonnant dans sa poitrine, comme s’il était sur le point d’exploser. Fermant les yeux, Ève poursuivit. D’une manière ou d’une autre, il fallait qu’elle le dise, il fallait que ça sorte.

« Je... J’utilise mes... Mes doigts pour... »

Elle secoua alors la tête.

« J’peux pas le dire, c’est répugnant ! »

Nerveuse, Ève se retourna alors, tremblant comme une feuille.

Elle avait beau fermé les yeux, la vue des généreux seins de Ririna continuait à la hanter. Dans un soupir de lassitude, elle finit ainsi par lâcher :

« J’comprends pas ce qui m’arrive... »

Ririna pu constater à quel point sa sœur était troublée, car celle-ci bégayait, chose qui n'était encore jamais arrivée. Mais contrairement à ce que Ève pensait, Ririna avait très bien compris ce qui lui arrivait. C'était juste qu'elle n'arrivait pas, elle aussi, à l'exprimer clairement. Comment diable prendre ce genre de chose à la légère, lorsqu'on se rend compte que sa petite sœur se sent irrémédiablement attirée physiquement par soi, plutôt qu'une autre personne ? Car oui, c'était exactement le problème, Ève avait elle même avouée que le soir, elle se touchait en pensant à sa grande sœur. Quant à savoir si cette attirance était purement physique ou également sentimentale, c'était une autre histoire. Néanmoins, Ririna ignorait comment elle réagirait si sa sœur lui annonçait qu'elle était amoureuse d'elle.

- J’comprends pas ce qui m’arrive...

Voyant qu’Ève était sur le point de fondre en larmes, Ririna la pris dans ses bras pour la câliner et, surtout, la rassurer. Peu importe sur le moment que ses lourds seins soient plaqués contre elle.

- Chuuuuut... Je crois comprendre à présent... Ce que tu découvre... ce n'est pas seulement la découverte de ton corps, des besoins qu'il réclame... Je crois que... Ce que tu ressent, c'est... de l’attirance sexuelle... envers moi... C'est embarrassant, mais je crois que, d'une manière ou d'une autre, tu veux... me faire l'amour...

La grande sœur continua de câliner et réconforter sa cadette un long moment, pour la calmer et la détendre, avant de reprendre.

- Maman dit toujours que le sexe est un acte naturel nécessaire à la reproduction et la vie, mais que le désir sexuel lui, est souvent un désir irrationnel et parfois illogique, qui aboutit en fantasmes. Je pense que ton fantasme, c'est de me faire l'amour, tout simplement...

Ririna s'écarta légèrement d'Eve et la regarda dans les yeux, avec un regard doux et rassurant.

- A l'origine, faire l'amour entre membre d'une même famille est un acte incestueux... néanmoins, c'est un acte assez courant entre sœurs Tekhanes ou Novaquiennes, si l'on en crois les statistiques.

Ririna savait aussi qu'inclure des chiffres dans cette conversation pourrait également rassurer un génie comme sa cadette, lui montrer que ce qu'elle ressentait pouvait être normal, en comparaison du reste de la population de Novac ou de Tkkhos. Doucement, tendrement, Ririna approcha ses lèvres de celles de sa sœur, sa voix devenant murmure.

- Comme je l'ai dis, je peux te guider si tu le souhaite, et te faire découvrir le plaisir sexuel. Je te promet d'être très douce pour tes débuts...

Et elle fini par poser ses lèvres sur les siennes, commençant avec douceur, lui caressant la nuque et le bas du dos. A Eve de la repousser ou de se laisser faire, voir allez plus loin...

« Chuuuuut... Je crois comprendre à présent... Ce que tu découvre... ce n'est pas seulement la découverte de ton corps, des besoins qu'il réclame... Je crois que... Ce que tu ressent, c'est... de l’attirance sexuelle... envers moi... C'est embarrassant, mais je crois que, d'une manière ou d'une autre, tu veux... me faire l'amour... »

La belle petite Ève se retrouva entre les bras confortables de Ririna, et l’écouta, silencieusement, sans rien dire. De l’attirance sexuelle ? De l’amour ? Il était évident qu’Ève aimait sa sœur, puisque c’était sa sœur ! Elle l’aimait autant qu’elle aimait sa mère, mais elle se doutait que l’attirance sexuelle, soit, en somme, l’amour sexuel, était différent de l’amour qu’elle ressentait habituellement, et qu’elle décida d’appeler amour familial. Cette seconde forme d’amour était très troublante, elle perturbait la concentration d’Ève, et elle était d’autant plus perturbée qu’elle n’arrivait pas rationnellement à se l’expliquer. C’était sans doute ici le paradoxe des personnes intelligentes. Le sexe n’avait rien d’intelligent, il en était même l’antithèse parfaite. L’Ordre Immaculé le proscrivait uniquement comme moyen de reproduction, et non comme une fin en soi, car c’était une manière avilissante de trouver du bonheur, de nier les vertus de l’esprit, et de se comporter en un animal. Force était d’admettre que la plupart des délinquants sexuels et des violeurs n’étaient pas des lumières, et que, généralement, les chauds lapins n’étaient pas d’une très grande intelligence non plus. Un curieux paradoxe, mais, quand on se posait des questions, et qu’on ne pouvait envisager les choses qu’à travers les lentilles de la science et de la réflexion, comprendre une chose aussi intuitive que le sexe était difficile, car il fallait s’éloigner de schémas comportementaux et de réactions intellectuelles acquises. Il fallait, en somme, débrancher son cerveau, et c’était pour Ève très difficile. Plus que le sentiment d’interdit en ayant envie de coucher avec sa sœur, c’était surtout ce mécanisme qui la faisait paniquer. C’était comme s’il y avait un faux-raccord dans la mécanique bien huilée de son cerveau, quelque chose qu’on ne lui avait pas expliqué, et qu’elle ne comprenait pas. Oui, elle était troublée, perturbée, et se sentir dans les bras de Ririna, sentir cette peau chaude, ses seins qui s’écrasaient contre elle... Ève en ressentait une troublante sensation de chaleur qui remontait entre les cuisses.

Ses mains se posèrent sur les hanches de Ririna, et elle ne dit rien. Son cerveau était troublé, mais elle ne pouvait pas nier tout le bien qu’elle ressentait... Un bien qui s’accompagnait d’une certaine forme de démangeaison au niveau des cuisses, comme si elle avait une infection... Une envie d’uriner, sans pour autant avoir envie d’uriner. C’était désagréable... Très désagréable, même, et elle nota que c’était proportionnel avec le désir qu’elle ressentait, et qui était graduellement en train de monter. Non, c’était vraiment troublant, et son nez frottait contre la peau nue et chaude de sa grande sœur.

« Maman dit toujours que le sexe est un acte naturel nécessaire à la reproduction et la vie, mais que le désir sexuel lui, est souvent un désir irrationnel et parfois illogique, qui aboutit en fantasmes. Je pense que ton fantasme, c'est de me faire l'amour, tout simplement... »

Ève cligna lentement des yeux. Ça, elle le comprenait. Ève avait suivi des cours d’éducation sexuelle, mais ils avaient été très scientifiques, Milwën ayant estimé que sa jeune fille était justement encore trop jeune pour parler plus en détail de ce genre de choses. Ève savait ainsi que le sexe servait à avoir des bébés, que c’était un système de reproduction nécessaire, mais que les Tekhanes avaient su le maîtriser. Initialement, il fallait un couple de sexe différent, mais, grâce à la technologie, les Tekhanes avaient réussi à se reproduire avec des couples de même sexe. La Baronne n’était pas aussi hostile aux hommes que la plupart des Tekhanes, mais elle avait expliqué à Ève que les mâles étaient mal perçus, car ils n’avaient plus d’utilité au sein de la société, maintenant que les femmes pouvaient se reproduire entre elles. Milwën lui avait cependant expliqué, mais sans trop rentrer dans les détails, que, pour elle, il y avait encore une utilité sociale au sexe masculin. Cependant, Milwën partageait aussi les théories sur la création d’un sexe unique, qui mettrait fin à l’une des plus grandes inégalités de la nature, et permettrait à l’espèce humaine de s’unifier davantage.

Alors, Ève avait donc envie de faire l’amour à sa sœur ? La réalité semblait concorder avec cette version, ce qu’elle analysa rapidement. Il était plus probable qu’elle voulait coucher avec Ririna, car c’était sa grande sœur, celle qui avait toujours veillé sur elle, la protégeant, la câlinant quand elle faisait des cauchemars quand Maman n’était pas là. Ève avait déjà dormi avec Ririna, et voyait inconsciemment en elle une sorte de modèle, d’exemple. Pour elle, il n’y avait rien de mieux qu’elle pour la guider, lui apprendre le sexe. Et puis, elle était belle. Ève l’avait toujours pensé, mais, maintenant, elle commençait réellement à comprendre le sens de ce mot.

Quand Ririna se rapprocha d’elle, après leur étreinte, Ève sentit son cœur s’emballer, et entrouvrit les lèvres.

« Comme je l'ai dis, je peux te guider si tu le souhaites, et te faire découvrir le plaisir sexuel. Je te promet d'être très douce pour tes débuts... »

Ce fut ensuite l’heure du baiser, un tendre baiser, électrique, délicieux, qui acheva de détruire les doutes d’Ève. Elle ferma les yeux, sentant son cœur sur le bord des lèvres, ses tétons se mettant à se tendre, ses mains caressant les hanches de Ririna, se cramponnant à sa belle peau. Il n’y avait, fondamentalement, rien d’étonnant là-dedans. Ève n’avait jamais été à l’école, ayant suivi, à domicile, des programmes d’instruction renforcée, et elle n’avait jamais vraiment eu le besoin d’aller vers les ordres. Ririna était son seul référent, le seul être vers lequel tourner ses fantasmes. Pour Ève, il était logique qu’elle se tourne vers elle. Sentir les mains de Ririna sur son dos, voilà un autre sentiment qui la fit frissonner.

Ève pencha lentement sa tête en se hissant sur la pointe des pieds, et embrassa tendrement Ririna dans le cou, mordillant sa peau, ses mains descendant lentement vers le bas de son dos, caressant sa chute de reins.

« Je veux percer ce trouble, Ririna... Et je pense que je ne le percerais qu’en suivant ton expertise, alors... Fais-moi l’amour, Ririna... Je m’offre à toi... »

En terminant de dire cela, Ève retourna embrasser sa sœur.