Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Oraison du soir [Jack Taylor]

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Kåre

E.S.P.er

Oraison du soir [Jack Taylor]

mercredi 25 décembre 2013, 23:27:42

Les jours comme ceux-là étaient rares. Des jours, où, en toute impunité, Kåre avait le loisir de sécher les cours. Un thermomètre sous l'eau chaude, un classique du cancre du secondaire. Prétextant un mal de ventre, et usant de ces quelques artifices, il était parvenu à convaincre sa belle-mère d'une maladie passagère. Celle-ci avait de toute façon abandonné l'idée de le faire réussir à l'école depuis un certain temps. Tout juste le réprimandait-elle lorsqu'elle apprenait qu'il arrivait en retard aux cours. Son père, qui était absent, était encore plus laxiste, et s'il était influencé par sa compagne, il ne s'impliquait pratiquement pas dans l'éducation de son fils. Aussi personne n'avait été vérifier la réalité de son mal ; comme sa mère de substitution le connaissait, puisqu'il ne sortait pas de sa chambre, c'est qu'il devait être réellement souffrant.

C'était la deuxième journée que l'adolescent était victime d'une température imaginaire, et donc la deuxième journée qu'il s'évitait toutes ces fastidieuses heures d'enseignement. En effet, cela ne lui ressemblait pas : en temps normal, il se serait si vite ennuyé qu'il aurait encore préféré se rendre au lycée. Mais le jeune garçon était tombé le week-end même sur un jeu vidéo particulièrement addictif, et il n'avait pu se résoudre à en décrocher. Il mettait en scène le développement et la gestion d'un commerce d'esclaves. Malgré le manque manifeste de sujets masculins, il avait ainsi joué presque toute la journée, si bien qu'il s'était presque senti réellement pris de quelques fièvres.

Après tant d'heures passées devant un écran, c'était un fait, Kåre avait un peu les yeux rouges. Même son tempérament passionné devait admettre qu'il lui fallait un temps de pause. Ayant un peu chaud, il se résolu à prendre une douche. C'était du reste bienvenue, car n'en ayant pas pris depuis environ 72H, il commençait à exhaler une odeur mâle, qui, si elle était assez délicate pour une effluve adolescente, n'en était pas moins caractéristique de la sueur. Il abandonna donc sa chambre pour la première fois depuis deux jours, et se dirigea vers l'une des deux salles de bain. Jetant ses habits dans la baignoire vide, il ouvrit le robinet de la douche. L'eau commença à couler, mais, l'évaluant avec sa main, il la trouva un peu froide, et attendit.

Enfin, après quelques secondes à patienter, le suédois se décida à passer sous la faisceau aquatique. Le jet commença à attaquer sa chevelure blonde, la faisant légèrement friser d'abord, puis l’aplatissant sur son visage. Celle-ci était assez épaisse, et les premières gouttes ne tombèrent qu'assez tard sur ses épaules. C'est au moment où elles commençaient à rouler sur son dos que la sonnette de la maison choisit pour retentir.

« Fan... » pesta-t-il en coupant l'eau.

Sa belle-mère était au jardin, où le dispositif sonore de l'entrée ne portait pas, et il ne pouvait compter sur sa sœur, qui devait de toute façon dormir à cette heure. La maison était vraiment vaste. C'était une large habitation, rez-de-chaussé et étage, disposée en U, qu'on aurait presque pu qualifier de villa : après tout, ils disposaient d'une piscine couverte, et surtout d'un parc d'un demi-hectare. L'adolescent attrapa un peignoir blanc, qu'il enfila, et qu'il noua autour de sa taille par une simple ceinture assortie. Pieds nus, il se précipita vers le vestibule. L'antichambre était un lieu assez simple, comportant une armoire d'excellente facture (et pas du tout en kit), et des vitres qui donnaient sur un salon proche.

Qui ça peut être ? se demanda légitimement Kåre. Il était trop tôt pour que son père rentre, et sa belle-mère, même si elle avait oublié les clés, pouvait toujours passer par une des entrées arrières, toujours ouvertes pendant la journée. C'était probablement un publicitaire, ou un commis d'une organisation religieuse ou politique. Si tel était le cas, alors le congédier ne devrait pas prendre trop de temps, et il pourrait terminer sa toilette encore très incomplète. Le garçon tourna le verrou, tira la porte, et dégagea son visage de ses cheveux trempés.

« Hej ! » salua-t-il.

Son ton avait été un peu informel. Sans doute l'adolescent n'aurait pas été aussi familier s'il avait su quelle était la personne qui l'attendait sur le pas.
« Modifié: jeudi 26 décembre 2013, 21:01:16 par Kåre »

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 1 jeudi 26 décembre 2013, 16:14:27

Cela faisait quelques mois que Jack était arrivé au Japon, et à l'exception de quelques coups de téléphones insignifiants s'agissant de son intégration sociale, sa hiérarchie semblait se désintéresser complètement de lui. Néanmoins, il n'y avait là rien de surprenant, Jack étant un excellent agent dormant, essentiellement utilisé pour des opérations à moyen ou long terme. En l'espèce, Jack Taylor n'avait pas encore la moindre idée de ce en quoi consistait sa nouvelle mission. Aussi passait-il le plus clair de son temps au lycée, à faire cours, ou bien à abuser de ses jeunes élèves dans une indifférence générale absolument sidérante ; le vice semblait être une caractéristiques à part entière du lycée Mishima. Néanmoins, si tout le monde le savait, on évitait d'un commun accord d'en parler, afin que les frasques des uns et des autres ne s'ébruitent pas en dehors du campus : ce qui se passait à Mishima restait à Mishima, et les pauvres parents étaient loin de se douter de l'éducation sexuelle que recevaient leurs enfants. Ce jour là, Jack avait terminé de corriger ses copies en début d'après-midi et ne donnait pas de cours de la journée ; aussi lorsque Monsieur Tanaka, un vieux professeur de mathématiques dégarni lui avait demandé de lui rendre un service, il avait accepté immédiatement.

« Kåre Johansson », répéta-il tout haut, en poussant le portillon en bois qui lui faisait face, avant d'emprunter le petit chemin de pierre qui menait au pavillon cossu du jeune suédois. Jack ne le connaissait que de nom ; en effet si le jeune homme était inscrit à son cours de français, il ne s'y était pas rendu une seule fois en deux mois, et l'agent Taylor l'avait simplement rayé de la liste de ses élèves. Néanmoins, Tanaka l'avait informé que le jeune homme était toujours régulièrement inscrit au lycée, malgré son absentéisme et ses résultats médiocres. En effet, ses parents payaient de trop coquettes sommes pour que le lycée se permettent de renvoyer leur progéniture. Néanmoins, la belle-mère du jeune homme semblait avoir eu une brusque prise de conscience, puisqu'elle avait téléphoné au secrétariat le matin-même, demandant s'il était possible que l'un des camarades de Kåre lui apporte ses devoirs à faire pour la semaine suivante, celui-ci étant souffrant. Devant l'absence de volontaire, Tanaka avait fait appel à Jack, qu'on savait serviable, et à l'aise avec les adolescents. C'est ainsi que l'agent Taylor avait attrapé veste et mallette en cuir, pour se rendre à l'autre bout de la ville.

Jack eût un sifflement appréciateur ; Tanaka ne lui avait pas menti, les parents de Kåre étaient plus qu'aisés, pour se permettre d'acheter une maison aussi imposante. L'agent rajusta le col de sa chemise, ainsi que sa cravate, et vérifia d'un œil exercé, le bout de ses souliers vernis, avant de presser la pulpe de son index sur le bouton de la sonnette. Ce fut d'abord le silence qui lui répondit, puis le bruit d'une légère cavalcade, et enfin le glissement d'un verrou qu'on tirait. Lorsque la porte s'ouvrit sur un charmant blondinet tout trempé, Jack se permis un sourire de circonstances à son salut. Il ne connaissait pas un mot de suédois, mais se doutait qu'il devait s'agir de quelque mot de bienvenue. Uniquement vêtu d'un élégant peignoir qui laissait apercevoir son torse glabre, il semblait ignorer le pouvoir de séduction indubitable dont il disposait... Ou peut-être au contraire, en jouait-il habilement.

« Bonjour, j'imagine que tu dois être Kåre ? Je m'appelle Jack Taylor, et je suis professeur au lycée Mishima. Ta belle-mère nous a appelé ce matin pour que tes devoirs te soient rapportés. Comme j'habite à proximité, j'ai proposé de m'en charger. »

Sur ces mots, l'homme lui tendit la main, à l'européenne ; il savait que les japonais avaient de nombreuses réticences s'agissant des contacts physiques et se serraient rarement la main. Mais en américain débonnaire, l'agent Taylor avait du mal à perdre cette habitude. Qui plus est,  Kåre était Suédois, pas japonais.

« Si possible j'aimerais discuter un peu avec l'un de tes parents, ou les deux. Est-ce qu'ils sont là ? »

En règle générale, Jack s'attachait à connaître le mieux possible chacun de ses élèves, afin d'identifier leurs éventuelles difficultés. En l’occurrence, il escomptait bien faire venir  Kåre à son cours de français, quitte à secouer un peu ses bourgeois de parents. Qui plus est, l'adolescent était plutôt agréable à regarder ; se contenter de lui filer la liasse de polycopiés qu'il avait emporté avec lui, aurait été un véritable gâchis.

« Puis-je rentrer ? », acheva-il, en désignant le vestibule du doigt.

Kåre

E.S.P.er

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 2 jeudi 26 décembre 2013, 22:15:33

À part peut-être la venue de monsieur Tanaka en particulier, il y avait peu d'individus que Kåre avaient moins envie de voir qu'un professeur en général. Pour sûr, il ne s'était pas attendu à ce que l'inquisition viennent le chercher jusque chez-lui. Il n'y a plus aucun endroit sûr, ils me pourchassent, songea-t-il, avec un certain énervement. L'adolescent ne retint pas une légère grimace contrariée, qui déforma un instant son visage, sans être heureusement trop éloquente.

« Ah... c'est... sympa de vous déplacer... pour moi... Enfin, j'aurais pu aller les chercher moi-même ! Enfin, euh... merci. » bégaya-t-il, un peu pris au dépourvu.

Machinalement, il saisit la large main qu'on lui tendait, et la serra, la sienne, beaucoup plus fine, disparaissant alors presque complètement. Il avait beau trouver cette intrusion malvenue et presque odieuse, il n'en était pas moins d'une politesse à peu près naturelle. Cela faisait, du reste, longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de saluer ainsi. Ce n'était certes pas une habitude qu'entretenaient beaucoup les japonais... Mais le garçon n'avait pas vraiment besoin de cet indice pour se rendre compte que l'enseignant qui se tenait là n'était pas plus d'origine nippone que lui. Pour cette raison, il savait bien de qui il s'agissait. C'était un professeur de français ; son, professeur de français, en réalité. Il ne se souvenait pas avoir jamais pris un seul cours de cette matière... Dans cette langue, peut-être savait-il seulement dire « amour » et quelques mots de cet ordre là.

Seules deux réactions l'auraient vraiment satisfait : refermer la porte sans somation, ou prendre ses jambes à son cou. Hélas, aucun de ses choix ne s'offraient à lui. Sa mère serait furieuse si elle l'apprenait, et il ne tenait pas vraiment à avoir encore plus de problèmes avec le lycée. Ça n'était après tout qu'un mauvais moment à passer... Avec un peu de chance, il va se contenter de me filer une liasse de polycopiés et de se tirer. La demande suivante du professeur le fit vite déchanter, et il réalisa qu'il n'allait sans doute pas s'en tirer aussi facilement.

« Non, ils sont pas là. Mais, ouais, ben, entrez si vous voulez. »

C'était la dure résolution qu'il avait du prendre. Toutefois, il était hors de question qu'il mette en contact un membre de l'équipe pédagogique et sa belle-mère. Elle allait faire des histoires, d'autant plus s'il lui apprenait que son fils séchait plus de cours encore que ce qu'on lui rapportait... Ce n'était même pas un vrai mensonge. Il n'y avait qu'à considérer qu'il n'avait que deux parents : un père au travail, et une mère décédée, et ce serait très honnête. Kåre espérait simplement que celle-ci ne rentrerait pas du jardin avant que Taylor soit reparti. Il écarta la porte et invita à contre-cœur l'intrus à pénétrer chez-lui.

« J'allais prendre une douche... mais je ferais ça plus tard. Est-ce que vous voulez un thé, ou un café ? »

D'un pas un peu traînant, et laissant derrière lui, sur le parquet impeccable, de petites flaques d'eau, l'adolescent orienta le professeur vers ce qui faisait office de salle à manger : il fallut pour cela traverser le vestibule et le salon, une grande pièce avec des fauteuils en cuir noir, un écran plasma énorme et des enceintes trop sûrement coûteuses. C'était une salle disposée à l'américaine, où l'on pouvait également retrouver une télé murale, en face d'une sorte de bar flanqué d'une machine à expresso et de plusieurs tabourets. Il y avait aussi une table ellipsoïde design, dans l'autre coin, où il arrivait à la famille de manger. Des tableaux d'art non-figuratif (principalement des tâches colorées sur des fonds blanc) ornaient des murs tout aussi immaculés. L'ambiance, malgré une partie du mobilier et du sol en bois brun, était moderne, paisible, un peu vide, un peu particulière ; dans un style centre de relaxation, voire station thermale, ce qui était raccord avec la tenue du garçon. Cela faisait cependant longtemps que Kåre, lui, s'y était habitué, et ne remarquait plus rien.

« Vous habitez dans le coin, alors, monsieur Taylor ? » interrogea-t-il, légèrement inquiet.

C'était probablement la pire chose qui pouvait arriver au suédois : avoir un enseignant en tant que voisin. Il n'imaginait pas tous les ennuis qu'une telle proximité pourrait lui coûter. Il ne se sentait déjà pas très à l'aise, à discuter chez-lui, en peignoir, avec un individu, en costume, qui n'aurait jamais du s'échapper du lycée. Il dévisagea un instant son aîné, tentant de dédramatiser la situation. Il lui paraissait un peu moins déplaisant que la moyenne, sans doute à la fois parce qu'il était plutôt jeune, et de type européen. Les vieux japonais, eux, étaient pour lui tous interchangeables, et cela ne faisait que renforcer les qualités esthétiques qu'il trouvait chez les non-asiatiques. Du reste, son don lui transmettait quelques effluves agréables de ce qui ressemblait à de la sympathie, ou du moins de l'attention. Évidemment, cela mettait l'adolescent lui-même dans de meilleures dispositions.

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 3 dimanche 29 décembre 2013, 17:09:59

Jack sourit ; le blondinet avait l'air plutôt étonné par sa démarche ; après tout il était effectivement assez rare au Japon qu'un professeur pénètre l'intimité d'un élève, alors que dans les pays européens, le personnel enseignant avait une tendance parfois excessive à intervenir au cœur de la sphère familiale des élèves. Entre ces deux extrêmes, le professeur sous couverture jugeait important de se préoccuper un minimum de la situations de ses petits protégés.

« Je voulais être sûr que tu les aies », ajouta-il, en serrant chaleureusement la main du jeune homme. Elle était fraîche et fine, presque autant que celle d'une jeune fille, et un léger frisson lui remonta le long de l'épine dorsale.

La réactions suivante de Kâre était inévitable ; tout lycéen normalement constitué se décomposait lorsqu'un professeur souhaitait parler à ses parents, et c'est avec un amusement mêlé d'une petite satisfaction malsaine que l'agent Taylor observait la mine désappointée de l'adolescent. Néanmoins, malgré l'absence prétendue de ses parents, le jeune homme s’effaça poliment pour le laisser entrer. Sûrement mourrait-il d'envie de lui claquer la porte au nez, mais il se retranchait habilement derrière sa politesse. Alors qu'il découvrait l'antichambre, l'homme ne put s'empêcher d'esquisser une moue appréciatrice ; non seulement les parents de Kâre était riches, mais en outre, ils avaient du goût. L'intérieur de la villa était aménagé avec une classe et une sobriété de nouveaux riches.

« Ce sera un café, s'il te plaît », termina-il, en français. Après tout, il était important pour préserver sa couverture de feindre certains irréductibles tics de langages.

Alors qu'il lui emboîtait le pas, Jack ne put s'empêcher d'imaginer le corps nu du blondinet se mouvoir sous son peignoir en soie, ses fesses lisses frotter contre la légère couche de tissu. Il ne l'avait pas remarqué immédiatement, mais Kâre avait effectivement les cheveux trempés, raison pour laquelle il avait mis de longues secondes à venir lui ouvrir la porte. Cette douche, Jack avait bien envie de la poursuivre avec lui, et de badigeonner son corps imberbe de savon, jusque dans les moindres recoins. Sentant le sang affluer vers sa verge, l'agent Taylor ferma brièvement les yeux et régula sa respiration ; une telle chose ne pouvait, et ne devait pas arriver ; il était uniquement là pour faire le point sur la situation scolaire de Kâre, et comptait bien s'y tenir. Ce fut finalement ce dernier qui rompit un silence qui devenait gênant, le questionnant sur son lieu de résidence, avec une pointe d’inquiétude palpable dans la voix. Au fond, l'adolescent se demandait probablement s'il risquait de voir régulièrement débarquer son professeur chez lui. Jack choisit de le rassurer.

« Non, j'habite un peu à l'écart de la ville, avec ma femme, mais je dois traverser ton quartier avant de prendre la ceinture périphérique »

C'était faux, naturellement, Jack Taylor habitait seul, dans un appartement du centre-ville, et n'était pas marié à une japonaise comme il le prétendait. Mais un trentenaire marié, résidant en province, attirait tout de suite moins les soupçons qu'un célibataire endurci vivant seul dans vingt-mètres carrés, sans le moindre meuble.

« J'aime bien ton quartier, je le trouve apaisant », lança-t-il, pour faire la conversation, et mettre le jeune homme à l'aise.

Qui plus est, il ne feintait pas, cette fois là. Ce quartier résidentiel de périphérie était boisé et paisible, une bouffée d'oxygène à côté de l'agitation perpétuelle du centre-ville. Avisant un canapé qui lui parut confortable, l'homme frôla volontairement Kâre avant de le dépasser pour aller s'y installer. Le jeune homme sentait fort la transpiration, et ses effluves chatouillèrent les narines exercée de l'agent Taylor. Loin d'en être incommodé, il en huma le parfum avec avidité ; pour Jack, la sexualité devait être bestiale, voire un peu sale pour être excitante. Une fois assis, le trouble se lisait dans les yeux vairons du professeur, alors qu'il posait un regard fiévreux sur son élève, dont les cheveux d'or dégouttaient encore sur le plancher immaculé.

« Tu peux poursuivre ta douche si tu le souhaite, je peux t'attendre en buvant mon café ».

En effet, dans cette tenue, et avec une odeur aussi enivrante, Jack craignait de ne pas pouvoir refréner ses pulsions bien longtemps. Bisexuel assumé depuis ses plus tendres années, l'agent Taylor observait pourtant un comportement résolument viril, voire machiste au quotidien. Dominateur invétéré, il n'aimait rien tant que de rabaisser ses amantes par des mots obscènes alors qu'il les baisait. Pour autant, les jeunes hommes l'excitaient autant que les jeunes filles en fleurs et son obsession quasi-pathologique pour le sexe ne connaissait presque aucune barrière morale.


Kåre

E.S.P.er

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 4 lundi 30 décembre 2013, 04:58:37

Le soulagement de Kåre fut grand lorsque ses peurs furent dissipées, qu'il apprit que le professeur n'habitait en réalité pas aussi près de chez-lui qu'il l'avait d'abord craint. Rassuré sur la fréquence que pourraient prendre les visites de l'enseignant, il se prêta volontiers à la conversation.

« Ce quartier ? Apaisant ouais. C'est surtout des pavillons et des arbres. Il ne s'y passe jamais rien, il est assez ennuyeux en fait. Si je n'avais pas été malade, j'aurais été au lycée... »

Son don avait toujours eu besoin, à moins d'être surpris par une émotion particulièrement forte, d'un peu de temps pour être précis. Du moins avait-il toujours besoin de quelques secondes préliminaires pour analyser correctement les signaux électriques qui traversaient cette partie mutante de son cerveau. Ce ne fut que quelques secondes après que Taylor l'ait effleuré qu'il commença à ressentir les premiers signaux interprétables. L'air de rien, il se dirigea vers un placard en hauteur, et attrapa une tasse et une coupelle en porcelaine, et qui naturellement, venaient d'un service très cher. C'était une impression particulière, que l'adolescent n'avait que très rarement eu l'occasion de percevoir chez une personne étrangère. Il n'y était pas vraiment habitué, toutefois, il pouvait sans beaucoup de mal faire une analogie instinctive avec les émotions qu'il lui était déjà arrivé d'éprouver.

« Je veux pas vous retenir ! Je suis assez long. Je ferais ça plus tard... »

Son doigt trouva le chemin du bouton de la machine à café, qu'il pressa doucement. Les effluves psychiques qui arrivaient jusqu'à l'esprit de l'E.S.P.er lui paraissaient être l'apanage d'une certaine libido. Lui-même, agissant pour partie comme un miroir des sentiments qu'il recevait, se sentait un peu émoustillé. Certaines parties de son anatomie le picotaient légèrement d'une façon caractéristique, mais tant qu'elles ne se mêlaient pas avec son propre état émotionnel, il lui était relativement facile de faire le tri, et de ne pas se laisser emporter. Pourtant il a une femme ? Peut-être elle est un peu frigide. Le jet noir eut tôt fait de remplir la tasse de liquide chaud. Le processus terminé, il attrapa la coupelle, et se retourna vers le canapé où le professeur avait pris ses aises. Il fit quelques pas et lui tendit.

Connaître, même vaguement, les dispositions dans lesquelles se trouvaient ses interlocuteurs aidait considérablement pour maîtriser une situation sociale, même troublante. Il savait ainsi que l'enseignant avait à son égard quelques sensibilités d'ordre charnel, cependant, il n'était pas absolument sûr que ce ne soit pas un simple hasard. Il était incapable de lire dans les pensées, et peut-être l'homme laissait-il seulement les siennes divaguer. Quoiqu'il en fut, Kåre trouvait l'idée à la fois très intéressante et amusante. Si l'américain était capable de ressentir du désir pour lui, alors il pouvait sans mal en jouer. Il y voyait là un moyen cocasse de retourner le rapport de force... s'il pouvait en profiter pour saboter le sermon qu'allait sans doute lui faire le professeur, il n'allait pas s'en priver. Il va détester ça.

Le garçon vint s’asseoir à son tour aux côtés du professeur. Volontairement, il se plaça un peu trop proche de ce dernier, de telle sorte que leur jambe, respectivement droite et gauche, séparées par deux couches de tissus, entraient en contact l'une avec l'autre. Avec une candeur feinte, il ajouta :

« ...sauf si l'odeur vous gêne, évidemment... »

Ses iris verts vinrent capter le regard vairon de l'enseignant. Ils s'efforçaient de ne pas le lâcher, et quand ils ne pouvaient le saisir, ils s'attardaient sur son visage, maintenant une pression constante. Outre leur singulière dichotomie de couleur, que l'adolescent n'avait pas repérée dès le départ, il perçut dans les yeux de Taylor quelque-chose d'un peu agité. Était-ce de la confusion ? Kåre n'était pas très fin psychologue pour ce qui était des signes physiques, ayant tendance à se reposer sur son pouvoir, que lui nommait intuition. Si tel était le cas, alors c'était plutôt une bonne augure, augure qui annonçait que son charme avait un certain pouvoir de nuisance. Il ne fallait cependant pas laisser sa victime souffler.

Simulant une démangeaison, le suédois tira de façon un peu superflue son peignoir sur le col de son peignoir. Sa main vint soulager le chatouillement imaginaire, dévoilant sur son passage une portion de la peau blanche d'un de ses pectoraux un peu frêle, jusqu'au délicat relief rose et rond.

« Vous êtes professeur de français, c'est ça ? Je suis inscrit ? J'ai du rater pas mal de cours de math... » fit-il sur un ton égal. « Du coup, vous m'avez apporté ça ? »

Disant cela, il se pencha, l'air intéressé, vers la mallette de l'enseignant, du côté opposé à celui où il se trouvait et pénétrant donc assez sensiblement dans l'espace de l'homme. Des mèches dorées du garçon dégoulinait encore un petit filet d'eau, qui s'asséchait en tombant sur le pantalon noir de son aîné.

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 5 lundi 30 décembre 2013, 23:32:51

Ainsi donc, Kâre préférait être au lycée, plutôt que confortablement installé sous ses couvertures ? Au vu de ses résultats scolaires, on pouvait en douter, et Jack accueilli l'argument avec un demi sourire incrédule. Refusant sa proposition, le jeune homme s'était éloigné, afin de lui préparer obligeamment une tasse de café. Assez long ? Jack se souvenait de son adolescence. Lui-même avait passé de longues heures sous un jet brûlant, profitant de l'interlude pour se masturber langoureusement, ses mains enduites de savon faisant coulisser sa belle verge entre ses doigts crispés. En était-il ainsi du jeune suédois ? Il avait l'air si innocent que le professeur avait du mal y croire. L'homme inspira longuement par le nez, les yeux mi-clos. Dans son esprit embrumée, l'image de l'adolescent gracile se substituait à ses propres souvenirs et il imaginait aisément Kâre, courbé sous le flux aquatique, faire glisser une main agile sur sa cuisse, avant de venir glisser un doigt effilé entre ses fesses diaphanes. Emporté par ses fantasmes, il ne vit pas Kâre faire demi-tour et lorsque la cuisse de se dernier se colla à la sienne, il ne put s'empêcher de tressaillir.

« Pardon, l'odeur ? Non, non, pas du tout. J'ai fait beaucoup de sport au lycée et... Disons que je suis habitué à l'odeur de la sueur, nos vestiaire ne sentaient pas la rose, loin de là ! », répondit-il d'un ton badin.

Si le trouble de l'agent Taylor pouvait se lire dans son regard, sa voix n'en trahissait aucune trace ; après tout, Jack était un agent de la CIA, et savait mentir, feindre et imiter avec un brio sans pareil, même si réprimer son excitation sexuelle lui demandait des efforts de concentration absolument considérables. Kâre, pourtant ne semblait pas dupe de la supercherie ; l'adolescent soutenait son regard, le défiait presque. Cette hardiesse ajoutée à la proximité de leurs corps respectifs intriguait le professeur. A quoi est-ce que tu joues, petit ? Mais déjà l'adolescent se découvrait légèrement d'un geste désinvolte, offrant à son professeur une vision périphérique sur son torse glabre, et sur l'un de ses mamelons roses, gorgé de sang. Jack détourna le regard pour le reporter sur sa mallette de cuir marrons.

« En fait, je t'ai apporté l'ensemble de tes devoirs pour la semaine prochaine, y compris ceux que j'ai donné en français. Comme il s'agit pour l'instant d'une initiation, les exercice que je vous ai donné sont assez simple ; il s'agit de s'entraîner à haute voix à lire des phrases courtes et usuelles. »

Alors qu'il allait poser sa mallette sur ses genoux pour cacher son érection naissante, Kâre se pencha en avant pour en observer le contenu. Il est juste au dessus de ma queue, ne put-il s'empêcher de remarquer, feignant l'indifférence la plus complète alors qu'il extrayait une liasse de papier de son porte-document pour la poser sur la table basse. Néanmoins l'eau qui dégoulinait encore des cheveux de l'adolescente maculaient son pantalon, soulignant la masse rebondie que formait son sexe gorgé de sang, rendant son érection évidente. Espèce de petit vicieux... Cette fois-ci, le lycéen ne pouvait pas ne pas l'avoir fait exprès et le doute n'était plus permis : le blondinet se jouait de lui. Ma foi...

« Étant donné que tu te permets de sécher systématiquement tous mes cours depuis le début de l'année, je pense que je vais te faire travailler un petit peu avant de repartir », ajouta-il d'un ton sévère, en portant sa tasse à ses lèvres, jetant un regard en coin à son jeune élève.

L'homme reposa la tasse et sa soucoupe sur la table en verre, et s'éloigna de quelques centimètres, de façon à ce que leurs jambes ne soient plus en contact. Il avait bien envie d'arracher le peignoir de l'impudent et de refermer sa main sur son phallus, mais les circonstances y étaient trop peu favorables ; les parents du garnement pouvaient rentrer d'un moment à l'autre. Qui plus, il n'était pas certain que les préférences sexuelles du jeune homme se portaient vers les hommes ; peut-être le titillait-il par plaisir du jeu... Aussi l'agent Taylor décida de le piéger. Faisant mine de relire son propre polycopié en plissant les yeux, il se retourna vers le blondinet, un léger sourire aux lèvres.

« Comme tu n'es pas d'origine japonaise, je pense que tu dois avoir des dispositions plus prononcées pour les langues latines. Les asiatiques ont généralement de grosses difficultés avec certaines consonnes de l'alphabet français. Mais te concernant, je pense que ça devrait aller. Nous allons donc commencer par des phrases un petit peu plus compliquées que celles que j'ai proposées à tes camarades. »


C'était du pur baratin, naturellement ; il n'y avait aucune raison pour qu'un norvégien soit plus doué en français qu'un japonais, mais l'adolescent n'en savait probablement rien. L'homme lui tapota gentiment la cuisse, avant de reprendre.

« J'aimerais que tu répètes cette phrase après moi. Elle signifie : « j'aime nager dans l'océan, au milieu des courants marins » ».

Jack hésita. Ce qu'il s'apprêtait à faire était proche de la faute professionnelle. Mais après tout, Kâre l'avait bien cherché, et a priori, personne n'en saurait jamais rien, à part peut-être Kâre lui-même, lorsqu'il progresserait dans la discipline.

« J'aime votre grosse queue »,
commença-il en français d'un ton docte. « J'aimerais beaucoup la sucer », acheva-il, ses yeux vairons plantés dans les iris vertes de son interlocuteur. alors qu'il frissonnait à nouveau, grisé par la vulgarité de ses propres paroles. Dans son boxer, la situation devenait intenable. L'épaisse verge de l'américain tendait tant le tissu que la pression en était douloureuse, alors que quelques gouttes de semences s'échappaient de son méat pour maculer son sous-vêtement. Je vais pas tenir longtemps. Sans aucun doute, lorsque Kâre reprendrait naïvement ses paroles, son professeur se trouverait dans l'obligation d'aller se soulager aux toilettes, sous peine de commettre l'irréparable. Etait-il déjà trop tard ?

Kåre

E.S.P.er

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 6 mercredi 01 janvier 2014, 05:47:13

Jouer, cela avait toujours été dans la nature de Kåre ; dans sa petite enfance, bien sûr, il était déjà un enfant plutôt éveillé. Toute la liberté laissée par l'éducation suédoise lui avait permis de faire les quatre-cent coups. Mais là où en grandissant, les gens se trouvaient des loisirs plus sérieux, l'adolescent, lui, n'avait toujours aucun goût pour les travaux studieux. Il restait un gamin, et l'aspect ludique restait chez-lui omniprésent. S'amuser de l'émotion du professeur, aussi, l'enivra vite. Ce n'était pas du désir sexuel que lui-même ressentait directement, toutefois, il y avait bien une certaine forme d'excitation dans son attitude. La jubilation d'avoir trouvé une corde sensible, et de ne pas cesser de la solliciter, toujours plus fort. Pendant que l'enseignant lui parlait de choses dont il ne faisait pas grand-cas, il continuait ainsi à exploiter ce qu'il pensait être un moyen de freiner, voire de stopper, les réprimandes. Volontairement il croisa donc les jambes assez haut, tendant le tissu du bas du peignoir. Ainsi, remontant au-dessus de son genou, l'habit paraissait plus court, et on pouvait penser qu'avec un autre angle de vue, il aurait été aisé d'en voir beaucoup plus.

Il prit le recul de Taylor pour une victoire, mais analysant seulement quelques secondes après ses paroles, le garçon réalisa une partie de son erreur. L'américain ne s'engageait pas du tout sur la piste d'un repli rapide, voire précipité, en réaction au désir que l'adolescent susciterait. Fan, ça le rend méchant. L'énerver, le pousser à bout, oui, cela avait été le but depuis que Kåre avait commencé la manœuvre ! Toutefois, il avait espéré que cela déclencherait chez le professeur bien plus de gêne, comme cela avait semblé être le cas un peu plus tôt, que d'agressivité ou de hargne. Au lieu des résultats escomptés, il paraissait que l'attitude aguicheuse du suédois se contentait d'augmenter sa libido et sa vigueur à la fois. Un enseignant vigoureux, certainement que c'était une mauvaise chose pour un cancre n'aspirant qu'à le voir abandonner au plus vite.

« Vous êtes pas obligé... J'pense aussi que venir d'Europe me donne un avantage sur les autres, ça ne serait pas forcément très juste si en plus vous me donniez des cours particuliers. »

D'accord, il s'était souvenu que le jeune homme n'avait jamais mis un pied au moindre de ses cours. Mais il fallait aussi dire pour sa défense qu'ils étaient très mal placés, et que le coefficient était petit. Il hésita d'ailleurs à en faire la remarque ; n'étant pas sûr de leur pertinence, au-delà de la provocation qui lui était chère, il n'en trouva pas le courage. Il hésitait à changer complètement de tactique. Si s'exhiber ne donnait pas envie au professeur d'aller embêter un autre élève, et le voyait détendu au point d'oser encore toucher sa cuisse... alors peut-être se comporter en disciple réticent saperait ses espoirs. C'était malheureusement peu probable, ainsi qu'il se le dit. Si Taylor était là, chez un lycéen qu'il n'avait jamais vu en classe, c'était de toute façon qu'il s'attendait à rencontrer de la résistance. Que faire alors pour le désespérer ? Kåre ne voyait pas de solution, et espérait trouver un point faible sous peu. En attendant, il ne lui restait qu'à se soumettre aux attentes de l'enseignant. Il n'avait écouté la phrase que d'une oreille distraite et n'y reconnaissait aucun mot d'aucune langue, toutefois il avait une assez bonne mémoire auditive.

« Okay, alors, euh... ch'aime votrre grross'... et queue ch'aimerrais beaucoup la sucer, ça vous va ? »

L'accent suédois, en français, ressemblait pour les gens qui n'y regardaient pas trop, à celui allemand. Les R étaient roulés, les K puissants, et les J chuintaient d'une façon un peu burlesque. L'élocution paraissait toujours un peu pâteuse, et la voix, naturellement, passait presque une octave plus bas, tonalité qui même avec cette modulation, dans le cas de l'adolescent, restait relativement aiguë.

Celui-ci ne voyait pas bien où l'enseignant voulait en venir avec ses histoires de courants marins, peut-être avait-il raté quelque-chose... Néanmoins, il sentit aussitôt qu'il les prononçait que quelque-chose n'allait pas. Un pic dans l'intensité des sentiments transmis lui fit un peu tourner la tête, tout en déclenchant une reprise de conscience de l'état émotionnel de son interlocuteur. Il réalisa que l'américain était en proie à une agitation intérieure immense, et soudain, cela lui fit peur. Comme piqué par une guêpe, il se leva du sofa. Il n'avait plus envie d'être seul avec cet homme. Il ne se sentait plus en sécurité. Peut-être avait-il été trop loin ? Il l'ignorait, mais il recula d'un pas.

« Je, euh. Si vous restez, je crois que je vais prendre un café aussi. »

Passé le choc, Kåre se rendait compte de l'étrangeté de son comportement, et de la bêtise d'une réaction épidermique sans doute excessive. Toutefois, il n'était pas pour autant très rassuré. Son regard avait à présent totalement cessé de chercher celui du professeur, et il se mettait même à le fuir. En effet, la situation lui paraissant hors de contrôle, il avait une attitude primaire qu'avaient souvent les enfants, et que les adultes reproduisaient parfois par instinct : si lui ne voyait pas la menace, alors sans doute la menace était également dans l'incapacité de le repérer. Il tourna le dos à Taylor pour aller vers la machine dont il s'était servi peu avant.

« Si vous voulez vraiment rencontrer mes parents, je peux leur passer un coup de téléphone. Ils sont loin à cette heure mais ils pourront peut-être rentrer plus tôt. »

Je dis n'importe quoi. Je ne sais même plus pourquoi je mens. Le garçon s'apprêtait à appuyer sur le bouton, et se rendit compte qu'il n'avait pas pris de tasse. En réalité, il n'avait absolument pas envie d'une boisson chaude. Tant pis. C'était une excuse comme une autre.

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 7 jeudi 02 janvier 2014, 20:57:24

Lorsqu'il s'était rendu chez son jeune élève, le professeur n'avait nullement envisagé un tel scénario, mais uniquement quelques remontrances bien senties, un joli paquet de devoir supplémentaire en punition, et une injonction avec effet immédiat de ne plus sécher aucun de ses cours. Mais contre toute attente, et à l'initiative du cancre lui-même, la situation dégénérait de façon exponentielle alors que l'empire de la raison de l'agent Tayor vacillait sous les coup de butoir incessant de son désir rebelle et vaguement honteux. Si Jack n'avait jamais caché sa concupiscence pour le sexe féminin, il cachait soigneusement à son entourage les relations homosexuelles anecdotiques auxquelles il se livrait, la plupart du temps avec des hommes efféminés, ou des adolescents. Après tout, sa famille était de tradition catholique et si la plupart de ses membres s'adonnaient à des pratiques sexuelles outrancières voire déviantes , les relations entre personnes de même sexe restaient encore un tabou. Chaque fois qu'il ressentait de l'attirance pour une personne du même sexe que le sien, il avait tendance à la refouler jusqu'au point de rupture, se vautrant alors dans la luxure la plus complète avec des amants qui de toute façon, l'avaient bien cherché. Ses goûts s'orientant naturellement vers des mâles plutôt soumis et passifs – même si le changement de rôle ne lui déplaisait pas, bien au contraire -, ces derniers s'acharnaient rarement à faire céder les réticences de principes du professeur, ce qui rendait au final ses expérience avec la gent masculine assez rare.

Aujourd'hui, ce blondinet lui faisait vivre un véritable supplice ; attisant la flamme de son appétence à l'extrême, il se dérobait ensuite, se drapant savamment dans un semblant d'innocence qui torturait son professeur. Tout ceci n'était-il qu'un jeu pour le norvégien, ou brûlait-il de sentir les mains puissantes du mâle dominant lui pétrir le fessier, torturer ses mamelons et asticoter sa virilité ? Jack était incapable de le déterminer. Malgré la connaissance approfondie qu'il avait du comportement humain, celui d'un adolescent capricieux demeurait encore trop mystérieux, trop nébuleux pour son esprit analytique. Sagement, l'angelot blond l'imita, répétant sagement les mots licencieux de son aîné avec un accent à couper au couteau qui rendait l'expression encore plus excitante, encore plus dégradante pour le jeune homme. Les oreilles du professeur s'échauffèrent et son regard devînt presque vitreux alors que son vît monumental s'agitait dans sa prison de soie, mû par de brefs soubresauts, prêt à exploser.

« C'est... C'est très bien, Kåre », finit-il par lâcher, presque essoufflé, incapable dorénavant de maîtriser l'excitation qui transparaissait à présent dans sa voix, la rendant légèrement plus aiguë en fin de phrase.

L'adolescent ne semblait pas avoir perçu la supercherie, même si à bien y regarder, une analogie pouvait être faite entre queue et cock, en anglais, mais bien trop tirée par les cheveux pour qu'un cerveau sain l'envisage. Toutefois, son langage corporel dût être trop explicite, puisque l'adolescent se troubla et qu'il s'éloigna vivement du canapé, une lueur apeurée dans ses prunelles, prétextant une envie tardive de caféine. Kåre avait-il fini par remarquer la bosse démesurée sous son pantalon, ou bien l'explosion de phéromone mâles l'avait-elle étourdi ? Putain je crève de chaud, avec ses conneries. Jack retira sa veste, et la plia à côté de lui, avant de remonter les manches de sa chemise, dévoilant des avants-bras bruns, et épais. Des auréoles de transpiration se dessinait sous ses aisselles, conséquences naturelle de son excitation, ajoutée à la tiédeur de l'environnement.

« Le café n'est pas forcément conseillé pour les jeunes de ton âge, c'est un excitant auquel on peut facilement devenir accro. Ca m'a valut de nombreuses nuits d'agitation et d'insomnies.  »

Ces derniers mots n'avaient à proprement parler, aucun intérêt manifeste, mis à part celui de faire la conversation. L'homme y avait néanmoins glissé des éléments de langage pour étourdir le lycéen et le gagner à sa cause. A présent, il avait l'initiative dans l'échange ; en s'affolant, Kåre  avait jeté la balle dans le camp adverse. Je ferais mieux de me tirer d'ici, ou d'aller me finir dans les toilettes, sinon je vais finir par le violer. L'homme se leva en chancelant, sans véritablement savoir quel allait être son geste suivant. Sans vraiment s'en rendre compte, il franchit en trois pas la distance qui le séparait de l'adolescent et se retrouva dans son dos. La CIA lui avait appris à marcher le plus silencieusement possible, en ne posant presque pas ses talons au sol, habitude qu'il avait intégrée dans son quotidien, si bien que le jeune homme ne pût l'entendre arriver, même si naturellement son odeur fauve mêlée de transpiration et sa respiration désordonnée pouvaient le trahir. Jack s'aperçut alors que l'adolescent n'avait pas posé de tasse sous la machine et se permit un sourire. Le gamin est aussi désorienté que moi. L'homme leva le bras vers l'étagère du dessus, ou se trouvaient tasses et soucoupes, pressant par la même occasion, son bassin dans le dos du blondinet. S'il s'était agi d'un adulte, Jack n'eût alors pas hésité une seule seconde à glisser une main avide sous son peignoir pour saisir sa verge et la faire glisser entre sa paume et ses doigts. S'agissant d'un jeune homme et, qui plus est son élève, il fallait y aller plus progressivement.

« Ce n'est pas la peine, je les verrais une prochaine fois », souffla-il, contre la nuque dénudée de l'éphèbe, posant une main ferme sur son épaule droite. « Et puis je préfère avoir affaire directement à toi », et à ton joli petit cul, se retînt-il d'ajouter.

Le situation était critique et son cœur battait la chamade ; Jack était proche de l'irréparable, et son esprit embrumé rejetait comme hypothétique ou infondée toutes les sanctions auxquelles il risquait de s'exposer ; ses craintes ne pesaient pas lourd face au corps frais et gracile du suédois. Et merde, tant pis. Sa main libre déposa la tasse sous le jet brûlant de café, avant de se glisser opportunément sous le peignoir de son élève, explorant son torse glabre. Oh putain, c'est fantastique. Malgré une légère couche de crasse, la peau de l'adolescent était d'une douceur incomparable. Transporté par l'odeur corporelle du garçon, ses doigts s'emparèrent d'un téton gorgé de vie pour le faire doucement rouler entre son pouce et son index, alors que son nez se perdait dans la chevelure humide et désordonnée de son hôte. Déjà, de léger mouvement de son bassin faisaient frotter son phallus gonflé contre les fesses et la chute de rein de son élève. Le point de non-retour était dépassé, et l'agent Taylor s'attendait à tout type de réaction outrancière ou choquée du jeune cancre ; le pire était à craindre, mais le jeu en valait la chandelle, se rassura-il, alors qu'il mordillait déjà l'oreille découverte de sa victime.

Kåre

E.S.P.er

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 8 samedi 04 janvier 2014, 20:17:53

Une tasse, il lui fallait une tasse pour pouvoir boire son café. Où sont-elles rangées, déjà ? Le garçon parvint à se souvenir qu'elles étaient dans l'étagère, à sa droite, et aussitôt, cela lui parut loin. Il ne pensait même pas à bouger pour aller la chercher, restant là, dans une torpeur agitée. Les pensées, les émotions, tournaient à grande vitesse dans son esprit, rendant le moindre mouvement difficile à concevoir. C'était comme si son cerveau commençait à saturer. Il ne savait exactement si c'était l'appréhension, la peur, qui le maintenait sur place. Il en eut une bonne idée lorsqu'il sentit la main du professeur se refermer sur son épaule. Pourtant, Kåre sursauta à peine, il ne fit que tressaillir nerveusement. Il était trop proche : trop proche pour que la situation ne soit pas au moins ambiguë. La façon dont l'enseignant susurrait les mots n'avait plus rien de chaste. Était-il si bien rentré dans son jeu que les places avaient été complètement inversées, l'étudiant gêné par la promiscuité ? C'était la dernière chose qu'il pouvait espérer, qu'il ne s'agisse encore que d'un jeu.

Les grands doigts qui pénétrèrent sous son peignoir ôtèrent ses derniers doutes. La gorge de l'adolescent se noua. Son corps, réagissant à l'intrusion, se contracta aussitôt. Il n'était pas dupe. Même s'il avait été naïf, son don l'aurait avertit. Il ne pouvait pas ignorer plus longtemps ce que Taylor était en train de faire, ce que son approche, ce que ses mouvements signifiaient. Il ne se serait jamais permis d'aller jusque là s'il n'avait eu en tête des objectifs clairs. L'adolescent n'aurait jamais pensé que les choses auraient pu aller jusque là. Dans le pire des scénarios qu'il avait envisagé, il se serait retrouvé face à un professeur frustré et reportant avec une certaine colère sur lui sa frustration. Cela aurait été désagréable, mais cela n'aurait rien eu à voir. Le garçon remua la tête, dégageant son oreille de la mâchoire qui voulaient les capturer, et agitant sa chevelure elle aussi dérangée.

« Vous êtes malade, arrêtez. » fit-il sèchement.

Il tentait de mettre de l'assurance dans sa voix, malheureusement, l'émotion la faisait souffrir d'un léger tremblement qui ne la rendait pas très impressionnante. Kåre fit un essaie pour s'éloigner de Taylor, avec une conviction comparable. Il n'avait pas la volonté nécessaire, la paralysie nerveuse avait rapidement gagné son être, ancrant ses jambes aussi sûrement que l'étreinte de l'homme, beaucoup plus fort que lui de toute façon. Du reste, il n'y pouvait rien, et son pouvoir revêtait sur le moment les atours d'une malédiction. Il était d'une certaine manière enchaîné aux influx nerveux qui traversaient le cerveau de son bourreau, et la panique lui faisait perdre le peu de contrôle qu'il pouvait prétendre y exercer. Malgré lui, le suédois était en phase avec lui. S'il pouvait encore maîtriser approximativement sa propre psyché, il ne pouvait contrôler les réactions les plus primitives de son enveloppe.

L'excitation se transmit très vite dès lors que l'adolescent perdit pied. En quelques secondes, il fut dans un état physiologique comparable à celui du professeur. Sa verge poussa sur l'habit de soie, le faisant un peu remonter, avant d'atteindre une position verticale, tout-à-fait tendue. Fan. Ce n'était pas un détail anodin, car déjà, de l'autre côté, il sentait le pantalon de Taylor frictionner son vêtement de façon obscène. Un pantalon qu'il avait pour l'instant gardé, mais que Kåre ne doutait pas qu'il se défasse aussi vite qu'il s'était débarrassé de sa veste. Il n'osait pas se retourner, il n'osait pas regarder cet aîné, plus grand et plus massif, qui continuait à explorer impunément la chair de son torse juvénile. Il n'osait pas non-plus crier. Peut-être sa belle-mère l'aurait-il entendu ? Cela aurait été encore pire. Jusqu'ici, il avait menti. Elle était parfaitement susceptible de débarquer d'un moment à l'autre. Le garçon n'imaginait pas quelle honte ce serait si elle le trouvait dans les bras d'un mâle, d'un enseignant qui plus est. Avec la provocation qu'il avait coutume de lui faire, elle aurait été capable de croire qu'il faisait ça volontairement. J'ai pas voulu ça. C'est pas ma faute.

« Votre femme, ça doit vraiment être un gros thon. »

La colère s'installa brusquement dans l'esprit du suédois, en même temps que la perspective d'une humiliation lui venait : contre ce professeur lubrique, et surtout -il ne savait pourquoi, le reproche lui était plus facile à formuler à l'égard d'une femme- contre l'épouse de ce dernier, incapable de satisfaire ses envies. Il n'avait jamais apprécié la notion de respect, et de toute façon, elle n'était ici plus de mise. Il voyait mal comment on allait pouvoir lui reprocher d'avoir insulté un enseignant en train de palper avidement ses tétons, et d'attiser sa libido contre le bas de son dos. En y repensant, Kåre se sentit entièrement parcouru d'un frisson glacé.

« Fan, vous... vous allez pas me violer, quand même ? »

C'était l'évidence, mais elle ne s'était jamais jusqu'ici imposée à lui de cette manière, de façon aussi brusque. Pourtant, c'était hélas ce à quoi il s'attendait. Le suédois essaya de se dérober en faisant un pas sur le côté, sans trop y croire. Son corps commençait à trembler.

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Oraison du soir [Jack Taylor]

Réponse 9 samedi 14 juin 2014, 22:33:56

Le professeur sentait vaciller la volonté du blondinet. S'il s'était laissé séduire par Jack, qu'à il se laissait faire par peur des représailles ou bien les deux ensemble, l'intéressé n'en avait pas la moindre idée et à dire vrai, il n'en avait cure ; l'ampleur de son désir avait franchi le point de non-retour et il ne s'arrêterait à présent qu'une fois ses pulsions entièrement assouvies. Aussi à ses protestations outrées, Jack répondait il par des caresses de plus en plus fiévreuses. Alors que sa main droite ne quittait plus le sein de l'adolescent, torturant inlassablement son extrémité,  l'autre glissait langoureusement sur son torse glabre, épousant chacun de ses muscles juvéniles pour atteindre inévitablement la toison de son pubis. Alors que Jack pensait venir titiller un membre endormi, sa paume rencontra une queue tiède et fièrement érigée, sur laquelle il referma délicatement sa grosse main. Le professeur ne pût s'empêcher de gronder d'aise ; le corps d'un homme ne pouvait mentir.

« Espèce de petit menteur », lâcha-il d'une voix rauque, tout près de son oreille.

A l'aveugle, le satyre avait décalotté le sexe du jeune homme et le masturbait comme seul un homme savait le faire ; régulièrement et fermement en faisant de temps à autre glisser sa paume brûlante sur la peau si sensible de son gland. N'y tenant plus, il délaissa le téton rosé de sa victime pour dezipper la fermeture éclair de son pantalon, et l'envoyer sur ses cheville, son boxer ne tardant pas à le rejoindre. C'est le moment que choisit l'adolescent pour tenter d'échapper à son étreinte, avant que la poigne inflexible de son tortionnaire ne se referme sur son épaules pour le plaquer à nouveau contre son corps musculeux, l'énorme vit érigé du professeur venant se nicher aux creux des reins du blondinet, maculant la robe de soie de ce dernier de quelques gouttes de semences tiède. Il tremble. De peur ou d'impatience ?

Sans crier gare, Jack saisit le lycéen par les épaules et le força à faire volte face, le calant fermement contre le meuble de la cuisine, avant de se pencher vers lui et poser ses lèvres avides sur les siennes. Je vais le dévorer, songeait-il, alors que sa langue s'insinuait dans la bouche de son amant contraint, une main derrière sa nuque encore humide, l'autre sur sa hanche d'albâtre. Plus bas, leur deux queues dansaient un ballet obscène ; l’extrémité du sexe de Kåre  butait contre les testicules gonflés de son aîné. Amusé, l'homme souleva presque sans effort son Ganymède du jour pour déposer son fessier sur le bord d'une table en bois massif, le rehaussant ainsi d'une petite dizaine de centimètres par rapport à son professeur et ouvrir sèchement le peignoir de l'adolescent. Incapable de détourner le regard de cette belle queue juvénile, Jack cracha dans sa main droite, et avança son bassin vers celui de  Kåre, refermant sa paluche gluante sur son phallus, comme s'il se préparait à le pénétrer, guettant les réactions du jeune homme avec avidité. Néanmoins, il se contenta d'unir de sa poigne les deux verges érigées et gonflées de désir, puis de les branler de concert, sa salive les faisant coulisser l'une contre avec aisance, produisant un claquement mouillé des plus obscène. Il n'était pas encore temps de pénétrer le jeune homme.

« J'ai l'impression que ça te plaît, petit vicieux », lui glissa-il goguenard, avant de se pencher en avant pour venir mordiller la lèvre inférieur du blondinet. Abuser de l'adolescent ne lui suffisait pas, il voulait le perdre, jouir de la honte qui se peindrait sur son visage lorsqu'il s'abandonnerait au mâle dominant.

« Te violer Kåre ? Quelle drôle d'idée ! Je vais te baiser, et tu vas adorer ça. »

Il y avait longtemps que le professeur n'avait pas fait l'amour avec un aussi bel éphèbe, le dernier en titre ayant été un prostitué de luxe aux yeux de biche à Hanoï, qu'il avait chevauché des heures durant. Soudain, une question qu'agent Taylor ne s'était pas encore posée se présenta à son esprit embrumé. Je me demande s'il est puceau... Ses réactions corporelles laissaient penser qu'il était attiré par les hommes, ce qui néanmoins ne signifiait pas qu'il était passé à l'acte.

« Tu l'as déjà fait ? », lança-il finalement, un brin radouci, sans cesser ses odieuses caresses un seul instant.


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