Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Retour de bâton [Enora]

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Ozvello Di Luccio

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    Jeune homme de haute extraction (Castelquisianni), élégant dans ses manières. Richesse manifeste et étiquette respectée, malgré des habitudes de plus en plus mercenaires. Taille et carrure moyennes, souple.
    
    Bretteur et poète, gentilhomme en herbe, en perpétuelle quête de gloire.
    
    Porte une rapière en argent enchantée qui absorbe la magie, Caracole. La dite rapière est également douée de parole. Bottes de sept lieux aux pieds.

Retour de bâton [Enora]

dimanche 03 novembre 2013, 01:05:42

Aujourd'hui, Ozvello n'était pas d'une humeur très guillerette. Appuyé sur un muret en terre, il regardait l'horizon, songeur. Un incendie s'était déclaré dans la ville basse, et on voyait encore, des hauteurs où il se trouvait, se dégager des volutes de fumées de tas de cendres qui avaient été des maisons. Les flammes avaient rapidement gagné du terrain, et embrasé à toute vitesse les toits de chaumes des battisses précaires. Une bonne partie de la garde de la ville avait été mobilisée pour éteindre le brasier. Personne ne se souciait cependant plus que ça des taudis qui brûlaient, et beaucoup se disaient sans doute que leur disparition était une bonne chose. L'adolescent se demandait si le drame n'avait pas été prémédité. En effet, aucun moyen magique n'avait été mis en œuvre pour arrêter les flammes. Tant qu'elles ne menaçaient pas la ville haute…

« J'ignore si j'ai bien fait de renoncer à aider ses gens. Aurais-je été utile en sauveteur ?
Je veux te voir trépasser le fer au poing. Hors de question que tu te commettes autrement.
J'imagine qu'ils n'auraient pas voulu de moi, de toute façon. »


Mais il y avait autre chose que la perspective de prolétaires asphyxiés par la fumée dans leur propre habitation qui mettait un peu d'ombre sur le tempérament d'habitude joyeux de l'escrimeur. Cela faisait presque un mois qu'il avait fuit Castelquisianni... et tout serait pour le mieux, s'il n'avait pas emporté avec lui deux précieux artefacts de la collection princière. Il y avait des chances que la monarque ne se soit pas aussitôt rendue compte du larcin, mais il est à parier qu'il ne serait pas passé inaperçu lors du prochain inventaire. Quelle serait alors sa réaction ? Le vol, dans la principauté commerçante, est un crime, sanctionné de façon particulièrement sévère. En réalité, devant les autorités castelquisiannes, peu de différence est faite entre les fautes que sont tuer un homme et lui voler sa bourse. Cependant, officiellement, il n'existait aucune police intervenant à l'extérieur des frontières.

C'était sans compter la réputation de cruauté et d'acharnement qui accompagnait Cyriel Raffaëlli, la terrible princesse de Castelquisianni, et les moyens financiers qui étaient à sa disposition. S'il savait sa famille suffisamment dans les bonnes grâces du pouvoir pour s'éviter les conséquences de sa propre action, il savait aussi qu'ils n'entreprendraient rien pour lui. Il était probablement déjà rayé de la succession. La question de sa sécurité l'avait vaguement tourmenté à quelques occasions, toutefois, il ne faisait rien pour se cacher. À aucun moment il ne s'était senti en danger. Le mal du pays était le seul mal que lui avait fait, pour l'instant, son exil. L'aventure avait ses charmes, mais la principauté insulaire ne manquait pas de réveiller chez-lui une douce nostalgie. Les images lui revenaient : les marchés surpeuplés, les ports toujours pleins de marins déchargeant et chargeant les bateaux, la lueur du phare, que le soir, on pouvait voir briller de la Via Strada.

Parfois, il en venait même à songer qu'il devrait y revenir, et se soumettre à un jugement, pour peu qu'il en ait un. Puis, la raison reprenait le dessus. Ozvello secoua la tête, et rajusta son chapeau à plume. D'un pas qui se voulait ferme, il entreprit de se glisser entre deux charrettes qui passaient. Comme presque tous les jours à Nexus, il y avait une foire. L'adolescent ne manquait pas d'argent, mais il avait beau repasser plusieurs fois devant les étals qu'il ne trouvait qu’exceptionnellement quelque-chose l'intéressant. Au niveau matériel, il n'avait aucun besoin. Ça n'était pas l'important. L'important, c'était de se remplir l'esprit de toutes les biens disposés sur les stands. Plusieurs fois, il crut bon de couper par des ruelles peu fréquentées, qu'il avait déjà repérées, malgré son arrivée récente dans la ville. L'occasion de discuter un peu avec Caracole.

« Vous ne me parlez jamais de votre passé, mon amie. Je n'en sais que très peu sur votre histoire. J'aurais été curieux de savoir quelles aventures précédèrent l'instant où je vous empruntai, et quels guerriers eurent l'honneur d'être de vos porteurs.
Je crains qu'il faille trois fois la longueur d'une vie humaine pour vous conter la mienne.
Résumez, alors.
En outre, j'avoue ne pas en avoir un souvenir parfait. J'ai été reforgé un certain nombre de fois... et je crains que plusieurs versions de mon glorieux passé ne s'opposent dans ma propre mémoire.
Synthétisez, alors.
Bien, ma forme actuelle me vient d'Estriel Raffaëlli, à qui je prêtais d'abord assistance pour défaire la puissante dracoliche Ferdegisis. Le fait que je sois une arme n'était d'abord qu'un attribut destiné à la parade : c'est ma capacité à absorber la magie qui était précieuse à la fondatrice de Castelquisianni.
Ce pouvoir devait pour rendre déjà d'une valeur inestimable !
En réalité, j'avoue avoir servi à évincer plus de rivaux sorciers que d'entités malfaisantes. Certains de ses adversaires se mirent à chercher activement des moyens de neutraliser la sûre protection que j'offrais...
Et ont-ils atteint leur but ? Devrais-je m'inquiéter ?
Je l'ignore. Toujours est-il que la dame Raffaëlli trouva préférable de m'ajouter des enchantements martiaux, et de m'offrir à la première commandante en titre de la Specia… »


Tout en marchant, Ozvello continua à écouter le récit de son arme, régulièrement interrompu lorsqu'on passait à proximité ; posséder une arme capable de raconter une histoire vieille de plusieurs millénaires pouvait, c'était aisé de le comprendre, attirer les convoitises.
« Modifié: mardi 12 novembre 2013, 20:01:46 par Ozvello Di Luccio »
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Enora

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Re : Retour de bâton [Enora]

Réponse 1 dimanche 03 novembre 2013, 03:05:45

_Plus arrogants que les Dieux... Je n'aurais jamais cru cela possible, mais bon sang que cette... ce... princesse est d'une insupportable suffisance !

Maugréant entre ses dents, Enora remettait sa cape sur les épaules, sortant de la salle du trône de Castelquisianni. Un nom ridicule, des mœurs ridicules et une ville de la taille d'un pois chiche. Selon la mercenaire il ne fallait pas en chercher la cause très loin : c'était sans doute la taille de la cervelle de ce cul princier.
Toujours ronchonnant, elle traversa le vaste hall puis le très large et ridiculement long pont conduisant audit château. Le royaume, ou la principauté – ces choses géo-politico-économique et autre n'avaient jamais trop intéressées la jeune femme et elle ne faisait souvent aucune différence – était certes une place prospère, infiniment riche, même, et il semblait que ses habitants tentaient de supplanter la taille de leur royaume par ce que la ESP.er jugeait être un faste écrasant, voire démoralisant.

S'il ne lui était pas rare de travailler pour des gens puissants, il était en revanche peu habituel de travailler pour quelqu'un d'aussi puissant que cette princesse Cyriel Raffaëlli. Peu importait, au fond, la seule chose qui comptait était l'argent. Tant que le prix était honorable, Enora ne refusait jamais un contrat et, pour le coup, le prix était bien plus que simplement honorable. Il était scandaleusement honorable. Pas qu'une mercenaire comme notre pulpeuse et récemment blondinette se soucie véritablement de l'argent : pour elle ce n'était qu'un outil. Elle ne visait pas à s'établir en une place forte et devenir une riche dondon entretenue ; mais elle avait conscience que, même dans un monde tel que Terra, l'argent était une valeur – hélas – sans laquelle on ne pouvait compter. L'argent, c'est le pouvoir, et parfois, acheter un ennemi qu'on ne peut vaincre est une bien meilleure solution que de passer au fil de sa lame. Ca, ça, oui, elle l'avait très vite intégré. Si ni son arme, ni son pouvoir, ni ses charmes ne pouvaient amadouer un adversaire, l'argent le pouvait toujours, et c'était sa faculté à ainsi constamment survivre, glisser au travers de toutes les mailles de tous les filets, qui avait participé à sa réputation.

Trouver Enora n'avait pas été une chose très difficile pour les gardes de « Sa Majesté ». Lorsqu'on posait les bonnes questions aux bonnes personnes, on pouvait vite apprendre que la mercenaire se rendait une à deux fois par mois à l'auberge du coucher de lune et que c'était donc l'endroit où il fallait être, si on voulait lui confier un contrat. C'était la marche habituelle, la marche à suivre. Tout cela aurait dû se passer ainsi et la jeune femme n'aurait pas eu à traverser tout le continent pour voir son employeur si ce dernier n'avait pas été un « trou du cul de riche le cul vissé sur son trône ». On avait fait déplacer Enora, on l'avait fait venir jusqu'à Castelquisianni pour un simple contrat. Les soldats qui lui avaient annoncé, dans l'auberge, qu'un éventuel employeur souhaitait la rencontrer chez lui avaient du trembler de peur : l'imprévisibilité de la tueuse n'était plus à démontrer et, si elle se sentait insultée, il ne lui en fallait guère plus pour trancher des têtes. Seulement, elle aimait la nouveauté. Et la nouveauté ici résidait en ce que jamais personne avant Cyriel Raffaëlli ne lui avait demandé de se déplacer pour parler d'un simple contrat. Cette nouveauté avait sauvé la vie de deux soldats, et condamnait une troisième, celle d'Ozvello Di Luccio.

Pour se rendre en ce domaine Enora avait pris soin de modifier son apparence telle que les gens étaient habitués à la voir. Elle n'avait pas subi sa métamorphose pour la rendre obsolète en une simple visite à un royaume, aussi éloigné fusse-t-il. Les soldats, eux, auraient été incapable de dire qui était la jeune femme à qui ils avaient parlé à l'auberge car tout ce qu'ils avaient perçu était ces yeux bleu et vert et une voix douce et caressante quand elle n'était pas cassante. Enora avait appris, Enora avait grandi.

Bref. Près d'un million de couronnes pour la tête du jeune noble et surtout, surtout, pour la restitution d'une épée et d'une paire de bottes.





[Deux semaines plus tard, en la ville de Nexus.]


Au sommet d'un clocher, elle contemplait la ville et sa vaste étendue, le remue-ménage qui y grondait comme un gargouillis rassurant et redondant, le ronron habituel d'une cité. Elle en eut un frisson de dégoût : décidément, non, elle préférait l'air doux des forêts, le roulis de l'eau contre les pierres et son clapotis mélodieux à tous ces braillements urbains incessants.
Une lueur, toutefois, attira son attention : un feu. Un feu avait commencé à se déclarer en contrebas de la citadelle et commençait à ronger sans trop de difficulté le bois vermoulu de la bicoque, le toit de chaume. Il ne tarda pas à s'étendre aux maisons alentour et, bientôt, nul doute qu'il léchera l'ensemble de ces pauvres masures.
Non, Enora n'en eut pas le cœur brisé. Elle eut même un sourire. Non, elle ne prenait pas non plus plaisir à ce spectacle. Enfin pas tout à fait. Ce qui la fit sourire c'est que, au souvenir des paroles de Cyriel Raffaëlli, qui avait décrit sa proie comme intrépide, fougueuse et preste aux secours, elle savait qu'elle ne manquerait pas de trouver cet Ozvello dans le coin.
Fougueuse, elle aussi, elle se contenta de sauter sur un petit muret un peu plus bas du clocher et de se laisser glisser le long du toit d'ardoises jusqu'au mur d'enceinte encerclant la cité-mère. Là, un sursaut sur ses pieds la lança dans une petite course à l'allure soutenue mais assez lente pour qu'elle puisse observer ce qu'il se passait près de l'incendie. Ici, on apportait des seaux remplis d'eau, là, des couvertures humides, un peu plus loin c'était une mère qui serrait son enfant contre elle regardant leur cahute s'embraser.
Songeuse, elle regardait sans intégrer le spectacle, elle cherchait un homme à l'allure riche, aussi riche que la ville d'où il venait, un chapeau grotesque, des bottes épaisses et une lame ravissante. Fronçant les sourcils pour distinguer les silhouettes dans la foule des curieux et des sinistrés, elle porta la main à un médaillon autour de son cou. Cadeau – temporaire – de la princesse. Ordre lui avait été donné de porter ce médaillon, serti d'une pierre à la blancheur laiteuse et aux reflets nacrés. Il n'était pas dans les habitudes de la jeune femme d'accepter les ordres mais, constatant de l'arrogance, de l'hypocrisie et surtout de l'avarice de son interlocuteur, elle n'avait pas eu de mal à comprendre que ce bijou, loin d'être un présent en gage de la future récompense qui lui serait allouée pour ses services, était surtout un objet magique. Elle ignorait absolument quels étaient ses pouvoirs, et même comment ils fonctionnaient, mais il valait sans doute mieux l'arborer que de le laisser. Tout ce qu'elle savait était qu'il fallait porter cette pierre, ne pas poser de questions, et surtout, surtout, le défaire de ses bottes le plus vite possible. Là encore, elle n'avait pas posé de questions, mais les contes et légendes courant sur Terre ne lui étaient pas inconnues – car à la vérité beaucoup de l'imaginaire de Terre se révélait être la réalité sur Terra, preuve s'il en était besoin, de la porosité de ces deux mondes – et elle avait mis peu de temps avant de comprendre qu'il s'agissait des bottes de sept lieues.
Elle finit par s'arrêter au-dessus de l'exacte maison d'où le feu était parti en premier. Une moue agacée vint passer sur son visage.

_Où es-tu saleté... ? Murmura-t-elle en parcourant une nouvelle fois la foule des yeux.

Non, il n'était pas là. Pourtant, il y avait des gens à sauver, ce soir. A moins qu'il ne soit parti en quête d'une pauvre femelle perdue dans les ruelles... ? Non. C'était invraisemblable : le vrai défit, le vrai danger était là, autour de ces maisons de flammes et de cendres. Cela ne ressemblait pas à ce que la princesse ou même les gens qu'elle avait pu interroger, du simple badaud à ses connaissances, lui avaient rapporté. Il devait être ici. C'était plus qu'une certitude, c'était une évidence.

_Réfléchis Enora, réfléchis...

Fermant les yeux elle tenta de trier les informations qu'elle avait. Soudain, elle ouvrit les yeux et un sourire étira ses lèvres. Bien sûr. Ce n'était qu'un gamin, sûrement sans poil sur le menton – ni même ailleurs – il avait dû se faire repousser par les gardes dès les premières flammes et s'est rendu compte qu'il ne pouvait décemment pas se battre pour une telle chose, surtout pas contre ceux qui tentaient – mollement certes – d'éteindre l'incendie.

_Si tu n'es pas dans la foule, alors tu es sûrement... ses yeux parcoururent les autres parcelles du rempart qu'elle n'avait pas encore arpenté, l'endroit devait être assez éloigné du feu pour ne pas blesser, mais assez proche pour pouvoir secourir quelqu'un si cela lui était possible, ici !

Son sourire s'agrandit tandis qu'elle sautait vers le second mur d'enceinte, plus haut, et qu'elle se balançait à l'une de ses gargouilles,avant d'enfin se hisser dessus. Plus elle avançait et plus elle distinguait convenablement le grand et ridicule chapeau à plume qui ornait la tête de sa proie, ce qui manqua de la faire rire, mais elle s'abstint puisque rire en courant n'a jamais été très conseillé.
A mesure qu'elle progressait elle réalisa qu'il n'était pas si près des flammes qu'elle l'avait cru, une illusion d'optique, sans doute, et songea qu'il avait dû être vexé d'avoir été repoussé, s'était placé là pour observer, déçu peut-être. Parallèlement, sa progression aurait pu devenir très compliquée sans ce feu : le bijou sur sa poitrine commençait à briller d'une étrange façon et, plus elle se rapprochait du jeune garçon, plus il brillait, brillait, brillait... ! D'abord d'une lueur bleu pâle, il était devenu vert pomme, puis bouteille, avant de passer à un violet presque rose. Ces couleurs par trop voyantes ne l'auraient pas aidé dans sa recherche de discrétion si le brasier n'avait pas été d'une telle intensité. Si les maisons précaires de ces gens ne leur avait pas apporté chaleur et protection durant le temps qu'ils avaient vécu à l'intérieur, elles prodiguaient aujourd'hui une protection insoupçonnée à Enora.

Elle n'était plus qu'à une vingtaine de pas du noble, qui était sur le mur d'enceinte sous elle. Un nouveau sourire s'empara de son visage. Tirant de sa sacoche de cuir une longue et étroite corde, elle fit un nœud coulant à l'une des extrémités sans perdre de vue sa victime. Doucement, elle se laissa tomber sur la tour de guet qui jouxtait Ozvello. Toujours avec cette infinie prudence, et en prenant soin de cacher du mieux qu'elle le put, la lueur du collier sous ses boucles blondes et son haut blanc, elle fit glisser le nœud coulant à terre, aux pieds du garçon. Se retenant de rire, face à cette ruse, la plus vieille du monde, elle n'eut qu'à jeter un petit caillou à l'opposé de sa direction. Le geste eut l'effet escompté : le jeune homme ne s'inquiéta pas du bruit, mais un réflexe des plus évidents le fit bifurquer vers ledit bruit, plantant son pied en plein milieu du nœud.
Avec un grand « Han ! » Enora, tenant l'autre bout de la corde autour de ses poignets et serrés dans ses mains, se laissa tomber sur le mur d'enceinte en-dessous. Ozvello décolla et, la corde ayant glissée autour de la torche murale plantée dans la tour de guet, il finit par rebondir mollement sur cette dernière, le corps renversé, son grand chapeau à plume à terre.
Notre mercenaire profita du moment de surprise pour ôter ses bottes au jeune homme. Ricanant, elle se tira une cigarette qu'elle alluma négligemment en s'asseyant sur le bord du rempart.

_Bonsoir Ozvello !

Elle le regardait se débattre comme un petit ver, tendre le bras vers ses effets tombés à terre, et surtout vers cette mystérieuse épée qui avait malencontreusement glissé hors de son fourreau. Cette vision la fit rire de plus belle, sans méchanceté aucune, mais le tableau était tout simplement trop ridicule pour résister.
« Modifié: dimanche 03 novembre 2013, 03:28:35 par Enora »

Ozvello Di Luccio

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    Jeune homme de haute extraction (Castelquisianni), élégant dans ses manières. Richesse manifeste et étiquette respectée, malgré des habitudes de plus en plus mercenaires. Taille et carrure moyennes, souple.
    
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Re : Retour de bâton [Enora]

Réponse 2 dimanche 03 novembre 2013, 17:06:05

« Celle-ci était une femme d'une carrure et d'un tempéraments exceptionnellement forts. La légende voulait qu'elle vienne des terres sauvages, où elle aurait été élevée, après la perte de ses parents, par une tribu de ces elfes sauvages qui vivent dans de profondes forêts.
-Vous devez être bien placée pour tirer le vrai du faux de ce mythe ?
En réalité… Je me sens soudain pris d'une certaine faiblesse.
Faible ? Allons ! Vous me faites jouer ? C'est mesquin de votre part.
Faiblesse réelle. Cause inconnue.
Je ne peux le croire ! Seriez vous un artefact si émotif que le récit nostalgique de votre passé vous ferait souffrir de quelque défaillance ? Ahah. Je ne vous savais pas si sentim… »


La moquerie du bretteur, pourtant, s'acheva en cours de phrase, en même temps que mourrait dans sa gorge un éclat de rire. L'évocation de la moindre fragilité concernant Caracole aurait eu en effet, si on se fiait à l'image d'assurance et de force que donnait habituellement l'arme, de quoi amuser quiconque y aurait été habitué. Toutefois, alors qu'Ozvello se sentit brusquement déséquilibré, il réalisa qu'il aurait peut-être du prendre avec un peu plus de sérieux la remarque. Même les excellents réflexes du jeune homme ne lui permirent pas de comprendre immédiatement ce qui lui arrivait, après que ses oreilles aient capté un bruit à sa gauche. Il n'eut, en tout et pour tout, que le temps de s'exclamer, surpris. Ce ne fut que lorsqu'il eut la tête en bas qu'il réalise qu'il était tombé dans un piège des plus primaires.

La situation ne lui parut d'abord que très peu distrayante. Le renversement avait été si soudain qu'il était encore désorienté, presque étourdi, le rythme de son cœur ayant d'un seul coup accéléré. La confusion de son esprit fut toujours aussi grande lorsqu'il constata qu'un individu avait fondu sur lui et lui avait aussitôt retiré ses bottes. Incrédule, il chercha à se débattre par des mouvements rendus maladroits, mais ne parvint qu'à se créer une douleur supplémentaire dans le mollet. Heureusement, le castelquisian n'était au bout du compte pas sujet au vertige, et ne craignait pas de se retrouver pieds nus, aussi parvint-il plutôt rapidement à réaliser l'inutilité de ses gesticulations. Sa voix encore emprunte de quelques accents de panique, il parvint quand même à bégayer.

« Pris comme un animal… voilà… voilà un sort peu enviable qui est le mien… Je regrette de n'avoir pas mieux résisté… mais je dois reconnaître que votre collet était… bien posé… »

Sa stupeur augmenta d'intensité lorsqu'il s'entendit appelé par son nom. Il aurait été difficile pour lui de croire à un hasard dès lors qu'on lui avait en priorité retiré ses bottes, en dépit du fait qu'il était de toute façon incapable du moindre pas, magique ou non, mais il aurait pu encore penser qu'on cherchait à lui voler toutes les richesses qu'il portait sur lui. Cela n'aurait pas été la première fois. Mais d'être ainsi nommé lui fit réaliser que c'était à sa personne, et non à ses biens qu'on en voulait. En à peine un mois, il avait eu le temps de se faire déjà un certain nombre d'ennemis. Mais il n'en voyait qu'une capable d'engager un mercenaire aussi avisé.

Une mercenaire, plutôt qu'un mercenaire, d'ailleurs. Dès lors, c'était beaucoup plus charmant... mais aussi terriblement plus vexant. La société castelquisianne avait beau donner une place prédominante aux femmes, même les hommes de la principauté entretenaient une forme de fierté virile, réduite essentiellement au domaine martial, qui rendait la domination par une femme un peu plus humiliante que la normale. La honte aurait été plus grande s'il avait échoué en duel, cependant, l'excuse de la surprise et du piégeage ne suffisait pas tout-à-fait à lui la faire éviter. L'adolescent endigua tant bien que mal la colère et la peur qui s'emparaient de lui, et tenta de rester galant jusqu'au bout. Quitte à être une proie, il aurait le mérite d'être une proie polie.

« C'est un grand plaisir de constater que ma réputation, ou du moins mon nom, me précède… presque aussi grand que ma frustration de ne pas avoir eu l'occasion de l'honorer. Qu'importe, vous avez le bonsoir distingué d'un Ozvello Di Luccio dans une situation fâcheuse… Hé bien, hm, enchanté de faire votre connaissance. »

Le bretteur commençait dès à présent à penser à une stratégie pour se libérer de la corde. Le désespoir failli avoir raison de lui lorsqu'il se rendit compte que Caracole n'était plus à son côté, mais gisait par terre. Il se consola en se disant qu'il lui restait toujours une dague à sa ceinture, dans le cas où il aurait eu à opposer une résistance. En l'absence de tactique sûre, il se fit le constat que le sang commençait à lui monter à la tête, et que ça n'avait malheureusement rien à voir avec la prestance de la mercenaire. La position, de plus, était fortement inconfortable, et tirait beaucoup sur une unique jambe, ce qui était un supplice. Ozvello prit alors sur lui pour contracter ses abdominaux, et, dans un douloureux effort, parvint à se redresser suffisamment pour que sa main gantée agrippe la corde. Il se contorsionna ainsi, atteignant une posture improbable, plus horizontale que verticale, ayant toutefois l'avantage d'être un peu plus agréable, à défaut d'être plus digne.

« Dans ce sens ou dans l'autre, vos charmes m'aveuglent tout autant, madame. Aurais-je l'honneur de savoir le nom d'une si habille chasseresse, et pourquoi je suis son gibier ? »

Au-delà de la politesse, il y avait une part bien réelle de vérité dans la première partie de la réplique. Le jeune homme, une fois la surprise passée, trouvait à la mercenaire, dans son habit blanc, beaucoup d'éclat. La valeur esthétique à attribuer à la traqueuse à la longue chevelure claire, malheureusement, ne pouvait être sa priorité. Sa cape pendant au contraire de ce qu'elle aurait du, son chapeau et son arme sur le sol, le castelquisian n'avait plus vraiment de panache à faire valoir. Pourtant, il avait déjà retrouvé dans ses questions une certaine assurance.
« Modifié: mardi 12 novembre 2013, 19:58:00 par Ozvello Di Luccio »
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Re : Retour de bâton [Enora]

Réponse 3 dimanche 03 novembre 2013, 21:10:20

Elle fut presque déçue de voir qu'il ne gigotait plus comme un petit ver. Toujours appuyée contre le muret de pierres que formait l'enceinte, elle tirait sur sa cigarette, plissant ses yeux si étranges au travers de la fumée pour ne pas se les irriter à son contact. Elle lui laissa – dans sa grande bonté – le temps de recouvrer ses esprits, tandis qu'il pendouillait lamentablement au bout de sa corde, avant de le houspiller davantage. Pendant ce temps, elle eut surtout le loisir de le détailler. D'une carrure honorable pour un garçon de son âge, il avait l'air un peu nigaud ; mais sans doute la situation y était-elle pour quelque chose. Bien habillé, comme on le lui avait annoncé, bien coiffé, bien propret, vraiment, tout ce qu'elle avait pu s'imaginer à partir du vague portrait qu'on lui avait dressé du personnage. Elle eut un vague sourire, amusée par cette tenue qu'elle jugeait ridicule et peu pratique, mais ceci dit, il n'avait pas appris à vivre en survivant de ses propres moyens, sa famille riche ne lui avait certainement jamais ouvert les yeux sur ce que pouvait être le monde extérieur, le vrai, sorti des murailles de sa si « belle cité » aux richesses grotesques. La vie ce n'était pas ça. Du moins pour Enora.
En temps normal, elle aurait sans nul doute méprisé un être tel qu'Ozvello, devant l'arrogance qui émanait de lui, de sa façon de s'habiller, de parler, de se mouvoir, même. Cependant elle avait davantage pitié pour lui. Pitié, oui, car à son âge, elle-même était loin de se douter de ce que la vie pouvait prévoir comme surprise et comme piège. Pitié aussi car il ignorait tout du monde réel, et un mois sur les routes ou à Nexus ne lui avait certainement pas beaucoup appris. Ce n'était qu'un gamin.

Ecrasant sa cigarette sur le muret, elle marcha vers le garçon, ramassa l'épée, qu'elle rangea avec les bottes, dans une besace qui pendait autour de sa poitrine. Glissant doucement sa main le long de la taille de son prisonnier – lui offrant une vue plongeante sur ses attributs et la pierre qui y dormait au centre, lumineuse et brillant comme un phare – elle tira de son ceinturon la dague qu'il pensait avoir dissimulée. La dague finit elle aussi dans la besace, qu'elle prit soin de refermer, avant de resserrer la sangle qui la maintenait en bandoulière, de sorte qu'elle soit pressée contre elle et qu'il soit impossible de la lui arracher.
Elle avait écouté d'une oreille distraite les paroles du noblion et finit par se poster devant lui, les bras croisés sur le manche de son katana, au chaud dans son fourreau.

_Je ferais une bien piètre mercenaire si je révélais à une proie que je n'ai pas encore tué, ou qui n'est pas encore à l'agonie, le nom que je porte, tu ne penses pas... ?

Elle eut un sourire devant la mine songeuse de son petit interlocuteur.
Une nouvelle fois, elle dut contenir un rire devant sa moue qui sublimait le tableau qu'elle avait sous les yeux : un singe se balançant au bout de sa corde et qui faisait des manières en langage... Non, vraiment, ce petit était un comique qui s'ignorait.

Cruelle, certes, mais pas sans cœur – ou pas complètement – et surtout pas sans intelligence, elle sortit l'une de ses propres dagues de sa ceinture :

_J'ai ordre de te ramener vivant. Toi, et tes... affaires. Si toutefois ce sont bien les tiennes.

Un sourcil levé en signe de fausse interrogation : tous deux savaient bien que ce n'était pas réellement ses affaires, mais plutôt celles d'une certaine princesse. Elle approcha encore de lui, se saisit de la corde et la trancha net. Il s'écroula sur le sol avec un bruit lourd et disgracieux. Enora eut une grimace : son ego devait certainement souffrir le martyr en ce moment même. Désarmé, pieds nus, la jambe endolorie et la tête à l'envers, au propre comme au figuré ; il avait dû connaître des jours meilleurs. Pauvre petit.
Elle l'aida à se hisser sur ses pieds, avant de le coller contre le mur, la lame de sa dague appuyant sur sa gorge :

_Je ne vais pas te tuer. En tout cas ce n'est pas, pour le moment, dans mon intention. Tu sais à qui je dois te ramener : je dois le faire au plus vite, et te présenter dans la meilleure forme possible. Cependant note bien ceci : si tu cherches à me doubler ou à m'échapper, ou que tu tentes quoi que ce soit qui me déplaît, je n'hésiterais pas, au mieux, à te trancher un bras – auquel cas tu pourras dire adieu pour toujours au maniement de l'épée dans lequel, paraît-il, tu excelles – au pire, à te tuer. Je gagnerais certes moins d'argent en ramenant uniquement ta tête, pour autant je ne suis pas sûre que ce soit réellement toi qu'elle veuille...
J'espère que nous nous sommes compris.


Elle le repoussa sans douceur et la tête d'Ozvello, déjà sans doute meurtrie, vint heurter le mur à l'arrière de son crâne. Elle ramassa le chapeau à plume avant de le lui tendre :

_Tu n'as rien à craindre de moi si tu ne fais rien pour que ce soit le cas. C'est aussi simple que ça. Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles je ne t'attacherais pas. Pour l'instant. Ceci dit, ne fais vraiment pas de faux pas, ou l'erreur de croire que tu pourras me doubler. Mes pouvoirs sont assez vastes pour t'anéantir.

Elle rangea sa dague, avant de le prendre par l'épaule et de le traîner après elle alors qu'elle marchait vers un endroit où le muret s'affaissait légèrement.

_Bien. Seule, je fais le voyage de Castelquisianni en deux semaines, mais avec toi, il faudra sans doute compter trois. J'avais un mois pour exécuter ce contrat, alors il se pourrait que la fin de notre périple vers ta ville natale soit un peu plus mouvementé. Et je te le garantis, peu de mercenaires sont aussi aimables que moi. Même si aucun d'eux ne m'arrivent à la cheville... Je suis la meilleure, ajouta-t-elle avec un sourire franc et dénué d'orgueil : elle ne pouvait être orgueilleuse, puisque c'était simplement la vérité.

Sans ménagement, elle le poussa du bord du muret et il tomba à terre une nouvelle fois lourdement, alors qu'elle atterrissait à ses côtés avec grâce et légèreté, comme si elle flottait dans les airs. L'air dans la ville était saturé de restes de cendres, d'une odeur de chair et de maisons brûlées, il était presque irrespirable mais, au moins cet incendie leur permettait-il de passer inaperçus dans la foule de badauds qui se pressaient pour rechercher un proche, ou simplement pour observer. Tenant son prisonnier par le collet, elle marchait à vive allure, fendant la foule, entraîna Ozvello bien malgré lui à sa suite. Elle bifurqua brusquement dans une étroite et sombre ruelle.

_Je ne sais pas ce que tu as pu vivre avant de te retrouver coincé dans les mailles de mon filet, mais je peux te garantir que ce n'est rien comparé à cette ville, à ce monde. Cela ne fait qu'un mois que tu arpentes ces terres, et je les parcoure depuis près d'un siècle. Aussi déplaisant que cela te sois, vraiment, tâche de t'en remettre à moi. Je serais désolée de te retrouver tué, ou d'avoir à le faire. Sincèrement, crois-moi.

Encore une bifurcation sur la gauche, une ruelle encore plus étroite, si étroite qu'un homme devait se tenir légèrement de trois quart pour passer sans encombre. Puis, une porte. Elle y frappa six coups différés d'un laps de temps différent pour chacun. On ouvrit.

Elle poussa Ozvello à l'intérieur, s'engouffra à sa suite avant de soigneusement verrouiller derrière elle. Un homme se tenait devant eux. Les yeux d'un blanc laiteux, le visage légèrement relevé... : il n'en fallait guère plus pour deviner qu'il était très certainement aveugle.
Enora, le pied reposant sur un tabouret grossièrement taillé dans un rondin de bois, faisant face à une imposante table en chêne massif et faisait dos à la cheminée. Souriant en regardant son prisonnier, elle enlevait ses gants et l'imposant ceinturon qui cerclait sa taille, auquel le jeune homme pu voir pendre une impressionnante collection de diverses dagues, couteaux et autres armes blanches de petits calibres. Elle se défit également de la besace dans laquelle elle avait rangé les affaires du castelquisiannais, et tout ceci termina dans un grand coffre à trois serrures, qu'elle prit grand soin de toutes verrouiller et plaça les clefs autour de son cou.
Attrapant son prisonnier par l'épaule en soupirant, comme exaspérée, elle le tira près du feu, au chaud, et vint lui apporter une assiette creuse remplie d'une étrange mixture ainsi qu'une grosse miche de pain. Peut-être n'avait-il pas réellement faim, mais les émotions qu'il venait d'avoir, ce qu'il avait dû comprendre (qu'au pays on voulait très certainement sa mort), tout ceci devait être dur à digérer pour un garçon de seize ans qui avait, il y a peu de temps encore, les habitudes des nobles, qui était protégé, servi et choyé. Un bon repas, ou à défaut un repas chaud, pouvait parfois soulager les cœurs et les esprits alourdis. Ca, Enora en savait quelque chose. Mais il fallait malgré tout avouer que ces actes de gentillesse – peu communs quand on connaissait sa réputation – n'avaient pas qu'un but charitable ; ils constituaient également une tactique de la mercenaire de s'attirer sinon l'amitié du moins l'affection voire la confiance de son prisonnier. Elle n'avait réellement pas envie de lui faire de mal, ni de devoir user de violence contre lui, et préférait ainsi tenter de l'amadouer et de le convaincre qu'il valait mieux, même dans son cas, être avec elle que contre elle.

Le surveillant du coin de l'oeil, elle se coupait elle-même des morceaux de fromage, assise sur le bord de la table.

_Nous sommes ici chez Grimborg. Tu as dû t'en rendre compte, il est aveugle, mais il est également muet... : un monarque la lui a coupé après que Grimborg ait tenté de le dénoncer pour magie noire, magie à l'origine de sa cécité... Tu vois, continua-t-elle en mâchant un bout de fromage, il n'aime pas vraiment les nobles, et j'ai dû faire des pieds et des mains pour qu'il accepte que je t'amène ici pour la nuit.
Nous resterons ce soir, et peut-être demain, car même si il faut partir au plus vite, je m'applique à ne pas confondre rapidité et précipitation...
Enfin concernant Grimborg : je t'interdis de lui faire affront. C'est un de mes amis, il nous héberge gracieusement, et ce n'est pas à ton petit cul de noble que nous devons cela. Si tu fais le moindre faux pas en sa présence, dans cette maison... Je te jure que tu souhaiteras n'être jamais venu au monde plutôt que de subir ce que je t'infligerais en punition. Est-ce que je suis bien claire ?
De toutes façons je ne te le répéterai plus : tu fais ce que je te dis, et tout se passera bien, je pourrais même intercéder en ta faveur auprès de la princesse si tu m'es agréable.
Maintenant mange, tu as besoin de te remettre des événements de ce soir, et nous n'aurons peut-être pas la chance de manger aussi bien et chaud sur notre route pour Castelquisianni.

Ozvello Di Luccio

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    Jeune homme de haute extraction (Castelquisianni), élégant dans ses manières. Richesse manifeste et étiquette respectée, malgré des habitudes de plus en plus mercenaires. Taille et carrure moyennes, souple.
    
    Bretteur et poète, gentilhomme en herbe, en perpétuelle quête de gloire.
    
    Porte une rapière en argent enchantée qui absorbe la magie, Caracole. La dite rapière est également douée de parole. Bottes de sept lieux aux pieds.

Re : Retour de bâton [Enora]

Réponse 4 lundi 04 novembre 2013, 03:25:10

Ozvello tiqua à la réponse de la mercenaire concernant son nom. Elle avait, semblait-il, une vision bien différente de lui de la profession. Il lui fallait même admettre qu'elle avait sans doute une profession différente de la sienne. S'il acceptait à l'occasion de chasser les primes, ou de remplir des contrats, ça n'était que dans l'espoir d'aider au bien commun. L'argent, cela jouait en sa faveur, n'avait pour lui aucun attrait. En somme, il ne se considérait pas comme un mercenaire, mais plutôt comme une sorte de bienfaiteur désintéressé... et il donnait son nom aussi souvent qu'il en avait l'occasion, aussi bien à ses amis qu'à ses ennemis. Se forger une réputation, c'était toute une affaire, et il aurait trouvé lâche de priver quelqu'un d'une tentative de vengeance par le seul fait de son anonymat.

« Je ne vois pas en quoi la chose serait piètre, douce dame. Ça n'est qu'une légitime alliance entre politesse et confiance en soi. Sachez que je ne suis pas homme qui ourdi des complots rancuniers, ou engage des hommes de main ! S'il me faut me venger de vous, alors ce sera aussitôt que vous y consentirez, et par ma personne seule, et votre nom ne me servira à rien. Si vous ne craignez pas l'être qui est devant vous, pour peu qu'il soit un peu mieux disposé, alors vous n'avez, je vous l'assure, pas à craindre plus de moi. »

Sitôt qu'il avait retrouvé son flux de parole, les choses semblaient un peu plus simples pour l'adolescent. Il avait à présent un besoin maladif de parler, à défaut de pouvoir bouger. C'était ainsi : même au cœur du plus terrible affrontement, sa bouche ne restait jamais close longtemps. S'exprimer était pour lui un moyen sûr d'évacuer son stress, et plus celui-ci était grand, plus il y mettait alors d'application. Il attendit tout-de-même avec une certaine impatience qu'on le détacha, et détourna brièvement les yeux pour ne pas trop profiter de la vue qui s'offrit à lui à cette occasion. Il y avait certaines zones du corps d'une femme sur lesquels la bienséance interdisait qu'on s'attarde...

« D'autant que j'ai pu en juger, Caracole mérite le titre de personne mieux que bien des humains, et sa volonté était de partir loin des lieux où il était enfermé depuis des décennies déjà. Quant aux bottes... elles étaient malheureusement indispensables à cette... délivrance. Et enfin, la princesse accumule tant d'artefacts qu'elle a oublié l'usage de la plupart. C'est un miracle qu'elle se soit rendue compte de la disparition de quelques uns... et je ne crois pas lui avoir fait de toute les manières grand tort en l'en délestant. »

Encore qu'il fut toujours à la merci de la mercenaire, l'adolescent songeait malgré tout à se justifier ainsi. Il essayait de s'exprimer avec simplicité et naturel, sur un ton posé, qu'il n'était pas facile de maintenir dans de telles conditions. Pourtant, la traqueuse ne paraissait pas avoir l'intention de faire avec lui usage de beaucoup de douceur, et bientôt, il eut une dague sous la gorge. Ozvello se contenta de déglutir, et de prendre un air entendu. Il n'avait aux injonctions de bien se tenir, aucun commentaire particulier à apporter. Les conditions de sa relative liberté de mouvement étaient claires, et il supporta la brutalité du transport. La seule chose qui le vexa davantage fut qu'elle considère que sa présence la ralentirait dans son périple. Il ne résista pas, et protesta :

« Je ne suis pas aussi lent que vous le croyez ! Du reste, je sais chevaucher... Mais la solution la plus simple me paraîtrait d'user des bottes que vous m'avez enlevées. Vous n'êtes pas sans ignorer qu'elles se nomment bottes de sept lieux, et qu'ainsi que leur nom l'indique, elle permettent de parcourir sept lieux en un seul pas. J'ai déjà été dans la nécessité de transporter un individu en plus de moi... Il suffit en réalité d'avoir la force de le porter un bref moment. Si je me fie à vos harmonieuses lignes, je ne doute pas un instant d'être capable d'un tel acte. »

De façon évidente, il n'envisageait pas le contraire, et que ce soit lui qu'on porte. Était-il stupide de donner ainsi un moyen à la chasseuse de l'amener plus vite vers son destin peu heureux ? Peut-être, mais il n'avait pu se l'empêcher, et la proposition avait émergé presque malgré lui... Quelle que fut les aspirations de la mercenaire, l'adolescent trouvait très désagréable de marcher les pieds nus. Il n'avait pas le souvenir d'avoir jamais du le faire en extérieur, et trouvait le sol dur et indélicat. Il y avait de plus un déshonneur évident dans la chose : il allait nécessairement se salir. Heureusement, il était un peu moins précieux de nature que la petite noblesse de Castelquisianni, et répugnait un peu moins à se tâcher. Au moins, il avait son chapeau. Mais tout-de-même, cela faisait indigent.

« Un siècle ?! Comment se peut-il ? Ainsi vous n'êtes pas humaine ? Ou bien sont-ce des filtres qui ont préservé votre beauté et votre vigueur de l'impitoyable passage du temps ? Nous avons une guilde d'alchimistes, à Castelquisianni, qui s'emploie à trouver un tel antidote aux ans, mais de ce que je sais, toutes les solutions approchées jusqu'ici requièrent des sacrifices terribles de la part de celui qui ne veut vieillir. Vous n'avez pas besoin de moi pour l'apprendre, mais vous ne faites pas même l'âge des femmes dont vous auriez pu voir naître les aïeules... la belle promesse d'éternité qui est la votre... en matière d'expérience, je ne peux rivaliser. Mais si votre prévenance me touche, je vous prie de croire que je ne suis pas si chétif ! Avec modestie, je crois pouvoir que j'ai déjà survécu à bien des épreuves, et parfois triomphé mieux qu'un bataillon ne l'aurait fait... »

Il n'était pas facile de se donner un peu d'allure lorsqu'on venait de se faire piéger comme le plus stupide des gibiers, et qu'on était face à une créature centenaire. Toutefois, dans cette situation où sa fierté était bafouée à chaque seconde, le bretteur semblait vouloir se rappeler qu'il avait été dans beaucoup d'autres bien plus digne. En un mois, et du haut de ses seize ans, il n'avait pas à trop rougir de ce qu'il avait accompli. Du reste, être la proie d'un être aussi fascinant qu'âgé donnait de nouvelles excuses... et ne faisait que rendre la discussion plus intéressante encore.

Puis ils entrèrent dans une maison tenue par un homme dont l'état faisait peine à voir, dans tous les sens du terme. Les menaces de la mercenaire avaient été assez justes pour une part. Ozvello aurait préféré sans doute perdre la vie que perdre ses bras, ses jambes, ou la vue. Il imaginait mal quelle terrible vie d'ennui serait la sienne s'il était victime d'une telle mutilation. Avec une certaine noirceur, il se dit que son imagination pourrait bien être dépassé par la réalité d'ici quelques semaines. Sachant montrer un peu de reconnaissance envers l'attention que lui vouait la pas si jeune femme, le castelquisian consentit à manger ce qu'on lui apportait. La nourriture modeste ne lui faisait pas horreur. Cela, il avait eu le temps de s'y habituer.

« Il n'est pas dans mes habitudes de me montrer gratuitement grossier envers mes hôtes... ni envers quiconque. De plus, cela nous fait là un point commun notable : nous nous sommes opposés à un prince, et celui-ci a abattu sur nous son courroux. Vous ne devriez peut-être pas, cependant, utiliser le terme noble comme une insulte... Je crains qu'on ne choisisse pas plus de naître aristocrate que roturier, et que tenter de s'extirper de sa condition, dans les deux cas, n'est pas sans amener des problèmes... J'en sais quelque-chose. »

La perspective de son jugement n'était pas encore trop proche, et l'adolescent parvenait à chasser de son esprit cette obsession. Seulement, pour ça, il lui fallait parler encore, et les sujets à aborder avec la mercenaire le ramenaient toujours à cette promesse macabre. Par dépit, il choisit alors de se confronter directement au sujet.

« Vous aviez tort, tout à l'heure... lorsque vous disiez que je n'étais pas la chose principale que vous a envoyé quérir la princesse. Comme je le disais, les objets magiques ne lui manquent pas... et elle doit vous payer peut-être deux fois leur valeur que vous en tireriez en or, pour être certaine que vous ne soyez pas tentée de les vendre plutôt que de lui les ramener. Non, j'émets l'hypothèse que ce qui l'intéresse, c'est bien la vengeance : c'est bien moi. Dans les meilleurs des cas, je me vois esclave. Savez-vous que la princesse possède presque autant d'esclaves que d'artefacts ? Être esclave de Cyriel Raffaëlli n'est pas une chose aussi douce qu'on pourrait le croire. J'ai vu l'un d'entre-eux être mutilé devant moi, pour une raison d'une terrible futilité... Oh, et quant à intercéder auprès d'elle... avouez que vous n'y croyez pas davantage que moi, et que ce n'est là qu'un effet de style destiné à me faire adhérer à ma propre extorsion. »

La voix d'Ozvello n'avait alors rien de la plainte, ou de la supplication. Mais même lui ne parvenait à cacher le léger désespoir qui l'avait envahie. Il se mit à scruter les flammes, et repensa à celles qui avaient brûlé tant de bâtiments et de pauvres gens peu avant.
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Enora

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Re : Retour de bâton [Enora]

Réponse 5 dimanche 16 mars 2014, 18:50:23

Ce jeune loup était un bavard sans pareil. Enora lui aurait volontiers coupé la langue, et sans doute Grimborg aurait-il fait de même si elle avait eu l'air de ne pas se soucier de son prisonnier. Leur hôte vaquait, à tâtons, à ses occupations, sans pour autant trop se préoccuper de ses deux invités. Le pauvre, aveugle et muet, devait subir les assauts oraux et pénibles et longs de ce petit naïf. Soupirant et avec obstination, elle continuait de couper ses morceaux de fromage, avant de les porter à sa bouche, mâchant avec vigueur et plantant son regard dans celui de son interlocuteur. Il mangeait avec ce qui apparaissait à la mercenaire comme une lenteur insupportable. Soupirant de nouveau, comme pour apaiser ses nerfs, elle porta un second morceau de fromage à sa bouche, l'avalant avec la même énergie contrariée.
Déglutissant avec peine, car la colère lui broyait la gorge, elle vint s'asseoir en face de sa proie :

_De deux choses l'une mon petit : non, je ne te révélerais pas mon nom, ni mon âge, ni quoi que ce soit me concernant, non, nous n'utiliserons pas tes bottes de sept lieues quand, justement, mon employeur veut récupérer son bien et que son bien se trouve être, en partie, ces foutues bottes : il serait malvenu, n'est-ce pas, d'utiliser ce pourquoi il m'a envoyé... ? Je ne dis pas que tu es lent, sombre idiot, mais il doit tout de même apparaître clairement en ton esprit que plus on est nombreux, moins il est aisé de se déplacer en toute discrétion et rapidité. Non ? Et même si deux personnes restent toujours un plus petit comité qu'une quinzaine, le fait est que c'est toujours plus nombreux qu'une seule ! De plus, je doute que tu sois en mesure de suivre mes acrobaties.
Enfin, ton histoire ne m'intéresse pas, et que m'importe le sort que l'on te réserve dans ton insupportable royaume : je ne suis ni ta confidente, ni ta nounou, ni quoi que ce soit. Je suis ta geôlière, ton bourreau, n'importe quel nom que tu voudras, mon petit, mais tout ce qui m'importe, c'est le paiement à la fin de mon travail. Comprends-tu, ou faut-il que je te l'explique plus distinctement... ?
Alors, par pitié, tais-toi un peu, tu es épuisant, un vrai moulin à parole.


Elle ne voulait pas s'en faire un ennemi et comptait toujours l'apprivoiser comme un jeune chiot un peu dissipé, mais ses manières de langage l'agaçaient, à la longue. S'il était distrayant au prime abord, et surtout suspendu par un pied, il devenait, finalement, rapidement irritant.

Balançant une bûche dans le feu, elle fit les cent pas dans la pièce alors plongée dans le silence. L'incendie leur avait, jusqu'ici, apporté une protection certaine lors du kidnapping, mais il était envisageable, voire certain, qu'une troupe ou plusieurs, serait lancée dans la ville si l'origine du feu était établie comme criminelle et, connaissant cette maudite cité comme elle la connaissait, il y avait tout à parier qu'il ne faudrait pas longtemps avant qu'une brigade vienne frapper à la porte de Grimborg. Elle jeta un œil à son prisonnier. Elle et leur hôte ne seraient pas identifiés comme suspects par les gardes, puisque son changement d'apparence en jolie blondinette la préservait de ce genre de cas, Grimborg, aveugle, ne pourrait pas plus être suspecté mais Ozvello, avec sa tenue, ses manières et son côté propret attirerait, à coup sûr, l'attention : que ferait un pareil noblion tombé du royaume dans une bicoque aussi misérable, au milieu du peuple... ? Il fallait éviter les questions car, après tout, elle restait une mercenaire à la folie meurtrière, beaucoup lui gardait rancune de certaines de ses frasques, elle était toujours recherchée... Enfin, la liste était longue.

_Grimborg, mon ami, aurais-tu quelques vêtements à prêter à mon prisonnier ? Je crains qu'une patrouille ne débarque à cause de l'incendie qui a ravagé les abords des remparts, et il ne faudrait pas qu'il attire trop l'attention à lui...

Grimborg haussa les épaules. C'était un sacré colosse : il y avait peu de chance qu'un vêtement aille, ne serait-ce qu'un tant soit peu, à Ozvello. Se mordillant la lèvre, Enora pressa encore son ami, qui finit par aller, tâtonnant, fouiller dans son armoire vétuste. Pendant ce temps, la ESP.er se tourna vers le noblion :

_Ecoute moi mon petit. Il va falloir que tu m'obéisses au doigt et à l'oeil si tu ne veux pas que nous ayons des ennuis. Une patrouille risque de passer par ici. Tu pourrais avoir envie de leur crier que tu as été kidnappé par une mercenaire. Tu pourrais. Mais je les tuerais tous et te tuerais par la suite pour ne pas risquer que tu recommences un tel tapage plus tard, et j'apporterais immédiatement ta tête à ta princesse. Sans compter que l'on détruirait certainement la maison de Grimborg, qui t'offre ce repas, ce qui serait de la plus haute insulte. Comprends-tu ? Alors, tais-toi, quoi qu'il arrive, tais-toi.

Elle ne lui faisait pas confiance et détestait être obligée de le menacer en permanence mais elle ne disposait, hélas, que de ce moyen là pour pouvoir espérer, ne serait-ce qu'espérer, s'en sortir.

Sur ces entrefaites reparu Grimborg, plusieurs chemises dans les mains, mains qui avaient l'allure de plusieurs battoirs mis côte à côte.
Enora s'en saisit avec vigueur et, tirant Ozvello par le col, le mit debout, face à elle. Saisissant la première chemise du tas, la dépliant, elle la mit devant le jeune homme afin de constater de la taille :

_Même avec une ceinture de corde ça ne fonctionnerait pas, maugréa-t-elle entre ses dents.

Toutes les chemises y passèrent, sans succès. Mais Enora avait d'autres ressources. Après avoir demandé son accord à son ami, elle se saisit de la plus petite des chemises présentées et, d'un coup sec, déchira une partie du bas et des manches.

_Va enfiler ça. Et dépêche-toi, dit-elle à Ozvello en lui tendant ladite chemise déchirée et en désignant un petit réduit sans fenêtre.

Tandis qu'elle l'attendait, elle faisait encore les cent pas dans la pièce. A peine revenu, elle lui entoura la taille d'une corde grossière, afin de donner l'impression d'une tunique longue et de guenille, pour homme. Se saisissant d'un morceau de charbon tombé à côté du foyer, elle en frotta le visage du noble, lui donnant une mine crasseuse, et fit de même pour ses mains, ses jambes, enfin, toute parcelle de peau apparaissant.
Au moment où elle se redressait pour admirer le résultat, on frappa à la porte.
Plantant son regard dans celui d'Ozvello, elle posa son index sur sa bouche afin de lui intimer le silence, passa sa main dans les cheveux du jeune homme afin de les ébouriffer et alla ouvrir.

_Bonsoir madame, excusez-nous de vous déranger... Est-ce que nous pourrions vous poser brièvement quelques questions ?
_Bien sûr, je vous en prie, entrez... Je crains malgré tout de devoir vous avertir que mon pauvre époux ainsi que mon fils sont muets et seraient incapables de répondre à n'importe quelle question... Quant à moi, étant restée à la maison afin de préparer le souper, j'ai bien peur de ne pas être d'une grande utilité...

Les hommes hésitèrent sur le pas de la porte : fallait-il perdre du temps avec une famille d'imbéciles... ?

_C'est à propos de l'incendie, près des remparts...
_Mon Dieu, un incendie !? Mais c'est terrible, que s'est-il passé ?

Moues déçues et dédaigneuses des quatre hommes. Il ne leur en fallu pas plus pour prendre congé en dépit des questions lancées par Enora.
Elle ferma enfin la porte, appuyant son dos contre le battant :

_Je crois, hélas, que nous ne pouvons pas rester plus longtemps dans cette maison. On ne peut pas prendre le risque qu'une autre brigade vienne fourrer le nez ici...


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