Exploration [Carter- les amazones]

Cela faisait quelques jours que le capitaine Carter marchait dans une nature sauvage et hostile. Elle ne connaissait pas les plantes ou les animaux de la région. Elle ne pouvait compter que sur ses rations de survie, qu'elle essayait de faire durer. Elle savait bien que cela ne pourrait pas durer comme cela indéfiniment. Elle devait trouver de la civilisation pour se ravitailler.
Étrangement, la militaire n'avait pas vu âme qui vive, aucun village et quasi aucune trace d'humanité. Elle devait également rester prudente. Elle était seule sur une nouvelle planète et aucun moyen de rentrer. Si au moins elle avait rencontré un peuple évolué pour comprendre ce qu'il en était.   

  " En plus, les autres doivent me chercher partout. Je ne vois qu'une seule solution à mon arrivée ici, ma signature énergétique envoyée de la porte sur terre n'a pas pu l'envoyer à la porte d'arriver pour une X ou Y raison. Il doit avoir un dispositif sur cette planète qui a servi de sécurité, sinon je serais resté que des particules informes. Il faut obligatoirement un appareil pour me reconstituer.

Je dois me dépêcher, après trop de jours, je serais supposée porter disparus et morte." 

Puis au détour d'une colline, Samantha vit une colonne de personnes. Elle se mit alors immédiatement allongée sur le sol. Il n'était pas question de sauter dans les bras des premiers humains venus sans savoir à qui elle avait affaire. Elle prit alors ses jumelles et les braqua dans la direction du groupe d'humains.
Carter pu voire rapidement que cela devait être un peuple à l'époque moyenâgeuse. C'étaient uniquement des femmes, habillées de vêtements rudimentaires, de lances, d'arcs et de mitrailleuses. Elle fut très étonnée de ce mélange étrange. C'était comme si elles avaient volé ces armes à un peuple évolué. Comme quoi il devait bien avoir un peuple aussi avancé voire encore plus que les Terriens.

  " Qu'est-ce qu'elles font à voyager entre femmes ? Il n'y a aucun homme, et en plus elles sont armées. J'en suis certaine que Daniel trouverait ça très intéressant, mais je n'ai pas envie de me faire dépouiller. Il n'y a pas que des combattantes, c'est tout un peuple.

C'est la première trace de vie intelligente que je rencontre. Je ne sais pas si je peux me permettre de les laisser partir.  "     

Carter soupira légèrement, elle était en hauteur et elle avait l'impression que le groupe de femmes ne l'avait pas vu. Elle n'avait peut-être pas la bonne tenue de camouflage vu qu'elle n'était pas en plein désert. Elle savait qu'elle ne pouvait pas rester longtemps dans cette position, elle devait aller se cacher ailleurs.
Sam recula lentement de la colline en rangeant ses jumelles pour aller se cacher dans la forêt. Elle posa une main sur son P90 avant de se lever, essayant d'être discrète. 

La Horde des Amazones était une trace des temps anciens, de cette époque lointaine où les peuples ne s’étaient pas, pour l’agriculture et l’élevage, sédentarisés, avant de former des cabanes, des masures hirsutes qui, avec les âges, étaient devenus des villes, des forts, puis des États. La Horde était un peuple très ancien, existant depuis des millénaires, et qui voyageait sans arrêt. Elle se reposait de temps en temps, mais uniquement pour permettre à son peuple de se ressourcer, de récupérer des vivres, ou d’organiser des cérémonies religieuses. La Horde était un peuple ancien, comprenant plus de mille femme, divisée globalement en deux castes : les guerrières, et les ouvrières. On comptait plus d’un millier de guerrières, et des centaines d’ouvrières, qui avaient pour mission d’entretenir les guerrières, de leur permettre de se reproduire, d’éduquer les filles, de soigner les guerrières, de rafistoler leurs armures. Les ouvrières étaient généralement des femmes capturées par les Amazones, ou offertes en tribut par les villages, afin que ces derniers ne soient pas pillés par les Amazones. Mais, avec le temps, on trouvait aussi, parmi les ouvrières, les bébés peu puissants, celles qui n’avaient pas réussi à briller et à s’imposer durant leurs plus jeunes années. L’ensemble de la Horde formait un long troupeau hirsute avançant lentement, aisément reconnaissable de loin, et, qui, par conséquent, faisait l’objet d’une protection de tous les instants. Encerclant la Horde, on trouvait toujours des patrouilles de plusieurs Amazones, montées sur des chevaux, ou à pied. Des éclaireurs s’assuraient que la route était sûre pour la Horde, tandis que les flancs et l’arrière de la Horde étaient surveillés par des rondes d’Amazones se renouvelant plusieurs fois par jour.

Fort heureusement, Astrid était une guerrière. Sa beauté n’avait d’égale que ses talents de traqueuse, de chasseuse, de pisteuse. Elle partait parfois seule pendant des jours dans les forêts afin de chasser des daims, plaçant des pièges un peu partout. Astrid chassait le gibier, tout en surveillant la Horde, mais, comme à chaque fois, son instinct de chasseuse l’emportait sur ses obligations de surveillance. Elle était sur la piste d’un cerf, une bête assez vigoureuse, qu’elle avait réussi à blesser, mais pas à tuer. Astrid la traquait donc, et avait rejoint un arbre. Elle se battait traditionnellement avec une longue épée ou avec deux petites haches. Pour chasser, les deux haches étaient nettement plus indiquées. Depuis sa position, Astrid attendait que le cerf revienne... Quand elle entendit des bruits de pas, et perçut une odeur... Humaine. Tournant la tête, elle vit rapidement, sous ses yeux, une sorte de femme militaire, tenant dans les mains un fusil d’assaut. L’Amazone fronça les sourcils devant cette menace. La femme veillait à éviter de marcher sur des morceaux de bois, des racines, cherchant à étouffer ses pas.

*Qui est-ce ? Une femme qui nous espionne ? Une ennemie ?*

La Horde était bien trop loin de Tekhos pour que ce soit une Tekhane, même si elle avait une arme à feu, ce qui était caractéristique des Tekhanes. Mais qu’est-ce qu’une Tekhane leur voudrait ? Et était-elle vraiment seule ? Astrid fronça les sourcils. Elle n’entendait aucun autre bruit, aucune odeur suspecte. La femme se rapprochait.

*J’ignore qui tu es, mais, si tu comptais attaquer la Horde flanc, ma poulette, tu es mal partie...*

Le cerf allait pouvoir atteindre. Astrid avait une autre priorité sous sa hache. Elle se mettait lentement en position, sur sa branche, et, attendit que la femme soit pile en-dessous d’elle pour bondir sur elle. Sa main gauche attrapa la gorge de la femme, la plaquant sur le sol, et elle leva sa hache, prête à l’abattre.

« Qui t’envoie, femme ? Que viens-tu faire ici, à espionner mes sœurs ? Parle, vite ! »

L’intimidation, il n’y avait généralement rien de mieux pour délier les langues.

Il était certain que ce groupe de femmes était aux yeux de la militaire terrienne bien étrange. Pourquoi autant de femmes se rassemblaient en groupe ainsi ? Peut-être une terrible guerre avait tué la plupart des hommes ? Ou encore que c'était une façon de faire sur cette planète ? Si c'était cela, elle avait peut-être de la chance d'être une femme cette fois-ci. Cela changerait de cette planète de tribus mongoles qui avaient des règles contre les femmes très dures. 
Samantha ne se rendit pas du tout compte de la présence de l'amazone. Elle faisait comme partie de la forêt, et son attention était portée dans la direction du groupe.

La militaire se reculait lentement pour ne pas se faire voir de la horde. Elle savait bien que les jumelles pouvaient se faire voir à plusieurs kilomètres parfois. Elle n'eut à peine le temps de se retourner sur le dos, qu'une femme sauvage lui sauta littéralement dessus. Elle fut totalement surprise, qu'elle ne put que tenir fermement son arme à feu en main.

Carter ne pouvait pas faire un mouvement de plus. Elle avait une hache sous la gorge, et au moindre mouvement, cette sauvage n'hésiterait pas. Elle lâcha alors son P90 en levant ses mains lentement pour montrer qu'elle se rendait. Elle ne ferait rien d'idiot, elle n'avait pas trop le choix maintenant.   

« Qui t’envoie, femme ? Que viens-tu faire ici, à espionner mes sœurs ? Parle, vite ! »

  "Je suis le capitaine Samantha Carter, de la terre. Je ne vous veux aucun mal. Je cherche seulement mon chemin, je suis perdue sur cette planète. Personne ne m'envoie vraiment, c'est plutôt par accident que je suis ici.

Si vous pouviez retirer cette hache maintenant, ça serait encore mieux. " 

Carter ne semblait pas paniquée, elle en avait vu d'autres. Elle n'était pas en position de réagir ou de se débarrasser de cette femme. Elle avait peut-être suivi un entraînement au corps-à-corps de niveau quatre, mais cela ne suffirait pas. Elle avait certainement manqué de jugement en pensant pouvoir être discrète à ce point. Elle n'avait bientôt plus de vivre, elle n'avait guère le choix. 

Les Amazones n’étaient guère réputées pour être des femmes sociables. Guerrières et aventureuses, si elles s’aventuraient bel et bien dans Terra, elles liaient rarement connaissance. En effet, la Horde se considérait un peu comme une grande famille, où il n’y avait pas de secrets, ni même de réelle vie privée, tant ceci paraissait absurde. Au sein d’une famille, le secret était un ver qui rongeait petit à petit les fondations et la cohérence de n’importe quelle entité familiale. Par conséquent, quand une Amazone se rendait dans une autre société, la manière dont les rapports sociaux étaient tissés constituait généralement pour elle un blocage. Médisance, méfiance, hypocrisie, arrogance, danger... Il n’y avait rien de tout ça au sein de la Horde, car les Amazones étaient toujours éduquées avec l’idée que l’union était indispensable, et qu’il n’y avait pas d’union sans confiance... Et, sans honnêteté, il n’y avait pas de confiance. Ainsi, les Amazones connaissaient la loyauté, ce qui en faisait, sur le champ de bataille, des guerrières redoutables, car elles se complétaient naturellement, s’entraînant ensemble depuis leur plus jeune âge. Astrid protégeait sa famille, et avait brandi sa hache. Elle lisait la surprise dans les yeux de cette blonde, mais elle ne hurla pas, lui répondant calmement.

Samantha Carter... La Terre... Astrid connaissait ce monde parallèle étrange, où la magie n’existait pas, car plusieurs sœurs venaient de Terre, comme Charis. Astrid n’y avait jamais été, et, de manière générale, la Terre n’intéressait pas la Horde. La Déesse-mère n’y avait plus aucun sanctuaire, et il n’y avait donc aucune raison logique d’y aller. Le fait qu’elle se désigne comme un capitaine laissait entendre qu’elle était une militaire, ce que son uniforme, ainsi que son arme à feu, confirmait. Elle lui expliqua qu’elle était arrivée ici « par accident », probablement en traversant, comme Charis jadis, l’un de ces portails dimensionnels.

« Si vous pouviez retirer cette hache maintenant, ça serait encore mieux. »

Astrid fronça lentement les sourcils, étudiant cette possibilité... Puis se redressa lentement, libérant le cou de la femme.

« J’ai entendu parler de la Terre, répondit Astrid. Je m’appelle Astrid, et je suis une Amazone. Nos lois interdisent aux étrangers de s’approcher de la Horde sans passer par les éclaireurs. »

La protection de la Horde était fondamentale, car, vu sa taille, elle était assez vulnérable. Les ouvrières et les enfants ne pouvaient pas se battre, ce qui impliquait une vigilance permanente pour éviter les attaques surprises. Astrid avait manifestement manqué à ses obligations de vigilance et de surveillance, vu que la femme aurait tout à fait pu être une sorte d’éclaireuse avancée, et planifier un bombardement en donnant des coordonnées. Astrid savait que les Tekhanes pouvaient faire cela. À l’aide d’une radio, une soldate indiquait des positions précises à des artilleurs, qui faisaient alors un ravage. Mais cette femme n’avait pas de radio, et son uniforme n’était pas cet uniforme moulant et sexy qui caractérisait l’armée tekhane.

« Je te crois, Capitaine Samantha Carter de la Terre. »

On lui avait dut que la Terre était un monde dirigé par les mâles. Par conséquent, cette femme devait être douée. C’était une chose que les Amazones respectaient. Astrid prit donc sa décision :

« Je vais te conduire à notre Reine, Capitaine Samantha Carter. Tu as l’air épuisée, la Reine Andromaque s’occupera de toi. »

Elle devait être égarée depuis plusieurs jours, et, maintenant qu’Astrid la voyait de plus près, elle pouvait lire sur son visage les traces de la faim, et de la fatigue. Elle tendit la main vers elle, pour l’aider à se relever.

« Tu es notre hôte, Capitaine Samantha Carter. Durant ton séjour au sein de la Horde, conformément à ce qu’en disent nos lois et nos coutumes, c’est moi qui veillerais sur toi. Et je vais commencer par t’offrir à manger. »

Généralement, la Horde était perçue comme un peuple xénophobe, complètement fermé aux étrangers, attaquant à tout-và, pratiquant le cannibalisme sur les Amazones les plus faibles. La réalité était bien moins sinistre. L’hospitalité était important pour la Horde, peuple de nomades et de voyageuses. L’hospitalité était une importante coutume amazone, qui suivait quelques principes. Un visiteur voulant voir la Horde devait obligatoirement être sous la responsabilité de l’Amazone qui le croisait. L’hospitalité était théoriquement asexuée, ce qui faisait que même des mâles avaient le droit d’être hébergés au sein de la Horde, même si c’était toujours plus facile pour les femmes.

Le capitaine Carter en avait vu des belles dans sa vie de militaire, malgré qu'elle fût une scientifique. Elle fut surprise par la présence de l'amazone, mais elle savait se contrôler pour lui permettre de réagir de la bonne façon. Si elle était totalement paniquée à en perdre ses moyens, elle ne pourrait jamais s'en sortir. Elle était seule et en danger dans un monde inconnu. D'autres règles, d'autres communes, elle n'avait plus aucun repère. Elle ne savait pas tellement à qui elle avait affaire, mais une hache sous la gorge semblait être une notion qui dépassait les mondes.

 Samantha avait demandé sans trop de conviction qu'elle retire la hache de son cou. Cependant, son interlocutrice, qui aurait pu lui faire tout ce qu'elle voulait, accepta. Elle en fut la première étonnée, se relâchant un peu plus. La situation tournait davantage en sa faveur que ces derniers instants. Elle trouvait étrange ce mélange de technologies. Utiliser une hache, avoir des fusils d'assaut, c'était peut-être une honte d'utiliser des armes à poudre ? Sans doute que c'était une bande de pillards féminine qui avait récupéré ces armes. Mais pourquoi des femmes ? Les femmes étaient en général soumises aux hommes, de par la différence de force. Il y avait dû avoir un événement important, qui avait changé l'équilibre entre les deux sexes.

« J’ai entendu parler de la Terre, répondit Astrid. Je m’appelle Astrid, et je suis une Amazone. Nos lois interdisent aux étrangers de s’approcher de la Horde sans passer par les éclaireurs. »

  " Vraiment ? Vous avez entendu parler de la terre ? " 

Si l'autochtone avait parlé de la terre et pas de la tori, c'était qu'il y avait de grandes chances qu'il y ait une porte des étoiles. Elle savait bien que les Terriens n'avaient pas de moyens de transport spatiaux, donc il ne restait qu'un seul autre moyen de transport possible.

  " Alors peut-être vous savez où se trouve la porte des étoiles ? Le shapai ? Un grand anneau en pierre avec un cadran ? " 

Le matériel que la capitaine de SG1 portait ne ressemblait sans doute pas aux matériel Tekan, car elle portait bien une radio. Elle ne servait pas à grand-chose maintenant seul sur une planète, mais elle en avait bien une. Elle avait également quelques autres outils utiles pour sa survie. Mais à part un couteau de combat à la ceinture, elle ne semblait rien avoir qui pourrait représenter un danger immédiat.

« Je te crois, Capitaine Samantha Carter de la Terre. »

  "Samantha devrait suffire. " 

La sauvage à la hache semblait la regarder d'un regard de respect. Elle ne savait pas trop ce qu'elle avait fait pour mériter cela, mais elle appréciait de ne pas se faire découper en rondelles. Sans doute que si elle s'était mise à crier et à pleurer sous cette hache, son traitement aurait été différent. Elle n'avait pas les connaissances du docteur Jacson, elle aurait pu en savoir long sur les amazones.

« Je vais te conduire à notre Reine, Capitaine Samantha Carter. Tu as l’air épuisée, la Reine Andromaque s’occupera de toi. »

  "Je vous remercie. Effectivement, ça fait un long moment que je marche seule dans cette direction. C'est même une chance d'être tombé sur vous. Je ne sais même pas sur quelle planète on est. Je ne voudrais pas être un poids pour votre groupe. Tout ce qu'il m'intéresse c'est de rentrer chez moi.  " 

Carter ne pouvait pas dormir autant qu'elle lui fallait. Elle ne pouvait pas non plus manger à sa faim. C'était davantage la pression et la volonté qui la maintenait encore sur ses deux jambes. Elle ne connaissait rien sur cette planète. Elle ne savait même pas ce qui était comestible ou non. Est-ce qu'elle pourrait supporter l'eau et la nourriture locale ? Elle prit la main offerte pour se relever. Elle hocha la tête lentement en regardant l'amazone dans les yeux. Elle rangea en bandoulière son arme à feu sur son épaule, à moins que l'amazone le la lui prenne. Elle ne résisterait pas du tout, cela serait presque normal. 

« Tu es notre hôte, Capitaine Samantha Carter. Durant ton séjour au sein de la Horde, conformément à ce qu’en disent nos lois et nos coutumes, c’est moi qui veillerais sur toi. Et je vais commencer par t’offrir à manger. »

  "Je te remercies, j'ai une faim de loup ! Je tacherais de vous aider comme je peux. Je suis gênée de profiter ainsi de vous sans contrepartie. " 

C'était une militaire et une scientifique, le capitaine carter ne savait pas trop ce qu'elle pourrait apporter à ce  genre de personne. Elle ne donnerait sans doute pas de technologies à un peuple en apparence plus faible technologiquement. Elle eut une pensée pour les Nox, que son groupe d'exploration avait pris pour un peuple pacifique et à l'âge de pierre.

Samantha n'avait pas tellement de préjuger sur ce groupe. elle se demandait davantage pourquoi l'aider comme cela ? Sans doute que c'était comme les nomades dans le désert. Ils aidaient toujours les voyageurs égarés. Cependant, elle n'était pas sur terre, elle ne l'avait pas oublié.

« Je te remercies, j'ai une faim de loup ! Je tacherais de vous aider comme je peux. Je suis gênée de profiter ainsi de vous sans contrepartie. »

Astrid hocha la tête silencieusement, tout en se remémorant les curieux propos de cette femme. La porte des étoiles ? Le shapai ? Un grand anneau ? Tout ceci ressemblait fort à une sorte de relique ancestrale, mais ça ne lui disait rien. La Reine en serait peut-être plus à ce sujet. Astrid allait donc devoir progressivement abandonner sa mission d’éclaireur pour conduire cette femme, cette militaire terrienne qui parlait de drôles de choses, près de la Reine. Astrid s’avança lentement, et traversa la forêt, rejoignant un sentier qui surplombait la vallée, longeant les parois. La Horde se déplaçait, en contrebas, dans une espèce d’énorme canyon. D’autres Amazones étaient en hauteur, sur des plateformes surélevées.

« Voici la Horde, Samantha. Mon peuple. »

La Horde était en train de marcher, de se rendre vers un prochain point de repos, de l’autre côté de ce long canyon s’étalant sur plusieurs kilomètres. Il y avait en contrebas de nombreux chariots remplis de marchandises, et plusieurs troupeaux guidés par quelques Amazones, généralement vers l’arrière de la Horde. Depuis leur position, les deux femmes ne pouvaient voir, ni l’avant, ni la queue de la Horde, simplement une longue série de femmes marchant à travers la poussière. C’était un spectacle toujours assez fascinant, comme celui de voir une armée en déplacement. Astrid marchait le long de la Horde, suivant un sentier qui longeait le vide. Il fallait rejoindre un chemin pour descendre, et il était un peu plus éloigné.

L’Amazone marcha ainsi pendant une dizaine de minutes, se demandant comment cette femme avait débarqué sur ce monde. Avait-elle pris l’une des failles dimensionnelles existant sur Terre ? On ne lui avait jamais parlé d’une quelconque porte. Et cet uniforme... C’était indéniablement une militaire. Une militaire de la Terre... Astrid ne savait pas grand-chose de la Terre. Elle connaissait son existence grâce à Charis, une Amazone qui était originaire de la Terre, et grâce aux quelques informations que les anciennes avaient transmises. Elles décrivaient la Terre comme un endroit débarrassé des Dieux, où les humains vivaient de manière presque exclusive, à la fois similaire et fondamentalement différent de Terra. Un monde complexe, et qui, en étant abandonné par la Déesse, ne représentait aucun intérêt aux yeux des Amazones.

Astrid continuait à avancer, filant sous une arche en pierre, puis commença à descendre, en pénétrant dans une petite grotte éclairée par des trous permettant de laisser filer des rais de lumière. Astrid descendit pierre par pierre, jusqu’à atteindre le sol. Une ouverture permettait de voir la Horde. Les Amazones marchaient, et Astrid continua à s’avancer. Elle sortit du renfoncement dans la paroi de la grotte.

« Où est la Reine Andromaque, ma sœur ? demanda-t-elle à une Amazone qui s’avançait.
 -  Elle est devant, ma sœur. »

Astrid hocha la tête, et s’avança, faisant signe à Samantha de la suivre. La marche était longue, et les Amazones avançaient assez lentement. Astrid avait une marche rapide, filant vers l’avant de la Horde, là où rencontrait beaucoup de guerrières, généralement montées sur des chevaux. En chemin, Astrid alla près d’un chariot où plusieurs Amazones ouvrières faisaient à manger. Elle réussit à attraper un sandwich, et le donna à Samantha.

« Prends ça, Samantha. Le repas n’est pas encore prévu pour tout de suite. »

Autant lui offrir de quoi se sustenter un peu. L’Amazone reprit sa marche, jusqu’à rejoindre les Amazones les plus avancées.

« Astrid ! s’exclama alors une voix bien reconnaissable. Que fais-tu là ? »

La femme qui venait de lui parler n’était rien d’autre que la Princesse des Amazones, Sélène, la belle fille d’Andromaque. Montée sur un cheval, cette dernière observait silencieusement Astrid, ainsi que Samantha, qui était derrière elle.

« Une étrangère est arrivée, ma sœur. Elle affirme venir de la Terre, et je songeais la conduire près de notre Reine. »

Sélène fronça lentement les sourcils. Les cavalières de tête étaient isolées d’une centaine de mètres de la Horde, afin de mieux les protéger en cas d’assaut. Elle se rapprocha lentement, et descendit de son cheval, sautant sur le sol.

« Je suis la Princesse Sélène, femme. La Reine ma mère est occupée avec de jeunes Amazones.
 -  Elle ignore où elle est... »

Sélène hocha lentement la tête, et répondit rapidement :

« Tu es sur Terra, femme. Ta route a croisé celle d’un des peuples les plus anciens et les plus autonomes de ce monde : la Horde des Amazones. Si tu veux t’adresser à la Reine, il faudra attendre que nous nous arrêtions...Nous nous rapprochons de la zone où nous bivouaquerons pour la nuit. »

Carter suivit alors l'amazone dans la nature à la rencontre d'une reine locale. C'était sans doute un passage obligé, c'était elle qui devait prendre les décisions. Diriger tout un groupe de femmes en pleine nature ne devait pas être facile. Elle était habituée à la marche en milieu hostile et elle n'avait donc aucun mal à suivre. Même si elle était fatiguée, elle avait de la volonté et de la ressource.

« Voici la Horde, Samantha. Mon peuple. »

  "Mais pourquoi il y a tant de femmes ? Où sont vos hommes ?  " 

La question pouvait paraître stupide de la part d'une étrangère, mais cela la choquait presque. Cela ne la dérangeait pas de n'être entouré que de femmes, davantage habituées aux hommes, mais tout de même. La plupart des femmes dans l'armée étaient soit dans la médecine soient dans la recherche, mais rarement dans les équipes sur le terrain. C'était une question de logique dans la musculation du corps. Malgré toute la technologie dont les Terriens disposaient, la force au combat était toujours nécessaire.   

Le groupe de femmes étaient énormes, Samantha était incapable de voir la fin de la dite horde. Cela devait être une sacrée organisation pour survivre dans un milieu hostile comme celui-ci.

  "Mais pourquoi vous migrez ainsi ? Vous n'avez pas de terre où vous posez ou vous migrez pour la saison ? " 

Elle était intriguée, elle voulait en savoir davantage. Elle était simplement curieuse, aucun objectif de renseignement. De toute façon, elle était seule dans l'impossibilité de faire quoi que ce soit. Elle était également entourée de nombreuses femmes guerrières. Elle semblait avoir aussi une certaine confiance dans la guerrière à la hache.

« Prends ça, Samantha. Le repas n’est pas encore prévu pour tout de suite. »

  "Ho heu merci ! " 

Carter était affamée et n'allait pas réfléchir longtemps à comment était la cuisine locale. Elle commença directement à manger ce que l'on venait de lui offrir. Elle ne savait pas tellement comment elle pourrait rembourser sa dette, mais elle le ferait. Ce peuple était accueillant, mais sa vie devait être difficile. Il devait avoir peu de ressources. En général, c'étaient ceux qui avaient le moins, qui était le plus accueillant.
Une discussion débuta entre deux femmes. Elle était encore à manger son encas, elle se contenta alors d'écouter. Elle avait si faim qu'elle ne s'arrêta pas pour si peu. La personne était à cheval, ce qui devait coûter cher dans ce groupe. Ce n'était donc pas n'importe qui. Elle semblait méfiante à l'encontre du capitaine. Peut-être se demanda-t-elle si c'était un piège ? Ou encore une excuse pour ne pas se faire exécuter ? Après tout, on l'avait trouvé dans une situation précaire.

« Je suis la Princesse Sélène, femme. La Reine ma mère est occupée avec de jeunes Amazones.
 -  Elle ignore où elle est... »

Sélène hocha lentement la tête, et répondit rapidement :

« Tu es sur Terra, femme. Ta route a croisé celle d’un des peuples les plus anciens et les plus autonomes de ce monde : la Horde des Amazones. Si tu veux t’adresser à la Reine, il faudra attendre que nous nous arrêtions...Nous nous rapprochons de la zone où nous bivouaquerons pour la nuit. »

Samantha finit déjà sa bouchée histoire d'être plus diplomate. Elle hocha la tête avant de lui répondre.

  "Je suis le capitaine Samantha Carter de la terre, équipe SG1. Effectivement, je viens de la terre, je ne sais pas trop comment je suis arrivée ici, mais maintenant je dois trouver un moyen de repartir. J'espère que votre reine trouvera une possibilité. En attendant, je suis votre obligée. Vous me sauvez la vie en m'hébergeant comme cela. Je vous serais redevable, vous pouvez compter sur moi.

Je suis honorée de vous rencontrer Princesse Sélène. Je saurais attendre ce soir, si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas. " 


 

Sélène hocha lentement la tête en fronçant les sourcils. La Terre lui disait quelque chose, mais SG-1 ne signifiait rien pour elle. Et elle doutait que la Reine en sache plus. Cette femme l’intriguait. Une Terrienne... Elles n’arrivaient pas tous les jours, et, de ce qu’elle savait, les femmes de la Terre n’étaient pas des guerrières, mais des godiches. Malheureusement, Sélène n’avait pas le temps de satisfaire sa curiosité. Elle devait diriger la Horde le long de la route.

« Conduis Samantha Carter de la Terre à Sœur Cymé, ma sœur. Ensuite, tu reprendras ta ronde.
 -  Bien, ma sœur. »

Astrid n’avait pas répondu aux questions posées par Samantha Carter, car elle n’avait pas le temps de le faire. Elle devait éclairer, faire la sentinelle. Cymé serait plus en mesure de l’aider. Sélène remonta sur son cheval, et rejoignit les autres guerrières à l’avant, tandis qu’Astrid regarda à nouveau Samantha Carter.

« Suis-moi, je pense que tu seras mieux en compagnie de Cymé. Elle pourra répondre à toutes tes questions. »

L’Amazone se remit en route, rebroussant chemin. Plusieurs Amazones observaient Samantha Carter avec des regards curieux, et les petites Amazones posaient volontiers des questions en la désignant du doigt. C’était vraiment une marche assez originale à voir. Des centaines et des centaines de femmes avançant à travers la poussière, dans une scène qui était presque biblique. C’était un exode perpétuel et permanent, et, si Astrid aurait volontiers parlé pendant des heures à Samantha Carter de son peuple, elle devait se restreindre, car elle avait un devoir à accomplir. Le duo s’avançait donc, Astrid veillant à ne pas être séparée de Samantha Carter, jusqu’à se rapprocher d’une caravane assez grande, tirée par huit à dix chevaux. Plusieurs petites Amazones la rejoignant en bondissant dedans.

« Voici la forge de Cymé. C’est une métallurgiste, mais elle t’expliquera tout ça plus en détail. »

Samantha Carter risquait d’être surprise. La forge comprenait des ateliers de maintenance, et on pouvait voir un fusil d’assaut en pièces détachées sur l’un des établis, ainsi que des équipements très modernes, comme un chalumeau, une scie circulaire, des lampes, l’ensemble fonctionnant grâce à un générateur qui bourdonnait dans la pièce. La forge n’était pas complète, et le reste de l’équipement se trouvait dans des caisses figurant dans d’autres parties de la caravane.

Cymé était là, tranquillement assise sur son fauteuil, et parlait avec des fillettes amazones. Astrid la salua avec un câlin et un baiser sur les lèvres, puis les deux femmes se mirent à parler. Brièvement, Astrid lui expliqua qui était Samantha Carter, en lui résumant les différentes questions que la femme avait posé, puis elle s’en alla, saluant le capitaine Carter, avant de retourner faire sa ronde. Cymé demanda aux fillettes de sortir de sa forge, puis elle s’adressa à Samantha.

« Grimpez, Madame Carter. L’avantage qu’il y a à être métallurgiste, c’est qu’on peut trouver un moyen de ne pas se fatiguer les jambes en marchant pendant des heures. »

Cymé, en effet, veillait sur le matériel. Elle attendit que Carter se rapproche, pour commencer à lui présenter sommairement la Horde, en se fiant aux questions que la femme avait posé.

« Pour vous expliquer un peu plus clairement, vous devez savoir que la Horde est une peuplade ancestrale, remontant à des temps anciens, des temps où l’Ordre Immaculé n’était pas encore majoritaire, et où les peuples n’étaient pas encore sédentarisés. Nous sommes une relique du temps passé, Samantha Carter, des femmes guerrières au service de la Déesse-mère Artémis. Il n’y a pas d’hommes chez nous, car la Déesse-mère ne voulait que des guerrières à son image, des femmes belles, fortes, et indépendantes. »

Cymé parlait sur un ton fluide, alors que la forge s’avançait :

« Pour autant, ne va pas croire les histoires que tu entendras à notre sujet. Nous réservons notre hospitalité aux hommes, mais un mâle ne deviendra jamais Amazone. »

Cymé s’interrompit un peu, et reprit :

« As-tu encore des questions ? Pose-les, et je te poserais ensuite les miennes. »

« Conduis Samantha Carter de la Terre à Sœur Cymé, ma sœur. Ensuite, tu reprendras ta ronde.
 -  Bien, ma sœur. »

Sam hocha la tête doucement dans la direction de la princesse, qu'elle devait déjà quitter. Elle se dit qu'elles se croiseraient à nouveau certainement pour discuter, si elle devait rester parmi ce groupe un long moment. Elle était consciente que la horde devait avancer jusqu'à l'objectif du soir. Elle devrait prendre son mal en patience pour avoir des réponses, voir une solution à sa situation.

« Suis-moi, je pense que tu seras mieux en compagnie de Cymé. Elle pourra répondre à toutes tes questions. »

   "Bien oui, allons y. Cela ne doit pas être facile tous les jours ce genre de vie, vous n'avez jamais pensé à vous poser ? Vous devez bien trouver des terres de libres dans toute cette partie sauvage. " 

Le capitaine de l'armée regarda poliment les adultes qui la regardaient, puis fit des sourires gentils aux petites amazones qui la montraient du doigt. Elle leur fit un petit geste pour leur dire bonjour, elle craquait toujours devant de jeunes enfants. Elle n'avait jamais eu l'occasion d'en avoir, et il y avait beaucoup de chances que cela n'arrive jamais.

« Voici la forge de Cymé. C’est une métallurgiste, mais elle t’expliquera tout ça plus en détail. »

  "D'accord, pas de problème. Merci pour ton aide en tout cas. " 

Carter fut effectivement surprise de voir une forge si avancée technologiquement parlant. Elle s'était attendu à voir une femme avec de gros bras en train de forger une épée, mais pas de voir tous le matériel pour la maintenance de fusil d'assaut. Ce peuple avait l'air d'être d'un côté au moyennage et de l'autre côté, elles avaient de la technologie de pointe. Pour preuve, la guerrière à la hache n'avait pas été surprise de son matériel.

Les amazones devaient lui faire confiance vu qu'elles n'avaient pas pris son armement et son matériel. Elle observa de loin les deux femmes s'embrasser, elles devaient être compagnes. Après tout avec que des femmes, on s'adapte nécessairement. Elle n'avait jamais eu de relations avec une femme. Elle ne savait pas trop d'ailleurs qu'en penser, cela ne la dérangeait pas de voir cela chez d'autres. De là à avoir une femme dans ses bras ... Enfin, la question ne se posait pas, elle était une solitaire perdue dans un monde inconnu.

« Grimpez, Madame Carter. L’avantage qu’il y a à être métallurgiste, c’est qu’on peut trouver un moyen de ne pas se fatiguer les jambes en marchant pendant des heures. »

  "Vous pouvez m'appeler Sam, merci de m'accueillir chez vous en tout cas." 

Carter sourit aux petites et se rapprocha de la forgeronne.

  "C'est quoi l'ordre immaculé ? Au service d'une déesse, oui je vois.  " 
   

Elle n'aimait pas tellement cela, mais elle n'allait pas mordre la main qui la nourrissait.

  "Je viens de la terre, sur ma planète, je suis une militaire et une scientifique. Je suis totalement perdue, et mon équipe également. Je souhaite rentrer sur ma planète, mais apparemment cela risque d'être compliqué. Quoi qu'il en soit, je tâcherais de me rendre utile avec votre peuple en attendant. Si je peux aider à quelque chose n'hésitez pas. " 

« Pour autant, ne va pas croire les histoires que tu entendras à notre sujet. Nous réservons notre hospitalité aux hommes, mais un mâle ne deviendra jamais Amazone.(/color] »

  "Vous savez sur terre, les amazones c'est surtout un mythe qu'autre chose. On a guerre de dieux sur notre planète, même si certains croient en divers dieux. Je n'ai pas d'autres questions pour le moment, je répondrais alors aux vôtres." 

La Terre... Cymé avait entendu parler de ce monde, un endroit où les Dieux étaient partis, un endroit où Artémis n’existait plus. La Horde n’avait donc rien à y faire. Pour autant, si la Terre était un monde bien différent de Terra, il existait beaucoup de liens culturels entre les deux mondes. La mythologie antique de la Terre se retrouvait aussi sur Terra, des points communs assez curieux, qui avaient toujours surpris Cymé. Elle n’avait pas cherché plus loin. La Terre n’intéressait pas la Horde. Cependant, c’était une Terrienne qui venait de débarquer. Elle était même relativement belle, même si son uniforme ne la mettait pas en valeur. Ce n’était sûrement pas un uniforme tekhan, car l’uniforme tekhan moulait admirablement les formes.

« Vous savez sur terre, les amazones c'est surtout un mythe qu'autre chose. On a guerre de dieux sur notre planète, même si certains croient en divers dieux. Je n'ai pas d'autres questions pour le moment, je répondrais alors aux vôtres. »

Cymé hocha lentement la tête.

« Vous apprendrez, Sam, que beaucoup des éléments mythologiques de la Terre existent sur Terra... Comme si notre monde avait influencé le vôtre. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Tout ce que je peux vous assurer, c’est que notre peuple n’a rien de mythologique, comme vous devez le voir par vous-mêmes. »

L’Amazone ferma brièvement les yeux. Elle avait passé deux heures à démonter et à remonter des fusils d’assaut pour les nettoyer et les améliorer. Il lui restait encore une armure à améliorer, et une autre à créer. De manière générale, Cymé s’occupait de toutes les armes magiques et d’un haut niveau technologique, car ce type d’équipements nécessitaient des compétences développées. Or, Cymé était communément réputée pour être la métallurgiste la plus talentueuse de toute la Horde. Il était donc naturel qu’on s’adresse fréquemment à elle. Sam l’intriguait. Oui, elle se demandait ce qu’une militaire faisait ici, mais elle n’avait pas oublié que cette dernière avait posé une question sur l’Ordre Immaculé.

Cymé n’aurait pas un avis objectif sur la question. Aucune Amazone ne pouvait l’avoir quand il s’agissait de l’Ordre.

« L’Ordre Immaculé est la religion majoritaire sur Terra. Ils influencent les États, disposent d’armées entières, et luttent contre les démons et les croyances hérétiques... Ce qui inclue les cultes païens, que les Inquisiteurs et les croisés de l’Ordre traquent exterminent. Notre culte fait partie de tous les cultes menacés par l’influence grandissante de l’Ordre. C’est une bande de fanatiques disposant de guerriers redoutables et légendaires, les Paladins. »

L’Ordre avait aussi un bon côté, mais, quand on était une Amazone, et que les Inquisiteurs voyaient en vous des pécheresses à faire brûler, ce bon côté avait tendance à s’éclipser très rapidement.

« Inutile de s’attarder plus longtemps sur eux... Parle-moi de toi, Sam... Je suis curieuse de savoir comment une Terrienne est arrivée hagarde sur Terra. Étais-tu dans cette ville qui... Hum... »

Comment s’appelait-elle, déjà ? Cymé dut réfléchir avant de trouver son nom, et poursuivit, une fois qu’elle eut ce dernier en tête :

« ... Seikusu, voilà son nom. »

Est-ce qu’elle venait de là ? C’était la question que Cymé se posait.

« Vous apprendrez, Sam, que beaucoup des éléments mythologiques de la Terre existent sur Terra... Comme si notre monde avait influencé le vôtre. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Tout ce que je peux vous assurer, c’est que notre peuple n’a rien de mythologique, comme vous devez le voir par vous-mêmes. »

  "Beaucoup de mythe se révèle finalement juste en effet, nos équipes d'exploration dont je fais partie ont découvert déjà beaucoup. On a malheureusement rencontré les go'uld, mais il ne semble pas avoir de traces d'eux ici. Ils ne sont pas très discrets en général. Ils sont dangereux et veulent asservir l'Homme. Tant mieux pour vous. " 

Sam observa alors la femme en face d'elle. Elle l'écouta parler sur l'ordre immaculé.

« L’Ordre Immaculé est la religion majoritaire sur Terra. Ils influencent les États, disposent d’armées entières, et luttent contre les démons et les croyances hérétiques... Ce qui inclue les cultes païens, que les Inquisiteurs et les croisés de l’Ordre traquent exterminent. Notre culte fait partie de tous les cultes menacés par l’influence grandissante de l’Ordre. C’est une bande de fanatiques disposant de guerriers redoutables et légendaires, les Paladins. »

  "Je vois de quoi vous voulez parler. On a eu certaines périodes comme cela également sur Terre, mais globalement la majorité ne sont pas fanatique. Cela doit être difficile de lutter s'ils ont des territoires, des armées, et vous rien du tout. Enfin je veux dire par là que vous avez aucune chance à voyager comme cela, à part réussir à fuir. Je pense que chacun devrait prier le dieu qui le souhaites.   " 


« Inutile de s’attarder plus longtemps sur eux... Parle-moi de toi, Sam... Je suis curieuse de savoir comment une Terrienne est arrivée hagarde sur Terra. Étais-tu dans cette ville qui... Hum... »

« ... Seikusu, voilà son nom. »

  "Et bien on partait pour une mission vers une autre planète, j'ai pris notre porte des étoiles, sauf qu'il a dû avoir un problème. Normalement le voyage est instantané, mais je me suis réveillée dans une sorte de savane, sur votre planète. Mon seul espoir de comprendre ce qui s'est passé afin de rentrer chez moi. Non, je viens des États-Unis d'Amérique, dans la base de cheyenne montain. Je ne connais pas la ville dont vous parlez, mais cela doit être en asie. Sans doute que la porte des étoiles s'est connectée à quelque chose sur cette planète pour me matérialiser. Mais je ne comprends pas bien quoi. Et également, pourquoi je me suis évanouie.

Nous sommes des explorateurs, nous visitons de nombreuses planètes dans l'espoir d'y faire des liens, des alliances, trouver des technologies pour lutter contre les go'ulds. La terre est menacée, mais j'ai peur de ne pas bien pouvoir vous aider. Je suis une scientifique en plus d'être militaire. Je ferais ce que je peux pour vous aider, je vous dois bien ça.   " 

Cymé cligna des yeux à plusieurs reprises. La Porte des Étoiles ? Les Goa’ulds ? Cheyenne Moutain ? Les Etats-Unis ? Elle clignait des yeux sous l’effet de la surprise, étant, sur ce point, beaucoup moins douée que ses consœurs amazones guerrières. Cymé était née Amazone, contrairement à beaucoup d’ouvrières, qui avaient été vendues par leurs familles pour éviter de se faire massacrer par la Horde. Elle n’avait cependant jamais eu le niveau requis pour être une guerrière, et était donc devenue une métallurgiste extrêmement douée. Vivre au sein de la Horde en n’étant pas une guerrière était difficile. La Horde privilégiait naturellement ses guerrières, car il s’agissait avant tout d’un peuple de guerrières, d’une perpétuelle armée, continuellement en guerre contre les ennemis d’Artémis. C’est ce qui en faisait un peuple si redouté, car les autres nations voyaient, à juste titre, la Horde comme une menace, comme un individu belligérant. La Horde n’hésitait pas à attaquer les villes qui croyaient en des Dieux ennemis, généralement des Olympiens. Quand les prêtresses d’Artémis disaient à la Reine et aux plus sages Amazones avec qui Artémis venait d’entrer en guerre, la Horde se battait. Qu’il s’agisse d’Arès, de Poséidon, de Zeus, la Horde attaquait les temples sans hésitation. Ainsi, un esprit critique aurait tout à fait pu estimer que les Amazones commettaient le même péché que ceux qu’elles critiquaient, à savoir le fanatisme exacerbé des Inquisiteurs de l’Ordre.

« Nous sommes des explorateurs, nous visitons de nombreuses planètes dans l'espoir d'y faire des liens, des alliances, trouver des technologies pour lutter contre les Goa'ulds. La terre est menacée, mais j'ai peur de ne pas bien pouvoir vous aider. Je suis une scientifique en plus d'être militaire. Je ferais ce que je peux pour vous aider, je vous dois bien ça. »

Ce qui la surprenait surtout dans les tirades de la Sam était le fait qu’elle parte explorer d’autres planètes. Cymé pensait que les Terriens n’en étaient qu’aux prémices de l’exploration spatiale, comme les Tekhanes. Elle était donc évidemment surprise d’apprendre que les Etats-Unis avaient un programme spatial si élaboré. Ce nom, d’ailleurs, disait vaguement quelque chose à l’Amazone. Charis, qui venait de la Terre, en avait déjà parlé comme de la plus puissante nation de la Terre, un pays puissant disposant d’une armée terrifiante. Cymé n’en savait toutefois pas plus, et elle devait bien reconnaître que ce monde, a priori sans intérêt, l’intéressait.

Elle se redressa sur son fauteuil de travail, alors que le chariot continuait à avancer dans le désert, sa curiosité piquée à vif. En tant que métallurgiste, elle devait affiner cette dernière, car elle avait à traiter avec des technologies qui, de manière générale, dépassaient parfois les seuils de compétence des Amazones. Les Amazones partant du côté de Tekhos récupéraient fréquemment du matériel de récupération, comme des armes à feue t des armures usagées, que Cymé devait alors retaper. C’était un travail assez éreintant, et elle avait souvent du compter uniquement sur sa curiosité pour réussir à réparer certaines armes... À tel point que certaines Amazones se demandaient si, par son doigté légendaire avec les machines, Cymé ne descendrait pas d’Héphaïstos.

« Une scientifique... C’est une information intéressante, mais c’est surtout ton monde qui t’attire. Quelle est cette Porte des Étoiles dont tu me parles ? Quels sont ces Goa’ulds dont tu as parlé ? Je ne sais pas grand-chose de la Terre, ces notions me sont totalement inconnues... Daigne éclairer ma lanterne, je te prie. »

Sam sourit légèrement lorsqu'elle vit l'incompréhension dans le regard de l'amazone. Elle en avait peut-être trop dit d'un coup. Il était juste que c'était un peuple sur une autre planète, avec des connaissances limitées. On lui avait posé une question, alors elle y avait répondu sans vraiment aucune restriction. Le programme porte des étoiles était secret-défense sur terre, mais pas ici. C'était un non-sens pour elle. Elle était souvent emportée dans son élan et son excitation scientifique.

  " Un problème ? " 

Le capitaine Carter posa cette question en voyant l'amazone de plus en plus surprise, après qu'elle eut parlé des Goa'ulds. C'était sans doute hors de portée de compréhension qu'une terrible race était capable de ravager des mondes entiers. Le développement technologique de cette planète était très avancé, c'était surprenant de croire que les Goa'uld les auraient laissés se développer ainsi sans rien faire. Sans doute que ce monde est abandonné pour une raison X ou Y, ou alors que ce monde ne soit pas relié au système porte des étoiles. C'était une possibilité qu'elle devait envisager, rester ici à jamais. Ce n'était pas une perspective agréable, elle avait tant de choses à faire ! Elle ne devait pas perdre espoir.

« Une scientifique... C’est une information intéressante, mais c’est surtout ton monde qui t’attire. Quelle est cette Porte des Étoiles dont tu me parles ? Quels sont ces Goa’ulds dont tu as parlé ? Je ne sais pas grand-chose de la Terre, ces notions me sont totalement inconnues... Daigne éclairer ma lanterne, je te prie. »

  "Je ne t'en tiendrais pas rigueur. "  Dit-elle en souriant amusée, elle n'était pas du tout vexée.    " La porte des étoiles est une création d'une très ancienne race d'extraterrestres, que nous avons appelée les anciens. C'est une sorte d'énorme anneau en pierre en apparence, mais il sert à relier deux portes identiques via un tunnel sub-dimensionnel. Ainsi, chaque atome de la personne qui la traverse voyage dans la galaxie instantanément. La personne est reconstituée à l'autre porte, il n'y a pas de danger.

Pour les Goa'ulds, ce sont des parasites. Ils vivent dans l'eau, on dirait de longs serpents. Ils ne peuvent survivre qu'à l'intérieur d'hôtes humains. Ils sont très mauvais par nature, ils veulent asservir la galaxie pour leur compte. En général, ils se font passer pour des dieux aux yeux des peuples humains. Ils sont extrêmement dangereux, et ils ont une technologie très avancée. Mon peuple voyage dans la galaxie pour trouver des alliés, de la technologie pour battre cette grande menace. Est-ce que cela répond à tes questions ?

Au fait sommes-nous bientôt arrivées ?"

Cymé avait posé ses questions, et les réponses affluèrent. La Porte des Étoiles était une création extraterrestre très ancienne ayant pour particularité de permettre à l’utilisateur qui la prenait de voyager d’un point à l’autre de la Galaxie, à travers un processus impliquant une déconstruction moléculaire et une reconstruction moléculaire. Tout ça était assez compliqué à comprendre pour Cymé. Elle voyait le fonctionnement, mais le mécanisme lui était inconnu. Par quel biais l’appareil effectuait cette déconstruction, puis cette reconstruction, elle ne le comprenait pas, et ce mécanisme ressemblait en fait à celui des Portails reliant la Terre à Terra. Si Cymé avait lu Isaac C. Clarke, elle aurait probablement vu une parfaite application de la Troisième Loi de Clarke. L’Amazone écouta ensuite les informations concernant les Goa’ulds, à savoir des parasites qui s’infiltraient dans le corps d’hôtes pour survivre. Tout ça sonnait très formien, mais Cymé, qui connaissait un peu Tekhos, n’avait jamais entendu parler de telles créatures. Cependant, elle ne connaissait pas non plus tout Terra. Ce monde était riche, varié, suffisamment diversifié pour que même la Horde n’en connaisse pas l’étendue.

« Au fait sommes-nous bientôt arrivées ? » conclut la Terrienne.

L’Amazone revint à la réalité, et observa un peu plus attentivement Samantha Carter. Elle était relativement belle, et Cymé était troublée par la présence de rides. Au sein de la Horde, depuis des siècles, il existait des potions et des élixirs qui permettaient de rajeunir le corps. Ainsi, la Reine Andromaque, tout en ayant la quarantaine passée, n’avait toujours aucune ride. Outre une simple question esthétique, l’idée était aussi d’entretenir la forme des guerrières, afin que les Amazones restent des guerrières très efficaces pendant des années.

« Arrivées ? répéta Cymé avec un léger sourire. Le voyage de la Horde est sans fin, Samantha. Il ne se terminera que quand nous aurons atteint l’Élysée, et qu’Artémis la Déesse dominera le monde. Nous restons perpétuellement en voyage, car un peuple qui se sédentarise a tendance à négliger l’art de la bataille, et à s’enliser. »

Se sédentariser présentait l’inconvénient d’avoir des possessions immobilières, des objets à protéger, et d’être, finalement, enchaînées à la terre. Ce genre de pratiques n’était pas bonne pour les Amazones, qui revendiquaient un fort sentiment de liberté mêlé à un sentiment communautaire très développé. La possession immobilière allait contre ces principes, en encourageant la vie privée, soit, finalement, en allant contre l’esprit communautaire qui permettait à la Horde d’exister.

« Nous allons nous arrêter en sortant de ce canyon, d’ici quelques heures. »

Cymé se releva lentement, en s’étirant, puis se rapprocha de son atelier. Elle écarta les différentes pièces d’un fusil, et attrapa une autre arme, dans un coin. C’était un Jakuta, et elle retourna s’asseoir, tenant l’arme devant elle.

« As-tu une certaine connaissance des armes à feu ? Cette arme est un fusil d’assaut, mais le canon est enrayé. Il faudrait que je la démonte pour la décrasser, il doit y avoir une douille bloquée dans le mécanisme d’arme à feu, mais je manque de temps... Peut-être pourriez-vous m’aider ? »

Les premières rides que Sam avait sur le visage lui étaient naturelles. Elle n'avait pas à disposition de bain de jouvence. Elle était partie du principe que les personnes plus âgées devaient être à l'arrière, ou dans des chariots. Ou peut-être encore que dans un peuple guerrier comme celui-ci, et contre une armée fanatisée, l'espérance de vie était assez courte. Quoi qu'il en soit, si elle apprenait que leur reine était plus âgée qu'elle et sans aucune ride, elle en serait surprise.

« Arrivées ? répéta Cymé avec un léger sourire. Le voyage de la Horde est sans fin, Samantha. Il ne se terminera que quand nous aurons atteint l’Élysée, et qu’Artémis la Déesse dominera le monde. Nous restons perpétuellement en voyage, car un peuple qui se sédentarise a tendance à négliger l’art de la bataille, et à s’enliser. »

  " Oui enfin, je voulais dire quand sommes nous arrivés à l'objectif du jour. Je me doute bien qu'avec vos ennuis, vous ne pouvez pas construire quelque chose. Enfin ce n'est pas mon monde, je n'ai pas à juger comment vous vivez.

Dans notre monde, il y a fort longtemps vivait une citée appeler Sparte. Daniel vous en parlerait certainement mieux que moi, mais ils étaient connus pour leur esprit militaire et guerrier. Et il avait une cité bien construite également. Je pense que c'est surtout une question d'esprit." 

« Nous allons nous arrêter en sortant de ce canyon, d’ici quelques heures. »

  "bien. Cela doit être difficile tout de même comme vie. Vous ne devez pas avoir beaucoup de loisir, ou d'intimité. Enfin, c'est un esprit de groupe voire de meute. Je ne sais pas si je m'y ferais." 

Samantha se surprise à regarder cymé lorsqu'elle se releva. C'était une magnifique jeune femme, et apparemment très douée dans ce qu'elle faisait. Elle se releva également pour la suivre. Cymé possédait dans sa réserve plusieurs fusils d'assaut qui ressemblaient à la technologie terrienne. Ce n'était sans doute pas exactement la même chose, mais le principe de base était similaire.

Le capitaine Carter resta alors debout devant Cymé, lorsqu'elle se rassit. Elle écouta soigneusement ses explications.

« As-tu une certaine connaissance des armes à feu ? Cette arme est un fusil d’assaut, mais le canon est enrayé. Il faudrait que je la démonte pour la décrasser, il doit y avoir une douille bloquée dans le mécanisme d’arme à feu, mais je manque de temps... Peut-être pourriez-vous m’aider ? »

  "C'est un problème assez classique avec ce genre d'arme. Il y a peut-être une pièce dans le canon de fatiguée ou carrément à changer. Mais je doute que vous ayez facilement de quoi le changer. Vous vivez et vous défendez de pillage j'imagine.  " 

Sam était une militaire, l'utilisation et la réparation sommaires étaient les bases de son entraînement. Cela faisait depuis quelques années qu'elle était au service du SGC en tant que scientifique. Elle avait eu le loisir de devoir s'adapter très rapidement aux nouvelles technologies pour éviter le pire, ou appliquer une nouvelle utilisation pour défendre la terre.

La seule difficulté que Carter pourrait rencontrer, s'était d'appréhender cette arme inconnue. Elle commença sans grande difficulté à démonter l'arme, en prenant soin de regarder comment s'était montée à la base. Elle déposa alors l'arme sur la table. Elle avait besoin de place.

  "C'est une évidence que le problème se trouve soit dans le canon, l'entraîneur ou la gâchette, même si cette dernière est peu probable.  " 
 
La militaire semblait savoir ce qu'elle faisait en tout cas. Elle retira le chargeur en profitant d'ailleurs pour voir le genre de munitions. Elle fit attention de regarder si une balle était coincée dans l'entraîneur à la base du chargeur. Puis ce fut le tour du canon et du percuteur, afin de retirer la balle ou la douille coincées.

  "As-tu de l'huile ? Car tu sais, il faut entretenir l'arme. Il faut espérer qu'une pièce ne soit pas abîmée. "