Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Zone Sous-Marine => Discussion démarrée par: Lana Dubravka le lundi 09 juillet 2018, 23:26:26

Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le lundi 09 juillet 2018, 23:26:26
J'aime quand remontent lentement mes bas Cervin au long de mes jambes. Eux seuls savent mettre en valeur mes longues et jolies jambes. Et je les accroche avec délice au porte-jarretelles noir, que le livreur m'a apporté juste à temps. Il devait savoir ce que contenait le colis, vu l'oeillade qu'il m'a lancée. Mais rien pour lui ! Ce soir, je chasse à l'Hôtel de la Baie de Seikusu, et le scénario est déjà établi : repérage du riche voyageur d'affaires, présence insistante dans son environnement, conclure la transaction financière, l'accompagner dans sa chambre, lui faire connaître l'extase suprême de la queue et de la carotide qui se vident en même temps, et rejoindre ma propre chambre, comme si de rien n'était, pour m'allonger et laisser ce nectar prendre possession de mon corps.

Je vérifie mon image dans le miroir ; les Louboutin noires vernies sont mon péché mignon, et la marque d'une femme de goût. Ça aide à faire craquer l'industriel de passage, qui ne veut pas d'une vulgaire prostituée de bas étage. Quand mes talons claquent sur le marbre d'entrée de l'hôtel de la Baie de Seikusu, le vieux riche repère le son, repère sa proie. Pauvre imbécile, qui ne sait pas que, en fait, je l'ai déjà désigné comme ma propre proie, et qu'il tombera dans mes filets à coup sûr.

La robe noire est faite d'un bustier qui relève à merveille mes seins pour en faire une arrogante poitrine, et d'une jupe à taille droite, descendant à mi-cuisses, pour évoquer sans jamais la trahir, la présence de bas noirs. Le miroir me confirme l'absence du moindre pli incongru. Tout un art, car, quand je rends en voiture à l'Hôtel de la Baie de Seikusu, je dois faire attention même à cela. Seule la perfection bourgeoise, alliée à la plus vulgaire féminité, attire le riche chaland qui veut s'encanailler en note de frais. Voilà d'ailleurs pourquoi je ne porte aucun sous-vêtement.

Pas que l'homme d'ailleurs, car il m'est arrivé d'avoir quelques femmes dans mes éphémère clientes. Mais, pas de différence ! C'est si excitant quand leur cri de jouissance se confond avec leur cri, mi-surprise mi-douleur, alors que leur carotide m'abreuve, et que leur sexe ruisselle en même temps. Quel beau tableau que celles qui m'offrent ainsi deux nectars de valeur, les ultimes dons avant que leur corps ne soit qu'inerte. Je dirais même que lécher leur sexe encore trempé, après avoir comblé mon besoin de leur sang chaud, a quelque chose de magique.

Je pense encore à ce cocktail aux vertus et aux senteurs incomparables, quand je pousse la porte de l'Hôtel de la Baie de Seikusu. Rituel immuable, mes talons claquent, pour annoncer ma présence. Samuel, le portier, aimerait bien me sauter, mais il est si vulgaire dans ses allusions, que même son sang doit puer. Mario le barman rêve de moi, il me l'a dit, mais il ignore que son rêve pourrait virer au cauchemar. Bref, pas de petit personnel pour m'amuser, ce soir.

Car, ce soir, je chasse gros ; il me faut un gros poisson qui me rémunère bien pour se faire ponctionner le divin nectar, car j'ai repéré un tailleur magnifique, du fait main par un artiste, et je dois vite mettre une option dessus. Je m'assieds au bar, jambes croisées, pose classique et sans ostentation, pour scruter la salle. Seul l'adipeux, au fond, qui transpire sous sa veste terne, me fait un clin d'oeil vraiment repoussant ; mais là, même pour m'offrir trois tailleurs, c'est non. Hélas, pas le moindre autre mâle plus ou moins potable à l'horizon.

Mais tous les regards, même celui du vicieux visqueux, se  tournent soudain vers le hall. Placée comme je suis, je n'entends qu'un martèlement de talons. Eux, ils entendent et il voient, et ça va en faire tomber en crise d'apoplexie, si j'en juge leur fascination.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le mardi 10 juillet 2018, 15:16:17
Le monde des mortels avait tant changé. Il m’apparaissait si différent désormais, en opposition aux anciennes époques où j’avais vécu, que je ne me lassai pas d’en parcourir la surface à la recherche du moindre délice nouveau. Certes, j’étais une démone, et c’était dans ma nature de considérer les humains comme de simples pions, de vulgaires insectes. Mais je ne les méprisai pas pour autant. Ces créatures fragiles représentaient une source quasiment inépuisable de fascination, avec leurs désirs si vivaces et leur psyché torturée.
Ma journée s’était résumée à parcourir cette métropole grouillante de vie, et c’est dévorée de curiosité que j’avais visité ses quartiers chics. Le goût du luxe était un de mes penchants les plus marqué. Pantalon de tissu noir, veste de cuir masquant un débardeur de la même couleur, j’avais caché mon regard d’ambre derrière d’impeccables lunettes de soleil pour parcourir tout à mon aise les rues impeccables. En réalité, cela faisait quelques mois que j’avais pris pied dans ce monde, ce qui m’avait notamment permis d’amasser une masse conséquente d’argent terrestre.

N’était-ce pas amusant de voir combien on pouvait accumuler facilement de l’argent lorsqu’on avait mes talents, et surtout aucun scrupules ? Quoiqu’il en soit, la soirée se terminait, et j’avais dans mon petit sac à main signé d’un grand couturier, une confortable somme. Il ne me restait plus qu’à trouver un exutoire où la dépenser. L’argent ne représentait rien à mes yeux, sinon un simple moyen d’accéder à d’autres endroits, et d’autres sources d’amusements. C’était tout de même plus distrayant qu'une banale invocation où un humain maladroit cherchait à me maitriser.
Cette fois, j’étais seule, et libre. Je gagnai le droit de marcher parmi les hommes, sous mon apparence favorite d’une véritable femme fatale à la peau d’ivoire et à la chevelure flamboyante, suintant la richesse et l'opulence, en échange d’une limitation de mes pouvoirs. Ce qui n’était qu’un inconvénient mineur. Tant que je ne commençai pas à lancer des boules de feu au travers des rues, cela ne changeait rien à mes affaires. Le soleil se couchait désormais, et j’eus la soudaine envie d’une belle suite d'hôtel me permettant de découvrir dans quel genre de luxe aime se vautrer les grands de ce monde.

Ah, les hôtels flamboyants avec leurs lits gigantesques, leurs services de chambre inutiles mais indispensables, et leur décor pompeux. Oui, tout cela me plaisait. J’avais une folle envie à me mélanger à ces humains hautains, affichant avec ostentation leurs richesses, et leur snobisme. Profitant d’une ruelle déserte, je me changeai. Oublié l'apparence de touriste élégante, il était temps de devenir une luxueuse et magnifique bourgeoise le temps d’une soirée.
De splendides talons à lacets vinrent enchanter mes pieds, à peine dissimulés par cette magnifique robe de soirée noire. Légèrement fendue sur le côté, elle révélait subtilement mes longues jambes, et était largement échancrée dans mon dos au lieu d’un banal décolleté. J’optai pour deux riches bagues à chaque main, car ma longue chevelure de feu retombait suffisamment autour et derrière mes épaules pour masquer tout collier. Quelques mèches rousses masquèrent quasiment mon œil droit, en une touche séduisante.

Mais cela s’arrêtait là ! Je m’estimai suffisamment magnifique, il aurait été préjudiciable de causer quelques arrêts cardiaques à ces pauvres créatures alors que je ne cherchai simplement qu’à goûter au cadre d’un bel hôtel. D’ailleurs, lequel allais-je choisir ? Je n’avais que l’embarras du choix, et après une brève réflexion, je hélai un taxi. Une arrivée en voiture me paraissait du meilleur effet, et cela me laissai amplement le temps de choisir. Le chauffeur semblait des plus décontenancé, mais je ne pouvais définitivement pas lui en tenir rigueur, le pauvre mortel que je sortis de son apathie en lui ordonnant de me conduire à l’hôtel le plus cher.
L’hôtel de la baie de Seikusu. Un choix intéressant, et je remerciai le pauvre homme par un généreux pourboire avant de sortir lascivement du véhicule. Le portier de l’établissement ne s’en sortait guère mieux, c’est tout juste s’il parvint à détacher son regard pour aller récupérer ma valise dans le coffre du taxi. Qui était vide cela dit, mais je me devais de donner le change. Je pénétrai dans le somptueux hall, mes talons claquant élégamment sur le sol dallé, et presque instantanément, tous les regards se rivèrent sur ma personne. Extrêmement fière de cet effet, je me rendis directement à la réception avec mon joli sac à la main, afin de réserver la chambre dont je rêvais tant.

« Bonsoir. Je vais réserver votre meilleure suite pour la nuit, s'il vous plait. Le prix n’est pas un problème. » Dis-je d’une voix suave à l’employé âgé, qui resta très professionnel, lui.

Il s’exécuta, et je pus rapidement prendre possession de la clé ouvrant la meilleure de leur chambre où l’on monta mon unique valise. Avant de m’y rendre, je m’avançais dans le vaste hall, hébergeant ses confortables divans et cet imposant bar quasiment vide. A l’exception d’une seule femme. Tout comme les autres clients, dont ce répugnant humain bedonnant, le regard du barman était rivé sur cette robe qui moulait majusteusement mes formes. Mais il n’avait guère d’importance.
J’eus soudainement envie d’un verre d’alcool raffiné. Cela faisait bien trop longtemps que je n’y avais pas goûté, même si en tant que démone, il m’en faudrait certainement des litres avant d’être ivre. Je m’avançai donc vers le bar, où l’homme s’empressa de me souhaiter la bienvenue, après quoi je commandai un verre de cognac sans glaçon. Je pris place sur l’une de ces hautes mais confortables chaises, croisant négligemment mes jambes, en jetant un coup d’œil à l’autre cliente mortelle.

Elle était définitivement magnifique, impossible de ne pas le noter, mais ce n’était pas tout à fait ma préoccupation première à ce moment-là. Après l’avoir détaillé sans m’en cacher, splendide créature aux jambes parfaites, je l’ignorai copieusement pour récupérer stoïquement mon verre à demi rempli. Le suave et piquant parfum de l'alcool vint caresser mon visage. La soirée s’annonçait parfaite !
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le mercredi 11 juillet 2018, 11:04:17
C’est vraiment désagréable d’avoir déployé tant d’efforts, pour non seulement ne pas trouver victime à disposition, par victime j’entends quelqu’un qui soit digne de la mort que je lui offre, mais aussi pour voir tous les regards masculins se détourner au premier talon qui claque. J’espère seulement que ce sera une vieille rombière, maquillée comme un tableau volée, en vulgaire manteau en peau de léopard, avec des bagouzes plein les doigts, et le teint vitreux des quasi-mortes juste revenues de l’Enfer. Au moins, ça va vite refroidir les ardeurs de ces mâles d’opérette, et ça ne risque pas davantage de susciter le moindre trouble en moi. Affamée oui, morte de faim non ! Mais la curiosité est plus forte que moi, et je tourne aussi mon regard dans la même direction.

Je n’aurais pas dû ! J’en reste bouche bée, comme ces mateurs. S’ils doivent en avoir le phallus qui se prend soudain de passion, moi je reste subjuguée. Rien à dire, rien à changer, juste admirer la grâce parfaite, le charme absolue, la beauté divine. Elle est parfaite ; oui, la perfection existe, là, sous mes yeux. Sa chevelure est flamboyante, sa robe dessine une silhouette « absolue » ; tout, même le moindre détail, est au diapason. Mais l’étrangeté est cette façon de marcher avec fermeté en martelant bien le sol de ses talons, des chaussures de grand luxe à n’en pas douter, tout en semblant comme aérienne. Oui, c’est ça, elle semble flotter, planer au dessus de l’endroit, presque irréelle en fait. Je sais que je ne peux plus me targuer d’être tout à fait humaine, mais, là, c’est un étrange sentiment qui m’étreint.

Pourtant, elle semble si humaine, lorsqu’elle demande sa chambre. D’ailleurs, le vieux Norbert en garde un calme olympien. Lui qui en a tant vu, ne semble même pas subjugué, comme s’il était blasé. Je l’ai toujours adoré, Norbert ; il est parfait dans son activité. Il parle peu, il observe beaucoup. Je ne doute pas qu’il connaisse les raisons de ma venue ici, enfin il doit me prendre pour une escort girl ou un truc comme ça. Mais, même s’il a remarque que mes clients partaient tous avec discrétion, après avoir passé la nuit voire moins avec moi, il sait garder cette discrétion qui sied à son emploi. Je crois que, même en manque, je ne voudrais pas m’abreuver de son nectar.

Il ne sourcille même pas à cette voix cristalline, étrange elle aussi, comme si elle était à la fois de la plus pure pureté sonore que recherchent tous les musiciens, mais aussi comme si elle était d’ailleurs, un endroit où la voix est tout autre. J’ai un étrange pressentiment, une alerte qui me dit qu’il y a quelque chose de trop dans cette perfection absolue. Mais, quand je l’entends s’affranchir de l’argent, ça abaisse mes réserves. Et, quand je sais qu’elle s’offre la meilleure suite, ça enlève tout scrupule. Belle et riche, dans un cadre somptueux, c’est à la fois la conviction d’un compte bancaire revigoré, d’une nuit qui sera intense en émotions, d’un nectar qui me fera jouir rien qu’en coulant lentement dans mon corps.

En croisant son regard qui parcourt la salle, je ressens le même frisson, que lorsque mon cœur s’arrêta de battre, avant de revenir au monde sans être moi-même. Il y a quelque chose, en elle, qui ma fascine, mais aussi qui me brûle. Elle est hautaine et méprisante, mais elle me dévisage sans retenue. Elle a une robe qui doit faire gonfler les pantalons de tous les hommes présents, mais elle s’en moque. Moi, j’ai mes raisons pour être ici. Mais elle ? Je sens un piège, mais je n’arrive pas à le formuler. Avec Stevan, tout était si simple ; on était semblable, on s’aimait, on ne se posait aucune question. Mais là ? Malgré tout le soin apporté à m’apprêter, j’ai l’impression d’être uns souillon, guère loin d’elle.

Preuve de mon infériorité, voilà le gros adipeux lourdaud qui arrive au bar, titubant je ne sais si c’est à cause de sa brioche ou du whisky de mauvais goût qui empeste dans son haleine. Ils devraient interdire ce genre d’individu, ici, même s’il a du fric ! Toujours est-il qu’il me tourne dos, en s’insinuant entre nous deux, mais que je l’entends quand même dire « Vous êtes seule, Madame ? ». Avec la voix éraillée et vacillante qu’il a, il ne ferait même pas mouiller la plus en manque des salope. Alors, quand il poursuit par un « Moi oui, et on peut monter dans ma chambre », je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire moqueur, tout en finissant ce délicieux Champagne, et en regardant discrètement ce que Dame Perfection va faire.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le mercredi 11 juillet 2018, 14:53:25
Un instant de paix. Un unique moment de solitude tant désiré, où j’aurais pu savourer pleinement le goût de mon verre de cognac, était-ce trop demandé ? Oh, en réalité c’était en grande partie ma faute, n’est-ce pas, avec ma superbe tenue et mes courbes outrageantes. Mais à quoi bon séjourner sur Terre en l’apparence d’une clocharde, lorsque je pouvais adopter cette splendide forme, savourer le luxe et flatter mon bel ego. Tournée vers le bar, mon verre dans une main, je pouvais sentir les yeux rivés sur moi, sur mon dos nue exposé à ses regards envieux et rêveurs.
Même la belle demoiselle n’a d’yeux que pour moi. Cela serait sans doute des plus amusants de deviner ses pensées, car ma présence semblait bel et bien la perturber, mais je n’en avais pas envie à cet instant. Il est toujours délicat de lire l’esprit des humains. Certains savent s’y fermer, dissimulant parfaitement leurs réflexions, tandis que d’autres ne sont que des livres ouverts. En tout cas, s’il existait bien un homme qui ne nécessitait aucunement mes pouvoirs pour deviner ses intentions, c’était bien cet atroce bonhomme qui m’accosta sans la moindre gêne.

Tant de vulgarité. Aussi bien physique, que dans ses manières, répugnantes comme l’était manifestement son hygiène corporelle. J’eus l’impression que mon cognac virait aigre. Je détournai finalement le regard de mon verre cristallin pour observer cet individu grossier : il devait certainement être habitué à ce que sa fortune lui donna tous les droits. Malheureusement pour lui, il était désespérément simple à lire. Ses désirs, ses penchants, ses fautes et même sa vie suintaient par tous les pores de sa peau.

« Bonsoir. » Lui répondis-je doucement, un léger sourire aux lèvres.

Quelle idée avais-je eu de lui sourire ! Cet idiot interpréta cela comme un encouragement, et je sentis sa grosse main dégoûtante de sueur se poser sur ma cuisse, heureusement protégée par ma robe. Je surmontai mon dégoût en restant stoïque. Il n’avait pas intérêt à tâcher le tissu, sans quoi sa tête volerait comme une pastèque trop mûr, et tant pis pour les convenances ! Pourtant, j’eus envie d’une plus subtile torture, un suave empoisonnement, et je fis un effort pour refermer délicatement ma main sur la sienne.

« Nous sommes deux êtres solitaires ce soir, Bernard. » Il tiqua légèrement à la mention de son nom, mais le contact de ma main le fit aussi oublier cette étrangeté.

Je continuai alors sur un ton doucereux, me penchant pour chuchoter tout près de son oreille pour éviter que le barman ou ma jolie voisine n’entende la suite.
« Pourtant vous avez tout essayé pour ne pas terminer vos soirées en solitaire. Convaincre des femmes faciles avec votre valise, la petite rouge que vous emportez toujours avec vous, pleine de riches coupures. La jeune étudiante était presque à votre goût, presque… »

Avec un certain ravissement, je vis son visage grassouillet pâlir au fur et à mesure que ma bouche dévidait le fil de ses petits écarts honteux. Avec un esprit si faible, et si prompt aux tentations, c’était un jeu d’enfant que de lire son esprit. Le gros Bernard chercha à retirer sa main de ma jambe, mais c’était trop tard, et je l’enserrai dans une poigne dont il n’avait aucune chance de se dégager.
« Car vous les aimez jeune, n’est-ce pas Bernard ? Si jeune… Comme cette jolie jeune femme que vous avez croisé à Vegas, si pauvre qu’elle vous a laissé faire tout ce que vous vouliez. Et quelle importance aurait son âge, quand ses cheveux vous rappelaient tant ceux de votre propre fille… »

Le barman commençait à être intrigué par mes chuchotements. Le visage de l’homme s’était décomposé. Il commençait à paniquer, tant et si bien que la sueur dégoulinait sur son front, et son triple menton agité par une forte respiration. Le pauvre cherchait désespérément à dégager sa main, mais je n’en avais pas tout à fait terminé.
« Sonia serait tellement fière de vous. Si seulement vous étiez resté auprès d’elle durant les derniers jours de son traitement, mais vous voyagiez pour le travail, n’est-ce pas ? C’est ce qu’elle a toujours cru en tout cas… »

Je me penchai plus encore vers son oreille, mes lèvres l’effleurant presque, tandis que mes propos se faufilèrent dans son esprit comme un serpent venimeux. « Mais rassurez-vous, elle vous attend en bas, en Enfer. Elle sait désormais. Vous l’avez tant déçu qu’elle vous arrachera probablement vos précieux yeux, encore et encore… Et encore. »

Cette fois, le mortel échappa un couinement pathétique tandis que je relâchai brusquement sa main. Le barman, qui s’était rapproché pour s’enquérir d’un éventuel problème, haussa un sourcil surpris mais ne fit commentaire, tant il devait connaitre les manières de cet individu. Le bedonnant Bernard me jeta un regard totalement terrifié, cherchant visiblement à dire quelque chose, et j’en profitai pour lui adresser un sourire amusé, comme si nous avions causé de banalités.
Quelle splendide peste je faisais ! Le mortel ne demanda pas son reste. Il tourna les talons, pressant tant le tas vers l’ascenseur que sa bedaine tressauta à toute vitesse. Quant à moi, je m’en retournai vers mon verre, m’étirant sensuellement comme un chat satisfait d’avoir chassé sa proie, et je savourai avec un plaisir non dissimulé ma victoire. Ma somptueuse humaine avait assisté à l’entièreté de la scène, et nul doute qu’elle devait être soulagé de ne pas s’être farci ce déchet.

Un coup d’œil dans sa direction m’informa qu’elle était effectivement toujours là. Sa chevelure rousse retombant toujours aussi splendidement sur ses épaules. Un incroyable bienfait après cette instant sueur et graisse. Je lui adressai un mystérieux clin d’œil, avant de revenir à ma dégustation. Simple amusement complice, ou bien encouragement ? L'interprétation revenait à elle, à condition bien entendu, que la fuite du grossier personnage ne l'ait pas effrayée elle aussi.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le mercredi 11 juillet 2018, 22:39:37
Je scrute, si ce n'est le dos de ce gros porc qui me masque une partie de la scène.

Mais, en me penchant comme je peux, je découvre... un léger sourire sur les lèvres de l'inconnue. « Eh Lana, arrête ! ». Oui, c'est vrai, heureusement qu'il y a un signal d'alerte, pour m'empêcher de tomber amoureuse. Je ne comprends d'ailleurs pas la fascination que peut exercer cette femme sur moi, si belle certes, si altière aussi. Moi, je viens ici pour l'argent mais aussi pour trouver des proies faciles qui me font concilier l'utile à l'agréable, alors qu'elle ne semble venir que pour dépenser un argent dont elle ne sait que faire.

La scène se poursuit, et, vu les épaules du mâle d'opérette, il a dû faire un geste en avant, peut-être, ah non je ne sais pas. En équilibre, j'essaie de me tenir sur mon tabouret, mais voir la main de Dame Perfection se poser sur la main du vieux machin, ça me coupe aussitôt tout effet. C'est quoi cette perverse ? Vu sa classe et son fric, elle doit avoir des milliers d'hommes bien propres sur eux qui seraient prêts à ramper à ses pieds. Et là, elle accepte les avances d'un débris plus repoussant qu'un clochard qui ne se serait pas lavé de l'année ! C'est une tordue, une malade ; ça me coupe toute envie.

Mais la curiosité est malsaine, et je n'ai bu que quelques gouttes, avant de retourner la tête vers ce couple hors normes. Elle lui parle, elle a l'air toute douce, et je vois maintenant qu'elle lui tient la main sur la cuisse, puisque Monsieur Répugnant semble s'être un peu retourné, et m'offre enfin le spectacle. Je ne parviens pas à entendre ce qu'elle lui dit, je vois juste son regard, mais ce n'est pas celui d'une femme amoureuse, d'une femme complice de jeu, d'une femme dans la séduction. Il y a quelque chose que je ne saisis pas dans ce regard !

Mes questions restent sans réponse, car la suite va très vite. Elle se penche à son oreille, lui dt je ne sais quoi qui le fait pousser un cri digne de je ne sais quel animal sauvage, avant qu'il ne coure vers l'ascenseur. Je comprends de moins en moins. Dame Perfection affiche un sourire radieux, comme si s'annonçait une nuit torride pour elle. Peut-être qu'elle a promis des folies à Sire Repoussant, qui s'est empressé d'aller se préparer ? J'ai parfois lu que de vieux riches laids aimaient être traités comme des moins que rien, par des femmes d'une élégance absolue, pour contrebalancer le pouvoir qu'ils ont au quotidien. Mais ça ne colle pas ! Il faut vraiment faire preuve d'abnégation pour avoir une intimité de quelque genre que ce soit avec un tel déchet.

Je ne comprends pas, et ça me contrarie, d'autant que je croise son regard satisfait, qui semble me transpercer jusqu'au plus profond de moi-même. « Allons Lana, tu n'es plus tout à fait humaine ; n'aies donc pas peur ! ».

Après ce regrettable épisode, elle semble se replonger dans ses pensées, dans son cognac. Je ne vois plus que son profil, mais il est déjà parfait. Je ne sais comment elle peut avoir une crinière aussi fantastique. Même son dos nu est parfait, sans la moindre trace, le moindre point. Jalouse, je suis jalouse ! Je pourrais passer des heures devant mon miroir, dans mon bain, chez l'esthéticienne, que je n'y parviendrais pas. C'est presque irréel, comme si elle s'était matérialisée en beauté absolue. Vu mon passé, et vu les légendes qui circulent à Seikusu, tout est envisageable.

Mario ne pense pas aussi loin que ça ; il a deux belles femmes à son comptoir, il expédie vite fait tout importun qui vient lui commander un verre, pour se replonger dans sa contemplation. Il ne dit mot, son regard va de l'une à l'autre, chacune pourrait lui demander la lune qu'il monterait la décrocher. Mais je décide de prendre l'avantage, en le tirant de sa rêverie.
« Mario, tu connais mon Champagne péché mignon ; j'ai encore envie de ce plaisir-là, à défaut d'un autre ». Il ne comprend pas l'allusion, mais s'exécute.
J'aime ces bulles, leur vigueur, leur insouciance, leur infini. C'est comme un plaisir sans fin, comme un feu d'artifice au long du col de flûte, comme un serpent de jouissance qui descend lentement dans mon corps ensuite.
Prenant délicatement le cristal entre mes doigts, me tournant vers ma voisine sans avoir le moindre doute sur le fait qu'elle perd pas le moindre de mes gestes, oubliant tous les a priori que j'ai eus sur son comportement étrange, prenant la voix la plus douce que je puisse, « Merci à vous ».
Et je savoure avec délectation ces bulles enchanteresses...
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le jeudi 12 juillet 2018, 15:17:08
Ces simples plaisirs terrestres me manquaient. Cela faisait bien trop longtemps que je n’avais pas goûté à un alcool délicieusement raffiné, et cette brûlure si longtemps oublié me fit un bien fou. A la première gorgée, le liquide serpenta délicieusement en moi, avec cette merveilleuse flagrance qui embaumait mon esprit. Après avoir empoisonné la conscience de cet idiot, n’était-ce pas fabuleux de profiter de ce divin moment de dégustation ?
Un plaisir mesquin était définitivement meilleur avec un verre de cognac. Celui-ci était déjà presque vide, mais je ne comptai pas en commander davantage par la suite, ou en tout cas, certainement pas en public. L’ivresse ne m’inquiétait pas, mais vider l’entièreté d’une bouteille en tant qu’humaine sans ressentir le moindre effet secondaire, cela serait suspicieux. Sans compter que cela manquerait sérieusement de classe.

Le barman, un certain Mario à priori, semble être pris de fièvre, expédiant les commandes comme si perdre de vue les deux beautés à son bar était un crime. Je ne l’en blâme pas. Ma vue était un privilège pour un mortel, quant à mon voisine, elle n’était pas mal non plus. La curiosité me pousse à observer ses gestes pleins de grâce, ses formes délicieusement mises en valeur… Ah, en parlant de plaisir terrestres !
La voilà qui étale son penchant pour le champagne, profitant de cette excuse pour entamer la conversation par une allusion à peine cachée. Pourquoi pas. Cette mortelle a capté mon intérêt, et il est inutile de préciser combien sa présence, sa proximité est mille fois plus agréable que le gros Bernard. Quant à son contact physique, cela reste à déterminer. Mais je n’ai pas le temps de répondre à son remerciement, qu’une respiration rauque et précipitée se fait entendre dans le hall.

*Encore lui…* Pensais-je.

C’était bien ce répugnant mortel grassouillet. Visiblement très agité, il traverse le hall avec toute la célérité que lui permet son embonpoint et gagne la réception, suivi de près par un employé portant ses bagages. Le voilà qui discute avec le réceptionniste, sort un carnet de chèque, me jette un coup d’œil à la dérobé avant de sortir précipitamment sans demander son reste. Oh, je l’ai fait fuir de l’hôtel. Il ne reste plus de lui qu’une faible odeur de sa transpiration dans ces lieux, et c’est tant mieux.

Eh bien, bon débarras ! Je profite de cette interlude pour me lever en prenant délicatement mon verre d’une main, et gagner souplement la chaise à côté de la belle mortelle. Un parfum délicat, et pourtant, un curieux petit détail m’échappe encore à son propos, comme une subtilité particulière que je n’ai pas encore saisi. Tant mieux, cela la rend d’autant plus attirante ! Mes yeux se fixent sur les siens. Pendant un instant, je pourrais m’introduire sans ses pensées, mais elle semble empreinte d’une force étonnante pour une humaine, et je n’ai pas envie de forcer les choses.

« Que voilà une meilleure compagnie. Le crapaud a été chassé des lieux, et il ne reste plus que la délicieuse rose. » Lui dis-je d’une voix envoûtante, en guise de présentation.

Je me détourne brièvement de mon interlocutrice pour jeter un coup d’œil vers Mario, qui semble étrangement hypnotisé par notre entrevue. A croire qu’il pourrait bien avoir une imagination débordante.

« Le champagne sera sur mon compte » Déclarai-je vers le barman avant de revenir à ma voisine. « A mon tour de vous remercier pour l’inspiration que vous m’avez fourni. »

C’est vrai, mon plan initial avait été de passer une soirée en paix, à savourer quelques plaisirs alcoolisés. Mais cette femme m’intriguait, et je ne pouvais pas empêcher ma curiosité de prendre les devants.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le vendredi 13 juillet 2018, 23:13:43
J'aime bien Mario, décidément. Il a la grosse moustache du personnage du même nom, a doit chatouiller quand il fait un cunnilingus. Je ne sais pas s'il en fait à sa femme, car je le vois surtout empressé auprès de toutes les jolies clientes de l'hôtel.
Il se fait souvent jeter, mais il ne désespère pas. Je suis même sure qu'il a déjà fait son affaire avec quelques-unes de ces bourgeoises désoeuvrées.

Par contre, avec moi, il n'a tenté qu'une approche, et une seule. La flèche que je lui ai décochée en retour l'a remis illico à sa place. Alors, plutôt que de fantasmer à me sauter, il est dorénavant l'un de mes meilleurs indics. Quand un client, ou même une cliente, lui paraît à la fois riche et enclin à ne pas passer la nuit en solitaire, il me file nom et numéro de chambre au minimum. Que ces clients s'évanouissent aussitôt après ne l'émeut pas ; d'ailleurs, je me demande même s'il l'a remarqué. Il ne peut pas penser à tout !

Mais qu'il ne se fasse aucune illusion, il n'aura pas davantage ma voisine de comptoir. Elle a peut-être l'air seule, mais elle ne s'abaisse pas à n'importe qui. D'ailleurs, le gros adipeux s'y est frotté, et s'est évaporé, quoique... je la revois débarquer dans le hall, complètement affolé, se bagages le suivant presque aussi vite.
Il se barre ! Mais que lui a-t-elle dit pour qu'il se casse aussitôt ? C'est un psychopathe, et elle l'a reconnu ? C'est son ex, et elle l'a fait chanter ? Il y a quelque chose qui ne va pas. Ce mec est dans les standards des clients de l'hôtel. Elle, nul ne l'a vue auparavant, et même Mario a l'air de la découvrir. Et il lui suffit de murmurer quelques mots à l'autre pour qu'il s'enfuie.
Attention Lana, cette femme est peut-être dangereuse ! Justement, c'est ça qui est excitant. Je ne suis plus vraiment humaine, donc je ne crains rien, à moins qu'elle ne m'empêche, des jours durant, de m'abreuver de mon nectar vital. Mais ça, elle ne peut pas le savoir.

Elle est redoutable, pas de doute. Elle devine à chaque fois que je l'observe, et, immanquablement, elle répond à mon regard par ses yeux dont la couleur et la profondeur continuent de susciter des doutes en moi. C'est presque comme si elle pouvait transpercer mon écorce, et s'emparer de mon âme. Prudence, même si, là encore, elle croise mon regard.
« Que voilà une meilleure compagnie. Le crapaud a été chassé des lieux, et il ne reste plus que la délicieuse rose. »
Sa voix ! Pour la première fois, je l'entends vraiment.
« Mais c'est vous qui êtes... »
Elle a déjà tourné la tête vers Mario, et me coupe la parole, comme si elle ne m'avait pas entendue, comme si mes propos ne l'intéressaient pas.
« Le champagne sera sur mon compte »
De quoi se mêle-t-elle ?
Je ne sais si c'est la réponse à ma question qu'elle devine, mais elle me lance :
« A mon tour de vous remercier pour l’inspiration que vous m’avez fourni. »

Je la regarde, incrédule. Si c'est un nouveau compliment, il faut vraiment aller le chercher loin. Je vais en rester au précédent
« Si c'est moi la délicieuse rose, je vous en remercie, mais je me sens bien pâle face à votre perfection ».
Je reste courtoise, je parle en femme du monde, mais la discussion prend un tour étrange.

Et je me retourne vers Mario, que j'adore taquiner :
« Regardez, même Mario n'a d'yeux que pour vous, au point de me rendre jalouse, hein Mario ? »
Je ne lâche pas le fil de la conversation, alors que Mario se perd en dénégations mimées.
« A moins que Mario n'ait des idées beaucoup plus salaces, en nous regardant toutes les deux ? »
J'espère quand même qu'elle a compris que je ne suggère pas un plan à trois, parce que ce n'est pas du tout, mais alors vraiment pas du tout mon idée.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le samedi 14 juillet 2018, 14:47:51
Le hall était redevenu agréablement paisible. Après la débâcle du malotru, les discussions entre les quelques rares clients s’éteignirent, pour laisser la place à des murmures plus feutrés avec l’heure tardive. J’aime la nuit pour cela. Le calme et la douceur de l’obscurité. J’eus presque envie d’y apporter ma petite touche personnelle, mais à présent, mon attention est tournée vers l’intrigante humaine à mes côtés.

Le compliment à peine voilé est parfaitement passé. La belle créature doit être habituée à en recevoir, à n’en pas douter, et je devine également qu’elle apprécie être le centre de l’attention. Je l’observe longuement taquiner le barman avec espièglerie. Entre deux envies mon cœur balance, et je suis prise d’une furieuse envie de jouer avec cette mortelle, mais probablement pas de la manière dont elle s’imagine.

« En réalité je parlais de moi, pour la rose, mais je ne peux que féliciter votre clairvoyance à mon propos. Vous êtes une femme de goût, à n’en pas douter. » Déclarai-je en lui souriant, avant de poursuivre sur le même ton. « Mais je ne peux pas blâmer votre Mario. Vous faites un parfait faire-valoir, vous êtes très inspirante comme je le disais. »

Oh, n’était-ce pas jeter un froid ? Comme j’aimais cela, être cassante et délibérément hautaine, et la réaction de mon interlocuteur ne rendait les choses que plus croustillantes. Une pique servit avec un impeccable sourire de ma part. Le pauvre barman ne sut que dire devant ma moquerie délibérée, dans la mesure où il était difficile de déterminer si cela était une plaisanterie ou non. Dans tous les cas, mon propos avait effectivement de quoi laisser coi après une salve de compliments.

Mais n’était-ce pas mon but ? J’avais envie de jouer avec cette mortelle, et si elle abandonnait… Eh bien, elle n’était pas si digne de mon intérêt finalement ! Après tout, je ne recherchai aucune compagnie ce soir et le résultat m’était plus ou moins égal. Suite à cela, avant qu’elle ne puisse protester, je me levai avec souplesse de la haute chaise de bar, mon bras nu venant effleurer délibérément le sien, comme par accident. Tout comme je l’avais fait avec le répugnant Bernard, je me penchai près de l’oreille de la belle, ma bouche légèrement chatouillée par ses mèches rousses, et lui murmure quelques suaves paroles à l’abri de l’indiscret Mario.

« Ne vous vexez pas. Cela pourrait vous rendre encore plus désirable qu’à présent. »

Battre le chaud et le froid, rien de plus amusant. Une fois de plus, j’ignorai superbement ses paroles, lui tournant immédiatement le dos comme si je n’avais rien entendu, afin de gagner d’une démarche assurée les quelques divans. Une grande pièce très chic hébergeait quelques somptueux canapés où manifestement les humains venaient y discuter, et y échanger dans une ambiance relaxante.
Un piano y trônait, déserté lui aussi. Les quelques rares clients me suivirent du regard, fixés sur mes hanches délicieusement mises en valeur par ma robe haut de gamme, et peut-être mon inconnue le faisait-elle également. Je ne m’en préoccupai pas davantage que les autres humains présents. Seul mon plaisir importait à présent, et j’avais une singulière envie d’essayer ce piano. Je ne sais pourquoi. Il s’agissait d’une de ces envies pressantes et inexplicables.

Depuis combien de siècles n’avais-je pas fait cela ? J’en avais perdu le compte. La musique moderne n’était que trop rarement à mon goût, et c’était l’occasion de m’offrir un petit plaisir égoïste. Je m’assis donc devant le clavier, caressant délicatement celui du bout des doigts, et j’entamai le premier air qui me passait par la tête. Pour être tout à fait honnête, je ne me rappelai plus où exactement j’avais entendu ce morceau, mais il résonnait singulièrement bien dans cet espace luxueux.
Je n’avais pas perdu la main après tout. La mélodie lancinante, envoutante, peut-être un brin triste, envahit doucement la pièce, et les déjà rares conversations se turent le temps de cette récréation acoustique. Ah ! C’était aussi ma manière de profiter du luxe, même si c’était sans doute un brin désuet, et quelque part, de donner aussi du fil à retordre à mon intrigante humaine en l'ignorant copieusement. D'ailleurs une fois mon petit numéro terminé, ma voisine de bar m’était quasiment sortie de la tête tant j’étais enfermée dans ma petite distraction.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le samedi 14 juillet 2018, 23:32:38
« En réalité je parlais de moi, pour la rose, mais je ne peux que féliciter votre clairvoyance à mon propos. Vous êtes une femme de goût, à n’en pas douter. »
« Espèce de garce », pense-je, surtout en voyant son sourire provocateur.
« Mais je ne peux pas blâmer votre Mario. Vous faites un parfait faire-valoir, vous êtes très inspirante comme je le disais. »
« Là, c'en est trop », bouillonne mon esprit. "Si tu as décidé de me provoquer, ce sera d'autant plus savoureux de m'abreuver de ton sang. Je sens que j'ai vraiment décidé qui m'abreuvera ce soir ».

Je sais être aussi courtoise que détestable, autant femme fatale que saigneuse inflexible.
Je regarde Mario, qui ne sait plus que faire, car il perçoit une certaine tension.
« Rassure-toi, Mario, je vis à mon aise ; tu laisseras donc mon Champagne sur mon compte ! »
Pauvre Mario, si soudainement amoureux, qu'il regarde Miss Perfection, interrogatif. Tout à fait le genre d'attitude que je déteste. Il suffit d'une nana super bien gaulée pour qu'un mec perde tout sens lucide. Je me calme, et du ton le plus détaché que je peux avoir, j'insiste.
« Eh Mario, j'ai commandé, je paye. OK ? »

Je ne pensais pas faire mouche à ce point. Avec cette élégance que je dois admettre en sa faveur, Dame Perfection vient vers moi. Mais même sa démarche est parfaite, légère, un rien ondulée, toute en grâce. Mais, vu le désaccord du moment, ce ne doit pas être pour me donner des cours de maintien, surtout quand elle se penche pour me murmurer ;
« Ne vous vexez pas. Cela vous pourrait vous rendre encore plus désirable qu’à présent. »

Sonnée, je suis sonnée en quelques mots. Scotchée sur le tabouret haut, comme la plus ingénue des lolitas qui glousse à un mot stupide de son idole du moment, il a suffi de quelques mots pour me bouleverser. Pas tout à fait, quand même, enfin pas que ça. Car son bras nu a frôlé le mien, sa peau d'une incroyable douceur a envoyé à ma peau des milliards de picotements délicieux. Je n'ai jamais caressé de peau aussi douce, je n'ai jamais ressenti de sensations aussi vives par un simple effleurement.
Alors, me dire que je suis désirable, ça déstabilise. Certes, comme toute proie que j'attire dans mes rets au seul but de combler ce manque de sang qui chaque jour m'oppresse, autant qu'elle soit sous le charme pour que le cocktail argent-sexe-sang soit le plus aphrodisiaque possible. Mais, depuis le début, je cherche à savoir ce qu'il y a de particulier en elle, même par rapport à quelques autres bourgeoises de passage qui ont autrefois comblé mon goût immodéré pour leur sang. Celles-là ne me mettaient pas dans cet état, elles n'étaient qu'une basique question de survie.

Elle le sait qu'elle est parfaite, et ça la rend arrogante. Quand son nectar se transfusera dans mes veines, elle aura perdu de sa superbe, et ne sera plus qu'une mortelle en fin de vie. Mais là, quand je la vois avancer à pas feutrés dans la salle, aussi discrète que fut tonitruante son entrée avec moult claquements de talons, je vois aussi tous ces hommes qui la regardent sitôt qu'elle passe. Plus que sa robe au dos nu ravageur, c'est surtout la lâcheté de ne pas affronter son regard. Ah, son regard, un instant mon esprit s'envole. Je les ai si peu vus ses yeux, mais ils étaient d'une telle profondeur. Un regard à faire se damner tous les saints, c'est sûr.

« Elle est d'ailleurs », comme dit la chanson de je ne sais plus qui, un artiste français je crois. Et même au piano où elle s'est installée sans que je comprenne pourquoi, elle capte tous les regards. Et, pour ne pas accuser ces messieurs à outrance, je pense qu'ils ne la fixent pas seulement pour voir s'ouvrir la légère fente de sa robe. Ils étaient sous le charme du physique, ils sont désormais sous le charme de la musique.
Mais, quand je vois l'air béat et ahuri de Mario à côté de moi, c'en est trop. Il suffit qu'une pimbêche tombée de nulle part vienne jouer de piano devant lui, et il en est tout retourné. Si je ne m'étais pas promis de le préserver, pour qu'il puisse apporter son argent à sa famille et élever ses cinq enfants, je crois que je le saignerais sur place!

Je me lève de mon tabouret de bar à mon tour, rajustant ma jupe à mi-cuisses dont tout le monde se moquait qu'elle révélât la naissance de mes bas alors que j'étais assise. Je dois garder mon calme, même si je bous intérieurement. J'ai mon pourvoyeur, ou ma pourvoyeuse, de sang dans la salle, et il ne faut pas en provoquer le départ précipité.

Je longe les murs de la salle, discrètement, sans que personne ne m'accorde le moindre intérêt, arrivant juste à côté du piano. De là, je peux les regarder, fascinés car tel est le mot, alors que cette musique est quand même triste. L'homme est un être vivant si incompréhensible : quand sa vue est accaparée, son ouïe est inopérante.

Alors qu'elle achève son morceau avec une douceur et une légèreté que je dois hélas admettre, je la complimente en tapant des mains comme une groupie forcenée, la seule même à le faire, en lui adressant mon plus beau sourire, qui peut inciter au doute quant à sa sincérité.
Et, me penchant à son oreille, je lui murmure :
« Vous les avez détendus. Permettez-moi de les réveiller à la suite, en leur offrant Take five"."
Ça remonte à mes cours de piano jazz, ceux que m'avait donnés un ami de Stevan, stupéfait disait-il par mon talent; j'espère qu'il n'a pas menti, et que j'ai gardé le rythme. Sinon, je vais vraiment passer pour l'imbécile du soir, surtout à côté de son talent.

Mais je suis décidée; elle m'a défiée, je lui répondrai du tac au tac, et ça n'en sera que plus excitant, lorsque je lui porterai la morsure fatale.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le dimanche 15 juillet 2018, 15:22:01
La seconde mélodie me vint plus facilement que je ne l’escomptai. Elle nait peu à peu sous la caresse de mes doigts qui touchent délicatement le clavier du piano. Une ode délicate s’ensuit, envahissant l’espace, déclenchant une certaine ivresse chez mon public qui me regarde béatement. Il en faut si peu pour ces humains. Personne ne s’interroge sur ma soudaine impulsion musicale, qui étais-je pour me servir du piano impunément, ni n’écoute la triste et lancinante mélodie jouée.
Tout ce qui semble compter pour ces messieurs, ce sont ses longues mèches rousses qui retombent sensuellement sur mon visage, et la fente de ma robe qui s’ouvre quelque peu, dévoilant légèrement ma jambe. Que c’est agréable de m’exercer à nouveau de cet instrument, une magnifique invention humaine, et cela me revient naturellement, comme une habitude à peine oubliée. J’en rirai presque de joie. Mais voilà que la curieuse humaine reprend contenance, et j’aperçois à travers mon rideau de cheveux roux, sa jolie silhouette se faufiler en toute discrétion dans la salle.

Elle n’a pas abandonné la partie, c’est excellent. Le contraire m’aurait froissé, je pense. Elle rase les murs, forme féline et vraiment sensuelle même pour une mortelle, et cela me donne d’autant plus envie de m’amuser avec cette demoiselle. Je termine gracieusement mon morceau, satisfaite de n’avoir perdu aucune once talent, et mon regard rencontre la splendide créature en train d’applaudir ma performance. Un mystérieux sourire, et un murmure plus tard, je me demande si elle n’est pas en train de prendre tout cela pour une compétition.

« A votre guise. Mais vous n’avez besoin de vous humilier pour impressionner tous ces hommes en vous comparant à moi. Je vous les laisse volontiers. » Lui répondis-je.

Avec un soupçon de sourire provocateur. Je me lève lentement pour lui laisser le petit tabouret confortable, mais au lieu de m’écarter, je l’observe longuement maintenant que nous sommes proches. Les yeux d’un démon sont toujours dangereux pour un mortel. Mes yeux d’ambre se fixent aux siens pendant un instant qui parait une éternité, avant de m’en détacher, la frôlant de très près.
Pendant cet instant, alors que nos mains se touchent presque, au lieu de m’en aller, je m’arrête et me penche délibérément pour chuchoter à nouveau près de son oreille.

« Je n'ai pas beaucoup d'yeux pour les hommes ce soir. » Confiai-je sur un ton doucereux.

Mon index effleura lentement le dessus de sa main tandis que je la laissai à son piano. Un geste calculé ou bien simple maladresse ? Je l’estimai suffisamment intelligence pour le savoir. Quant à moi, je m’en retournai parmi mon public fasciné, allant m’asseoir d’une démarche assurée dans le divan le plus confortable. Plus exactement, on s’écarta pour me laisser la meilleure place. J’eus l’impression d’être assise au milieu d’un véritable harem.

« C’était impressionnant, vous êtes professionnelle ? » Me demanda aussitôt un homme âgé, la bedaine en moins, guère plus attirant que le gros Bernard.

D’autres compliments s’enchainèrent à mon grand regret. Mon siège était situé juste en face du piano, et il était évident que toute mon attention était dirigée vers l’instrument, ou plutôt celle qui s’apprêtait à en jouer. J’ignorai royalement mes courtisans, et croisai sensuellement les jambes. Une véritable scène de vénération, sinon la scène où les apôtres se penchaient vers le messie, une vision quelque peu ironique à mon sens.

« Taisez-vous. C’est extrêmement grossier de parler alors que quelqu’un s’apprêter à nous faire entendre sa musique. »

Un ton sec, sans équivoque, autoritaire, et le public indiscipliné se tut. Ils n’étaient que cinq hommes présents, et ils faisaient un tel boucan en ignorant ma belle musicienne mortelle que je trouvai cela très déplacé. Que ce soit inconscient ou non, les humains ont souvent tendance à s’écraser face à la parole d’un démon. Quoiqu’il en soit, je la fixai intensément, attendant avec une certaine curiosité sa démonstration. J’espérai être surprise !
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le dimanche 15 juillet 2018, 18:44:14
Une telle proie, si insaisissable, est d'autant plus savoureuse. Elle se croit invulnérable, mais sait-elle qui je suis vraiment ? Pauvre mortelle bercée d'illusions. Artiste de talent, parfaitement inconnue. Quand ton enveloppe charnelle ne sera plus que vide sans vie, que te restera-t-il de cet insolent mépris ? Alors que ton sang illuminera mon corps, je fermerai tes jolis yeux pour la dernière fois. Des yeux qui se seront aussi fermés, auparavant, quand ton corps aura été emporté par le plaisir que je te distillerai, dans cette suite que tu as payée à prix d'or. Oui, tu as raison, que ta mort soit dans un si beau cadre. Pour celle qui est assurément ma plus belle proie depuis que je ne suis plus humaine, tu dois avoir tous les honneurs, tous les plaisirs, toutes les folies. Je te ferai monter dans les plus hauts sommets de la jouissance, et je te ferai sombrer dans les plus profonds tourments de la soumission. Je crois que mon orgasme serait sublimé si tu m'offrais toi-même ton sang.

Ces fugaces pensées me troublent, et je sens d'étranges picotements, qui me rappellent le contact récent de nos peaux. Je me ressaisis vite quand la virtuose descend de scène. Un coup d'oeil à la salle, c'est pitoyable ce fan club de vieux croûtons.
 
Elle me laisse volontiers la place, volontiers comme elle dit.
« A votre guise. Mais vous n’avez besoin de vous humilier pour impressionner tous ces hommes en vous comparant à moi. Je vous les laisse volontiers. »
Elle ne peut s'empêcher de glisser encore quelque venin dans chacun de ses propos. Je la regarde, à la fois courroucée et impressionnée je l'avoue, me demandant si elle sera aussi arrogante, autant quand je la ferai ramper dans sa suite, m'implorer de mettre fin à ses tourments.
Patience, belle inconnue, je suis patiente comme tu ne peux l'imaginer.

Même quand elle se lève d'un simple tabouret de piano, elle a une élégance absolue ! Elle risque de faire sauter les pacemakers de son fan club du troisième âge. Mais là, pauvres vieux débris, elle est à moi, elle restera à moi.
Je suis face à elle, et, cette fois, c'est moi qui suis venue vers elle. À chacune de prendre l'ascendant, ma chérie. Mais elle ne se démonte pas, elle ne baisse pas les yeux, bien au contraire. J'ai son regard en moi, comme si ses yeux fouillaient mon âme. Qui est elle ? Les vieux grigous ne voient que deux femmes, face à face, deux femmes d'exception. Ils ne savent pas tout ce qui passe alors dans nos regards. Elle a des yeux, comment dire, d'un éclat qui brille de mille feux, et d'une couleur indéfinissable, mais belle, simplement belle.

Elle me perce, elle me transperce ; Elle est vénéneuse, elle est venimeuse.

Et ses rares phrases sont diaboliques, fussent-elles de simples murmures.
« Je n'ai pas beaucoup d'yeux pour les hommes ce soir. »
Elle distille ses mots comme autant de dards. Elle ne parle pas pour rien. Elle fait mouche à chaque fois. Elle n'écoute pas les réponses.

Elle ne touche pas, elle effleure. Elle effleurait son verre de Cognac. Elle effleurait ma peau en quittant le bar. Elle effleurait les touches du piano. Elle effleure ma main de son index.

Entre mots et frôlements, toute femme d'esprit aurait saisi l'opportunité. Pas moi ! Parce qu'on n'inverse pas les rôles, elle est ma proie. Et parce que les questions affluent. Elle est trop ! Trop belle. Trop subtile. Trop sure d'elle. Trop arrogante. Je t'aurai, ma belle inconnue.

Mais, pour le moment, elle me laisse, et s'en va rejoindre fan club, club de fanés. Elle me laisse au piano, et elle me laisse avec mon trouble. Je ne la cerne pas, mais je la désire, c'est désormais très clair. Je sens en moi une tension anormale, qui aussitôt me rappelle la chamade qui emballait mon cœur, lorsque je faisait tout pour que Stevan s'intéresse enfin à moi. Ô mon amour, serais-tu derrière tout cela ?
Alors, donne-moi le talent pour ce que je vais jouer, donne-moi la flamme pour impressionner la seule femme de l'assistance, donne-moi tout, mon amour, si tu n'es pas innocent dans ce qui m'arrive.

Je m'assieds là où elle fut, là où demeure sa fragrance que je ne connais pas, je touche ce clavier qu'elle a efleuré.
« Taisez-vous. C’est extrêmement grossier de parler alors que quelqu’un s’apprêter à nous faire entendre sa musique. »
Sa voix me saisit, aussi ferme en cet instant qu'elle fut doucereuse à mon oreille. Et le silence se fait aussitôt, absolu. Je relève la tête, et, d'un simple mouvement de tête, lui adresse un sourire convenu, courtois, pas forcément celui que je voudrais lui offrir.

Take five n'est pas un morceau pour piano solo, mais je le fis si souvent, et, ce soir, c'est comme si je planais, comme si Stevan guidait mes mains. Tout s'enchaîne, naturellement, tout me paraît si simple. Je voulais jouer un morceau entraînant pour briser la sombre nostalgie du morceau joué par cette belle inconnue, mais je ne suis plus du tout dans ce trip ; je joue pour le plaisir de jouer, presque emportée, comme si Stevan guidait mes notes, et le morceau roule, se déroule, s'enroule, jusqu'à une fin qui me surprend moi-même.

Surprise, mais aussi déçue. Elle a joué deux mélodies, je jouerai deux morceaux, pas moins. Elle a tant exigé le silence de l'assistance, que nul ne bouge ni ne parle. Alors, mes yeux fixés sur elle, je me lance :
« Merci à vous. Je vais vous jouer un autre morceau, une douce mélodie romantique écrite pour la grande Diana, dont j'ai oublié le titre, mais que je dédie à la personne qui, ce soir, fait battre mon coeur ».
Et, sans même guetter le moindre battement de cils de sa part, je me lance.
Ô Stevan, mon amour, ne m'en veux pas pour ces mots ; tu sais que tu resteras toujours l'amour de ma vie, mais tu sais aussi ce que je ressens à cet instant. Alors, sois à mes côtés.
Cette artiste, je l'adore. Ce morceau, je l'ai joué, il y a peu, sur l'un de ces pianos qui traînent parfois dans des lieux où on ne les attend pas. Je le connais par cœur, je le fais couler, le le fais planer, je l'offre en y mettant tout mon cœur.

Pas un bruit n'en a troublé le déroulé. Et, quand il finit, je suis au bord de tout, de l'émotion, de l'épuisement, des larmes. Je reste assise, comme sonnée, sans bouger, sans que la salle ne bouge elle-même.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le mardi 17 juillet 2018, 15:05:22
La pièce était complètement vide. Les divans étaient inoccupés, le hall vacant, l’hôtel déserté, et même le monde tout entier était abandonné. Rien d’autre ne comptait, si ce n’est l’intrigante mortelle improvisée en musicienne de ce soir, et toute mon attention était alors focalisée sur le morceau qu’elle s’apprêtait à jouer. Bien entendu, le harem des vieux croûtons était toujours présent, mais mon autorité avait fait mouche, et le silence imposé fut parfait. Quelques-uns de ces messieurs gesticulèrent sur leur siège, mais aucun ne moufta, malgré une gêne inconsciente dans un coin de leur esprit.
L’instinct, quasiment animal, d’être en présence d’une autorité supérieure, une présence intimidante, était un phénomène que je connaissais bien. Ils ne parvenaient pas saisir pourquoi, mais ces mortels savaient instinctivement qu’il était dangereux de me contrarier à cet instant. Je voulais pouvoir assouvir cette curiosité dévorante. Qu’allait-elle jouer ? Et que cherchait-elle à accomplir avec cette bravade musicale ? Cette femme m’intriguait.

Tandis qu’elle s’installait confortablement sur le petit tabouret, derrière l’immense piano, je pus l’observer véritablement pour la première fois. Elle était habillée de manière charmante, presque osée, avec cette jupe un peu trop courte pour masquer ses jolies jambes enfermées dans ces bas délicats, et ce visage joliment mis en valeur par cette opulente chevelure. Qui cherchait-elle à séduire ainsi ?
Elle avait l’air d’une fleur perdue au milieu d’une porcherie avec ces vieux riches de l’hôtel, et je me demandais sincèrement ce que cette femme recherchait ici. Était-elle riche ? Ou au contraire, cherchait-elle l’argent facile ? Quoiqu’il en soit, cela la rendait intéressante à mes yeux. J’étais désormais curieuse de connaitre ses motivations et, pourquoi pas, de poursuivre mes investigations le long de ces charmantes courbes. Je me mordis brièvement les lèvres. Oui, cette femme rendait ma soirée décidément bien plus amusante.

*Joue ma belle, impressionne-moi, séduis-moi !*

Ma manière de jouer de la musique est techniquement impeccable, je le sais. Mais cette émotion contenue dans les notes, seule une mortelle en est capable, et je fus agréablement surprise de sa performance. Elle capte l’attention de l’assistance, et la mienne par la même occasion, avec une aisance remarquable, tant et si bien que je n’ai nullement besoin de faire jouer à nouveau mon autorité. Chacun humain est suspendu à ses notes, et je ne peux m’empêcher de la fixer avec un intérêt grandissant.
Les notes s’enchainent, s’entremêlent et se subliment en une fin magistrale. Ce n’est pas aussi froidement parfait que moi, mais cette créature y ajoute une telle émotion, un tel charme, que ça n’enlève rien à la beauté du moment. Je la veux, c’est décidé. M’apprêtant à applaudir, je m’abstiens à la dernière seconde quand son regard se porte sur moi, avec une intensité croissante, comme si elle me réservait une énième surprise. Et quelle surprise aguichante !

La cible de ses pariles est évidente pour beaucoup. De légers toussotements agitent l’assistance à ces paroles, car il devient évident pour ces messieurs qu’ils ne sont pas invités à la fête de ce soir. Ils ne sont guère plus important que des plantes vertes décorant la pièce. Mais je reviens au cœur du sujet, car me voilà désormais dans une situation étrange à mes yeux, celle de la proie. J’ai toujours été celle qui prend les devants, celle qui chasse et séduit, mais ce soir est différent.
Cette mortelle entame une ode en mon honneur. Je ne peux retenir un sourire enthousiasme. Alors, c’est ainsi ? Non seulement cette femme s’est prise à mon petit jeu, mais elle cherche à me battre, à me séduire, à me posséder. Qu’il en soit ainsi ! Cela promet d’être particulièrement amusant. Je ne pensais pas cela possible, mais ce second morceau est encore plus magnifique que le précédent tant l’émotion qu’elle communique est palpable. J’en frissonne presque.

L’assemblée des vieux croûtons en oublie complètement mes ordres. Ces mortels se lèvent presque d’un seul homme pour applaudir frénétiquement tant elle les a charmé par son talent, et je dois bien lui concéder ce point. J’applaudis lentement, bien moins bruyante que le reste, mais chaque geste est lourd de signification. Bravo, belle enfant,  tu m’as définitivement plu, pensai-je. Mais la partie n’est pas terminée. L’idée d'endosser le rôle de la proie est hautement inhabituelle pour moi, mais je décide de me prendre au jeu, et d’aller jusqu’au bout.

*Si tu me veux, il va falloir venir me chercher...*

L’enthousiasme des humains ne retombe pas. Ils viennent la féliciter directement sur l’estrade, lui laissant à peine le temps de respirer en la pressant de questions. Ces messieurs sont séduits, très clairement.  Ils sont agglutinés devant elle, avec leurs interrogations stupides et leurs surcharges pondérales, ce qui me fournit une excellente diversion. Je me lève en silence du divan, m’éclipsant d’une silencieuse et féline démarche hors de cette pièce surchargée de sueurs pour rejoindre le hall.
Le barman est encore présent. Je ne lui accorde pas un regard, et gagne plutôt les escaliers pendant que ma somptueuse mortelle doit encore se débattre avec sa horde de fans. J’aurai pu les détourner. Je pourrais y retourner, lui voler la vedette et récupérer ces crétins, mais ce n’est pas du tout mon attention. Un fin sourire aux lèvres, je décide d’aller appuyer sur le bouton de l’ascenseur.

C’est l’épreuve du feu. Allait-elle poursuivre ce petit jeu de dupes, ou abandonner la partie ? Les portes de la cabine s’ouvrent lentement, et je guette d’une oreille curieuse le moindre claquement de talons venant dans mon dos.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le jeudi 19 juillet 2018, 00:16:52
Merci Stevan, mon amour. C'est à toi que je dédie d'avoir guidé mes mains. Mes yeux sont clos, et je revois les mains de Stevan guider les miennes sur le vieux piano désaccordé qu'il avait trouvé au fond d'une vieille maison, ex résidence de notable, ex QG militaire allemand, ex réquisition du nouveau régime. Là, au milieu des ruines, nous riions, nous nous amusions, avant que je ne tue moi-même mon seul et unique amour.

Mais mes rêveries sont courtes, bousculées par la foule des vieux barbons (enfin, ils doivent être cinq ou six en fait) qui, sans que je ne réalise, sont venus s'agglutiner autour du piano. Les « Oh c'était sublime » se disputent avec le « Je peux vous faire jouer au Caesar », en passant par le « Il en a de la chance, votre amoureux de la deuxième chanson ».

Je dois même repousser certaines mains trop insistantes, qui pensent que se mettre à nu en musique signifie se laisser peloter les cuisses. Ah, si j'avais voulu ma victime du soir, je n'avais que l'embarras du choix ! Mais là n'est pas mon souhait, même si je garde l'idée du piano pour les prochaines fois. Je cherche celle que l'un d'eux a appelé mon amoureux.

Elle a disparu. Je lui ai livré mon cœur sur un plateau, en une seule mélodie. Je lui ai mis, sans retenue et sans limites, tout ce qu'elle avait fait naître en moi, même si je ne sais pas comment se passera la suite, quand mon manque de sang me fera perdre la raison. Je me suis donnée à elle par la musique. Et elle ? Pfuit, envolée, disparue comme elle était apparue.

Ma joie était si forte, mes yeux s'embuent. Lançant une ou deux réponses pour rassurer mes admirateurs, je me lève, surplombant la salle depuis mon estrade. Rien, si ce n'est des chaises vides, des fauteuils désertés. Je ne savais pas où j'allais, mais je voulais y aller avec elle. Je ne savais pas comment je partagerais avec elle le cocktail aphrodisiaque fric-sexe-sang, mais je le voulais.

Je ne sais pas quoi faire, admirée dans ma solitude. Je me moque des compliments de vieux gros cochons, qui apprécient ma musique moins que mon cul j'en suis sure. Et je ne comprends pas les stupides gesticulations de Mario. Depuis son bar, au loin, il me fait son « ainsi font font font les petite marionnettes », complètement absurde et stupide en ce lieu.

Si c'est pour me dérider, qu'il change de registre !
L'ascenseur, putain, l'ascenseur ! Il me montre l'ascenseur. Elle a réservé une suite, j'avais oublié. Bon, ç'aurait été bien qu'elle vienne m'applaudir, oh non plutôt me féliciter, oh non plutôt me dire qu'elle s'est reconnue dans mes mots, enfin bref qu'elle soit là.
Bref ! L'ascenseur, et vite. Je m'extirpe sans difficulté de la cohorte de vieux grigous ; ils n'ont qu'à laisser tous ces contrats mirobolants sur le piano. Il y a une heure, je n'étais rien face à une autre, élégante je l'avoue, virtuose je l'avoue, désirable je l'avoue aussi. Alors, mes contrats du siècle attendront.
J'ai plus urgent à faire.

Descendue de l'estrade, je me lance dans une course contre la fin d'une émotion. Maudits talons qui sont aussi suggestifs pour séduire que dangereux pour courir. On doit les entendre claquer dans tout Seikusu ! Je bouscule chaises, tables, fauteuils, je manque de tomber dix fois.
Et cet idiot de Mario qui me lance : « Vite ! T'en fais pas, je rangerai ».
Euh , Mario, l'ordonnancement de ta salle, franchement je n'en ai cure. Je cours après celle qui m'a mis dans un de ces états.

J'arrive enfin dans le couloir. Mes Louboutin claquent toujours autant en désordre. Elle a déjà appuyé, c'est sûr. J'entends le bruit de la cabine, la porte qui s'ouvre.
« Nooooooon ! », mon cri déchire le silence feutré, mais je m'en tape. À peine frôlée et déjà envolée, hors de question !
Elle semble s'être figée dans son geste à avancer. Même ainsi, elle est parfaite. Elle m'a entendue, elle tourne son visage vers moi, et ses yeux étranges me transpercent à nouveau. Ce regard, je ne voulais pas le perdre, et j'aimerais tellement le fixer quand je prélèverai son nectar.

Je m'arrête in extremis, tout près d'elle, un peu essoufflée, sûrement ébouriffée.
« Ne partez pas, je vous en prie ».
Stupides mots composant une phrase crétine ; j'ai déjà été plus inspirée, même quand il s'agissait de lever un vieux décati, que je savais déjà au sexe mou et à la bourse remplie, mais que j'espérais au sang riche.
Je la regarde, je la détaille, belle et rayonnante. Tout le contraire de moi, sans doute. Dans ma course effrénée, ma mise soignée a dû souffrir; elle a devant elle une mal fagotée, au bustier de travers et à la jupe désordonnée à en révéler la naissance d'un bas, j'en suis sure!
« Ne partez pas, ne brisez pas mon rêve ».
Je me doute que Mario regarde avec un cerveau qui fantasme à plein régime, tandis que les vieux au loin doivent pester de voir deux femmes  leur échapper coup sur coup dans la même soirée.
Mais peu importe, moi, je vis un moment unique : soit je prends le vent du siècle et ça me sécurise dans mon quotidien loin d'elle que je ne maîtrise pas du tout, soit j'ai la réponse que j'espère mis je ne sais pas où cela m'entraîne mais au delà de tout j'en suis déjà certaine.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le jeudi 19 juillet 2018, 15:00:00
Les subtiles notes de musique flottaient encore dans ma tête. L’ode était déjà terminée depuis quelques instants, remplacée par un brouhaha indistinct de voix masculines, et pourtant sa féérie subsistait toujours dans l’air. L’impression que m’avait laissé cette mortelle était étrange. Cette mélodie m’avait été dédiée, cela me paraissait évident, et ce n’était pas une première après mes siècles d’expériences. Toutefois l’émotion contenue dans chacune des notes m’avait touché, flatté et peut-être même conquise.
Ce n’était qu’une simple mortelle. Pourtant, il m’était difficile de ne pas être charmée par cette attention qui présageait une personnalité bien plus intrigante que je ne l’aurais cru. Quels secrets se cachent derrière ses beaux yeux cristallins, larmoyants tandis qu’elle exprimait ses sentiments à travers le piano ? Je voulais le savoir. J’avais furieusement envie d’entendre ses pas derrière moi. De sentir son parfum m’envelopper.

La déception serait peut-être à la clé. Après tout, la plupart de mes rencontres humaines étaient désespérément plates, souvent saveurs, parfois distrayantes au mieux, et j’aimais rencontrer une âme exceptionnelle de temps à autre. Une rareté toutefois. J’appuyai machinalement sur le bouton de l’ascenseur, ne l’avais-je pas déjà fait pourtant, bien décidée à continuer ce petit jeu quoiqu’il arrive. Elle allait être ma distraction nocturne, ma petite muse personnelle, c’était une certitude.

*Inutile de s’emballer, d’ailleurs elle doit sans doute être-…*

Mes pensées sont interrompues par un grand bruit de bousculade. C’est à croire qu’un animal sauvage est en train de défoncer le mobilier. Puis le son de talons féminins domine le tout, tandis qu’un véritable cri de détresse s’élève, et je vois ma jolie muse apparaitre au coin des escaliers. Je m’apprêtai à entrer dans la cabine, mais je m’arrête net, ma main bloquant la fermeture automatique des portes.
Cette créature a l’air tant bouleversé que cela me surprend. Je hausse un sourcil en voyant ses yeux humides, son haut froissé et ses cheveux en bataille, comme si elle était au bord du gouffre. Je ne pensais pas lui avoir fait cet effet. Ou bien était-ce petit moment musical, ce petit jeu de cache-cache, qui venait de réveiller en elle des émotions enfouies. Elle me supplie tant, si joliment désespérée, comment pourrais-je lui refuser de m’accompagner ?

« Je vous attendais. Venez donc avec moi. » Lui soufflai-je gentiment.

C’est avec un léger sourire aux lèvres que je prends délicatement sa main dans la mienne, l’entrainant vers la cabine qui nous attend toujours, ma jolie poupée bouleversée. Du coin de l’œil, j’aperçois le barman qui nous regarde avec des yeux de poissons, et c’est bien pour cela que je veux me débarrasser des observateurs agaçants. J’appuie sur le bouton correspondant à mon étage, et les doubles portes se referment sur nous en silence.
Ma main est toujours dans la sienne, et nous sommes seules. Sa respiration est toujours agitée, et je comprends qu’elle a vraiment couru pour me rejoindre. Comme c’est touchant. Je caresse sa main, l’accaparant un instant entre les miennes, presque songeuse d’en découvrir les veines délicates et la douceur d’une peau mortelle. Mon regard croise ensuite le sien, et cette fois, je lui souris, un brin moqueuse.

« J’aime la délicatesse de vos mains, elles créent de si magnifiques morceaux de musique, si pleins d’émotions, si touchant que je serai incapable d’en faire autant. Ah, mais vous vous êtes mise dans un tel état, cela gâche presque la magie. »

Libérant sa main, je la gronde presque, secouant négativement la tête devant sa tenue en désordre. Elle était si impeccable auparavant ! J’exagère bien entendu, ce n’est en rien dramatique, mais je m’en amuse, en profitant pour ordonner ses vêtements. D’un geste léger, mes doigts viennent replacer sa jupe droite, faisant semblant de ne pas avoir aperçu la naissance de ces bas. Puis je viens arranger son haut froissé, caressant les plis sous cette délicate poitrine, un fin sourire aux lèvres.
Mes gestes sont calculés, et absolument pas déplacés ! Je remets correctement sa tenue, et jamais je n’en profite pour appuyer sur son corps, mes doigts ne faisant que l’effleurer. Hors de question d’être comparée à ces goujats tripoteurs. C’est à peine suggestif. Finalement, je me redresse face à elle, face à ces cheveux en désordre que je commence à recoiffer délicatement.

Ci et là, mes mains viennent replacer une mèche rousse vagabonde, frôlant subtilement ses traits délicats sans me départir de mon sourire. Un somptueux visage mortelle que je ne cesse de découvrir et d’admirer, elle est encore bien plus belle avec ce léger rouge aux joues. Mon œuvre accomplit, je me retire pour lui laisser un peu d’air, venant m’adosser au mur opposé de l’ascenseur qui nous emmène toujours.

« Eh bien, et si vous m’expliquiez quel est ce rêve dont vous m’avez parlé ? Nous n’avons plus beaucoup de temps avant d’arriver à destination. » Déclarai-je finalement.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le vendredi 20 juillet 2018, 14:18:38
Un détail, rien qu'un détail, et elle me déstabilise. Moi ! Mais il suffit d'un haussement de sourcil pour que je me sente mal à l'aise. C'est sûr que je dois faire piètre figure face à sa perfection absolue, sans la moindre erreur, sans le moindre détail au fil du temps. Tiens, le temps, justement. Depuis combien de temps la connais-je, ou plutôt l'ai-je vue pour la première fois, pour courir après elle comme une jeune écervelée ? N'ai-je pas été confrontée à des proies qui n'ont pas été comme je les croyais, que ce soient de piètres amants, que ce soient des donneurs de nectar sans saveur, que ce soient aussi des victimes qui se rebellaient ? J'ai pourtant été déjà surprise par deux femmes, l'une qui était une redoutable lutteuse, l'autre qui cachait un piètre niveau derrière une apparence irréprochable. Et elle, encore plus parfaite, que cache-t-elle ? *Fuis, Lana, fais demi-tour, sauve toi avant de succomber.*

« Je vous attendais. Venez donc avec moi. » Il est trop tard ! J'ai déjà succombé, je lui adresse un « Merci » très posé, frissonnant quand je sens sa main entourer la mienne. Elle avait déjà frôlé ma peau, pas par inadvertance je pense, et m'en avait procuré un délicieux trouble. J'entre à sa suite, ou plutôt avec elle, subjuguée. Le mot n'est pas trop fort, car cet aveuglement renvoie au diable tout le reste, Mario qui fantasmera dans le lit conjugal sur la nuit torride de deux femmes, les vieux décatis qui se tripoteront dans les chambres voisines en imaginant le même tableau. Quoique, eux, je ne dois pas vraiment les oublier ; je suis dans un tel état de perturbation, que je ne sais pas encore si je suis dans l'ascenseur avec ma proie de la nuit.

Je n'ose pas parler, lorsque les portes nous enferment. Je baisse les yeux, ce n'est pas moi. Alors qu’elle, si froide et distante, tient ma main avec une douceur qui contraste. Pourquoi m’a-t-elle dit qu’elle m’attendait ? *Tu tombes dans le piège, Lana. Sors-en avant qu’il ne soit trop tard !* Je m’accroche presque à sa main, je dois lui paraître ridicule, mais rien qu’une simple caresse de sa part sur ma main me fait fondre. *Où est la Lana fière, qui avançait vers le piano, sure d’elle ?* Justement, ce piano, ces morceaux qu’elle a joués à la perfection. Et ce morceau que je lui ai dédiée, à elle, rien qu’à elle ? L’a-t-elle compris ? Je relève la tête, croise son regard, ses yeux de braise, ses yeux qui transpercent, ses yeux qui mettent l’âme à nu, mon âme où se bousculent désarroi et attirance.

« J’aime la délicatesse de vos mains, elles créent de si magnifiques morceaux de musique, si pleins d’émotions, si touchant que je serai incapable d’en faire autant. Ah, mais vous vous êtes mise dans un tel état, cela gâche presque la magie. »
Je devrais être aux anges qu’elle ait ainsi aimé mon jeu, mais je la déteste, oui je la déteste, pour ce sourire moqueur, j’en suis sure. J’ai couru vers elle à en perdre la respiration, à en perdre l’élégante mise qui était la mienne, et elle n’y voit que l’apparence, non les raisons de mon empressement !
Oui, je le sais, je n’atteindrai jamais sa froide perfection, ni sur les touches d’un piano, ni dans cette robe élégantissime idéalement faite pour elle. Mais, de là à me traiter de souillon… Je regarde les boutons de l’ascenseur, envie de tous les presser pour m’arrêter au premier atteint, et ne pas subir de nouvelle vexation.
Madame ne me trouve pas à son goût, eh bien je la laisse. Elle trouvera surement mieux parmi tous les vieux croutons qui lui faisaient le cour. Pitoyables ils étaient, presque à se prosterner devant elle. Elle n’aura qu’à en amener un dans sa chambre ; même s’il n’accourt pas comme moi, il sera propret sur lui, et s’endormira bien vite.

Elle a compris, elle lâche ma main. Mais je n’ai pas le temps d’atteindre la platine de boutons, que sa main vient frôler ma jupe, certainement pas un hasard. Je me raidis aussitôt, ne comprenant pas la soudaineté du geste.
Elle sait être aussi cassante en paroles, que subtile en gestes. C’est à peine si elle me frôle que le miroir me renvoie l’image d’une jupe parfaitement ordonnée, d’un haut parfaitement ajusté. Elle m’effleure, je devine sa main plus que je ne la sens, mais, ce que je sens, ce sont les violents pics qui m’ont traversée, l’un quand sa main était si près de ma cuisse, l’autre quand sa main était si près de mes seins. *Lana, concentre-toi ! Tu as besoin de son sang, cette nuit.*
Je la regarde, incapable du moindre mot, tandis que ses mains effleurent presque mon visage, que son doigt s’enroule dans l’une de mes boucles. J’ai l’impression de planer haut, très haut, trop haut ; la chute va être brutale, si l’ascenseur monte trop haut.

« Eh bien, et si vous m’expliquiez quel est ce rêve dont vous m’avez parlé ? Nous n’avons plus beaucoup de temps avant d’arriver à destination. »
J’avais bien dit que la chute pouvait être terrible, et je redescends brutalement sur terre. J’ai pourtant toujours été très terre à terre, matérialiste même si j’aimais la folie bohème de Stevan. Mais, après que j’aie causé sa mort, après que j’aie découvert mon affection, le rêve s’est enfui, la réalité s’est imposée.
Et là, elle me parle de rêve !
« Mon rêve, c’est que… que vous êtes irréelle. »
Je continue dans les banalités, mais c’est trop tard.
« En fait, vous êtes, comment dire, parfaite. Oui, parfaite, voilà. Vous arrivez, vous buvez, vous vous déplacez, vous jouez, tout le monde vous regarde. Et moi aussi ! Vos deux morceaux étaient juste parfaits. »
Je marque une pause, reprenant mon souffle, essayant de me maîtriser.
« J’ai dit rêve parce que… parce que vous êtes inatteignable, voilà. »
Je quitte ses yeux, un instant, pour nous voir toutes deux dans le miroir.
« Et puis, j’arrive en catastrophe, sans élégance, et, de quelques gestes, vous me redonnez ce… cet éclat ».
J’ai peur que l’ascenseur ouvre la porte de destination sans prévenir, où qu’un intrus débarque sans y avoir été invité.
« Oui, voilà, vous êtes irréelle, comme un rêve qui restera un rêve ».
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le vendredi 20 juillet 2018, 21:45:19
La cabine brûle à présent. Aucune flamme n’est visible tandis qu’elle s’élève toujours plus haut, vers le ciel peut-être, mais c’est bien l’enfer qui y règne. Cette mortelle, avec son air troublé et ses manières gracieuses, a allumé un désir incontrôlable en moi. C’est une véritable torture. Je m’étais assignée un rôle en retrait, docile, presque vulnérable, mais ma véritable personnalité menace d’éclater au grand jour. Malgré une attitude parfaitement stoïque, je suis au bord du gouffre.
Elle est en face de moi, peinant à trouver ses mots, et je la veux mienne d’autant plus. C’est idiot. Ce n’est qu’une humaine connue à peine quelques instants plus tôt, mais j’ai une furieuse envie de comprendre d’où provient cette mélancolie. Additionné à ce physique infiniment désirable, et il m’est difficile de ne pas m’avancer vers elle pour caresser ses joues délicates. Couvrir son cou de baiser, chercher ses lèvres, caresser ses cheveux, la faire soupirer. Ah, c’en est vraiment douloureux.

Comme un papillon attiré par une lueur, elle est sous mon charme, je le sais. N’était-ce pas tristement simple d’émerveiller les mortels ? Cela en devenait véritablement ennuyeux, mais je sens quelque chose de plus chez cette femme, quelque chose… Que j’ignore. Elle rêve et pourtant, peut-être sombrerait-elle en plein cauchemar en apprenant ma véritable nature. Le feu et l’horreur, j’étais bien que cela. Tout dépendait de qui se cachait derrière ses splendides boucles rousses.

« La perfection est surestimée. Elle est lisse, prévisible, presque inintéressante alors que vous… Vous êtes magnifique. Moi, je ne suis qu’une façade. » Déclarai-je d’un ton morne.

Des paroles à double sens, mais ô combien vraies ! Elle était humaine, chaude, vivante, pleine d’émotions alors que je n’étais qu’une apparence humaine pour une créature bien au-delà de la mortalité. Une créature qui s’ennuyait bien plus souvent qu’on ne l’imagine. Cela n’était pourtant pas une première qu’un démon puisse s’enticher d’un mortel, mais c’était plutôt rare me concernant.
Mais je décide de jouer ce rôle jusqu’au bout, et regarde la porte de l’ascenseur d’un œil absent, presque contrit. Il n’est pas aisé pour moi de détourner les yeux quand le fruit de mon désir est juste en face de moi, presque offert. Je croise les bras sous ma poitrine, comme si j’hésitai sur les mots à utiliser.  Ce n’est pas comme le cas pourtant. Je suis une démone, ma langue est fourchue, forgée par des siècles de séduction et de manipulation.

« En réalité, je pensais que vous rêviez de m’embrasser. C’est plutôt moi qui rêve. Quand vous étiez en train de jouer pour une personne précieuse à votre cœur, le mien a manqué un battement. Je ne sais comment vous remercier. »

Cette fois, l’ascenseur parvient à destination avec un léger tintement. Les doubles portes s’ouvrent sur un couloir désert, l’étage où se trouve ma luxueuse suite, que j’espère intensément pouvoir partager avec ma rencontre de ce soir. Je lève à nouveau le regard vers elle, lui adressant un timide sourire en bloquant les portes automatique d’une main. Qu’il m’est difficile de ne pas à nouveau attraper sa main, de l’entrainer avec moi comme je l’imagine ! Néanmoins, je me plais à lui laisser le choix.

« Si jamais… Je ne sais pas, vous décidiez de me faire rêver encore, j’en serai vraiment ravie. Je suis à la suite 237, vous n’aurez qu’à m’appeler, Desmina. » Déclarai-je dans un souffle, presque un chuchotement.

Lentement je relâche les portes de la cabine qui ne va pas tarder à se refermer automatiquement. En silence, féline et altière, j’emprunte le couloir recouvert d’un doux tapis. C’est la seconde fois que je m’éloigne d’elle, mais j’espère que cette douce créature ne me laissera pas partir cette fois-ci. Derrière moi, je sens son regard. De tout cœur, j’espère qu’elle va me suivre, me rejoindre, m’attraper le bas et me dire son nom. Ma suite grand luxe n’est plus très loin, et je sors d’un revers de main mes clés en priant, avec un petit sourire pernicieux, qu’elle y entre avec moi.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le vendredi 20 juillet 2018, 23:08:15
Mes mots me paraissent si fades. Avec Stevan, ils venaient si naturellement ; j'étais vive, enjouée, volubile. Mon amour pour lui était étincelant, lumineux, irradiant. Nous avions l'avenir pour nous, et c'est moi, moi seule, qui ai sectionné ce fil de vie.
Avec cette troublante inconnue, tombée de je ne sais où, je retrouve cette flamme que j'avais perdue, je retrouve cette passion dévorante. Je retrouve mon désir de séduire et d'être emportée, mon désir de n'être que deux dans un amour absolu.
Mais pourquoi ne me libère-je pas ? Pourquoi ne parviens-je pas à faire une phrase complète ? Me semble-t-elle si inabordable, malgré cette folle envie d'elle ? Ou crains-je de briser, comme je le fis déjà, le fil torride et éternel d'un amour si pur ?

« (...) Vous êtes magnifique. Moi, je ne suis qu’une façade. »

Même si sa voix n'affiche pas l'enthousiasme de mes pensées, elle me transperce, elle me dévore. Elle me donne le désir d'un baiser volé, d'un baiser fougueux, d'un baiser passionné. Juste un seul, là où nul ne nous verra, nul ne nous importunera.

*Lana, calme toi !
* J'oublie si volontiers les rappels de ma conscience. Mais il y a un contraste saisissant, qui soudain me saute aux yeux, entre mon enthousiasme qui ne demande qu'à jaillir, et sa froide distance. Elle distille avec subtilité des mots doux à mon cœur, mais c'est comme si elle les extrayait d'un répertoire déjà appris. Qui est-elle ? La question revient, lancinante et pernicieuse. D'où vient-elle avec une robe dessinée à la perfection pour une silhouette qui l'est autant ? Où va-t-elle ? Que cherche-t-elle ? *Lana, n'es-tu pas en train de tomber dans le même piège que celui que tu tends à tes victimes ?* Et si c'était moi la proie, si elle profitait de m'avoir subjuguée, et même conquise, pour me mener dans je ne sais quel traquenard ?

« En réalité, je pensais que vous rêviez de m’embrasser. (...). »

Mais oui, j'en rêve, et j'emmerde ma conscience.
« Vous avez été la muse inspiratrice de mes notes, c'est moi qui vous remercie. »
Encore une phrase creuse, alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrent hélas. Le huis clos n'était donc qu'un rêve. J'aurais tant aimé qu'il se prolonge. Pourquoi n'ai-je pas bloqué ce maudit ascenseur, comme je l'avais déjà fait avec Stevan, juste avant que nous n'y fassions l'amour comme des fous. Le temps qu'on vienne dépanner, j'aurais pu l'embrasser, lui murmurer les flammes qu'elle a fait naître en moi, caresser son corps, la laisser caresser ma peau au lieu de seulement la frôler.
Et là, je suis comme une conne ! Elle sort, elle marque un arrêt.

« Si jamais… Je ne sais pas, vous décidiez de me faire rêver encore, j’en serai vraiment ravie. (...) »
Elle enlève sa main qui bloquait le radar de porte. Quinze secondes, c'est le temps qui reste, avant que les portes ne se referment, dans ces grands palaces où il faut laisser aux riches clients le temps de sortir.
Il lui a fallu bien moins, pour tourner les talons, et m'offrir une autre vision de sa perfection, ce dos à la peau et à la cambrure parfaites, idéalement mis en valeur par sa robe.
J'ai avancé ma main, pour bloquer le radar de porte. Je suis sure qu'elle guette le bruit. Tant qu'elle n'a pas entendu le claquement de la porte qui se referme, c'est que je suis là.
Là à admirer sa démarche, elle aussi parfaite, avec un déhanché aussi incendiaire qu'élégant. Elle le sait que je la regarde, non comme ces mateurs de pacotille, mais comme une femme troublée.

Je sais où sont les suites, toujours disposées pour avoir la plus belle vue sur la mer. Quinze secondes, avant que la porte d'ascenseur ne me trahisse, trop court ! Je repère le bouton de blocage manuel ; il n'avertit le réceptionniste de l'anomalie qu'au bout de deux minutes. Ça me laisse le temps de disparaître avec elle. La moquette du couloir amortira le claquement de mes talons, expérience déjà vécue. Je m'engage dans le couloir à sa suite. Elle marche avec le rythme de celle qui veut prolonger le plaisir de mes yeux. Je me rapproche d'elle, subrepticement. Je regarde sa main mettre la clef dans la serrure. C'est maintenant, ou jamais ! Je pose ma main sur la sienne, j'approche mes lèvres de son oreille, et, dans un murmure : « Je m'appelle Lana, et j'accepte votre invitation, chère Desmina »
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le samedi 21 juillet 2018, 18:01:26
Le couloir semblait interminable, le temps suspendu, et seul le lent frottement de mes talons sur le tapis de velours vient rythmer les secondes. Une brûlure imaginaire dans mon dos m’indique que l’on m’admire, que des yeux cristallins suivent mes mouvements tandis que je m’éloigne silencieusement vers la suite. Je ne me presse pas. Elle va céder à mon charme, à mes avances distillées au fil de la soirée, c’est une fatalité car je suis toujours parvenu à mes fins durant ces siècles d’existence.

Alors que d'un geste je viens introduire la clef dans la serrure, je sens son parfum m’envelopper, et je ne peux pas m’empêcher de sourire. Cette mortelle est venu à moi ! Si ce n’était pas tristement humain et grossier, j’en aurais sauté de joie. Elle murmure à mon oreille, déclenchant un délicieux frisson incontrôlé le long de mes échines quand sa main délicate frôle la mienne. Un simple sourire en guise de réponse, et je déverrouille finalement la serrure de ma magnifique suite, de notre splendide suite.

« Lana. Ma suite est aussi la votre bien entendu. » Lui confiai-je en poussant la porte.

L’endroit est réellement splendide. Malgré mon enthousiasme pour cette femme, je ne peux m’empêcher d’admirer la très grande suite, rapidement illuminée par l’éclairage que j’active. Le grand lit aux draps blancs occupe évidemment une bonne partie de l’espace, accompagné de divans assortis, de meubles magnifiquement sculptés de la même couloir boisée que le parquet chaleureux. Je me félicite de mon achat. C’est effectivement une de leurs meilleures suites, et si Lana m’importe davantage, j’apprécie le plaisir simple de l’opulence humaine.
La pièce semble immense pour une simple chambre. Les murs sont décorés de jolies appliques murales créant une ambiance intime, et je repère également un escalier dans un coin. Certainement l’accès à une salle de bain tout aussi luxueuse que le reste. Mais c’est le balcon qui m’attire. J’abandonne quelques instants Lana à la découverte des lieux, laissant les clés sur quelque meuble hors de prix, pour venir admirer cette merveilleuse vision. La terrasse, elle aussi démesurée et agrémentée de sa table d’extérieur, procure une vue imprenable sur la mer plongée dans la nuit.

Un mer d’un noir d’encre. Je m’avance sur ce balcon magique, mes cheveux emportés par une légère brise nocturne, admirant cette magnificence hypnotique. La ville en contrebas est illuminée par les activités humaines, mais notre hôtel se trouve suffisamment haut pour pouvoir admirer cette abime aquatique. Cela me fascine tant que j’en oublie presque Lana. Voilà bien longtemps que je ne m’étais pas prise d’admiration pour ce genre de paysage.

« On dit que la mer est encore plus dangereuse la nuit. Sa noirceur est si intense, qu’il est risqué d’y plonger le regard, comme si elle était une abime capable de nous engloutir. »

Le vent frais caresse la peau nue de mon dos, mais cela m’importe peu bien sûr, et je me retourne, souriante, vers mon invitée. Une rafale emporte ma chevelure flamboyante et plaque ma robe sur mes formes, révélant par ailleurs que je ne porte aucun sous-vêtement. Cette nuit est parfaite, et mon enthousiasme menace de flamber, littéralement.

« Navré, je suis un peu vieux jeu. Je ne peux pas m’empêcher d’être un peu mélancolique. » Déclarai-je avec un sourire malicieux.

Cette mortelle m’avait désiré. Elle s’était prise à mon jeu, avec sa musique ensorceleuse, malgré mes paroles venimeuses, et je brûlai de curiosité à son propos. Que me réservait-elle comme surprise ? Allait-elle faire montre d’initiative finalement ? Lascivement installée contre la rambarde, je l’admirai parcourir la suite, ma silhouette se découpant parfaitement sur le ciel nocturne, légèrement illuminée par une lune timide.

« Vous appréciez la suite ? J’espère au moins que vous appréciez la vue, Lana. » J’énonce son nom avec lenteur, une suave prononciation, presque érotique, comme si elle détenait un sens caché.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le dimanche 22 juillet 2018, 08:08:19
Je n'ai jamais eu l'honneur de la plus belle ds suites de l'hôtel. Même s'il passe ça en frais de représentation, l'homme d'affaire préfère emmener sa rencontre d'un soir dans une chambre de gamme inférieure. Pourquoi dépenserait-il de l'argent superflu por une salope qu'il va tirer parce qu'elle a succombé  son charme ?
Grâce à leur goujaterie, je sais que la chambre 237 a été préservée ; j'aurais été mal à l'aise, dans le cas contraire, pas parce que ça me rappellerait des souvenirs, mais parce que je veux que tout soit unique cette nuit. Et, même si la nuit se termine en m'abreuvant de son nectar, je veux lui offrir une dernière nuit la plus merveilleuse qu'il soit.

« Lana. Ma suite est aussi la votre bien entendu. »
Je ne sais quoi répondre. Peut-être aussi parce que je suis subjuguée par les lieux. La classe, ça ne s'improvise pas. Juste sur le pas de la porte, avec cette inconnue, ah non pardon Desmina, qui s'y avance, j'ai l'impression d'un écrin pour un joyau.
Avec un homme d'affaires, je me serais aussitôt retrouvé sur le lit et sans jupe, simple objet de divertissement qu'on jette après usage.
Mais là ! Au milieu de cette richesse, presque trop ostentatoire, c'est le lit qui m'attire. Il est simplement immense. Et l'image qui me vient, c'est Desmina étendue dessus, toujours portant cette robe qui lui va à ravir, telle une reine naturellement étendue en attendant d'être servie.*Eh Lana, ce n'est pas elle qui dirige !* Fidèle conscience qui veille, mais contrecarre parfois trop souvent mes désirs.
C'est bizarre comme les goûts du luxe diffèrent. Pour la nuit que je veux, un lit encore plus grand m'aurait presque suffi, juste avec une salle de bain digne de ce nom, voire une garde-robe offrant de jolies parures pour une nuit toute en variations, mais certainement pas ces divans certes beaux et sans doute onéreux mais inutiles quoique l'image de Desmina étendue dessus s'impose à moi, et encore moins  ces meubles, certes beaux et classiques, mais parfaitement inutiles, quoique l'image de Desmina adossée à eux pendant que je... Ah non ! Ce n'est pas moi qui serai à ses pieds. N'inversons pas les rôles ! Quoique, à force de l'idolâtrer, je ne sais plus où j'en suis, moi-même.

Ces pensées coquines me troublent. *Lana, rappelle-toi que tu es nue sous ta jupe !* Maudite conscience qui veille. Mais, cette fois plus que toutes les autres, je suis satisfaite d'avoir fait ce choix.
Ça ne doit pas trop intéresser Desmina, puisqu'elle a disparu. Et je finis par l'apercevoir enfin à travers la baie vitrée. Ou plutôt j'aperçois la perfection faite femme, juste une silhouette dessinée par les lueurs montant d'une ville laborieuse, alors qu s'offre à moi une nuit magique avec une femme irréelle.
Stevan était et restera mon amour, mai je veux que Desmina soit mon amante.

Je ne veux pas m'éloigner d'elle, je me dirige vers elle. Mes talons martèleraient presque avec délicatesse le parquet, mais je veux que leur cadencement soit comme les notes d'une musique lancinante et envoûtante.
Je m'arrête juste sur le pas de la porte-fenêtre, comme pour ne pas la distraire de sa contemplation. L'air un peu vif me saisit lorsque j'avance sur la terrasse, mais il me permet aussi de maîtriser la chaleur qui monte en moi, doucement mais inexorablement.
« On dit que la mer est encore plus dangereuse la nuit. Sa noirceur est si intense, qu’il est risqué d’y plonger le regard, comme si elle était une abîme capable de nous engloutir. »
Comme elle est étrange, aussi froide dans son attitude que délicate dans ses mots.
« Je pense qu'il y a plus intense encore que la mer, c'est le regard de l'être aimé, qui peut vous engloutir si vous y plongez votre propre regard »
Lui réponds-je, enfin satisfaite d'avoir marié des mots sensés en une proposition audacieuse.
Et, disant cela, je la fixe avec toute l'intensité que je peux mettre dans mes yeux, un regard brusquement perturbé par le vent coquin qui plaque plus encore la robe sur sa silhouette, et m'offre la nudité de son corps sous le tissu d'apparat, comme en écho à mon propre choix. Mais le charme de cette découverte est vite balayé par une amère désillusion. Elle n'a pas compris mon allusion, perdue dans sa contemplation, et ses yeux de feu n'ont pas répondu à mes yeux brillants de désir.

Ça me fait mal, ça fait retomber la pression d'un coup, ça ramène le désir fou à une simple attirance. *Lana, tu t'es monté une histoire, redescends sur terre !*. Et je fais demi-tour sans finalement avoir posé un pied sur la terrasse, alors que j'aurais tant aimé l'y enlacer, face à l'infini qui s'offrait à nous.
« Navrée, je suis un peu vieux jeu. Je ne peux pas m’empêcher d’être un peu mélancolique. »
Même pas envie de répondre.
« Oh, je vous en prie », cette réponse bateau et banale, froide et sans entrain, trouve tout à fait sa place ici.
Je me contente désormais de regarder la suite, les divans et les meubles dont je me moque éperdument, lui offrant juste la vision de mes fesses d'un grossier « Cause à mon cul » aussi vexant que fut son ignorance à mes propos. *Lana, tu en crèves d'envie de voir sa silhouette se dessiner sous la lune, d'autant plus que tu sais maintenant qu'elle ne porte rien sous sa robe.* Voilà que ma conscience inverse les rôles. Et d'abord, comment elle sait ça ? Oui, j'en rêve, mais non, je ne céderai pas ! Je boude, tiens oui, je boude, et il lui faudra des trésors d'imagination pour briser ça.

« Vous appréciez la suite ? J’espère au moins que vous appréciez la vue, Lana. »
Oh la garce, elle n'a pas le droit ! Sa voix me cueille comme la plus insidieuse des caresses, comme la plus sensuelle même. Elle est capable de me retourner en quelques mots. Me retourner, justement ! M'arrachant à mon inutile contemplation de la suite, je me retourne vers Desmina, vers cette silhouette adorée à la chevelure flamboyante. Je fais trois pas sur la terrasse, martelant aussi fort que je peux de mes talons, avançant en ondulant aussi élégamment que sensuellement, et je me plante là, à la fois proche et lointaine d'elle :
« Oh oui, Desmina, j'apprécie cette magnifique suite, j'apprécie cette magnifique vue sur l'horizon, mais j'apprécie bien davantage autre chose encore. »
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le dimanche 22 juillet 2018, 14:54:28
Emporté par la brise nocturne, depuis notre balcon illuminé par une lune maladive, la ville endormie nous apporte encore faiblement le parfum salé des embruns. Je ne le perçois nullement pourtant. C’est paradoxal, car s’il est perceptible pour un humain, cette senteur devait l’être davantage pour moi. Mais ce n’est pas le cas. Mes sens m’informent d’une foule de choses, de la fragrance de Lana, du battement rapide de son cœur quand elle me regarde, de l’intensité de son regard brillant sous la clarté lunaire.

Qu’elle est riche, la vision d’un démon. Tous ces détails, je les vois aussi clairement que le jour, et j’ignore le reste, comme si seul cette mortelle m’importait. Les démons détestent les humains. Ils les jalousent, les harcèlent, les conspuent jusqu’à la folie. Mais toute cette haine ne me semble pas si éloignée d’un amour pervers. N’est-on pas fascinée par ce que l’on ne peut atteindre, et ne le déteste-t-on par pour ça ? Une vision étrange des choses qui se rappelle singulièrement à moi quand je la regarde.

« Vous allez me tuer, Lana. » Déclarai-je de but en blanc.

Si je suis toujours dans mon rôle, et mes pensées alambiquées par une confusion fiévreuse, cette déclaration brutale suit pourtant une certaine logique. Elle est surprise, je le vois bien alors que Lana est si proche de moi qu’il m’est difficile de ne pas chercher son contact.
« Je suis au bord du gouffre avec vous. Vous êtes fascinante comme cette mer dont je parlais, et je risque à tout moment d’y sombrer. Vous avez donc raison. Si je vous regarde dans les yeux, vous allez certainement m’engloutir. »

Cette fois, mes pas me conduisent vers elle, mes mains viennent délicatement saisir les siennes, si douces, si fragiles et si mortelles. Que j’ai envie d’elle ! Mais je veux lui laisser la direction des choses, car c’est bien ce dont elle est persuadée, n’est-ce pas ? Ma jolie proie. Je suis volubile, et livre mes pensées en caressant ses paumes, fixant finalement mon regard au sien.
« Vous êtes sans doute vexée parce que je n’ai pas semblé entendre vos sentiments. En réalité, si votre cœur bat pour moi, vous avez déjà pris le mien depuis longtemps. » Chuchotai-je lentement.

Quel cadeau empoisonné que le cœur d’une démone. Moi-même, je ne peux définir clairement l’infortune que peut représenter une telle chose. Mais j’aime Lana, je l’aime et la désire comme seul peut le faire un démon, d’une manière distordue et perverse, mais cette déclaration est sincère. Elle me fascine, avec sa mortalité poétique et sa mélancolie adorable.

Se faisant, je m’avance encore davantage pour me blottir contre elle, nos poitrines se touchent et je lâche ses mains pour passer mes bras autour de sa taille. Je viens blottir mon visage dans son cou délicat et chaud, où mes lèvres viennent y déposer un tendre baiser parmi ses mèches rousses qui chatouillent mes joues. Là, encore une fois, je chuchote suavement à son oreille.

 « Vous pourriez m’embrasser brusquement, me jeter sur le lit et m’arracher ma robe, que je ne ferai rien contre tant je suis conquise. »

Que son corps est tendre, plein de vie, et si ardemment désirable. Elle me semble si fragile, si mortelle, que cela la rend encore plus fascinante. Certes, je suis sous le charme. Je ponctue ma précédente déclaration en mordillant très subtilement son lobe d’oreille, suivant cette petite touche d’érotisme par un simple baiser sur sa nuque où je m’attarde. Ma belle Lana, pensais-je, montre-moi ton amour avant que je ne cède moi-même à la passion. J'échappe un soupir empli de désir. Impossible de résister à l'envie de déposer quelques baiser sur ce cou délicat, sur ses épaules nus, et je dois me faire violence pour arrêter.

Mais j’y demeure. Mes yeux se ferment, et je profite simplement de ce contact pour blottir mon visage dans ce cou douillet et parfumé. Ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque de reprendre mon caractère habituel, de diriger les choses alors que je brûle de désir pour cette humaine. Mais peut-être était-ce ma faute en vérité, de par ma distance étrange et ce rôle assigné. Pourtant je reste là, enlacé à ma douce Lana, mes mains jointes sagement dans son dos, profitant de ce chaste rapprochement. Pour l'instant.

« Je sens votre cœur battre follement Lana. Ou peut-être est-ce le mien qui menace d’éclater... »
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le dimanche 22 juillet 2018, 19:05:00
Je plane, ou plutôt nous planons au dessus du commun des mortels. Ce serait presque normal pour moi, qui ne suis plus humain, mais pour elle, c'est plus surprenant. Elle, je suis ici, seule avec elle, qui m'a invitée.
« Vous allez me tuer, Lana. », sa phrase me saisit, me surprend. Quelle erreur ai-je commise pour qu'elle ait percé mon secret ? J'ai pourtant fait attention à ne rien trahir, à un tel point que mon cœur balance, que je n'ai au contraire plus vraiment envie de la tuer, que je retrouve avec elle cette fougue qui était enterrée avec Stevan.
Il n'y a aucune trace, aucune victime réchappée, aucun commentaire. Rien de rien ! Alors, comment le sait-elle ? Depuis que son aura m'a enveloppée, une question m'a obsédée, à savoir qui elle était et d'où elle venait.
Cette question n'a pas de réponse, et elle me met sur la défensive, moi la chasseresse qui étais prête à tomber dans ses bras.

Je n'ai qu'à peine quelques pas d'elle, et je suis comme tétanisée.
« Je suis au bord du gouffre avec vous. Vous êtes fascinante comme cette mer dont je parlais, et je risque à tout moment d’y sombrer. Vous avez donc raison. Si je vous regarde dans les yeux, vous allez certainement m’engloutir. »
Je ne sais si elle avait ne serait-ce qu'un regard furtif sur ma poitrine, sinon elle y aurait vu mon cœur faire un bond. Je fonds et je bous en même temps. Je devrais maîtriser toute cette soirée, cette nuit même, et je ne parviens pas à maîtriser mes propres sentiments, mes propres réactions. Quelle que soit l'issue de ces heures, je dois en reprendre le contrôle !

Sauf que là, profitant de mon instant de faiblesse, elle caresse doucement mes paumes. Diabolique qu'elle est ! Elle mène la soirée à sa guise. Elle va jusqu'à avoir percé ma bouderie. *Attention Lana, tu ne sais pas qui tu as face à toi ; elle te prendra dans ses filets, et tu t'y perdras* Hum, me perdre avec elle, ma conscience a de jolis mots.

Mais ces mots ne sont rien, face aux siens : « (...) En réalité, si votre cœur bat pour moi, vous avez déjà pris le mien depuis longtemps. » Elle me bouleverse, elle me retourne, elle me déstabilise. Je voulais l'emporter dans le plaisir avant de boire son nectar, mais il y a une toute autre tempête qui s'annonce.
« Depuis longtemps ? », ce semblent être les derniers mots raisonnés de ma conscience, avant de sombrer. Car que peut la conscience face à un amour déraisonné ? Si le coup de cœur existe, il vient de me frapper. Stevan était mon amour de jeunesse et d'avenir, Desmina est mon amour comment dire, de folie, de déraison. Moi qui me donnais à des hommes dans le tryptique fric-sexe-sang en excluant tout sentiment y compris la pitié, je suis en train de tomber amoureuse, d'une femme qui plus est.

Mais quelle femme ! *Lana, ne te laisse pas aveugler.* Ma conscience a un ultime soubresaut, avant de sombrer tout à fait. Aveugler, ça ne risque pas, mes yeux sont face aux siens ; nulle ne baisse les yeux, chacune veut aller au plus profond de l'autre. Et c'est à nouveau Desmina qui ose, qui se colle à moi, qui dépose un baiser, notre premier baiser, juste dans mon cou.
Je sens ses vibrations, je savoure ses senteurs, je vibre de sa poitrine contre la mienne, je frissonne de ses mains à ma taille.
Je la sens tout contre moi, sa tête posée comme abandonnée. Je regarde vers le ciel, par dessus son épaule. *Oh Stevan, toi qui es loin là-haut, vois comme je suis heureuse, après t'avoir tant pleuré. Je ne t'oublierai jamais, tu le sais, mais je veux vivre cet amour qui m'est tombé dessus alors que je n'y aurais plus jamais cru. Alors, ne sois pas jaloux, sois toujours mon amour, et veille sur moi, sur Desmina aussi.*
Je suis toute en confiance, même apaisée avec Stevan. Je peux me laisser aller. Si je n'avais aucun scrupule à prendre dans mes filets un vieux libidineux qui ne me servirait qu'à m'abreuver en nectar, c'est là tout autrement. Stevan comprendra, je le sais. Alors, oubliant les raisons mercantiles et maladives qui me conduisirent ici, je pose mes mains au bas du dos de Desmina, touchant enfin sa peau nue, elle aussi si parfaite au contact, et je les fais doucement remonter au long de sa colonne.

« Vous pourriez m’embrasser brusquement, me jeter sur le lit et m’arracher ma robe, que je ne ferai rien contre tant je suis conquise. »
*Oh Desmina, comme tu es douée pour ordonner en suggérant !* Mais je ne suis pas dupe ! Si tu crois, par ton abandon, mener la soirée, tu te trompes. Tu ne sais pas à qui tu as à faire.

Mes mains sont lentement remontées de son dos à sa nuque qu'elles caressent doucement sous cette crinière dont quelques mèches, au fil des sautes d'humeur du vent, courent sur ma peau. Je la sens si douce, si abandonnée. Mes mains contournent sa nuque de part et d'autre, se posant sur ses joues, redressant doucement son visage jusqu'à ce qu'il me fasse face.
Oh ces yeux, ces yeux qui me brûlent, ces yeux qui me font craquer. *Tu veux tout bousculer mais je vais te montrer que c'est moi qui insuffle le rythme* « Vous êtes divine, et je veux vous savourer avec gourmandise ». Et mes lèvres s'arrondissent, s'approchent des siennes. Juste un baiser tendre, presque chaste, plutôt long quand même. Je m'écarte, revenant dans ses yeux : « La nuit est à nous, si vous le voulez bien, et je veux prendre tout mon temps ».

Dénouant délicatement ses mains au bas de mon dos, je m'écarte de deux pas.
Nous sommes seules, inatteignables, invisibles, dans cette suite, sur cette terrasse. Nul ne nous voit, nul ne nous entend, nul ne nous dérangera.
J'ai envie de sentir l'air frais et sa douce brise sur ma peau. J'ai envie de sentir son regard brûlent sur mon corps.
J'ai envie de m'affranchir des lois de la bienséance. J'ai envie d'un amour débridé, puissant, qu m'emporte.
J'ai envie d'être unique pour elle, elle qui est déjà unique pour moi.
Je plante mes yeux dans ses yeux, un rien étonnés on dirait, mais toujours aussi perçants.
« Déshabillez-moi, Desmina ! », en prenant le parfait contre-pied de ce qu'elle m'a suggéré.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le lundi 23 juillet 2018, 21:27:02
La chevelure parfumée de Lana caresse mes joues, et je m’abandonne quelques instants au plaisir de savourer la chaleur, la tendresse de ce corps mortel, effleurée par ses mèches rousses au gré du vent capricieux. Mes mains sagement posées sur ses hanches brûlent d’impatience de caresser ses formes. La tentation est grande d’assiéger ce cou gracile de tendre baiser, d’explorer sa poitrine de mes lèvres. Pourtant, je n’en fais rien. Par un violent refus silencieux, je verrouille mon désir pour ne pas briser notre petit jeu.

Lana ne me facilite guère les choses. Je sens ses doigts parcourir la nudité de mon dos, m’immergeant dans une immobilité lascive, tendre et presque offerte à ses caresses. N’est-ce pas délicieusement jubilatoire de la sentir tomber dans mes bras ? Elle suit le contour de ma nuque pour atteindre mon visage, tandis que mes yeux flamboient d’un désir difficilement retenu, exacerbé par l’éloignement que ma muse m’impose. Avais-je jamais été aussi docile ? Ce n’est qu’un rôle temporaire, mais je ne peux m’empêcher d’y découvrir une certaine curiosité amusante.

Quelle délicieuse proximité, et quelle joie de la voir s’éveiller. Lana, ma somptueuse mortelle, enfin tu es décidée à prendre les rênes de notre soirée, pensais-je. La surprise n’en sera que plus croustillante. Je pourrais lui répondre, la provoquer par une piquante mais tendre invective, mais elle dépose délicatement sur les miennes, et me coupe littéralement la parole. De si douces et chaudes lèvres, une furieuse envie de les dévorer m’étreint, mais c’est elle qui décide pour l'instant, et je les laisse s’échapper avec un soupir de frustration presque inaudible.

« La nuit est à nous, c’est vrai. Permettez-moi d’être votre divine servante nocturne dans ce cas. » Déclarai-je en m’agenouillant sans même la quitter des yeux.

Mais bien vite, mes yeux se reportent sur ses longues jambes délicatement enserrées dans cette belle lingerie. Ne m’a-t-elle pas ordonné de la déshabiller ? Chère Lana, vous allez certainement apprendre à peser vos mots avec moi, car je compte bien les interpréter à ma guise. Mes mains se portent vers ses chaussures à talons élégants, que je délace avec une parfaite délicatesse, libérant ses pieds. Je suis honnêtement surprise d’être agenouillée aux pieds d’une mortelle, mais cela m’amuse.

Mes doigts ne se reposent guère. Ils viennent soulever l’une de ses jambes, parcourant la belle ligne de son mollet, puis de sa cuisse avec une légère et agréable lenteur, diaboliquement sensuelle. Je viens décrocher ce premier bas de son porte-jarretelle, faisant glisser le tissu sur sa chair pâle, et avec une certaine facétie, je l’embrasse. A mesure que sa jambe est libérée de son collant, elle est assiégée par mes lèvres qui y déposent de longs et brûlants baisers. Je lève les yeux vers ma belle Lana, et sa seconde jambe subit le même traitement.

Seul le bruit de mes tendres baisers trouble le silence, mais déjà, je viens faire glisser sa jupe droite le long de ses cuisses. Ma bouche pourrait continuer son petit chemin. Elle pourrait assaillir cette nudité intime, alors que Lana a adopté les mêmes sous-vêtements que moi, mais je n’en fais rien.  Je viens retirer le porte-jarretelle, tout en me redressant pour embrasser son ventre soupirant, avant de me lever totalement.

C’est avec un sourire coquin que je viens défaire ce haut, son bustier ensuite, libérant sa poitrine que je regarde avec envie. Elle est nue, ma belle mortelle. Je dépose un dernier baiser juste entre ses seins, bref et frustrant, avant de simplement aller poser ses vêtements en tas sur l’une des chaises d’extérieures. La lune éclaire délicatement les splendides formes de Lana, leur donnant un aspect de marbre d’un blanc pur. Je suis prise d'une furieuse envie de l’emporter sur le grand lit de la suite. Mais je respecte son vœu, gardant une distance obéissante et amusée, ne me privant nullement de regarder sa nudité si dangereusement séduisante.

« Quelle vue magnifique, je pourrais passer la nuit à vous admirer. Mais je suppose que vous avez prévu autre chose pour votre servante ? Ou dois-je vous tutoyer pour espérer mériter vos baisers ? » Lui lançai-je sur un ton de confidence.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le mardi 24 juillet 2018, 00:34:08
Je maîtrise, elle s'exécute.
Je gagne la partie.
Elle s'agenouille à mes pieds.
« (...) Permettez-moi d’être votre divine servante nocturne (...) »
Je jubile.
Mais...

C'en est presque trop facile. Comment celle qui, en quelques mots, a fait taire une salle emplie de vieux croûtons irrespectueux, se prosterne-t-elle aussi facilement devant moi ? Cette fermeté n'était-elle qu'une façade ? Sait-elle que, quand on me laisse ainsi la main, je ne réponds plus de rien ? Que, quand cette liberté devient euphorie, j'ignore toutes les limites, pour moi comme pour mon ou ma partenaire ?
Stevan a perdu la vie de ma perte de contrôle. J'ai appris à mieux me maîtriser, mais ce n'est pas toujours le cas, et une soudaine et ingérable montée, qu'elle soit adrénaline ou désir, peut me faire perdre mon self control, me faire aller au delà du raisonnable, si tant est qu'il y ait du raisonnable dans les jeux d'adultes.
L'un des derniers individus, proie potentielle, qui m'a ouvert sa chambre, en a fait les frais. L'avoir attaché, avant même de le faire monter au ciel du plaisir, m'a mise comme en transe. Ou plutôt c'est le bâillon que j'ai mis à son insistance, qui m'a fait perdre toute notion. Au lieu de faire dresser un membre encore mollasson, j'ai sectionné sa carotide, savouré son regard, vu ses dents mordre le bâillon, et senti le sang descendre dans mon corps à l'instant précis où montait l'orgasme.
*Oui, Desmina, fais attention où ta soumission m'entraînera, même si je ne veux que ton bonheur.*

Encore faudrait-il que le doute ne m'assaille pas, que sa position à mes pieds ne soit pas sans quelque révolte latente. Car à peine a-t-elle effleuré mes chaussures que le doute s'installe. Quand je joue ainsi avec les vieux grigous, c'est plutôt genre bourrin qui vire la jupe et fourre deux doigts illico dans la chatte, l'anti gentleman par excellence. Avec les quelques femmes dont le nectar m'abreuva, la partie intime commença toujours par le haut, chemisier, bustier, ou autre, mais jamais par les chaussures, quelles qu'aient été nos postures. Etrange qu'une femme aussi altière agisse ainsi. *Attention Lana, pas d'excès de confiance !*

Je saurai être prudente, et mes mains caressent doucement ses cheveux. Après sa peau douce et irréelle, sa crinière es comme un bouquet de fils tissés d'or, l'oeuvre d'un artisan, la consécration d'un pur estèthe. Toucher, douceur, finesse, même ses cheveux sont parfaits.
« Desmina, votre chevelure est sans nul doute la plus douce expression de la flamboyance, un infini de douceur où j'aimerais me perdre », murmure-je, comme pour l'en caresser sans la distraire.
Mais à la douceur succède très vite une douce chaleur. Ses doigts sont incroyablement lestes et précis. J'aime me regarder dans le miroir, lorsque je fixe mes bas à l'attache du porte-jarretelles, songeant par avance au regard de qui découvrira cela. Je ne verrai pas le regard de Desmina en cet instant, mais ses gestes sont juste parfaits, ses frôlements juste troublants, ses baisers juste incendiaires.
« Oh Desmina, j'ignorais qu'ôter des bas put être si sensuel », mes mots glissent, simple murmure. En cet instant, elle pourrait oser toute folie ou exiger tout caprice, que j'y cèderais aussitôt.
Saisies par la brise légère, mes jambes nues frissonnent. Mais mon cerveau gamberge très vite ; deuxième anomalie, jamais ni homme ni femme ne m'a ainsi ôté mes bas, a fortiori dans les premiers instants. Ça excite le mâle, une femme en bas, et ça ne laisse pas indifférente la femme. Qui est-elle pour être si différente ? J'ai beau être conquise, prête à m'abandonner, ma conscience demeure en éveil. *Méfie-toi, Lana, quelque chose cloche !*

Ma conscience a mis trop longtemps à réagir, car ma jupe a déjà chu, sans que je ne perçoive la moindre action des doigts de Desmina. Elle est diabolique ! Mais, à cet instant précis, je m'en moque. Son visage est à hauteur de mon sexe. Remarque-t-elle mon trouble ? Oh, comme j'aimerais qu'elle en oublie les vêtements restants, qu'elle pose délicatement ses lèvres, qu'elle y dépose un tendre baiser d'amour. *Eh Lana, tu es vraiment amoureuse !* C'est inutile de le dire, le doute n'est plus permis. Mais je dois garder ma constance ! Si ce sentiment n'est pas partagé, son nectar sera mien, et, malgré tout mon amour, je jetterai son enveloppe charnelle.

D'ailleurs, ressent-elle quelque émotion à mon sujet ? Si elle avait eu le coup de foudre comme moi, elle aurait spontanément déposé ce baiser, voire osé bien davantage. Rien de tout cela ! Elle continue, méthodique voire distante, et le porte-jarretelles tombe à terre sans chaleur. J'avais écarté mes mains de sa chevelure, pour lui laisser l'initiative, lorsque ma féminité la plus secrète se révéla à son regard ; elle n'en a pas profité, je suis déçue.

Je garde néanmoins les mains dans mes cheveux, les bras relevés, comme ces statues antiques. Je veux laisser à Desmina la chance de se racheter. Je ne sais comment elle fait pour souffler le chaud et le froid, mais à peine m'a-t-elle ainsi peinée qu'elle refait brûler le feu en moi. Mes seins devraient frissonner d'être nus à leur tour sous la brise légère, quand tombe mon bustier, mais mon cœur bat à tout rombre du doux baiser qu'elle dépose entre eux.
« Desmina, vous êtes maîtresse, oui maîtresse », dis-je en insistant sur le mot « dans l'art de dévêtir », lance-je d'une voix presque inaudible, espérant cependant qu'elle ait entendu puisque, fait rare là aussi, elle rassemble mes vêtements pour aller les déposer sur une chaise.

Elle est dangereuse, me disait ma conscience.
« Quelle vue magnifique, je pourrais passer la nuit à vous admirer. Mais je suppose que vous avez prévu autre chose pour votre servante ? Ou dois-je vous tutoyer pour espérer mériter vos baisers ? »
Mais, là, est-ce du miel ou du venin ?

Peu m'importe. Je maîtrise la situation.
« Je trouverais fort regrettable que tu te contentes de m'admirer », dis-je, en déposant un baiser pas très chaste dans son cou, répondant du même cou à son espoir de mes lèvres sur sa peau, et à sa suggestion du tutoiement.
Je suis ainsi passée dans son dos. Sa chevelure tremble juste un peu au vent. Son dos nu est un plaisir à mes yeux, et devient un plaisir à mes doigts qui y courent. Sa peau est une caresse, et je me penche à son oreille : « Je n'ai jamais caressé plus belle et plus douce peau que la tienne ». Et je mordille le lobe de son oreille avant de venir embrasser ses épaules nues. « Oh Desmina, le parfum de ta peau est un dangereux aphrodisiaque ; je pourrais en devenir accro ». Et mon rire prend la suite, sans retenue, comme celui d'une enfant espiègle et joueuse qui s'amuse, qui abuse.

Cette robe, d'ailleurs, me gêne. Trop élégante, presque aux antipodes de la tenue de séductrice que j'avais, plus encore aux antipodes de ma nudité.
La porte de la suite n'est qu'à deux pas, le lit est un joyau subtilement éclairé par des lumières indirectes, offrant ses zones d'ombre et de mystère, mais aussi son cœur de lumière étincelante, autant de contrastes pour masquer ou révéler un corps.
Laissant Desmina sur la terrasse, je rentre dans la suite, pieds nus, savourant la parfaite température distillée par la clim. Le lit s'offre à moi, et je m'y étends, telle les princesses des temps anciens, posée sur le côté, jambes un peu repliées, poitrine arrogante et tétons dressés.
Je passe doucement un doigt sur mes lèvres, sans cesser de fixer Desmina les yeux dans les yeux, puis ce même index descend entre mes seins, là où elle déposa un baiser, jusqu'à atteindre mon sexe pour y oser un très léger mouvement, avant de s'immobiliser.
« Je t'attends, Desmina ».
Elle est suspendue à mes consignes, à mes désirs, à mes ordres.
Au diable ma conscience et ses inquiétudes !
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le mardi 24 juillet 2018, 15:14:33
La saveur de sa peau demeure longuement sur mes lèvres brûlantes. Comme le fruit défendu, son goût persistant m’attire, m’enchante et finalement, me laisse cruellement sur ma faim. Il m’en faut davantage. Un besoin irrépressible, à peine maitrisé, me saisit, la vue fugitive d’une Lana allongée sur le lit à ma merci s’impose dans mon esprit. Toutefois, il me faut attendre encore un peu. Tel le serpent, j’aime m’enrouler lentement autour du cœur de ma proie, alternant passion et frustration, pour porter la morsure finale.

*Je suis maitresse dans bien plus de choses, ma douce créature…* Pensai-je.

Sa déception est palpable, presque aussitôt submergée par une vague de désir exacerbé. Combien j’adore percevoir ces méandres de l’esprit humain, les mouvements désespérés de ma jolie victime, attendant d’être délicieusement sacrifiée à mon appétit insatiable. Comme j’aime cela, ma belle mortelle. Tu es impatience, je le sais, tu penses me mener par le bout du nez, mais n’en crois rien ma belle enfant.
Le battement de son cœur passe derrière moi, Lana venant embrasser et caresser fiévreusement mon dos nu, si parfaitement exposé à ses assauts. Elle me provoque, me mordille, me pousse au bord de l’explosion, et je sais que celle-ci ne pas tarder à se produire, ce n’est qu’une question de secondes désormais. Ris donc, douce mortelle, le prochain son qui franchira tes lèvres sera un gémissement de plaisir quand je cèderai à ma passion pour toi.

« Je ne fais que commencer, ma chère. » Murmurai-je à la suite de sa déclaration.

Mais déjà, elle ne semble pas m’entendre, ni même m’attendre, et Lana me nargue en s’éloignant de moi. Mes yeux se portent naturellement sur ses hanches qui se balancent au gré de ses pas vers le grand lit, l’écrin douillet où elle se loge avec une sensualité désarmante. Je ne peux retenir un sourire enthousiasme. Ses gestes deviennent suggestifs, érotiques, et je saisis l’invitation en m’avançant lentement à l’intérieur de la suite, sans me presser le moins du monde, la faisant languir.
Mes gestes sont encore désespérément lents à son goût, je le devine. Mes talons résonnent à peine sur le plancher chaud et lisse, et pourtant, je m’arrête à mi-chemin du lit où s’est allongée Lana. Qu’elle est belle, une véritable statue à la peau laiteuse, délicieusement humaine, à la beau imparfaite et parfaite à la fois. Je me mords les lèvres. Dans quelques instants, j’assiégerai ses formes de baisers, et il ne sera plus question de la moindre retenue.

« Un petit tour de magie avant, dans ce cas. » Dis-je soudainement.

Je claque des doigts, et ma splendide robe noire s’effondre au sol. Aussi simplement, je suis nue. La lumière lunaire éclaire le contour de mon corps tandis que je m’avance vers mon amante. Celle-ci est fascinée, je n’en doute pas. Mes pas me conduisent au bord de sa couche où je la dévore des yeux, ainsi offerte à mon appétit amoureux, et je prends la pose quelques secondes, portant un index pensif sur mes lèvres. Lana, ma chère, par quoi vais-je donc commencer ?
Mais l’heure n’est plus au questionnement. C’est avec une grâce inhumaine que je grimpe brusquement sur le lit, à quatre pattes, venant surplomber Lana avec une rapidité stupéfiante. Mon visage est si près du sien, mes lèvres frôlent les siennes et nos cheveux se mélangent peu à peu. Qui mène vraiment la danse, ma jolie mortelle ? Nos corps sont si prêts, qu’elle peut sans aucun doute percevoir la brûlure qui émane du mien tandis que je plonge mon regard dans ses yeux cristallins.

« Tu m’as fait d’aimer, j’espère que tu es prête à en subir les conséquences. » Chuchotai-je face à elle.

Nul protestation ni provocation, mes lèvres viennent sceller les siennes en un profond baiser, sauvage, passionné. En un mot dangereusement amoureux. Mes mains saisissent son visage pour mieux dévorer sa bouche, je cherche sa langue, la faisant danser au rythme de la mienne, tiraille sa lèvre inférieure en la lâchant avant de repartir à l’assaut. Terminé les baisers chastes, mon désir refoulé s’exprime, et plus aucune marche arrière n’est possible.
Je délaisse sa bouche sensuelle  pour mieux assaillir son mentor de touches passionnés. Son cou en fait ensuite les frais, couverts avec une violence érotique par mes lèvres bien plus chaudes que celles d’une amante humaine. Je sais parfaitement l’effet que produit ma bouche. Comme une empreinte de chaleur persistante, elle berce la douce peau de Lana, tandis que je descends inexorablement embrasser son buste frémissant.

Cette délicieuse poitrine. Nul demi-mesure, je dévore ses seins l’un après l’autre, mordille ses tétons dressés, les câlinent entre mes lèvres, aucun n’est épargné. Mon souffle chaud couvre sa peau de mille caresses, tandis que mes doigts caressent tendrement son ventre agité de tremblements. Je vais y venir, elle le sait, c’est une question de secondes. Toutefois, je ne me presse pas, savourant avec une passion évidente cette poitrine désirable, l’excitant au-delà du raisonnable.
Mon dos est cambré tandis que ma bouche continue son pèlerinage coquin, et je lève de temps à autre le regard vers ma Lana, ma belle amante. Tout est dit dans ce regard. Elle m’a cherché ce soir, déclenché ma passion, et l’issu est inévitable. Comme un prémisse pour ce qui va suivre, ma langue glisse chaudement sur son ventre, contourne son nombril en une petite ligne humide jusqu’à sa féminité.

« Tu es certaine de maitriser la situation ? » Aussitôt déposai-je un baiser furtif sur son bas ventre, à l’extrême limite de son désir intime.
« Que feras-tu si je reste au bord des choses ? » Cette fois, je suis entre ses succulentes jambes, ma bouche parcourt de doux baisers l’intérieur de ces cuisses.

Mais toujours en évitant cette intimité qui ne demande qu’un peu d’amour, et de son parfum si enivrant.

« Est-ce que tu as vraiment ce qu’il faut pour me plier à tes ordres ? » Je ponctue cette dernière provocation par un profond baiser directement sur sa perle sensible.

Provocatrice, je m’allonge sensuellement sur le côté, exposant ma silhouette aux jambes resserrées à son regard scrutateur, et pourtant je conserve mon visage entre ses jambes. Si prêt… Un sourire malicieux se peint sur mon visage. Je veux la pousser encore dans mon petit jeu. Oh Lana, montre-moi donc ta passion.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le mercredi 25 juillet 2018, 11:23:22
Je lui laisse l'initiative, du moins le croit-elle. J'aurais aimé qu'elle vienne à mes pieds, soumettant ainsi à mon bon vouloir sa perfection en une sublime robe dont la perfection elle-même se serait retrouvée froissée. Mais j'aurais aussi aimé qu'elle soit nue, m'offrant un corps lui aussi parfait, par cette seule robe tombant à ses pieds. Rare est mon indécision en de tels instants, mais je lui masque ainsi.
Quelle que soit l'option que tu soies persuadée d'avoir choisie, douce et belle naïve Desmina, tu retomberas dans mes filets. Je vais jouer de toi, la nuit durant, et si, au petit matin, je ne suis pas rassasiée, je m'éclipserai pour me contenter du nectar d'un vieux grigou voisin, et je reviendrai à l'assaut de ton corps. Tant que tu me subjugueras comme tu le fais depuis le premier instant où je t'ai vue, je te garderai ainsi près de moi, et je ne serai que tienne ; mais, si cette flamme venait à faiblir, je ne garderais de toi que ton nectar qui coulerait dans mon corps à tout jamais.
Pourtant, quand je la regarde, si belle silhouette se détachant sous une lune dont la seule attention est d'offrir à mon regard charmé la perfection de celle  dont je suis en train de tomber amoureuse. *Lana, réveille-toi, tu ne peux pas avoir de coup de foudre sans savoir qui elle est !* Si Stevan avait transporté mon cœur en des cimes inaccessibles au commun des mortels, jamais une femme n'avait su me mener vers de tels sommets, rien qu'en la contemplant ou en l'effleurant.

Desmina est un spectacle à elle seule. Pourtant, certaines de mes proies me firent strip-teases et autres déhanchements, pour me troubler avant que je ne les réduise qu'à un corps sans vie. Mais jamais aucune ne me troubla, comme Desmina lorsque, d'une démarche qui semble si naturelle e elle mais qui me fait frissonner de désir oui ce désir furieux et sauvage que parfois je ne contrôle plus, elle entre dans la chambre.
*Hum, viens à moi, ma maîtresse, mon amante, mon aimée.* Mon cerveau bouillonne et mon corps s'embrase. Elle vient à moi, elle m'appartient. Involontairement, quoique j'en doute un peu, mon doigt, demeuré posé sur ma féminité, et pouvant confirmer mon trouble, se laisse distraire en de petits mouvements quasi-imperceptibles.

« Un petit tour de magie avant, dans ce cas. », les mots de Desmina m'auraient amusée, si la suite avait été toute autre. Parce que voir sa robe d'un coup tomber à terre, sans que j'aie vue ses mains tirer quelque lien ou ôter quelque agrafe me laisse pantoise.
Mais quel intérêt de m'étonner de cela, alors que, au même moment, je suis subjuguée ?
« Desmina ! », prononcer son prénom, je ne peux en dire davantage.
Subjuguée par cette nudité, seulement vêtue de ces escarpins à lacets qui lui offrent une subtile et infernale cambrure.
Subjuguée par ces seins aux formes et au maintien parfaits, globes idéalement dessinés, à rendre jalouse toute femme dont moi-même.
Subjuguée par cette intimité qu'un maudit et mauvais jeu des lumières de cette chambre laisse trop dans l'ombre à mon goût.
Subjuguée par cette osmose tout au long de ce corps, dans ses moindres détails, une osmose que je vais chiffonner, meurtrir, posséder, dévorer, exalter.
« Tu es sublime », je voudrais mes mots posés, mais ils trahissent la fièvre qui s'empare de moi.

*Eh Lana, calme-toi, c'est juste une proie !* je m'en moque de ma conscience, je veux Desmina jusqu'au petit matin et bien au delà.
Quand elle avance vers moi, je me sens soudain perdue. Je ne sais plus si c'est moi qui ai ordonné cela, ou si elle prend la main rien que par sa sensualité. Elle me demanderait de ramper à ses pieds que je le ferais ! Le moindre de ses gestes, la moindre de ses attitudes, tout est d'un érotisme torride et incendiaire.
Je voulais lui donner l'illusion de l'initiative, en tirant les ficelles de ses mouvements, mais elle me prend de cours, et je suis comme suspendue à sa prochaine initiative. *Ressaisis-toi, Lana, la situation t'échappe !* Mais c'est que je suis incapable de reprendre le contrôle. La situation m'échappe, et Stevan savait très bien profiter de ces moments où la femelle prenait en moi le pas sur la femme. Soit je perdais tout à fait pied et il jouait de mon corps comme d'un plaisir renouvelable à l'infini, m'arrachant des mélopées à réveiller le voisinage, sans parvenir à endiguer le flot de plaisir que je réclamais sans discontinuer. Soit je prenais redoutablement maîtrise, et Stevan ne devenait alors qu'un jouet entre mes mains, n'était plus que ma volonté de le mener jusqu'à tous les plaisirs fussent-ils tabous ou obscènes pour qu'il me demande grâce d'épuisement.
Et là, Desmina m'entraîne vers la première voie, alors que je veux la seconde.

Elle prend le dessus, et je laisse faire ! Je n'avais pas compris comment elle s'était si vite dévêtue, je ne comprends pas davantage comment elle se retrouve au dessus de moi. L'excitation engendrerait-elle des moments d'absence ?
Ses cheveux si proches.
Ses yeux si proches.
Ses lèvres si proches.
Son corps si proche.
Défiant de tout mon regard brillant d'amour son regard qui me met plus nue que je ne le suis encore, comme s'il cherchait en moi la flamme qui brûle pour elle, je pose enfin une main à sa taille nue, et j'en frissonne. Ce simple contact m'électrise. Nos seins qui ne se sont touchés qu'au travers de nos habits respectifs partageront bientôt nos troubles respectifs. Nos sexes impatients seront bientôt unis dans la même quête de la jouissance

« Tu m’as fait d’aimer, j’espère que tu es prête à en subir les conséquences. », elle me défie, elle prétend diriger la suite !
Comme si je ne savais pas où moi, et non elle, j'entraînerai nos corps en fusion.
« Ose, ose ma chérie, et tu verras ».
Ce mot de chérie m'a échappé. Nous ne sommes que deux amantes, fugace rencontre d'un soir dans un hôtel de passes de luxe, mais sommes-nous encore cela ?
Elle n'a pas dû l'entendre, peut-être est-ce mieux ainsi, car ses mots s'ensuivent d'un baiser qui ne laisse aucun doute sur ses sentiments. Je ne suis pas que celle d'un soir, levée pour garnir une chambre de luxe. Alors, mes lèvres s'offrent à elle, ma perfection faite femme, en un baiser passionné, amoureux. Elle a des lèvres si exquises, et ma langue part à l'assaut de la sienne, ou l'inverse peu importe, en une sarabande folle que je veux prolonger encore et encore.

Je voudrais tant prolonger ce baiser à l'infini, mais les lèvres de Desmina m'échappent, comme elle toute entière échappe à mon contrôle d'ailleurs. Ses lèvres qui descendent dans mon cou, m'arrachant déjà des soupirs de béatitude. Ses baisers sont si brûlants, comment est-ce possible ? Comme si je sentais leur cheminement sur mon corps, comme s'ils le parsemaient de petits picotements incendiaires, les mêmes qui à présent s'emparent de mes seins. Ma poitrine est gonflée, mes tétons sont dressés, je le ressens, passive à mon corps défendant, mais si bien ainsi.
« Oh oui, continue, je t'en supplie », ç'auraient dû être des mots fermes et ordonnants, mais leur langueur trahit bien autre chose.

Ses doigts approchent dangereusement du mien, dont les mouvements désordonnés ont accompagné l'ouverture de mon intimité vers des plaisirs sans fond. Sa langue prend le même chemin, toujours aussi incendiaire.
Je m'ouvre, je sens le compas de mes cuisses signifier mon abandon.
« Tu es certaine de maitriser la situation ? », elle sait la réponse, elle sait as maîtrise, elle sait ses effets.
« Oohh ouiii ! », je ne saurais dire si mes mots signifient « je maîtrise » ou plutôt « continue ainsi », et même l'intonation prête à doute.
Pourtant, mon doigt s'est à présent écarté, offrant à la seule bouche de Desmina l'audace de poursuivre le chemin indiqué.
« Que feras-tu si je reste au bord des choses ? », elle n'a pas le droit ! Ce n'est plus de la provocation, c'est un supplice.
« Oh non, continue, c'est un ordre ! », oui je le veux, non ma voix n'est pas celle d'un ordre
« Est-ce que tu as vraiment ce qu’il faut pour me plier à tes ordres ? »
« Ouiiiiiiiiii ! », j'aurais pu répondre cela fermement pour lui rappeler qui dirige, sauf que ses lèvres ont trouvé le point de ma sensibilité, et considérablement modulé le tempo de ma voix.
Je suis ouverte sous le regard de Desmina, indécente, peut-être même obscène, mon intimité suspendue à ses lèvres, et elle s'en amuse, conservant une redoutable maîtrise, jouant de moi.
*Reprends-toi, Lana, où tu vas sombrer tout à fait !*, peu importe que ce soit ma conscience malvenue ou mes sens exacerbés qui me disent cela, mais c'est vrai.

Le feu ne baisse pas en moi, au contraire il me consume. Où qu'elles se posent, les lèvres de Desmina sont un catalyseur émotionnel.
Qu'elle s'interrompe presque soudain ne m'apaise pas. D'ailleurs, comment pourrais-je être apaisée quand le spectacle de son intimité s'offre à moi ? Ou plutôt, malicieuse, elle le suggère en le masquant à peine.
Mes yeux sont grand ouverts, exorbités même. Et, par un léger glissement qui veille à ne pas éloigner son visage de mon entrejambe où je veux qu'elle se perde, qu'elle me perde, je goûte enfin à sa peau, à sa douceur, à son parfum. Ma langue aime en explorer la moindre parcelle de sa pointe, je sais que je suis déjà accro d'elle. Mes mains partent à leur tour, exploratrices, vers ces deus globes parfaits dont les aréoles sont si délicatement dessinées, dont les tétons sont si délicieusement dressés. Serrer enfin des érections entre mes doigts est un bonheur qui me tenaillait, depuis que l'en guettais le trouble au travers de sa robe. Frôler son nombril de ma langue, descendre goûter sa peau au haut de jambes si élancées, m'amuser de ces escarpins qu'elle porte encore comme une preuve d'un ascendant sur moi, cela ne m'amuse pas, cela me dévore.
Et mes mains, laissant à regret ses seins pour que plus tard ma bouche y revienne, glissent au long de ses hanches, caressent la nudité de ses cuisses, remontent pour enfin l'offrir à moi, résistance feinte ou provocation érotique je ne sais.
« Ouvre-toi, Desmina, c'est un ordre ! »
Je tends mes lèvres, prêtes à saisir de diamant, dont j'imagine déjà la perfection, également.
Mais, au delà de cette admiration, c'est aussi voire d'abord l'appel au plaisir qui me guide.
Elle va vite savoir qui mène les ébats, et où je veux en venir.
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le jeudi 26 juillet 2018, 15:08:21
Lana provoque,
Lana s’affole,
Lana chute,
Et finalement Lana gémit de plaisir, tandis qu’elle commence à peine réaliser que son précieux contrôle lui file entre les doigts. Que de soupirs mes baisers brûlants provoquent-ils, cela en devient presque trop facile. Je suis sans doute maitresse dans l’art de déshabiller, mais je suis tout aussi exemplaire dans l’art de provoquer, de frustrer, d’opérer une délicieuse torture. Oh, Lana, comme tu n’es pas au bout de tes peines.
Mes jambes serrées suggèrent un paradis pourtant masqué à la vue de mon amante, tandis mes doigts parcourent encore ces douces cuisses. Ces ordres, qu’ils sont risibles ! Elle m’arrache un sourire amusé, tant ces invectives soupirantes n’ont aucune espèce d’autorité sur moi. Je l’aime mortellement cette humaine, mais contrairement à elle, j’ai une maitrise de soi séculaire pour m’aider. Je ne m’embrase pas si aisément, si ce n’est physiquement.

Sa bouche exploratrice me tire quelques suaves soupirs, ces caresses sont parfaites, et cette fièvre difficilement masquée rend l’instant plus sublime encore. Ma poitrine témoigne de mon excitation, car cela, je ne puis le feindre, et je me retiens quelques instants après son ordre par simple jeu érotique. Avec un sourire espiègle, je remue les hanches, comme une enfant hésitant à prendre une décision. Mais Lana est si délicieuse, que je ne peux me faire violence plus longtemps.

« Régale-toi, ma chérie. » Lui répondis-je dans un murmure coquin.

L’ai-je déjà informé de ma capacité à jouer sur les mots ? Lana est étendue, les lèvres réclamant mon intimité, et je devine son étourdissement face à ce mot d’amour. Profitant de ce trouble, j’écarte sensuellement les cuisses, dévoilant une féminité déjà humide, et j’obéis ainsi en apparence à sa directive. Mais cela ne dure qu’un temps. Un laps de temps où elle imagine conserver la main, émerveillée par la vision offerte à elle.
D’un souple mouvement de hanches, tout bascule. Alors que je me redresse, son visage se retrouve entre mes cuisses, mais le mal est fait, car je l’ai entrainé avec moi pour mieux prendre la position ascendante. En trichant, il n’est pas difficile pour moi de faire preuve d’une maitrise physique digne d’une athlète, et elle bascule avec moi. Ah Lana, je suis aussi maitresse dans l’art de tromper. La voilà prisonnière de mes hanches, condamnée à jouer de sa langue pour mon plus grand plaisir, tandis que j’ai un accès parfait à son corps étendu sur le dos.

« Si tu veux me mettre en laisse, il va falloir plus bien que cela ! » Lançai-je en riant, un brin provocante. « Je ne suis pas une amante docile, il faut plus que des mots pour me contraindre. »

Mes doigts se font caressant sur son ventre délicieux que je me penche pour embrasser, maintenant en même temps mon bassin offert à l’assaut de ses lèvres. Alors que je mène à nouveau la danse, que feras-tu donc ma jolie humaine ? Ma bouche recommence à déguster ses cuisses. La douceur et la chaleur de sa peau est un dessert que je ne me lasse pas de dévorer Je provoque, je fruste, et jamais je n’effleure ce sexe si parfumé, la torturant tout à mon aise après avoir acquis la position dominante.
J’aime ce jeu. J’aime ce petit rapport de force qui pimente notre soirée. Et j’aime cette humaine. Ce corps chaud et soupirant que mes lèvres couvrent de baisers bouillants. Puis, sans crier gare, c’est ma langue qui vient longuement lécher ses lèvres intimes, une caresse appuyée, brusque et passionnée. Un avant-goût parfait pour ce qui va suivre. Mais je ne poursuis encore pas ! S’en suit encore ce petit jeu, cette magnifique torture sur le pourtour de ce joyau brûlant de désir, que j’évite avec obstination.

« Si tu veux me supplier, cela peut éventuellement me décider à te dévorer plus tôt que prévu… »

Mes mains viennent saisir fermement ses jambes, la laissant toute offerte à mes lèvres affamées qui s’empressent enfin de venir la déguster. Quelques mèches de ma chevelure caressent délicieusement ses cuisses tandis qu’à son grand soulagement, c’est mon visage qui se penche enfin vers son sexe. Celui-ci est rapidement couvert de baisers, ma langue s’y invite, s’y faufile, joue de ses lèvres gonflées de plaisir, l’oblige à s’ouvrir à ses assauts et la torture de mille et une façon possible.
Je pourrais lancer une énième provocation. Mais cela viendra en temps voulu. Je suis occupée à déguster à sa féminité avec un plaisir non dissimulé, soupirant au rythme de ses gémissements. La lune vient légèrement éclairer nos corps enlacés, bouillonnants tant par la chaleur qui émane surtout du mien. Je torture savamment sa petite perle, je goûte ce délicieux cocktail érotique, et n’en fini par de repartir à l’assaut, la soulageant enfin de sa frustration.

Lana, cette mystérieuse humaine, me fait déployer toute mon ingéniosité séculaire pour la combler. Mon corps se blottit contre le sien, mon dos se cambre, se prêtant à son appétit tandis que je ne cherche qu’à la faire gémir davantage. Pourtant, ce n’est qu’un début. Notre nuit ne fait que commencer, et j’ai bien des projets pour cette mortelle adorée. Que sera-t-elle donc prête à faire pour reprendre la main ? J'en suis déjà dévorée de curiosité.
Titre: Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Lana Dubravka le jeudi 26 juillet 2018, 23:32:03
Je ne sais pas pourquoi j'ai l'étrange sentiment que ma maîtrise n'est pas si bien assurée que cela.
Desmina m'a dévêtue comme je le lui ai ordonné, ou plutôt au delà de ce que j'attendais.
Desmina est venue près de moi sur ce lit, mais ses initiatives m'ont prise de court.
Comme si, par la surenchère, elle cherchait à me prouver... qu'elle mène la danse, qu'elle maîtrise nos étreintes.
Pauvre naïve ! Ta perfection ne peut que cacher une voire des faiblesses. Je saurais les trouver, j'en aurai la patience, et, quand j'appuierai sur tes points faibles, tu me supplieras d'arrêter.

Tu peux toujours feindre de ne céder à mes ordres que quand bon te semble, je te laisse jouer, je te laisse y croire. Et, quand j'aurais décidé du moment, tu seras à ma merci, sans aucune échappatoire.

« Régale-toi, ma chérie. », elle ne peit ignorer que sa voix me transporte, mais elle a aussi employé le même mot que moi. Pâle copie ou écho des sentiments ? Je suis amoureuse ! Je suis dingue d'elle ! *Ouais, quelques heures avant, tu ne la connaissais pas.* Qu'aille au diable ma conscience ; quand on trouve un tel joyau, on se l'accapare, on l'enferme, on en a seul usage, on en fait seul plaisir égoïste.
Je vois enfin ce trésor s'offrir à mes yeux, la perfection ultime, le parfait dessin des grandes lèvres juste entrouvertes comme avec une étrange réserve, comme si celle qui régnait en bas avec son air hautain garde toujours la maîtrise même sur ses sens.
« Abandonne-toi, ma chérie »
Mes lèvres se tendent vers ce coquillage œuvre d'art, la pointe de ma langue point entre elles. Ce trésor, sont même l'humidité joue de subtilité, est devant moi, est à moi, n'est qu'à moi. À simplement en approcher mon visage, s'ajoutent les senteurs, subtiles fragrances qui m'étaient inconnues. Comment fait-elle pour être aussi parfaite, fut-ce qu plus secret de son intimité ?
Je m'amuse à faire durer ce cheminement ; elle s'ouvre, elle s'offre, j'aimerais qu'elle me supplie.

Sauf qu'à faire durer le plaisir, je me prends à mon propre jeu ! J'ai été trop confiante, j'ai baissé ma garde. Je n'ai rien vu venir ! Avec une force inouïe, elle m'a retournée, comme si je n'étai qu'un fétu de paille. Pourtant, dans mes proies plutôt récentes, j'avais bloqué un habitué des salles de muscu, empêchant tout mouvement malgré sa force, et jouissant, je l'avoue, de le voir se débattre tandis que je prenais la vie qui s'échappait de son corps. Et là, rien, pas la moindre résistance !
Bon, la situation n'est pas pour me déplaire, puisque sa plus secrète intimité est toujours offerte à mon regard. Mais rien que ça !
« Hum Desmina chérie, cette offrande est magnifique ». fanfaronne-je, pour essayer de masquer mon désarroi. Elle a la pose au dessus de moi, et je n'aime pas être prisonnière. Pire même, et je ne sais pas comment elle a fait, mais la position de ses jambes ou de ses hanches bloque mes épaules et empêche le libre mouvement de mes bras, dans un étau que je ne parviens pas à desserrer.

Je dois pourtant vite reprendre un minimum de maîtrise !
« Si tu veux me mettre en laisse, il va falloir plus bien que cela ! », elle joue de la situation, elle a guetté ma première faille. Croit-elle vraiment m'avoir à sa merci ?
« Oh oui, je te garantis que je te mettrai moi-même le collier, et que tu seras en laisse lorsque je l'aurai décidé ».
Après tout, il est une de mes armes qu'elle ignore, et elle m'offre même l'opportunité de l'utiliser. Je vais mettre son sexe en feu, je vais la faire céder par la jouissance, et elle me suppliera d'arrêter tant elle sera épuisée.il ne me restera qu'à mettre en laisse son corps pantelant. *Et aller t'abreuver de sang dans une chambre voisine !* Tiens, ma conscience a de la lucidité. Comment, à cet instant précis, condamnée dans mes gestes, pourrait-il en être autrement ?

Mais je n'ai pas envie qu'il en soit autrement ! Jamais nulles lèvres ne furent à la fois si douces et si gourmandes à mon intimité. Ou plutôt jamais le désir d'une telle caresse ne brûla à ce point mon ventre. Je ne parviens même pas à bouger ma taille, elle a tout bloqué je ne sais comment. Je voudrais pourtant tendre mes hanches pour lui dire « Viens là, je suis en fusion ». Impossible ! Elle ne peut pas l'ignorer, je sens moi-même cette humidité en moi. Si elle attend que je la supplie, elle peut toujours.
Je vais la prendre à son propre piège. Sa féminité la plus secrète est à ma portée, et, même bloquée par ses cuisses, ma tête a un minimum de mouvement, juste ce qu'il fat pour que la pointe de ma langue en dessine les grandes lèvres, juste ce qu'il faut pour que mon regard en admire le trouble, juste ce qu'il faut pour que mon odorat s'enivre. Je tends mon cou à aller plus loin, forçant contre sa prise terriblement assurée. La pointe de ma langue parvient à s'insinuer juste un peu en cet antre que je veux mettre à ma merci. Mais la traîtresse a l'avantage de sa position dominante, et me vole mon idée au point que sa langue, telle un dard me cueille au plus chaud.
« Ouiiiiii ! », l'attaque a été si brutale que j'en ai lâché ma propre caresse pour me tendre, pour lui offrir tout de moi
« Si tu veux me supplier, cela peut éventuellement me décider à te dévorer plus tôt que prévu… »

La décider ? Quelle audace ! Ou plutôt à quoi bon, devrais-je dire. Car le serpent de sa langue reprend de plus belle son cheminement.
Je dois être béante.
Je dois être ruisselante.
Je dois être brûlante.
Je rage de ne pouvoir bouger, de ne pouvoir m'ouvrir davantage. Moi qui suis si expressive, ce dont Stevan s'amusait, cette liberté de mouvement me manque. Il ne m'en reste qu'une, et la pointe de ma langue reprend son activité, même si une terrible déconcentration provient de mon bas-ventre. A-t-elle desserré un peu la pression de ses jambes ? De ma seule langue, je peux néanmoins m'insinuer en elle, tourner de cette fièvre qui m'atteint comme jamais, atteindre enfin ses lèvres intimes gonflées de ce désir qu'elle ne peut cacher.
Pourtant, ses gémissements me sont si légers, presque étouffés. Est-ce d'avoir sa langue en moi, me fouillant comme nulle autre, et encore moins nul autre même pas Stevan, ne le fit. Si je ne me contrôle pas, l'orgasme va me ravager comme jamais. *Tu ne me prendras pas de vitesse, Desmina !*
J'en ai mal au cou de forcer, mais peu importe. Je l'aurais, elle capitulera. Ma langue se délecte de ce nectar dont je n'avais jamais humé une telle senteur sue je ne saurai décrire, ma langue se plaît à l'ouvrir, à tournoyer. Je suis accro d'elle, disais-je, mais, en fait, je suis accro de tout en elle. Même ce parfum au plus intime d'elle ade quoi me faire tourner la tête. Même si mes propres gémissements me perturbent, je ne ralentis pas mon intrusion, je veux la cueillir là où je suis sure de la faire craquer.
« C'est moi qui vais te dévorer plus vite encore », et, forçant mon cou, ma langue frôle enfin ce petit trésor, ce petit trésor gonflé et tendu. Je suis presque à la rupture, comme si Desmina avait resserré l'étau de ses jambes pour m'empêcher de parvenir à mes fins. Rien ne m'arrêtera ; je la veux, pour la faire capituler, pour la faire jouir, pour enfin m'abandonner à mon tour... car je sens, au fond de moi, qu'elle a trouvé le chemin pour me faire perdre toute conscience.
*Jamais, tu m'entends, Desmina, jamais tu n'y parviendras.*, ma langue repart de plus belle, à l'assaut de cette perle, essayant de l'entourer plus encore. Je dois lui faire desserrer son étreinte, et tous les moyens sont bons ; l'accaparer par le plaisir nuira à sa prise, son corps y répondant n'aura plus cette assurance. Je vais tout renverser, et, quand elle sera sur le dos, je lui porterai l'estocade sans la moindre attente cette fois, pour savourer ma victoire.
*Dame Perfection, tu vas subir ta première et cuisante défaite ; tes cheveux épars et ton corps épuisé seront ma victoire.*
Titre: Re : Telle est prise qui... (PV Desmina)
Posté par: Desmina le vendredi 27 juillet 2018, 15:08:54
Une intuition s’insinue lentement dans un coin de mon esprit. Lana avait embrasé ma curiosité, de part cette séduisante mélancolie, et désormais cette flamboyante passion mais… Un doute me taraude. Tout cela part d’un détail, certes insignifiant, mais que je ne peux chasser de ma tête. Quelle force a-t-elle, cette mortelle ! Oh pourtant, je n’ai guère de mal à maintenir le doux étau de mes cuisses, mais je sens cette force physique, étonnement puissante qui tente de lutter contre moi. Ai-je vraiment là une humaine, ou bien ma belle amante me cacherait-elle quelques secrets ?
Je fais mine de ne rien remarquer. Ou plutôt, je suis bien trop occupée à subir sa langue étonnamment agile qui ne cesse de dévorer passionnément ma féminité. Lana est douée, je suis forcée de le reconnaitre, mais il n’existe simplement aucune chance que je lâche prise. Comment pourrais-je laisser échapper un si adorable petit animal prisonnier ! Je desserre légèrement l’étau de mes jambes, et mon amante affamée se précipite, elle se rue à l’assaut de mon intimité comme si je lui offrais le paradis.

« Aaah, parfait… J’aime quand tu me dévores comme ça, comme une furie… » Gémis-je finalement, submergée à ma grande surprise par le plaisir que cette mortelle m’offre.

J’en oublie presque de m’occuper d’elle. Mon dos se cambre, je m’offre un peu plus à elle, une envie furieuse d’arrêter simplement mon office pour me laisser aller à ses attentions me taraude. Comme je l’aime cette humaine ! Devant mes yeux brûlants de passion se présente cette intimité ouverte, si humide de désir que j’en salive simplement à la regarder, mais cette langue si joueuse, si experte me paralyse presque.
C’est inconcevable. Je ne peux pas perdre. Je ne perdrais pas face à une simple mortelle. Mon visage se laisse aller, mon front venant se poser sur son genoux levé, tandis que je suis prise de frissons et je me mords les lèvres pour ne pas gémir davantage. Je boue littéralement. Oh Lana, comme cette situation est dangereuse. Mais d’un autre côté, j’en suis immensément heureuse. Elle me surprend, me régale, m’assomme sous le plaisir, elle, une simple humaine rencontrée quelques instants plus tôt.

Ma fierté l’emporte. Je veux continuer à la dévorer tout à mon aise, mais je refuse de perdre la face, et il n’est plus tenable de mener deux fronts à la fois. Je ne sais ce qui m'excite le plus, ses prouesses physique, ou cette personnalité mystérieuse. Probablement les deux. Il est temps de tricher avant de perdre complètement le contrôle.
« Oooh… Tu te débrouilles bien… Mieux que je ne l’aurais imaginé, Lana, ma chérie… »

De diaboliquement tricher ! Mon bassin ondule presque de lui-même sous les assauts, mais d’un coup, je relève mes hanches par un effort de volonté, et lui soustrais mon intimité dégoulinante. C’est frustrant, j’en suis coupée dans mon plaisir, mais non, ma chérie ne me verra pas perdre à ce petit jeu. Je fais mine de rouler sur les draps comme une créature épuisée, lessivée par une langue experte et quasiment offerte.
Une feinte calculée bien évidemment. C’est à quatre pattes que je rampe, que je saisis à toute vitesse les longues jambes de Lana et l’oblige à les poser sur mes épaules. Mes yeux sont deux braises, emplis d’une passion dévorante que je m’apprête à assouvir. Désormais le bassin de mon amante est à la hauteur de mon visage, et j’ai tout le loisir pour lécher cette perle, cette antre si luisante qui n’attend que ma langue.

« Si tu croyais que j’allais te laisser gagner aussi facilement… Prépare-toi à hurler de plaisir. » Déclarai-je en l’empêchant de retirer ses jambes de mes épaules.
Oh Lana, tu peux toujours gesticuler tant que tu veux, ma poigne est implacable pour une simple mortelle. Je lui rends son regard, si plein de passion brûlante, avant de reporter mon attention sur ce sexe impatient. Elle ne peut plus fuir, elle ne peut que subir. Quant à moi, j’en oublie presque ma frustration pour venir passer un long, très lent coup de langue sur ses grandes lèvres rougies. Puis j’embrasse, je torture ce petit bouton en un prélude diaboliquement érotique à ce qui va suivre.

Comme tu es parfaite, ma victime. Ton goût m’enivre, et je me régale sans retenu de cette féminité sucrée, bouillante, que je lèche frénétiquement sans retenue. La pointe de ma langue y remue, écarte ses lèvres, capture ce jus intime si délicieux que j’ai l’impression d’être légèrement ivre. Ses douces cuisses caressent mon visage, mes sens aiguisés ressentent parfaitement les battements de son cœur affolé.

*Comme tu as eu tort de te mesurer à une démone !*

Car la diabolique triche entre en scène. Ma langue se joue de son sexe, elle s’y s’infiltre, se met à y serpenter en y caressant avec délice ses parois intimes. Plus avant encore, plus profondément. Je fais gonfler ma langue de manière surnaturelle, usant de mes pouvoirs pour la prolonger et la transformer en serpent brûlant. Je l’agite, la contorsionne frénétiquement en elle tandis que ma bouche est littéralement plaquée contre ses lèvres intimes, empêchant toute fuite.
Silencieusement, je la félicite. Lana m’a obligé à user de mes pouvoirs pour triompher, comme l’humaine d’exception que j’avais pressenti. Je l’empêche de se dégager, je veux une victoire totale, un orgasme divin ! Mes bras maintiennent ses jambes tandis que, grâce à un mouvement d’une grande souplesse, un pouce coquin vient torturer ce joli bouton sensible si délicieusement exposé.

Mon regard d’ambre est braquée sur elle. Sur sa chevelure éparse, ses seins qui tressautent au gré de mes assauts, cette respiration chaotique. Mon propre corps est en feu car j’ai abandonné mon propre plaisir, mais comme je ne le regrette pas ! Lana est parfaite ainsi, et je suis aux anges. Son jus intime coule sur mon menton, et cela ne que redoubler mon ardeur, ma langue démesurée venant s’agiter de plus belle, cherchant à la pénétrer plus avant, stimulant son intimité insoupçonnée. Lana, Lana !... Cède ! Je vais adorer quand tu vas hurler mon nom !...