La bande de pirates d'outre-monde déferla dans le navire de plaisance comme une vague. En face, il n'y avait presque aucune résistance. Ceux qui se recroquevillaient étaient bousculés et piétinés, ceux qui s'interposaient faisaient la connaissance de l'acier et se vidaient de leur sang et de leurs tripes au sol. Ceux qui restaient immobiles étaient saisis et promptement menottés avec de grosses entraves semblant sortir d'un film sur l'Inquisition espagnole.
L'équipage du yacht était incapable de se dresser contre eux. Une paire d'agents de sécurité en short et uniforme tentèrent bien de s'interposer avec matraques et bombes lacrymogènes de faible intensité. En les voyant, un des meurtriers s'arrêta. Les voyant sans armure, ni acier, il songeait qu'ils étaient les esclaves des maîtres du navire.
" Frères ! Brisez vos chaînes et rejoignez-nous ! "
Les deux Japonais s'adressèrent un coup d'oeil interloqué, puis fondirent sur lui en donnant de la lacrymo et de la matraque. Le pirate toussa et cria, mais ne fut pas incapacité pour autant. Il saisit l'avant-bras de l'un d'eux et le brisa comme une branche, tandis qu'un camarade venait à son secours et plongeait son vouge dans le flanc du second.
Le reste de l'équipage, considérant son salaire comme étant bien peu pour traiter une telle agression, avait déjà fui avec le hors-bord sous le regard de fêtards médusés. Ils étaient seuls face au massacre. De son point d'observation, Catalina pouvait voir toute la scène avec horreur. Ce n'était clairement pas du spectacle. Pour une mystérieuse raison, tout cela se passait vraiment, et ils ne tarderaient pas à gagner l'étage supérieur après avoir pris soin du pont intérieur et de son baisodrome, une salle de danse et de jeux où chaque couchette et cabine était la scène de plaisirs libertins en couple ou à plusieurs.
Lamnard gagna l'étrange cale pour découvrir, décontenancé, la scène orgiaque n'ayant rien à faire dans un espace normalement voué aux réserves et aux rames. Pour tout dire, les fêtards étaient tout autant surpris par l'apparition du grand blond et de sa bande. Croyant un instant à une animation surprise sur le thème médiéval, certains les invitèrent à se joindre à la fête. Dépités, Kystrejfter et ses compagnons avancèrent vers les divers groupes enlacés et imbriqués et poursuivirent leur oeuvre morbide.