Le Grand Jeu

Plan de Terra => Territoire de Tekhos => Tekhos Metropolis => Discussion démarrée par: Sarah Pezzini le lundi 30 octobre 2017, 01:00:37

Titre: La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 30 octobre 2017, 01:00:37
« N’oublie pas les ordres, Sarah. Si on l’aperçoit, il ne faut pas engager le combat contre lui ! »

La voiture de police filait à tombeaux ouverts, sirènes hurlantes, tandis que l’adrénaline se déversait dans les veines de Sarah. Nathalie Lamb (http://img102.xooimage.com/files/e/d/5/lamb-4443e4d.jpg), sa coéquipière cybernétisée, quis avait combien Pez’ était une tête dure, apte à se jeter dans la mêlée sans se soucier des conséquences, lui faisait cet ultime rappel. La voiture, qui filait le long du périphérique autoroutier, fut surplombée par plusieurs hélicoptères militaires qui filèrent à voix basse, faisant trembler la voiture. Et, régulièrement, la radio du Central diffusait le même message :

« ALERTE ! ALERTE !! TOUTES LES FORCES DE POLICE MOBILISABLES SONT REQUISES IMMÉDIATEMENT POUR APPRÉHENDER UN DANGEREUX SUSPECT !... »

Sarah et Lamb, qui étaient en patrouille au moment où l’alerte était tombée, faisaient bien évidemment partie des « forces de police mobilisables ». Elles avaient une photographie du suspect, un homme costaud, torse nu, avec une épaisse tignasse qui partait dans les hauteurs, et qui était poursuivie par les autorités militaires. Un « prototype de combat » considéré comme extrêmement dangereux, et qui avait réussi à s’enfuir du laboratoire de recherches de l’armée. Partant de là, la police avait pour ordre de protéger la foule, de le retrouver, mais de ne surtout pas intervenir. Au vu de la dangerosité du personnage, l’armée avait en effet sollicité l’aide d’une mégacorporation, GeoWeapon Corp, qui avait déployé sa SMP, la GeoArmy.

Les hélicoptères que Sarah avait vu appartenaient d’ailleurs à la GeoArmy, une milice privée. La milice se composait de fantassins ordinaires, les GeoSoldiers (http://orig15.deviantart.net/cb93/f/2014/251/a/0/test0903_by_kilartdev-d7yge11.jpg), des femmes surarmées, disposant d’armures de combat futuristes et très évolués, ainsi que de robots mecha, de drones, et de tout un ensemble d’armes et de technologies faisant passer la police nationale pour une troupe d’arrière-garde. Mais, surtout, la GeoArmy disposait d’un corps d’élite, des guerrières génétiquement modifiées pour en faire de véritables super-héroïnes, et qui faisaient partie d’une escouade spéciale, le « GEFT », pour « GeoWEapon Task Force », et qui se composait de :

  • Starlight (http://orig02.deviantart.net/ba2d/f/2014/140/1/3/starlight_nora___oc_comic_commission_by_eddy_shinjuku-d7ibfrg.jpg), la Capitaine de l’équipe ;
  • Butterfly (http://img02.deviantart.net/6015/i/2013/332/7/f/the_war_fairy_by_novum1-d6vytmq.jpg), qui avait le grade de Lieutenant ;
  • Bluerift (http://orig07.deviantart.net/1560/f/2013/072/f/b/galaxy_saga_by_boosoohoo-d5xylvx.jpg), qui avait le même grade que Butterfly ;
  • Wraith (http://orig07.deviantart.net/771d/f/2014/102/2/c/mission_complete__by_wlop-d7e01si.jpg), la cadette du GEFT, n’ayant que le grade de Sergent.



Ensemble, les membres du GEFT bénéficiaient d’une couverture médiatique dont n’auraient pas eu honte les pires dictatures de la planète, faisant d’elles des coqueluches. Starlight, notamment, était une héroïne extrêmement adulée par la population tekhane, ce qui permettait de masquer très facilement les multiples arrestations brutales que le GEFT commettait. Originaire de la Terre, Sarah était bien moins sensible que la plupart des autres Tekhanes à ce terrible matraquage médiatique, qui permettait aux mégacorporations de diriger Tekhos, faisant du Sénat une vulgaire caisse d’enregistrement, et offrant aux corporations la possibilité de faire tout ce qu’ils voulaient, de mener toutes les expériences génétiques que bon leur semblait, sans avoir de comptes à rendre à personne.

Sarah ignorait qui était ce prototype évadé, mais elle soupçonnait encore une sale histoire impliquant les corporations, ou des expériences militaires dont la vérité ne serait jamais connue. Suite à l’invasion des Formiens, le Sénat avait octroyé à l’armée des pouvoirs quasiment illimités, et l’armée avait utilisé les mégacorporations pour que les compagnies développent de nouvelles armes, des cobayes, et développent des recherches visant à lutter contre les Formiens. En échange de quoi, outre des contrats juteux, ils bénéficiaient d’une sorte d’immunité légale leur permettant de traiter les humains comme du bétail.

Pezzini avait donc toutes les raisons du monde de vouloir retrouver ce prototype. Sans avoir l’âme d’une révolutionnaire, elle était de plus en plus ulcérée par ce système inique et monstrueux.

La ville était donc en état d’alerte maximale, et les médias diffusaient également le message officiel que les communicants de l’armée leur avaient dit de transmettre : un dangereux mutant mâle s’était évadé lors d’un transfert de prisonniers, et tout individu l’apercevant était prié d’appeler les autorités.

Pour Sarah, le plus logique était que le fuyard prenne la route des ghettos masculins, où la police avait moins d’autorité.

« De toute façon, le GEFT le retrouvera avant nous, Sarah. N’oublie pas que tous les cobayes ont des puces de géolocalisation.
 -  Ces puces ne sont pas totalement fiables, objecta Sarah. Il y a trop d’interférences électroniques à Tekhos, ça en perturbe le fonctionnement.
 -  Mouais… Mais l’armée nous diffuse normalement les données de cette puce. Là, nous n’avons rien. C’est le signe qu’on en veut pas que la police soit impliquée, et qu’on laisse le GEFT faire… Ce qui ne me dérange pas particulièrement. Quand le GEFT intervient, c’est que la menace nous dépasse. »

Sarah n’allait pas répondre à ça. Elle, elle avait le Witchblade. Elle n’avait donc pas trop à rougir de ses performances face à ces salopes du GEFT.

Dehors, c’était la nuit noire, et l’orage commençait à tomber…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 04 novembre 2017, 13:30:24
“Eh bien ! J’en connais une qui n’a pas l’air d’avoir bien accepté notre rupture !”

Garo, perché tel une gargouille sur le rebord d’un des monstrueux buildings de Tekhos Metropolis, contemplait  son propre visage qui passait en boucle sur un des nombreux écrans géants de la mégalopole. D’habitude, ce moyen de communication servait plutôt à diffuser la propagande publicitaire consumériste des Corporations Tekhnanes, mais ce soir c’était son avis de recherche qui illuminait la capitale des matriarches. Le message informatif qui défilait en haut de l’écran le fit ricaner : Ah ! Un prisonnier évadé ! Quel cynisme ! Mais il ne s’attendait pas à moins de leur part.

Deux rues plus loin, un hélicoptère surgit d’entre les immeubles en balayant les environs de ses projecteurs et surement de ses caméras thermiques, sous les regards mi-étonnés mi-inquiets de la populace Tekhanne qui marchait et circulait en contre bas. Garo se dissimula un instant dans un recoin de la façade du bâtiment le temps de laisser passer l’aéronef, et le regarda s’éloigner en fronçant les sourcils
Il n’arrivait pas à se débarrasser de ses poursuivants. Peu importe ses déplacements, peu importe ses tentatives pour les perdre, les patrouilles tekhannes le collaient toujours de près. Il était impossible que ce soit des civils qui aient signalés sa position, il savait trop bien passer inaperçu quand il le souhaitait, ombre parmi les ombres. Un traceur ADN ? Non, la GeoArmy ne semblait connaître que sa position approximative, avec un traceur ADN toutes ses forces armées déployées lui seraient déjà tombées dessus. Alors il ne restait qu’une réponse possible : une puce de géolocalisation implantée en lui, mais perturbée par l'intense activité électromagnétique de Tekhos Metropolis.

Il eut un renâclement agacé, cela compliquait les choses : il avait prévu de quitter rapidement la ville, mais une fois à découvert il serait plus facilement repérable et ainsi une proie facile pour les hélicoptères de combat lancés à ses trousses. Il devait retirer ou désactiver cette puce, mais comment faire ? Il en ignorait la localisation : nuque ? Colonne vertébrale ? Pied ? Cortex cérébrale ? Organes vitaux ? Grâce aux technologies avancées de la civilisation Tekhanne, la taille de la puce de devait pas dépasser quelques millimètres : même en se concentrant, en affûtant au maximum ses sens, il n’arrivait pas à ressentir sa présence dans son corps.
Et quand bien même ? Pouvait-il la retirer à main nue ? Il en doutait, et il était hors de question d’essayer de faire appel à une aide extérieure. Le risque était bien trop grand...

Soudain, un changement sur l’écran géant attira son attention. Un reportage en direct diffusait les images des hélicoptères de combat de la GeoArmy survolant la ville et, pendant un bref instant, apparut à travers le hublot d’un des aéronefs le visage du capitaine de la GeoWeapon Task Force, Starlight, pour le plus grand plaisir des présentateurs et des spectateurs de la chaîne.
Un large sourire machiavélique apparut sur le visage de Garo : ainsi l’élite - la crème de la crème ! - avait été déployée pour l’arrêter ! Quiconque à sa place aurait été terrifié de l’apprendre, mais le monstre de laboratoire tremblait d’excitation à l’idée d’affronter la GEFT, des gouttes de sueurs perlaient sur son visage. Son sang bouillonnait littéralement  !

Les quatres membres de cette escouade étaient considérées comme des héroïnes par la population Tekhanne, et elles méritaient amplement ce titre au vu de leurs faits d’armes et de leur efficacité redoutable, mais cet intense matraquage médiatique était aussi leur principal point faible : traitées comme des idoles, toutes leurs techniques de combats, leurs pouvoirs, leurs capacités, leurs stratégies, avaient été décortiqués par les médias officiels et non-officiels, comme si elles n’étaient que de simples personnages de Mangas ! L’étude approfondie de la GEFT avait également été au programme de l’entraînement de Garo : il connaissait tout d’elles ! Et c’est pour cette raison qu’il savait pertinemment qu’il n’avait aucune chance de les vaincre en combat frontal dans la situation actuelle..
Néanmoins s’il parvenait à éliminer les pions, il pourrait s’attaquer aux pièces maîtresses et obtenir une chance - aussi infime et risquée soit-elle ! - de se débarrasser de sa puce.

Garo se redressa, écarta les bras, et inspira à plein poumons l’air frais de la nuit alors qu’au loin un premier éclair déchirait l’obscurité. Au même moment, une goutte de pluie tomba à la commissure de ses lèvres. Après un bref instant de surprise, il la lécha du bout de sa langue : elle avait le goût acide du smog englobant la mégalopole, un goût de liberté. Son sourire mauvais s’accentua alors qu’il se laissa tomber souplement en bas de l’immeuble, sa chevelure argenté sifflant au vent. L’orage arrivait, la chasse commençait !  


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Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=7RirEqehfsg)

L’escouade Zeta s’enfonçait désormais dans les dédales de la zone industrielle de la banlieue Nord. Les immenses rues au trafic dense, illuminées de néons et d’enseignes, avaient laissés place à des ruelles quasiment désertes, sombres et étroites, rendant compliqué le soutien des méchas et des hélicoptères, tandis que les caméras thermiques étaient inutilisables à cause des tuyauteries apparentes et des jets de vapeurs réguliers qui en émanaient.

Cependant les forces de la GeoArmy avaient ainsi complètement encerclées le fugitif par un dispositif en damier permettant un maillage dense qui se resserrait au fur et à mesure pour le coincer inexorablement, sans possibilité de fuite : Les hélicoptères surveillaient les toits tandis que les troupes d’infanterie au sol progressaient dans les ruelles.
De plus, au vu de la nature industrielle de la zone, cela signifiait des risques de dommages collatéraux quasi-nul, à l’exception de quelques marginaux dont personne ne viendrait réclamer les corps…

La composition standarde d’une escouade tactique de la GeoArmy était la suivante : Huit GeoSoldiers - Une chef d’escouade, une “machine gunner” équipée d’une mitrailleuse lourde, une tireur d’élite, cinq fantassins - et un drone de reconnaissance et de soutien. Cette composition permettait à l’unité d’avoir une grande mobilité et une puissance de feu importante, même sans mécha en soutien.

Approche furtive, reconnaissance, attaquer les membres isolés.
 
La soldate Zeta 7 avait cru voir quelque chose bouger dans l’ombre, dans le dos de son escouade. Elle allait le signaler à sa chef mais le fugitif avait été signalé à l’exact opposé de leur position quelques minutes auparavant : l’escouade Zeta se portait au secours d’une autre unité engagée au combat contre le fugitif.
Comme la tekhanne s’en doutait, seul un gros rat s’enfuit à son approche, détalant entre les détritus diverses jonchant la rue. Poussant un soupir, la jeune femme se retourna pour rejoindre son escouade, mais la dernière chose qu’elle vu furent deux grand yeux jaunes. Puis ce fut le trou noir.

Début de l’engagement, frappe psychologique, déstabiliser l’ennemi, effriter le moral

L’escouade Zeta avançait rapidement pour maintenir le dispositif resserré. Ce n’est qu’au bout de quelques instants que la chef d’escouade se rendit compte que quelques choses clochait. Elle s’arrêta et balaya du regard les environs :

“- Où est Zeta 7 ?”

A l’instant même où elle formula cette interrogation légitime, un objet de la taille d’un ballon de football surgit de nulle part et vint percuter la tête de la “Machine Gunner” qui fut projetée au sol, sa visière se fissurant sous la violence du choc.
Pendant une fraction de seconde, un faisceau de lampe illumina l’objet virevoltant dans les airs : C’était le casque de Zeta 7.

Affrontement total, Viser le commandement, Perturber les communications, Isoler l’ennemi.

La chef d’escouade sentit une décharge électrique lui remonter le long de la colonne vertébrale alors qu’elle réalisait que son unité était attaquée. Le casque de Zeta 7 avait à peine rebondi sur le sol que la leader avait déjà basculé sa radio sur la fréquence de commandement :

“Escouade Zeta à QG ! Alerte ! Nous sommes ..”

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une ombre surgit à travers la brume. Deux jambes s’enroulèrent autour de son cou. Ciseau. La chef d’escouade se retrouva violemment projeter contre le sol, la nuque en premier, et retomba inerte tel un pantin désarticulé. Sans son armure, elle serait probablement morte sur le coup.
Il y eut un moment de stupéfaction chez les soldates tekhannes, mais elles se reprirent très vite en voyant le fugitif qu’elles recherchaient, le jeune homme aux cheveux d’argents et aux yeux jaunes, habillé d’un haut noir et d’un pantalon blanc comme dans la description diffusée, perchée, au-dessus de leur chef inconsciente. Et il arborait un sourire insolent :

“Hello ladies ! Qui veut danser avec moi ce soir ?
- Fumez cet enfoiré !”

Si les ordres étaient de le prendre vivant, elles venaient de totalement les outrepasser !

Transformer l’avantage numérique de l’ennemi en faiblesse, imposer le rythme, diminuer leur nombre

Des coups de feu illuminèrent la ruelle, mais Garo était déjà sur la soldate la plus proche, écartant son arme du revers de la main, dans la direction qu’il souhaitait : le drone de l’escouade reçut plusieurs balles et, touché à un rotor, percuta un mur avant de s’écraser au sol, dans une gerbe d’étincelles et d’éclats de béton, rajoutant encore un peu plus à la confusion. Les Tekhannes comprirent vite que leurs fusils d’assauts ne serviraient à rien : Le fugitif était extrêmement rapide et un spécialiste du corps à corps. En ouvrant le feu, une de leur coéquipière risquait de se retrouver dans la ligne de tir.

“CQC !” Cria l’une d’entre elles, alors que Garo disloquait l’épaule de la première soldate d’une clé de bras .

CQC, pour “Close Quarters combat” : Sur les quatre tekhannes encore en état de se battre, deux d’entre elles déployèrent des bâtons de combat à chocs électriques, une troisième dégaina une vibro-lame et la quatrième écarta les bras, les gantelets de son armure se renforçant, dans une série de claquements métalliques, de sorte de coups de poing américains high-tech.
Garo sourit férocement à cette vision, et s’engagea aussitôt dans la mêlée en ne leur laissant aucun répit.

La suite du combat ne dura que quelques instants. Les GeoSoldiers étaient des soldates d’élites, y compris au corps à corps, mais tous les coups, les techniques, les parades, les bottes qu’elles utilisaient, Garo les avait déjà vu des milliers de fois : il était un maître en arts martiaux Tekhans. Même leurs armures high-tech ne leurs étaient pas d’un grand secours : si elles étaient quasiment impénétrables à des coups directs, elles avaient également des failles - Cou, aisselles, arrière des genoux .. - et ne protégeaient pas des clés d’articulations ou ne pouvaient empêcher le fugitif de retourner la propre force des Tekhannes contre elle. Elles l’apprirent à leur dépens…

La première tekhanne s’effondra, électrocutée au niveau de l’aisselle par un coup de bâton de combat de sa propre coéquipière. Garo profita de la stupeur de la malheureuse qui avait vu sa frappe détournée et venir toucher sa camarade, pour lui asséner un violent coup de pied au niveau du cou qui l’envoya valser quelques mètres plus loin. La soldate aux gantelets renforcés asséna une série rapide de directs au visage dans le plus pure style de la boxe Tekhanne, mais Garo évita tous les coups et, profita du fait que la jeune femme se soit jetée en avant, pour la faire trébucher d’un coup de pied dans le tibia, puis il la retourna d’un simple mouvement des bras en amplifiant sa chute, et, à l’instant même où elle se retrouva suspendu dans les airs, la tête en bas, lui envoya un formidable coup de coude dans le sternum qui envoya la soldate s’écraser contre un mur.
Parfait, il ne restait plus qu’une seule opposante..

Finir le travail, ne pas baisser sa garde jusqu’à ce que le dernier adversaire soit à terre

La vibro-lame ne manqua l’oeil droit de Garo que que de quelques millimètres ! Il n’eut le droit à la vie sauve que grâce à ses réflexes surhumains et son bond de côté instinctif. Il fut quelque peu étonné de voir une mèche de ses cheveux argentés virevoltée devant ses yeux, plus encore de la vision du sang sur le revers de sa main après qu’il l’ait passée sur sa joue.
La Tekhanne qui l’avait égratigné se remit en position de combat, apparemment pas le moins du monde ébranlée d’être la dernière combattante de son escouade encore debout : malgré le casque dissimulant son visage, Garo put ressentir l’aura meurtrière émanant de la soldate. Le moment de surprise passé, Garo retrouva son sourire machiavélique :

“Aha ! Enfin ! Un semblant de guerrière !

Les deux adversaires se lancèrent l’un contre l’autre. Une trentaine de coups furent échangés en l’espace d’un instant : poings, pieds, clés, contres, feintes, coudes, genoux. La Tekhanne avait une grande maîtrise des arts martiaux, elle fit habilement jouer sa vibro-lame, capable de facilement découper des plaques d’acier, d’une main à l’autre. Elle déjoua également plusieurs techniques de Garo, et ce dernier fut contraint d’utiliser tout son talent pour la vaincre ! Enfin, dans un timing extrêmement serré, il frappa le revers de la main de la soldate tenant l’arme, l’obligeant à lâcher la vibro-lame à cause de la douleur, et enchaîna sur un coup de genou sauté au visage qui projeta la soldate en arrière : Elle retomba lourdement sur le sol, son casque rebondissant quelques mètres plus loin, arraché par l’impact.
Le duel n’avait pas duré dix secondes, mais Garo affichait un sourire satisfait quand il se retourna pour s’en aller. C’était sans compter la voix qui l’interpella :

“Où . où .. crois-tu .. aller ?”

Surpris, il fit volte-face et vit la Tekhanne qui s’était remise debout à grande peine. C’était une jeune femme aux cheveux blonds coupés courts, un peu plus grande que lui, plus âgé aussi. Le fugitif resta un instant interloqué devant la soldate qui s’était remise en garde, surpris qu’elle soit encore consciente : elle tenait à peine debout, le souffle court, le visage couvert du sang s’échappant de son arcade sourcilière ouverte, mais son regard brûlait d’une détermination sans faille.
Le jeune homme, ravi et excité, se remit en position de combat :

“Hey ! Tu n’en as pas encore assez ? Tu en redemandes ?”

Dans un cri de rage, la soldate s’élança à nouveau et Garo s'apprêtait à répondre à la détermination de la jeune femme par une démonstration de toute sa puissance, mais elle s’écroula au bout de deux pas, sous le regard stupéfié du fugitif.
A bout de force, elle tenta de se releva, mais sans y parvenir. Ses jambes et ses bras ne lui répondaient plus..

“Merde… Merde … Lève toi ! .. Mais lève toi bon sang ! ..”

Elle serra les poings et les dents de frustration. Garo était maintenant au dessus d’elle. Elle fixa ses yeux jaunes et soutint son regard implacable, tremblante de rage. A cet instant précis, à travers les volutes de vapeur et à contre-jour, le fugitif ressemblait plus que jamais à une bête, un monstre.
Il leva la main. Elle se raidit, attendant le coup final, celui qui l’achéverait. Mais il n’arriva jamais, le jeune homme se contentant de passer une main dans ses cheveux, l’air désappointé.

“Heyhey, tu me déçois là. Je commençais à m’emballer avec ton cinéma mais au final tu ne tiens même pas debout..”

Garo se détourna et partit en levant une main en guise de salut.

“La prochaine fois qu’on se rencontre, essaye de tenir plus d’une minute !”

“Sale .. Bâtard.” cracha la soldate à bout de force, qui entendit un dernier ricanement avant de perdre connaissance.

C’était la troisième escouade neutralisée par Garo. La question était désormais la suivante : Combien d’unités supplémentaires parviendra-t-il à mettre hors de combat avant l’intervention de la GEFT ?
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 06 novembre 2017, 00:40:39
« Le cobaye a neutralisé l’Escouade Zeta sans grande difficulté.
 - Transmission des données de combat au serveur pour comapraison avec les autres statistiques...
 -  À noter : le cobaye ne tue pas ses victimes, conformément au protocole de sécurité instauré en lui.  »

Il n’y avait que les idiots pour croire que les interférences électromagnétiques résultant des signaux de Tekhos, ou de l’orage, empêcheraient les EVA (http://img09.deviantart.net/938b/i/2013/064/f/9/world_on_wire_by_robshields-d5u1yxp.jpg) de pister Garo. Elles étaient le cœur digital et numérique de GWC, des cyborgs dont la tâche principale était d’assurer la gestion et le stockage des données informatiques de la mégacorporation. Mais réduire leur rôle à de simples pare-feux serait très insultant envers le potentiel des EVA, qui étaient de véritables Déesses numériques. Du simple agent de sécurité qui utilisait son badge pour rentrer dans sa cabine de sécurité au port à la gestion des flux boursiers et des satellites-espions de GWC, les EVA contrôlaient tout au sein de GeoWeapon Corp. Et, à ce titre, elles étaient aussi en charge du pistage de Garo, qui venait de vaincre la troisième escouade.

Les EVA notaient tout, scrupuleusement, et en informaient ensuite leur supérieure, qui suivait avec attention la poursuite de cette traque, depuis une élégante salle de réunion située dans le siège social de GWC, la GeoTower (http://img11.deviantart.net/05ea/i/2013/166/d/d/sunshower_by_jonasdero-d68ayh0.jpg). C’est là, dans cette pièce, qu’on voyait, sur un écran tridimensionnel et holographique émanant d’un vidéoprojecteur au centre de la pièce, le combat de Garo, ainsi que sa « fuite »... Car Garo ne fuyait pas vraiment, et attendait qu’on lui présente des ennemis.

« Il est très impressionnant. Je ne pensais pas qu’il arriverait à vaincre aussi facilement l’Escouade Zeta. Ce sont des soldates aussi bien entraînées qu’équipées, qui ont affronté des Formiens. »

Dominant la réunion, il y avait celle à qui les EVA répondaient directement, la toute-puissante PDG de GeoWeapon Corp., dont l’arrogance était à la hauteur des multiples scandales sexuels que cette femme provoquait : la très publique Miranda Forge (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=15038#top_subject). Autour de la table de réunion, il y avait ses habituelles partenaires d’affaires, formant le conseil extraordinaire restreint de GeoWeapon Corp. :

  • Le Docteur Aeris Rossa (http://img110.xooimage.com/files/1/9/0/docteur-rossa-53b57b3.jpg), une Novaquienne extrêmement intelligente qui avait rejoint GeoWeapon Corp., afin de participer aux multiples et ambitieux projets menés par la société. Elle avait, à ce titre, participé au développement du Projet GAROLEAADE, et suivait avec impatience cette nouvelle expérience ;

  • La Générale Tam Ramwï (http://fc04.deviantart.net/fs70/f/2014/181/6/f/battle_pirates__greta_by_dna_1-d6f5x5m.jpg), élégante et magnifique dans son uniforme noir en latex. Une femme stricte et autoritaire qui, disait-on, avait perpétuellement un plug anal niché dans ses fesses ;

  • La Colonnelle Erin Angel (http://fc03.deviantart.net/fs70/f/2012/028/c/5/fury_angel_by_generationk1ll-d4nwr68.png), une autre militaire, plus jeune que Ramwï, et qui faisait également partie du conseil d’administration, grâce à de multiples promotions-canapés, très courantes à Tekhos, mais qui ne devraient pas dissimuler ses compétences. Proche de Ramwï, on disait souvent que les deux étaient des amantes ;

  • La Cadre Elena Jun (http://fc03.deviantart.net/fs28/f/2008/165/c/c/Elena_Formal_Portrait_by_Lunatique_SF.jpg). Du même nom que la Reine de Nexus, Elena Jun travaillait au sein de GeoWeapon Corp., et était une experte-comptable. La comptable de la salle de réunion avait obtenu, avant la réunion, un compte-rendu très précis de l’investissement financier réalisé dans le projet GAROLEAADE, et était surtout là pour en assurer la viabilité financière, au regard des résultats de l’expérience ;
       
  • La Sénatrice Padmé Kaorin (http://fc02.deviantart.net/fs32/f/2008/227/3/c/Open_Green_by_cryinghorn.jpg). Cette magnifique blonde au corps virginal était là afin de s’assurer que les fonds publics figurant dans le capital de GWC soient utilisés à bon escient. Son avis était très important, et elle était, fort heureusement, une amante régulière de Miranda Forge.



Ce n’était, bien sûr, pas la première fois que les expériences du complexe militaro-industriel de Tekhos impliquaient des tests en situation réelle. Comment s’assurer, autrement, de l’efficacité de leur projet ? C’était aussi pour ça qu’on envoyait les sujets de tests dans des quartiers sensibles. Ils pouvaient bien massacrer une famille de mâles, ça se verrait moins que débouler dans les boîtes de nuit de la jeunesse tekhane.

« Envoyons-nous le GEFT ?
 -  Qu’en pensez-vous ?
 -  Le choix vous appartient, Générale Ramwï. C’est vous qui êtes à l’origine de cette expérience. »

Et la Générale réfléchit silencieusement, doigts croisés. Jusqu’au dernier moment, Garo avait fait douter le conseil d’administration, quand il s’était rapproché de la chef d’escouade. Bien sûr, le cas échéant, si les EVA avaient senti en lui une envie de tuer, elles auraient enclenché les protocoles de contrôle. Il n’y avait pas qu’une puce de géolocalisation dans le corps de Garo. Les pulsions meurtrières de Garo avaient été étudiées et analysées, de sorte que, quand il se mette à les ressentir, les EVA puissent le ressentir. Là encore, que Garo tue de simples hommes, c’était sans importance, mais des GeoSoldiers...

Ramwï, néanmoins, avait une autre idée.

« Son conditionnement psychologique tient bon, mais je veux voir de quoi il est vraiment capable. N’y-a-til pas un entrepôt à proximité, avec des criminels masculins ? Quelque chose comme ça ? »

Les EVA se livrèrent rapidement à une analyse, utilisant pour cela la carte de la zone, en la regroupant avec l’ensemble des procès-verbaux de la police, et des lieux d’arrestations. En quelques secondes, elle ciblèrent ainsi un petit entrepôt, qui était le repaire d’un gang de rue, des narcotrafiquants et des racketteurs notoires, les Red Boobs. Autant dire qu’avec un nom pariel, ils formaient une cible tout à fait indiquée.

« Débrouillez-vous pour qu’il aille les croiser. »

Garo recherchant la puissance, il suffisait donc juste de l’attirer sur place, et, comme il était encore près de l’Escouade Zeta, les EVA diffusèrent un message à leur intention, que Garo put entendre, car il sortit d’un haut-parleur :

« Escouade Zeta, Escouade Zeta, veuillez répondre ! Vous êtes proches du territoire des Red Boobs. Ces gens sont extrêmement dangereux, veuillez vous écarter rapidement de leur entrepôt ! Je répète... »



« Tu ne devrais pas t’enflammer autant, Sarah... »

Si Sarah tenait le volant, Lamb, elle, fumait une cigarette.

« Et pourquoi ça ?
 -  C’est étonnant... Tu en sais donc vraiment pas comment les choses se passent à Tekhos ? Pourtant, tu es là depuis plusieurs mois. »

Lamb se redressa un peu, et lui expliqua alors que leur rôle, ici, était de limiter la casse.

« Regarde la part de budget que el Sénat consacre à la police, compare-là au budget des SMP, et tu comprendras tout, Sarah. »

Il était dans l’intérêt des pouvoirs publics de laisser aux SMP la gestion de ce genre de cas. Moins d’obligations à remplir, moins de formulaires, moins de comptes à rendre. La police agissait dans le cadre d’une mission de service public, visant à l’appréhension des criminels et à leur condamnation dans le cadre d’un procès public et contradictoire. Les SMP, eux, visaient juste à sécuriser tel ou tel lieu.

« Nos supérieures ne veulent pas qu’on intervienne, Sarah. On est juste là pour empêcher les curieux de passer, et pour laisser l’armée faire son cirque ensuite.
 -  Je n’ai pas signé pour faire du contrôle de la foule, Lamb !
 -  Tu vas encore nous attirer des emmerdes, ma cocotte.
 -  Je m’en fous ! »

Lamb tira encore sur sa cigarette, puis jeta le mégot par la fenêtre.

« Dernière précision : les interférences électroniques n’empêchent pas l’armée de pister leur proie. C’est un classique de l’armée : ils libèrent leurs cobayes dans les ghettos, et voient comment ces derniers se comportent.
 -  Oh ? Tu adhères aux thèses complotistes, maintenant ? ironisa Sarah.
 -  Ne nous fous pas dans la merde en désobéissant encore aux ordres, Sarah. Ton joli cul et tes seins bien roulés ne te sauveront pas la mise à chaque fois. »

Sarah n’avait rien à répondre à ça... Mais la désobéissance, c’était sa spécialité.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le jeudi 09 novembre 2017, 19:22:01
« Escouade Zeta, Escouade Zeta, veuillez répondre ! Vous êtes proches du territoire des Red Boobs. Ces gens sont extrêmement dangereux, veuillez vous écarter rapidement de leur entrepôt ! Je répète... »

Intrigué, Garo interrompit sa marche et revint sur ses pas. Il ramassa le casque de la Tekhanne qu’il venait de vaincre pour mieux comprendre le message émis dans l’oreillette. Il haussa les sourcils et l’écouta une seconde fois pour être sûr d’avoir bien saisi : les “Red Boobs” ? C’était quoi ce nom débile ? Un gang s’appelait vraiment comme ça ?

Blasé, il laissa retomber le casque qui rebondit sur le sol de la ruelle sombre et reprit son chemin. Il avait déjà la GEFT à ses trousses, ce n’était pas vraiment le moment d’aller chercher la bagarre avec les délinquants du coin.

Nouvelle cible : “Red Boobs”
 
Garo n’avait pas fait trois pas qu’il s’arrêta à nouveau, dubitatif. Un gang assez dangereux pour que les escouades de la GeoArmy l’évitent ? Est-ce que c’était vraiment possible ?
Il tourna la tête vers un étroit passage, perpendiculaire à la rue dans laquelle il se trouvait, qui menait vraisemblablement tout droit à la planque de ces “Red Boobs”, s’il en croyait le message.

Garo hésita en se mordant les lèvres mais finit par secouer la tête. Non, sérieusement, il y avait quelque chose de vraiment pas clair dans cette histoire, et il était grand temps de s’occuper de Starlight & Cie !

Cible prioritaire “Red boobs”

Garo ne fit qu’un pas supplémentaire. Une veine apparut sur son front, sa mâchoire se crispa, tandis que ses mains se refermèrent en un poing.

La GeoArmy avait lancé ses escouades à ses trousses, lui, le monstre de laboratoire, mais ses troupes d’élites devaient à tout prix éviter le territoire d’un simple gang ? Alors comme ça la GeoArmy considérait les Red Boobs comme étant plus dangereux que lui ?

Cette simple idée le mit en rogne, il se dirigea aussitôt et à grande enjambées en direction de l’entrepôt.

Pour qui ces foutues Tekhannes le prenaient-elles ? Un simple Guinea Pig en fuite à endormir d’une petite  fléchette tranquillisante pour le ramener tranquillement dans sa cage ? Okay ! Elles allaient bientôt comprendre à qui elles avaient à faire !

Ruminant ses intentions belliqueuses, le fugitif ne réalisa qu’il était arrivé à destination qu’au moment où il se retrouva nez à nez avec la porte principale à double battant du bâtiment.

“Ah ..” Lâcha t-il simplement

S’il avait eu l’intention de jouer la surprise, c’était raté. Il n’y avait pas âme qui vive en dehors de l’entrepôt, pas la moindre sentinelle, mais il était presque certain que les Red Boobs avaient des systèmes de surveillance et que son arrivée n’était pas passée inaperçue. Du moins si leur réputation supposée ne relevait pas du fantasme.

Il haussa les épaules. Il n’avait pas trente six solutions pour entrer dans ce grand bâtiment industriel, comme il y en avait tant d’autres dans le secteur.

“Bon, et bien il ne me reste plus qu’à frapper et espérer qu’on m’ouvre.”

Mais au lieu de cogner du doigt contre la porte d’entrée comme n’importe quel individu civilisé, Garo, les mains dans les poches, vint violemment frapper la porte du plat du pied : Les gonds sautèrent et les deux battants, touchant désormais le sol, vacillèrent un instant, menaçant d’écraser le fugitif qui les contemplait avec flegme, avant de venir finalement s’abattre à l’intérieur de l’entrepôt, dans un grand fracas métallique.

Nonchalamment, Garo entra dans l’entrepôt en marchant sur la porte désormais à terre. Au même moment un éclair découpa sa silhouette élancée dans l’ouverture béante. Il n’attendit pas la dissipation du nuage de poussière soulevé par son entrée fracassante pour s’adresser, un sourire mauvais au visage, à ses - probables - interlocuteurs, encore invisibles :

“Toc, toc, toc, qui est là ? C’est moi, Garo ! Et j’aimerais bien comprendre pourquoi ces salopes de la GeoArmy semblent tant vous craindre. Alors envoyez moi votre meilleur combattant et je ne détruirais peut être pas votre repaire, les Red Boobs .. Raah et puis c’est quoi ce nom débile ?!? Vous avez perdu un pari ou quoi ??”

Dehors, la pluie commençait à tomber.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 13 novembre 2017, 00:39:08
Volant dans les airs, un petit drone de surveillance se rapprochait lentement de l’entrepôt des Red Boobs. Ce sobriquet ridicule ne faisait pas honneur aux activités criminelles de ce gang. Ils faisaient dans la contrebande en tout genre : armes militaires désuètes, esclavage, stupéfiants, cyberdrogues, cyber-implants… L’un des nombreux gangs qui faisaient la loi dans les ghettos. Ces quartiers étaient la chienlit de Tekhos, là où l’administration avait regroupé la plupart des hommes. Des banlieues qui s’étaient ghettoïsés, avec des règles propres, et où les postes de police étaient situées le long des ghettos, avec des barbelés et des vigiles en armure lourde. La police ne patrouillait jamais dans les ghettos, et, quand elle cherchait un fugitif à l’intérieur, elle venait toujours en nombre, craignant une émeute. Autant dire que la situation était très chaotique en ce moment, avec la fuite de Garo, mais tout cela servait les intérêts des Tekhanes. Les membres de la GeoArmy n’hésitaient pas à profiter de ces descentes pour arrêter bon nombre de mâles, et les utilisaient ensuite comme cobayes. Personne ne viendrait protester pour eux, et on ne risquait pas de déclencher un scandale public pour le sort de quelques hommes qui n’avaient, de toute manière, pas leur place à Tekhos.

Des camions militaires circulaient déjà dans le quartier, ainsi que des unités méchas. Depuis les fenêtres, les riverains regardaient, la nervosité était palpable dans l’air. Il suffisait d’une étincelle pour que tout explose, et cette étincelle risquait bien d’avoir lieu dans l’entrepôt des Red Boobs. Garo entra à l’intérieur avec toute la subtilité du monde, explosant la porte d’entrée d’un puissant coup de pied, et se retrouva devant le repaire ennemi.

C’était une grande pièce très enfumée. Il y avait une mezzanine en hauteur d’où une musique filait. Un atelier mécanique se trouvait dans un coin, et on pouvait y entendre des bruits de soudure. Dans un autre coin, il y avait des strip-teauses camées qui dansaient mollement, dans une atmosphère crasseuse, le sexe se mélangeant à l’alcool et à la drogue.

« Qui est ce mec ?!
 -  Bordel d’enculé ! »

Des voix fortes grognèrent, et, rapidement, la réplique des Red Boobs se fit entendre. Garo put entendre un épais sifflement venant juste devant lui, puis un tir énergétique le frappa au torse, l’envoyant voler en arrière sur une dizaine de mètres.

« HAHAHAHA !! Prends ça, fils de ta mère-la-pute !! Wooooowww, STRIIIIIIKEE, les Boobs’ !! »

Un homme avait bondi sur une petite plate-forme, où un canon énergétique était monté sur un trépied, et avait tiré une puissante décharge énergétique. Un tel tir aurait tué n’importe qui. Garo avait filé comme une fusée, et avait terminé sa course dans une série de poubelles et de détritus.

« C’est qui, ce cave ?!
 -  J’en sais rien… »

Un petit groupe venait de sortir de l’entrepôt, se rapprochant de la cible. L’entrepôt des Red Boobs arborait leur signe : une paire de seins ensanglantés. Ils portaient des vêtements rouges, et avaient des cyber-implants sur les bras et le visage, leurs implants formant comme des petites billes brillantes. Ces cyber-implants illégaux amélioraient certaines capacités au détriment de la stabilité mentale. La police tekhane encadrait très fortement leur activité, précisément parce qu’ils étaient dangereux pour la santé. Mais autant dire que les Red Boobs se moquaient pas mal des règlements sanitaires et des prescriptions en matière de cyber-technologie.

Pour l’heure, ils voulaient voir si le corps du cinglé ayant défoncé leur porte n’avait pas des cyber-implants… Ce qui était assurément le cas, vu la facilité avec laquelle ils avaient défoncé leurs portes. Portant des battes de base-ball ou des matraques électriques, ils se rapprochaient donc.

Un éclair déchira le ciel.



Sarah observa l’éclair depuis la salle de réunion du poste de police du Red Corner District. Jadis, le Red Corner avait été un petit quartier sympathique, connu pour ses restaurants branchés et ses clubs de strip-tease. Mais, quand les réfugiés avaient afflué en masse, fuyant les Formiens ou le chaos qui gagnait le reste de Terra, les pouvoirs publics avaient fait du Red Corner, alors en train de péricliter, un ghetto. Il y avait alors beaucoup d’immeubles abandonnés ou faisant l’objet de procédures de préemption par la mairie. Ces immeubles avaient ensuite servi de logements sociaux pour les migrants masculins.

« Ce sont les gangs qui maintiennent l’ordre ici…
 -  Comme dans tous les ghettos, Lamb, je sais comment ça marche.
 -  C’est vrai que c’est ta spécialité de t’y rendre en douce. Tu sais que tu es terriblement sexy dans ta robe en latex ? »

Pezzini se contenta de lui brandir un doigt d’honneur, tout en buvant son café. Sarah était une tête brûlée, connue pour les initiatives risquées qu’elle prenait… Comme se rendre seule dans les ghettos afin de réunir des preuves. Et elle portait alors une robe rouge en latex, qui lui allait plutôt bien... Mais elle n’aimait pas spécialement qu’on lui rappelle ça.

« Donc, qu’est-ce qu’on est censées faire ?
 -  On attend que ça pète, et on vient pour sécuriser les lieux. Le Red Corner est un quartier chaud, et tous ces hélicoptères et ces drones qui le survolent… Tôt ou tard, un missile va se perdre sur l’un d’eux.
 -  Je ne suis pas venue jusqu’ici pour faire du contrôle de la foule, Lamb.
 -  Ce sont des ordres directs, Sarah. »

La policière grommela sur place, observant encore la fenêtre.

*Tes ordres, avait-elle envie de lui dire, tu sais comme moi où tu peux te les mettre…*
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 17 novembre 2017, 23:22:09
Le lieu baignait dans une atmosphère embrumée et pestilentielle, des enceintes antédiluviennes crachaient ce qui ressemblait à un accouplement de scies électriques tandis que des silhouettes informes - à priori féminines - se découpaient à travers la fumée, sur une estrade éclairée par des spots à la lumière vacillante.
Des cris de surprises accueillirent l’arrivée à l’improviste de Garo, des insultes aussi, surtout des insultes d’ailleurs, tandis que des gerbes d’étincelles, témoignant d’une activité autre que celles de simples dégénérés sexuels, cessèrent en l’espace de quelques instants. Apparemment, sa présence dérangeait.

Le fugitif eut une grimace de dégoût : il n’était pas entré dans l’entrepôt qu’il regrettait déjà d’être venu. Bordel ! Qu’est ce qu’il foutait là alors qu’il avait la GEFT à ses trousses ! L’élite des forces Tekhannes l’attendait, et lui il se retrouvait dans ce repaire de tarés à la recherche de .. de quoi d’ailleurs ?
La simple écoute du message radio d’avertissement émanant du QG de la GeoArmy l’avait mené dans ce nids à cafards.. L’idée de venir ici avait été instinctive .. ou pas ? Qu’est ce qui lui avait passé par la tête ? S’attendait-il vraiment à trouver un adversaire à la hauteur en ce lieu sordide ? Son égo avait-il réellement été piqué au vif d’être considéré comme moins dangereux que ce gang de pouilleux ? Quelque chose clochait mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus..

En tout cas, aucun membre des Red Boobs n’avait daigné répondre à sa requête. Enfin si, l’un d’entre eux était sur le point de le faire mais pas vraiment de la façon qu’il imaginait.
Garo capta un mouvement à travers la fumée, une forme indistincte qui prit de la hauteur, puis il entendit une série de cliquetis et un bruit caractéristique : celui d’une arme à impulsion qui se charge. Les yeux de Garo s’écarquillèrent au moment où un flash illumina brièvement l’entrepôt : le flux d’informations nerveux émanant de son nerf optique se propagea directement dans ses muscles sans passer par son cortex cérébral, alors que le tir énergétique déchirait la brume comme un voile.

L’impact à bout portant fut terrible ! La cible fut projetée de l’autre côté de la rue sous les hurlements bestiaux des Red Boobs. Plusieurs des criminels se dirigèrent aussitôt vers l’endroit où se trouvait le cadavre de l’intrus, bien décidés à le dépecer, tandis que l’auteur du tir frottait son canon énergétique de façon incontestablement lubrique.

“Z’avez vu ça ! C’est Lobo qui a envoyé du lourd ! Il s’est déchargé comme une bête !! Wouhouuuh !”

La petite troupe de dégénérés s’était ramenée sous la flotte pour rechercher le corps dans le tas de détritus jonchant le sol à cet endroit mais il faisait nuit noire désormais et on ne pouvait pas dire que l’éclairage du quartier était de premier ordre. L’un des Red Boobs, un dénommé Gunnar, avait bien une lampe incrustée dans l’épaule mais elle fonctionnait mal et il était contraint de taper dessus à intervalles réguliers.

“Putain, je crois qu’on l’a vaporisé cet enculé !
- Attends, ça fume par ici .. mais c’est marrant on dirait … Ouah putaaiiiiin ! C’est chaud !”

Un des criminels secoua sa main en poussant des jurons indescriptibles après s’être brûlé en touchant quelque chose au milieu d’un tas de saloperies.
Gunnar tapa une énième fois sur sa lampe et éclaira enfin l’objet mystérieux : une plaque métallique encore fumante, avec une ligne de fracture d’un côté comme si elle avait fait parti d’un élément plus grand auparavant, et noircit en son centre par l’impact du tir énergétique. Mais pas de trace de l’intrus...

Lobo, de son côté, se déhanchait sur la plateforme dans un rythme totalement désynchronisé par rapport à la musique  - ou ce qu’on pouvait appeler de la musique - diffusée dans ce lieu sordide, avec moult gestes libidineux. Il mit un long moment avant de réaliser que quelque chose clochait à l’extérieur.
Enfin, Il mit ses mains en visière pour essayer de voir ce qui se passait :

“Bordel, qu’est ce qu’ils foutent ces cons ?
- Quel trou à rats répugnant.”


Musique d’ambiance (http://listenonrepeat.com/watch/?v=Ytgmu1D4HJ4#Marilyn_Manson_-_Cupid_Carries_A_Gun)

Lobo bondit de frayeur et se retourna en hoquetant :

“Putain ! t’es .. t’es qui toi ?”

Garo se tenait également sur la plateforme, derrière le taré lubrique, les mains sur les hanches, et sondait le hangar d’un regard inquisiteur. Il tourna la tête quand Lobo l’interpella et répondit d’un air agacé :

“Ha ? T’es sourd ou quoi ? Je suis Garo. Et toi t’es le gars qui a essayé de me vaporiser, non ?”

(https://farm5.staticflickr.com/4760/38953398914_8869780627.jpg)

Lobo resta un moment figé, complètement hébété, la bouche entrouverte. Ses synapses nerveux rongés par l’utilisation de ses implants cybernétiques, il n’arrivait pas à comprendre comment le mec sur lequel il avait déchargé un tir énergétique à pleine puissance pouvait être encore vivant. Et surtout se tenir juste devant lui en pleine forme !

Mais contrairement à ce que pensait le ganster, Garo avait eu le temps de réagir : le fugitif avait ressenti le danger avant de voir le tir et, d’instinct, il avait frappé du pied le battant de porte sur lequel il se trouvait d’un coup assez puissant pour en briser la partie supérieure. Sous l’impulsion donnée, la plaque métallique nouvellement détachée se dressa en un rempart plus qu'éphémère. Néanmoins, les événements qui découlèrent de l’apparition soudaine de cet obstacle - l’impact du tir, l’absorption partielle du choc par l’acier, et la projection de la plaque au loin - lui firent gagner un bref laps de temps, peut être un dixième de seconde par rapport à un tir direct, mais suffisant pour lui permettre de se jeter de côté.
Les Red Boobs le croyant mort, se faufiler dans l’entrepôt fut alors un jeu d’enfant..

Ne sachant pas cela et dans l’incapacité d’aboutir à une conclusion logique, Lobo disjoncta, poussa un hurlement bestial et se rua sur l’intrus les deux bras en avant. Il ne vit même pas Garo bouger : le fugitif lui enfonça son poing dans le plexus solaire, le coupant en deux dans son élan. Un instant figé sur place, les yeux exorbités, de la bave coulant de ses lèvres, le taré entendit l’intrus lui murmurer à l’oreille :

“Voici ta récompense pour cet accueil déplorable. Attention à l'atterrissage !”

Donnant une nouvelle impulsion à son coup de poing, Garo projeta l’homme dans les airs bien en dehors de la passerelle. Ce dernier battit faiblement des bras avant de s’écraser sur une table contenant des sachets de drogues en cours d’emballage : la table se brisa en deux et une bonne partie de la poudre blanche fut renversée sur le sol, recouvrant en partie le malheureux Lobo.  

Le fugitif contemplait avec délectation le spectacle de la chute du Red Boobs quand un éclair de douleur remonta dans son bras gauche. Il saisit son membre de son autre main en grimaçant : l’utilisation du morceau de porte comme bouclier contre le tir énergétique avait été salvatrice, mais pour ne pas finir déchiqueté par la plaque métallique puissamment projetée vers lui, il avait dû la dévier lors de son saut de côté. Et même s’il était parvenu à en détourner l’essentiel, la quantité d’énergie cinétique absorbée par son corps était non négligeable : dès demain, son bras gauche serait certainement recouvert d’un énorme et unique hématome. Rien de très grave avec sa constitution, tant qu’il arrivait à gérer la douleur ..

Mais à l’instant présent, ses éventuelles blessures étaient la dernière de ses préoccupations : les Red Boobs couraient désormais en tous sens, bien décidés à s’occuper définitivement de l’intrus. Et l’entrepôt putride regorgeait de moyens leur permettant d’atteindre cet objectif.
Garo posa les yeux sur l’arme qui avait manqué de lui ôter la vie : c’était un canon à impulsion AHM-370, autrefois utilisé par l’armée Tekhanne. Cette arme avait été retirée du service à cause d’un risque important de surchauffe de sa pile à combustion en cas d’utilisation intensive, ce qui pouvait provoquer un joli feu d’artifice à l’occasion. L’usage à outrance de tout armement étant recommandé contre les Formiens, l’AHM-370 avait été remplacé par un modèle un peu moins puissant, mais plus fiable et avec une cadence de tir supérieure. Néanmoins, à part ce défaut, elle restait une arme extrêmement efficace : même Garo n’aurait pas survécu à un tir direct !

Les Red Boobs eurent alors la mauvaise surprise d’entendre le chargement du canon énergétique, et de voir que ce n’était pas un des leurs qui le maniait.

“Oh merde ! Barrez vous !”

Plusieurs des membres du gang s’étant précipités sur un râtelier d’armes levèrent les yeux à temps pour voir l’arme à impulsion dirigée vers eux. Dans un cri commun de terreur, ils se dispersèrent avant que le premier tir ne pulvérise les fusils d’assauts dont ils voulaient s’équiper. Plusieurs autres râteliers ainsi que des caisses d’armes furent également détruits dans les secondes qui suivirent. L’atelier du gang, où se trouvait notamment des véhicules blindés et lourdement armés, fut atteint de trois tirs groupés.
Des bouteilles d’acétylène explosèrent, un fourgon customisé fut projeté à travers la cloison de l’entrepôt et atterrit dans la rue adjacente, des malheureux se jetèrent à terre pour tenter d’éviter les éclats, des débuts d’incendie se déclarèrent à plusieurs endroits.. Et les boîtes de munitions qui prirent feu ne firent que renforcer le chaos ambiant !

Garo arborait un rictus, ravi de rendre la monnaie de leur pièce à ces tarés, mais il n’éprouvait pas vraiment de plaisir à manier cette arme : c’était simplement un outil pour réduire au silence l’ensemble des menaces qu’il avait repéré au préalable, c’est à dire les armes lourdes à distance, et maintenant cette tâche accomplie, Il était temps de passer aux choses sérieuses.    
Le fugitif arracha le panneau de commande du canon énergétique, le rendant ainsi inopérant. Il jeta alors négligemment le boitier bourré d’électroniques par dessus son épaule et contempla la horde vociférante de criminels qui encerclait la plateforme sur laquelle il se trouvait.

Les cris et les insultes couvraient presque les bruits d’explosions qui résonnaient de temps à autre dans l’entrepôt. L’intrus venait de ravager leur entrepôt, et les Red Boobs comptaient bien le lui faire payer au centuple ! Brandissant des pieds de biches, des chaînes, des bâtons électriques et tout un tas d’autres armes blanches, les Red Boobs hurlèrent des menaces à faire pâlir un cadavre. Mais le fugitif ne semblait pas impressionner, les dominant avec un air arrogant depuis sa plateforme : ils étaient nombreux, ils étaient forts, ils étaient augmentés par des implants cybernétiques qui leur offraient des capacités surhumaines, mais Garo ne ressentait rien en eux. A ses yeux, ils n’étaient rien.

Un des Red Boobs leva une arme à feu - une des rares encore utilisables en ce lieu - vers l’intrus en lui lançant des insultes ayant lien avec la sexualité de sa mère et de sa soeur. Garo eut un sourire sadique : bien, première victime !
Des tirs partirent dans sa direction et touchèrent la plateforme et le canon énergétique, mais Garo avait déjà bondit et son pied droit atterrit en plein dans la face du criminel qu’il envoya violemment au sol.

Profitant de l’instant de stupeur provoqué par cette attaque brusque et inattendue, il essuya ostensiblement sa chaussure sur la face de l’homme inconscient à terre, et, légèrement voûté en avant, balaya du regard la foule hostile au milieu de laquelle il avait sauté, une expression de joie meurtrière sur le visage.

"Venez, venez donc bande de cafards ! L’hors d’oeuvre est terminé, il est temps de passer au plat principal : je vais vous montrer ce qu’est un vrai massacre !”

(https://farm5.staticflickr.com/4713/38953398714_341ddd90e5_b.jpg)
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le dimanche 19 novembre 2017, 21:47:31
L’entrepôt des Red Boobs avait rarement connu un tel chaos. Les gangsters se réveillèrent définitivement quand Garo utilisa contre eux leur propre arme, employant le canon énergétique pour vaporiser leur armurerie, tuant plusieurs malfrats au passage, mais les privant surtout d’un précieux arsenal. Une puissante explosion fit trembler tout l’entrepôt, engendrant des vibrations dans toute la structure, et amenant la musique à s’arrêter. Des voix sourdes se firent entendre, mélangés de protestations, de jurons, puis les Red Boobs s’approchèrent, formant une foule compacte et hétéroclite qui entourait Garo.

« Qui c’est, ce fils-de-sa-sa-sa-…Chienne ?!
 -  Il a flambé les armes, sa haine ! Les armes, bordel ! »

Certains avaient encore leurs pantalons rabaissés, exhibant des queues cybernétiquement modifiées avec des implants pour en accroître l’efficacité. Dans ce repaire sinistre, mieux valait éviter de se demander qui ces gens baisaient. Il s’agissait généralement d’androïdes sexuels usés, ou de clochardes toxicomanes. Rares étaient les gangs qui osaient s’attaquer aux Tekhanes de la ville, mais il existait toujours des gangs qui les capturaient, et organisaient des tournantes. Ce genre de cas donnait souvent lieu à des descentes policières particulièrement brutales, car, aux yeux des forces de l’ordre, n’importe quel prétexte était bon pour une descente en masse. Et rien ne servait mieux l’idéologie tekhane pro-féministe que de mettre en avant de jeunes filles capturées par des pervers masculins alors qu’elles faisaient tranquillement la fête.

Les Red Boobs se retrouvèrent donc face à leur ennemi, et virent ce dernier bondir vers l’un des leurs, Jango, qui tenait son pistolet personnel, et se retrouva au sol, avant de les regarder, une lueur démente dans les yeux.

« Va crever !! »

Un home armé d’un pied-de-biche s’élança en hurlant vers Garo, et fut rapidement rejoint par un autre, qui tenait des poings américains charges d’électricité, ces poings crachant des arcs électriques. Le premier fila en hurlant, les yeux totalement écarquillés, et abattit son arme vers l’adversaire, qui l’esquiva habilement, et, plutôt que de le frapper, bondit en-hauteur, esquivant la charge du second gangster. Ainsi, le Red Boob frappa son comparse avec ses poings américains, faisant hurler ce dernier de douleur, et offrant à Garo un angle pour s’occuper de ce second criminel.

Las, trois autres se rapprochaient déjà, l’un tenant une batte de base-ball hérissée de clous. Un autre tenait une matraque électrique. Des attaques désordonnées, sans aucune stratégie, trahissant le degré d’amateurisme de ce gang, surpris en pleine beuverie, et réagissant impulsivement. Pendant ce temps, l’incendie provoqué par l’arme énergétique de Garo continuait à s’étendre. Les alarmes anti-incendie se déclenchèrent alors, et des jets d’eau tombèrent dans la pièce, éclaboussant les duellistes se jetant à corps perdu dans la bataille.

Un coup de pied en arrière toucha un Red Boob au ventre, l’envoyant voler en arrière. Il s’écrasa sur un fauteuil, le renversant au passage. C’était à se demander si Garo n’avait pas des yeux dans le dos, tant il arrivait à surprendre les ennemis cherchant à l’attaquer à revers. Ses coups étaient brutaux, précis, des attaques chirurgicales. Il brisa une rotule d’un coup de pied solide, et profita de ce corps momentané pour s’élancer dans les airs, frappant des deux jambes le ventre d’un solide gaillard, l’étalant au sol, avant de bondir sur d’autres.

« C’est quoi, ce PUTAIN DE CYBORG ?! »

Alors qu’ils étaient dans un avantage numérique indéniable, le gang des Red Boobs était en train de prendre une sacrée dérouillée. Pour autant, ils avaient quand même ce net avantage, ce qui amena un homme à réussir à toucher au but, attrapant le bout d’un pied-de-biche. Le coup partit à toute allure, et frappa Garo au visage, à hauteur de la joue.

« Fils de pute, fils de pute, fils-de-pute, pute, pute…
 -  PUTE !!
 -  SAAAAAAAALLAAUUUUDDD !! »

Telle une bande de chiens enrages, les Red Boobs déferlaient sur Garo. C’était l’inconvénient de l’abus de cyber-implants : une propension accrue à l’instabilité mentale, se traduisant par des piques d’agressivité assez impressionnantes. Et l’adrénaline qui bouillonnait dans les veines des Red Boobs n’arrangeait clairement pas les choses.

Red pour le sang, Boob pour le sexe, les Red Boobs comptaient bien faire honneur à la première partie de leur nom de groupe !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mardi 05 décembre 2017, 23:30:59
Peuh ! Ce n’était rien qu’une bande de cloportes insignifiants ! On pouvait les qualifier de bagarreurs à la limite mais ils n’étaient en rien des guerriers ! Ils n’avaient aucune technique de combat, aucune coordination, ils se frappaient entre eux dans leur précipitation et perdaient l’équilibre quand leurs coups ne rencontraient que le vide. Certains avaient même du mal à lancer des insultes un tant soit peu intelligibles sans bégayer !
Le fugitif mit un bon paquet de ces minables K.O avec aisance avant que le système anti-incendie ne se déclenche et ne déverse des torrents d’eau sur les Hooligans : le sol de l’entrepôt se retrouva très rapidement détrempé et les panaches de fumée dégagés par les flammes agonisantes ne rendirent l’air des lieux que plus suffocant, même si une bonne partie s’évacuait par la brèche dans l’un des murs de l’entrepôt. Moins d’adhérence et moins d’oxygène : les conditions de combat se détérioraient rapidement.

Mais ce n’était pas pour déplaire à Garo qui était à la recherche d’un vrai challenge. A vrai dire ce combat n’était pas très excitant, il commençait presque à s’ennuyer… L’intrus était en train de s’occuper de trois red Boobs en même temps, évitant facilement tous leurs coups et leur assénant un retour des attaques vicieuses, quand il vit du coin de l’oeil un quatrième malfrat lançait un coup de pied de biche en le tenant par une extrémité pour en amplifier la portée.
Pff ! Une attaque si téléphonée et si lente ! Il n’avait qu’à la détourner d’un simple revers de la main pour l’envoyer dans la figure d’un des assaillants qui lui balançait des crochets maladroits sans parvenir à le toucher ..

Mais soudain, à mi-course, le pied de biche accéléra subitement ! Surpris, Garo eut juste le réflexe instinctif de balancer sa tête de côté afin d’atténuer l’impact. Il fut néanmoins frappé à la joue gauche et contempla incrédule quelques gouttes de sang qui jaillirent de sa bouche. Que venait-il de se passer ? Le fugitif reporta son attention sur le Red Boobs qui avait réussi à l’atteindre et comprit. Ah, évidemment ! L’homme avait un implant cybernétique sur le bras qu’il avait utilisé à retardement - intentionnellement ou par hasard ? - et avait gagné ainsi un boost de vitesse soudain..
Profitant de cet instant de flottement, les quatres hommes assaillirent l’intrus de coups qu’il para avec difficultés avant de se reprendre : il en envoya trois à terre et s'apprêtait à terrasser celui armé d’un pied de biche quand une main se saisit de sa cheville gauche. C’était le boxeur maladroit qu’il pensait avoir envoyé dormir pour un bon moment mais ce dernier le tenait fermement en bavant des insultes.
Garo se dégagea immédiatement et neutralisa durablement l’importun d’un coup de pied dans le menton, avant d’envoyer voler l’homme au pied de biche qui avait tenté de l’attaquer à nouveau, mais déjà un autre Red boobs s’était relevé et entoura ses bras autour d’une des jambes du jeune homme.

“Je le tiens ! Chopez le !"

Garo releva la tête en entendant les hurlements de rage mêlés d’insultes obscènes : À travers la fumée épaisse et les jets d’eau jaillissant du plafond, avec la lumière irréelle des incendies mourants en toile de fond, il vit la horde rugissante se ruait sur lui !
Alors il commença à comprendre pourquoi les Tekhannes craignaient les Red Boobs : ce n’était pas un simple gang de malfrats, aussi dangereux soit-il, c’était une meute de bêtes sauvage aux instincts primaires. Trop stupides pour avoir peur, trop lobotomisés pour entendre raison, ils ne vivaient que pour la violence, le sexe, et quelques instants éphémères de toute puissance. Faibles pris individuellement, il étaient redoutables en groupe, presque inarrêtables, n’hésitant pas à piétiner leurs propres camarades blessés pour atteindre la cible de leur rage. Par bien des aspects, ils étaient semblables aux Formiens, ce qui devait faire ressurgir quelques cauchemars chez les Tekhannes.

Dommage pour eux.

Garo avait été créé spécialement pour combattre la menace Xenos !


Musique d’ambiance (http://listenonrepeat.com/watch/?v=NvIq2TSk6qg#marylin_manson-kill_your_god)

“Je vais t’enculer sale bâtard ! cria un Red Boobs qui arrivait dans le dos de Garo.

Mais pour toute réponse, il se retrouva le nez enfoncé dans le visage par un revers du poing du fugitif

(https://farm5.staticflickr.com/4605/38953400934_59f5c03553.jpg)

L’assaillant n’était pas tombé à terre, que son comparse tenant la jambe de l’intrus reçut un fulgurant coup de coude dans la nuque et s’effondra inerte. Cela ne ralentit nullement la vague qui se ruait sur Garo, mais ce dernier n’avait pas compté là dessus.

“S-S-Salop !
- T’es un mec dead !!
- On va te faire rôtir et te bouffer !”


Garo se contenta de leur jeter un regard sinistre alors qu’un filet de sang coulait à la commissure de ses lèvres.. Il inspira lentement, se mit en garde et un mince sourire apparut à nouveau sur son visage.
L’avalanche de coups qu’il asséna alors fut si rapide que ses mouvements étaient à peine discernables à l’oeil nue ! Trachée, foie, yeux, coeurs, pancréas, nuque .. le premier cercle d’agresseurs fut proprement anéanti tandis que le second vit un éclair d’argent fondre sur eux : Garo attaqua avec une férocité implacable, visant les points vitaux, détournant les coups d’armes blanches avec une facilité déconcertante, disloquant les articulations en une fraction de seconde, utilisant des boucliers vivants pour à la fois parer les coups dangereux et réduire le nombre des malfrats !

Vitesse. Efficacité. Equilibre. Fluidité. Imposer le rythme, ne jamais le subir. Utiliser la force de l’adversaire contre lui. Économiser ses mouvements. Garder le contrôle de son souffle. Préserver son endurance.

Au milieu de cet agglomérat hideux de force brute et de perversion, Garo aurait pu presque paraître frêle : il n’était pas tellement grand, et ne possédait pas une carrure si impressionnante, mais à cet exact moment, rien ne semblait pouvoir atteindre cette forme agile et mortelle, défiant la gravité et les autres lois de la physique, semblant presque danser au milieu de cette masse d’assaillants, alors que nombre de ces derniers glissaient sur le sol détrempé, ou trébuchaient sur les multiples obstacles qui ornaient désormais le sol de ce qui était devenu un véritable champ de bataille.

“Va te faire F…”

Le maraudeur ne finit jamais sa phrase : la main de Garo se referma son visage et écrasa l’arrière de sa tête dans une caisse remplie de bouteilles d’alcools frelatés qui auraient rendus malade le pire des ivrognes. Trois autres Red Boobs essayèrent d’en profiter pour se jeter sur l’intrus, mais ce dernier les balaya d’un coup de pieds circulaire au ras du sol, avant de faire un salto arrière pour éviter un type dont un bon tiers du tronc avait été complètement remplacé par des composants cybernétiques : le cyborg était armé de deux matraques électriques et balança plusieurs coups que l’intrus évita facilement. Un ricanement se fit entendre avant que Garo n’entre dans la garde de l’homme mécanisé et ne lance une attaque de la paume de la main directement dans sa mâchoire, par en dessous, l’envoyant s’écraser dans une armoire métallique : l’intrus fit en saut, récupéra au vol les deux matraques que le criminel avait lâché et retomba les mains croisées devant lui, un sourire malsain aux lèvres : les gangsters allaient se mordre les doigts de ne pas l’avoir attaqué uniquement à mains nues !

En effet, les matraques décuplaient la force de frappe de Garo, lui permettant de se défendre et d’attaquer encore plus facilement qu’avant ! Il utilisait un style de combat efficace et raffiné que n’aurait pas renié un Dick Grayson. Les corps commençaient à s’accumuler sur le sol froid et détrempé, les rangs des Red Boobs s'éclaircissaient, mais ce n’était pas encore suffisant : il devait faire mieux que ça !
Tout en mettant KO un énième agresseur, Garo trouva l’endroit qui lui convenait, à quelques mètres de là. Tout en continuant à se battre sans interruption, il attira les Red Boobs dans la zone la plus basse de l’entrepôt, formant une légère cuvette : les combattants avaient désormais de l’eau presque jusqu’aux chevilles et s’éclaboussaient les uns les autres en se battant.

L’intrus cessa alors ses déplacements et laissa venir les psychopathes à lui, aussi dangereux que cela pouvait paraître : Garo tenait à distance les Red Boobs à grands renforts de coups de matraques et de coups de pieds, mais ainsi encerclé par cette horde rugissante, il était très désavantagé. Plusieurs attaques passèrent ainsi sa garde, le frappant au visage, aux côtes, dans le dos .. néanmoins il gardait un sourire mauvais qui ne vacilla aucunement : les cancrelats étaient exactement où il voulait qu’ils soient !

Sans prévenir, Garo sauta en tournoyant sur lui même, balançant au passage deux coups de pieds simultanés dans la tête des agresseurs les plus proches, et atterrit dans la position la plus improbable qui soit : en poirier !
Les Red Boobs qui l’entouraient ne comprirent pas ce mouvement totalement délirant de la part de l’intrus, le prenant encore plus pour un taré, et commencèrent à se jeter sur lui, mais un ou deux d’entre eux, parmi les moins atteints du cerveau, remarquèrent que le jeune homme était en appui sur les matraques dont les extrémités s’enfonçaient, incidemment, dans plusieurs centimètres d’eau..

“Oh sa mère la pute ! Dégagez ! Poussez-v… !
- Boum !”

Tel tomba la sentence de Garo, arborant un sourire diabolique aux lèvres : la décharge électrique qui se propagea dans l’eau fut extrêmement violente - les matraques des forces anti-émeutes Tekhannes n’étaient pas vraiment des jouets à laisser entre toutes les mains - et une vingtaine de Red Boobs hurlèrent à l’unisson avant de s’écrouler dans l’eau quelques secondes plus tard.
Le fugitif désactiva les matraques et se remit lestement sur ses pieds en ricanant, contemplant les corps agités de spasmes qui éclaboussaient d’eau leurs alentours immédiats. Mais déjà le grondement de la horde bestiale se fit à nouveau entendre, toujours aussi assoiffée de sang malgré ses pertes, dans l’incapacité de comprendre qu’elle avait trouvée plus forte qu’elle.

Garo renacla.

”Tchh ! Je vais donc devoir vous passez tous sur le corps avant que vous ne compreniez enfin ? Vous êtes .. ”

Le jeune homme fut interrompu par deux tentacules métalliques qui jaillirent de nulle part et enserrèrent ses poignets, le forçant à lâcher les matraques. Elles avaient jailli du bras mécanique d’un mec grotesquement tatoué de la tête aux pieds.

“Vas-y Zord, je le tiens !”

Le dénommé Zord était un sorte de blob graisseux dépassant les deux mètres et les cent-soixante kilos, au bas mot, et les autres Red Boobs ne se firent pas prier pour le laisser passer. Car Zord possédait deux attributs dont le niveau de dangerosité était difficile à départager : entre les mains une énorme tronçonneuse assez puissante pour découper des plaques d’aciers, entre les jambes une queue cybernétiquement améliorée aussi énorme qu’ignoble. Le blob beugla :

“Je vais te décapiter et ta tête va me servir de vide couilles !
- Dans tes rèves, sac à merde !”

Le blog rugit en se lançant sur l’intrus, mais avant qu’il ne l’atteigne Garo enroula encore plus les tentacules autour de ses avants-bras.

“Qu’est ce que tu fous espèce de .. ?” Commença le propriétaire des appendices métalliques.

Mais le fugitif ne répondit pas, inspira profondément, et banda les muscles de tout son corps, en faisant ressortir spectaculairement les veines qui les parcouraient en surface. D’un mouvement si brusque que nombre de ses tendons émirent un bruit de claquement sous l’effort, Garo attira soudainement vers lui le tatoué. Ce dernier, totalement surpris d’être ainsi projeté dans les airs, eut néanmoins le temps de réaliser qu’il se dirigeait tout droit entre l’intrus et la tronçonneuse rugissante.

“Non Zord ! NOOOOOONNNN”

Mais le blob ne l’entendit même pas dans sa rage mêlée d’excitation sexuelle, et quand il crut être sur le point de se faire l’intrus, il se retrouva à enfoncer sa tronçonneuse dans le tronc du tatoué. Les deux Red Boobs hurlèrent de concert, alors qu’ils se retrouvaient asperger de sang de la tête aux pieds, avant de s’interrompre brutalement : l’un s’écroulant à terre, la bouillie de ses organes internes se répandant sur le sol dans un amas sanguinolent, l’autre étranglé par les deux tentacules l’enserrant : Garo avait profité de sa ruse pour sauter par-dessus Zord tout en lui enroulant les deux appendices métalliques autour du cou.
Désormais dans son dos, le fugitif tira d’un coup sec sur les tentacules sans même regarder le blob, et un craquement sinistre résonna longuement dans l’entrepôt ..

Alors que les deux corps sans vie s’écroulaient derrière lui, Garo croisa les bras :

“Rah ! Je déteste être interrompu... Qu’est ce que je disais déjà ?”

Pendant qu’il réfléchissait, les Red Boobs encore debout se regroupaient à nouveau autour de lui, la bave aux lèvres, vomissant des insultes, leur volonté de se battre encore très forte malgré leurs lourdes pertes et la mort extrêmement brutale de leur deux camarades. Au dehors, une forte bourrasque refoula vers l’intérieur la fumée qui s’évacuait du bâtiment.
Alors que les membres du gang se jetaient une nouvelle fois sur lui, et que la fumée tombait sur eux comme une avalanche de cendres, Garo leva un index, semblant avoir trouvé ce qu’il cherchait, puis se tourna vers les Red Boobs en leur lançant son regard le plus mauvais :

“Bande d’idiots décérébrés .. Vous êtes peut-être une meute de bêtes sauvages .. mais je suis LE Monstre !!”

(https://farm5.staticflickr.com/4723/38953399034_22f799719d_z.jpg)

La dernière chose que virent les Red Boobs avant que Garo ne disparaisse, enveloppé par la fumée, fut son sourire machiavélique.


**************************************************


“Merde … Merde … Putain de saloperie de sa race !” Glapit Armon.

Le Red Boob, les deux jambes brisées et une épaule démise rampait lamentablement, comme il pouvait, cherchant à s’extirper de cet enfer.
Le silence était quasiment retombé dans l’entrepôt encore largement enfumé. Les incendies étaient éteints, il n’y avait plus d’explosion, ni de coups de feu, seulement des gémissements plaintifs presque couverts par le bruit de la pluie. Quelques rares et brefs cris d’effroi déchiraient de temps à autre l’atmosphère désormais lugubre des lieux.
Et partout, des corps, allongés au sol, en travers d’obstacles divers ou encore avachis contre un mur. Et puis du sang, beaucoup de sang, recouvrant les parois de l’entrepôt, les caisses brisées, ornant les flaques d’eau recouvrant le sol d’arabesques écarlates...

Armon rampait, rampait, encore et encore, à la seule force de son bras encore intact, passant parfois sur le corps de ses camarades. La plupart étaient inconscients, certains à la limite du coma gémissaient misérablement, d’autres se terraient dans des cachettes de fortune, quelques uns ne se relèveraient jamais..
Armon ne savait pas où il allait. Il ne savait plus qui il était, ni ce qu’il faisait là. Sa pitoyable tentative de fuite était animée par un pur instinct primaire. Il ne pensait qu’à une chose : “lui” échapper !

L’intrus s’était volatilisé dans la fumée. Les Red Boobs s’étaient lancés à sa poursuite, en vain, incapables de le retrouver dans le chaos ambiant. Nombre d’entre deux l’insultérent en le traitant de tous les noms, de couilles-molles, de lâche et tout un florilège d’autres qualitatifs peu flatteurs, mais il n’y eut aucune réaction, aucune réponse.
Puis ça commenca. Au début ils ne s’aperçurent de rien, puis certains de leurs camarades ne répondirent plus à leurs appels : Un, puis deux, puis trois, quatre, cinq .. Et le nombre augmentait rapidement

Ils comprirent alors : l’intrus avait changé de tactique et les éliminait désormais un par un. La suite ressembla à un mauvais film d’horreur. Les criminels tentèrent de se regrouper mais toute tentative échoua dans cet environnement désormais hostile.
Les Red Boobs restant n’entraperçurent de Garo qu’une ombre fugace et menaçante, teintée d’argent, qui s’emparait d’un des leurs et l’attirait dans les les ténèbres avant de faire rapidement taire ses hurlements une fois à l’abri des regards, ne laissant à l’endroit où se tenait un instant auparavant le malheureux qu’une de ses bottes cloutées, ou l’arme qu’il portait, au mieux ..

Ainsi traqués dans leur propre antre en ruine, dans l’incapacité de se défendre contre cet ennemi invisible, la fureur combative des Red Boobs s’effondra enfin, pour ne laisser à la place qu’à la terreur pure de bêtes qui se savent condamnés. Armon était de cela : Ayant complètement occulté le sort de ses camarades, il tournait la tête dans tous les sens, cherchant désespérément une cachette ou un moyen de fuite, mais tout ce qu’il voyait n’était que destruction, désespoir et désolation. Et il ne pouvait espérer aucune aide extérieure.
Soudain le malheureux se figea alors que son nez avait rencontré la pointe d’une chaussure blanche tachée de sang. Tremblant des pieds à la tête, Armon releva des yeux exorbités vers son bourreau qui se tenait au-dessus de lui, et ce qu’il vit manqua de le faire défaillir.

Mission : Recherche et destruction.

Garo avait perdu son sourire et arborait désormais une expression sinistre, aussi froide que la mort. Du sang coulait de sa bouche et de son arcade sourcilière droite, son visage étaient couvert de contusions, ses vêtements étaient déchirés en plusieurs endroits et avaient viré au pourpre, son bras gauche était agité de légers soubresauts.. Mais il  semblait n’en avoir cure.

Éliminer les cibles.

Le fugitif posa son pied sur la tempe d’Armon et plaqua sa tête contre le sol. Le Red Boobs gémit, essayant de dégager le pieds de son bras valide mais il n’arrivait pas à l’atteindre. L’eau couvrant le sol lui rentrait dans la bouche et les narines, il suffoquait. Il n’était plus qu’un pantin désarticulé à la merci de l’intrus.

“Att .. Attends ! Fais .. pas ça !”

Pas de prisonnier.

Le regard aussi noir que la nuit, Garo commença à écraser la tête d’Armon. Le Red Boob ressentit une douleur horrible alors que son crâne se déformait sous sa pression exercée. En désespoir de cause, il réussit à saisir la cheville de l’intrus mais ne parvint pas à la faire bouger d’un centimètre. Il allait mourir là ! Sa tête allait éclater comme une vulgaire pastèque ! Pris de panique, il hurla en crachant de l’eau ::

“M .. Mo… MONSTRE !!!  !”

La pression cessa soudainement. Incrédule, Armon constata qu’il était encore vivant et que l’intrus avait retiré son pied. Prudemment, le criminel releva les yeux et put voir le visage de Garo illuminé d’un large sourire.

“Ah ben voilà ! Enfin un mec à peu près lucide dans le coin !!”

Éberlué, Armon fixa l’intrus dont l’humeur avait changé en une fraction de seconde : l’instant d’avant il était sur le point de le tuer d’une manière horrible, et maintenant il semblait joyeux d’avoir été qualifié de monstre. Le Red Boobs, décidément plus intelligent que la moyenne des membres de son gang, décréta qu’il valait mieux ne pas bouger et se contenta de surveiller du coin de l’oeil Garo, qui contemplait le massacre d’un air satisfait tout en se parlant à lui même :

“Bon, j’en ai terminé ici. Maintenant je vais m’occuper de la GEFT !”

Garo s'apprêtait à partir quand il sembla réaliser qu’Armon était toujours à ses pieds. Le fugitif s’accroupit et le malheureux se raidit, s’attendant au coup final qui allait conclure sa misérable vie, mais l’intrus se contenta de lui tapoter la joue.

“Hey ! La prochaine fois, envoyez moi simplement votre gars le plus fort quand je le demande. On n’en serait pas arrivé là si vous m’aviez écouté dès le début, bande d’abrutis. Allez, See Ya !”

Bouche bée, Armon regarda l’intrus quitter simplement l’entrepôt ravagé, en lui faisant un salut de la main comme s’il était juste passer boire un coup. Le Red Boobs laissa retomber sa tête contre le sol.

“… Taré ..”

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Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le samedi 09 décembre 2017, 14:34:15
Le combat, ou, plutôt, le massacre, n’échappa pas à celles qui le suivaient. Et, quand Garo commença à sortir, Angel donna un ordre de mission. Un mot très simple. Et, quand ce mot fut réceptionné, les conséquences qui suivirent furent... Immédiates.

Armon, éberlué, voyait Garo s’éloigner de dos, et cracha un filament de sang, en essayant de se remettre sur pied, et en se disant qu’il dirigerait bientôt, à son tour, les Red Boobs. Peut-être que, finalement, tout ce cauchemar trouverait une heureuse issue ? C’est ce qu’il disait quand, en regardant le ciel, il vit un point brillant se rapprocher. Il eut le temps de froncer les sourcils, en croyant voir une étoile descendre...

*BOOOOOM !!*



Sarah tapa rageusement du poing contre la vitre du bureau en voyant un champignon de feu s’élever dans les airs.

« PUTAIN ! Ne me dis pas qu’on va rester là comme des connes, Lamb ? Merde !
 -  Tu es vraiment trop tendue. D’après mes scanners...
 -  Je suis pas là pour rester en retrait ! Des gens sont en danger ! »

Faisant mine de ne pas l’avoir entendu, Lamb, qui était avachie sur un siège, les pieds posés sur la table, enchaîna rapidement :

« ...Tu indiques tous les signes d’une frustration sexuelle avancée, source d’agressivité et de perte de contrôle. Méfie-toi, je ne voudrais pas que tu sois mise à pied. »

Sarah savait qu’elle avait un tempérament assez impulsif. Et elle savait que ça pouvait l’amener à mener des arrestations plutôt musclées. Mais, à Tekhos, où tout, de près ou de loin, se rapportait au sexe, il existait réellement des évaluations sexuelles. Dans les thérapies, les psychiatres évoquaient très librement ce sujet, et l’abstinence sexuelle était plutôt mal vue, car source de frustration. Pour autant, Pez’ restait encore un peu trop Terrienne pour porter foi à l’ensemble de ces théories rocambolesques. Pour l’heure, elle avait d’autres priorités en tête.

Un entrepôt venait d’exploser en plein milieu du Red Corner, et elles avaient toujours pour ordre de surveiller les environs. Bouillonnant sur place, Sarah croisa les bras.

« Je sais ce que tu penses... Mais c’est une mauvaise idée.
 -  Alors, tu sais que, en tentant de me dissuader, tu ne fais que m’encourager à y aller ? »

Lamb ne répondit rien... Si ce n’est en souriant légèrement.



Devant l’entrepôt en ruines, d’où une langue de feu s’élevait dans les airs, plusieurs camions militaires blindés s’arrêtèrent, libérant une flopée de GeoSoldiers. Elles portaient des armures lourdes, des casques de réalité augmentée dotés de scanners extrêmement perfectionnés, et se mirent en position, pointant leurs armes vers les monceaux de fumée qui s’élevaient, bien conscientes que la cible était toujours en vie.

« Vous le repérez ?
 -  Négatif, il y a trop d’interférences ! »

Elles étaient une petite dizaine, mais ne servaient que de soutien arrière, car des lueurs dansaient dans les airs... Et, quand Garo commença à émerger des débris, la silhouette lumineuse ouvrit les doigts, envoyant de nouvelles petites boules lumineuses, des sphères ressemblant à des étoiles miniatures... Et qui provoquèrent d’intenses explosions.

La silhouette prit alors une forme normale en s’envolant juste au-dessus de Garo.

« Voilà donc notre fugitif ! s’exclama la femme. Je suis ravie de te rencontrer enfin, Garo ! »

Lui qui cherchait tant le GEFT pouvait être ravi, car Butterfly (http://img02.deviantart.net/6015/i/2013/332/7/f/the_war_fairy_by_novum1-d6vytmq.jpg) venait d’arriver ! Flottant dangereusement au-dessus de Garo, elle était aussi belle que mortelle, et se déplaça brusquement. Elle allait si vite que son corps se transformait en traînées lumineuses, et rejoignit Garo dans son dos. Le long de sa main droite, un puissant canon se chargea, et tira sur sa cible, envoyant une décharge terrifiante, un tir à concussion qui alla impacter un immeuble proche, défonçant la façade, arrachant des briques et des morceaux de béton, tout en envoyant valdinguer Garo dans cet immeuble, fragilisant par ailleurs ce dernier.

Il y avait des civils à l’intérieur, mais autant dire que, pour des Tekhanes pure souche, ils étaient totalement indifférents...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le dimanche 10 décembre 2017, 23:53:40
Sans le savoir, Garo avait mis en échec les protocoles de contrôle des EVA, au moins en partie. Comme prévue par la Générale Ramwï, il avait bien mordu à l’hameçon qu’avaient laissé dériver les cyborgs de la GeoWeapon Corp. Le message radio annonçant la localisation et la dangerosité des Red Boobs avait été transformé par son conditionnement en un ordre de mission inconscient mais bien réel : localiser et détruire ce gang de dégénérés. Cependant, le taux de réussite du Prototype VI pour cette mission n’était “que” de 78%, selon les calculs des EVA.

Deux points en particuliers portaient atteinte à son action : premièrement son entrée arrogante et irréfléchie dans la planque des Red Boobs - dont les conséquences auraient pu s’avérer désastreuses sans ses réflexes surhumains - alors qu’une approche furtive avec reconnaissance préalable aurait prit le gang par surprise et aurait décuplé l’efficacité de l’attaque, deuxièmement son refus obstiné à suivre un des paramètres principaux de la mission, celui d’éliminer toutes les cibles. Malgré la mise en application de plusieurs protocoles par les cyborgs pour forcer sa résistance mentale - ce qui a valu à Armon de manquer de peu de mourir d’une manière atroce - Garo avait outrepassé son conditionnement et avait laissé vivre ceux qu’il souhaitait, selon son bon vouloir...

Le monitoring de la GeoWeapon Corp. montrait que plus de 80% des Red Boobs étaient encore en vie, bien que pour la plupart inconscients ou grièvement blessés. Même avec une marge élevée d’erreurs des scanners à cause de l’état des lieux, ce chiffre était inacceptable pour l’assemblée de femmes qui s’était réunie en haut de la Geo Tower. Ordre fut alors donné de passer à la phase de test suivante, et de faire un peu de ménage par la même occasion…

Musique d’ambiance (http://listenonrepeat.com/watch/?v=mWTZcZRwQSo#Hunter_X_Hunter_2011_Ost_3_-_Riot_(Uvogin_s_Requiem))

Pas plus qu’Armon, Garo n’eut le temps de réagir. Il leva les yeux juste à temps pour voir la lueur tomber des cieux, comme une étoile au milieu de cette orage .. non, comme une météorite !

“Oh Sh.. !”

Ce fut comme un si Dieu tout puissant avait voulu annihiler ce lieu de dépravation et d’ultraviolence de la surface de la Terre ! Un flash lumineux, une déflagration, une onde de choc suivie d’une vague de chaleur et d’une pluie de débris. Garo fut balayé comme une feuille par la tempête, avant que tout ne devienne noir.
Le fugitif se réveilla enseveli sous les gravats, il avait perdu connaissance pendant quelques secondes peut être. Un bruit strident résonnait dans sa tête, ses tympans avaient été malmenés par l’explosion, et ses muqueuses s’étaient emplies de poussière. Il suffoquait là dessous. En grognant, il réussit à dégager ses bras, puis souleva la plaque d’acier qui l’écrasait, assez pour la faire basculer sur le côté.

Le jeune homme s’extirpa à quatre pattes de ce qui aurait put devenir son tombeau et cracha ses poumons alors qu’il sentait à nouveau la pluie tombait sur lui. Il fallut quelques secondes supplémentaires avant que sa vision ne redevienne nette, il se redressa alors. L’entrepôt des Red Boobs n’était plus, il n’y avait plus qu’un cratère à la place, ravagé par les flammes, comme si une caldeira s’était brusquement formée en plein Tekhos Metropolis.
Des bruits derrière lui le firent se retourner : deux escouades de GeoSoldiers venaient de débarquer en force, mais tout ce qu’il vit fut les sphères lumineuses qui fonçaient droit sur lui !

Garo bondit de côté en jurant, juste avant la série de détonations qui secouèrent une seconde fois le ghetto, comme si la précédente démonstration de puissance n’avait été pas suffisante ! Le fugitif roula au sol en se protégeant la tête de ses bras, attendant que les explosions cessent pour se relever, quand une voix féminine l’interpella par son nom. Stupéfait, Garo leva les yeux et vit la silhouette qui flottait au dessus de lui : gracieuse, belle, terrible, dangereuse. Une armure aux éclats d’ébènes, des ailes féériques dorées, des armes rougeoyantes. Une apparition irréelle dans ce ghetto, en cette nuit d’orage : un archange de la Mort.  

Garo sut immédiatement qui elle était mais un sourire de surprise et de satisfaction mêlées n’eut pas le temps de s’étendre sur son visage, que dans un éclair lumineux, la Tekhanne disparue.
Le fugitif sentit un frisson traverser son échine quand il entendit le chargement de l’arme dans son dos, mais encore sonné par l’arrivée dévastatrice de la seconde membre des GEFT, il ne put rien faire...

(https://farm5.staticflickr.com/4751/38953400744_510771e8c9_z.jpg)


L’onde de choc amplifiée par l’arme le frappa de plein fouet, le projetant dans les airs.

“GAHHHHHHH !”

Garo vit, les yeux écarquillés, les cieux et la terre tournoyaient autour de lui. Elle l’avait envoyé valdinguer comme un vulgaire projectile ! Serrant les dents,  il se força à rester conscient et réalisa qu’il allait s’écraser dans un immeuble, lui aussi atteint par l’attaque de Butterfly.
Bandant tous les muscles de son corps, il se stabilisa dans les airs en une fraction de seconde, se mit en position les pieds en avant, les bras en croix à hauteur de son visage, le corps entièrement tendu comme il l’aurait fait pour effectuer un saut de trente mètres dans l’océan, et se prépara à l’impact.

Garo passa à travers la façade ébranlée par l’attaque, mais ne put ralentir son élan : il heurta le sol et rebondit plusieurs fois, traversant trois nouvelles cloisons avant d’enfin s’arrêter. Il y eut des cris, un concerto de verres brisées, des briques qui volaient  ..  et au milieu du chaos était allongé le Prototype VI au milieu de ce qui semblait être une pièce commune spartiate, Prototype qui était agité d’un hoquet de douleur. Mais le hoquet de douleur se transforma rapidement en un rire inquiétant.

“Khrf .. Khrf ..  Kh Kh Kh.. Ah .. ..Ah Ah .. Ah ah ah ah  ! WA HA HA HA HA HA !”

Garo se releva difficilement et secoua la tête pour se remettre les idées en place, mais ne s’arrêta pas de ricaner pour autant. Il avait atterrit dans un des bâtiments d’habitation du Ghetto, les occupants des lieux couraient en tous sens, paniqués par cette succession d’événements brutaux : l’assaut de l’entrepôt des Red Boobs, sa destruction totale, l’arrivée des forces Tekhannes et maintenant cette attaque qui avait frappé leur immeuble tout en y projetant un bien étrange visiteur.

Ce dernier repassa par les trous qu’il avait lui même causé, mais dans le sens contraire et de sa propre initiative cette fois. Tout le long, il garda un sourire étiré jusqu’aux oreilles. Il tremblait, de tout son corps, mais pas de douleur, non : Les EVA qui le surveillaient purent constater que le niveau d’excitation du Prototype avait atteint un palier encore inégalé jusqu’à présent. Ses blessures, sa situation précaire, les habitants qui criaient et qui l’interpellaient pour certains .. Il s’en foutait royalement !

Enfin Garo émergea à l’endroit où la façade avait été éventrée, au 4eme étage du bâtiment. il fut accueilli par une bourrasque de vent et une pluie battante qu’il accepta avec plaisir. Il ferma les yeux, écartant légèrement les bras, laissant l’eau ruisseler sur lui, le lavant partiellement de la poussière qui le recouvrait, avant de passer ses mains sur son visage et d’ébouriffer ses cheveux.
Il n’arrivait toujours pas à y croire : Butterfly était là, pour lui ! D’un seul coup d’oeil il comprit que les GeoSoldiers établissaient un périmètre de sécurité et n'interviendraient pas, seulement pour l’empêcher de s’enfuir ou si la situation venait à dégénérer, probablement.

Un 1 contre 1 avec une des plus célèbres membres de la GEFT  ! Il n’en demandait pas tant !
Il était évident maintenant, même pour lui, que son évasion n’avait pas été fortuite ! Que sa rencontre avec les Red Boobs n’était pas dûe au hasard ! Que si les Tekhannes avaient vraiment voulu l’arrêter, toute la GEFT lui serait tombée dessus en même temps ! Mais en cet instant précis, plus rien n’avait d’importance.

Un éclair déchira la nuit, mais la Tekhanne semblait intouchable dans son armure noire futuriste auréolée de lumières. Elle était comme une apparition divine dans ce Chaos, une apparition aux pouvoirs terrifiants. Garo semblait bien peu de chose à côté, bien fragile, un simple individu désarmé, aux vêtements déchirés et tachés de sang. Mais si les EVA avaient put représenté physiquement sa volonté de se battre, le Prototype aurait été auréolé d’une aura noire aussi intense qu’impénétrable.

L’Etoile contre les Ténèbres.
La Technologie contre la Chair.
La Magie contre l’Instinct.


La voix de Garo rugit :

"J’ai beaucoup entendu parler de toi Papillon ! On va voir ce que tu vaux vraiment !”

Garo se laissa tomber le long de la façade du bâtiment mais au lieu d’un atterrissage tout en souplesse, le Prototype défonça le sol sur lequel il atterrit d’un puissant impact, faisant sauter une plaque d'égout dans les airs.

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Avant que la plaque ne retombe au sol, il s’en empara d’une seule main comme si c’était un simple disque olympique et s’élança férocement en direction de Butterfly dans une attaque qui semblait aussi frontale que suicidaire.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 11 décembre 2017, 08:40:00
Butterfly esquissa sous son armure un léger sourire. Garo avait beaucoup entendu parler d’elle ? Comme c’était surprenant ! La réputation du GEFT n’était plus à faire. Ce corps d’élite des forces militaires privées de GeoWeapon Corp. était très largement connue. Le GEFT était un corps d’élite, composé de mercenaires-stars. Bien sûr, Butterfly n’avait pas la réputation de son capitaine, Starlight, qui était une véritable star. Starlight était régulièrement interviewée, participait à des talk-shows, et à des tournées d’autographes. Il fallait bien avouer que cette ancienne soldate avait eu un destin exceptionnel. Grièvement torturée et mutilée par les Formiens, elle avait été soignée par les scientifiques de GeoWeapon Corp., en participant à un programme scientifique expérimental qui lui avait permis de renaître de ses cendres, et de devenir Starlight. Elle était l’icône et la force du GEFT, tout simplement... Alors, il n’était pas étonnant qu’on la connaisse.

Face à elle, Garo semblait, étonnamment, plus enjoué que paniqué. Au lieu de fuir, il bondit en hauteur, et s’abattit violemment sur le sol, défonçant le bitume en atterrissant à terre. Flottant dans les airs, Butterfly ne put s’empêcher de se demander si l’homme était juste suicidaire. Oh, elle n’allait pas le négliger pour autant, elle se rappelait très bien des instructions qu’elle avait reçue. Ce n’était pas un vulgaire délinquant en fuite, Garo était très dangereux. Butterfly ne comptait pas le sous-estimer, et s’attendait donc à son attaque... Puis le vit foncer vers elle, tenant dans sa main une bouche d’égout.

*Il est rapide...*

Mais à quoi rimait cette attaque ? Il courait à toute allure, et s’élança vers elle. Malheureusement pour lui, Butterfly était aussi très rapide, et se déplaça à nouveau à grande vitesse, formant derrière elle quelques rayons lumineux. Elle arriva ainsi dans le dos de son adversaire, et le cibla avec son canon, prête à un nouveau tir... Mais, au même moment, Garo se retourna vers elle, et envoya la plaque d’égout. Surprise, Butterfly n’eut pas le temps d’esquiver, et se la reçut en pleine tête. Sa vision se brouilla pendant quelques instants, et, le temps qu’elle se rétablisse, Garo était encore sur elle, et attrapa d’une main sa jambe, avant de la balancer vers le sol.

La super-mercenaire du GEFT s’écrasa violemment au sol, et entendit des alarmes bipper dans sa tête. Depuis les airs, Garo tombait droit sur elle. Les ailes de Butterfly se mirent alors à crépiter, scintillant d’énergie, puis la femme s’envola au dernier moment, évitant l’impact, mais pas la déflagration, qui la déstabilisa, et l’envoya heurter le sol. Elle roula sur ce dernier, et se rétablit près de la carcasse d’une voiture. Comme elle s’y attendait, Garo était déjà élancé vers elle, mais son canon, qu’elle avait déjà chargé quand Garo avait foncé sur elle la première fois, était prêt à l’action. Elle tira alors, envoyant une puissante décharge... Pour voir l’homme éviter la déflagration en sautant dans les airs.

*Quoi ?!*

Butterfly se reçut un puissant coup de poing à la tête, qui s’enchaîna d’un coup de pied au ventre, l’envoyant valdinguer dans le décor. Ce fut à son tour de défoncer un mur, et elle s’écrasa dans une petite chambre, aplatissant un lit. Secouant la tête, elle se releva, sans tenir compte des riverains autour d’elle.

« Putain, mais qu’est-ce que... ?! » s'exclama un homme dans son dos, incrédule.

Médusé, l’habitant regardait son lit en charpie. Pour seule réponse, Butterfly se releva, et s’envola à nouveau, venant à son tour au contact. Son corps se chargea d’électricité et d’énergie, et elle frappa l’homme d’un coup de genou au menton, puis se déplaça presque instantanément dans son dos, et le frappa avec sa jambe, avant que son canon ne tire encore, à bout portant, envoyant Garo se fracasser contre une voiture.

« Je l’admets, reconnut-elle alors, tu es plus redoutable que ce que je pensais initialement. »

Butterfly ne pouvait que saluer l’efficacité de son armure, conçue pour affronter des Brutalisks formiens. Elle était donc apte à encaisser les coups de Garo... Mais, pour autant, après l’enchaînement de coups qu’elle avait reçu, le système informatique qui gérait les fonctionnalités de l’armure n’avait pas manqué de lui envoyer un avertissement... Un signe qu’elle ne devait pas sous-estimer son adversaire.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mardi 12 décembre 2017, 22:39:59
Musique d’ambiance (http://listenonrepeat.com/watch/?v=gzyX6JZJ9AY#Disposable_Teens_-_Marilyn_Manson_w%2Flyrics)

“HA HA HA HA HA !”

Garo n’aurait jamais cru que Butterfly tomberait dans un traquenard aussi simple ! Elle se prit la plaque d’égout en pleine tête, laissant une ouverture au fugitif pour la projeter à terre. Elle parvint à éviter de justesse le coup qui suivit et riposta en envoyant une nouvelle onde de choc mais pour son malheur, cette attaque, bien que dévastatrice, était plus lente qu’un tir de canon à impulsion et Garo n’eut qu’à sauter par dessus pour surprendre la Tekhanne. Il lui rendit alors la monnaie de sa pièce et l’envoya s’écraser à son tour dans un deuxième bâtiment.

Le jeune homme ricana en secouant sa main. Il s’était laissé emporter par son enthousiasme, et l’armure de la Tekhanne était sacrément résistante : avec des coups directs, tout ce qu’il obtiendrait c’est de se fracturer les os de la main. Il allait falloir trouver autre chose. Bah de toute façon, ils n’en étaient qu’aux préliminaires.

“Ha ha ha ! Et ça se fait appeler héroïne ? Alors que tu passes ton temps à détruire les habitations de pauvres innocents ? Tu devrais te faire embaucher dans une entreprise de démolition, tu ferais fortune ! Wa ha ha ha !”
 
Pour toute réponse, un éclair incandescent jaillit des entrailles de l’immeuble, fonçant droit sur lui. Garo lança instinctivement un direct du droit pour la contrer mais Butterfly l’évita avec aisance et son genou rencontra avec violence le menton du jeune homme surpris. La tête projeté en arrière, ce dernier perçut plus qu’il ne vit la jeune femme passer dans son dos. Elle allait lui refaire le même coup ! Garo balança aussitôt un coup de pied circulaire en tournoyant sur lui même pour atteindre la jeune femme à la tête  avant qu’elle ne tire mais Butterfly le contra avec un coup de pied similaire, ce qui lui laissa la liberté de décharger son arme, qu’elle tenait à l’envers à cause de sa position.

Le fugitif fut atteint en pleine poitrine et vint s’encastrer dans les portières d’une voiture, ses pieds laissant deux trainées dans le sol. Malgrè cela, il continuait à ricaner, plus encore quand la membre de la GEFT admit qu’il la surprenait. Garo se dégagea de la voiture, et essuya le sang qui coulait de sa bouche d’un revers de la main.

“Et encore, tu n’as rien vu the Moth ! Mais ne t'inquiètes pas, ton calvaire ne va pas durer longtemps : tu n’es que la première sur ma liste ! ” Lança t-il avec arrogance


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Garo lança ses deux bras en arrière et arracha les deux portes de la voiture avant de les projeter sur Butterfly qui les évita facilement. Leur petit jeu recommença de plus belle : Garo tentait sans cesse de briser la distance qui les séparait pour venir au corps à corps, et dès qu’elle s’évadait, il lui lançait des objets de toute nature. De simples briques ou des morceaux de béton pouvaient paraître dérisoires face à une armure High-Tech dernière génération, mais entre les mains du fugitif ils devenaient des projectiles mortels ! La Tekhanne en avait déjà fait les frais !

Cependant Butterfly était une combattante très expérimentée et n’était pas du genre à se faire avoir deux fois par la même attaque : elle esquivait désormais tous les projectiles lancés par Garo, et ripostait grâce à ses terribles ondes de chocs couplés intelligemment avec ses redoutables boules de lumières explosives. En quelques instants, la zone se transforma en un véritable champ de bataille secoué de déflagrations : des Geo Soldiers se mirent à l’abri derrière leurs camions, d’autres tenaient leur position mais gardait un bras devant leur tête pour protéger les scanners intégrés à leur casque de la pluie de débris en tout genre, tandis qu’une partie des habitants du quartier commençaient à fuir les lieux car les immeubles des alentours subissaient de plus en plus les dommages collatéraux de la bataille.

Et l’affrontement ne fit que gagner en intensité car les deux adversaires faisaient quasiment jeu égal : à distance, chacun évitait les attaques de l’autres, et lorsque enfin le Prototype parvenait à briser la distance, Butterfly avait suffisamment d’expérience en combat au corps à corps pour lui tenir tête quelques secondes et pouvait profiter de sa vitesse exceptionnelle pour se désengager en cas de danger immédiat et recommencer à le harceler à distance.
Son armement lui conférait également un avantage : son armure empêchait à Garo de lui asséner des coups décisifs tandis que ce dernier, même s’il évitait les attaques dévastatrices de la jeune femme, en subissait néanmoins les contre-coups que ce soit le souffle des déflagrations ou les éclats qui le frappaient tels des Shrapnels.

Ainsi Garo savait pertinemment qu’il ne pouvait gagner si le combat s’éternisait. Et pourtant il s’amusait comme un fou ! Voilà des lustres qu’il attendait ça : devoir se donner à fond pour remporter la victoire ! Et à ce moment précis, il l’effleurait du doigt !
Car le jeune homme avait analysé les mouvements de Butterfly, et si ses esquives et ses dégagements pouvaient paraître aléatoires, elle faisait en fait en sorte de toujours se placer dans la position la plus optimale pour contre-attaquer : Dans un angle mort du Prototype, essayant de le coincer entre des obstacles pour limiter au maximum ses possibilités de mouvements. Elle utilisait donc un schéma de combat, un pattern pour optimiser son efficacité ! Elle était prédictible !

Une nouvelle onde de choc envoya une carcasse de voiture voler dans les airs et deux Geo Soldiers durent se jeter de côté pour éviter d’être écrasées par le tas de ferraille. En un éclair, Garo sut que c’était le moment ! Profitant du nuage de poussière causé par des explosions ultérieures, il lança au travers une volée de morceaux de bétons en direction de Butterfly. Au moment même où les ailes de la Tekhanne scintillèrent, Garo pivota sur lui même tout en faisant jaillir de sa manche une barre de ferraille à la pointe acérée qu’il avait dissimulé peu de temps auparavant, et, tel un lanceur de javelot olympique, il projeta l’arme improvisée vers une cible invisible alors que la soldate disparaissait en trainées lumineuses : l’endroit où il avait prédit que la jeune femme apparaitrait !

Butterfly réalisa trop tard qu’elle s’était faite piéger. Dans un ultime effort, elle pivota de côté et évita la redoutable barre qui aurait pu transpercer son armure à cette vitesse, mais Garo n’en attendait pas moins d’elle :

“Je te tiens !”

Garo, son sourire diabolique aux lèvres, surgit dans son dos. En plein saut, ses mains prirent appui sur la partie métallique qui surplombait les ailes supérieures de la Tekhanne et lui envoya un formidable coup de genou dans le dos ! La jeune femme s’écrasa au sol, le fugitif sur elle. Il la maintint au sol, un genou entre les omoplates, et ses mains vinrent caresser les ailes de Butterfly. Après un soupir de contentement, Il prit alors son ton le plus mauvais.

”Je me suis toujours demandé si ces ailes faisaient parties de toi ou si ce sont des composants de ton armure ? C’est un grand sujet de débat entre tes fans ! … Que se passerait-il si je les arrachais ?”
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 18 décembre 2017, 01:06:33
Garo était non seulement fort et résistant, mais, derrière ses rires et ses crises de frénésie, il disposait d’impressionnantes capacités d’analyse. Il fut en effet capable d’anticiper les mouvements lumineux que Butterfly faisait pour pouvoir l’éviter, et se mit à lancer une série d’attaques, lançant sur elle des briques. Butterfly les évita, et écarquilla les yeux en voyant un javelot improvisé fuser droit vers elle, qu’elle évita d’un coup d’ailes… Pour voir Garo dans son dos, lui hurlant sa joie.

« Qu… ? »

Butterfly hurla de douleur en sentant l’homme abattre son genou au milieu de ses omoplates, tout en empoignant ses ailes, et la renversa. La femme s’écrasa violemment sur le sol, et sentit alors l’homme tirer sur ses ailes, comme pour tenter de les déchirer. Plusieurs GeoSoldiers, soudainement nerveuses, s’approchèrent alors. Elle sentit l’homme tirer violemment sur ses ailes, et poussa un grognement de douleur, en comprenant, sans aucun doute possible, qu’il comptait les arracher. Malheureusement pour lui, Butterfly faisait partie du GEFT, un véritable corps d’élite. Elle n’allait donc pas s’avouer vaincue si facilement, et, pendant que l’homme serrait ses doigts, la contre-attaque de Butterfly fut imémdiate.

Ses ailes de papillon s’illuminèrent brusquement, et diffusèrent brusquement un redoutable courant électrique. Le corps de Garo se mit à s’illuminer comme une guirlande de Noël, tandis qu’une pluie de volts s’abattit sur son corps. Surprises, les GeoSoldiers s’arrêtèrent dans leurs élans… Puis il y eut ensuite un choc terrible, une véritable détonation qui arriva juste au-dessus de Butterfly. Garo s’envola brusquement comme une fusée, et traversa un nouvel immeuble, arrachant une porte. Il passa à travers un couloir, défonça un mur, et atterrit dans une rue adjacente, finissant sa course dans une nouvelle voiture.

La personne qui l’avait balancé d’un puissant coup de genou, une femme à l’épaisse chevelure blonde, sourit alors, et brandit un doigt vers lui… Avant de lui souffler un baiser des lèvres.

« Kiss Boom »

Un faisceau d’énergie se forma alors au bout de son doigt, puis un laser étincelant en jaillit alors, et provoqua une violente explosion en heurtant la voiture. Une terrible onde de choc se fit entendre, et un champignon de feu s’éleva dans les airs, les flammes envahissant toute la rue, secouant les cheveux de la femme. Sa combinaison blanche moulante, ses yeux bleus étincelants, ses délicieuses petites lèvres… Starlight (http://orig02.deviantart.net/ba2d/f/2014/140/1/3/starlight_nora___oc_comic_commission_by_eddy_shinjuku-d7ibfrg.jpg), élite de l’élite, crème de la crème, venait d’arriver ! Garo avait face à lui la Capitaine du GEFT, une super-soldate, véritable égérie, super-star tekhane.

« Il t’a mis à terre, Butterfly
 -  Il est très rapide, se justifia Butterfly en se relevant.
 -  Et tu as dû surcharger tes ailes, c’était imprudent. »

Butterfly n’émit aucune réponse. On l’avait pourtant prévenu de la dangerosité de Garo, mais Butterfly était tout simplement comme n’importe quel membre du GEFT, extrêmement orgueilleuse. En voyant sa subordonnée en danger, Starlight avait décidé d’intervenir.

Elle regarda brièvement Butterfly… Puis se téléporta ensuite, arrivant au milieu de la rue où elle avait balancé Garo, et regarda autour d’elle. Rapidement, ses yeux déclenchèrent une vision aux rayons X.

« Crois-tu pouvoir m’échapper, Garo ? Tu vas revenir bien sagement au centre, le jeu est fini… »

Starlight était une femme unique en son genre, une créature exceptionnelle. Elle avait jadis été une simple soldate tekhane, qui avait été capturée par les Formiens, et avait fini grièvement mutilée. Plus morte que vivante, elle avait fait partie d’un programme de réhabilitation expérimental, qui, tout en la soignant, l’avait doté de nombreux supers-pouvoirs. Starlight était extrêmement dangereuse, et regardait lentement autour d’elle, à chercher les traces de Garo…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 30 décembre 2017, 12:33:04
Merde .. Que s’était-il passé ? La douleur fut la première chose qu’il ressentit, irradiant dans tout son corps comme de la lave en fusion. Il commença à grogner mais il fut interrompu par un violente toux : Il cracha du sang. Il essaya d’ouvrir les yeux mais ses paupières étaient si lourdes .. Pourtant, il savait qu’il devait absolument se relever. Pourquoi ? Il ne s’en souvenait pas mais il avait le sentiment que c’était vital, une question de vie ou de mort.

Il sentait les gouttes de pluie sur sa peau, un goût de fer dans sa bouche, le froid de l’acier contre son dos. Enfin il ouvrit un oeil, difficilement. Où était-il ? Dans une ruelle ? Sa vision était floue, mais il réalisa qu’il était encastré dans une voiture. Encore ? Comment-était il arrivé là ? Il essaya de se redresser mais un éclair de douleur le foudroya. Il grogna et tata son flanc gauche d’une main : une .. deux .. trois côtes cassées.

Cela le surprit. Qui lui avait fait ça ? Il était entrain de se battre contre Butterfly.. Non ? Il avait envoyé la Tekhanne à terre, il avait joué avec elle, pour essayer de la provoquer, de la forcer à appeler ses camarades à l’aide et puis .. et puis quoi ? Il se souvint d’une intense souffrance. Une décharge provoquée par Butterfly ? Oui .. Oui, mais il y avait autre chose. Quelque chose qui lui avait provoqué ses blessures. Il avait entendu une sorte de déflagration, et puis il avait été projeté dans les airs...

Garo se réveilla dans un sursaut et leva vivement les yeux vers le mur devant lui : à travers les trous provoqués par son passage brutal, il vit au loin une jeune femme blonde pointer un index dans sa direction, le pouce relevé, et des mots inaudibles se formèrent sur ses fines lèvres roses. Le jeune homme écarquilla les yeux en réalisant soudainement la situation dans laquelle il se trouvait. Et puis, il y eut un éclair lumineux...

 
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Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=viM0-3PXef0)

La rue s’embrasa littéralement lorsque la voiture fut touchée de plein fouet . Les vitres des appartements les plus proches explosèrent, les flammes léchèrent les façades des bâtiments durant quelques instants, et le champignon sombre aux éclats rougeâtres qui s’éleva dans la nuit d’orage rappela à tous - si cela était nécessaire - que le chaos et la fureur qui ravageaient le ghetto étaient bien loin d’être éteints.

Lorsque la poussière fut retombée et qu’il ne resta plus que quelques flammes résiduelles, Starlight apparut au beau milieu de la rue, comme par magie, cherchant des yeux le fugitif, l’appelant à se rendre : de toute façon il n’avait aucune chance de s’enfuir, selon elle.

“M’échapper ?”

Un éclair d’argent surgit de l’obscurité et fondit sur l’héroïne.

“Et manquer l’opportunité d’un combat contre la capitaine du GEFT ?”

Un coup de poing fulgurant fondit sur le visage de la jeune femme mais cette dernière se contenta de l’esquiver en penchant la tête sur le côté. Garo enchaîna alors avec une série rapide de coups de poings et de pieds, un sourire féroce aux lèvres.

“Je ne voudrais être à nul autre endroit dans le monde !”

Cependant, Starlight ne parut guère impressionner par l’ardeur belliqueuse du jeune homme et évita avec facilité et sans broncher ses multiples attaques. Garo accru alors l’intensité de ses attaques, et lorsqu’enfin la jeune femme daigna parer l’une d’entre elle, il lança un puissant coup du tranchant de la main, en direction de son cou délicat non protégé.

Starlight se téléporta alors. Le fugitif balança immédiatement un coup de pied circulaire en direction de la jeune femme qui était réapparue derrière lui, mais contrairement à Butterfly, elle ne se laissa pas surprendre et l’esquiva facilement en se penchant en arrière avant de contre-attaquer d’un coup de poing.
Garo, allait dévier l’attaque d’un second coup de pied mais une appréhension soudaine le fit sauter sur le côté en tournoyant dans les airs, évitant le poing de la Tekhanne qui lui effleura le visage : une déflagration déchira l’air, repoussant pendant un instant la pluie, et le bruit résonna longuement dans la ruelle.

Garo se réceptionna quelques mètres plus loin, contemplant stupéfié une mèche de ses cheveux danser devant ses yeux.

*C’était un bang supersonique ? Son coup de poing a brisé le mur du son ??*

Il sentit soudain une brûlure sur la joue droite et il y porta sa main. Une large trace rouge courait de son menton à son oreille et témoignait de la puissance de l’attaque de la Tekhanne : un coup direct lui aurait arraché la tête !

Starlight se retourna lentement vers lui, une main sur la hanche, en soupirant :

”C’est inutile, tu n’as aucune chance de me vaincre. Je te l’ai dit, ce petit jeu est terminé..”

Dans l’ombre d’un bâtiment, Garo resta silencieux un instant, les traits de son visage indiscernables dans l’obscurité. Puis un ricanement se fit entendre, d’abord discret puis de plus en plus bruyant. Alors le fugitif sortit de l’ombre et offrit à la capitaine de la GEFT son sourire le plus malsain, l’expression mauvaise affichée sur son visage accentuée par le sang qui coulait de son arcade sourcilière et de sa bouche :

“Un jeu ? Ce n’est pas un jeu, c’est une expérience ! Une expérience menée par tes patronnes : elles ont organisé ma fuite en me donnant l’illusion que c’était de mon fait, elles ont ensuite placé des obstacles sur ma route, des défis, et m’ont manipulé afin de tester mes capacités de combat en situation réelle. D’abord quelques escouades de la Geo Army, puis ces dégénérés de l’entrepôt, et ensuite ton amie le papillon qui m’a été jeté en pâture. Et maintenant c’est l’apothéose : leur dernier prototype contre leur produit phare ! Oh oui, elles doivent prendre leur pied en ce moment ces garces, en nous voyant nous affronter, danser dans le creux de leurs mains comme de vulgaires pantins.

Dis moi starlette, après avoir été l’esclave des Formiens, qu’est ce que ça te fait d’être désormais le jouet de la Geo Army ?



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Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le mercredi 03 janvier 2018, 16:31:42
Après ces quelques échanges, Starlight échangea un léger sourire quand l’homme commença à se rendre compte de la réalité de sa situation, et haussa les épaules.

« Quoi ? Tu espères que je te rejoindrais ? Que je te rejoindrais dans quoi d’ailleurs, Garo ? Tu es plus lucide que je ne le croyais, mais tu as raison… Si la police reste aux abords du ghetto, c’est parce que tout cela n’est qu’une expérience. L’armée cherche depuis longtemps quoi faire de tes homologues masculins. Faute de pouvoir les éradiquer, nous stimulons leur agressivité. Il y a des réalités biologiques et génétiques contre lesquelles on ne peut rien, et, dans notre état de guerre contre la Fourmilière, on ne peut faire l’impasse sur deux éléments essentiels. Primo, les mâles sont inutiles du point de vue des Formiens, et font donc d’excellents pions à sacrifier. Secundo, votre espèce est naturellement tournée vers l’agressivité. Les hommes naissent plus musclés que les femmes, ils sont plus naturellement enclins à la violence et au combat. »

Les poncifs sexistes tekhans ressortaient dans la bouche pulpeuse de Starlight, mais était-elle si éloignée que ça de la vérité ? Depuis la Préhistoire, c’était l’Homme qui chassait, l’Homme qui affrontait les bêtes, qui se battait. Ce n’est que parce que la Femme secrétait la vie qu’elle avait, dans les sociétés primitives, pris l’ascendant.

« Les femmes étaient jadis des Reines. Elles dominaient les hommes, qui chassaient et mouraient pour elle, car elles seules abritaient la vie. Les recherches archéologiques sur les sociétés les plus primitives confirment d’ailleurs cela, puisque les premières divinités historiques sont de sexe féminin. Et les elfes accordent une grande importance à la femme. Ce n’est que quand l’homme a compris le fonctionnement du sexe qu’il n’a vu la femme que comme un réceptacle, tout juste bon à porter sa semence. Mais la vérité, c’est que les femmes sont naturellement destinées à gouverner une société, puisqu’elles ont un instinct maternel que les hommes n’auront jamais. Et toi, Garo, toi et les tiens, votre seule fonction, c’est de vous sacrifier pour nous. »

Starlight s’envola alors vers lui. Il y eut un choc frontal très violent, qui fit trembler le sol, mais ce fut Garo qui partit en arrière. Nora, elle, resta debout, après un puissant coup de boule qui laissa une traînée de sang sur son visage. Elle s’était ouverte le crâne sous l’impact, et envoya Garo rebondir au sol. Et, tandis que ce dernier reprenait ses esprits, il put sans doute voir le front de Nora se mettre à cicatriser instantanément. Comment vaincre une telle femme ? Nora ne semblait avoir aucun point faible. David défiait une Goliath invincible, totalement hors de sa ligue.

Elle s’avançait encore, lentement, telle une délicieuse poupée meurtrière.

« Avant, j’étais une simple soldate. Les Formiens m’ont torturé, humilié, souillé. Ils m’ont brisé, ont fait de moi une loque, m’ont arraché mes bras et mes jambes après une tentative d’évasion. J’étais emmurée dans leurs tentacules, à pondre, encore et encore… Quand mes camarades m’ont délivré, l’armée a fait de moi un être unique en son genre. Je suis le firmament de la Technologie. Mais un modèle comme moi ne peut pas se dupliquer à l’infini. Je suis unique en mon genre. Les gens m’adorent, toutes les femmes de Tekhos sont prêtes à s’envoyer en l’air dès que je claque des doigts, je vis dans un immense palais. Alors, honnêtement, à ces conditions-là, je veux bien être la prisonnière de qui veut… »

Les yeux de Nora s’illuminèrent, et des lasers en jaillirent. Garo put les éviter, et les lasers provoquèrent une nouvelle explosion. Nora en profita déjà pour le rejoindre.

« Tu ne peux pas gagner. Mes nanomachines ont étudié tes prouesses contre les Red Boobs, et contre Butterfly. Ils ont analysé tes mouvements, tes réactions, ton fonctionnement, ta puissance de frappe. »

Rien ne semblait devoir toucher Nora, qui évitait avec un talent surhumain les coups de l’homme. Elle sourit alors, et vit ce dernier s’élancer avec son poing sur elle. Starlight resta alors stoïque, et les nanomachines se concentrèrent alors à hauteur de son visage, durcissant en quelques secondes considérablement sa peau, lui donnant l’apparence du diamant… Le poing de Garo se fracassa alors dessus. Le visage de Nora reste figé, mais elle sentit la peau de Garo se déchirer, son sang ruisselant sous l’impact.

« Tu as failli te péter les os, non ? » jubilait-elle.

Elle frappa alors Garo du plat de la main au ventre, l’envoyant valser à nouveau comme une poupée de chiffon. Il traversa un portail, et atterrit dans le hall d’un centre commercial désaffecté, devant une série d’escalators. Nora était déjà là, flottant dans le hall.

« Les tests sont très positifs. Je n’ose imaginer le résultat d’un bataillon d’individus comme toi lancés sur le terrain, à attaquer les Formiens. Maintenant… »

Les écrans géants du centre commercial, pourtant éteints depuis longtemps, s’allumèrent brusquement, et Nora se mit à hurler de douleur, avant de tomber à genoux, tenant sa tête entre ses mains. Les écrans crépitèrent, et un visage apparut alors, encapuchonné, parlant d’une voix grave et mécanique :

« Tekhanes, je suis le Prophète… »



« Quand même… Aller jusqu’à déployer Starlight, c’est la preuve que ce projet est une réussite !
 -  Butterfly l’a tout de même sous-estimé… »

Derrière le scepticisme, l’état-major était toutefois emballé. C’était une magnifique victoire ! L’expérience allait bien au-delà de leurs espérances, et elles étaient déjà impatientes de lancer la production à d’autres spécimens. Le Docteur Rossa (http://img110.xooimage.com/files/1/9/0/docteur-rossa-53b57b3.jpg) envisageait déjà le temps que prendrait le développement d’autres spécimens, et le Général Ramwï envisageait déjà un déploiement au Containment Point d’un bataillon spécial.

Sur l’écran de surveillance, Starlight venait d’utiliser sa résistance en diamant, et balançait Garo à travers les grilles d’un centre commercial désaffecté, paniquant les badauds et les squatteurs à l’intérieur.

« Ordonnez à Starlight de le ramener, je ne voudrais pas que nos péripéties déclenchent une nouvelle émeute dans ce ghetto…
 -  Oui, oui… »

Nora se rapprochait lentement. Une servant apportait déjà le champagne… Quand l’image de surveillance se coupa brusquement. La pièce plongea également dans la pénombre.

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! »

Padmé Kaorin regarda par la fenêtre, et nota que la coupure de courant avait atteint les immeubles alentour. Les lumières de secours se rallumèrent alors, et les téléviseurs de la pièce, comme ceux de tout Tekhos, s’allumèrent en même temps. Un visage encapuchonné apparut alors, sous la surprise générale :

« Tekhanes, je suis le Prophète… »



« Vous croyez pouvoir dominer le monde avec votre technologie, mais en êtes devenues les esclaves. Vous croyez être des modèles de piété et d’évolution, mais vous vous servez de toute cette technologie à des fins indignes de ce que vous avez inventé. Vous êtes des humains disposant du pouvoir des Dieux et s’en servant pour satisfaire de vils et ridicules fantasmes ! »

Tandis que le Prophète parlait, et que l’image sautillait, une musique électronique (https://www.youtube.com/watch?v=PXYeARRyDWk) accompagnait ses propos, ponctuée d’images, montrant tous les fruits de la technologie tekhane : cyber-sexe, sex toys électroniques, vibromasseurs lumineux avec des réservoirs de sperme… Puis des images de cobayes, des centres d’élevage, de dressage, des corps qu’on brisait à l’aide de drogues, de stimulants.

Et Starlight, elle, continuait à hurler, se tortillant sur le sol, pendant qu’une silhouette s’approchait lentement d’un Garo qui devait être éberlué.

« Vous ne méritez pas cette intelligence. Le savoir a été développé pour vous permettre de vous élever, de dominer le monde, de le protéger. Vous l’utilisez pour exploiter les vôtres, pour satisfaire à vos basses pulsions. Le savoir, qui devait unir l’Homme, n’est que le produit de sa division ! Entendez ma Prophétie, Tekhanes… Votre société décadente est terminée, l’Homme a montré ses limites. »

Des images supplémentaires apparurent, montrant des corps magnifiques, des femmes dansant en étant moulées dans du latex, des séances pornographiques où on voyait des Futanaris faire l’amour avec d’autres femmes, les prenant en levrette.

« Vous n’êtes que des humains, après tout, faibles, si faibles, si prompts à être soumis à vos instincts, à vos basses pulsions… »

Et les images continuaient à affluer, tandis que personne ne semblait être capable de reprendre le contrôle. L’homme, de son côté, rejoignit Garo, et le regarda, ses yeux bleus étincelants se fixant sur lui, lui tendant sa main.

« Les EVA arriveront bientôt à lutter contre ce virus, Garo. Alors, avant ça, je dois détruire la balise qui est en toi. »

La main de l’homme sembla alors s’électrifier, et la peau située à hauteur de ses doigts se rétracta, dévoilant une armature métallique à l’intérieur, qui se mit à crépiter. Le mystérieux individu posa brusquement sa main sur le visage de l’homme, et les éclairs se répandirent en lui, devant probablement lui infliger une très grande douleur. Daft Punk continuait à hurler pendant ce temps, et, quand les éclairs cessèrent, la puce de géolocalisation n’était plus qu’un mauvais souvenir.

La peau de l’homme se reconstitua alors, recouvrant de nouveau ses doigts.

« Tu es libre, Garo. Je te conseille de ne pas rester là, Starlight sera furieuse… Rends-toi à cette adresse, je ne suis pas en mesure de m’occuper de toi. »

L’individu n’avait pas besoin de se présenter, il suffisait de regarder l’écran pour voir de qui il s’agissait. Le Prophète… Il tendit à Garo un bout de papier comprenant une adresse, et se retourna alors. Encore hébété, Garo allait mettre quelques temps à retrouver l’usage de ses jambes.

« La coupure va provoquer une émeute dans le quartier. Si j’étais toi, je ne traînerais pas ici. »

Il s’écarta alors, et s’éloigna.

Peu de temps après, les lumières s’éteignirent.

Et on put entendre les hurlements de colère, le roulement qui remontait le long de la rue, le chaos en marche…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 13 janvier 2018, 20:34:26
Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=DB-M5o0kLEI)

Non, Garo n’espérait certainement pas que Starlight fasse défection. Il avait simplement essayé de la provoquer, de la mettre en colère, de la déstabiliser, espérant ainsi la pousser à la faute. Mais la Tekhanne semblait parfaitement au courant que ses camarades et elle n’étaient que des pions dans cette expérience grandeur nature : au lieu de fournir au fugitif une ouverture pour contre-attaquer, elle commença un interminable monologue sur la supériorité des femmes par rapport aux hommes - ces derniers n’étant bon qu’à servir de chair à canon contre les Formiens à ses yeux - n’hésitant pas à blinder sa propagande d’arguments fallacieux récités par coeur comme la bonne petite soldate qu’elle était.  

Le jeune homme perdit son sourire, non pas que le discours abject de la jeune femme l’émouvait - Il se fichait bien du sort des mâles de Tekhos - mais il avait pleinement conscience que sa situation était critique : sa respiration était sifflante et douloureuse à cause de ses côtes cassées, la couleur de son bras gauche variait entre le violet sanguinolent et le vert gangréneux, son corps était couvert de tuméfactions et de lacérations plus ou moins importantes, et il ruisselait de sueur. Cela faisait des heures qu’il se battait, sans presque aucun temps de repos. Il cumulait la fatigue et les blessures, et désormais il se mesurait à certainement la plus redoutable soldate Tekhanne de tous les temps..  Et il n’avait pas réussit à lui asséner un seul coup !

Mais il y avait autre chose, quelque chose de plus insidieux et qui alimentait une rage sourde au plus profond de son être : aux yeux de Starlight, il n’était rien, absolument rien. Un homme parmi les autres. Un insecte tout juste bon à être sacrifié pour la cause Tekhanne. Son évasion ? Les escouades de Geo Soldiers vaincues ? Le massacre des Red Boobs ? Sa victoire sur Butterfly ? Même après tout cela il n’avait pas réussit à insinuer la moindre ombre d’un doute en elles ? Starlight et ses patronnes le considéraient toujours comme un minable petit rat de laboratoire ? Pensaient-t-elles que ses exploits n’étaient dû qu’à leurs pathétiques expériences scientifiques ? Que devait-il faire pour qu’elles comprennent enfin ?

“Espèce de ..”

Un filet de sang écarlate sur un ciel d’encre, c’est tout ce qu’il vit quand sa tête fut projetée en arrière. Puis le ciel, les murs, le sol, tout se mélangea alors qu’il rebondissait violemment sur le goudron de la ruelle, renversant des poubelles rouillées et dispersant de gros rats apeurés. Il se retrouva au sol, face contre terre, sans comprendre ce qu’il s’était passé. Une vive douleur, comme si son crâne avait explosé, et le sang qui l’aveugla lui annonça que son front était ouvert sur plusieurs centimètres. En grognant, le fugitif se redressa sur un coude et vit, à travers sa vision devenue écarlate, Starlight qui s’avançait vers lui avec insouciance. Garo s’essuya le visage du revers de la main et se rendit compte que la jeune femme aussi saignait mais sa blessure se résorba rapidement.

Et elle continuait à approcher, bougeant son corps de façon sensuelle. Et elle parlait, elle parlait, évoquant sans gêne aucune tous les détails de sa vie en tant que captive chez les Formiens, avant d’évoquer sa transformation. Elle se croyait si forte, se vantant de ses privilèges, se targuant d’être unique, d’avoir tout ce qu’elle désirait, mais elle ne se rendait pas compte qu’elle décrivait la prison dorée d’un simple prototype. Tout lui avait été donné, elle n’avait rien obtenu par elle même. Une illusion parfaite. Oh oui, elle était formidablement puissante, mais elle se contentait de parader sur le piédestal que d’autres lui avaient dressé, et Garo n’avait qu’une envie : le renverser, la voir chuter, et la voir s’étouffer dans ses rodomontades.

Elle était puissante, mais elle n’était rien. Garo cracha du sang ainsi que son venin :

“Pitoyable ..”

Starlight n’avait sans doute même pas entendu le jeune homme qui commençait à se relever difficilement, mais cela ne l’empêcha pas de lancer une nouvelle attaque, à l’aide de ses yeux cette fois ! Garo sauta pour éviter les lasers et se réceptionna sur le rebord d’une fenêtre. Cependant la Tekhanne était déjà nonchalamment assise sur le rebord de la fenêtre voisine, ses jambes se balançant dans le vide, continuant à lui asséner verbalement les prouesses de ses nanomachines. Instinctivement Garo attaqua, pulvérisant le rebord de la fenêtre d’un coup de pied mais la jeune femme était déjà redescendue dans la rue, l’attendant sagement les bras croisés.

“Tch !”

Le fugitif serra les dents, et se projeta vers elle en s’appuyant sur la façade de l’immeuble. Là encore il pulvérisa le goudron où la Tekhanne se trouvait une seconde auparavant, mais elle s’était simplement contentée de reculer d’un pas. Une tempête de coups s’abattit alors sur Starlight, mais elle les esquivait aussi facilement que si Garo se battait au ralenti. Cela ne fit qu’enrager encore plus le fugitif. Il avait toujours rêvé de combattre Starlight, mais l’affrontement dantesque qu’il avait espéré ressemblait plus à un spectacle grand-guignolesque : il aurait pu tout autant être un moustique, cela n’aurait pas changé grand chose !
Est ce qu’il allait vraiment finir ainsi ? Battu, humilié et ramené au centre par cette foutue Starlight qui n’aura pas laisser échapper une seule goutte de sueur ? Cette fausse héroïne sans aucune ambition ? Il ne pouvait l’accepter !

Dans un hurlement de rage, Garo intensifia encore la fureur de ses attaques, atteignant un niveau encore jamais atteint depuis le début de la simulation, et tout autre adversaire - même Butterfly - aurait été mis à mal par un tel déchaînement de violence, mais en guise de réponse seul un sourire narquois apparut sur le visage de la Tekhanne. C’est à ce moment précis que Garo vit une ouverture ! Son pied droit s'abattit violemment, fissurant le sol sur lequel il prit appui, lui permettant de lancer toute sa puissance dans cette attaque. Son poing fendit l’air :

“TSAAAAA !”

Mais ce qui aurait dû être le coup final de ce combat, l’attaque qui aurait définitivement fait disparaître le sourire arrogant de la face de Starlight, se brisa sur la défense de la jeune femme. Le sang gicla, aspergeant les deux protagonistes, et un éclair de douleur remonta dans le bras droit de Garo, comme si on lui avait enfoncé une tige de métal en fusion à travers la main et jusqu’à l’épaule.


(https://farm5.staticflickr.com/4609/39631600022_abec4e7705_z.jpg)


Le malheureux fugitif n’eut même pas le temps de crier de douleur, que la sadique qui se délectait de son agonie lui asséna un nouveau coup en plein milieu du torse, de la paume de sa main, expulsant brutalement l’air de ses poumons. Le jeune homme vit à peine arriver le coup, il n’eut pas le temps de le parer et il ne savait même pas s’il en aurait été capable ! A nouveau le ciel et la terre ne firent qu’un. A nouveau l’héroîne Tekhanne avait démontré son immense supériorité sur Garo qui n’avait rien pu faire...

Lorsque le fugitif reprit conscience, il était adossé contre un escalator à l’intérieur d’un centre commercial abandonné. Ses bras ballants reposaient par terre et il constata qu’il ne pouvait plus les bouger. A vrai dire, plus un muscle de son corps ne semblait vouloir lui obéir : il avait toutes les peines du monde à faire en sorte que son menton ne repose pas sur son torse. A travers le rideau écarlate du sang qui coulait sur son visage, Garo vit Starlight flottait vers lui, toujours aussi fraîche qu’une rose fraichement coupée, toujours dans son rôle nauséabond de déesse intouchable

Alors c’était terminé ? Après l’avoir écrasé, la Tekhanne n’avait plus qu’à le renvoyer au Centre comme un vulgaire paquet ? Un instant Garo fut sur le point d’abandonner, d’accepter sa défaite et son destin de cobaye ... mais cela ne dura que le temps d’un battement de cil !
Sa mâchoire claqua alors qu’il serrait les dents dans un rugissement silencieux, ses poings se refermèrent brutalement, ses ongles s’enfonçant dans la paume de ses mains, tout son corps se mit à trembler alors qu’il se faisait violence pour se redresser, centimètre par centimètre. Si elle pensait qu’il allait tranquillement se constituer prisonnier, elle pouvait allait se faire fourrer dans chacun des neufs cercles de l’Enfer !

Le regard flamboyant de Garo transperça la jeune femme. Il revit défiler devant ses yeux les scènes de son plus terrible combat au Centre, celui contre le Terranide Tigre Esper : il avait manqué d’y laisser sa peau. Le Terranide avait été son plus formidable opposant, le premier et le seul à l’avoir poussé dans ses derniers retranchements. Le seul également qu’il avait admiré en tant que guerrier. Une rage de se battre qui l’avait inspiré, une férocité qu’il s’était appropriée. Garo avait alors outrepassé ses limites, il les avait pulvérisé pour le vaincre !
Il l’avait fait une fois.. Il était temps de briser ses chaînes une seconde fois et de faire goûter à Starlight la saveur d’un véritable combat !

Le jeune homme n’écoutait plus la Tekhanne qui déblatérait sur le succès du test et ce que représenterait des centaines de prototypes du même genre contre les Formiens, quand l’inexplicable intervint : Le centre commercial désaffecté revint à la vie et Starlight s’effondra dans un hurlement de douleur.
Surpris et déstabilisé, la rage de Garo fut douchée et il se laissa retomber contre l’escalator, observant éberlué les images qui s’affichaient sur les écrans. Il articula difficilement, d’une voix rauque :

“Deus ex … Machina ?”

C’était tellement .. déconcertant. Il regarda les écrans sans comprendre. Prophète ? Piété ? Basses pulsions ? Société décadente ? Et cette musique en fond sonore ? Qu’est ce que c’était que ce cirque ? Un nouveau piège ? un nouveau subterfuge des Tekhannes ? .. Ou un évènement beaucoup plus important se jouait réellement à Tekhos Metropolis ?


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=BHRyMcH6WMM)

Une silhouette sortit soudainement de l’ombre, un homme aux yeux d’un bleu perçant. Même à travers le sang qui coulait sur son visage, Garo reconnut l’auto-proclamé Prophète. Ce dernier dédaigna Starlight qui se tortillait au sol et avança vers le fugitif. Arrivé près de lui, il parla d’un virus - celui qu’il avait sûrement implanté - et de la puce de géolocalisation que Garo portait en lui. L’homme tendit alors sa main alors que la chair du bout de ses doigts laissait place à un squelette en métal. Aussi généreuses et humanistes que pouvait paraître les intentions de l’inconnu, Garo n’était pas du genre à croire aux anges sauveurs, aussi eut-il un sursaut de révolte et cracha du sang sur le côté avant de persifler d’un ton menaçant :

“Hey ! Attends .. Qu’est ce .. que tu veux me .. GWAAAAAHHHHHHHHHH !”

Sans se préoccuper le moins du monde de son bellicisme, l’homme aux yeux bleux avait plaqué sa main sur la tête du Prototype : Garo hurla de douleur alors que son corps était secoué de spasmes et que sa vision était devenue complètement blanche ! il aurait pu tout aussi bien avoir saisit une ligne à haute tension à mains nues !
Après un moment interminable, le prophète retira sa main et annonçant à un Garo fumant comme un poulet rôti qu’il était libre. Garo émit un faible ricanement qui se termina par une quinte de toux :

“T’aurais pu .. prévenir .. ‘Foiré ..”

Mais l’homme aux yeux bleus ignora ses paroles, et lui précisa qu’il ferait mieux de décamper. Il précisa également qu’il ne pouvait s’occuper de lui et en guise d’alternative lui tendit une adresse. Sans réfléchir, Garo récupéra le papier du bout de ses doigts tremblant et laissa retomber son bras. Déjà le Prophète s’en allait, ne manquant pas de préciser que son petit tour de passe-passe allait déclencher de profonds troubles dans peu de temps.

“Bordel .. Mais t’es qui .. à la fin ?”

Mais l’homme avait déjà disparu et le centre commercial retomba dans l’obscurité. Après de longues secondes où ne se firent entendre que les gémissements de Starlight et la respiration difficile de Garo, ce dernier se releva difficilement en s’appuyant sur l’escalator. Un grondement sourd lui fit relever la tête. Il ne savait pas ce que ce type avait fait, mais ce bruit de foule ne pouvait signifier qu’une chose : le Ghetto était en train de se soulever !

Est-ce que son virus avait piraté toutes les infrastructures de Tekhannes ? Si tel était le cas, ça risquait d’être bientôt un beau bordel car les redoutables forces de polices, militaires et paramilitaires des matriarches comptaient beaucoup trop sur leurs technologies. Si Starlight avait été affectée, Tekhos Metropolis pouvait craindre pour sa sécurité ! Et les Ghettos mâles ne laisseraient pas passer une occasion pareil. C’était comme si le cadenas d’une cage remplie de fauves affamés avait cédé et que les dresseurs se retrouvaient face à eux, tout nu. Les fauves dévoreraient tout ce qui passeraient à porter de leur mâchoire jusqu’à ce que des gardiens armés de fusils ne parviennent à les abattre. C’est exactement ce qu’il était sur le point de se passer, mais à l’échelle d’une Mégalopole ! Et il risquait de se retrouver coincé entre deux feux !

En d’autres occasions, un tel Chaos aurait réjouit Garo mais à ce moment précis il n’était pas vraiment en état de prendre part à une révolte. Que devait-il faire maintenant ? Se rendre à l’adresse donnée par le soi-disant prophète ? C’était peut être - surement ? - un piège, mais dans son état il devait de toute façon trouver une planque le plus rapidement possible le temps de panser ses blessures et de reprendre des forces..
Un nouveau hurlement de Starlight le tira de ses pensée, la starlette se tordait toujours au sol. Sans réfléchir, Garo se retrouva au-dessus d’elle, son bras gauche pendant le long de son corps, son autre main tenant ses côtes brisées. Des gouttes de sang coulaient le long de son menton avant de finir s’écraser sur le visage de la jeune femme, à intervalles réguliers.

Il resta ainsi quelques instants, le visage fermé, et seuls les dieux savaient ce qui se tramait dans son cortex cérébral. Enfin, un sourire vicieux  se dessina sur son visage tuméfié :

“Quelle ironie pour le .. Firmament de la Technologie.. de se retrouver ainsi … impuissante  !”

L’expression de son visage s’assombrit à nouveau et un témoin de la scène aurait put croire qu’il était sur le point de frapper la jeune femme, mais il n’en fit rien. Il reprit d’une voix rauque :

“Hommes ?.. Femmes ?.. Quelle différence ?.. Vous êtes tous si .. pathétiques .. si … faibles .. Votre société est .. une caricature … Vous croyez pouvoir .. créer des monstres … les manipuler .. les dominer.. Mais non … non .. ce n’est pas ça la … définition d’un monstre .. Non .. non .. Vous n’avez pas compris le  … concept !...”

Garo inspira difficilement, douloureusement :

“Profites bien de ta .. prison dorée .. starlette .. Car quand je reviendrais .. je vous montrerais à toi … et à tes patronnes .. que vous n’êtes rien .. absolument rien ! .. Si ce mec là .. le Prophête … ne l’a pas déjà fait, hé !”

Cette dernière pensée fit réapparaître un sourire narquois sur la face tuméfiée de Garo. Il tourna alors le dos à Starlight et sortit du centre commercial à nouveau plongé dans l’obscurité. Dehors, deux orages grondaient de concert : la tempête du Ciel, et l’ouragan des Hommes. Se traînant jusqu’à un coin de rue, Garo se plaqua contre un mur et jeta un coup d’oeil vers l’origine du tumulte : il entraperçut une foule hurlante, animée par une folie meurtrière et un désir de vengeance incandescent. Déjà des coups de feu et des explosions se faisaient entendre. Des volutes de fumée s’élevaient vers le ciel sombre alors que se découpaient au loin les silhouettes des grattes-ciels de la métropole désespérément plongés dans le noir, tels d’antiques carcasses de gigantesques vaisseaux qui se seraient échoués sur Terra. C’était désormais les torches improvisées, les incendies et les cocktails molotovs qui éclairaient la ville !

Putain ! Il l’avait fait ce con ! Il avait provoqué un Black-out total ! Bien qu’impressionné, Garo n’avait aucune envie de se retrouver face aux émeutiers et encore moins face aux forces Tekhannes lorsqu’elles auraient enfin repris le contrôle du réseau ! Prédire qu’un bain de sang était à prévoir était un joli euphémisme !
Il devrait profiter de l’émeute grandissante pour mettre le plus de distance possible entre lui et sa dernière position connue par les patronnes de la GeoWeapon Corp. Mais dans son état, couvert de sang et son haut presque entièrement déchiré, il n’allait pas vraiment inaperçu, même dans la situation actuelle.

“Hé toi !”

Garo se retourna et vit ce qui devait être un petit caïd du ghetto, surement entrain de rejoindre ses copains pour participer à la fête sanglante. Ce dernier le dévisageait, une batte de baseball en métal à la main

“T’es arrivé quoi ? T’as été renversé par une bagnole ou quoi ? C’est ces salopes qui t’ont fait ça ?”

L’individu était habillé d’un jean bien trop grand pour lui, d’un T-shirt blanc et d’un grand sweat à capuche noir.

“Hé ! Réponds moi quand je te parles ! Ou je vais finir par croire que t’es une petite pute de balance ! Et je vais finir de te fracasser moi même parce que tu vois j’aime pas les petites balances dans ton genre… Hé ! Pourquoi tu souris comme ça espèce de taré ?”


*******************************************************


Garo finit de panser sa tête avec des lambeaux du T-shirt blanc en guise de bandages improvisées. Alors que des jambes qui dépassaient d’une benne à ordure et un faible gémissement plaintif témoignaient de la non-coopération du petit caïd à donner volontairement ses vêtements, le fugitif enfila le sweat noir et constata avec satisfaction qu’une fois la capuche relevée il masquait la plupart de ses blessures, même son pansement de fortune à la tête. Bien sûr, en le regardant de plus près, on se rendait vite compte que Garo était en sale état, mais dans le chaos ambiant il n’aurait aucun mal à esquiver le tumulte en se fondant dans l’ombre.

Garo se mit alors en marche, vacillant quelque peu alors que sa vision se floutait par moment, l’obligeant à se retenir parfois contre un mur pour ne pas tomber. Il était curieux de savoir où l’adresse du soi-disant prophète allait le mener. Et puis il espérait y trouver de l’eau. Car il avait soif, très soif ..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 15 janvier 2018, 22:24:33
KREEEEEEEEEEEE...

« Fonctionnement erratique... »

KREEEEEEEEEEEEEEEEEEE...

« Attaque ! Attaque ! Appelez... »



« Qu’est-ce que c’est que cette merde ? Mais qu’est-ce qui se passe ?!
 -  Les EVA vont se mettre en route, elles ne peuvent pas être séparées du système !
 -  Il n’y a plus de courant ! Les satellites ne répondent plus ! Je n’ai aucun visuel ! »

Depuis la fenêtre du building gigantesque GWC, le spectacle était des plus impressionnants. Une épaisse obscurité venait de s’abattre sur la ville, uniquement dérangée par quelques éclairs venant du ciel. Une pluie drue commençait à tomber sur la ville. Comment cela avait pu se produire ? Le réseau électrique de Tekhos était précisément conçu pour éviter un black-out généralisé, en passant par un ensemble de conduites, de générateurs auxiliaires, de sous-générateurs, de centrales électriques, et de réseaux secondaires d’urgence. Les centrales ne pouvaient pas avoir exploser, et seules les ondes radio fonctionnaient, sporadiquement, émettant des bribes de message.

Impossible que les EVA soient coupées, impossible... Mais, au centre de l’épais maillage en réseau énergétique de la capitale, il y avait les EVA, ultimes gardiennes éternelles du réseau. Parmi l’agitation globale, Padmé Kaorin (http://orig07.deviantart.net/37b8/f/2008/227/3/c/open_green_by_cryinghorn.jpg), Sénatrice de son état, restait silencieuse, songeant à ce Prophète. Elle ne voyait qu’un seul profil susceptible de correspondre, qu’une seule créature capable de provoquer un tel bazar, et peinait à croire à ce qu’elle voyait.

*Comment est-ce possible ?*

Padmé se pinça les lèvres, nerveuse.

*Kessler...*

Il était apparu au pire moment possible.



« Bon, les filles, il faut sécuriser le quartier ! En piste ! Renvoyez tous ces types bien au chaud chez eux ! »

La situation allait vite devenir explosive. Une panne générale, c’était la perte de beaucoup de systèmes défensifs. Les drones, les caméras de sécurité, les nano-implants... Sarah vit Lamb s’écrouler sur place quand l’onde de choc jaillit, et se précipita vers elle, avant d’entendre d’autres hurlements, émanant également des policières augmentées. Sarah faisait partie de l’effectif encore debout, et, alors qu’elle était penchée sur Lamb, elle avait vu des explosions, des champignons de feu scintillant dans les hauteurs.

*Le Red Corner est toujours instable, et, avec leur partie de chasse géante, le quartier est une poudrière explosive...*

Une émeute pouvait très facilement éclater, et, sans les programmes télévisés, le cyber-sexe, Internet, tous ces réseaux agissant comme autant de catharsis possible, la colère allait vite éclater. Pourtant, cette dernière éclata encore plus vite que ce que Sarah pensait. La commissaire de district, qui disposait également d’implants, était en train de se convulsionner.

« Le temps que le courant se remette en marche, on contrôle la foule ! »

Les policières se dépêchèrent de s’armer, enfilant des armures lourdes, et sortirent ensuite précipitamment. Les voitures, qui avaient tous des moteurs électriques, étaient également dysfonctionnelles, rappelant cruellement à ces femmes à quel point elles étaient devenues dépendantes de la technologie.

Très rapidement, les policières se heurtèrent aux émeutiers, qui lâchèrent sur elles des Cocktail Molotov, des fgumigènes, et autres projectiles. Les femmes répondirent en envoyant des bombes fumigènes.

« Salopes !
 -  Je vais vous sucer, sales putes !
 -  Va chier, Tekhos, j’vais te baiser la gueule ! »



Le black-out n’allait pas durer. Le Prophète savait que les EVA trouveraient sa backdoor. Même lui ne pouvait rêver d’éteindre les deux cyborgs. Un tel scénario était inenvisageable jusqu’à présent, et ne se reproduirait pas ensuite. Les EVA lanceraient un diagnostic complet, et comprendraient comment une attaque DDoS avait pu marcher su efficacement, au point de griller le serveur central de gestion énergétique. Le plus ironique, c’est que les EVA avaient implanté ce système pour pouvoir précisément relancer tout le réseau de distribution d’énergie en cas de coupure ou d’attaque. Le Prophète aurait pu se servir de cela pour démontrer en quoi toutes les technologies tekhanes étaient interdéveloppées, en quoi tout cela s’apparentait à un contrôle de masse... Mais ses objectifs étaient bien autres.

S’il ne pouvait s’occuper de Garo, c’était parce que son programme était chargé, et ce sur une très courte durée.

*Mais tout cela n’est que de courte durée... Je ne peux pas me permettre de laisser passer une telle occasion...*

C’est donc en raison de cela que le Prophète se pressait, avançant à travers des réseaux de canalisation souterrains...



Tandis que le chaos régnait, Sarah s’avançait rapidement. Elle avait sorti son pistolet, mais disposait surtout d’une autre arme, une force qu’aucun black-out ou aucune attaque IEM ne pourraient désactiver : l’artefact magique greffé à son poignet. Et c’était grâce à cet artefact qu’elle avançait. Sa cible était bien définie : le centre commercial. D’après les rapports qu’elle avait perçu, c’est là que le combat avait fini par dégénérer.

*La coïncidence est trop forte... Quoi qu’il se soit passé là-bas, je...*

Sarah sentit soudain le Witchblade vibrer dangereusement. Elle s’avançait dans une ruelle, longeant des émeutiers, quand une porte s’ouvrit latéralement, libérant passage à plusieurs individus.

« T’es qui, salope ?!
 -  Police ! répondit-elle en brandissant son arme. Rentrez chez vous, immédiatement ! »

Les hommes ricanèrent, et, dans le dos de l’un, Sarah vit une arme se pointer vers elle. La gueule béante d’un fusil à canon scié lui fit face, et la détonation rugit. Elle écarquilla les yeux, et les chevrotines la fauchèrent au ventre, la faisant hurler de douleur. Sarah s’envola en arrière, et s’écroula mollement au sol.

« J’ai plumé un poulet ! HAHAHAHA !
 -  Elle était bonne, cette salope, j’aurais bien aimé la baiser avant...
 -  Ben, qu’est-ce t’attends ? Tant que le corps est pas encore décomposé, y paraît même que la nana peut jouir dans les premières minutes suivant le décès...
 -  Tu t’fous de ma gueule ?!
 -  Nan, c’est sérieux et tout ! »

Tenant une batte de base-ball, l’un des malfrats se rapprocha lentement. Dans l’obscurité, ils n’avaient pas vu qu’aucune trace de sang ne gisait sous le corps de la femme... Ou peut-être n’étaient-ils pas assez prudents, mais, tandis qu’ils se rapprochaient, ils entendirent soudain la morte soupirer, et se regardèrent entre eux.

« Qu’est-ce que... ?! »

Puis un tentacule jaillit soudain, et décapita la tête du tueur qui venait de parler, un tentacule argenté meurtrier qui se recouvrit de sang, avant de flotter dangereusement dans les airs.

« SAINT-BORDEL-DE-DIEU-DE-SA-MÈRE-LA-PUTE... !! »

Le tentacule frappa alors, transperça l’un des yeux d’un des tueurs, le faisant hurler de douleur. Ils virent alors, incrédules, le corps de la morte se relever, tout en se recouvrant d’une fine armure argentée métallique (https://www.bleedingcool.com/wp-content/uploads/2015/12/021-600x778.png), comme si elle était relevée par un marionnettiste aux fils invisibles.

« SORCIÈRE ! SORCIÈRE !! »

Ils décampèrent alors en hurlant, puis Sarah fléchit les genoux, avant de tomber à terre... Et vomit alors, reprenant peu à peu ses esprits. Elle nota alors la présence des deux corps, et se pinça les lèvres.

« Oh non... »

Face à la mort imminente, le Witchblade était intervenu naturellement pour la protéger, mais en prenant aussi, au passage, le contrôle de son organisme... La plaçant face à une situation cauchemardesque, qui n’était malheureusement pas sur le point de s’améliorer...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 19 janvier 2018, 22:55:14
Tchh ! Quitter le Ghetto s’avérait plus compliqué que prévu : les émeutiers étaient partout et se déversaient dans les ruelles tel une coulée de boue putride. Et, immanquablement, leur avancée était stoppée, ou au moins ralentie, par les forces Tekhannes encore en état de se battre, ce qui se traduisait par de violents affrontements. Si les assaillants avaient pour l’instant l’avantage, cela ne durerait pas : on allait droit au carnage.
Garo devait se tirer de là sans se faire remarquer, disparaître de la circulation : c’était la seule solution pour se libérer de l’emprise de la GeoWeapon Corp. Si le moindre rapport de police mentionnait un être surhumain qui aurait forcé un barrage, les Tekhannes à sa recherche auraient une chance - aussi infime soit-elle - de remonter jusqu’à lui.

Il aurait pu essayer de passer par les toits, mais non seulement son corps risquait de lui faire défaut - ce qui pose immanquablement problème lorsqu’on saute de bâtiment en bâtiment - mais il était à craindre également que des snipers surveillent les cieux. Et là encore, il ne voulait pas courir le risque de se faire remarquer.
Alors il se contentait de  se faufiler dans les ruelles les plus sombres et les plus étroites qu’il pouvait trouver, évitant la moindre présence humaine comme la Peste : les dédales du Ghetto ressemblaient désormais à un gigantesque labyrinthe.

Apercevant un mouvement de foule au loin, illuminé de fumigènes et de cocktails molotovs, le fugitif bifurqua dans une ruelle très étroite et encombrée : après s’être faufilé à travers un tas de détritus, il escalada en grognant une grille et atterrit dans une allée un peu plus grande et surtout déserte. Il s’appuya contre un mur le temps de souffler quelques secondes et en profita pour analyser les lieux  : d’un côté la ruelle était coupée par les gravats d’un bâtiment qui s’était effondré il y a surement bien des années de cela, il partit donc dans l’autre sens. Après quelques dizaines de mètres, l’allée fit un angle droit, prenant la direction approximative de la sortie du Ghetto. Enfin !

Cependant les réjouissances ne durèrent pas : Garo vit une silhouette approcher rapidement à travers les brumes de la nuit. Instinctivement il se dissimula derrière un container et, caché dans l’ombre, il voulut observer l’importun. Mais le monde sembla vaciller autour de lui, sa vision se brouilla et il dut se retenir contre l’acier froid. Des gouttes de sueurs lui brûlèrent les yeux, il passa sa main sur son visage pour les essuyer : il se rendit alors compte que son front était brûlant.

*Merde..*

La fièvre avait frappé bien plus tôt que prévu. Réponse classique de tout organisme à des agressions extérieures, elle permet à la fois de stimuler les défenses immunitaires et d’affaiblir les micro-organismes formant la cohorte d’assaillants.. Dans le cas du Prototype VI, la fièvre augmente également l'efficacité des autres processus de guérison - que ce soit la cicatrisation des blessures ou la consolidation des fractures - au prix d’une forte fatigue et de moments de faiblesse. Et la fièvre du fugitif était à la hauteur de ses spectaculaires capacités de récupération : un humain ordinaire n’y survivrait pas !

C’était trop tôt, beaucoup trop tôt ! Le jeune homme secoua la tête et souffla rapidement trois fois pour tenter de reprendre ses esprits. Enfin, quand sa vision redevint à peu près normal, il jeta un coup d’oeil dans la ruelle. Et il n’en crut pas ses yeux : l’inconnu qui s’avançait dans la rue était une inconnue ! Une policière ! Une femme de grande taille à la longue crinière qui tombait jusqu’au creux de ses reins, en uniforme et une arme à la main. En cette nuit noire et dans son état, il ne put en voir d’avantage.


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=KW0RX02SeQw)

Qu’est ce que cette femme foutait seule dans les Ghettos ? Ah ce niveau ce n’était plus de l’inconscience mais de la folie furieuse ! Encore d’avantage cette nuit ! Le fugitif n’eut pas le temps de réfléchir a un moyen d’éviter ou de neutraliser la policière que des homme menaçants surgirent d’un des immeubles. La jeune femme pointa son arme sur eux et leur ordonna de dégager. Garo secoua la tête et marmonna entre ses dents serrés, alors que le groupe se trouvait à une quarantaine de mètres de là :

”Mauvais plan idiote.. Dégages de là ou tires dans le tas, mais ne leur laisse pas l’initiative .. Ne leur laisse pas l’initiative.

Trop tard, un coup de fusil à bout portant résonna dans l’allée sombre : la jeune femme fut projetée en arrière avant de retomber au sol, inerte, sous les rires goguenards des ordures qui l’avaient assassiné.

”Tch, sales bâtards ..” cracha le jeune homme.

Garo refoula à grande peine ses intentions meurtrières : la mort de la policière n’était même pas le résultat d’un combat, c’était une exécution pure et simple, opéraient par des lâches sur une victime impuissante. Ils ne lui avaient laissé aucune chance, c’était un meurtre totalement gratuit. Si le fugitif n’avait pas été dans un tel état, il aurait déjà éradiqué ces déchets de la surface de Terra. Mais ce n’était pas le moment, il devait penser en priorité à sa fuite et à récupérer de ses blessures .. mais pour ça, il devait passer le groupe de meurtriers.

Garo sortit de l’ombre, la capuche bien rabaissée sur sa tête et les mains dans les poches. Il commença à avancer lentement vers les charognard qui jubilaient autour du corps de la policière. Ils émirent à haute voix l’idée de profaner le cadavre encore chaud, comme si ôtait la vie de cette femme n’avait pas été suffisant. Garo se renfrogna encore plus sous son sweat mais se força au calme : passer à côté de ces hommes, sans chercher les histoires, sans rien demander, éviter à tout prix la confrontation, limiter au minimum la conversation. C’est tout ce qu’il avait à faire. Ou alors il y avait cet escalier de secours une dizaine de mètres avant eux. Peut être qu’il pourrait passer par les toits juste le temps de traverser ce pâté de maison et ainsi éviter de croiser le chemin de ces dégénérés ? C’était une occasion à saisir, ils ne s’étaient pas encore aperçus de sa présence ..

Garo s’arrêta et releva la tête : il se passait quelque chose d’anormal. Alors qu’il était presque au niveau de l’escalier, les hommes devant lui s’étaient brusquement tus et s’étaient rapprochés du corps de la policière. Quelque chose fendit alors l’air, et un objet rond vola en direction du fugitif, rebondit plusieurs fois mollement sur le sol avant de rouler presque jusqu’à ses pieds. Garo écarquilla les yeux : c’était la tête d’un des criminels !
Le corps décapité s’effondra lentement, un geyser de sang s’échappant de la blessure extrêmement net au cou, aspergeant ses camarades qui hurlèrent de frayeur. Un deuxième homme eut la tête transpercée parce ce qui s’avéra être un tentacule métallique !
Cette tentacule était rattachée au corps de la policière, corps désarticulé qui se releva néanmoins, comme manipulée par une main invisible, tout en se recouvrant au passage d’une armure à l’apparence métallique : quiconque aurait put croire à une invocation démoniaque ! C’en fut trop pour les brigands qui s’enfuirent en hurlant. Les hommes terrorisés passèrent, sans le voir, devant un Garo qui s’était dissimulé en un éclair dans l’encadrement d’une porte. Le silence retomba soudainement dans la ruelle sombre, seul le grondement lointain du soulèvement se faisait entendre. Et il n’y subsistait que deux êtres vivants : l’inconnue qui était tombée à genoux, et le fugitif dissimulé dans l’ombre à quelques mètres de là à peine...

Garo essayait de contrôler sa respiration alors qu’il ressentait dans ses tempes la violence des battements de son coeur. Une goutte de sueur coula de son front, glissa le long de l’arête de son nez, resta suspendu un instant à son extrémité, avant de tomber et de venir s’écraser sur le goudron dans un bruit qui lui sembla assourdissant. Que venait-il de se passer ?
Garo pencha légèrement la tête hors de sa cachette pour essayer de voir quelque chose, mais la femme était en grande partie dissimulée par l’escalier de secours qu’il avait repéré, et il ne vit d’elle qu’un genou recouvert de métal.

Sur quoi était-il tombé ? Qui était cette femme ? Une nouvelle expérience de la GeoWeapon Corp ? Un membre inconnue de la GEFT ? Mais si c’était le cas, que faisait-elle ici, toute seule, déguisée en policière ? Et si elle possédait une armure technologiquement avancée, pourquoi n’était-elle pas affectée par le virus du Prophète ? Et est-ce qu’une armure, aussi avancée soit-elle, pouvait réagir lorsque sa porteuse est inconsciente ? C’est bien ce qu’il s’était passé, non ? L’armure avait tué ces deux ordures alors que la femme était dans les vapes, non ? Cela voulait-il dire qu’elle était douée de conscience ?

Le jeune homme ferma les yeux et fit le vide dans son esprit, essayant de calmer ce sentiment d’excitation et de terreur mêlées qui s’amplifiait en lui. Il ne devait penser qu’à une chose : trouver un échappatoir : Rebrousser chemin ? La femme ne pourrait que le voir et même s’il parvenait à s’échapper, il ne serait pas plus avancer dans sa tentative de sortie du Ghetto. Passer à travers elle ? Beaucoup trop risqué. Rester sur place ? Même si la jeune femme ne le voyait pas lorsqu’elle passerait devant lui, nul doute que “ça” pourrait le voir ou le ressentir,  et il se retrouverait piéger comme un rat.
Garo tourna légèrement la tête. Il ne restait plus que ce vieil escalier de secours brinquebalant : six étages à grimper pour atteindre les toits, la première partie de l’escalier masquée par des morceaux de tôles dévoraient par la rouille mais ouvert à tous les vents une fois arrivée au second palier. C’était risqué, mais avait-il le choix ?

Aussi silencieux qu’un chat, Garo sortit du renforcement où il se cachait et longea furtivement le mur de la ruelle jusqu’à l’escalier de secours. Il commença à monter sans un bruit, la capuche bien rabattue sur sa tête, guettant le moindre mouvement, le moindre signal qui indiquerait que l’inconnue se soit aperçue de sa présence. Peu avant le second palier, il hasarda un coup d’oeil à travers un trou dans la tôle et se rendit compte que la jeune femme s’était relevée, apparemment prête à reprendre la route.
Peut être aurait-il pu attendre là, caché derrière les plaques d’aciers, mais son instinct lui soufflait que ce n’est pas cette misérable protection qui l'empêcherait de se faire repérer. Alors il continua à monter plus doucement encore, à découvert cette fois, tâchant de ne faire ni bruit, ni mouvement brusque qui attirerait inévitablement l’attention, sans jamais regarder en direction de la jeune femme de peur qu’elle ne capte son regard.

Garo était presque au troisième étage quand une marche céda sous un poids, dans un claquement métallique ! Il se retourna brusquement. La femme avait levé la tête, et son regard noisette croisa les yeux d’un jaune flamboyant du fugitif. Et ce dernier sentit ses poils se hérissaient quand il vit le tentacule se tourner vers lui..
La réponse de Garo fut primale, bestiale : en deux enjambées, il avait atteint le troisième étage. Et, continuant dans son élan au lieu de tourner et de suivre l’escalier, il s’appuya sur la rembarde et se projeta en dehors de la structure métallique et en direction du toit. Un saut surhumain ! .. mais trop court. En grognant, le jeune homme se rattrapa de la main droite au rebord du bâtiment et se propulsa sur le toit. Le tout en une fraction de seconde.

Le fugitif retomba brutalement, et roula sur le toit avant de s’arrêter sur le dos, se tenant sa main tremblante de douleur à cause de l’effort fourni : comme si s’écraser sur la défense de Starlight n’avait pas été suffisant .. S’il ne s’était pas brisé les os, la douleur était quasiment similaire. Serrant les dents, Garo se releva d’un bond, malgré la fatigue, malgré la douleur, malgré la fièvre, malgré sa main qui se remettait à saigner abondamment... Il n’était peut être plus à porté immédiate de l’inconnue, mais il n’avait aucune idée de ses intentions, ni des capacités de l’armure qu’elle portait ! Alors il s’élança sur les toits, tel un sprinteur de piste d'athlétisme, retenant un hurlement de douleur mais aussi d’orgueil blessé. Il avait honte de s’enfuir aussi piteusement et de refuser ainsi un combat ..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 29 janvier 2018, 01:07:42
Le Witchblade vibrait en elle. Sarah secoua la tête, reprenant ses esprits, prenant conscience qu’elle venait de commettre des meurtres... Pas directement, certes, mais en se laissant dans cette aventure inopinée, en agissant seule, comme si, au fond d’elle-même, elle savait qu’elle ne risquait rien avec la présence rassurante du Witchblade en elle. Malheureusement, l’artefact était par nature retors et violent, et commençait à troubler Sarah. Elle secoua la tête, essayant de le rétracter, mais l’artefact résistait, et lui donnait en elle une énergie qui engendrait un sentiment vertigineux. Fermant les yeux, elle frémit sur place, tout son corps frissonnant.

*Cette énergie, cette puissance... Je sais que je ne dois pas me laisser abuser, mais quand même... C’est... C’est si GRISANT !*

Elle huma encore l’air frais de la nuit, et le Witchblade l’avertit soudain. S’il fallait comparer ça à quelque chose, Sarah ne verrait que le Spider-sens de l’Homme-Araignée, ce sens spécial qui, par l’effet de sensations, avertissait l’utilisateur d’un danger immédiat. Et c’est ce qu’elle ressentit, ce qui l’amena à brusquement tourner la tête. Il y avait un vieil immeuble à proximité d’elle, et elle le regarda, en sentant une forte présence en émanant.

*Qu’est-ce que c’est que cette chose ?!*

Sarah vit d’étranges yeux jaunes briller, ainsi qu’une puissance... Qui l’inquiéta, tout en l’excitant. Elle comprit alors, sans aucun doute possible, qu’il devait s’agir de l’individu à l’origine de tout ce chaos. Sarah le vit alors bondir dans les airs, enjambant la rue. Une détente prodigieuse, et, avec l’armure, les propres sens de Sarah étaient décuplés, ce qui lui permit de voir son visage, son corps athlétique et musclé. Il s’agrippa au rebord de l’immeuble, se releva, et se mit à courir. Sarah se décala légèrement, et sentit un nouveau frisson la traverser. Si Garo aimait les adversaires forts, c’était aussi le cas du Witchblade, un artefact guerrier, et qui, malheureusement, se languissait de l’inaction de Sarah, de ses hésitations et de ses atermoiements continuels.

Pezzini vit l’individu partir, et hésita un peu.

*Tu es frustrée d’avoir été laissée de côté... De voir que des mégacorporations comme GWC se jouent de la vie des Tekhans comme s’ils étaient de simples objets jetables...*

La policière savait qu’elle ne devait pas écouter cette voix, ce murmure outrancier... Mais son corps agit à sa place. Elle se mit à courir, prenant de plus en plus d’élan, jusqu’à ce que ses pieds ne déforment le bitume, puis elle bondit dans les airs, se catapultant sur plusieurs mètres. Un saut vertigineux qui l’amena à atterrir sur un toit, juste en face du fugitif. Une arrivée spectaculaire, sa main se plantant dans le sol, ses genoux fléchies. Elle se redressa ensuite lentement, et regarda l’homme, ses yeux se mettant à briller d’une intense lueur jaune, pleins d’énergie.

Esquissant un léger sourire, elle brandit sa main droite vers lui, doigt tendu.

« C’est toi qui as causé tout ce bordel, mon mignon ? »

Sarah ne se contrôlait plus, le Witchblade avait d’autant plus de facilité à s’emparer de sa colère et à en profiter pour s’exprimer qu’elle s’était fait abattre, et serait donc morte sans son assistance. Un sourire cruel se dessina d’ailleurs sur les lèvres de Sarah.

« Allez... Fais-moi plaisir, dis-moi que tu vas résister à l’arrestation ! »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mercredi 31 janvier 2018, 00:32:20
Inutile.

Il était inutile de fuir.

L’inconnue l’avait prouvé en surgissant de nulle part et en interrompant la fuite de Garo. Le fugitif avait dû brusquement stopper sa course, les bras devant son visage pour se protéger des éclats de béton projetés dans les airs. Lorsqu’il les abaissa, la policière était devant lui, se relevant d’une manière féline après son saut fulgurant tout en retirant sa main du toit qu’elle avait enfoncé. Il put alors mieux la détailler, ici, sur les hauteurs du Ghetto, que dans l’obscurité inquiétante de la ruelle : c’était une jeune femme, un peu plus vieille que lui, un centimètre plus grande également, dont la longue chevelure brune encadrait des traits délicats, mais le plus extraordinaire chez elle, était cette armure étincelante qui mettait en valeur les courbes de son corps.

Cependant Garo ne portait pas attention à la dimension sensuelle de cette vision, mais bien à la nature indéfinissable de l’artefact qu’elle portait. Butterfly et Starlight avaient bien des armures, mais celle-ci était très différente, elle était presque .. organique. S’il n’avait vu le corps de la jeune femme se recouvrir de ces fines plaques métalliques, il aurait juré que c’était là une seconde peau, une carapace qui faisait partie d’elle. Ce n’était pas de la technologie Tekhanne, mais quoi alors ? Une capacité E.S.P.er ?

La jeune femme l’interrompit dans ses pensées lorsqu’elle l’interpella en le pointant du doigt. Garo ne put s’empêcher d’hausser un sourcil devant le qualitatif qu’elle avait employé pour le désigner.

*Mon mignon ?*

Il ignorait pourquoi mais il sentait que la jeune femme était dans un état second, différent que lors des évènements de la ruelle. Ses yeux, auparavant de couleur noisette, brillaient maintenant d’une lueur jaune surnaturelle, malsaine, et des tentacules apparurent derrière elle, fouettant l’air frais de la nuit, alors qu’elle le provoquait. Oh oui, il ne faisait nul doute qu’elle était excitée à l’idée de l’affronter !

Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=Xc7lUbWEbqY)

Garo tenta d’esquisser un sourire mais seule un rictus s’afficha sur son visage dissimulé sous sa capuche. Il répondit d’une voix rauque, trahissant son état :

“- Arrête ton cinéma .. Tu te fiches bien de savoir qui je suis ou de ce que j’ai fait .. Tu veux seulement te mesurer à moi …  Je le ressens à ta soif de sang .. Elle est presque .. palpable.”

Le fugitif calma une quinte de toux qui remontait dans sa poitrine, et prit une grande inspiration, bruyante. Son sweat noir tomba au sol, bientôt rejoint par le morceau de tissu qui avait servit de bandage improvisé. Garo arracha également les lambeaux de vêtements qui composaient autrefois son haut noir, dévoilant son torse tuméfié et meurtri. Il grimaça : son corps n’était qu’un océan de douleur, la fièvre troublait sa vision, sa blessure au front se remit à saigner et, passant une main dans ses cheveux argentés en tentant de s’essuyer le visage, il les macula un peu plus de teintes écarlates.

Le fugitif savait que la jeune femme n’aurait pas de pitié pour lui, ni compassion - il le lisait dans ses yeux - et il n’en attendait aucune. Il ne pouvait pas s’enfuir, elle était bien plus rapide que lui. Il avait épuisé toutes les ruses qu’il était capable d’imaginer. Toutes les tactiques, tous les stratagèmes qu’on lui avait inculqué au Centre ne lui étaient d’aucune utilité.
Mais être ainsi mit au pied du mur eut un effet inattendu : celui de balayer toutes ses incertitudes, ses doutes, ses craintes. La GeoWeapon Corp ? La GEFT ? Son évasion montée de toute pièce ? Le mystérieux Prophète ? Sa tentative de fuite éperdue ? Tout cela n’avait plus aucune importance : Il n’était plus que deux monstres, sur un toit, prêt à s’affronter par une nuit d’orage.

Un mince sourire apparut sur le visage de Garo avant qu’il ne se voûte en avant, en serrant les dents. Dans un grondement, il fit craquer ses doigts, ses bras, ses épaules puis le reste de son corps. Il accueillit pleinement la douleur qui irradiait dans ses liaisons nerveuses et en alimenta sa rage, sa volonté de vaincre. Sa respiration rauque était puissante, et à chaque expiration, il ressentait plus vivement encore la moindre portion de son être, le moindre élément de son environnement. Ses sens n’avaient-ils jamais été aussi acérés ?
Le grondement s’accentua alors que tout son corps se tendait, comme s’il cherchait à puiser une énergie nouvelle au plus profond de lui. Des veines ressortirent sur ses muscles saillants. La sueur qui recouvrait sa peau se transforma en vapeur alors que son corps devenait brûlant, donnant l’impression qu’une aura de puissance émanait de lui..

(https://farm5.staticflickr.com/4708/39095027525_baedef2142.jpg)

Le Prototype s’élança alors soudainement vers la policière à une vitesse fulgurante. Le sourire mauvais de cette dernière s’étira plus encore : il lui offrait tout ce qu’elle désirait !
Un tentacule jaillit tel un harpon mais Garo l’évita sans ralentir sa course. Il bondit d’un côté puis d’un autre afin d’en éviter un deuxième, avant de glisser sur les genoux, sa tête rejetée en arrière, touchant presque le sol, alors qu’un troisième essaya de le faucher à hauteur du bassin. S’appuyant sur une main, le jeune homme se releva en tournoyant, frappant de ses pieds deux des appendices métalliques qui revenaient à la charge, mais il fut contraint de reculer de plusieurs sauts en arrière lorsque des tentacules défoncèrent violemment le toit juste devant lui. A travers le barrage d’acier, il entraperçut la jeune femme qui attendait sans bouger, les bras croisés, s’extasiant de sa combativité tout en semblant attendre d’en voir plus de lui.

“- Tsa !”

Dans un cri, Garo décroisa ses bras pour dévier du dos de ses mains deux tentacules qui fonçaient droit sur lui, puis, frappant violemment du pied, il en stoppa net un troisième en l’écrasant. Mais il ne s’arrêta pas à cette démonstration de force, et se mit à courir soudainement sur le tentacule qu’il avait immobilisé ! Il profita que celui-ci cherche à se dégager de son emprise pour se projeter dans les airs, se retrouvant ainsi plusieurs mètres au-dessus de l’inconnue !
Des tentacules jaillirent. Il les repoussa tous au mépris des blessures qu’ils lui infligèrent, et fondit depuis les airs sur la jeune femme, les deux bras en avant, ses mains ouvertes comme des serres de rapaces. Ses combats précédents, contre Butterfly et Starlight lui avaient servi de leçon : un assaut direct ne percerait pas ses défenses. Alors il allait viser ses articulations, au moyen de prises et de clés, quitte à la démembrer si cela s’avérait nécessaire !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 05 février 2018, 01:15:08
« Tu les as tués !
 -  Moi, moi, toujours moi... Est-ce de ma faute, Sarah, si tu te refuses à moi ?
 -  Je n’ai jamais voulu de toi ! Tu es un poison ! TU M’AS FAIT TUER DES GENS !!
 -  Ah ! Mais quand donc comprendras-tu que toi et moi, c’est la même chose ?! Sans moi, tu serais morte, petite insolente ! Morte à New York, morte à Tekhos... Je te soigne, je te sauve, mais tu refuses de m’utiliser ! Tu créés toi-même cette situation !
 -  Parce que tu me pourris la vie !
 -  Tu te cherches juste une excuse, Sarah... »


Les tentacules fusaient vers Garo. Sarah lui avait laissé le temps de se préparer. Bien sûr, elle aurait pu l’attaquer immédiatement, bondir sur lui, et se livrer à une lutte fratricide, mais elle voulait qu’il soit prêt. L’homme avait effectivement bien compris les intentions de Kerrigan, qui voulait une bataille digne de ce nom. Sans doute que, comme lui, elle était attirée par l’adversité. Et puis, Sarah n’était effectivement pas dans son état normal. Le Witchblade avait pris le contrôle... Même si, en réalité, c’était plus compliqué que cela. Sarah était par nature une femme ambivalente, son calme dissimulant un esprit furieux et frustré, une frustration qui s’accumulait à Tekhos. Les injustices sociales se mélangeaient aux frustrations sexuelles dans une société où la promotion-canapé était un mode normal de promotion sociale, et où toutes ses collègues voulaient lui faire l’amour. Difficile de lutter, à la longue, et cette frustration emmagasinée n’avait besoin que d’un prétexte pour s’exprimer pour se relâcher. Autrement dit, était-ce le Witchblade qui prenait le contrôle en tant que tel, ou parce qu’il était influencé par l’inconscient de Pezzini ?

Sarah envoya de multiples tentacules sur Garo, qui les esquiva avec aisance, se montrant particulièrement rapide, mais également capable de les interpréter au mieux, d’anticiper leur trajectoire pour les dévier. Pezzini le vit glisser sur le sol, évitant un tentacule qui ciblait sa tête en filant en arrière. Il heurta le bitume, et d’autres membres s’approchèrent ensuite, fondant sur lui, cherchant à l’attaquer.

« La vérité, ma chère, c’est que tu refuses ta destinée... Tu crois que je suis le mal, mais je ne fais qu’obéir aux ordres de la personne avec qui je fusionne.
 -  Tu es bien plus qu’un simple objet !
 -  Retourne le problème dans l’autre sens, si tu veux. Je suis une arme... La seule question, c’est de savoir si tu es capable de bien m’utiliser. Quand on donne un pistolet à un enfant, et qu’il abat son camarade, qui est responsable ?
 -  Ça n’a rien à voir...
 -  Le pistolet donne une impression de toute-puissance, Pezzini, mais, en définitive, et quoi qu’on en dise, c’est le doigt qui appuie sur la gâchette qui scelle le sort de la personne en face. Qui contrôle tes muscles ? Ton corps ? Tes organes ? Ton cerveau. »


Garo bondit dans les airs, échappant ainsi aux tentacules. Il se battait contre eux, ce qui était, en soi, totalement inutile, et bondit ensuite en hauteur, avant de tomber droit sur Sarah. D’autres tentacules fusèrent vers lui, mais sans pouvoir l’arrêter... Le visage de Sarah se recouvrit alors d’un heaume argenté, l’armure recouvrant désormais totalement son corps (http://img101.xooimage.com/files/0/4/b/armure-complete-4457742.jpg).

Les mains de Garo se posèrent sur sa gorge, et la clouèrent au sol dans un grognement. Sous son armure, Sarah souriait.

« Tu es doué... »

Elle leva son genou, et le frappa entre les cuisses, repoussant l’homme, qui fila par-dessus elle. Abandonnant les tentacules, Sarah se retourna, et, prenant appui avec une main sur le sol, bondit en avant, déployant sa jambe, donnant un coup de pied qui balaya l’air, atteignant Garo à l’épaule. Sarah se releva ensuite, et fila vers lui, enchaînant les coups. Elle avait appris à se battre en suivant les cours de police en la matière, ce qui, amplifié à la puissance du Witchblade, la rendait particulièrement dangereuse.

Toutefois, Garo savait aussi se battre, et para donc son coup de pied, puis la frappa en retour dans le ventre. Avec l’armure, Sarah était un vrai mur en argent, de quoi s’en briser les rotules, mais les contre-attaques de Garo la surprirent quand même, et lui firent mal. Elle sentit à nouveau la main de l’homme se saisir de sa gorge, et grogna alors... Avant de laisser parler les fonctionnalités redoutables de son armure. Le long de son cou, des pointes argentées jaillirent alors, transperçant la main de Garo. Sarah bondit ensuite sur lui, pendant qu’il retirait sa main ensanglantée, et s’envola dans les airs.

Le corps de Garo fila à travers une fenêtre d’un appartement adjacent, et s’écrasa sur le sol d’une chambre, surprenant le riverain à l’intérieur, qui hurla en sortant. Sarah, elle, se retrouva à califourchon sur Garo, et sourit, caressant son torse, griffant au passage son corps, laissant des traînées ensanglantées sur lui. Réaction bestiale, sensuelle, primaire...

« Tu es tout à fait mon type, toi, je... »

*BANG !*

Une détonation effroyable déchira l’air, puis la tête de Sarah partit en arrière, son corps s’écroulant au sol, des traces d’impact sur son crâne. À côté de Garo, le riverain en caleçon venait de revenir, avec un fusil à pompe dans la main, et avait tiré presque à bout portant sur Sarah. Même avec le Witchblade, celle-ci était sonnée, et le sang coula à l’intérieur de l’armure.

« Hey, bro’, t’as vu ce que j’ai fait de cette pute ? Merde, c’est quoi cette saloperie ?! »

Le Tekhan visait encore la femme.

« Elle est morte ? Ah ! Sale pute ! Ça t’apprendra ! Personne cherche la merde dans mon appart’, putain de sale chienne ! Ça doit valoir cher, cette armure... »

L’homme s’approchait lentement, visiblement fier de son coup d’éclat... Quand un tentacule jaillit brusquement du dos de Sarah, et frappa le canon du fusil, déviant l’arme. Une nouvelle détonation retentit, mais les chevrotines transpercèrent le sol. Le tentacule tira ensuite sur le canon, et usa de pouvoirs corrosifs dessus, recouvrant le fusil à pompe d’une fine texture argentée.

« PUTAIN DE SA MÈRE !! » s’exclama l’homme.

Sarah bondit ensuite par la fenêtre, et tomba en contrebas, heurtant violemment une poubelle, pour rebondir ensuite sur le sol, la vision floue, le goût du sang dans la bouche., l’armure travaillant à se régénérer...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 09 février 2018, 20:55:56
Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=YBJGk80ZKXo)

Un éclair illumina brièvement les deux silhouettes qui s’affrontaient sur les toits du Ghetto. Les coups s’échangeaient avec rapidité et force entre la policière et le fugitif, et si ce dernier semblait avoir une supériorité technique qui lui permit de placer quelques contres vicieux, l’armure de la jeune femme était redoutable. Et elle était également bien plus fraîche que lui.

Garo tituba en arrière lorsqu’il reçut un direct en pleine face, aspergeant de son sang les alentours. A chaque coup qu’il prenait, le toit sur lequel ils se trouvaient se teintait un peu plus de rouge, alors que Sarah, même si elle grimaçait à certaines de ses attaques, ne semblait prendre aucun dégât. Et pourtant il avait bien tenté de lui placer des clés de bras ou des soumissions, mais l’inconnue savait parfaitement se défendre contre toutes techniques de saisies et chacune des tentatives du jeune homme s’était soldée par un échec et une pluie de coups en réponse. Où avait-elle appris à se battre ainsi ? Au GEFT ? Dans un autre centre Tekhan ? Garo était loin de se douter qu’elle était réellement une simple policière.

Cependant, une chose était certaine : malgré sa situation périlleuse, malgré son état de fatigue extrême, malgré tout son sang répandu, Garo prenait son pied en combattant cet adversaire inattendu. Son sang bouillait dans ses veines, ses muscles étaient en feux, des décharges électriques parcouraient son corps à chaque coup qu’il recevait ou donnait, et seule sa volonté inébranlable le faisait tenir. Il dansait sur le fil du rasoir, et cela l’excitait. Jamais il n’avait été aussi proche de la mort et jamais il ne s’était senti aussi vivant.

Le fugitif subissait durement une série d’attaques de la jeune femme quand il sentit, plus qu’il ne vit, une ouverture. Son instinct reprit une fois de plus le dessus : après avoir bloqué la jambe de la policière qui remontait dangereusement vers sa tête, il lui asséna un coup du plat du pied au ventre aussi violent qu’inconsidéré. Un éclair de douleur lui foudroya le genou alors que ses tendons manquèrent de peu de se rompre sous le choc, mais il ne pouvait laisser échapper une telle occasion ! Sa main droite vola vers le cou exposée de Sarah, pliée en deux à cause de son attaque.

Je te tiens !” Lança t-il, un sourire féroce aux lèvres.

Le combat était terminé ! Il allait en finir et la projeter à travers tous les étages de l’immeuble, jusqu’à la cave si cela s’avérait nécessaire !

AAARGH !

Garo rejeta sa tête en arrière en poussant un cri de douleur lorsque plusieurs piques argentées lui transpercèrent la main. S’il avait réussit à supporter, pendant un bref instant, la souffrance extrême émanant de son genou martyrisé - en plus de toutes les blessures qu’il avait déjà reçu - ce que lui infligea l’armure le prit par surprise, et cette fois c’est Sarah qui en profita. Elle lui rentra dedans, comme un défenseur plaquerait le quaterback de l’équipe adverse lors du Superbowl. Mais elle ne se contenta pas de le percuter : elle le projeta avec elle en dehors du toit ! Le fugitif vit le ciel noir défilé avant qu’ils ne s’écrasent tout deux dans le bâtiment de l’autre côté de la rue. Il y eut un bruit de verre brisée, un grand fracas, un cri d’homme aussi...

Garo lutta de toutes ses forces pour ne pas perdre connaissance. Où était-il ? Dans un autre appartement ? Décidément, il avait le chic pour entrer par effraction, même si involontairement, chez autrui. Cette idée le fit ricaner, mais son rire se termina en une quinte de toux sanglante. Avait-il encore perdu des côtes ? Il n’arrivait même pas à le savoir, l’intégralité de son corps irradiait de douleur. Par contre il ressentait bel et bien un poids sur lui. Il redressa la tête et tenta de voir quelque chose à travers sa vision troublée : son oeil droit ne lui offrait plus qu’un horizon écarlate, mais son autre oeil discerna une silhouette aux courbes argentées ornée de pupilles jaunes qui le fixaient intensément.

La jeune femme était sur lui, et elle semblait en pleine extase. Garo se cambra involontairement quand elle marqua son torse de ses griffes métalliques, sans comprendre ce qu’il lui arrivait. Un instant surpris, son rictus réapparut néanmoins très rapidement au coin de ses lèvres : si elle voulait jouer, ils allaient jouer !
Mais alors que l’inconnue commençait à susurrer quelques mots à son oreille, une violente détonation retentit ! Les yeux écarquillés, le fugitif la vit basculer en arrière et s’écrouler au sol. Un tintement métallique lui fit tourner la tête : c’était une cartouche qui avait rebondi sur le sol, et au-dessus d’elle le propriétaire de lieux éructait des insanités, en slibard et un fusil encore fumant à la main.

L’homme se rapprocha de la policière à terre tandis que Garo se redressait avec difficulté sur ses coudes quand soudain, un tentacule jaillit à nouveau ! Mais, à la grande surprise du fugitif, l’appendice se contenta de détourner l’arme, dont la détonation emplit une nouvelle fois la pièce, avant de la rendre hors d’usage. L’homme hurla sa surprise tandis que la jeune femme se relevait soudainement et sautait par la fenêtre. Un instant plus tard, un fracas métallique se fit entendre, suivit d’un choc plus mou, puis plus rien. Le silence était retombé. Après un instant de stupéfaction, le propriétaire des lieux courut jusqu’à la fenêtre défoncée et regarda en contre-bas :

Cette salope s’est éclatée contre le bitume ! Ah ! Elle bouge encore !

C’est un Garo incrédule qui se releva en grinçant des dents.

Tu te fous de moi ? … Pas encore ?

Son troisième combat.
C’était son troisième combat interrompu de la nuit : d’abord Butterfly, puis Starlight, et maintenant cette inconnue aux capacités terrifiantes. Pourquoi ? Pourquoi n’avait-il pas le droit de goûter au moins une fois à l’intégralité d’une confrontation, une vraie ? Les GeoSoldiers, les Red Boobs, tout ça, c’était de l’échauffement, des amuse-gueules .. le préalable à l’apothéose ! Mais à chaque fois, elle lui avait glissé entre les doigts et il sentit une immense frustration croître insidieusement en lui.

L’homme en caleçon gesticulait dans tous les sens comme un névrosé, et quand il vit le jeune homme ensanglanté debout et se dirigeant vers la fenêtre, il courut jusqu’à un meuble à moitié pourri et sortit un couteau à cran d’arrêt d’un tiroir. Il se mit alors devant Garo et agita l’arme devant lui, hystérique.

Tu vas la crever cette pute, hein ? Hein ? Tiens prends ça, tu vas pouvoir la taillader bien comme il faut ! Et tu pourras même te la faire ! Elle a l’air bonne cette salope ! Mais dis, tu me laisses son armure, hein ? hein ?
-Dégage, tu gênes.

Le propriétaire se figea comme s’il s’était prit une gifle en pleine face. Le fugitif le bouscula pour l’écarter de son chemin sans lui accorder un regard, mais l’homme se reprit très vite et menaça l’intrus de son couteau :

Quoi ? Quoi ? Tu défonces mon appart, tu le salopes avec ton putain de sang, je te sauve la vie et c’est comme ça que tu me remercies ? Va crever !"

L’homme tenta de poignarder Garo par derrière mais d’un mouvement vif ce dernier se retourna, brisa la lame avec trois doigts avant de la pointer en direction du visage du propriétaire qui perdit en un instant toute couleur.. Le fugitif se rapprocha alors de l’homme et le fixa intensément de ses yeux jaunes - dont l’un ensanglanté ce qui le rendait encore plus terrifiant - avant de lui répondre lentement, d’un ton aussi froid que la Mort :

Hors de ma vue.


(https://farm5.staticflickr.com/4706/26300002608_02853d4dc4_b.jpg)


L’homme tomba sur les fesses en couinant avant de déguerpir hors de l’appartement. Quand le son de sa course éperdue se perdit au fin fond d’un couloir, Garo laissa tomber la lame brisée au sol et s’avança jusqu’à la fenêtre. L’inconnue était bien à terre, plusieurs étages en contrebas. Apparemment, elle avait autant souffert de la chute que du coup de fusil à bout portant. Le fugitif ne comprenait pas : Pourquoi s’était elle enfuit en prenant autant de risques alors qu’elle aurait pu se débarrasser de cet homme d’un coup de tentacule ? Ce n’était quand même pas pour éviter de le tuer ? Cette policière était une énigme aux yeux de Garo, autant de par son identité que de par ses actes

Le jeune homme balaya la rue du regard et constata qu’elle était déserte, la voie était libre. L’idée d’en profiter pour s’enfuir lui effleura l’esprit : l’effet de l’adrénaline s’estompait rapidement et à chaque seconde supplémentaire qui s’écoulait, il ressentait davantage la lourdeur de son corps ainsi que la douce torpeur qui l’envahissait. Cette occasion était peut être la dernière mais il se maudit d’avoir envie de fuir : il était un monstre ! Il n’avait pas le droit d’être aussi faible !

Émergeant de l’appartement, il se laissa glisser le long d’une gouttière et se réceptionna sur le sol de la ruelle dans un grognement de douleur et de colère contenues, haletant et suant à grosses gouttes. La jeune femme n’était qu’à quelques mètres de lui, allongée à terre de façon aussi pitoyable que son armure était resplendissante, et du sang coulait à travers les orifices de son heaume.
Garo serra les dents et sentit sa frustration atteindre son paroxysme : l’interruption de leur combat avait brisé ses certitudes ! Il avait tout abandonné pour un ultime affrontement mais, contre tout attente, il se retrouvait à devoir choisir entre deux solutions aussi grotesque l’une que l’autre  : fuir piteusement malgré son état ou rester et affronter un adversaire à terre ! C’en était tellement lamentable qu’il se donnait envie de vomir.

Pourtant, Garo s’approcha finalement de la jeune femme sans pouvoir expliquer sa décision, comme mue par un magnétisme instinctif. Avant d’avoir réfléchi à ce qu’il faisait, il se retrouva au-dessus d'elle alors que sa main droite serrée en un poing laissait échapper un filet de sang. Pas de sarcasme cette fois, ni de fausse compassion ou de remarque cynique, pas le moindre geste non plus, seul un mot claqua sèchement dans l’air, résonnant autant comme un ordre que comme une expectative :

Debout.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 19 février 2018, 01:18:43
Ce tir ne l’avait pas laissé indemne. Glissant de la voiture, Sarah tomba mollement sur le sol, semblant morte, même si le sang ne s’écoulait pas de sa plaie.
 
« Si seulement tu étais moins lâche, Sarah…
- Je n’ai jamais voulu de toi !
- Tu te drapes encore de mensonges, ma chérie… Tu t’auréoles de douces illusions en faisant de moi le grand faussaire de ton existence. Je ne suis qu’un outil, Sarah, une arme, certes puissante, mais j’obéis à la volonté de mon hôte.
- Faux… C’est faux !
- Sois honnête avec toi-même, et tu sauras que c’est vrai. »

 
Garo se rapprochait du corps de la femme, et lui ordonna de se relever. Un « Debout » sonore et fort, face auquel il n’eut que le silence. Pourtant, Sarah respirait toujours, mais semblait véritablement sonnée. Allait-elle pouvoir se remettre rapidement de cette situation ? Garo, de son côté, allait toutefois rapidement avoir l’occasion de rencontrer d’autres adversaires, car, pendant ce temps, d’autres individus s’approchaient.
 
Le propriétaire hargneux était en réalité membre d’un des gangs locaux. Il ne s’agissait pas des Red Boobs, mais des Royal Bears. Les Ours, comme on les appelait, dirigeaient le secteur, et la confusion générale avait évidemment excité le gang. Toutefois, et alors qu’ils étaient en train de s’armer, Garo et Pezzini avaient fait irruption, bouleversant leurs plans. Rivaux des Red Boobs, ils avaient entendu parler de la destruction de l’entrepôt, et les quelques témoins sur place, notamment des badauds ou des clochards, avaient longuement décrit un homme torse nu, avec des yeux de déments, et une chevelure en hérisson. Une étonnante description qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’homme qui avait fait irruption dans l’appartement d’un Royal Bear.
 
Cependant, si les Red Boobs disposaient d’armes blanches, les Royal Bears sortirent de l’immeuble en arborant des fusils à pompe, des pistolets-mitrailleurs, des fusils d’assaut, et même un lance-grenades. Un équipement de pointe qui confirmait une théorie en cours au sein de la police tekhane, selon laquelle les gangs des ghettos étaient armés et entraînés par des milices rebelles pour désorganiser l’État tekhan de l’intérieur.
 
« Alors, les voilà… Les fils de pute qui prennent le quartier pour une cour de récré’ entre anomalies mutantes… »
 
L’homme qui parlait d’une voix forte et rauque avait la peau noire. Chauve, il arborait sur le visage une série de dents en or, lui valant le surnom de « Golden Teeths », ou juste « Golden ». Golden, donc, les observa silencieusement, ses yeux cybernétiques commençant déjà à les analyser, mais s’attardant surtout sur l’étonnante armure recouvrant la sensuelle femme à côté de Garo.
 
« J’ai rien contre toi, mon frère. T’as massacré les Red Boobs, c’était du propre, même… Mais j’ai pas confiance. Et je veux cette nana. Sa putain d’armure, là, je vais pouvoir me faire les couilles en or en la refourguant ! »
 
Se battre semblait délicat, car, depuis les fenêtres de plusieurs appartements, d’autres Ours s’étaient positionnés, pointant leurs armes sur Garo.
 
« Allez, casse-toi, ou je te bute, mi hermano. »
 
Sarah, elle, restait toujours inerte, son crâne toujours légèrement déformé, mais son armure remuant sur place, comme pour se régénérer d’elle-même…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 23 février 2018, 22:44:27
Musique d’ambiance (http://listenonrepeat.com/watch/?v=RhZGxHyeCkg#DBZ_Saga_de_Freezer_Soundtrack_6)

Tch !

L’inconnue et Garo n’étaient plus seuls : des membres d’un gang débarquèrent dans la rue. De leur chef, le fugitif ne vit à travers sa vision embrumée qu’une forme sombre aux dents scintillantes mais ses paroles étaient loin d’être d’or, mêlant familiarités déplacées et menaces sous-jacentes  : après l’avoir traité de fils de pute, l’homme annonça à Garo qu’il n’avait rien contre lui mais qu’il voulait la fille et qu’il le tuerait s’il se mettait en travers de son chemin.

Du coin de l’oeil, le jeune homme vit une partie des sbires les encerclaient lentement tandis que d’autres se plaçaient aux fenêtres des appartements dominant la rue. Des claquements métalliques se firent entendre, le bruit de chargeurs qu’on enclenchait et des fusils d’assauts qu’on armait : les Ours avaient sorti leur arsenal, probablement prêts à en découdre avec les forces Tekhannes, mais c’est sur lui qu’ils comptaient le gaspiller.

Garo se mordit la lèvre inférieure : en temps normal, il leur aurait réglé leur compte pour leur apprendre à vouloir voler SA proie ! Mais il n’était vraiment pas en état de s’en prendre à un gang aussi bien armé, surtout dans une position aussi peu favorable, alors il se força au calme. Il baissa les yeux sur Sarah : la jeune femme était toujours inconsciente, mais son armure semblait encore active..

Le fugitif poussa un long soupir et se tourna vers Golden en haussant des épaules, un rictus aux lèvres :

Demandé si gentiment… De toute façon, elle est out.

Il s’approcha alors nonchalamment du chef comme si ses blessures n’étaient rien, se forçant à ne pas boiter, faisant fi des nombreuses armes qui étaient braquées sur lui, et s’arrêta à distance respectable, en faisant bien en sorte de ne pas montrer la moindre animosité. Golden ne lui faisait pas confiance ? Tant mieux, lui non plus. Il ne croyait pas une seconde que le chef de gang allait le laisser partir tranquillement : cela sentait la rafale dans le dos à plein nez. Il était temps de jouer la comédie. Quand Garo reprit la parole, il parut presque content de cette rencontre :

Je vois que toi et tes hommes êtes prêts à en découdre avec les Tekhannes. C’est le bon moment de faire payer ces garces : j’ignore comment mais tout leur système est tombé ! Tu savais que même Starlight a été affectée ? je l’ai vu à genoux !

Il ricana et jeta un coup d’oeil en arrière : des hommes commençaient à approcher de Sarah. Si son instinct était bon, le système d’auto-défense allait s’activer et s’occuper de ses ordures. Il fallait juste qu’il gagne un peu de temps.. Il reprit d’une voix rauque :

Prends l’armure, je m’en tape. Par contre j’ai un petit truc à te demander.. Vu que j’ai réglé leur compte aux Red Boobs, t’es le nouveau boss du secteur, non ? Grâce à moi tu vas pouvoir contrôler leurs trafics et leurs blocks. De plus il doit y avoir deux-trois escouades de la GeoArmy hors d’état de nuire dans le coin : de quoi se faire un bon paquet de blé avec leurs armes et leurs armures ! Il y a peut être même Butterfly qui traîne quelque part.. Mais évite Starlight, j’ai peur qu’elle soit de très mauvaise humeur quand elle va se réveiller...

Garo fit craquer son cou en laissant le temps à Golden le temps de digérer ses paroles : un mélange de promesses de richesses incommensurables mais également de témoignages glissés négligemment sur la dangerosité de l’homme ensanglanté qui se tenait devant lui. Le tout pour que Garo puisse amener sa demande, en souriant :

La fille.. Je veux la fille .. vivante. Je te laisse tout le reste, et je disparais. Mais elle, je la veux.. Et elle va payer, oh oui elle va payer pour tout ce qu’elle m’a fait.

Le fugitif offrit à Golden son sourire le plus pervers, tout en passant sa langue sur sa lèvre supérieure, léchant le sang qui coulait dessus.

Tu me dois bien ça, non ? Qu’en dis-tu … mon frère ?
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 26 février 2018, 00:54:36
Golden était une petite frappe locale, un individu né dans le ghetto, et qui n’en était jamais sorti, si ce n’est pour faire de la prison. Le quartier, c’était son ADN, son horizon, et il savait que les choses évoluaient. Il n’y avait pas que les Tekhanes, mais aussi le trafic d’armes, qui, ces derniers temps, avait connu un accroissement subit. Son Of Men, une milice masculine paramilitaire, armait les gangs. Les Red Boobs avaient été écartés du deal, pas comme les Blade’s Teeths, le gang de Golden. Les Teeths allaient profiter de l’occasion, mais, maintenant que Golden voyait cette redoutable armure de combat, il était tenté. En revanche, il ne souhaitait nullement s’en prendre à ce gus, car il avait vu de quoi il était capable. L’homme était d’accord pour qu’il prenne l’armure, mais il voulait la nana. Avec un aplomb impressionnant, il se rapprocha de Golden, et demanda s’ils avaient un deal.

Le criminel émit une légère moue pincée, ses dents dorés brillant légèrement, et hocha la tête, sa main venant taper celle de l’homme.

« Deal. On a un garage pas loin, on trouvera un moyen de retirer cette putain d’armure. Fais ce que tu veux de la nana ensuite. En marche ! »

Deux hommes avaient attrapé le corps inanimé de Sarah, sans que les tentacules défensifs n’émergent, signe que la femme était bien endommagée. Ils s’avancèrent ensuite, pendant que les tireurs aux fenêtres se repliaient prudemment... Mais la situation ne tarda pas à connaître une nouvelle embellie. Une explosion résonna à proximité, et des moteurs pétaradants de scooter se firent entendre.

« Les Bone’s Reapers ! »

Plusieurs scooters arrivèrent alors, avec, à leur bord, des individus équipés de pistolets-mitrailleurs oud e Cocktails Molotov, qui se mirent à arroser la rue. L’un des hommes de Golden se reçut plusieurs balles dans le torse, et s’écroula à terre, pendant que les Cocktail Molotov fusèrent dans les airs, explosant au sol, contre les voitures, et même dans un appartement. Des balles fusèrent également sur les façades des immeubles, tandis que des Reapers vinrent à terre. Ils portaient des gilets noirs et jaunes, avec des casques améliorées, et se mirent à les canarder.

« Putain, ils ont traversé tout le quartier !
 -  Flinguez ces chiens ! »

Certains disposaient de lance-grenades, et tirèrent, les tirs provoquant des sifflements, avant d’exploser contre les immeubles, faisant tomber des bris de verre dans toute la rue. Golden répliqua avec son pistolet, utilisant une pupille améliorée pour guider les tirs, faisant presque mouche à chaque fois. Cependant, les casques des Reapers comprenaient aussi des systèmes d’assistance de visée, les rendant redoutables. De plus, les scooters continuaient à rouler à vive allure, canardant tout ce qui bougeait. La partie se compliquait sensiblement face à cette guerre de gangs, mais, rapidement, les défenseurs dans les immeubles ripostèrent, mitraillant les assaillants.

Des grenades supplémentaires jaillirent, et provoquèrent une violente explosion. Des lézardes et des fissures se répandirent le long d’un plancher.

« Oh merde, ça s’écroule !
 -  PUTTT... !! »

Golden entendit alors un grand fracas, tandis qu’un étage s’effondrait sur un autre, provoquant un bruit terrible, comme si une bombe venait d’éclater à l’intérieur de l’immeuble. Une épaisse couche de fumée s’échappa de l’immeuble, et recouvrit la zone, perturbant les machines et les systèmes de visée électronique. Mais, en soi, le fait que ces appareils remarchent signifiait que la bombe IEM commençait déjà à être battue.

« On se casse ! hurla Golden au milieu des éternuements, tirant au hasard. Emmenez la fille, appelez des renforts ! »

Les Teeths traînèrent Pezzini, et le groupe rejoignit une ruelle fermée par une grille. Du pied, Golden l’ouvrit, et courut dans une ruelle, pour tomber sur une bande de casseurs. Ils portaient des battes de base-ball, des cagoules, et frappèrent Golden au visage. La batte le cloua au sol, et l’un de ses hommes pointa son pistolet sur le casseur, lui tirant dessus.

« ANARCHIE !! ANARCHIE !!
 -  Enculés de fils de pute... grogna Golden en se redressant difficilement.
 -  C’est le bordel, Boss, tout le quartier fout le camp !
 -  La vache, cet enfoiré... Bon, on file vers le garage ! »

Dans la rue, le chaos continuait à régner entre les Teeths et les Reapers. Et, tandis que Golden s’avançait, sonné, le sang coulant de son crâne, il vit une vitre exploser en hauteur, un homme tombant en hurlant, défenestré par un autre. Devant, une voiture explosa encore. Ailleurs, un groupe dansait torse nu autour d’une carcasse de voiture enflammée, tandis que, ailleurs encore, des casseurs avaient coincé un homme au milieu de pneus, et avaient enflammé son corps. La carcasse brûlait encore quand Golden et ses hommes s’approchèrent.

Le chaos le plus complet régnait dans le quartier, un véritable déferlement de violence et de rage...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 03 mars 2018, 12:29:20
Golden s’avéra étonnamment raisonnable pour un gars du Ghetto : après un instant d’hésitation, il accepta l’offre gagnant-gagnant du fugitif. Il était définitivement plus sensé que ces crétins de Red Boobs ! Cela offrit un instant de répit à Garo mais la suite ne se déroula pas exactement comme il l’avait prévu ..

Non seulement l’armure de la policière ne réagit absolument pas alors que deux hommes s’étaient emparés d’elle, mais les nouveaux alliés improbables se retrouvèrent aussitôt assaillis par un gang à scooter !

Que .. !


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=ew_heGDWUtg)

En un instant, la rue se transforma en véritable champ de bataille : les rafales d’armes à feu couvrirent les cris de part et d’autre, tandis que de redoutables projectiles volaient en tout sens. Qu’est ce que c’était ce bordel ? Pourquoi les gangs se battaient entre eux ? Cela dépassait totalement la logique simpliste du jeune homme : pour lui, les habitants du Ghetto auraient dû naturellement se liguer contre l’autorité Tekhanne et non s’entretuer, mais Garo avait encore beaucoup à apprendre sur l’univers qui s’étendait au delà des quatre murs du laboratoire dans lequel il avait été élevé ..

Le fugitif rattrapa du bout des doigts un cocktail molotov qui filait droit sur lui et le renvoya immédiatement à l’envoyeur d’un geste souple : le pilote de scooter s’embrasa aussitôt et tomba au sol en hurlant. Garo se mit à l’abri après avoir envoyé s’écraser contre un mur un autre malfrat en noir et jaune d’un coup de pied sauté, alors que des balles sifflaient autour de lui et que des morceaux de verre tombaient des bâtiments. Les hommes de Golden ripostèrent lourdement depuis les fenêtres, mais les Bone’s reapers réagirent par des tirs de grenade qui firent s’effondrer une partie d’un bâtiment.

Un nuage de poussière s’abattit sur eux, plongeant la scène dans un brouillard digne d’une hiver nucléaire. Golden annonça que c’était l’heure de se barrer et il admit que c’était une bonne idée. Le fugitif suivit le groupe et profita de la visibilité réduite pour s’occuper d’un Royal Bear qui s’était imprudemment aventuré entre eux avec son scooter : une main surgit du nuage gris et se referma sur le casque du pilote avant de l’envoyer se fracasser le crâne contre le sol.

Devant, Golden rencontra des ennuis sous la forme d’une batte de baseball en pleine face et de cris délicieusement
punks appelant à l’anarchie. Comme beaucoup de problèmes dans le Ghetto, ceux-ci furent résolus à grand coups de flingues, et le petit groupe put reprendre sa progression.
Mais des scènes d’apocalypse se dressèrent sur leur chemin, comme si le diable lui même avait ouvert les vannes contenant toute sa perversité et de sa malfaisance. Ce n’étaient plus des hommes qui se tenaient devant eux mais des bêtes animés par leurs plus bas-instincts et leurs pulsions les plus viles.

Alors que le groupe passait à côté de la carcasse calcinée en se retenant de vomir, un junkie nue et couverts de cicatrices surgit d’entre des tas de détritus et se jeta sur les hommes qui portaient Sarah, en hurlant :

Pu-Pute ! Je vais b-baiser cette pu-pute !!

Le coup de pied l’atteignit en pleine tempe et l’envoya s’écraser contre un container. Il glissa le long de l’acier en laissant une large trace de sang. Les Royal Bears, surpris, virent Garo qui venait de les rejoindre, la jambe encore levée. Il cracha entre ses dents :

Répugnant..

Tout son être transpirait du dégoût qu’il ressentait à l’instant présent. Pendant un instant - aussi bref soit-il - on offrait la liberté à ces hommes, et tout ce qu’ils trouvaient à faire c’était “ça” ?? On ne pouvait même pas les qualifier d’animaux, c’était une insulte pour les autres espèces, ils n’étaient que des déchets, des dégénérés. A côté d’eux Golden et ses hommes passaient pour des êtres fréquentables, c’était dire !

Les échos de tirs et d’explosions qui résonèrent derrière eux leur rappelèrent très vite que l’affrontement avec les Bone’s Reapers continuait, Golden mena donc au pas de charge ses hommes, évitant autant que possible les regroupements de punks, et menaçant de leurs armes ceux qui se montraient trop entreprenant. Cela fonctionna pendant un temps, mais une rumeur s’amplifia au fur et à mesure de leur progression, se répercutant de murs en murs : ils transportaient une femme avec eux !

Le nombre de tarés qui les regardaient la bave aux lèvres ne faisait qu’augmenter, comme s’ils se multipliaient dans les ténèbres. Un Royal Bear fut soudain poignardé par un junkie surgit de nulle part, et si l’assaillant termina criblé de balles dans la seconde qui suivit, des rugissements secouèrent la rue ! Ils étaient encerclés par une meute ! Golden abattit un second homme qui agitait une barre de fer rouillé à proximité de lui, mais cela ne fit qu’exciter encore plus les junkies.

Bandes d’enculés. Siffla Golden
- Alors Face d’or ? On dirait que t’as pas envie de partager ton jouet avec nous ?

Les Royal Bears eurent un mouvement de recul quand une immense ombre sortit d’un bâtiment. C’était un colosse aux longs cheveux noirs et au visage difforme barré d’une cicatrice purulente. Il faisait trois têtes de plus que tous les autres hommes présents, et un tablier recouvert de sang cachait un torse aux muscles saillants qui semblait à l’épreuve des balles. Mais le pire était son regard pervers qui laissait entrevoir les mille scénarios cauchemardesques qu’il imaginait pour ses victimes dans son esprit malade.

Une goutte de sueur coula le long du front de Golden :

Merde, l’Ogre .. Manquait plus que lui.
- L’Ogre ?
- C’est un psycopathe. Le pire que tu puisses imaginer. Il s’amuse avec les femmes et les enfants. Il les viole, les tue et les bouffe. Et s’ils ont de la chance, il le fait dans cet ordre. C’est un putain de monstre !
- Aah ?
- T'inquiètes pas, t’es aussi mon style mon mignon aux cheveux argentés. Je vais te baiser comme on t’a jamais baisé ! Et je vais te bouffer en même temps !

Golden braqua le colosse aussitôt mais Garo rabaissa son arme du plat de sa main. Il répondit au regard interrogateur du noir par un ton calme, bien qu’une veine ressortant sur sa tempe trahissait son énervement :

Gaspille pas tes balles pour ce genre de déchet ..


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=u9NStVkSCuk)

Le fugitif, couvert de sang et de poussière mélée, s’avança vers l’Ogre et il paraissait bien frêle par rapport au lui : il ne lui arrivait pas au torse et devait peser trois fois moins ! Et c’était sans compter les deux hachoirs capable de découper un boeuf que le psychopathe sortit de son dos ! L’Ogre ricana avant de pousser un hurlement à faire trembler les murs et s’élança avec une célérité surprenante sur le jeune homme.

Crève  !

Le colosse balança ses deux bras pour découper Garo au niveau du tronc, mais celui-ci disparut de son champ de vision. Surpris, L’Ogre le chercha des yeux un instant avant de voir un éclat argenté en dessous de lui : le jeune homme était entré dans sa garde et il lui balança un coup de la paume de sa main dans le menton.
Le colosse fit un pas en arrière mais se ressaisit aussitôt et tenta de refermer ses bras pour attraper l’insolent, mais ce dernier avait déjà glissé sur le côté et plongea ses doigts dans le flanc gauche de l’homme pour saisir une de ses côtes flottantes.

Qu’est ce que tu … ?

Dans un craquement sonore, il brisa la côte en tournant brusquement son poignet et fit hurler de douleur l’ogre qui balança son bras en arrière. Mais Garo évita à nouveau son coup, et lui fracassa la rotule du genou d’un coup de pied ! L’ogre hurla de plus belle et tenta à nouveau de se défendre, mais il ne pouvait rien faire contre un tel adversaire ! Ses cris étaient ponctués du craquement de ses os et de ses articulations : Garo s’acharnait sur lui avec une violence inouïe comme s’il n’était qu’un punching ball, libérant toute sa rage et sa frustration cumulée !
Aux hurlements de la malheureuse victime s’ajoutèrent bientôt les ricanements incontrôlés du prototype de laboratoire :

Wahahahaha ! C’est ça votre monstre ?! … C’EST ÇA VOTRE MONSTRE !?!

Après une série de coups fulgurants, Garo envoya le colosse à terre d’un formidable coup de pied dans la tête. L’Ogre rebondit plusieurs fois avant d'atterrir face contre terre, gémissant pitoyablement. Voyant les pieds du jeune homme approcher, il essaya d’articuler quelques mots à travers sa mâchoire brisée :

Pi-Pi .. Pitié ..

Pour toute réponse, Garo lui piétina le dos et lui brisa une de ses dernières côtes encore en état. L’Ogre tressaillit, des larmes coulant à flot sur son visage, mais le fugitif n’en avait pas encore finit avec lui… Garo se posa sur l’homme, les deux genoux sur ses omoplates et lui releva la tête, en s’assurant que tous les punks des alentours pouvaient voir son visage sanguinolent et ravagé par la douleur. Un sourire dément apparut alors au coin de ses lèvres :

Vous n’avez aucune idée de ce qu’est un vrai monstre !

Avant que l’Ogre ne puisse pousser une dernière plainte, Garo enroula ses bras autour de son crâne, banda tous les muscles de son corps, et dans une explosion de rage lui dévissa littéralement la tête dans un craquement horrible et un geyser de sang ! Un gémissement d’horreur parcourut le mob de punks qui reculèrent, terrifiés. Le jeune homme se releva en haletant, et tendit à bout de bras la tête de l’Ogre qu’il tenait par les cheveux. Il la jeta alors vers les junkies qui s’écartèrent précipitamment et, après leur avoir laissé quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer, il s’adressa à eux de son ton le plus féroce :

Je suis Garo ! Et elle est ma proie !.. Alors si vous voulez me la voler, vous pouvez tous aller crever en enfer !!


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Après s’être assuré que tous avaient bien saisi le message, Garo se dirigea à nouveau vers Golden et ses hommes, qui le regardèrent, eux aussi terrifiés. Même s’il se faisait toujours passer pour leur allié, cette démonstration de force leur était également destinée, car le spectacle de ce massacre n’était qu’une mascarade destinée à décourager quiconque voudrait s’en prendre à la policière ou à lui : sa toute puissance n’était qu’une illusion. En réalité il était à bout de force, et il avait d’ores et déjà dépassé toutes ses limites d’endurance et de résistance à la douleur. Il n’arrivait à rester conscient que par une force de volonté démentielle, et s’il avait fait preuve d’un tel acharnement sur l’ogre, c’est parce qu’il était plus facile de terrifier cette bande de junkies par cette acte, que de les affronter tous…

Mais ce n’était qu’une solution désespérée et temporaire : il sentait un froid glacial l’envahir insidieusement et sa vision était plus trouble que jamais. Il glissa ses mains dans ses poches pour ne pas que les Royal Bears les voient trembler… Il devait trouver rapidement un moyen de se débarrasser de Golden et de ses hommes : malgré les apparences, il n’accordait aucune confiance au leader noir et n’avait pas la moindre intention d’aller jusqu’à leur “garage” car en réalité il voulait la fille ET l’armure ! Et puis, il était presque sûr que Golden lui réservait une balle dans le dos ..

Alors à la prochaine occasion, dès que les Royal Bears seront seules dans une ruelle ou dès qu’un autre assaillant fera diversion, il en profitera pour mettre Golden et ses hommes hors d’état de nuire, pour se tirer de ce foutu Ghetto et enfin rejoindre la mystérieuse adresse fournie par le Prophète. Et pour la fille .. il tomberait probablement sur une patrouille Tekhanne près de laquelle il pourrait laisser son corps inanimée. Mais est ce qu’elle valait vraiment la peine de prendre de tels risques ?

C’est encore loin ton garage ?” Demanda-t-il à Golden sans le regarder, craignant qu’il ne décèle la faiblesse masquée derrière ses yeux incandescents.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 12 mars 2018, 01:08:37
Sarah était toujours inerte, traînée par les hommes de Golden. C’est ce qui fit qu’elle ne réagit pas quand l’Ogre les affronta. Sur place, Golden assista, médusé, l’impossible combat entre Garo et l’Ogre. Il avait entendu de quoi Garo était capable face aux Red Boobs, et était donc favorable à l’Ogre. Il était aussi massif que rapide, polyvalent et meurtrier, une incroyable machine à tuer qui avait réussi bien des exploits. Golden fut donc extrêmement surpris de voir le combat se réusmer en un massacre à sens unique. Rapide et meurtrier, Garo martyrisa l’Ogre, le cliouant au sol, et, sous le regard effrayé de ses hommes... Décapita l’Ogre.

« Sainte mère... »

Golden regarda Garo balancer la tête de l’Ogre au sol, contemplant silencieusement l’homme, résistant à l’envie d’ordonner à ses hommes de le tuer sur place.

« Il a buté l’Ogre ... Il a buté l’Ogre ! » s’exclama l’un de ses hommes.

Aussi incroyable que ce soit, c’était pourtant le cas... L’Ogre était mort, et Garo retourna vers eux, demandant à Golden s’ils étaient arrivés. Golden lui rétorqua silencieusement que le garage était proche, tout en ayant conscience que leur relation allait bientôt se terminer. Sur ce point, on pouvait dire que le bandit avait une sorte de sixième sens, et, là, il sentait que les choses allaient se compliquer.

Le groupe rejoignit une ruelle, et, de la main, Golden fit signe à deux de ses hommes de fermer la marche, tout en s’éloignant un peu de Garo. Sa main se saisit de son pistolet, sous ses vêtements, et Garo put entendre des déclics dans son dos. Les deux hommes restés en retrait pointaient leurs armes sur lui, et les deux devant, tenant Sarah, la relâchèrent, en se retournant également, le braquant à son tour.

« Navré, mon pote, mais, dans les affaires, quand il y a un doute... »

La situation allait se compliquer... Quand de puissantes détonations résonnèrent brusquement depuis la rue. Des balles perforantes, qui massacrèrent sur place les deux tueurs fermant la marche.

« Putain ! Les Black Squadrons !
 -  Oh m... »

Des balles supplémentaires traversèrent la ruelle. Même pour Garo, de tels tirs auraient été particulièrement meurtriers. Les Black Squadrons n’étaient pas l’un des multiples gangs du ghetto, mais des troupes tekhanes très particulières, composées exclusivement de fantassins masculins. D’aucuns auraient pu croire qu’une certaine solidarité des sexes aurait pu conduire les Black Squadrons à faire preuve de tolérance, mais il n’en était rien. Les membres composant ces escouades étaient souvent d’anciens criminels, des prisonniers qu’on avait drogué, et qui avaient subi un lavage de cerveau.

Les Black Squadrons (http://img110.xooimage.com/files/0/5/3/ctac_praetorians...he_dark-5414534.jpeg) venaient d’être déployés pour faire le ménage, et leurs balles tuèrent les deux autres hommes de Golden. Ce dernier eut la présence d’esprit de bondir par une porte dérobée longeant le mur, et tomba sur le sol d’un trottoir. Se relevant rapidement, il se mit à courir.

Au même moment, Sarah bondit sur le côté, faisant un saut en avant, rejoignant une rue devant elle, mais fut rapidement heurtée sur sa droite par un puissant fourgon blindé surmonté d’une tourelle de défense automatique. D’autres Black Squadrons en descendirent, et mitraillèrent les proches émeutiers, abattant des individus qui avaient vainement lâché sur le fourgon des Cocktails Molotov. Les flammes léchèrent vainement le fourgon, ainsi que les combinaisons ignifuges des Escadrons de la Mort. Se relevant rapidement, Sarah se mit à courir à son tour, se réfugiant à son tour dans un immeuble, passant par une fenêtre, pour atterrir précisément dans le garage des hommes de Golden.

« Foutez le camp, les gars, hurla Golden, les Escadrons Noirs sont là, les putains d'Escadrons Noirs ! »

Sarah, de son côté, avait commencé à reprendre ses esprits...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 16 mars 2018, 01:04:42
Avant même d’entendre les déclics derrière lui, Garo savait ce qui se tramait. Il avait ressenti la tension qui flottait dans l’air, les mouvements nerveux des malfrats qui le précédaient, les ordres silencieux du chef de gang aux dents en or.. La question n’avait jamais été de savoir si la trahison allait avoir lieu, mais quand. Et par qui ! Si Golden n’avait pas levé son arme contre lui à l’instant, le fugitif se serait de toute façon occupé de ses hommes et lui avant d’être sorti de la ruelle. Il se demanda si le noir l’avait sentit ..

Oh ? Tu n’as donc aucune parole ? Ha ha .. Moi qui croyait que ..

Le jeune homme ensanglanté n’eut pas le temps de se retourner pour faire face à Golden, que l’enfer se déchaîna. Garo se jeta de côté alors que plusieurs Royal bears furent déchiquetés par des tirs, et avant de pouvoir formuler le moindre début d’interrogation dans son esprit, la réponse explosa dans les airs :

Putain ! Les Black Squadrons !

Tch ! Manquait plus qu’eux ! Les Tekhannes avaient finalement lâché leurs chiens : c’était l’heure de la curée !
Les Royal Bear tombaient un à un, ils n’étaient pas de taille face à ces animaux de laboratoire surarmés. Golden, qui s’avérait décidément bien plus intelligent que la moyenne dans ce Ghetto, réussit à prendre la tangente. Et quel ne fut pas la surprise de Garo de voir la policière se relever d’un coup et s’enfuir à son tour !

Hey !

Stupéfié, il eut à peine le temps de lever le bras qu’elle fut percuté par un véhicule blindé, qui vomit une escouade entière prête à dessouder tout ce qui bougeait. Mais Garo n’eut guère le loisir de s’inquiéter de l’état de la jeune femme, car la tourelle menaçante ornant le fourgon se tourna aussitôt vers lui.

Et m…

La rafale déchira l’air là où, un instant auparavant, se tenait le fugitif : les tirs poursuivirent la silhouette d’argent et d’écarlate grâce à à une caméra thermique et au système de verrouillage automatique embarqué. Les projectiles de gros calibre éventrèrent le bâtiment dans lequel Garo venait de plonger, traversant les cloisons comme si elles étaient en papier de cigarette, et traquèrent impitoyablement leur cible à travers les pièces et les étages, massacrant unilatéralement tous les malheureux occupants qui auraient pu s’y trouver.

La proie de la machine de mort traversa dans une course folle le bâtiment, défonçant portes et cloisons, mûe par son seul instinct de survie. Et alors que Garo arrivait à l’extrémité du bâtiment marquée par une ultime vitre qui donnait sur le toit du bâtiment d’à côté, le système automatique, constatant son inefficacité à traiter sa cible, désactiva la tourelle pour déployer la seconde arme du véhicule : un lance-grenade.

Le fugitif ne sut jamais si c’était lui qui avait sauté ou si c’est le souffle de l’explosion qui l’avait projeté à travers la vitre. Virevoltant dans les airs, il vit une seconde grenade le manquait de peu et se perdre un pâté de maison plus loin, tandis qu’une troisième frappa le bâtiment quelques instants avant qu’il n’atterisse dessus.
Garo traversa un nuage de fumée noire brûlant avant de se réceptionner brutalement sur le toit, mais à peine s’était il relevé que le sol, fragilisé par l’explosion, céda sous ses pieds et il passa au travers. Battant des bras et des jambes au milieu des débris, il percuta violemment une première poutre métallique, tenta de se rattraper à une seconde sans succès avant de venir s’écraser sur un fourgon des Royal Bears.

Car oui, le fugitif avait atterrit dans le Garage mentionné par Golden, mais les occupants étaient si paniqués par l’arrivée des Black Squadrons et par les tirs qui frappaient le bâtiment, qu’aucun d’entre eux n’avait remarqué la chute de l’ange sanglant. Sauf un, ou plutôt une…
Un bras pendant en dehors du toit du fourgon sur lequel il était étendu, Garo faillit s’étouffer dans son propre sang avant de parvenir à rouvrir les yeux, la tête tournée sur le côté. Et la première chose qu’il vit fut la policière, debout, juste à côté du fourgon. Cette vision lui arracha un sourire satisfait, tout à fait incongru dans cette situation et il cracha, plus qu’il ne parla :

Hé .. Enfin réveillée ? .. T’en auras mis .. du temps .. Hé .. hé hé ..

Son début de ricanement se termina dans une crise de toux sanglante et quiconque aurait pu croire qu’il était sur le point de rendre l’âme. Une nouvelle explosion secoua le bâtiment et éventra une façade, provoquant une pluie de débris et un début d’incendie.

Ils arrivent !!

Les coups de feu se rapprochaient de plus en plus. Quelques Royal Bears tentèrent de riposter, mais la plupart embarquèrent dans leurs véhicules modifiés pour tenter de se tirer de là le plus vite possible ! Dans quelques instants, les escadrons de la mort allaient débarquer.

Indifférent à l’agitation des lieux, Garo se releva dans un effort surhumain, semblant être sur le point de s’écrouler à chaque instant. Il commença à lever une main en direction de Sarah, comme pour la pointer du doigt, mais il laissa retomber son bras, incapable de finir son geste. La respiration difficile, il vacillait sur place et son regard était si voilé qu’il était difficile de savoir s’il distinguait réellement la jeune femme ou s’il ne faisait que deviner sa présence.. Malgré tout, son sourire s’agrandit et il s’adressa à elle depuis le haut du toit du fourgon où il se tenait, d’une ton résolu, teinté d’excitation :

Fais en sorte de ne pas crever ! .. La prochaine fois.. ça sera uniquement toi .. et moi .. seuls ! Sans personne pour nous interrompre !

Garo lui adressa un dernier sourire carnassier alors qu’un véhicule explosait dans le Garage. Alors que le feu et le carnage se propageait, le jeune homme ensanglanté disparu dans la fumée.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 19 mars 2018, 00:55:14
Les Black Squadrons étaient un corps militaire d’élite, affecté à des opérations intensives. Ils étaient très souvent d’anciens criminels, comme les vandales et les casseurs qui sévissaient ce soir, à qui on avait affaire le choix entre, soit un séjour à la Prison Eternum, soit d’être des cobayes dans des expériences militaires. Autant dire que beaucoup optaient pour la deuxième option. Les Black Squadrons étaient officiellement une force militaire, qui ne dépendait donc pas de la police. Quand ils étaient déployés, ils faisaient souvent du ménage. En soi, ces escouades étaient des prototypes,. À terme, les Tekhanes envisageaient de les déployer massivement contre les Formiens. Pour l’heure, ils s’en prenaient aux bandes de pillards, avec un seul mot d’ordre : tirer sur tout ce qui bouge. Eux ne lisaient pas le sdroits des criminels. En temps normal, les gangs fuyaient quand les Black Squadrons arrivaient, mais, ce soir, l’ambiance dans le ghetto était survitaminé. Le fourgon qui avait bousculé Sarah disposait d’une puissante tourelle, qui se mit à tirer rageusement, avant qu’une porte ne s’ouvre sur un balcon. Deux bandits arrivèrent, tenant un lance-missiles, et un tir fusa sur le flanc du fourgon, provoquant une violente explosion. La tourelle pivota, et arrosa le balcon. Des tirs puissants, de gros calibre, qui arrachèrent un bras, défoncèrent des morceaux de placo. Cependant, d’autres gangsters arrivèrent, lançant des grenades, des bombes incendiaires. Les Black Squadrons disposaient d’armures renforcées, mais même eux n’étaient pas immortels.

À l’intérieur du garage, la tension était à son comble. C’était l’un des repaires centraux des Royal Bears, abritant, non seulement des voitures volées, mais aussi des stocks d’armes. Les Bears attrapèrent des fusils d’assaut, des mitraillettes, sortant dehors pour affronter l’escouade tekhane. D’autres restaient à l’intérieur, cherchant à contacter des renforts. L’électricité n’était toujours pas revenue au niveau des infrastructures.

Quant à Sarah, elle s’était abritée derrière une voiture en réparation. Clignant des yeux, son heaume se retira enfin, et elle respira lourdement. Elle avait vu tout ce qu’il s’était passé, mais de très loin. La décharge lui avait fait très mal, et, encore une fois, le Witchblade l’avait soigné. Maintenant, elle n’avait plus d’autres options que d’user de son artefact. Même les policières étaient menacées contre les Black Squadrons. Ils n’obéissaient à rien d’autre qu’à leur instinct. Des individus très violents, particulièrement dangereux. Leur seule utilisation était une aberration, et ils n’étaient utilisés que très rarement, et généralement dans des situations désespérées.

*Et là, avec le black out général... Il n’y a plus personne pour les contrôler.*

Sarah devait fuir d’ici. Elle ignorait où se trouvait Garo, sa cible initiale, mais il ne s’agissait maintenant plus uniquement de lui. Elle n’avait pas non plus oublié les personnes qu’elle avait massacrés, mais Sarah n’avait pas le temps de se sermonner outre mesure. Il fallait comprendre ce qui avait généré ce chaos. Impossible que cela vienne juste de Garo.

*C’est indéniable, il y a quelque chose qui m’échappe...*

Sarah se releva lentement, et chercha une arme à proximité, avant de se rappeler qu’elle disposait du Witchblade. Elle se rapprocha d’un fourgon quand le plafond s’effondra brusquement, et une masse solide tomba en plein sur le véhicule. Surprise, Sarah vit...

« Toi ?! »

C’était lui ! L’homme qu’elle avait affronté tout à l’heure. Éberluée de lui tomber dessus comme ça, elle n’eut pas le temps de réagir davantage. Plusieurs Bears apparurent alors, hurlant que les Black Squadrons se rapprochaient. Les malfrats se ruèrent alors vers toutes les sorties possibles, et des explosions supplémentaires résonnèrent. Des fumigènes emplirent la pièce, et Garo fila alors.

« Reviens ici ! »

Sarah remit son heaume en place, et s’élança à sa poursuite... Mais une bombe supplémentaire la déstabilisa, et elle tomba au sol. Se retournant, Sarah vit plusieurs Noirs approcher. Ils firent feu, usant de leurs lunettes de visée améliorée pour abattre les proches bandits. Sarah en vit un se rapprocher d’elle, et fornça les sourcils, tandis que plusieurs balles l’atteignirent. Seulement, cette fois, elle était préparée, de sorte que les balles ricochèrent sur son plastron. Une lueur s’illumina dans le creux de sa main, et elle envoya une décharge d’énergie, frappant les ennemis, provoquant une violente explosion qui repoussa deux d’entre eux. Un troisième Noir pointa son fusil sur elle, et tira une grenade. L’explosion envoya valser Sarah, qui défonça le mur de l’entrepôt, et s’étala dans un couloir Secouant la tête, elle regarda autour d’elle, et vit plusieurs corps à terre, sans aucun doute après leur rencontre contre Garo.

*Par où il est passé ?*

Se relevant, Sarah se mit à courir, cherchant des traces de sa proie, convaincue que, d’une manière ou d’une autre, il était lié à ce chaos global qui venait d’arriver...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 24 mars 2018, 10:33:01
Contrairement à ce qu’avait pensé le fugitif, la réponse du Ghetto à l’intervention des Black Squadrons fut extrêmement virulente et si les commandos en noir faisaient un carnage, ils subirent également des pertes. La violence qui avait explosé au sein du quartier se retournait désormais contre ses oppresseurs, mais ce n’était pas encore assez, non. Les Black Squadrons étaient des mâles eux aussi, lobotomisés mais mâles quand même. Les Tekhannes ne se salissaient pas encore les mains, se contentant de laisser leurs esclaves se battre entre eux. Est ce que cela suffirait ? Ou est ce que le soulèvement allait finir par se répandre dans la métropole ? Garo ne comptait pas rester là pour le découvrir ..

Le jeune homme envoya dormir le dernier membre d’un groupe de punks qui lui était tombé dessus alors qu’il venait de quitter le garage de Golden par une porte dérobée. Contrairement à son habitude, Il n’avait pas fait de simagrées : le chef des junkies n’avait pas eu le temps de le menacer qu’il s’était retrouvé avec l’empreinte en trois dimensions de la semelle d’une chaussure sur son visage. S’occuper des autres fut tout aussi rapide : uniquement des coups de pieds pour préserver ses mains en mauvais état, pas d’actes ni de paroles inutiles. Simple, brutal, efficace. Les punks n’avaient sans doute même pas réalisé ce qui leur arrivait. Sans perdre de temps Garo s’empara du blouson d’un des hommes pour couvrir son torse nu et déguerpit alors que le bâtiment voisin était à nouveau secoué par des explosions…

Le fugitif respirait bruyamment, ruisselant d’une sueur qui se mélangeait à son sang et qui tombait en gouttes écarlates sur le bitume crasseux  : Ses blessures s’étaient réouvertes et la fièvre s’était violemment rappelée à lui, plus vive qu’auparavant. Encore une fois, il était au bord du précipice, prêt à s’écrouler à n’importe quel moment. Qu’il arrive encore à tenir debout ne cessait de l’étonner.  Après une course à travers les dédales du Ghetto, durant laquelle il évita avec soin de s’approcher de la moindre source de violence ou du plus petit attroupement, il s’appuya contre un mur le temps de reprendre son souffle.

Alors qu’il crachait ses poumons, un sourire apparut sous la capuche qu’il avait rabattu sur sa tête. Oh si bien sûr, il savait pourquoi il résistait à l’envie de se laisser happer par les ténèbres : il attendait avec impatience d’affronter à nouveau la policière ! Il ne doutait pas qu’elle survivrait, il la rencontrerait à nouveau et cette fois il la combattrait au meilleur de sa forme ! Un frisson d’excitation parcourut son corps, électrisant ses sens et lui permettant de continuer à avancer.

Le fugitif se dégagea du mur, laissant une marque de main sanglante sur le béton, et poussa un grognement. Un autre sentiment que l’excitation étreignait son corps : une soif intense qui lui brûlait la gorge aussi bien qu’une marque au fer rouge. Il lui semblait ne pas avoir bu depuis des années ! Il est vrai que depuis sa fuite du Centre il n’avait fait que courir et se battre, pas une fois il ne s’était accordé le moindre temps de repos.. C’était peut être le moment .. avant de tenter de quitter ce foutu Ghetto. Son oeil ensanglanté à demi-clos, Garo regarda autour de lui et discerna la silhouette d’une tour en béton qui dominait les autres bâtiments alentour.

"Je connais cet endroit…"

Des souvenirs brumeux d’une existence oubliée avaient mené ses pas jusqu’ici. Même s’il ignorait comment, il savait que cet endroit était un immeuble forteresse abritant une partie de “l’élite” du Ghetto : des mafieux en tout genre - trafiquants d’armes, de drogues, maquereaux et autres - y avaient installé domicile, et si les premiers étages comportaient essentiellement des baraquements pour leurs hommes de mains, des entrepôts, des laboratoires et des stocks d’armes, les étages supérieurs consistaient en des appartements hautement sécurisés que l’on pouvait qualifier de luxueux pour le quartier. En soit, les mâles opprimés avaient ironiquement essayé de reproduire à leur échelle l’oligarchie écrasante Tekhanne.

L’immeuble était plongé dans le noir, frappé lui aussi par la coupure d’électricité, mais une forte activité régnait à l’entrée. On aurait put croire que c’était celle d’un bunker ou d’une base militaire : pour accéder à l’immeuble, il fallait traverser plusieurs barricades garnis d’hommes lourdement armés avant d’atteindre de lourdes portes blindés qui semblaient pouvoir résister à un char d’assaut. Le fugitif nota plusieurs postes de tirs équipés d’armes lourdes : toute attaque frontale se paierait par d’énormes pertes, même pour les Black Squadrons.
Et le reste de l’immeuble n’était pas en reste : non seulement, le bâtiment était garni d’armes à la manière d’un navire de guerre - Garo était presque certain qu’il y avait même des batteries de DCA sur le toit - mais les deux premiers tiers des étages n’offraient à l’extérieur que des murs de bétons sans fenêtre, parcourus de barbelés et de câbles à hautes tensions afin de prévenir toute tentative d’escalade. Seules quelques chemins de promenades accessibles par des portes blindées permettaient des tours de garde et l’accès à des mitrailleuses lourdes fixes.

Néanmoins, les propriétaires des lieux s’étaient offerts le luxe exubérant de doter leurs appartements, situés aux derniers étages de l’immeuble, de balcons avec baies vitrés, persuadés de leur inaccessibilité, et en temps normal c’était bien évidemment le cas : des systèmes de surveillance sophistiqués - caméras, détecteurs de mouvements, capteurs infrarouges - balayaient les environs et la moindre alerte déclenchait l’arrivée massive de gardes surarmés.
Mais aujourd’hui le bâtiment était plongé dans les ténèbres, et si quelques lampes torches balayaient les étages, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, l’essentiel de l’activité se passait au rez de chaussée : des cohortes armées et fébriles sortaient et entraient dans le bâtiment, et des ordres étaient aboyés alors que quelques tirs sporadiques se faisaient entendre non loin. Les malfrats du lieu semblaient hésiter entre profiter de la situation et protéger leur quartier général. Le jeune homme remarqua d’ailleurs la carcasse calcinée d’un véhicule qui s’était encastré dans la première barricade sans aller plus loin, ainsi que plusieurs cadavres à terre.. Cependant, vu d’en bas, plusieurs appartements semblaient inoccupés. Le lieu le plus protégé du Ghetto était paradoxalement la meilleure planque imaginable !

Garo s’était approché dans l’ombre, au plus près du bâtiment, et respira profondément en faisant craquer ses épaules et ses main meurtries, une grimace en travers de son visage. Après quelques secondes d’observation des rondes des gardes et des faisceaux de lampes torches qui balayaient l’obscurité, le fugitif s’élança sans un bruit : Il courut presque jusqu’aux pieds du bâtiment et bondit par dessus un grillage orné de barbelés avant de se réceptionner au niveau du premier étage en s’accrochant du bout des doigts à des interstices dans le béton !
Le jeune homme retint un hurlement de douleur en sentant un feu liquide se répandre dans son corps, mais il parvint néanmoins à trouver des prises pour ses pieds et resta quelques secondes dans cette position, plaqué contre le mur gris, avant d’entamer son escalade. Défiant la gravité, il grimpa le long de la façade de l’immeuble, se faufilant entre les barbelés et les câbles électriques neutralisés, et modifiant son parcours au fur et à mesure qu’il montait pour éviter les gardes et les faisceaux de lampes baladeuses.

Cent fois il manqua de glisser, de lâcher prise, ou de se faire repérer. Cent fois il se rattrapa de justesse et réussit à passer inaperçu. Enfin, après une ascension à la fois rapide et interminable, il parvint au niveau des logements, mais ne se précipita pas pour autant. Il observa l’intérieur de plusieurs appartement à la dérobée avant de se décider à prendre pieds sur les balcons. Mais il lui fallut plusieurs tentatives avant de trouver le Graal : une porte-fenêtre non verrouillée !

Après avoir repris son souffle quelques instants, ses mains ensanglantées et tremblantes, il entra furtivement dans l’appartement à la décoration aussi luxueuse que de mauvais goût. Le propriétaire des lieux semblait y avoir ramené tous ce qu’il avait trouvé de plus ostentatoire et avait créé un patchwork infâme sans se soucier de la moindre notion de cohérence de l’ensemble : des objets high-tech plaqués or étaient disposés sur des meubles fluos recouverts de fourrures synthétiques, tandis que des images pornographiques tekhannes encadrées au mur cotoyaient des têtes d’animaux grossières. Mais Garo n’était pas en état de faire le difficile .. Il s’assura que l’appartement plongé dans l’obscurité était bien vide puis tâtonna jusqu’au sas d’entrée. De nombreuses serrures le verrouillaient déjà, mais il enclencha deux autres lourds loquets mécaniques uniquement accessibles depuis l’intérieur : si le propriétaire revenait, cela lui laisserait largement le temps de s’enfuir avant qu’il ne défonce la porte.


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=zP5-qj58FBc)

Une fois cette précaution prise, le jeune homme se traîna jusqu’aux grand frigo qui trônait dans la salle principale et l’ouvrit : ce dernier contenait un nombre incalculable de bouteilles d’alcools de toutes sortes, mais le fugitif cherchait autre chose. Il s’empara d’une bouteille d’eau énergisante d’origine tekhanne - composée essentiellement d’eau, de sucre de synthèse, et de divers nutriments - et la vida d’un trait ! Après avoir manqué de s’étouffer, il dévora des barres chocolatées qui trainaient là et ouvrit une seconde bouteille avant de se diriger vers la baie vitrée en titubant

Tout en buvant plus lentement, il profita de ce point de vue exceptionnel pour contempler la scène d'apocalypse qui s’étendait à ses pieds. Le Ghetto, bien que plongé dans le noir, était embrasé. Des volutes de fumées noires et oranges s’élevaient en de multiples endroits, des balles traçantes déchiraient l’obscurité comme autant de traits lumineux à l’apparence faussement inoffensive, et au loin deux hélicoptères balayaient les rues de leurs projecteurs. Quel spectacle magnifique pensa ironiquement Garo, un rictus en travers le visage !

Soudain une explosion plus proche illumina brièvement l’appartement, et la vision qu’il eut dans le reflet de la baie vitrée le fit se figer : il y avait vu un spectre écarlate au regard fiévreux, couvert de poussières et à l’apparence décharnée, semblant plus mort que vivant… C’est à ça qu’il ressemblait ? Garo baissa les yeux et remarqua les gouttes de sang qui tâchaient à intervalles réguliers la moquette luxueuse en fourrure blanche : on pouvait le suivre à la trace depuis le balcon et ce à travers tout l’appartement. Dans cet état, peu importe s’il arrivait à quitter le ghetto, il se ferait immédiatement repérer ..

Bien que le canapé recouvert d’un cuir rouge vif disposé non loin était extrêmement attirant, et malgré son état, Garo devait d’abord penser à la suite, question de survie. Il jeta la bouteille qu’il tenait et s’empara de bougies disposées sur une table : apparemment le propriétaire avait utilisé les moyens du bord pour s’éclairer lorsque la panne générale avait eu lieu. Après avoir dégoté un briquet et allumé une bougie, Garo se dirigea vers ce qui ressemblait à un dressing et il eut de la chance car le propriétaire semblait faire à peu près sa taille même s’il paraissait plus large. Le jeune homme s’empara au hasard d’un pantalon, d’un haut noir et d’un manteau au milieu du contenu hétéroclite et les jeta en travers un fauteuil. Au moins il aurait de quoi s’habiller rapidement s’il devait s’enfuir.. Un frisson le parcourut violemment.

"J’ai si froid .."

Garo se dirigea finalement vers la salle de bains : Se nettoyer et panser ses blessures, avant tout, tel était la priorité. Il ne pouvait pas encore s’offrir le luxe de se reposer. Il devait absolument résister aux appels désespérés de son corps épuisé ..  Après avoir allumé quelques bougies supplémentaires déjà disposées dans la salle d’eau, ses vêtements déchiquetés et ensanglantés atterrirent dans une panière à linge poussiéreuse, et il entra alors dans la vaste douche à la tuyauterie plaquée or. D’une main tremblante, le jeune homme ouvrit les robinets et les flots brûlants qui jaillirent du pommeau suspendu au plafond lui arrachèrent un profond gémissement !

L’eau chaude qui ruisselait sur lui était tout à la fois un délice et une torture ! Garo appuya ses deux mains contre la paroi carrelée pour ne pas s’effondrer, avant d’y poser son front, haletant de fièvre et de douleur. Pris de vertiges, sentant ses jambes faiblir, il lutta de longues secondes pour ne pas perdre connaissance alors que des excrétions noirâtres émanant de son corps ensanglanté se déversaient dans le siphon de la douche. Après un long moment sous les eaux, il passa une main tremblante dans ses cheveux pour les rejeter en arrière et s’empara d’un savon ..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le dimanche 25 mars 2018, 21:03:17
*Il faut que je le retrouve…
Pour quelle raison ? Vu dans quel état tu as fini lors de votre dernière confrontation, ce n’est vraiment pas prudent, Sarah. Si j’étais toi, je chercherais plutôt à foutre le camp d’ici fissa !
Il est lié à cette attaque terroriste… Une panne générale du réseau électrique qui dure si longtemps, ce n’est pas normal, et même lui n’est pas en mesure de faire une telle attaque. J’ai un très mauvais pressentiment.
Je maintiens que c’est risqué. L’endroit est en pleine explosion, et les Escadrons Noirs ne te feront pas de cadeau, Sarah !
*

Sarah écoutait silencieusement sa voix intérieure, sans pour autant donner suite. Elle pouvait se montrer très têtue, et l’enquête n’était toujours pas finie. GWC avait joué à la roulette russe, cantonnant la police au rôle d’observatrice pendant qu’elle déployait sa GeoArmy pour malmener leur sujet prétendument en fuite. La théorie du chaos avait trouvé à s’appliquer, et ce qui devait être un exercice en terrain réel avait dégénéré en plein chaos. Leur sujet était en fuite, Starlight, leur super-combattante invincible, était partie, et la GeoArmy était également en plein désarroi. Dans ce chaos global, le premier réflexe de n’importe quelle personne sensée aurait été de partir… Mais ce n’était pas l’opinion de Sarah.

Il se passait quelque chose de grave ici, de suffisamment grave pour plonger la ville dans le chaos, et elle devait retrouver la seule piste qu’elle avait. Sortant de l’immeuble, Sarah laissa les Royal Bears au combat avec les Black Squadrons, et remit son heaume. Pezzini savait que le Witchblade était un artefact très puissant, et entreprit d’utiliser les fonctionnalités avancées de son armure, notamment des capacités d’analyse renforcées. Indéniablement, l’artefact n’était pas conçu pour une utilisation passive, et était autant une arme défensive qu’offensive. C’est par ce biais que sa visière repéra, le long du mur, une trace ensanglantée. Auvu de leur précédent affrontement, le Witchblade avait déjà eu le sang de Garo sur lui, et avait eu l’occasion de l’analyser, et de le stocker. C’est ainsi que Pezzini repéra sa proie.

*Parfait… Il est blessé, donc il va laisser des traces.*

Poursuivre sa cible au milieu de ce chaos ambiant n’était pas aisé. Les locaux continuaient à affronter les Escadrons Noirs, et Sarah quitta la ruelle, suivant les pistes de son ennemi, évitant autant que possible les escarmouches. Pour cela, le Witchblade se camouflait, sa couleur argentée devenant plus sombre, adaptant les tonalités ambiantes. Prudente, Pez’ finit par grimper le long d’une gouttière, et rejoignit un toit. Là aussi, les choses n’étaient pas calmes, car il était fréquent que des casseurs se rendent sur les toits depuis des escaliers de service, et ne jettent des explosifs ou des bombes incendiaires.

Depuis le toit, Sarah put néanmoins voir le cœur de la ville, les immenses hyper-ciel, gratte-ciel colossaux qui s’enfonçaient jusqu’au ciel. Et, là, elle vit que le courant était revenu dans ces bâtiments.

*Tout se remet en marche…*

Raison de plus pour se presser ! Reprenant sa traque, Pezzini s’avança, et rejoignit le cœur du ghetto : la Forteresse. On appelait ainsi dans la police ce conglomérat de bâtiments, de containers, de cours et de ruelles. La Forteresse était le cœur du Red Corner District, le siège du criminel le plus influent des lieux : le « Red King ». La police ignorait encore son identité, le Red King n’agissant que par le biais de lieutenants. Il contrôlait tous les gangs du ghetto, allant des Red Boobs aux Royal Bears, organisant régulièrement entre les différents chefs de gang des réunions.  On appelait ça le « Conclave », et c’était à cette occasion que le Red King, toujours par l’intermédiaire de ses seconds, administrait les gangs, et sermonnait ceux qui ne remplissaient pas leurs objectifs économiques.

La Forteresse était un lieu hautement défendu, avec un épais mur, et de nombreux gardes. En ce moment, c’était probablement le seul lieu du ghetto qui soit à même de repousser les Black Squadrons, et c’était sûrement ici que les Escadrons Noirs convergeaient, profitant du chaos ambiant pour détruire cette place forte du crime organisé.

*Le Red King s’est sûrement montré trop gourmand…*

Beaucoup de théories circulaient au sein de la police sur le fait que les pouvoirs publics laissaient ce genre d’individus en place. Mine de rien, la présence du Red King, si elle permettait de structurer les activités criminelles du ghetto, permettait aussi de les réguler. D’ailleurs, certains au bureau affirmaient que le Red King n’existait pas vraiment, et que, si la police n’enquêtait pas trop sur lui, c’était précisément pour éviter d’apprendre qu’il était soutenu par les autorités légales.

Sarah se tenait depuis un toit, et vit que les forces locales étaient sur le pied de guerre, mettant des barrages, et chargeant de puissantes armes.

*Et il est passé par là…*

Pezzini pouvait remonter la trace de son adversaire, et bondit en avant, rejoignant le toit d’un container. Elle inspecta les environs, jusqu’à trouver les traces de sa cible, remontant le long d’un mur, et bondit encore, rejoignant sans difficulté le balcon. L’homme avait discrètement ouvert la porte, et Sarah rentra à l’intérieur. Elle regarda lentement autour d’elle, sans voir quoi que ce soit, et se déplaça prudemment, avant d’entendre le bruit de l’écoulement de l’eau.

*Hum…*

Sarah hésita sur ce qu’il fallait faire. L’affronter ? C’était prendre le risque d’attirer sur eux toute une armée. Plusieurs bougies permettaient d’éclairer les lieux, et elle finit par rétracter son armure, tout en cherchant dans les coins. Sarah récupéra finalement un pistolet dans un meuble, le chargea, ôta le cran de sûreté, puis se rendit dans la salle de bains, rapidement, en pointant son arme sur le visage de l’homme.

« Je vous déconseille de faire quelque chose de stupide ! » lança-t-elle rapidement.

Ton sec et dur, mais Sarah ne fit pas feu.

« On peut dire que vous m’aurez donné du mal… »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le lundi 26 mars 2018, 23:55:20
La mousse recouvrait petit à petit l’eau trouble stagnant au fond de la douche alors que Garo nettoyait son corps de la couche de saletés et de sang qui le recouvrait. C’était un travail lent et laborieux car le jeune homme se tenait d’une main contre la paroi de la douche, et passait le savon sur son corps martyrisé de l’autre. A intervalles réguliers il devait également faire des pauses et se faire violence pour ne pas s’écrouler. Mais il avait bientôt terminé : grâce à ses capacités extraordinaires de récupération, ses blessures avaient cessé de saigner, à l’exception de la profonde plaie à sa main droite. Il n’avait plus qu’à finir de se rincer, bander sa main et enfin il pourrait aller s’allonger. Il n’aurait probablement pas beaucoup de temps mais s’il pouvait se reposer une heure, rien qu’une petite heure ..

« Je vous déconseille de faire quelque chose de stupide ! »

Garo se crispa soudainement. Sa main se referma sur le morceau de savon, menaçant de le faire éclater. Merde, il n’avait rien entendu venir ! Le fugitif tourna lentement la tête par dessus son épaule et fut surpris de voir la policière, qu’il avait laissé au garage des Royal Bears, dans son dos. Comment avait-elle fait pour arriver à le suivre ? Étrangement, son armure ne recouvrait plus qu’une partie de son corps : apparemment elle ne le considérait plus comme une menaçe, ce qui l’irrita profondément, mais il fut plus écoeurer encore de voir qu’elle le tenait en joue avec une vulgaire arme à feu. Cela lui donna envie de vomir.

« On peut dire que vous m’aurez donné du mal… »

Garo eut un rictus moqueur. Sans se retourner, il coupa l’eau de la douche et il se redressa avant de répondre à la jeune femme d’une voix rauque :

Ha ? Et tu comptes ouvrir le feu dans ce.. nid de frelons ?.. Finir deux fois inconscientes ne t’a pas suffit ? … Tu as vraiment envie qu’ils finissent le boulot .. cette fois ?

Mais le rictus de Garo se transforma soudain en une violente grimace alors qu’une souffrance terrible explosait dans sa poitrine. Si les saignements avaient presque tous cessés, ses blessures étaient graves : son corps ravagé comptait de multiples fractures et des lésions internes importantes à certains de ses organes. Il avait également perdu beaucoup de sang... Garo se détourna aussitôt, les dents serrés, pour que la jeune femme ne voit pas son visage ravagé par la douleur : il haïssait montrer une telle faiblesse, c’en était trop pour son orgueil ! Il aurait tout donné pour que la policière disparaisse et n’assiste pas à ce spectacle ! Le jeune homme laissa tomber le savon qu’il tenait encore et s’appuya à deux mains contre la paroi humide, respirant avec difficulté, luttant contre la fièvre et la douleur, et mit plusieurs secondes avant de reprendre un semblant de contenance. Il lança ironiquement, à la jeune femme qui se tenait toujours derrière lui :

Tch !.. Si pressée de m’affronter à nouveau ?.. Quand j’ai dit que la prochaine fois .. ça serait toi et moi, seul .. Je ne pensais pas aussi tôt, hé !

Mais même aux oreilles de Garo, ses paroles sonnèrent faux. C’était celles d’un être acculé qui ne voyait aucun moyen de s’en sortir et qui ne pouvait qu’essayer de gagner du temps. Le jeune homme s’assombrit : il tenait à peine debout, était-il capable d’éviter une balle dans son état ? Il en doutait. Mais ce n’était pas sa seule incertitude : il ne savait toujours pas si la policière faisait partie de la GEFT, ni quelles étaient ses intentions.. Garo ferma les yeux un instant, poussa un grognement, puis daigna enfin se retourner vers la jeune femme, exposant son corps meurtri et nu, ruisselant encore d’eau. Se tenant toujours d’une main contre la paroi de la douche, il demanda durement, du ton de ceux qui n’ont plus rien à perdre :

Qui es tu ?.. Et que veux-tu ?
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le mardi 03 avril 2018, 01:08:44
Sarah constata rapidement que son adversaire avait du mal à tenir debout. Finalement, il n’était donc pas immortel... Le doute était permis, à force ! Pezzini l’avait traqué d’un bout à l’autre du Red Corner, avait frôlé la mort deux ou trois fois, défié des gangs sauvages et meurtriers, et avait même affronté les Black Squadrons ! Elle se retrouvait maintenant au cœur de la Forteresse, tandis qu’une nouvelle lutte, particulièrement âpre, s’annonçait dans cet endroit. Sarah avait tout intérêt à ne pas être là quand le courant finirait par revenir ! Mais, pour l’heure, elle était intriguée par cet homme. Il était clairement lié à tout ce qui venait d’arriver ici, même si elle ignorait encore dans quelles proportions... Elle savait qu’elle avait l’air un peu ridicule avec son arme à feu, et qu’un combat entre eux ne serait sûrement pas une bonne idée, tant pour lui que pour elle. Cependant, son adversaire n’était clairement plus en état de se battre. Il avait de multiples plaies sur le corps, et semblait à bout de souffle.

*Touche-le...* glissa une voix dans sa tête.

Pezzini fronça les sourcils, et continua à le tenir en joue avec son arme, un réflexe un peu superflu. L’homme n’était clairement pas hostile, et elle s’écarta prudemment, arrivant sur le palier de la salle de bains, louchant brièvement sur ses formes... Et rougit brièvement devant son corps musclé et bardé de coupures. Une vue qui la stimulait, mais elle savait qu’elle était, en ce sens, influencée par le Witchblade. L’armure était dangereuse, jouant sur ses pulsions, mais elle ferma les yeux, luttant contre ce sentiment confus qui naissait en elle, et lui répondit ensuite :

« Je suis Sarah Pezzini, policière de Tekhos... Et vous, vous êtes un criminel en fuite, et je... »

Elle vit soudain son pistolet s’illuminer, se recouvrant de fins tissus argentés. Sarah fronça les sourcils, en constatant que le Witchblade n’en faisait encore qu’à sa tête, et relâcha le pistolet. L’arme à feu tomba sur le sol, et Pezzini cligna des yeux.

*TOUCHE-LE !*

Sa main s’illumina alors, et elle se déplaça alors, réagissant à l’ordre impérieux de la voix en elle. Sa paume se recouvrit d’une texture argentée, et elle la posa sur le torse de Garo. L’homme était bien trop blessé et fatigué pour pouvoir la repousser, mais, alors qu’il aurait pu s’attendre à une attaque, une saine et douce chaleur envahit son corps. Le Witchblade prouvait encore ses capacités multiples, allant de capacités offensives à des capacités de soutien. C’était tout simplement de la magie blanche, et elle soignait Garo.

La lueur blanche s’échappant de sa main s’agrandit encore, devenant de plus en plus éblouissante... Et, quand Sarah retira enfin sa main, toutes les blessures de Garo avaient disparu.

*Pourquoi ? Pourquoi j’ai fait ça ?!
Il n’est pas ton ennemi, Pezzini... Et je refuse de laisser un adversaire de valeur blessé devant moi.
Il a failli me tuer !
C’est bien la preuve que tu manques d’entraînement...*

Sarah observa l’homme silencieusement, fronçant les sourcils, et sortit de ses pensées.

« Maintenant, à votre tour. Si vous ne voulez pas que je vous passe par la fenêtre, dites-moi qui vous êtes, pourquoi le GEFT vous poursuit... Et comment vous avez fait pour créer ce black-out général. »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 06 avril 2018, 23:58:46
À la seule lueur des bougies et à travers sa vision ensanglantée, Garo discernait bien mal la jeune femme, mais elle semblait inexplicablement confuse. Ce sentiment se vit confirmer par les paroles hésitantes de la dénommée Sarah, quand soudain elle s’interrompit au beau milieu de sa phrase et lâcha son pistolet qui s’était brusquement illuminé !

Respirant toujours aussi difficilement, le jeune homme haussa un sourcil. Il ne comprenait rien à ce qui se déroulait sous ses yeux ! Etait-ce la fièvre qui le faisait délirer ? Sans prévenir, la policière se dirigea droit sur lui et leva une main qui brillait à son tour d’une lumière éclatante. Garo se raidit, mais elle avait déjà posé sa main sur son torse avant que son corps meurtri n’ait eu le temps de bouger !

*Merde !*

Alors que le jeune homme croyait sa dernière heure arrivée, une douce chaleur se propagea dans la totalité de son corps et la lumière s’intensifia jusqu’à l’aveugler totalement : pendant quelques instants son univers ne fut plus qu’un paradis paisible d’une blancheur immaculée !
 
Puis la lueur déclina et Garo rouvrit les yeux, sans savoir s’il s’était écoulé des secondes ou des heures. Stupéfié, il réalisa que la douleur et la fièvre avaient disparu. Sa vision était également redevenue aussi claire et perçante qu’auparavant.

Qu’est ce que.. ?

Les yeux écarquillés, il leva ses bras devant lui et constata que non seulement les tuméfactions qui recouvraient ses membres avaient disparu, mais que ses terribles blessures aux mains étaient également complètement guéries !

« Maintenant, à votre tour. Si vous ne voulez pas que je vous passe par la fenêtre, dites-moi qui vous êtes, pourquoi le GEFT vous poursuit... Et comment vous avez fait pour créer ce black-out général. »

Le jeune homme sursauta presque lorsque la voix de la policière résonna - il en avait oublié sa présence - mais très vite son sourire carnassier habituel réapparut sur son visage. Il ne savait ni comment ni pourquoi mais Sarah l’avait complètement soigné : il ne s’était pas senti aussi bien depuis des lustres !
La jeune femme avait des questions, et elle faisait mine d’être prête à tout pour avoir des réponses, mais si cela avait été vraiment le cas, elle n’aurait pas pris la peine de le guérir.. Le sourire de Garo s’agrandit. Il ne savait pas ce qu’elle cachait mais il sentait l’excitation monter en lui : ce qui allait suivre s’annonçait très intéressant !

Toujours debout nu dans la douche, le jeune homme fit face à la policière et lui répondit d’un air moqueur :

Me faire passer par la fenêtre ? Mais tu l’as déjà fait : j’ai encore des traces de ce que tu m’as infligé juste après.

Garo effleura de ses doigts les fines cicatrices rosées barrant son torse, qui témoignaient du moment où Sarah l’avait passionnément griffé après avoir atterri sur lui. Le jeune homme sortit de la douche en poussant un petit ricanement et rajouta, alors qu’il passait à côté d’elle :

D’ailleurs tu me tutoyais à ce moment là. Tu te rappelles ?

Le fugitif s’empara d’une première serviette qu’il enroula autour de sa taille, et se servit d’une seconde pour essuyer le haut de son corps, puis ses cheveux qu’il frictionna vigoureusement. Tournant ostensiblement le dos à la jeune femme, il s’arrêta devant le miroir de la salle de bains, essuya la buée qui le recouvrait et s’étonna de l’image que lui renvoya son reflet :

Impressionnant ..

Il examina son visage, notamment son oeil qui était complètement ensanglanté peu de temps auparavant, mais à l’exception de quelques cicatrices imperceptibles, il ne restait nul trace de ses blessures : elles avaient bel et bien complètement disparues !
Derrière lui, Sarah s’impatientait. Il poussa un soupir amusé avant de daigner lui répondre :

Alors tu ne sais vraiment pas ce que je suis, hein ?

Le jeune homme s’appuya à l’aide de ses deux mains sur le lavabo et contempla à nouveau son reflet. Il continua alors d’un ton qui se voulait amuser, presque enjouer, mais un grincement dans sa voix trahissait une haine viscérale enfouie au plus profond de son être :

Je suis un des … jouets de la GeoWeapon Corp. Un de leur petit monstre élevé en laboratoire pour satisfaire leurs desseins militaires. Ce soir, je me suis échappé.. ou plutôt elles m’ont laissé m’échapper, afin de tester mes aptitudes en conditions réelles, avant de me ramener au Centre.

Sarah put voir la mâchoire du jeune homme se crisper dans le miroir : il détestait qu’elles se soient ainsi jouées de lui, le traitant comme un vulgaire cobaye. Il inspira profondément pour reprendre contenance et se retourna vers la policière en s’appuyant contre le lavabo, les bras croisés. Il ne put s'empêcher de détailler longuement l'intrigante armure qui recouvrait partiellement les courbes de la jeune femme, avant de reprendre, son sourire carnassier à nouveau aux lèvres :

Mais tout ne s’est pas passé exactement comme ces garces l’avaient prévu : après que je me sois occupé de Butterfly, Starlight m’est tombée dessus. Et … disons que j’étais entrain de passer un mauvais moment, quand bam ! Blackout ! Et oui, désolé de te décevoir mais je n’en suis pas la cause. J’aurais bien aimé : même Starlight s’est roulée par terre en pleurnichant ! Mais tu devrais en connaître l’auteur, non ? Son visage est apparu sur tous les écrans de Tekhos : un mec encapuchonné aux yeux bleus, qui se fait appeler le Prophète..

Garo ricana une nouvelle fois, observant avec attention les réactions de la jeune femme.

Un autre jouet qui s’est échappé dans la nature on dirait, tu ne crois pas ?
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 09 avril 2018, 01:13:56
*J’ignorais que le Witchblade pouvait faire ça...
Il y a encore tellement de choses que tu ignores sur nous, Sarah Pezzini.*

Elle était assez confuse, mais Garo allait mieux... Sans effet secondaire notable. Lui-même semblait surpris, décontenancé. Pourquoi le soigner ? La question était sincère, et Pez’ n’arrivait pas vraiment à se l’expliquer. C’était... C’était comme si le Witchblade lui avait enjoint de le faire ! Elle s’écarta de lui, laissant l’homme récupérer une serviette de bains, et regretta presque qu’il arrache à ses yeux la vue de son corps. Garo s’observa ensuite dans le miroir, essuyant la buée située dessus, pour pouvoir constater qu’il était guéri. Oh, il avait encore ses cicatrices ici et là, mais, pour toutes les blessures légères, les ecchymoses, les boursouflures, les croûtes, il était indéniablement soigné ! Sarah ignorait totalement comment elle avait fait ça, et ne savait pas davantage si elle pourrait le refaire. Sa surprise était de taille, car elle avait honnêtement toujours vu le WItchblade comme une arme entièrement offensive, pas comme un artefact doté de capacités curatrices...

Face à Garo, elle écouta donc ce dernier lui expliquer qu’il était un cobaye, sorti tout droit des laboratoires de GeoWeapon Corp. Il avait cru s’être évadé, mais son évasion n’avait servi qu’à tester ses capacités en situation réelle dans le ghetot, et le GEFT avait finalement été envoyé pour le ramener. Apprendre que l’homme avait réussi à battre Butterfly ne manqua pas d’impressionner Sarah. Elle savait de quoi le GEFT était capable pour les avoir souvent vues à l’œuvre, et c’était précisément parce qu’elle se méfiait de ces femmes que Pezzini hésitait à déployer le Witchblade. Le GEFT était une véritable d’unité d’élite surnaturelle. Sarah se rappelait encore de leurs interventions musclées, et où la police avait pour seule rôle de maintenir les lieux, et de contenir la foule.

Garo était ensuite tombé sur Starlight, et, sans surprise, n’avait pas pu en mener une seule contre elle. Cette femme surnaturelle était une véritable terreur, surpuissante... Face à elle, Garo n’avait eu aucune chance, mais avait été sauvé par un deus ex machina imprévu, celui à l’origine de ce black out...

*Le Prophète ?!*

Pez’ réfléchit silencieusement... Mais ce nom ne lui disait absolument rien. Finalement, Garo lui renvoya la balle, et elle hocha lentement la tête :

« Je vous crois... J’ignore qui est ce Prophète, mais je sais que les femmes de GeoWeapon Corp. jouent avec des forces qui les dépassent. Enfin, il n’y a pas que GWC, malheureusement... Mais, en ce qui me concerne, je ne viens pas de là. »

Encore une fois, Pezzini, d’habitude si méfiante, s’étonnait à se confier autant à un individu, surtout quelqu’un qu’elle avait tenté de tuer il y a de cela quelques minutes.

*Je ne comprends pas...
Peut-être que, fondamentalement, tu ne ressens aucune hostilité envers lui, parce que tu sais qu’il n’est pas mauvais ?*

Sarah soupira lentement, et reprit donc :

« J’ai failli mourir, une fois. Une opération difficile... Et ce truc s’est greffé à moi. C’est... C’est le Witchblade, un artefact légendaire extrêmement puissant. J’ignore pourquoi il s’est greffé à moi, ce qu’il me veut, mais... Quand je le porte, j’ai du mal à y voir clair. Et... Je ne sais pas trop pourquoi, mais... Je crois qu’il vous apprécie. »

Pezzini soupira encore. Elle se pinça les lèvres, se frictionnant nerveusement les épaules.

« Écoutez, je regrette de vous avoir attaqué. Je n’ai pas envie que le GEFT vous remette la main dessus, mais... Je ne crois pas que nous soyons en sécurité ici. »

Et, surtout, elle ressentait toujours cette étonnante attraction chimique envers lui... Ce qui ne manquait pas de la perturber.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le jeudi 12 avril 2018, 21:14:16
Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=7z-mo73oDk8)

Garo haussa un sourcil lorsque Sarah avoua ne pas connaître l’homme qui se faisait appeler le prophète :

Haaa ? Tu dois être la seule à ne pas avoir entendu son petit discours proclamant la fin de la société Tekhanne, hé hé hé.

La jeune femme crut bon de préciser qu’elle ne faisait pas partie de la GeoWeapon Corp. A vrai dire le fugitif se fichait bien de son appartenance supposée à telle ou telle faction, mais cela semblait important pour la policière. Elle était par ailleurs hésitante, confuse, sans raison apparente. Elle évitait son regard en se mordant les lèvres, et s’occupait les mains comme elle pouvait. Garo fronça les sourcils, suspicieux : où était donc passé la superbe assurance qu’elle avait arboré lors de leur affrontement sur les toits ? Pourquoi s’était-elle lancée à sa poursuite ?  Pourquoi l’avait-elle soigné ?

Sarah lui apporta alors quelques éléments de réponse lorsqu’elle commença à se livrer comme s’ils étaient de vieilles connaissances. Elle désigna son gantelet et tenta de lui en expliquer sa nature. Le fugitif cligna des yeux plusieurs fois quand elle sous-entendit que cet artefact avait une conscience, mais lorsqu’elle ajouta qu’il l’influençait également - et qu’il semblait apprécier Garo - les pièces du puzzle commencèrent à se mettre en place dans l’esprit du jeune homme !

Alors que Sarah semblait de plus en plus nerveuse, le sourire du fugitif s’agrandit de façon féroce, dévoilant des dents d’une blancheur immaculée. Il n’écouta pas la jeune femme lorsqu’elle s’excusa de l’avoir attaqué, pas davantage lorsqu’elle l’informa de façon indirecte de son désir de l’aider. Non, il était bien trop occupé à s’avancer vers elle !
Sans prévenir, il saisit la main de la policière porteuse du gantelet et la leva devant ses yeux avant d’admirer l’artefact comme s’il admirait le plus beau des joyaux.

Haaaa, je comprends mieux pourquoi tu étais si différente sur les toits !

Garo la repoussa brusquement contre un des murs de la salle de bain. Plaquant le gantelet que portait la jeune femme contre la paroi encore humide, il posa sa main libre non loin de la tête de la jeune femme, l’enfermant entre ses bras. La serviette qui avait servi à sécher ses cheveux glissa de ses épaules et tomba par terre, ne laissant plus que celle attachée à sa taille. Son regard glissait continuellement entre l’artefact et la jeune femme, à tel point que, lorsqu’il reprit d’une voix rauque, il était difficile de savoir à qui il s’adressait vraiment :

Mon évasion, le chaos dans les rues, tu n’en avais rien à faire... Tu voulais seulement te battre contre moi ! Et tu as adoré ça ! Te laisser guider par tes instincts, mettre ta vie en jeu, sentir l’adrénaline coulait dans tes veines et tes muscles embrasés par l’effort, donner tout ce que tu as pour finalement parvenir à me mettre à terre ! Et à cet instant précis, tu as été saisi d’une extase que rien d’autre ne peut t’apporter, avoue-le !

Une lueur démente dansait dans les yeux de Garo alors que son regard aussi flamboyant qu’inquiétant plongea dans les yeux couleurs noisette de Sarah. Plus rien d’autre n’importait : ni les émeutes qui secouaient le quartier, ni le piège que représentait l’immeuble où il se trouvaient, ni la GEFT lancée à ses trousses, ni même une possible réaction violente de la jeune femme en réponse à ses actes.

Mais tu m’as combattu alors que j’étais blessé, affaibli, épuisé.. C’est pour ça que tu m’as soigné, n’est ce pas ? Tu en veux plus même si tu ne veux pas te l’avouer ! Et si je te disais que chaque combat me rend plus fort ? Imagine alors après une nuit d’affrontement sans discontinuer contre les pires gangs du Ghetto et l’élite de la GeoWeapon Corp ! Même moi j’ignore l’étendu de ma nouvelle puissance mais je la sens couler en moi, se déverser dans l’ensemble de mon corps ! Sens !

Il saisit la main libre de Sarah et la plaqua contre son torse : elle put alors ressentir son coeur qui bondissait puissamment dans sa poitrine, ses tremblements d’excitation, sa peau frissonnant d’une énergie presque électrique ! Garo approcha dangereusement son visage de celui de Sarah, leur souffle se mélangeant suavement, et il remarqua avec une grande satisfaction que le trouble de la jeune femme atteignait son paroxysme mais le monstre de laboratoire ignorait qu’il se méprenait largement sur son origine !

Alors que vas tu faire maintenant ? Nier ce que tu ressens et te cacher sous ton masque de policière ? Ou bien accepter ce que tu es et t’emparer de ce que tu désires le plus ? Montre moi ton vrai visage !

Dans cette atmosphère chaude et humide, seulement éclairée par les pâles lueurs des quelques bougies parsemant la pièce, il était si facile de perdre la tête..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 23 avril 2018, 01:00:27
Sarah était effectivement confuse, gênée. Elle n’arrivait pas à comprendre que le Witchblade voulait, ni pourquoi elle agissait ainsi. Clignant des yeux, elle se pinça doucement les lèvres, et sentit le corps de l’homme se serrer contre le sien. Habituellement sur la défensive, Pezzini se sentait, en ce moment, inhabituellement faible et affaiblie. Son corps était pourtant puissant, et l’artefact était encore présent sur elle. Garo la narguait, lui expliquant qu’elle se souciait bien des dégâts collatéraux, de l’arrêter, mais qu’elle était surtout excitée par l’idée d’avoir un tel adversaire.

« Non, ce... Ce n’est pas ça, je... »

Mais elle-même n’en était guère convaincue. Pez’ était de base une femme assez énergique, colérique. Elle ne respectait jamais le règlement, avait toujours tendance à en faire trop, et, sous l’influence du Witchblade, son tempérament naturel ne se calmait pas. Garo pouvait-il avoir raison ? N’arrivait-elle pas à se contrôler à ce point ? Comment expliquer autrement qu’elle l’ait soigné ? Est-ce que c’était le Witchblade qui agissait, ou elle-même qui se cherchait tout simplement des excuses ? Ah, que de confusion !

Elle secoua la tête, posant ses mains métalliques sur son torse, cherchant à le repousser, coincée entre lui et la cabine de la douche.

« A-Arrêtez ça, Garo, ce... C’est ridicule ! »

Sarah pouvait pourtant le repousser sans peine, mais, étrangement, toutes ses forces semblaient l’avoir abandonné. Elle le regarda encore, lèvres entrouvertes, ses mains s’appuyant encore sur son torse musclé. Le fait est qu’à Tekhos, les hommes étaient très rares, et, si Sarah était bien bisexuelle, elle devait bien admettre que, physiquement, l’homme était plutôt pas mal... De quoi la faire hésiter ? C’était indéniablement le cas ! Mais elle refusait de l’admettre, ce qui, en soi, était pourtant la plus belle manière de l’avouer !

Elle regarda autour d’elle, cherchant à fuir le regard démentiel de l’homme, et, quand il lui demanda ce qu’elle allait faire, elle fronça les sourcils, et sembla retrouver un peu de poil de la bête... Notamment en repoussant Garo. Il heurta le lavabo, et elle conversa les sourcils froncés, en croisant les bras :

« Ne prenez pas vos désirs pour des réalités ! Je vous rappelle que nous sommes dans un endroit dangereux, et je n’ai pas le temps pour ces petits jeux. Je... Je ne sais pas quoi faire de vous, mais... Vous restez encore un criminel en fuite, et moi chargée de vous appréhender. »

Elle se raccrochait à la loi, à son insigne, à son devoir... Comme pour mieux tenter de fuir l’inexplicable attirance qu’elle ressentait, et qui amena d’ailleurs ses joues à prendre de belles couleurs rouges...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 27 avril 2018, 23:31:49
Garo heurta violemment le lavabo, renversant au passage quelques flacons divers et variés. Un instant il crut que la jeune femme avait enfin cédé à ses pulsions : il attendit son attaque, son sourire mauvais aux lèvres, mais à son grand désarroi, elle n’en fit rien. Sa frustration en fut d’autant plus grande lorsque Sarah sembla le prendre de haut : le jeune homme resta abasourdi quand elle déclama un bref discours condescendant. Petits jeux ? Criminel en fuite ? N’avait-elle rien compris à ce qu’il était ? Et à l’identité de celles qui le pourchassaient ? Le prenait-elle pour une vulgaire crapule ?
Son sourire disparut instantanément et un veine palpitante apparut sur son front alors qu’il siffla entre ses dents serrées, tout en la foudroyant du regard :

Tu te fous de moi ?.. 


(https://farm1.staticflickr.com/980/41027589224_be8596b236_b.jpg)

Pendant une fraction de seconde, Garo faillit perdre le contrôle. Il sentit un courant électrique parcourir son corps et l’ensemble de ses muscles se tendre, prêt à bondir et à déverser toute la violence dont il était capable ! Son envie de sang brouilla même sa vision pendant un bref instant !
Mais la tension retomba aussi vite qu’elle était montée, évacuée dans un soupir, car le fugitif avait déjà réalisé que la flic avait simplement endossé à nouveau son rôle bancal de justicière afin de masquer tant bien que mal ses inquiétudes et ses hésitations. Encore une fois, il était loin de se de douter que c’était son attirance pour lui qui la troublait. Il se contenta alors de secouer la tête, passablement agacé :

Tch ! … Je perds mon temps...

Garo se décolla du lavabo contre lequel il se tenait et se dirigea vers les vêtements qu’il avait emprunté peu avant sa douche. Il fit tomber la serviette qui lui enserrait la taille sans se soucier le moins du monde de la présence de Sarah : il semblait avoir perdu tout intérêt pour la jeune femme mais s’adressa néanmoins à elle, sans la regarder, tout en s’habillant.

Et si tu arrives à m’appréhender, tu crois quoi ? Que j’aurais un procès équitable ? Que si je suis condamné je finirais dans une prison comme un citoyen lambda de Tekhos ? Non, je n’existe pas, je ne suis pas considéré comme un être vivant, au mieux comme un objet, comme une arme.

Après avoir revêtu un jean usé doté d’un lourde ceinture en cuir, il mit des baskets à ses pieds et en attacha les lacets.

La GeoWeapon Corp va me jeter dans une cage, me lobotomiser et tenter une nouvelle fois de faire de moi son jouet par tous les moyens possibles et imaginables : drogues, électrochocs, tortures, implants, matraquage mental...   

Garo termina par enfiler un haut noir moulant et regarda ce que donnait sa tenue dans le miroir, avant de s’adresser au reflet de la jeune femme :

Mais elles n’ont pas compris.. Non .. elles ne comprendront jamais : elles n’arriveront pas à leurs fins. Jamais elles n’arriveront à me mater, jamais je ne serais leur esclave. Tu sais pourquoi ?

Le fugitif se retourna et se planta devant Sarah, plongeant ses yeux dans les siens, et termina d’un ton menaçant ;

Parce que je suis Garo le Monstre ! Rappelle-t’en avant de te mettre en travers de ma route.

Pas une once d’ironie, pas le moindre trace de sarcasme dans ses paroles, Garo pensait chaque mot qu’il avait prononcé : c’était sa Vérité, sa vision inaltérable de son identité, il était un monstre, et il comptait vivre comme tel. Après avoir affronté du regard la jeune femme, le fugitif se détourna et quitta la salle de bains.
Il en avait marre de cet endroit, il en avait marre du Ghetto, il en avait marre de Tekhos : il devait partir le plus rapidement possible, et profiter du chaos ambiant pour disparaître.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 30 avril 2018, 11:53:28
Oui, bien sûr, elle savait ce qui lui arriverait le jour où il finirait entre les mains des Tekhanes. Il n’aurait pas le droit à un procès équitable, il disparaîtrait, et personne n’entendrait parler de lui. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? C’était son devoir. Elle avait juré en venant à Tekhos, et elle devait bien croire en la loi. Sarah ferma les yeux, en se rappelant, dans sa tête, la fameuse confrontation entre Antigone et Créon. Elle, la femme voulant dignement enterrer les morts, et lui, Créon, le Roi, le lui interdisant, car la loi de la cité l’interdisait. L’opposition fondamentale entre la morale et la loi, entre la justice et sa construction sociétale, la loi. Ce n’était pas juste d’appréhender Garo, mais c’était illégal de ne pas le faire. Un sacré dilemme pour Pezzini, qui se pinça les lèvres. L’homme ne se faisait aucune illusion, et elle non plus.

*M’as-tu déclaré auprès de tes supérieures, Pezzini ? Pourquoi te rattaches-tu encore au respect de ton insigne, de ton badge ? En quoi as-tu vraiment prêté serment ? Défendre des normes législatives idiotes ? Ou une idée, un concept qui vous transcende ?*

Sarah se pinça les lèvres, rougissant sur place. Elle avait honte d’elle-même, et Garo était prêt à partir. Il se dirigea d’ailleurs vers la porte, et Sarah se racla la gorge.

« Vous croyez pouvoir fuir si facilement ? D’une manière ou d’une autre, vous êtes impliqués dans ce chaos généralisé. L’armée ne va pas vous lâcher si rapidement, et, même si votre géopuce a été arrachée, je doute que GeoWeapon Corp. n’ait pas d’autres moyens de vous rattraper. »

Autrement dit, elle était prête à l’aider. Un subit retournement de situation. Elle savait que ce Garo n’était pas très stable, mais elle ne pouvait pas le laisser retomber entre les mains des scientifiques de la mégacorporation, qui étaient d’ailleurs sûrement responsables de ses troubles mentaux. Elle sortit donc à son tour de la salle de bains, et remonta le couloir, s’approchant d’une porte... Quan dune puissante détonation se fit entendre. Sarah s’arrêta sur le palier, et se précipita vers une fenêtre. Un champignon de fumée s’échappait d’un entrepôt latéral, et elle vit, de l’autre côté du fleuve, les lumières s’allumer le long des gratte-ciel.

*Le courant est revenu dans le centre-ville... Mais pas ici.*

Une autre explosion retentit, et de la poussière tomba du plafond.

« Les Black Squadrons attaquent la Forteresse. On ne peut pas rester là, Garo, ça devient... »

Une autre bombe frappa au-dessus de leur étage, pulvérisant la façade, et fit s’effondrer plusieurs poutres. Le plafond s’ouvrit au-dessus de Sarah, et elle se retrouva ensevelie sous les décombres, pendant que toute la pièce fut arrachée sur place. Seul le couloir resta en place. Garo put voir Sarah disparaître dans les débris, tandis que des missiles partaient également de la Forteresse, explosant plusieurs des blindés des Black Squadrons. Ils bombardaient à distance la Forteresse, à l’aide de rangées de lance-missiles montés sur des camions blindés, les protégeant des gangsters qui venaient les attaquer.

Très clairement, les autorités profitaient du chaos ambiant pour déstabiliser les organisations criminelles de la région, rappelant ainsi à tous que même les ghettos ne pouvaient échapper éternellement à l’autorité tekhane... Et Garo et Pezzini se retrouvaient au milieu de cette scène de guerre urbaine.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 05 mai 2018, 19:10:24
Vous croyez pouvoir fuir si facilement ? D’une manière ou d’une autre, vous êtes impliqués dans ce chaos généralisé. L’armée ne va pas vous lâcher si rapidement, et, même si votre géopuce a été arraché, je doute que GeoWeapon Corp. n’ait pas d’autres moyens de vous rattraper.

Garo s’arrêta à ces paroles, avant de reprendre sa marche en poussant un grognement. Il ne savait pas si c’était à cause de l’artefact, mais l’attitude de Sarah envers lui n’avait de cesse de changer brutalement : après l’avoir attaqué, l’avoir menacé à plusieurs reprises de l’arrêter, voilà maintenant qu’elle semblait ... vouloir l’aider ? Non, c’était ridicule, jamais personne ne s’était inquiété pour lui, et ce n’était certainement pas aujourd’hui que ça allait commencer ! Alors pourquoi un début de doute commençait à germer dans l’esprit du fugitif ? Etait-ce l’air profondément confus de la jeune femme qui lui faisait cet effet ?

Quand il entendit les pas de Sarah s’approchaient derrière lui, il se retourna, profondément agacé, mais l’absolue certitude dans le ton de sa voix semblait quelque peu ébranler :  

Tch ! Et qu’est ce que ça peut te faire si j’arrive à m’échapper ou pas ? N’étais tu pas sur le point de me coffrer ? Si t’as changé d’avis, pourquoi n’irais tu pas plutôt aider tes petites copines à mater les émeutiers plutôt que de me casser les ..

Garo fut interrompu quand une explosion se fit entendre non loin de la tour. Sarah se précipita à une fenêtre avant que le jeune homme n’ait eu le temps de réagir. Il n’était pas arrivé à l’encadrement de la porte de la pièce où se tenait la policière qu’une seconde explosion fit trembler le bâtiment. Il regarda autour de lui, essayant de comprendre ce qui se passait.

Que .. ?

Les Black Squadrons attaquent la Forteresse. On ne peut pas rester là, Garo, ça devient...

La déflagration qui suivit manqua de le jeter à terre. Les yeux écarquillés par la surprise, le jeune homme vit Sarah disparaître devant lui, emporté par l’effondrement de la pièce où elle se trouvait. Garo se jeta en arrière, manquant de peu de chuter à son tour, et quand la poussière fut retombée, il constata que la façade en béton armée de l’immeuble avait été éventrée sur plusieurs étages.. Il avait désormais une vue imprenable sur le quartier en proie aux flammes ! Au dehors, l’assaut de la forteresse avait commencé par un barrage d’artillerie tel que le Ghetto n’en avait jamais connu ! Le jeune homme était certain dès le début des troubles que la réponse des Tekhannes serait violente mais de là à penser que cela dégénérerait en une guerre ouverte !..

Garo s’avança jusqu’au bord du gouffre nouvellement créé et ne vit qu’un grand tas de décombre deux étages plus bas, là où aurait dû se trouver Sarah.. Le jeune homme resta abasourdi quelque secondes avant de secouer la tête :

Tch .. ça règle la question ..

Il tourna les talons et s’apprêta à détaler, réfléchissant au meilleur moyen de passer le cordon des Black Squadrons, mais finalement s’arrêta au bout de deux pas, sans vraiment savoir pourquoi :

.. Qu’est ce que je fous ?

Son regard alterna entre le tas de débris en dessous de lui, et la porte d’entrée de l’appartement où il se trouvait, représentant une sortie possible à ce merdier. Depuis le début il comptait s’enfuir seul, par ses propres moyens et il n’avait jamais été question d’autre chose. Alors pourquoi hésitait-il ? Cette femme ne lui avait apporté que des ennuis depuis qu’il l’avait rencontré ! Même ses espoirs d’affronter un adversaire à sa taille avaient été déçus : il aurait dû la laisser aux mains des Red Boobs ..
Et pourtant, elle avait soigné toutes ses blessures sans en donner la raison .. Dans quel but ? Même influencé par un artefact, quelle Tekhanne aurait fait ça ? S’il partait maintenant, il n’aurait jamais de réponses à ses questions ..

Et merde !

Alors que les échanges de tirs s’intensifiaient, Garo se laissa tomber deux étages plus bas et, sans attendre, commença à fouiller les décombres. Il ne savait pas vraiment où se trouvait la jeune femme, ni si elle était encore en vie, alors il se contenta de dégager le plus rapidement possible les morceaux de béton en les jetant au loin, indifférent aux explosions qui risquaient de le déchiqueter ou aux balles qui ricochaient sur les parois grises du bâtiment. Mais la jeune femme n’apparaissait toujours pas..
Alors qu’il usait de toute la force qu’il possédait pour déplacer une énorme poutre métallique, il siffla entre ses dents serrées par l’effort :

Je ne t’autorise pas à crever d’une façon aussi pitoyable la flic ! Tu m’entends ? Tu es ma proie ! Si tu dois mourir, ça sera de ma main !

Au dehors, les Black Squadrons s'apprêtaient à donner l’assaut d’une minute à l’autre ..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le dimanche 06 mai 2018, 22:33:31
Avant de quitter la Terre, Sarah avait entendu parler des raids policiers dans les favelas brésiliennes. Les opérations des Black Squadrons n’avaient rien à envier à ces vastes opérations paramilitaires impliquant des milliers de policiers, des blindés, et nécessitant de s’attaquer à de véritables forteresses entièrement entre les mains des cartels, des narcotrafiquants, disposant de pléthore de guerriers et de gangsters prêts à mourir pour eux. Les guerres de gang à Harlem faisaient bien piètre allure, et c’était le cas ici, à Tekhos, dans les ghettos. La Forteresse était un assemblage de bric-et-de broc, plusieurs bâtiments regroupés ensemble, avec des passerelles de fortune. Les fondations étaient instables, faute d’entretien. Il y avait beaucoup de rouille, et les fondations en bois des bâtiments anciens des ghettos étaient attaquées par de multiples champignons lignivores. Sarah songeait à tout cela en étant enterrée sous des kilos de béton, de rochers, et de poutres brisées.

Lentement, son cerveau se reconnectait, et elle posa ses mains sur le rocher qui écrasait ses seins, l’étouffant à moitié. Encore une fois, elle ne devait la vie sauve qu’au Witchblade. Un immeuble avait beau lui être tombé dessus, son armure avait tenu l’impact. Elle gisait au sol, et entendit des bruits, tout en essayant vainement de repousser le caillou.

*Putain, c’est trop lourd !*

Sarah essaya encore, et couina sur place.

*Merde, j’étouffe !
Toujours à geindre… C’est une habitude chez toi, Sarah Pezzini.*

Pezzini cligna des yeux, essayant de repérer cette voix moqueuse, et vit ensuite une main argentée, comme la sienne, se saisir du caillou, et l’enlever d’un coup sec.

Elle se retrouva devant une autre femme (http://img110.xooimage.com/files/c/3/5/old-bearer-546c41b.png), et fronça les sourcils en la voyant, en la dévisageant.

« Qui… Qui es-tu ?
 -  Quelle question… Je suis toi, Pezzini, et tu es moi.
 -  Tu… Tu es le Witchblade ?! »

La femme à la peau sombre se mit à rire, gloussant délicieusement, et secoua la tête.

« Oui et non… »

Elle leva les mains, et, dans l’obscurité ambiante, Sarah vit des flammes s’élever. Des champs de coton, avec une ferme américaine traditionnelle, et des hurlements, les ricanements de cow-boys portant des costumes gris montés sur des chevaux.

« J’ai été beaucoup de choses, Sarah Pezzini. Une esclave contrainte de travailler dans les champs de cotons de l’Arkansas pendant le principal de ma vie. J’ai été l’esclave et la victime d’un propriétaire terrien violent et pervers, qui me battait et me violait, tandis que sa femme, une vieille mégère aigrie, m’humiliait en me torturant encore… »

Les flammes brûlaient, haut et fort, et Pez’ vit des corps pendus à de solides branches d’arbres, ainsi que des rivières de sang.

« J’ai été une libératrice, une révolutionnaire… Ou une terroriste extrémiste, une sale nègre dont la révolte a été soutenue par les forces de l’Union, avant qu’eux-mêmes ne me pendent, quand les Confédérés se sont rendus… »

Sarah l’écoutait sans rien dire, intimidée, mais sentant indéniablement un profond lien entre elle et cette femme. Elle ne connaissait pas encore son nom, mais elle voyait son histoire. Elle la voyait pleurer quand elle était petite, humiliée, fouettée. Elle avait été laissée pour morte dans une fosse commune, et avait trouvé le Witchblade à une époque confuse, une époque où, devant la menace des troupes de l’Union, et les révoltes négrières, les Confédérés avaient incendié la ferme. Ils avaient regroupé les Noirs dans une grange, et avaient incendié cette dernière. Ils seraient morts si elle n’était pas revenue les sauver.

« Ce n’est pas un hasard si le Witchblade t’a choisi, Sarah. De tout temps, les porteuses n’ont eu de cesse de défier les lois des hommes… Tu vis dans un monde où les rapports sexuels sont inversés, mais ça ne change rien à la situation, Sarah. Tu vaux plus que ce que tu crois.
 -  Je…
 -  Tue s destine à assurer l’équilibre, à defender des valeurs morales supérieures à celles de la loi. Tu es bien placée pour savoir que la loi n’est que le reflet de l’état d’esprit d’une société, que la loi transcrit sur le papier les mentalités de fonctionnement. La loi est faite par les hommes, elle ne peut donc garantir la parfaite justice, l’équilibre… Mais toi, Sarah Pezzini, tu portes en toi un instrument supérieur, un instrument conçu pour faire respecter des valeurs universelles et fondamentales.
 -  Dis m’en plus sur le Witchblade ! »

Sarah vit alors le décor évoluer à nouveau. Les deux femmes se retrouvèrent sur un champ de roses rouges, avec une étendue d’eau au loin, sur laquelle le soleil se réfléchissait… Et, surtout, derrière elles, elle vit la silhouette d’une immense construction noire, une tour sombre qui était si haute qu’elle se perdait dans les nuages.

« Plus tard, Sarah Pezzini. Plus tard, ma sœur, tu comprendras que le Witchblade ne t’a pas ramené sur Terra sans raison…
 -  C’est moi qui suis venue ici pour… »

L’ancienne porteuse se mit à glousser, et prit alors Sarah dans ses bras, avant de l’embrasser sur la joue.

« Aie foi en toi, Sarah. C’est la seule chose qui importe. »


La vision se termina quand Sarah vit un rai de lumière l’aveugler. Elle posa alors ses mains sur le rocher, et grogna, puisant dans ses forces. Le Witchblade évolua autour de ses doigts, et modifia la structure du rocher, l’affaiblissant. Elle grogna alors, en sentant ses muscles l’élancer douloureusement, et, quand elle le retira enfin, elle vit le corps de Garo au-dessus d’elle, soulevant une poutre métallique.

« Garo… » soupira-t-elle doucement.

Elle cligna des yeux, et se redressa lentement. De la poussière et des débris glissèrent le long de son armure, et elle chassa de son esprit la curieuse vision qu’elle avait eu tout à l’heure, afin de se concentrer sur l’essentiel.

« Il faut qu’on parte d’ici, je… »

Des balles s’abattirent alors autour d’eux.

« C’est cette tueuse en armure !
 -  Des espions ! Tuez-les !! »

Sarah était encore fatiguée, et les tirs venaient d’en haut. Elle regarda rapidement autour d’elle, et trouva, au milieu des débris, une double porte métallique.

« Par là, vite ! »

Toutefois, ils n’avaient aucune chance d’y aller sans se faire trouer comme des gruyères… Quand la voix de la femme qu’elle avait vue tantôt revint en elle :

*Utilise-le !*

Sarah réagit alors à une impulsion subite, et leva la main. De sa paume argentée, une sphère lumineuse jaillit, et provoqua une puissante explosion lumineuse, aveuglant leurs ennemis.

« Merde, une flash bang !! »

De quoi leur offrir quelques précieuses secondes, le temps pour Sarah de courir rapidement, et rejoindre la double porte, qu’elle ouvrit d’un puissant coup de pied, les amenant dans un couloir. Elle observa ensuite pensivement sa paume, se demandant comment elle avait bien pu faire ça… Puis releva la tête vers Garo. Son heaume s’était retiré, dévoilant son visage, avec sa longue chevelure brune.

« Merci… »

Elle ne savait pas trop pourquoi l’homme, contre toute attente, avait choisi de venir la sauver. Peut-être pour bénéficier de ses pouvoirs, mais Pez’ se demandait s’il n’y avait pas autre chose… Quelque chose qu’elle ne s’expliquait pas encore, ou, pour être plus exact, qu’elle ne voulait pas s’expliquer.

En tout cas, ils étaient ensemble dans cette galère !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mardi 08 mai 2018, 19:18:02
Enfin, Sarah apparut sous les débris. Garo rejeta la lourde poutrelle métallique sur le côté tandis que la policière parvenait à s’extraire avec difficulté de son tombeau de béton. Cette dernière crut bon de préciser qu’il valait mieux qu’il dégage de là, et le fugitif était sur le point de lâcher un “Sans blague ?” sarcastique, quand des coups de feu déchirèrent l’air. Le jeune homme se jeta instinctivement sur le côté et se mit à l’abri des tirs du mieux qu’il pu. Alors qu’il se demandait comment ils allaient pouvoir se débarrasser des tireurs qui étaient en position très avantageuse, Sarah désigna une sortie avant d’aveugler leurs assaillants à l’aide de son armure. Après un instant de stupéfaction, il suivit la jeune femme qui enfonça la porte leur barrant la route avec facilité et ils s'échappèrent par un couloir. Mais ils étaient encore loin d’être tiré d’affaire ..

Merci…

Surpris, Garo se retourna vers la policière qui avait l’air encore sonné de sa chute. “Merci” ? N’avait elle pas encore compris à qui elle avait à faire où avait-elle pris un nouveau coup sur le crâne ? Agacé, le jeune homme s’avança soudainement sur elle et tapota de son index sur l’armure de la jeune femme, au niveau de son sternum.

Hey, ne te fais pas d’illusion: je ne t’ai pas sauvé pour tes beaux yeux ! Si tu es là c’est parce que tu peux m’être utile pour m’enfuir de cette saleté de métropole. Mais si jamais tu me fais un coup foireux, tu regretteras amèrement de ne pas être restée coincée sous ton tas de béton !

Ce n’était là qu’une demi-vérité : si cela avait été quelqu’un d’autre que la policière, Garo l’aurait certainement laissé sous les décombres mais, sans s’en rendre compte, il avait créé une sorte de lien avec elle, et, de façon inconsciente, il ne voulait pas le rompre.
Sarah n’eut pas le temps de répondre à ses paroles agressives, qu’une porte s’ouvrit à la volée, laissant se déverser un groupe de brigands armés jusqu’aux dents.

Ils sont là !
Tch ! Encore des cafards..

En un éclair, le fugitif fut sur eux, écartant les fusils d’assauts des deux premiers hommes avant qu’ils n’aient eu le temps de les pointer sur les intrus. Garo eut le temps de détailler leurs yeux écarquillés et esquissa un sourire : il était temps de tester ses nouvelles capacités !
Le combat ne dura qu’une fraction de seconde. Non seulement ces hommes ne valaient pas mieux que les Red Boobs aux corps à corps, mais le prototype était au meilleur de sa forme : Garo envoya dormir les deux premiers brigands de deux coups de poings bien placés, projeta un troisième en arrière d’un coup de pied au ventre et sauta au milieu du dernier groupe debout en s’appuyant sur les murs et le plafond. Ses coups étaient rapides, précis, efficaces .. il désarmait ces hommes avec facilité, visait leurs points vitaux et retournait leur force contre eux. Des coups de feu partirent mais aucune des balles tirées ne présentèrent la moindre menace pour la policière ou le fugitif, se contentant de venir se loger dans le sol ou le plafond..
Quand Garo en eut terminé, une demi-douzaine de corps encombrait le couloir et, pour l’un deux, seul l’arrière train et les jambes dépassaient d’un des murs à travers lequel il avait été projeté. Le jeune homme qui n’avait pas laissé échappé une seule goutte de sueur regarda sa main droite qu’il referma en un poing et son sourire s’agrandit alors que des explosions continuaient à secouer l’immeuble à intervalles réguliers :

Pas mal !

Sarah et Garo reprirent leur course, essayant de se sortir au plus vite de ce traquenard. Plusieurs fois ils changèrent de direction à cause d’une passerelle détruite, d’un incendie ou pour éviter des affrontements trop intenses, À plusieurs reprises ils échangèrent véhément sur la conduite à tenir, mais la menace de prendre une balle perdue - ou pire, un missile - les incitait à se mettre rapidement d’accord.
Ils tombèrent sur des petits groupes de brigands, mais à chaque fois le fugitif s’en occupa en un clin d’oeil, semblant ne pas vouloir en laisser une miette à la policière, ou peut être voulait-il simplement s’assurer personnellement que rien ne les arrête.

Finalement, les deux membres de ce duo incongru avaient descendu une grande partie des étages de la tour et s’approchaient du point de sortie qu’ils avaient estimé le plus sûr. Sur le chemin, ils évitèrent également plusieurs escouades des Black Squadrons qui investissaient le bâtiment sans faire dans la demi-mesure, tirant sur tout ce qui bougeait, mais qui rencontraient une très forte résistance de la part des occupants, peut être plus importante que prévue, transformant le QG de la pègre en enfer sur terre.
Néanmoins, parvenus au troisième étage du bâtiment, quelque chose interpella Garo : l’étage était complètement silencieux, plongé dans une obscurité quasi malsaine et une forte odeur métallique se faisait ressentir dans l’air.


Instinctivement, Sarah et Garo avancèrent plus prudemment, comment pressentant un danger invisible, Et danger il y avait : au détour d’un couloir, Garo marcha dans ce qui semblait être une flaque d’eau, mais à sa consistance poisseuse il sut que ce n’était pas le genre de liquide que l’on buvait ..
Une large flaque écarlate s’étendait à leurs pieds, accompagnée d’une trainée qui disparaissait dans l’obscurité. Une goutte tomba sur le visage de Garo et il leva les yeux : il n’y avait pas du sang uniquement sur le sol, il avait également éclaboussé les murs et le plafond. Mais il n’y avait pas le moindre corps ! Cependant, le fugitif nota ce qui ressemblait à des marques de griffes à plusieurs endroits..

Qu’est ce qui s’est passé ici ?

Soudain, des bruits de pas se firent entendre, courant dans leur direction. La silhouette d’un junkie se dessina dans la pénombre, et rien qu’à son souffle on devinait aisément la terreur qui l’habitait. Il cria en les apercevant :              

Aidez moi ! Aidez moi par pitié !!!


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=UPzjfH-g1fc&feature=youtu.be)

Mais avant qu’il ne sorte de l’ombre, une masse énorme se jeta sur lui dans un rugissement synthétique et l’inconnu hurla, mais seulement pendant un bref instant : un craquement horrible se fit entendre suivit du bruit poisseux d’un liquide qu’on répand. Et le silence retomba brutalement, seulement entrecoupé par des grincements métalliques et les respirations fortes de Sarah et Garo. Prudemment, Garo se mit en garde, incertain de ce qui se dressait devant eux, quand enfin la “chose” sortit de l’ombre : un molosse de métal qui lui arrivait au torse, équipé de pattes blindées armées de griffes acérées et d’une énorme gueule dénués de yeux mais garnies de crocs en aciers (https://farm1.staticflickr.com/907/28107359948_393962241b_h.jpg). Le jeune homme siffla entre ses dents :

C’est quoi ce truc ? Un des toutous des Black Squadrons ?

Pour toute réponse, le sol explosa sous ses pieds et il en vit surgir une mâchoire béante ! Garo eut tout le juste le temps de retirer sa jambe gauche avant qu’elle ne se fasse arracher, quand un troisième molosse traversa le mur à sa droite la gueule grande ouverte ! Le fugitif jeta sa tête de côté pour ne pas se faire décapiter mais le molosse le percuta de plein fouet et le projeta à travers le mur opposé !

Garo roula sur lui même et se réceptionna les deux mains sur le sol d’une large pièce pratiquement vide, tandis que le molosse  surgissait par la brèche qu’il avait lui même créé. Il avait perdu de vu Sarah mais à ce moment précis, c’était chacun pour soi ! Avec aisance, le jeune homme évita l’attaque du molosse en sautant par dessus, mais quel ne fut pas sa surprise quand il vit ce même molosse prendre appui sur le mur dans son dos pour se projeter dans les airs et tenter de le happer en plein vol !

Bordel de .. !

Garo tournoya dans les airs et envoya son plus puissant coup de pieds dans la gueule du molosse, un coup assez puissant pour tuer le plus costaud des hommes, mais contre un tel adversaire il n’eut pratiquement aucun effet et un éclair de douleur traversa sa jambe ! Le jeune homme se réceptionna au sol en grimaçant :

Shit, ce truc est un vrai tank sur pattes !

Cependant avant qu’il n’ait eut le temps de réfléchir à une stratégie, un autre grondement le fit se retourner : un deuxième molosse fondait sur lui ! Et le premier en profita pour bondir en même temps. Ces salopards combattaient en meute ! Et non seulement ils utilisaient leurs mâchoires pour broyer et arracher des membres à leurs adversaires, mais également leurs pattes pour déchiqueter leurs adversaires !
Face à de telles machines de guerre, puissantes, rapides et agiles, Garo était sur la défensive, évitant toutes leurs attaques mais incapable de reprendre l’initiative

Tch !

Un des molosses venait de lui érafler le flanc d’un coup de griffe et le second avait manqué de lui arracher un bras. Il fallait trouver une solution et vite ! Garo parcourut d’un rapide regard la pièce à la recherche de quelque chose qui pourrait l’aider, mais cette seconde d’inattention manqua de lui être fatale : l’un des molosses, qui l’avait pourtant manqué, lui envoya un formidable coup de sa queue métallique ! Le fugitif le reçu de plein fouet, fut projeté à travers une autre cloison et vint s’écraser contre un mur métallique qui donnait sur l’extérieur, renversant au passage des caisses qui contenaient des barres en ferrailles vraisemblablement destinées aux renforcements de la tour.

Garo se redressa en grognant et cracha dédaigneusement du sang sur le côté, alors que les deux molosses fonçaient sur lui :

Je commence à en avoir marre de vous les clébards !

Les deux robots attaquèrent à nouveau de concert, et le jeune homme se contenta à nouveau d’éviter leurs attaques, dans l’attente du moment précis où l’un d’eux lancerait un nouveau coup de queue ! Le moment se présenta enfin : la queue fouetta l’air, mais Garo l’intercepta en plein vol de ses deux mains, et, bandant tous ses muscles, tournoya sur lui même en soulevant le molosse du sol ! Lors du premier tour, il percuta l’autre molosse pour le tenir à l’écart, et lors du second il projeta le molosse à travers la paroi ! Après une chute de trois étages, le robot de guerre alla s’écraser sur un des véhicules des Black Squadrons provoquant une importante explosion et ajoutant encore un peu plus de chaos à cette guerre urbaine.

Garo se retourna alors vers le molosse restant, un air féroce sur son visage :

Un de moins. A ton tour !

Le molosse se jeta sur lui, mais avec la perte de l’avantage numérique et le fait que le jeune homme avait analysé tous ses schémas d’attaques, il n’arrivait désormais plus à le toucher ! Tout en évitant les coups de griffes et les coups de mâchoire, Garo ramassa deux barres de fer qui trainaient par terre, et lorsqu’une ouverture se présenta, les enfonça dans une faiblesse du robot dans un grand fracas métallique. Il ramassa alors d’autres barres, et à nouveau attendit une attaque pour infliger au molosse de lourds dégâts, tel un matador torturant un taureau.
Après quelques minutes, le robot chien se retrouva transpercer d’une douzaine de barres métalliques au niveau des articulations et des parties non blindées, et avait désormais toutes les peines du monde pour bouger. Garo profita alors d’une ultime attaque pour transpercer cette horreur de part en part, l’achevant de bon pour cette fois : la carcasse d’acier s’effondra par terre et se désactiva dans un chuintement électronique.

Le jeune homme soupira et essuya le sang qui coulait de sa bouche. Il restait à retrouver Sarah qui devait être au prise avec au moins un molosse ..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le dimanche 13 mai 2018, 21:05:00
« Le Witchblade n’est pas qu’un simple artefact magique, Sarah Pezzini. Tu ignores l’étendue du pouvoir que tu tiens entre les mains... »

Elle repoussa l’un des bandits contre le mur, tout en entendant encore, dans sa tête, la voix de l’ancienne porteuse. Elle était là, diffuse, et, curieusement, ne la perturbait pas plus que ça. Elle repoussa donc son ennemi, et, sur sa gauche, un autre s’élança avec elle, tenant un pied-de-biche dans la main. Elle pivota vers lui, et leva le bras. Son armure s’épaissit à hauteur de l’avant-bras, et le pied-de-biche s’écrasa dessus. Sarah le frappa ensuite au torse avec son autre main, l’envoyant valdinguer sur une dizaine de mètres. Un autre pointa un pistolet vers elle dans son dos, mais un tentacule métallique jaillit brusquement de son dos, et frappa l’homme au torse, l’envoyant valser au sol, agissant comme une sorte de fouet argenté.

Ils étaient plus nombreux qu’eux, mais Sarah n’avait rien à craindre. Non seulement le Witchblade la protégeait, mais Garo était également une redoutable machine à tuer. Il disposait d’une force surhumaine, et elle le vit balancer un homme dans le mur, défonçant le placo. Elle l’observa silencieusement, et ils partirent ensuite. Toute la Forteresse était en plein chaos. Il y avait des fusillades partout, des explosions, des batailles... Depuis des terrasses et des balcons, des criminels armés de lance-grenades, de Cocktails Molotov, lançaient leurs explosifs sur les véhicules et sur les Black Squadrons. Ces derniers répliquaient avec violence, les mitraillant. Les corps s’amoncelaient, et tout le quartier était en train d’exploser.

Même à hauteur des pièces d’artillerie, des bandes entières arrivaient. Les Escadrons Noirs avaient beau avoir l’avantage de la formation, de l’entraînement, et de l’équipement, ils avaient une infériorité numérique criante, et d’autres bandits attaquaient dans le dos des Escadrons Noirs, prenant en tenaille les escouades les plus avancées. Loin de là, Sarah et Garo étaient deux petites souris filant dans le ventre d’une baleine immense. C’était un grand complexe labyrinthique, avec une série de couloirs étroits et de portes fermées. Qui sait ce qui avait bien pu se passer ici ? Sarah bondit sur deux ennemis qui arrivèrent depuis l’une de ces portes, les renversant à terre, et jeta un œil curieux. Elle vit une petite pièce avec une grille menant aux égouts, et des traces de sang sur les murs, ainsi qu’une chaise en bois avec des sangles.

*Une salle d’interrogatoire...*

Il y avait sûrement aussi d’autres pièces servant à droguer des femmes, à faire des esclaves, ou à stocker du matériel de contrebande. L’endroit était très vaste, une succession de petits couloirs étroits. Le duo continua sa course, pour débarquer devant une demi-douzaine de tueurs armés de pistolets et de fusils d’assaut.

« C’est les freaks !
 -  Butez ces fils de putes ! »

Sarah repoussa Garo sur le côté, tandis qu’une pluie de balles jaillit. Le Witchblade se durcit encore, et une série de piques jaillirent tout autour de son corps, la faisant ressembler à un hérisson.

« Ce truc est invulnérable, on ne peut pas l’arrêter !
 -  Si, ça... Ça arrêterait n’importe quoi. »

Un homme récupéra un lance-grenades, et lui tira dessus. La grenade explosa contre le torse de Sarah, et l’envoya rouler au sol. Elle se retourna, et partit avec Garo, ouvrant violemment une porte qui leur donna accès à un escalier de service. Pezzini se mit à grimper rapidement, en compagnie de Garo, toujours au milieu de la mêlée.

« C’est un Artefact Primordial, Sarah. Il a été forgé par l’énergie primaire issue du Big Bang. À mon époque, l’astrophysique n’était pas aussi développée qu’à la tienne, Sarah. Je suppose que tu as dû entendre parler des quatre interactions élémentaires ? À l’origine du Cosmos, les quatre forces fondamentales étaient unifiées. Vous appelez ça l’ère de Planck. L’énergie qui a forgé le Witchblade vient de cette période historique. Tu ignores la puissance de ce que tu tiens, Sarah. Ta destinée n’est pas d’arrêter de petits délinquants notoires dans les bas-fonds de Tekhos Metropolis... »

La Forteresse était un ensemble labyrinthique, avec, en son centre, une tour centrale. Cette tour était bien trop résistante pour que les bombardements des Black Squadrons ne l’ébranle sérieusement. Le maître des lieux trônait au sommet, et les bombes des Escadrons Noirs n’avaient fait qu’endommager les structures alentours. Sarah et Garo suivaient un chemin laborieux visant à sortir, et arrivèrent au troisième étage. Il y avait de grandes baies vitrées, et Sarah aperçut le reste de la métropole, brillant de mille feux.

« Le courant est revenu... »

Elle aperçut alors plusieurs hélicoptères qui traversaient le fleuve, leurs projecteurs éclairant la Forteresse, puis des missiles jaillirent ensuite, et explosèrent contre le bâtiment central. Le sol trembla, et Sarah se rétablit, sentant de la poussière tomber sur elle.

« Il faut vraiment qu’on se tire de là ! »

Un important contingent policier et paramilitaire devait être en approche pour sécuriser le ghetto, et détruire la Forteresse. Le duo s’élança donc à travers une porte, les amenant dans un couloir plongé dans la pénombre. Sarah marcha devant, et, encore une fois, le Witchblade fit parler de son efficacité. Son armure se mit à luire, et s’illumina comme une lampe électrique. La policière sentit ensuite une étrange odeur d’ozone agresser ses narines, et fronça les sourcils.

« Tu sens ça, Garo ? »

Elle continua à marcher, et aperçut de profondes griffures contre le mur, ainsi qu’une flaque d’hémoglobine sur le sol... Du sang frais. Des bruits de pas se firent ensuite attendre, et Sarah tourna la tête, avisant alors un homme, paniqué... Et l’armure de Sarah illumina alors, sur leur gauche, une gueule édentée métallique béante.

« At... ! »

La policière n’eut pas le temps d’achever sa phrase qu’un énorme chien métallique planta ses crocs dans le corps de l’homme. Du sang fusa, et éclaboussa le torse de Sarah, tandis que le chien repartit dans l’ombre.

« GARO !! »

Ils n’eurent pas à attendre très longtemps avant que le monstre métallique ne sorte de l’ombre, sa gueule ensanglantée éclairée par l’armure de Sarah. Surprise, elle ne sut quoi répondre à Garo. Elle n’avait jamais vu de tels trucs, et soupçonnait encore une nouvelle création robotique de la part d’une quelconque mégacorporation tekhane. La bête métallique les observa silencieusement quand les évènements se précipitèrent. Le sol se mit à trembler, et Sarah vit des lézardes sur ce dernier, à hauteur de Garo. Encore une fois, elle essaya de le prévenir... Mais le premier molosse la chargea alors, tel un buffle survitaminé.

Le coup souleva Sarah, et l’envoya rouler au fond du couloir. La bête poussa un hurlement mécanique en bondissant vers les jambes de Sarah. Une fois n’est pas coutume, l’armure se défendit, et des pointes jaillirent de ses jambes, frappant la gueule du monstre, repoussant ce dernier. Sarah se redressa ensuite, en position défensive, et vit la bête grogner sur place. Garo était aux prises avec deux molosses, et le premier les séparait tous les deux.

*Je dois trouver le moyen de me séparer de ce monstre...*

Tandis qu’elle y songeait, le chien chargea encore, et Sarah se mit à courir, remontant le long du couloir, puis partit sur la droite, évitant de justesse la charge du chien, qui défonça le mur au passage. Pas de quoi le ralentir, et le chien infernal repartit d’ailleurs à la charge, tandis que Sarah rejoignit une sorte de salon de repos... Un endroit infesté de fumée, avec des coussins, un écran géant, des tables basses avec des cadavres de pizzas, des mégots et des joints écrasés... Ainsi que de nombreux cadavres déchiquetés et éviscérés. Les chiens s’étaient fait plaisir, et Sarah sentit la bête dans son dos. Elle bondit alors en hauteur, évitant la morsure du monstre, et se posa sur son torse.

« Ce n’est pas qu’une simple armure, ni une simple arme. Le Witchblade interagit avec la réalité même. Pendant des mois, tu as rejeté son pouvoir, terrorisée par tout ce que cela impliquait. Laisse-le venir en toi, Sarah... »

Le chien se débattait furieusement, grognant sur place, et manqua renverser Sarah, qui s’appuya à l’espèce de disque situé au sommet de son torse. Elle y planta ses griffes, et vit alors que la couleur du disque changeait, devenant plus argentée.

*Je peux modifier la réalité...*

Pensant à ce que l’ancienne porteuse venait de lui dire, elle se concentra donc, fermant les yeux.

*J’ignore comment ça marche !*

Elle ne connaissait pas le mode d’emploi du Witchblade, elle !

« Crois-tu qu’un vieux shaman m’a expliqué comment l’artefact fonctionnait quand j’étais au milieu des champs de cocon ? Je ne savais même pas lire, Sarah Pezzini... Ton intelligence t’induit en erreur. Croyais-tu que la première femme à avoir porté le Witchblade connaissait les étoiles et leur fonctionnement ? Tu raisonnes par la logique, mais la magie se fie de la logique. Ne te sers pas de ta tête ! »

C’était facile à dire. En tout cas, le chien continuait à se débattre, et les jambes de Sarah passèrent sur le côté. Les dents du monstre claquaient près de son corps, et elle se concentra alors...[/i]

...

Garo revint finalement, et dut rapidement noter la zone dévastée. Plusieurs trous béants régnaient dans les murs, de profondes marques de griffes sur le sol, et un mur avait même été éventré en deux. Mais où était la carcasse du molosse ? Alors qu’il avançait vers le milieu du salon, des grondements métalliques se firent entendre de la droite. Un couloir sombre, sinueux, avant que la bête n’apparaisse brusquement... Chevauchée par Sarah.

La couleur grisâtre du molosse était devenue plus argentée, comme si le Witchblade venait de la recouvrir.

« Eh bien, Garo... Qu’est-ce qui vous a pris si longtemps ? » ironisa Sarah.

Chevauchant le chien métallique, Sarah avait finalement réussi à le contrôler, inversant ses protocoles, et la bête gronda devant l’homme, mais sans l’attaquer, obéissant respectueusement à sa porteuse.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le jeudi 17 mai 2018, 16:53:58
Un silence angoissant était retombé dans ce lieu de mort, contrastant de façon saisissante avec les bruits sourds de la bataille qui se déroulait au dehors. À intervalles réguliers le bâtiment tout entier vibrait, et les quelques rares lampes encore en état se balançaient au bout de fils électriques dénudés, projetant des ombres inquiétantes sur les murs abimés et ensanglantés. Garo était revenu sur ses pas mais nul trace de Sarah. Que s’était-il passé ? Elle ne s’était quand même pas fait avoir, si ?

Il suivit les marques de griffures au sol juste à ce qui semblait être une salle de repos ou plutôt ce qu’il en restait : la pièce ne devait déjà pas être très reluisante avant, mais avec des morceaux de cadavres déchiquetés dispersés un peu partout cela ressemblait désormais à une antichambre de l’enfer ! Il en fallait plus pour impressionner le fugitif, mais il vérifia tout de même du regard si un des membres arrachés n’appartenait pas à la policière ..

Soudain, un grincement métallique le fit se retourner. Le jeune homme se mit aussitôt en garde, prêt à affronter le nouveau molosse qui sortait de l’ombre, mais quel ne fut pas sa surprise de voir que la Tekhanne le chevauchait tel un vulgaire destrier ! Garo resta bouche bée un moment avant que les paroles sarcastiques de Sarah ne lui fasse reprendre ses esprits. Il répliqua sèchement :

Tch ! J’avais autre chose à faire qu’essayer de dresser un de ces clébards. Qu’est ce que tu comptes en faire ? Monter un spectacle de cirque ?

Garo n’écouta que d’une oreille la réponse de jeune femme mais répondit au grondement du robot quadrupède en montrant ses dents et en grognant dans une mimique carnassière et comique, avant de se remettre en route :

Assez perdu de temps, il faut descendre jusqu’au premier niveau et ..

Soudain une déflagration ébranla la zone où ils se trouvaient ! Le fugitif fut projeté contre un mur tandis que plusieurs cloisons explosèrent littéralement et qu’un nuage de poussière et de débris emplit aussitôt l’atmosphère. Garo se releva en toussant, une main devant le visage pour se protéger, mais ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. La brume grisâtre ne s’était pas encore dispersée que le jeune homme nota qu’ils entendaient désormais clairement les bruits de la bataille qui se déroulait à l’extérieur, mais ce n’est que lorsque la carlingue apparut à seulement quelques mètres devant eux qu’il réalisa : un hélicoptère d’assaut Tekhan venait de s’écraser sur le bâtiment !

Ben merde alors ..

Le cockpit avait été criblé de balles et le sang qui recouvrait les vitres ne laissait aucun doute sur l’état des occupants. Apparemment les Tekhannes avaient sous-estimé les défenses de la forteresse ! Un nouveau tremblement se fit sentir lorsque la carcasse commença à glisser en arrière avant de basculer lentement dans le vide. Comme hypnotisé, Garo s’avança jusqu’au bord du bâtiment et suivit la chute de l’appareil jusqu’à l’impact final alors que l’air vivifiant de la nuit et l’odeur des incendies le frappaient de plein fouet. Au dehors la situation n’avait fait que s’aggraver : de nouveaux éléments imprévisibles s’étaient joints à la bataille et des renforts arrivaient de toute part pour renforcer les deux camps. Ce qui devait être une opération de “pacification” s’était transformé en guerre totale, et ils se retrouvaient au milieu de ce bordel, à la merci des missiles et des balles perdues.. Le fugitif siffla entre ses dents, à destination de Sarah :

Tu as raison, il faut qu’on se tire d’ici..

Garo s’accroupit et observa la scène qui se déroulait sous ses yeux : les traits lumineux fendant les volutes de fumées dégagées par les véhicules incendiés et les bâtiments dévastés témoignaient des armes lourdes utilisées de par et d’autre. Les hélicoptères de combat étaient encore là, mais avaient pris leur distance, sûrement secoués par la perte d’un des leurs. A intervalles réguliers, des explosions retentissaient, secouant l’air. En bas, on distinguait le cordon de sécurité des Black Squadrons mais ces derniers se retrouvaient attaquer à la fois par l’intérieur et par l’extérieur, ce qu’ils n’avaient pas l’air d’avoir prévu. Si seulement il pouvait trouver une faiblesse dans leur dispositif..

Là !

Le jeune homme avait soudainement pointé du doigt plusieurs véhicules des Black Squadrons regroupés en un cercle défensif : ils se trouvaient entre deux des zones du dispositif attaquées par des gangs extérieurs et formaient un point d’appui aux troupes engagées au combat, permettant l’envoi de renfort là où il y en avait besoin, le rapatriement des blessés et l’approvisionnement en munitions. Il y avait surement des officiers dans le lot également. En faisant sauter ce verrou, tout le dispositif allait être ébranlé et cela leur donnerait une fenêtre de quelques secondes pour s’esquiver durant la confusion occasionnée.

Balance ton toutou sur cet escadron ! On passera au travers dès que le clébard les aura attaqué. Ils ne nous verront même pas !

Garo ne se préoccupait absolument pas de demander son avis à la policière, ni même de savoir si elle était capable de faire ça. C’était dans sa nature de loup solitaire.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 21 mai 2018, 02:26:59
Quand Garo manifesta son dédain à l’encontre de la performance de Sarah, au risque d’irriter un peu cette dernière, le molosse grogna furieusement.

« Chut, du calme, mon beau... Vous devriez vous méfier, Garo, je crois qu’il n’aime pas qu’on se moque de sa maîtresse » plaisanta Sarah.

En réalité, elle ne savait même pas comment elle avait réussi ça. Elle était incapable de comprendre le fonctionnement de cette machine, son programme informatique, et n’avait rien d’une pirate. Silencieuse, elle y réfléchit donc. Le Witchblade lui avait permis de faire ça, sans même qu’elle ne comprenne comment elle avait fait. Était-ce possible ? Son regard se posa sur sa propre main, recouverte de cette texture argentée, rendant ses ongles tranchants. Elle serra le poing à plusieurs reprises, signe qu’elle réfléchissait activement.

*Est-ce qu’un enfant comprend le fonctionnement du corps humain ? Moi-même, est-ce que je sais pourquoi je peux plier mes articulations pour m’agenouiller ? Quand j’allume mon ordinateur, quand j’envoie un SMS, est-ce que je suis consciente de tout le cheminement technologique cela induit ?*

Le Witchblade semblait fonctionner comme ça, comme s’il avait une compréhension intuitive de ces mécanismes développés, et les manipulait, indépendamment du degré de connaissance de son utilisatrice. C’était une mécanique incroyable, mais Sarah soupçonnait que le chien métallique était maintenant relié à elle. Comment expliquer autrement son grognement ? Il était l’expression de ce bref et fugace sentiment que Sarah avait ressenti suite à la remarque de Garo. Clairement, il allait falloir qu’elle comprenne un jour de quoi le Witchblade était capable. Initialement, elle était venue à Tekhos pour trouver un moyen de s’en débarrasser, mais, avec le recul, elle avait fini par comprendre qu’elle ne se débarrasserait pas si facilement de cet artefact, et que ce n’était peut-être pas souhaitable. En tout cas, sans ce dernier, elle serait déjà morte au moins une douzaine de fois.

La situation ne tarda pas à se compliquer de nouveau, les arrachant à leurs réflexions. Dehors, la bataille continuait à faire rage, et les forces locales avaient réussi à remettre en marche des générateurs de secours. Des tourelles défensives se réveillèrent alors. Le seigneur de la Forteresse avait réussi à récupérer des batteries de défense antiaériennes depuis les forts abandonnés des Badlands. Ces engins étaient initialement pensés pour repousser les dragons et les démons aériens ashnardiens. Ils s’enclenchèrent alors, et touchèrent un hélicoptère, abattant le pilote. L’appareil se mit à tournoyer, devenu fou, et s’écrasa contre la façade du Donjon, près de Sarah et de Garo.

« Ah ! »

L’explosion renversa Sarah, qui chuta de son chien. Elle se redressa lentement, et s’approcha du trou provoqué par la chute de l’hélicoptère. Comme Garo, elle vit que la cour principale de la Forteresse était en plein siège. À l’aide de plusieurs véhicules blindés, les Black Squadrons avaient percé le mur d’enceinte, et affrontaient une cohorte de miliciens. Il y avait de tout. Des tueurs depuis des balcons et des terrasses, des hommes armés d’armes blanches se ruant comme des dingues sur les Escadrons Noirs... Et même des individus fanatiques, torses nus, avec des implants, le crâne chauve et le corps tatoué, qui, tels des kamikazes, attaquaient les Escadrons Noirs en étant remplis d’explosifs. Plusieurs camions étaient d’ailleurs détruits, ou en feu, leurs carcasses formant comme d’immenses torches.

« Quel enfer... »

Garo suggéra de foncer dans le tas, en utilisant le chien comme diversion.

« Tu veux t’élancer au milieu des Black Squadrons ? C’est... »

Des bruits de pas se firent entendre dans leur dos. Des renforts ennemis approchaient, compliquant leur temps de réflexion. Garo voulait remonter à travers les lignes ennemies. Ce plan semblait tout simplement suicidaire, et Sarah finit par secouer la tête.

« On se tire ! »

Elle bondit alors depuis l’ouverture dans le mur, et atterrit en contrebas. Des bandits se retournèrent à son approche, et Sarah fondit sur eux, les balayant sans difficulté. Une explosion retentit alors sur sa gauche, la déstabilisant légèrement, la déflagration la rendant atone pendant quelques secondes... Puis un homme armé d’une matraque électrique s’approcha, et la frappa au visage. Sarah tomba à terre, et vit la matraque se lever encore... Puis son molosse métallique atterrit brusquement, et planta ses crocs édentés dans le corps du malandrin, le déchiquetant sur place. Le sang jaillit sur l’armure de Sarah, qui vit ensuite le chien se ruer vers les ennemis.

Devant l’efficacité de cette diversion, Sarah se mit à courir vers l’entrée pratiquée par les Black Squadrons. Garo l’accompagnait, mais l’armure l’avertit soudain d’une menace venant de cette entrée... Ce qui l’amena à bondir sur Garo pendant leur course, le clouant au sol, permettant ainsi aux deux d’éviter de justesse une rafale de balles émanant d’une sulfateuse.

« Pas par là ! »

Le passage qu’ils envisageaient de prendre venait d’être bouché par un redoutabel exosquelette (https://img00.deviantart.net/5a34/i/2012/219/b/1/07_08_12_by_sanchiko-d5a6tis.jpg), une solide armure de combat accompagnée de plusieurs soldats, et qui était doté d’une puissante arme à trois canons à hauteur du bras. De la fumée suintait encore des canons. Pez’ regarda autour d’elle, et aperçut une ruelle étroite, qui filait entre deux des dépendances du Donjon.

Sans attendre, elle s’y précipita, les balles la poursuivant. Son chien métallique, de son côté, continua à semer le chaos, avant que plusieurs missiles ne percent son blindage. Son corps s’écroula sur le sol, mais au moins permit-il au duo de rejoindre cette étroite ruelle. Sarah courait rapidement, et fila sur une autre ruelle à gauche, s’arrêtant devant une impasse.

« Laisse-moi faire... »

Elle posa sa main sur le mur, et ferma les yeux, se concentrant... Les briques rouges changèrent alors de couleur, devenant plus argentées, et le poison commença à se répandre, à s’étaler tout autour des doigts de Sarah. Elle changea la forme des briques, d’une partie du mur, jusqu’à former une ouverture. Une partie du mur tomba en poussière, permettant de donner sur une autre ruelle, à l’extérieur du cœur de la Forteresse.

« Par ici... Mais soyons prudents, je ne veux pas attirer ces exosquelettes. »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 25 mai 2018, 15:43:44
Alors que Garo exposait son plan simpliste, la policière voulut objecter mais elle comprit très vite qu’il était grand temps de quitter le navire ! Elle se jeta alors en bas de l’immeuble d’une façon bien plus ostentatoire que le fugitif ne l’avait prévu, envoyant voler au loin les imprudents qui se trouvaient sur la route. Le jeune homme jura :

Fuck ! Elle veut se faire tuer ou quoi ?

Avant que les renforts n’arrivent sur lui, Garo se jeta à son tour en contrebas, de manière bien plus discrète, bondissant d’étage en étage avant d’atterrir souplement dans la cour intérieure. Il profita du chaos ambiant pour s’élancer, zigzagant d’abris en abris, évitant les projecteurs qui balayaient le secteur et les incendies, se servant de carcasses de véhicules et de tas de débris diverses pour progresser tel une ombre insaisissable. Il courait d’un pas extrêmement léger, presque aérien, ne faisant presque aucun bruit, et dans cette zone de guerre il était quasiment indiscernable.

Pourquoi Sarah s’était elle élancée dans le tas ? Il était incompréhensible pour le prototype de laboratoire que son plan ne soit pas clair, ou interprétable de plusieurs façons différentes, et il ne s’était même pas posé la question de savoir si la jeune femme était capable d’être aussi furtive que lui : il n’était vraiment pas fait pour le travail en équipe.

Beaucoup plus directe dans son approche la policière avait pris de l’avance, lorsque l’explosion déclenchée par un kamikaze manqua de la jeter à terre. Un soldat des Black Squadrons ne manqua pas l’occasion et termina le travail d’un coup de matraque électrique, envoyant la jeune femme mordre la poussière. Garo grimaça à la vue de cette scène, mais explosa littéralement de fureur quand que le molosse, agissant sous l’impulsion inconsciente de Sarah, revint sur ses pas pour la tirer d’affaire. Si le robot quadrupède n’attaquait pas immédiatement le poste avancé des Black Squadrons, ils allaient finir en un petit tas de bouillie sanglante !

Qu’est ce que tu fous là sale bête ! Attaque là où je t’ai dis ! Attaque là où …

Distrait par cet imprévu irritant, le fugitif tomba nez à nez avec une escouade complète des Black Squadrons au détour d’une carcasse de blindé. Alors que les hommes en noir braquèrent immédiatement leurs armes sur lui, il laissa simplement échapper une exclamation de surprise

Ah.

Les commandos ouvrirent le feu mais Garo avait déjà glissé entre les jambes du premier soldat en embarquant le fusil d’assaut qu’il tenait à la main, puis bondit aussitôt sur un autre membre de l’escouade : Garo prit appui sur la poitrine de l’homme et le projeta en arrière tout en se propulsant dans les airs ! Dans son saut, il lança l’arme qu’il tenait par le canon dans la tête d’un troisième soldat avant d’atterrir au beau milieu de ses camarades regroupés.
L’affrontement se transforma en un combat au corps à corps brutal. Cependant le fugitif ne rendit pas les coups aux hommes de main des Tekhannes, bien conscient que leur armure noire leur octroyait un avantage certain en terme de protection, et il n’avait nul envie de gaspiller de l’énergie ici. Il se contenta alors d’esquiver ou de détourner leurs attaques, louvoyant entre eux tel un serpent insaisissable.

Cela ne dura qu’une poignée de secondes, avant que le jeune homme ne saute en arrière et n'atterisse sur le blindé détruit. Accroupi, les deux poings fermés, Garo affichait un sourire sardonique alors que les soldats se retournaient vers lui. Il ouvrit alors les mains, et une demi-douzaine de goupilles s’en échappèrent et rebondirent dans un bruit métallique sur le sol.
Les Black Squadrons étaient chacun équipés d’un casque masquant leur visage mais le fugitif imagina avec délectation leurs yeux écarquillés quand ils réalisèrent que c’était là les goupilles des grenades qu’ils portaient à la ceinture. Garo roula en arrière pour se mettre à l’abri derrière le blindé, et l’instant d’après les grenades explosèrent dans une violente détonation, vaporisant l’intégralité de l’escouade.

Pendant ce temps, le molosse avait finalement attaqué le QG mobile des Black Squadrons, provoquant un profond désordre dans les lignes des commandos en noir, trop lobotomisés pour avoir le moindre sens de l’initiative. Garo en profita pour rejoindre Sarah et ils se précipitèrent tous deux vers la sortie de la cour intérieure. Mais soudain, la jeune femme se jeta sur lui sans prévenir ! Les yeux écarquillés, le fugitif crut aussitôt à une trahison et plusieurs contre-attaques ou esquives possibles explosèrent dans son esprit, mais à sa grande surprise son corps ne réagit pas ! Il se retrouva alors plaqué au sol alors qu’une violente rafale d’arme lourde passait au dessus d’eux.

En tournant la tête, le jeune homme vit qu’un exosquelette avait barré leur point de sortie. Il n’eut pas le temps de dire un mot que la jeune femme s’était déjà relevée, cherchant un nouveau moyen de s’enfuir. Abasourdi Garo regarda un bref instant ses deux mains : que venait-il de se passer ? Est ce que son inconscient avait détecté le danger ? Est ce que son corps avait instinctivement accepté “l’aide” de Sarah ? Il secoua la tête en grognant : ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça !

Le fugitif s’élança à la suite de la policière dans un entrelacs de petites ruelles alors que le molosse fut finalement abattu par les forces Tekhannes. Leur course aboutit dans une impasse mais avant que Garo n’ait eu le temps de protester, Sarah prit les choses en main, et ce n’était pas une façon de parler :

« Laisse-moi faire... »

Utilisant encore une nouvelle fois les capacités extraordinaires de son armure, la jeune femme créa une ouverture dans le mur aussi simplement que s’il avait était fait en papier. Garo en resta stupéfait, Sarah était définitivement pleines de surprises !

Ah ah... Combattre, soigner, dompter des cyborgs, faire fondre des murs.. Il y a t-il quelque chose que ton artefact ne puisse pas faire ?

(https://farm2.staticflickr.com/1728/42343828351_c8301dce4f_z.jpg)

Ils purent alors finalement sortir de la forteresse, et la policière crut bon de préciser qu’il valait mieux qu’ils restent discret :

« Par ici... Mais soyons prudents, je ne veux pas attirer ces exosquelettes. »

Le jeune homme émit un léger grognement, mais moins belliqueux qu’à son habitude :

Tch.. Aux dernières nouvelles c’est toi qui a décidé de foncer dans le tas. Si t’avais laissé ton cabot atteindre le QG mobile des Black Squadrons avant de t’élancer, on aurait peut être pu passer inaperçu dans ce bordel, enfin moi au moins. D’ailleurs tu pourrais pas utiliser ton artefact pour être plus furtive ? Je ne sais pas moi .. faire en sorte que la texture de ton armure s’adapte à l’environnement afin de te fondre dans le décor façon caméléon, par exemple ?

Après cette suggestion, le duo improbable commença à s’éloigner le plus rapidement possible de l’épicentre des affrontements mais le reste du Ghetto était également à feu et sang, et leur progression était difficile : ils étaient systématiquement obligés de se cacher lorsque des groupes d’émeutiers ou des escouades des forces de sécurité croisaient leur chemin.
Un autre problème se posait : qu’allaient-ils faire maintenant ? Garo réfléchissait frénétiquement. Lors de son évasion, il s’était persuadé qu’il n’aurait aucun mal à s’échapper de Tekhos Metropolis mais rien ne s’était passé comme prévu. Quel choix avait-il maintenant ? En piratant les ordinateurs du Centre, il avait trouvé les coordonnées de différents portails permettant de voyager à travers les mondes mais rien ne lui garantissait que cela ne faisait pas partie de l’expérience grandeur nature dont il avait été le cobaye ! Le Prophète lui avait bien laissé une adresse mais il n’avait aucune confiance en ce type aux yeux bleus et le diable savait ce qu’il était entrain de manigancer. Il lui restait alors la possibilité de quitter la ville et de rejoindre une autre contrée - soit Nexus par les montagnes, soit Ashnard par le désert - mais est ce que la GeoWeapon Corp lui en laisserait la possibilité ? Une fois à découvert ne risquait-il pas d’être une cible facile ?

Et il restait la policière. Le jeune homme laissa son regard dériver vers Sarah dans son armure argentée : il n’arrivait pas à la cerner et cela le perturbait. Sa raison lui hurlait de ne pas lui faire confiance, de se débarrasser d’elle et de continuer seul. Elle pouvait très bien faire parti de le GEFT, être une nouvelle épreuve de son test ou simplement le manipuler pour arriver à ses propres fins. Et même si ce n’était pas le cas, qu’est ce qui la pousserait à vouloir l’aider, lui, le monstre de laboratoire ? Cela n’avait aucun sens ! C’était sûrement un piège !
Et pourtant.. l’instinct de Garo l’avait poussé à faire des choses qu’il ne s’était jamais attendu à faire : la sortir des griffes des Red Boobs, l’extraire du tas de débris sous lequel elle était ensevelie, la laisser l’accompagner dans sa fuite ... Et elle avait répondu par des actions similaires : elle avait entièrement soigné ses blessures, elle s’était jetée sur lui pour éviter qu’il se fasse faucher par une rafale, elle l’aidait à s’enfuir ..

Ses réflexions ne menant à rien, il décida de laisser son instinct le guider malgré les fortes réticences des autres parties de son être.. Garo détourna son regard de la jeune femme, commença à ouvrir la bouche, la referma au bout de quelques secondes, déglutit, avant de finalement se faire violence pour demander :

Et maintenant .. Que fait-on ?

Pour la première fois de sa vie, il remettait volontairement son destin entre les mains d’une autre personne.

Alea jacta est.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 28 mai 2018, 20:18:23
La situation actuelle était vraiment très confuse. Sarah était bien incapable de répondre à Garo, comprenant tout à fait sa surprise. Elle-même n’aurait jamais cru que le Witchblade puisse se montrer aussi puissant. Cet artefact, en réalité, ne la dotait pas juste d’une armure renforcée, ou d’une force améliorée, il influait aussi, de manière plus générale, avec la réalité. Sarah observa lentement sa main, réalisant qu’elle avait été capable, à l’aide de l’artefact, de modifier la matière.

*C’est incroyable…
C’est pourtant comme ça que ça marche, Sarah, reprit la voix des autres porteuses. L’artefact… Il te permet d’altérer la réalité, car il utilise la réalité comme énergie.
Je n’y comprends rien…
C’est normal… Tu es encore bien trop cartésienne, comme je l’étais moi aussi, et comme bien des porteuses.*

Garo sortit Sarah de ses pensées en lui demandant si elle était capable de pouvoir se camoufler. La réponse était sûrement positive, mais Sarah ne contrôlait pas vraiment les pouvoirs du Witchblade. Elle observa encore ses mains, puis en posa une sur un muret, cherchant à se concentrer.

« Non… Je ne sais vraiment pas comment cette armure fonctionne, Garo, en réalité. Elle… Je crois que c’est elle qui décide quand elle veut m’utiliser… Ou peut-être que c’est uniquement quand je suis en danger, et que l’adrénaline circule dans mes veines. »

Le Witchblade n’était pas fourni avec un mode d’emploi. De plus, elle n’avait guère le temps de s’entraîner, car le Red Corner District était en plein émoi. La paix civile serait difficile à rétablir, et, ce soir, la police tekhane cherchait plutôt à circonscrire le chaos qu’à chercher à pacifier la zone. La Forteresse était ébranlée, et des hélicoptères flottaient dans les airs, leurs projecteurs illuminant les rues et les toits, invitant les Tekhans au calme. Depuis les toits, ceux-ci répliquaient, brandissant des doigts d’honneur, lançant des Cocktails Molotov.

Aucun blindé ne viendrait calmer le chaos dans les avenues. Des barrages improvisés avaient été dressées à l’aide de carcasses de voitures, de meubles, et les gangs se battaient entre eux. Sarah savait qu’elle ne retrouverait ses collègues que le long des ponts permettant d’accéder au Red Corner District. Il fallait donc aller jusque-là. En attendant, le duo tâchait d’éviter autant que possible les rixes. Les explosions étaient monnaie courante, tout comme les hurlements. Fugacement, Pezzini repensait à ce qu’elle avait appris, à l’époque du lycée, sur les théories rousseauistes expliquant que l’Homme était naturellement bon, et que c’était la société qui avait perverti l’âme.

*Voilà ce qui se passe quand il n’y a plus de loi, ni de régime étatique fixe. Le chaos, l’anarchie…*

Pezzini et Garo continuaient leur progression, jusqu’à ce que l’homme ne lui demande quel était son plan. Ils se rapprochaient d’un restaurant qui avait connu des jours meilleurs. Plusieurs voitures brûlaient sur un parking attenant au restaurant, le duo venant depuis une ruelle. Quelques groupes se battaient encore dans la rue, mais les échauffourées étaient plus éloignées. Sarah se rapprocha vers la devanture du magasin.

« La priorité, c’est de sortir d’ici. Mais… Il y a quelque chose qui ne colle pas. Les Black Squadrons qi ont été jusqu’à attaquer la Forteresse. Je crois… Je crois que l’individu que tu as rencontré, celui qui a provoqué ce black-out général, a dû faire paniquer un certain nombre de personnes. Les huiles tapent tout en-haut de leur liste de suspects, alors il vaut mieux éviter qu’ils ne te retrouvent. »

Tout ça semblait avoir totalement dégénéré. On allait bien au-delà d’une simple expérience militaire en situation réelle, laquelle était déjà, en soi, condamnable et risquée. Sarah constata que le restaurant était désert. Des vitres brisées, des tables renversés, des tags pour un quelconque gang… Elle entra à l’intérieur, et se dirigea dans la cuisine. Quelques cadavres jonchaient le sol, et elle alla boire au robinet, s’aspergeant le visage.

« Quitter le Red Corner ne sera pas une mince affaire. On peut aussi trouver un endroit où passer la nuit, et repartir à l’aube. Le jour, les émeutes vont se calmer. »

Mais existait-il seulement un endroit sûr ici ? Sarah ferma les yeux, et reporta ensuite son attention sur Garo, décidée à essayer de penser à autre chose que ses pouvoirs naissants, et troublants :

« Vous avez des proches ? De la famille ? Vous deviez bien mener une vie avant que l’armée ne décide de faire des expériences sur vous, non ? »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 02 juin 2018, 18:01:53
Sur la suggestion de Garo, Sarah tenta bien de faire prendre à son armure l’apparence du muret contre lequel elle s’appuyait, mais sans succès. Elle avoua alors au jeune homme qu’elle ne savait pas trop comment l’utilisait, ni quel était l’élément déclencheur de son activation, et pire encore : que c’était peut être son armure qui la manipulait.

Garo n’étais pas vraiment sûr de ce qu’il devait comprendre des propos confus de la jeune femme, et surtout il avait d’autres problèmes en tête à ce moment précis. Il ne put s’empêcher néanmoins de lâcher un commentaire sarcastique, comme à son habitude :

Tch.. Porter et te battre avec un artefact dont tu sais si peu de choses.. Tu joues un jeu dangereux la flic : tu vas vraiment finir par te faire tuer si tu laisses trop de place au hasard ou à la chance !

Ils se rapprochaient tous deux d’un restaurant mais Sarah semblait plus préoccupée de savoir ce qui se tramait dans les esprits dérangés des dirigeantes Tekhannes que de chercher une moyen de fuite. Elle émit l’hypothèse que la réaction ultra-brutale des forces de sécurité était une réponse à la menace que représentait le prophète avec pour objectif de frapper ses hypothétiques soutiens dans le Ghetto. Garo en poussa un soupir de dépit :

Ces idiotes chassent le vent... Je n’ai croisé ce mec que quelques instants mais j’ai pas l’impression qu’il soit du genre à s’associer aux barons du crime du coin. Non .. Je crois qu’il n’en a pas besoin ..

Plongé dans ses pensées, le jeune homme repensa aux immenses pouvoirs de l’homme aux yeux bleus, comment il avait mis à genou non seulement Starlight mais la métropole tout entière ! Il eut un frisson d’excitation et un large sourire carnassier apparut un bref instant sur son visage en se remémorant sa toute puissance ! Ah ! En d’autres circonstances il aurait adoré affronter ce Prophète !

Pendant ce temps Sarah était entré dans le restaurant : ignorant les dégâts dans la salle et les corps dispersés ici et là, elle alla droit aux cuisines pour se rafraîchir. Le fugitif la suivit mécaniquement, jetant à peine un coup d’oeil aux morts, et s’empara d’un paquet de gâteau posé sur une étagère : ils s’avérèrent bien trop sucrés et sûrement remplis d’un tas d’adjuvants chimiques, mais cela suffirait à alimenter son corps pour un temps.

Sans surprise, la policière n’avait pas de meilleur plan que lui : continuer de nuit c’était prendre le risque de se retrouver dans un feu croisé, mais s’ils attendaient le lendemain que les échauffourés se calment, ils n’auraient plus de diversions pour couvrir leur fuite !

Le jeune homme allait répondre quand Sarah, visiblement perdue dans ses pensées, essaya de changer de sujet et l’interrogea sur d’éventuels proches. Garo fut tellement stupéfié de la question qu’il resta un instant figé, la bouche ouverte un gâteau à la main, avant de se mettre à glousser. Le gloussement se transforma en ricanement, le ricanement en fou rire. Violent, moqueur, de celui qui vous fait mal aux côtes quand quelqu’un dit une énormité sans s’en rendre compte.

Il se calma difficilement et, après avoir repris son souffle, releva les yeux vers Sarah, un sourire mauvais aux lèvres

Parents ? Familles ? Ooooh.. Ta naïveté est presque touchante la flic, mais tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre. Comment pourrais tu ? Alors laisse moi te raconter une petite histoire..

Le jeune homme jeta négligemment le paquet de gâteau qu’il tenait en main et s’assit sur le meuble le plus proche, un bras reposant sur la jambe qu’il avait ramené contre son torse ;

Elle provient des dossiers que j’ai réussi à consulter lors de la préparation de mon évasion du Centre. Tu m’excuseras de ne pas rentrer dans les détails, j’ai lu tout ça en diagonale faute de temps .. C’est l’histoire d’un gamin de neuf ans, parents inconnus, sûrement orphelin. Il est raflé dans les Ghetto par la GeoWeapon Corp pour être intégré dans leur programme de recherche et développement d’armes dites Évolutives. Son nom ? Les scientifiques qui le lobotomisent et l’endoctrinent s’en foutent : elles s’assurent simplement qu’il soit en bonne santé et qu’il possède les pré-requis nécessaires pour prendre part à leurs expérimentations. Elles le désignent alors comme étant le Prototype VI, rien de trop original .. A cause du taux de mortalité, tu comprends ? ça serait dommage de perdre du temps à lui trouver un véritable nom alors qu’il risque de crever dans les semaines qui viennent !

Alors qu’il avait commencé avec un ton cynique mais calme, la voix de Garo se teinta bien vite d’une tension sous-jacente, dangereuse, prête à déborder à tout moment. Incapable de tenir en place, il se remit debout et commença à faire les cents pas, se tournant de temps à autres vers la jeune femme mais sans vraiment la voir :

D’ailleurs ce gamin meurt, lors de la 1ere année au centre : une crise cardiaque .. à cause des calmants injectés pour limiter un tant soit peu les douleurs découlant des manipulations génétiques destinées à renforcer son corps : overdose. Elles parviennent à le ranimer, in extremis, mais décident de diminuer la dose des sédatifs.. Oh oui, il va souffrir l’enfer, mille morts, les nerfs rongés par une souffrance sans limite, mais au moins elles ne perdront pas ce prototype. Les autres qui n’ont pas survécu ? Elles les dissèquent pour faire avancer leurs recherches.” 

Le jeune homme s’arrêta brusquement haletant, il passa lentement une main dans ses cheveux avant de la faire redescendre sur son visage et l’arrêter à hauteur de sa bouche, masquant partiellement son sourire carnassier qui n’avait plus rien de joyeux, bien au contraire..

Ce gamin.. il disparaîtra totalement, quelque part entre sa 1ere et 2eme année au Centre, sans que personne ne s’en rende compte : plus d’identité, plus de nom, plus de souvenir, plus de personnalité, plus d’émotion.. Seulement une coquille vide .. Une jolie petite marionnette ! Un bon début d’arme sans âme ! Une première victoire pour l’équipe du docteur Reaan !” 

Le ricanement qui s’en suivit fut aussi bref que terrifiant, mais la tension dans les épaules de Garo sembla diminuer alors qu’il se tournait vers Sarah, ces yeux de bronze étincelant dans l’obscurité :

Et moi dans tout ça tu vas me dire ? Moi, je suis né lors de la 3eme année au Centre. Je me suis réveillé dans un corps inconnu, dans un endroit que je ne connaissais pas, mais j’avais une et une seule certitude : je m’appelais Garo !” 

Le jeune homme écarta les bras, son sourire habituelle à nouveau aux lèvres, puis s’adossa à la porte qui menait à la salle, observant les bras croisés ce qui se passait en dehors du restaurant.

Mais ça n’a pas plu aux scientifiques. T’imagines : une entité indépendante dans leur précieux pantin ! Alors elles ont essayés de m’effacer par tous les moyens possibles et inimaginables : tortures, drogues, chirurgie, impulsions électriques. Mais à chaque je fois je réapparaissais, et elles n’arrivaient pas à comprendre comment la conscience du gamin pouvait à chaque fois revenir à la surface. Comment cela pouvait être possible ?  Et elles avaient raisons : le gamin était mort depuis longtemps ! Disparu ! Volatilisé !.. J’étais une nouvelle création, leur création ! Le monstre qu’elles avaient engendré, sans en avoir jamais pris conscience ! Et elles n’ont pas compris, non.. Elles croient toujours qu’elles peuvent me contrôler, que je peux redevenir la petite marionnette docile que j’étais … ” 

Le sourire de Garo avait disparu, il contemplait le brasier d’une voiture en feu et les flammes dansaient dans ses yeux. L’esprit du fugitif était bien loin de là, et quand il reprit ce fut dans un murmure, comme s’il se parlait à lui même :

Je dois quitter Tekhos, le plus rapidement possible. Mettre le plus de distance possible entre elles et moi, aller dans un autre royaume ou sur un autre monde. Alors seulement, je commencerais ma quête de puissance. Et je deviendrais fort, LE plus fort ! Si fort que plus jamais personne ne pourra me regarder de haut !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 04 juin 2018, 00:49:21
Le passé de Garo était particulièrement sinistre, mais conforme à ce que Sarah avait entendu dire sur Tekhos. Les ghettos existaient car ils étaient des viviers génétiques pour les grandes firmes. Le constat reposait sur des postulats simples. Sur Terra, l’esclavage était légal, et Tekhos était une société hyper-consumériste, une sorte de variante extrême du consensualisme et du libéralisme républicain, considérant que tout pouvait se faire par contrat. Le sort des enfants orphelins des ghettos ne faisait pas la Une des gros titres, mais Sarah, qui officiait dans ces secteurs, savait très bien ce qui se disait, les rumeurs qui circulaient sur les centres d’expérimentation top-secrets où les mégacorporations, sous contrat militaire, se livraient à des expériences sinistres. Les mâles servaient de cobayes à des expériences visant à faire d’eux des mutants pour se battre contre les Formiens. Du moins, c’était ce que Sarah savait, et elle resta silencieuse pendant le discours effrayant de Garo. Des propos glaçants, qui faisaient bondir de rage la jeune femme qu’elle était. Sarah restait profondément une idéaliste, une femme qui avait rejoint la police par passion, qui avait été au Japon pour tenter de se débarrasser du Witchblade, et avait fini par se retrouver ici, dans la police de Tekhos Metropolis. Chaque jour, elle perdait davantage foi en l’humanité, en sa mission. La police tekhane ne servait pratiquement à rien, elle était concurrencée par les sociétés militaires privées qui, grâce à de juteux contrats avec les pouvoirs publics, menaient des missions de sécurité publique. Les GeoSoldiers, par exemple, étaient mieux armées et mieux entraînées que la police.

*Sauf que j’ai juré de servir l’État, de défendre des valeurs morales, pas les sociétés militaires privées, les mégacorporations, ou un régime sexiste et eugénique...*

Garo avait un plan simple : quitter Tekhos, et devenir le plus fort possible. Sarah croisa doucement les bras en le regardant. Elle ne savait pas trop comment aborder la chose, et se massa l’arrière du crâne. Après un tel élan de franchise... Elle ne pouvait pas faire comme si rien ne s’était passé. Sarah hésita encore un peu, se mordilla doucement les lèvres, puis parla à son tour :

« Je ne suis pas originaire de Terra. »

Elle se tut pendant quelques secondes, et reprit :

« Ce qui se passe sur Tekhos... Je ne pensais pas que ce serait comme ça en venant. Je voulais trouver une aide pour me débarrasser de ce foutu artefact, mais, quand j’ai vu ce qui se passait ici... Les mégacorporations, le sexisme ambiant... Tout ça me dégoûte profondément. »

Sarah déambula un peu.

« Le monde d’où je viens... Il est loin d’être parfait, mais... Ça, bon sang... Je... Enfin, tu te fous sûrement de mes états d’âme, mais... Je ne cautionne vraiment pas ce qui se passe ici. Sauf que... Je ne sais toujours pas comment me séparer de ce truc, et, de ce que j’ai vu, il existe des endroits encore bien plus effrayants dans le reste de Terra. »

Pezzini entendit quelques explosions lointaines, et regarda encore son interlocuteur.

« Je te dirais bien que ton objectif de vie est idiot et sans intérêt, mais... Je suis plutôt mal placée pour parler. Ce truc s’est greffé à moi, je ne sais pas du tout ce que c’est, ce qu’il peut me faire faire, j’entends des voix, et... Avec cette armure, je ressemble à Jeanne d’Arc ! Alors... Je suis plutôt mal placée pour donner des conseils. »

De fait, elle n’avait aucun plan, que ce soit à court ou moyen terme.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 08 juin 2018, 23:51:06
Garo sursauta lors de l’aveu de Sarah. Il se retira de la porte contre laquelle il était adossé en décroisant les bras et la fixa, stupéfait. Il ne s’était absolument pas attendu à ça : la policière n’était pas une Tekhanne. Ceci expliquait en partie son comportement inhabituel ! S’en suivit un déballage nerveux mêlant révélations, états d’âme et auto-apitoiement. Le fugitif garda un long moment son air surpris, laissant la jeune femme parler, dire ce qu’elle avait sur le coeur.. même s’il ne savait pas qui était cette “Jane Dark” à qui elle faisait référence ..

Lorsque Sarah en eut terminé, un silence pesant s’installa. Le monstre et la porteuse de la Witchblade se regardèrent longuement : ils n’avaient ni plan, ni le moindre début de solution à leur problème. Ils étaient bloqués dans un quartier en guerre, ghetto d’une métropole décadente, gouvernée par l’hyper-capitalisme, l’indécence et la luxure. Beaucoup se seraient laisser aller au désarroi à leur place. Et pourtant, un ricanement retentit dans la cuisine du restaurant, et Garo s’avança, un sourire sardonique aux lèvres. Moqueur, il répondit à la jeune femme :

Oooh, je vois ! Effrayée par ton petit artefact, tu es donc venue à Tekhos pour essayer de t’en débarrasser. Mais tu as lamentablement échoué, et tu te retrouves à jouer les petites fonctionnaires d’une société dont tu abhorres les fondements même, avec l’angoisse au ventre qu’à tout moment ton armure puisse prendre le dessus sur ta personnalité.

Le jeune homme s’arrêta devant elle, les mains dans les poches et son sourire s’élargit, devenant plus inquiétant par la même occasion. Il y a avait quelque chose dans l’attitude de Sarah qui l’agaçait au plus haut point, et cela lui donnait la furieuse envie de la bousculer, de la malmener, de la pousser dans ses derniers retranchements afin de voir ce qu’il pouvait en ressortir !

Tu te poses en chantre de la Justice mais tes actes ne suivent pas tes paroles ! Tu possèdes une puissance inimaginable entre tes mains mais tu la gâches de peur de ce que tu pourrais en faire ! Tu pourrais prendre ton destin en main mais tu préfères vivre dans la crainte et l’impuissance !

Garo lui saisit soudain la main porteuse du gantelet et la leva devant leurs yeux, avant de s’approcher, jusqu’à ce que leurs nez se touchent presque. Son sourire se fit plus féroce encore, tout comme ses paroles :

Ça crève les yeux que tu n’es pas à la hauteur ! Pourquoi on ne demanderait pas à ton artefact s’il ne veut pas venir se greffer à moi plutôt ? Tu l’as dis toi même, non ? Il m’aime bien ! Et je me ferais une joie de l’exploiter à son plein potentiel. On fera fureur lui et moi ! Et comme ça, tu pourras retourner à ta petite vie tranquille sans plus jamais avoir à prendre de risque..
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 11 juin 2018, 07:15:46
Face à face, ils étaient aussi perdus l’un que l’autre. Qu’est-ce que Sarah allait pouvoir faire de Garo ? Il était indéniablement dangereux, psychologiquement instable. Elle ne pouvait pas le laisser partir, mais, si elle l’arrêtait, non seulement elle se mettrait elle-même en danger, mais elle le renverrait aussi dans les laboratoires de GWC, soit la firme qui n’avait pas hésité à lâcher Garo en pleine nature pour leurs tests sordides. En fait, peu importe la solution que Sarah voyait, elle était toujours mauvaise ! Un véritable dilemme, inextricable, et ce d’autant qu’elle devait à tout prix éviter que les scientifiques de GWC n’apprennent qu’elle était la porteuse du Witchblade. Que personne ne l’ait encore deviné tenait d’ailleurs, en soi, du miracle ! Elle ne savait donc pas quoi faire, et, soudain, Garo se rapprocha d’elle.

Visiblement, son petit récit n’avait pas ému plus que ça l’homme, qui comprit surtout que Sarah ne désirait pas le Witchblade, et lui expliqua qu’il était préférable que lui le prenne. Sa main se posa sur son poignet, et Sarah cligna des yeux, semblant sortir de sa torpeur, en sentant l’homme insister. Sarah préférait ne pas imaginer ce que l’homme ferait avec cet artefact redoutable, et elle secoua alors la tête.

« Non... Non, lâche-moi, Garo ! »

Son autre min réagit, se recouvrant de la texture argentée chromée et métallique du Witchblade, puis s’étira, s’ondulant en formant un tentacule, qui repoussa l’homme sur plusieurs mètres.

« Ce n’est pas aussi simple ! Déjà, je ne pense pas que tu ferais de bonnes choses avec cet artefact, et... De toute manière, tu n’as pas ce qu’il faut pour le porter. »

Que voulait-elle dire par là ? Ce n’était pas compliqué. Sarah avait pu voir les anciennes porteuses du Witchblade, et, même si elle ne comprenait pas encore très bien son fonctionnement, le fait est qu’elle avait tout de même appris des choses sur lui à Tekhos. Ce qu’elle savait, c’est que le Witchblade venait de Terra, et qu’il n’était pas le seul artefact de ce type. Il y en avait aussi un autre, le Darkness, qui était actuellement détenu par une femme d’affaires tekhane, accessoirement une criminelle, Yulia Vesselovski. Par son intermédiaire, Sarah avait pu apprendre des éléments cruciaux sur le Witchblade.

Elle coupa donc d’emblée court aux spéculations de l’homme devant elle :

« Le Witchblade ne fusionne qu’avec des femmes. Désolée de casser tes rêves. Même si tu devais réussir par je ne sais quel biais à me le prendre, il te consumerait, et se retournerait contre toi. »

Bien sûr, Garo pouvait croire qu’elle bluffait, mais Sarah mentait rarement. Elle avait vu les anciennes porteuses du Witchblade. Il n’y avait toujours eu que des femmes. Elle ne s’expliquait pas encore pourquoi seules les femmes pouvaient hériter du Witchblade. Il devait sûrement y avoir un autre artefact, quelque part sur Terra, destiné aux hommes, mais elles étaient formelles sur ce point. Chaque fois qu’un homme avait tenté de prendre le Witchblade, il en était mort. L’artefact pouvait se montrer violent et cruel, et était tout simplement incompatible avec le sexe masculin.

De nouvelles détonations résonnèrent dehors. Sarah regarda prudemment par la fenêtre. La zone était fort heureusement assez isolée. Pouvaient-ils rester là pour la nuit ? Préférant passer à autre chose qu’à ce moment gênant où Garo avait voulu lui prendre son artefact (ce qui, au-delà même de l’incompatibilité sexuelle, avait provoqué en elle une certaine colère, assez inexplicable), elle revint donc à leur situation actuelle.

« GeoWeapon Corp. va mettre tout le quartier sans dessus dessous pour te retrouver. Notre provisoire cachette risque vite d’être découverte. »

Elle se déplaça encore un peu, évitant soigneusement de croiser son regard, restant toutefois sur la défensive.

« Je ne sais pas encore quoi faire de toi, mais je sais que je ne veux pas te remettre à nouveau à ces femmes. Alors, on doit s’en tenir au plan initial : sortir d’ici. »

Quitter le ghetto, puis aviser ensuite. Aucun endroit ne serait sûr ici, car, outre les gangs et les Black Squadrons, l’armée allait déployer tous les moyens possibles pour récupérer leur petit sujet d’expérience.

« Il faut qu’on retourne au poste de police, que je récupère une voiture. Dehors, tu n’as pas une chance, l’armée a accès aux caméras de sécurité, et à je ne sais combien d’autres systèmes pour permettre de surveiller les rues. Si ton visage passe devant une caméra, les IAs qui gèrent le système t’identifieront. En revanche, à l’intérieur d’une voiture de police... »

Ce n’était pas le plan le plus idéal, mais, compte tenu des circonstances, Sarah était quand même heureuse de réussir à en trouver un.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 16 juin 2018, 00:09:48
Lorsque le tentacule jaillit, Garo se protégea instinctivement de son autre bras mais l’appendice se contenta de le repousser jusqu’au mur opposé de la cuisine sans dommage. Tout le long, il se contenta d’arborer son rictus habituel, même quand Sarah commença à lui expliquer qu’il n’obtiendrait jamais son artefact : à vrai dire, il n’avait jamais eu l’intention de s’emparer du gantelet - quoique s’il s’était donné à lui, il l’aurait peut être accepté - mais seulement la brusque et irrésistible envie de provoquer la jeune femme.

Et il avait réussit à obtenir une réaction ! Cependant, après un bref moment de stupéfaction, la jeune policière s’était vite reprise. Elle n’avait cédé ni à la panique ni à la violence, se contentant de se protéger un minimum tout en le remettant à sa place, sans lui porter rigueur de ses actes. Si elle paraissait quelque peu dépassée par ce qui lui arrivait et hésitante sur la conduite à tenir, elle restait néanmoins solidement attachée à ses valeurs et principes, et ne comptait pas lui céder un pouce de terrain : elle était forte. 

Le fugitif émit un petit ricanement moqueur lorsque Sarah lui expliqua que l’artefact n’était utilisable que par les femmes :

Sans blague ? Comme si cette société ultra-matriarcale ne suffisait pas, il faut que ta petite armure soit également sexiste ? Je ne sais plus si on est dans la caricature absolue ou dans le comique de répétition le plus lourd qui existe !!

Amusé, Garo n’écoutait plus que d’une oreille la jeune femme qui pensait déjà à la suite des évènements, et ne sembla pas se rendre compte du malaise qu’il avait instauré entre eux. Alors qu’elle énonçait des évidences - la GeoWeapon Corp ne cesserait pas de le chercher, ils devaient quitter le Ghetto au plus vite, bla bla bla .. - le jeune homme s'apprêtait à balancer un sarcasme dont il avait le secret, mais Sarah capta son attention lorsqu’elle évoqua l’idée d’utiliser une voiture de police.

Redevenu sérieux, le fugitif regarda la jeune femme sans rien dire avant de venir tapoter ses lèvres de son index, signe qu’il réfléchissait intensément. Après un instant de silence, Garo cita inconsciemment un des rapports qu’il avait consulté :

Le Prototype VI fait preuve d’une ténacité hors du commun une fois en situation de combat. Il essaiera de vaincre son ou ses adversaires par tous les moyens imaginables, et seule une défaite certaine pourra le contraindre à fuir. Toute capture est improbable à l’exception d’une mise hors de combat, c’est à dire : Inconscience ou mort.

Le jeune homme releva les yeux vers Sarah, une étincelle dans le regard, et agita son index en direction de Sarah.

Si elles s’appuient sur mon profil psychologique, elles ont trois pistes principales pour me retrouver. La première : je tenterais de m’enfuir par tous les moyens, que ce soit en utilisant la furtivité ou la force. La seconde : je me terre dans le Ghetto comme un animal au fond de son antre. Et enfin la troisième : comme elles savent que j’ai été grièvement blessé elles vont surveiller les ambulances, les prisonniers dans un état grave et les cadavres. Mais jamais, jamais elles ne penseront que je puisse avoir été interpellé, en pleine possession de mes moyens, par une simple policière !

Garo ricana à nouveau et s’avança vers Sarah en levant ses poignets joints, comme s’ils étaient reliés par des menottes invisibles : 

Alors agent Sarah ? Quand est ce-que vous m’embarquez au poste ?

Un plan pour sortir du Ghetto et obtenir un moyen de transport pour quitter la ville. C’était un bon début !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 18 juin 2018, 00:34:13
La seule certitude de Sarah dans tout ce cauchemar, c’est qu’elle ne pouvait pas rester éternellement au Red Corner. La fin du black out n’arrangerait nullement sa situation, car il faudrait affronter tous els dispositifs de sécurité de la police. Et, sur ce point, Sarah était bien placée pour savoir que Tekhos pouvait ressembler à une version futuriste et high-tech de Big Brother. Si la Chine commençait à développer la reconnaissance faciale par le biais des caméras de sécurité publics, à Tekhos, il y avait un pas de géant en avant ! Des IAs très perfectionnées étaient reliées au réseau public, et chaque caméra filmait des visages, et les comparait à des photographies et à des données contenues dans les archives publiques. En tant que policière, Sarah avait très souvent réussi à retrouver des suspects grâce à cette technologie, qui confirmait l’écrasante supériorité de la police scientifique sur tout le reste.

*Rester ici est définitivement trop dangereux...*

En revanche, mener un tel plan avec Garo... L’homme était très instable. Il était le fruit d’une étrange expérience tekhane ayant fait de lui un guerrier redoutable. De plus, même s’il affirmait le contraire, Sarah était sûre qu’il voulait lui prendre l’artefact. Rien de bien étonnant, il ne serait pas le premier à vouloir le Witchblade... Mais Sarah n’avait pas menti sur le fait que l’artefact ne se liait qu’avec des femmes. Pour autant, elle n’avait pas envie que l’homme tente de la tuer. Il était trop tard pour qu’elle fasse marche arrière, mais, d’un autre côté, elle continuerait sa fuite en avant avec lui...

Garo présenta à elle ses poignets, et Sarah secoua la tête.

« Sois sérieux, Garo, tout ça est extrêmement risqué. Nous ferons ça à l’approche du commissariat. Il faudra trouver entre-temps de quoi t’habiller, ton visage doit être diffusé à l’ensemble de mes collègues, maintenant. »

Le mieux était de profiter de la panique ambiante. La police devait arrêter beaucoup de suspects avec les émeutes, entraînant un relâchement au niveau de l’identification. Sarah s’avança encore, et rejoignit la réserve derrière la cuisine. Il y avait de multiples cartons, des étagères abritant des pots, des flacons... La policière rejoignit le fond de la pièce, et ouvrit le volet métallique de sécurité, puis passa avec Garo de l’autre côté. Le duo retourna ainsi dehors, et Pezzini constata que le courant n’était toujours pas revenu dans le ghetto.

Ils avancèrent le long d’une ruelle avec plusieurs poubelles, rejoignant un terrain de sport grillagé sur leur gauche. Deux poteaux de basket se tenaient solitairement là. Sarah longea l’ensemble, s’avançant dans des rues étroites, apercevant au loin une rue avec une lueur enflammée et des ombres lumineuses. Elle s’approcha prudemment, mais, sans entendre de cris, estima qu’il n’y avait plus personne.

En atteignant la rue, elle aperçut la carcasse enflammée d’un fourgon de police. Plusieurs corps gisaient au sol, des malfrats. Les gyrophares du fourgon fonctionnaient toujours, tandis que ce dernier s’était encastré contre le mur. Sarah observa rapidement la scène, leva la tête vers les balcons, et vit plusieurs autres corps.

*Ils ont dû jeter un Cocktail Molotov dessus...*

Garo et Sarah avaient évité une intense fusillade, et les policières avaient dû s’enfuir.

« Hmmm... Je crois qu’on s’approche de l’Hôtel Providence. Un hôtel qui a été ravagé par un incendie, et qui sert de plaque tournante à différents trafics. »

Elle réfléchissait à voix haute, et reprit alors :

« Mais qui a l’avantage d’être reliée à des couloirs souterrains. Il y avait une ligne de métro qui circulait ici avant. Elle a été fermée en raison des trop fortes dégradations, mais... Si je me souviens bien, il y avait une station de métro à côté du Providence, et une autre à proximité du poste de police. »

De cette manière, ils éviteraient les combats en surface, mais l’Hôtel Providence était très certainement remplie d’ennemis...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 30 juin 2018, 19:15:45

La policière ne semblait pas trouver la situation drôle, ce qui amusait d’autant plus Garo ! Elle semblait également penser que le jeune homme était incontrôlable et inconscient des dangers qui les attendaient, craignant ses réactions imprévisibles tout en le patronisant. Elle n’avait pas tout à fait tort, il ne se soumettait à aucune autorité et réglait l’ensemble de ses problèmes par la violence, mais elle le sous-estimait lourdement, car ses sarcasmes et ses moqueries n’étaient qu’une façade, masquant une volonté inébranlable. Dans un sens, tant mieux : être sous-estimé était toujours un avantage même si ce n’était guère plaisant pour l’égo.

En attendant, Garo continuait son petit jeu. Lorsque Sarah lui annonça qu’il devrait se déguiser pour ne pas se faire reconnaître par ses collègues, il émit un petit ricanement :

Ah ? Et tu ne crois pas que tes collègues ont mieux à faire que de chercher un criminel en fuite avec la guerre civile qu’elles ont sur les bras ? Bon d’accord, d’accord, j’avoue, je ne dirais pas non à une veste à capuche mais je pense quand même qu’elles seront un peu trop occupées à défendre leur peau pour faire attention à moi.

Ils quittèrent le restaurant par l’arrière et s’enfoncèrent dans les ruelles désertes et étonnamment silencieuses. Les affrontements avaient cessé dans le secteur, par défaut de combattants : leurs corps, inertes et froids, jonchés la rue et les balcons, illuminés en alternance par les gyrophares encore fonctionnels d’un fourgon de police incendié. Seules les âmes des morts murmuraient dans la nuit.

Garo ne jeta qu’un bref coup d’oeil mais il semblait que les policières s’en étaient sorties, contrairement aux crapules qui les avaient attaquées. Le jeune homme essaya de trouver des vêtements convenables afin de dissimuler son visage, mais les cadavres étaient en bien trop mauvais état, bouillies sanglantes de chair, d’acier et de tissu.

C’est alors que Sarah exposa son plan. Le fugitif se retourna vers elle et la fixa un instant, les sourcils levés, avant de sentir une irrépressible envie d’éclater de rire remonter dans sa gorge. Par un effort de volonté extrême, il réussit à se maîtriser et seul un léger gloussement s’échappa de ses lèvres serrées. Il leva ses mains en direction de la policière comme pour s’excuser, puis se détourna le temps de retrouver son calme. Après une profonde inspiration, il fit à nouveau face à la jeune femme, un petit sourire moqueur aux lèvres, et joignit ses mains :

Donc, si je comprends bien ... On vient de quitter le plus gros repère de gangs du Ghetto qui, en ce moment même, est pris d’assaut par les Black Squadrons … et toi, tu veux aller maintenant dans un hôtel réputée pour ses trafics, au risque qu’il fasse partie lui aussi des cibles de tes patronnes … tout ça pour accéder à un métro abandonné, dont tu n’es certainement pas la seule à connaître l’existence, et qui grouille donc certainement soit de collègues zélées à toi, soit de commandos de la GeoWeapon Corp… C’est bien ça ? Parfait ! Qu’attendons nous ? Ne perdons pas de temps !

Garo ricana pour de bon cette fois, tout en prenant la direction de l’hôtel : il avait trouvé plus taré que lui !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 02 juillet 2018, 21:57:16
Le ton désinvolte de Garo ne plaisait guère à Sarah, qui n’avait jamais eu un sens de l’humour très développé. Par certains côtés, on pouvait même la dire asociale, tant elle était sérieuse, concentrée et appliquée dans son boulot. Elle répliqua donc rapidement, sur un ton sec et cassant :

« Écoute, mon mignon, au cas où tu ne l’aurais pas vu, le courant est en train de revenir ! Mais, au niveau du système électrique, dans les ghettos, ce sont les systèmes de sécurité qui se relancent en premier. Les caméras de sécurité, les détecteurs de mouvements, les murs-lasers pour confiner des quartiers... Et, contrairement à ce que tu sembles oublier, les caméras disposent de détecteurs de reconnaissance faciale ou morphologique. Alors, avec ton look et tes cheveux pointus façon Dragon Ball Z, si une caméra te voit passer, ton signalement passera à tout le monde, et tes petites copines de GeoWeapon Corp. ne manqueront pas de revenir. Alors, si tu as une meilleure option pour éviter que ton cul ne retourne dans une cellule capitonnée de GWC, je suis toute ouïe. Sinon, tes commentaires sarcastiques, je m’en passerai volontiers, je cherche une solution, moi ! »

Comme quoi, le calme de Sarah laissait parfois parler la tempête. Est-ce que Garo croyait qu’elle faisait ça au hasard ? Elle cherchait des solutions, tout simplement ! La jeune femme s’avança donc, quittant la rue pour s’approcher d’un grand boulevard, et se plaqua prudemment contre le mur. Au milieu du boulevard, comme elle l’avait indiqué, une barrière venait de s’illuminer. Des lasers lumineux se dressaient dessus, barrant le passage à toute personne. C’était une mesure de quarantaine, et Sarah vit plusieurs caméras à côté en train de tourner.

Elle ne fit aucune réflexion orale à Garo, mais lui jeta un regard lourd de sous-entendus. Sarah connaissait bien les ghettos, car elle était souvent affectée à leur surveillance, et prenait longuement le temps de se renseigner sur eux. Elle connaissait donc les règles internes, et savait que, plus on s’approchait des points de trafic névralgiques, et moins il y avait de systèmes de sécurité automatiques. Sarah rejoignit donc rapidement une autre ruelle, avec de multiples poubelles renversées. Un petit escalier les amena près d’une cour où plusieurs corps jonchaient le sol. Un règlement de comptes entre gangs, visiblement, et plusieurs impacts étaient visibles sur les fenêtres, ainsi que des traces de brûlure sur le sol.

Sarah ne chercha pas à en savoir plus, et remonta le chemin, avant d’entendre des bruits. Le duo venait de rejoindre une longue cour intérieure, rejoignant plusieurs immeubles. Il y avait des caddies abandonnés, des cabanes rupestres, et plusieurs hommes armés qui se déplaçaient nerveusement. Ils portaient des armes blanches, mais aussi des fusils à pompes, et des pistolets. Posant un doigt sur ses lèvres, Sarah intima le silence à Garo du doigt, puis laissa la patrouille passer.

« Ça a chauffé ce soir...
 -  Ces connards pensaient attaquer l’Hôtel... Enfoirés de zonards !
 -  Allons du côté du restaurant, la zone est sécurisée ici. »

Les bandits se déplacèrent, et Sarah se déplaça ensuite lentement, s’assurant que la zone était sécurisée. Plusieurs cadavres décoraient également le sol, baignant dans leur sang.

« Nous sommes proches de l’Hôtel... »

Elle s’avança vers une porte au milieu des appartements, et avança à travers le couloir. De l’autre côté, il y avait plusieurs grandes rues, avec des projecteurs émanant d’un sous-toit de l’hôtel. Ce dernier était là, avec un panneau fluorescent violet sur le côté de la façade, « HOTEL » s’affichant en lettres géantes. Des gardes se trouvaient sur les toits, et plusieurs corps s’étalaient encore sur le sol. Les défenseurs de l’hôtel avaient installé des fils barbelés, et les sentinelles sur le toit portaient des fusils automatiques en bandoulière.

« C’est bien défendu, tout ça, je... »

Des vrombissements se firent alors entendre. Sarah vit alors plusieurs voitures approcher de l’Hôtel, avec un fourgon en plein milieu, accompagnés de plusieurs motards qui portaient des Cocktails Molotov ou des Uzis. Les Cocktail Molotovs fusèrent, ainsi que les balles, tandis que les tireurs répliquèrent, fauchant un motard. La moto glissa au sol, et tournoya à plusieurs reprises, pendant que les voitures se garaient par des dérapages contrôlés, libérant d’autres hommes armés.

*Eh bien... On déboule au mauvais moment !*
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le dimanche 15 juillet 2018, 00:36:38
Garo était-il venu à bout de la patience de Sarah ? Pour la première fois, elle eut un accès de colère envers lui, lui balançant ses quatre vérités à la figure, ou plutôt à son dos vu que le fugitif était partie en avant. Surpris, il ne lui répondit pas et se contenta d’un sourire ironique invisible pour la jeune femme. Enfin elle réagissait à ses provocations ! Il en aura fallu du temps ! Même si cette dernière provocation avait été involontaire.
Par contre il se demandait bien ce qu’elle voulait dire par “des cheveux pointus façon Dragon Ball Z”. C’était un compliment ? Il ne connaissait pas la référence mais il était bien coiffé ainsi, non ?

Alors que le jeune homme avait levé les yeux et touchait machinalement sa crinière d’une main, la policière passa devant lui bien décidée à prendre les choses en main. Non loin, ils tombèrent sur une des zones de contrôle qu’elle avait évoquée, verrouillée par des lasers et lourdement surveillée. La jeune femme lui jeta un regard noir, voulant s’assurer qu’il avait pris aux sérieux ses avertissements. Garo répondit par un petit sourire insolent mais ne dit rien.

La porteuse de la Witchblade les fit passer par des chemins de traverses, jonchés de corps et de traces d’affrontements, jusqu’à rejoindre une cour. Là, ils repérèrent une bande de malfrats en patrouille, et Sarah lui fit signe de se taire et de rester discret. Cette fois le fugitif ne sourit pas : une portion de lui commençait à s’agacer d’être ainsi sous-estimé, alors qu’il en jouait peu de temps auparavant. Pensées contradictoires d’un esprit ténébreux.

La patrouille quitta le secteur, et le duo arriva enfin en vue de l’hôtel. Des cadavres encore frais indiquaient ici aussi une fusillade récente. Alors que la policière appréciait les défenses du bâtiment depuis l’intérieur d’un appartement, des véhicules surgirent de nulle part et déversèrent une vague d’assaillants. Aussitôt l’enfer se déchaîna dans un tempête de balles et d’explosions ! Sarah se mordit les lèvres. Comment allaient ils pouvoir atteindre le métro souterrain ? La policière jeta un regard en biais à Garo, semblant attendre un nouveau sarcasme de sa part, mais il n’en fit rien.

À vrai dire, le jeune homme, appuyé contre un mur les bras croisés, était inhabituellement sérieux, et même lui ne s’en expliquait pas la raison. S’était il simplement lassé de se moquer de la jeune femme ? Cela paraissait peu probable : même dans les pires situations il provoquait ses adversaires. Mais … Sarah n’était pas un adversaire, non ? Qu’est-ce qu’elle était alors ? Lui, le loup solitaire, n’avait pas de réponse à cette question, cependant il commençait à réaliser quelque chose d’inconcevable encore quelques heures auparavant : ce que la jeune femme pensait de lui ne le laissait pas indifférent.

Tch !

Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=WVwuE9NT0Us)

Le fugitif se décolla soudain du mur contre lequel il se tenait alors qu’un cocktail molotov, atteint par une balle, explosa dans la main d’un des assaillants qui s'apprêtait à le jeter, et embrasa le malheureux ainsi que deux de ses comparses. Le jeune homme désigna la scène de guerre d’un geste brusque de la tête :

Cette attaque frontale est stupide. À moins que ce ne soit une diversion pour masquer l’assaut par des angles d’approche différents d’une ou deux escouades supplémentaires, ces crétins vont se faire massacrer. Or leur victoire serait notre meilleur chance.

Ces yeux jaunes balayaient inlassablement la façade de l’hôtel, notant la position des combattants et leur armement, déterminant les points forts et les points faibles de leur dispositif, calculant les pourcentages de succès des assaillants selon tous les scénarios possibles et imaginables. Son analyse tactique terminée, Garo déplia les bras, fit craquer les muscles de son cou, puis cita un des enseignements qu’il avait reçu au Centre tout en étirant ses bras :

Dans le moment qui suit une attaque victorieuse, l’immense majorité des unités ne vaut qu’un tiers - au mieux - de son potentiel théorique. Même si l’attaque ne lui a pas valu de pertes sensibles.

Mortellement sérieux, il prit une grande inspiration avant de se mettre dans une posture semblable à celle d’un sprinteur attendant le départ d’une course. Sans un regard pour Sarah, il termina sur un ton qui n’admettait aucune réplique :

Reste ici. Je vais faire en sorte que ces idiots prennent l’hôtel. À la seconde où ils crieront victoire, fonce ! ça sera notre meilleure chance d’accéder au métro.

Garo s’élança à l’instant même où une voiture des assaillants explosa dans la rue, frappée par une roquette. Profitant du flash lumineux qui aveugla l’espace d’un instant les combattants, il traversa la rue et atteignit les abords de l’hôtel en un éclair !

Sans ralentir le moins du monde, il sauta vers le panneau de néons qu’arborait le bâtiment, en saisit le bord de la partie inférieure du bout des doigts et se propulsa en hauteur sans un bruit, tel un gymnaste. Forme sombre tournoyante quasiment invisible dans la nuit, il se réceptionna souplement sur le dessus du panneau en position accroupie. En une fraction de seconde, il balaya des yeux les fenêtres de l’hôtel et repéra ce qu’il cherchait !

Sur un balcon, un homme dont une bonne moitié de la face n’était qu’un agglomérat d’implants cybernétiques,  réarmait un lance-roquette, tout en étant encadré par d’autres tireurs armé de fusils d’assauts. Le gangster épaula l’arme, et son oeil électronique rivé sur le viseur, il aligna le réticule sur le fourgon blindé des assaillants, bien décidé à leur donner le coup de grâce. Soudain, une mêche de cheveux lui boucha la vue.

Putain, que .."

Garo venait de se projeter jusqu’à l’extérieur du balcon, surprenant ceux qui se trouvaient dessus, et alors que d’une main il se tenait au rebord, il frappa du plat de son autre main en plein dans le torse de l’homme qui fut projeté à l’intérieur de l’hôtel. Ce dernier ne comprit jamais ce qui venait de lui arriver : lorsqu’il percuta le parquet moisi, il appuya par réflexe sur la gâchette de l’arme et la roquette partit vers le plafond.

L’explosion pulvérisa la pièce, ébranlant l’immeuble tout entier et projetant les défenseurs encore sur le balcon dans le vide à la grande stupeur et à la grande joie des assaillants. Garo, quant à lui, avait déjà sauté sur un autre balcon du 4eme étage : là aussi, les défenseurs furent pris par surprise quand une tornade de coups les neutralisa en l’espace d’un clin d’oeil, mais Garo ne s’arrêta pas là et fonça à l’intérieur du bâtiment, mettant hors d’état de nuire tous ceux qui lui barraient le passage. Profitant de cet instant de flottement dans le dispositif défensif, les assaillants lancèrent l’assaut et parvinrent à atteindre le rez de chaussée.

Plus haut, le monstre de laboratoire traversait les étages en décomptant à haute voix ses victimes :

 “Douze … Onze … Dix !..

Ce n’était pas là du sadisme : il cherchait à faire pencher la balance en faveur des assaillants mais sans trop leur donner non plus l’avantage afin que leurs rangs soient également diminués au maximum pour faciliter leur infiltration dans le métro. Cette tâche était autrement plus difficile que de simplement annihiler un des camps ! Elle pouvait même être qualifiée de titanesque ! Car Garo n’avait qu’une vision partielle de la situation, et il devait continuellement remettre à jour son analyse tactique en fonction des données qu’il récoltait, tout en se battant contre les défenseurs et en subissant les tirs à l’aveugle des assaillants ! C’était un dangereux jeu d’équilibriste dont la récompense était sa liberté.

Le jeune homme fit passer un énième gangster à travers une cloison et disparut dans un faux plafond, faussant compagnie aux camarades du malheureux. Des tirs le poursuivirent mais le manquèrent largement. Profitant d’un instant de répit, Garo se laissa retomber dans une petite pièce vide et reprit son souffle : son entreprise était bien plus épuisante qu’il ne l’avait imaginé au préalable, aussi bien physiquement que mentalement, et sa peau s’était vite recouverte de sueur. De multiples éraflures - dont une profonde à la joue droite - causées par des éclats recouvraient également son corps, témoignant de la violence de l’affrontement dans le bâtiment.

Un mouvement attira le regard du fugitif, et il s’avança vers une petite lucarne qui donnait sur l’arrière de l’hôtel. Pendant une seconde il ne vit rien, puis il constata que des silhouettes sombres s’avançaient furtivement. Il faillit laisser échapper un sifflement admiratif : finalement les attaquants n’étaient pas si bêtes que ça, même si le timing n’était pas terrible. Avec cette nouvelle vague, les chances de victoire des assaillants étaient maintenant de ...

*Clic*

Un bruit familier bien particulier, unique même. Celui d’une grenade qu’on dégoupille. Frisson.

*Clic*

Deux grenades désormais. Et toutes près, juste derrière la porte de la pièce dans laquelle il se trouvait.

Dans un mouvement instinctif, Garo frappa la porte d’un violent coup de pied, la propulsant hors de ses gonds : elle percuta de plein fouet l’homme qui tenait une grenade dans chaque main, et il bascula par dessus la rambarde de l’escalier central de l’hôtel. Mais il n’était pas seul, et alors qu’il tombait dans le vide en poussant un hurlement, deux de ses acolytes, qui avaient déjà leurs armes épaulées, ouvrirent le feu en direction de l’intrus : Le fugitif ne put éviter tous les projectiles cette fois, et une balle traversa son flanc droit dans une éclaboussure de sang. Mais cela ne le ralentit pas et il se jeta dans un cri de rage sur les deux importuns :

 “Tsaaaaa !

Les deux grenades explosèrent quelques étages plus bas alors que leur propriétaire n’avait même pas touché le sol, secouant encore un peu plus le bâtiment, tandis que les assaillants prenaient pieds au rez de chaussée et au premier étage. La fusillade se transformait en un corps à corps ultra-violent : on se battait pour chaque pièce, chaque marche d’escalier, utilisant armes à feux, armes blanches et tout ce qui pouvait tomber sous la main.

L’affrontement atteignait son paroxysme, sa conclusion était proche.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 16 juillet 2018, 00:58:05
L’hôtel était plutôt grand. Historiquement, il avait fait partie d’un programme de rénovation urbaine, à une époque où le Sénat avait voulu redynamiser l’activité économique de ces quartiers populaires en luttant contre la ghettoïsation. Un grand hôtel avait été conçu au milieu du Red Corner, et devait servir de centre névralgique. Une station de métro permettait ainsi de rejoindre le centre-ville de Tekhos Metropolis, et une galerie commerciale avait également été construite. De fait, la construction de l’hôtel avait été donnée à une architecte tekhane renommée, qui avait conçu les plans de l’hôtel en cherchant à mélanger activités commerciales et hôtelières. L’hôtel abritait donc aussi un restaurant, et était découpé en plusieurs bâtiments, avec un grand dôme en verre en plein milieu, abritant, non seulement la station de métro, mais aussi la galerie commerciale. La municipalité avait dépensé beaucoup de crédits pour ce projet, et il aurait pu être mené à terme si les Formiens n’avaient pas débarqué entre-temps. Le Sénat avait dû faire plusieurs coupes budgétaires, et la redynamisation du Red Corner était passée à la trappe.

Il existait donc plusieurs endroits, et, à voir les différents tatouages des assaillants, Sarah soupçonnait une alliance entre gangs contre les occupants de l’hôtel. Elle ignorait leur stratégie, mais elle était sûre que ceux-ci avaient planifié plusieurs assauts simultanés. Comme Garo le soupçonna, l’attaque frontale devait être une diversion. Dès lors, Sarah hésitait. Le choix le plus prudent était sans doute de contourner cette bataille-ci, et d’entrer ailleurs.

Mais Garo fit autrement, et s’élança tout seul.

« Hey ! hurla-t-elle. Ne faites pas ça, bordel ! »

Autant parler dans le vide, surtout qu’une voiture explosa au même temps. Elle vit ensuite faire un saut prodigieux, s’agrippant au « L » du mot « HOTEL » qui scintillait le long de la façade. Là, l’agile Garo s’attaqua à la façade de l’immeuble, s’en prenant aux défenseurs depuis les balcons, bondissant d’étage en étage, non sans faire des dégâts. Sarah entendit ainsi une violente explosion, qui ébranla tout l’hôtel, et amena les bandits sur le petit toit à se retourner en levant la tête. Des flammes et de la fumée jaillissaient du 4ème étage.

Au même moment, les attaquants au sol avaient déployé des grenades fumigènes, continuant à tirer.

*Ce con n’en fait vraiment qu’à sa tête !* pesta Sarah.

La tentation était grande de le laisser là, de rétracter son armure, et de se rapprocher du mur de sécurité qu’elle avait vu tout à l’heure. Étant une policière, elle serait protégée, et des véhicules viendraient la chercher. L’idée lui traversa sincèrement l’esprit, non seulement parce que sa vie était en danger ici, mais aussi parce qu’elle ne voyait toujours pas comment aider au mieux Garo. Il était une victime de GeoWeapon Corp., certes, mais, même malgré ça, il n’était pas un ange. Il était animé par des pulsions de violence et de colère, nerveux, instable… Comment le contrôler ? Et que faire de lui ?

*Merde, merde !*

D’autres explosions résonnèrent au sein de l’hôtel. Les assaillants, eux, attaquaient l’hôtel par plusieurs endroits. Après l’attaque des Black Squadrons sur la Forteresse, c’était une autre place-forte qui était en train de subir un siège violent. La police ne viendrait qu’après, pour compter les points. Sarah, toujours spectatrice silencieuse, se déplaça doucement, s’abritant derrière la carcasse d’une voiture. Des bombes supplémentaires résonnèrent, et lez Witchblade recouvrit son visage, la protégeant de la fumée… Et en profita pour enclencher une vision particulière, infrarouge, qui lui permit de voir à travers la fumée pour voir les signaux thermiques des combattants.

*J’ignorais que tu pouvais faire ça…
Tu dois retrouver Garo, Sarah.
Encore toi ?
Je ne t’ai jamais vraiment quitté, tu sais…
Pourquoi je devrais l’aider ? Il est dangereux !
Ce qui vaut aussi pour toi…
Ce n’est pas une raison !
*

Les assaillants se battaient désormais dans le hall de l’hôtel. Ils avaient défoncé les portes, et un chaos généralisé avait lieu à l’intérieur. Depuis des mezzanines entourant l’atrium, les défenseurs appliquaient un feu nourri, s’aidant de tourelles de combat. Les mitrailleuses lourdes se déclenchèrent également à hauteur du bureau de la réception, s’aidant de lance-flammes meurtriers. La première vague fut massacrée en quelques minutes, mais Sarah voyait des renforts supplémentaires qui se déversaient de tout côté.

La policière se déplaça lentement, et profita d’une ouverture pour courir en avant. Elle bondit par-dessus un muret, et se retrouva dans une ruelle jonchée de poubelles, longeant l’hôtel. Elle se déplaça lentement, jusqu’à rejoindre une petite cour. Elle était à l’arrière du restaurant, et entendit des détonations. Depuis là, elle avait accès aux entrepôts de stockage de la nourriture. Une bande avait attaqué en remontant la rue à l’aide d’une voiture-bélier, et plusieurs motards avaient foncé, canardant la zone. Ils étaient passés en force, laissant une série de corps derrière eux, et devaient maintenant se battre dans les entrepôts du restaurant, remontant vers la cuisine.

*Comment je suis supposée retrouver Garo dans ce chaos, moi ?*

Pezzini s’avança à son tour, et pénétra enfin dans l’hôtel, par une autre entrée, et en étant moins spectaculaire, que son comparse Garo…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le lundi 23 juillet 2018, 00:47:13
Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=w_1dLfupml8)

Merde ! Ces salopards sont entrés dans le restaurant !

Comme pour appuyer ces propos, parmi les multiples écrans de la pièce diffusant les images de caméras, l’un montrait des motos déboulant dans les cuisines.

Envoyez Skull et sa bande au 2eme pour couvrir l’entrée du restaurant du côté de la galerie commerciale. Et je veux que Cronos aille aux escalators : aucun de ces tarés ne doit passer !

Ils étaient dans une pièce secrète, sorte de centre stratégique permettant de contrôler tous les systèmes de surveillance du bâtiment : sans indication, et sans porte visible, il était impossible de savoir qu’entre ces quatre murs se trouvait l’un des endroits les plus vitaux de l’édifice.

Ici, Shark, responsable de la sécurité, assisté de deux de ses hommes de main, pouvait coordonner leur défense. C’était la troisième attaque de la nuit, mais également la plus conséquente et la mieux planifiée. Jusqu’à présent, ils parvenaient à contenir les assaillants grâce à leur puissance de feu effroyable, mais les plans de Shark, qu’il faisait pourtant évoluer constamment pour les ajuster aux changements tactiques adverses, se heurtaient à un obstacle aussi intriguant qu’imprévisible.

Où est Black One ?

C’était le nom de code qu’ils utilisaient pour désigner un intrus non identifié, vêtu de noir, qui était passé au travers de leur périmètre défensif et qui en ciblait désormais les points clés. Néanmoins ses actions, pourtant rapides et d’une efficacité redoutable, laissaient à penser que “Black One” ne visait qu’à fragiliser leur défense et non pas à la détruire totalement. Pourquoi ? En était-il simplement pas capable ou visait-il autre chose ? Shark n’avait pas d’explication à ce comportement illogique mais cela importait peu : cet intrus était dangereux.

Ils avaient failli le prendre au piège lorsqu’il s’était arrêté un bref instant dans un réduit situé à l’arrière de l’hôtel, mais “Black One” était parvenu à s’enfuir, tuant plusieurs de ses hommes. Shark devait donc continuer à combattre sur deux fronts en même temps : les vagues incessantes ennemies et cette menace intérieure.

Alors il est où, sac à merde ?!?
- je ... je l'ai perdu. Je ne comprends pas, je devrais .. eh attends ! C'était quoi ça ?

Le signal d'une caméra venait d'être perdu. Rien de très étonnant lors d'une attaque d’une telle ampleur : une balle suffisait à sectionner un câble ou à pulvériser un équipement aussi high-tech soit-il. Mais ils venaient de réaliser à l’instant qu’ils perdaient graduellement leur système de surveillance, comme si quelqu’un le visait spécifiquement : une caméra au 3eme niveau, un capteur infrarouge au 7eme, un détecteur de mouvement au 5eme ...

Shark eut une soudaine illumination et aboya ses ordres :

Affiche moi la perte des capteurs sur le plan !
- Que… Quoi ?
- Affiche moi tous les équipements de surveillance qu’on a perdu sur cette putain de carte ! Et relie-les par ordre de disparition !

L’homme de main s'exécuta et très vite un plan en 3D du lieu s’afficha sur l’écran principal, bientôt complété par un tracé complexe parcourant l’intégralité de l’hôtel.

Merde .. c'est quoi ça ?
- Black One.
- Hein ?
- C'est un pattern de recherche !
- Hein ? Mais il cherche quoi ?

Sur l’écran mis à jour en temps réel, le tracé s’interrompit brusquement au niveau où ils se trouvaient. Shark se raidit, ce qui n’échappa pas à ses hommes :

Quoi ? Qu'est ce qui se passe ?

Leur chef déglutit :

"Il arrive."

Le mur devant lui explosa, projetant des écrans à travers la pièce, et la dernière chose que Shark vit fut les longs doigts fins de la main qui se referma sur son visage.  

************************

Sa blessure au flanc avait déjà pratiquement arrêté de saigner, et même si son orgueil était écorné, l’embuscade lui avait permis d’en déduire l’existence d’au moins un poste de commandement. Le débusquer n’avait pas été une mince affaire, mais en l’anéantissant Garo offrait aux assaillants une bonne chance de remporter la victoire.

Il restait maintenant à surveiller l’évolution de l’assaut et de s’assurer que tout se déroulait comme prévu. Le fugitif ne comptait néanmoins pas prendre le risque de rester trop longtemps au même endroit : il se déplaçait constamment, évitant les affrontements, se faufilant dans les recoins, se cachant dans l’obscurité, tout en continuant à recueillir des informations. Ce n’était plus qu’une question de minutes maintenant avant qu’ils ne puissent accéder au métro…

Alors qu’il courait silencieusement dans un des couloirs de l’hôtel formant un coude, le jeune homme capta un mouvement à la périphérie de son regard, au niveau de l’entrée d’une cage d’escaliers qu’il venait de dépasser. Instantanément, il pivota sur lui même et balança un coup du tranchant de sa main droite, visant la carotide de l’importun, quel qu’il soit : mortel, efficace, sans pitié.

Mais la vision de reflets argentés le firent stopper nets, dans un claquement violent de muscles. La main du fugitif s’arrêta à quelques centimètres du cou de Sarah, alors que ses yeux écarquillés fixaient la jeune femme dont le corps était désormais entièrement recouvert par son armure. Le jeune homme resta un bref instant abasourdi et une foule de questions explosa dans sa tête. Il s’écria alors, animé par un sentiment de colère mêlé d’incompréhension :  


 “Qu’est-ce que tu fous là ?? Pourquoi tu n’as pas attendu la ...

Garo s’interrompit en pleine phrase, et ses yeux s’écarquillèrent encore plus : derrière la jeune femme, dans le couloir par lequel il venait d’arriver, une trappe venait de s’ouvrir et de libérer une tourelle automatique qui les visa aussitôt. Les images explosèrent dans l’esprit du monstre de laboratoire : modèle Gatling T-525, calibre .50, 3000 coups à la minute ! Munitions assez lentes pour être esquivées. Priorité à l’évasion ! Priorité à l’évasion ! Priorité à ...

Son corps en décida autrement. Dans un geste instinctif, il saisit la policière par une épaule et la projeta à travers la porte ouverte d’une chambre ! Alors qu’un fauteuil amortissait l'atterrissage de la jeune femme, un bruit infernal témoigna de la mise en action de la mitrailleuse. Garo disparut dans un déluge de feu aussi bref qu’interminable : en huit secondes, les 400 munitions de la gatling furent épuisées, ne laissant que des canons fumants et une impressionnante pile de douilles.

Les balles avaient traversé cloisons, sols et plafonds comme s’ils n’étaient faits que de papier. Un épais nuage de poussière avait emplit le couloir, témoignant des dégâts subis par les pièces dans l’axe de tir. Là où se trouvait Garo l’instant d’avant, il n’y avait plus rien, excepté quelques traces de sang au sol ..    
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 23 juillet 2018, 21:57:10
Le chaos régnait à l’hôtel. Un chaos sans nom, ambiant, tandis qu’un véritable siège avait lieu. Sarah s’avançait rapidement, mais en restant toutefois prudente, évitant de s’impliquer.  Ce combat n’était pas le sien, et elle devait surtout retrouver Garo, et en profiter pour fuir avec lui. Remontant le long des entrepôts, elle approcha de l’arrière-cuisine, et entendit une série de détonations. Des fusillades avaient lieu entre les défenseurs et les attaquants, et, en s’approchant, Sarah vit un cadavre passer une porte latérale, libérant passage à deux tueurs. Sarah cligna des yeux en les voyant, et bondit sur eux, les neutralisant sans difficulté. Un coup de genou frappa l’un des hommes au torse, et l’autre, surpris, pointa son pistolet vers elle, mais Sarah pivota déjà sur place, et sa main frappa celle du tueur, faisant sauter son arme. Pezzini l’attaqua ensuite, et le repoussa efficacement.

*Quel enfer !*

Elle s’enfonçait dans une immense structure, et traversa les cuisines, évitant les cadavres encore fumants. Un groupe d’attaquants avait rejoint le restaurant, affrontant des individus sur une mezzanine en hauteur. Un corps tomba en hurlant et se fracassa sur une table, la brisant au passage. Sarah Pezzini s’avança lentement vers la porte menant au restaurant, lorsqu’une bombe explosa brusquement à l’intérieur. La déflagration repoussa Sarah, qui heurta un mur, et s’écroula au sol. Des alarmes anti-incendie s’enclenchèrent, et de l’eau lui tomba sur le visage, tandis que des flammes dansaient dans le restaurant. Toussant légèrement, Pezzini se releva, sonnée.

*Merde, merde, mais qu’est-ce que je fous là-dedans, moi ?!*

Depuis le restaurant, il y avait un accès vers le hall central, un très grand espace avec une série d’escaliers et de mezzanines montant jusqu’au dernier étage. Un hall luxueux et vertigineux, qui devait également, à l’origine, abriter sur plusieurs étages divers devantures commerciales, dans ce style architectural venant à mélanger appartements et commerces. En outre, il y avait surtout un couloir menant directement au dôme central.

Sarah s’avança lentement dans le restaurant. Un explosif avait visiblement détoné trop tôt, et des flammes impressionnantes se tenaient au centre. Heureusement, le Witchblade protégeait Sarah des émanations toxiques et de la vapeur. Elle regarda autour d’elle, et bondit en hauteur, rejoignant la mezzanine. La surface était instable, car plusieurs des piliers soutenant la mezzanine étaient endommagés, mais elle s’avança, et contourna ainsi les flammes en descendant un escalier latéral, qui la rapprocha de l’une des sorties du restaurant.

Lentement, Pez’ vit le hall central, mais constata très rapidement qu’il était inaccessible. De la fumée montait à l’intérieur, et de multiples détonations avaient lieu. Les attaquants se concentraient ici, tout comme les défenseurs, transformant ce hall en un point chaud. Préférant miser sur la prudence, Sarah ouvrit une porte latérale, qui mena à un escalier de maintenance, et le monta, rejoignant les étages supérieurs. Elle ouvrit une nouvelle porte, et s’avança dans un couloir, rejoignant un angle... Pour voir une main filer rapidement vers son cou. L’armure s’engagea immédiatement pour se défendre, mais Sarah se stoppa en reconnaissant...

« Garo ?! »

C’était visiblement un miracle, car l’homme qu’elle cherchait venait de débarquer sous son nez ! Les deux se regardèrent pendant quelques secondes, avant qu’un vrombissement ne se fasse entendre dans son dos. Une tourelle se mettait en place, et, avant qu’elle ne tire, Garo emporta Sarah avec elle, bondissant dans une chambre sur le côté. Les balles rugirent en vain, les poursuivant, laissant des marques d’impact sur le mur, faisant voler des morceaux de plâtre et de peinture, tandis que Sarah termina sa course sur un fauteuil. Les balles continuèrent à les poursuivre, transperçant le mur.

Reprenant ses esprits, Sarah attendit que la mitrailleuse se calme, et observa les environs, cherchant la trace de Garo.

*Merde ! Mais il est passé où ?!*

Elle se releva lentement, et chercha autour d’elle. L’homme avait filé, laissant entre lui et elle une mitrailleuse déchargée, beaucoup de questions, et une policière furieuse.

« GARO ! PUTAIN !! » hurla-t-elle, plus pour elle-même qu’autre chose.

Au moins, il y avait des traces de sang, donc une piste à remonter...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 27 juillet 2018, 21:54:00
Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=uAD_K2jWPng)

"Où crois-tu me ... chercher ?"

La voix, sourde, vibrante, résonna dans le couloir dévasté. Lorsque le nuage de poussière retomba, il laissa apparaître la silhouette de Garo, figé en position de combat dans l'axe de tir de la mitrailleuse.

(https://farm1.staticflickr.com/859/43677871881_492fe4da3f.jpg)

Non il ne s'était pas évadé. Il n'en avait pas eu le temps ! Ou plutôt, il l'aurait eu s'il n'avait pas projeté la jeune femme loin du danger ! La rafale de tir l'avait repoussé sur plusieurs mètres mais de façon incroyable il était apparemment parvenu à dévier l'ensemble des tirs ! Les impacts de balles sur le mur derrière lui formaient une sorte d'auréole à la durée de vie éphémère : la cloison fortement endommagée s'effondra sur elle même dans un grand fracas.

Le jeune homme resta encore un moment dans cette position de garde, comme s'il attendait une nouvelle menace qui ne venait pas. Il considéra longuement ses bras avant de finalement les ramener vers lui en se redressant, le souffle rauque. Son haut avait été déchiqueté en de nombreux endroits, et son corps était zébré d'éraflures sanglantes, témoignages écarlate de son flirt bien trop sensuelle avec la Mort. Ses mains, encore fumantes et noircies après avoir dévié tant de projectiles, tremblaient légèrement. Malgré tout, après un moment de silence il referma ses poings et ricana, le regard fiévreux, alors qu’un sentiment d’extase s’emparait de lui :

"Ha ha ha ! Admire, la flic ! Moi, le monstre Garo, j’ai réussi à dévier des rafales de balles de calibre .50 ! À mains nues !"

Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le jeudi 02 août 2018, 10:43:46
Fort heureusement, Pezzini n’eut pas à chercher trop loin pour retrouver son incorrigible « partenaire », ce mot s’appliquant avec toutes les réserves d’usage. Il était juste dehors, au milieu de la fumée, prenant une pose triomphale, le poing brandi en avant. Sarah s’arrêta sur place, s’attendant au pire… Et surtout à ce qu’il l’attaque. Mais, au lieu de ça, l’homme semblait particulièrement fier de son tour de force, à savoir avoir réussi à dégommer la machine, et avoir usé ses mains pour dévier des balles de gros calibre.

« Je suppose que je dois te féliciter, même si c’était… Totalement inconscient. »

Comme toute cette entreprise, d’ailleurs ! Quelle idée de se jeter dans cet hôtel en plein milieu de la mêlée ! Sarah avait beau porter une armure qui avait tendance à amplifier sa colère et son adrénaline, elle n’en restait pas moins une simple humaine. En tant que telle, se retrouver au cœur d’une fusillade entre plusieurs gangs rivaux dans les ghettos tekhans n’était guère encourageant. Sarah entendit d’ailleurs des détonations supplémentaires. Autour d’eux, la bataille se poursuivait, et les défenses sur le hall d’entrée étaient sérieusement endommagées. Les tourelles avaient été détruites, et les cadavres jonchaient le sol. Les assaillants avaient utilisé des lance-grenades, fragilisant plusieurs piliers, et faisant s’effondrer une partie d’une mezzanine. Un véritable champ de bataille, tandis que les tueurs continuaient à se battre.

Pour Sarah, il ne faisait aucun doute que les gangs avaient profité du siège de la Forteresse pour s’emparer de l’hôtel, en voyant le pouvoir du caïd local vaciller. D’ailleurs, le fait que les Escadrons Noirs ne soient pas là illustrait aussi le fait que tout ça était une stratégie, un moyen pour les autorités d’affaiblir les gangs locaux à bas coût. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les huiles tekhanes avaient su profiter au mieux de ce black out, même si Sarah pensait que cette attaque avait été planifiée depuis longtemps…

*En même temps que la sortie de Garo… Vu que la police serait dehors, et que la traque de Garo allait nécessairement faire du dégât, c’était l’occasion idéale de démanteler les organisation criminelles présentes ici…*

De quoi donner aux Sénatrices une très belle image lors d’interviews à venir sur les plateaux télévisés. Le gouvernement rétablissant l’ordre et la sécurité dans les ghettos en fermant un haut lieu de contrebande, de prostitution, et de trafics en tout genre… Oui, Sarah pouvait déjà imaginer, à force de vivre ici, toute la machine médiatique se mettre en marche.

« Bon, il faut qu’on sorte de là, Garo. Tu es sûr que tu vas bien ? Tu n’as pas l’air en très bon état… »

Avec des contusions de partout et ses mains noircies, il avait l’air à bout de souffle. Et le pire était que le duo n’avait toujours pas rejoint la rotonde centrale. Sarah se retourna d’ailleurs. Le couloir menait directement au long hall central, où on pouvait entendre régulièrement des coups de feu.

« On devrait utiliser les couloirs latéraux pour s’éloigner de l’épicentre des combats… »

Elle allait reprendre sa route, mais, avant ça, Pezzini se rapprocha de Garo, et posa une main sur son épaule.

« Et, au fait… Merci. Mais évite de risquer inutilement ta vie pour moi, n’oublie pas que c’est moi qui ai une armure. Même si c’est flatteur d’avoir un homme prêt à dévier des balles à mains nues pour moi. »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mardi 14 août 2018, 22:45:47
Garo regarda longuement ses poings. Est-ce que dévier des balles à mains nues était de l’inconscience ? Naaan. Cela aurait été de l’inconscience si, et seulement si, il avait eu un autre choix ! Mais alors qu’il faisait face à la machine de mort, seules deux issues s’étaient offertes à lui : accomplir un exploit surhumain ou finir déchiqueté en tout petits lambeaux de chair sanguinolent ! Et disons que la seconde option ne l’avait pas vraiment tenté.

Sarah estima qu’il était temps de se tirer de cet endroit, qui avait été un couloir assez coquet avant d’être dévasté, mais s’inquiéta de l’état du jeune homme. En guise de réponse ce dernier, dans une grande inspiration, tendit ses bras devant lui et étira au maximum ses doigts entremêlés. Son visage se crispa sous l’effort, des gouttes de sueur dégoulinèrent le long de ses tempes imberbes, jusqu’à ce que, dans un ultime grognement, il fasse craquer l’ensemble de ses longs doigts fins si violemment qu’on aurait pu croire qu’il venait de se les briser.
Enfin, il laissa retomber ses bras en soufflant profondément et relâcha toute la tension accumulée dans son corps. Ses mains avaient arrêté de trembler, et sa respiration était à nouveau régulière. Il releva les yeux vers la policière, un sourire en coin et fanfaronna tout en se massant la nuque d’une main :

"T'inquiète la flic, il en faut beaucoup plus pour m’abattre !"

Difficile à dire s’il était sérieux où s’il mentait sur son véritable état, mais dans tous les cas il tenait encore debout et semblait prêt à continuer le combat

Lorsque la jeune femme suggéra d’utiliser les couloirs latéraux, il acquiesça d’un signe de tête :

"Bonne idée. Ils sont presque à point ! Pas besoin d’en faire trop."

Les assaillants étaient sur le point de remporter la victoire : une fois les combats terminés, les vainqueurs seront bien trop occupés à investir les lieux et à piller pour prêter attention à eux.

Le monstre de laboratoire s'apprêtait à se remettre en route quand il sentit une main se poser sur son épaule. Intrigué, il considéra Sarah, un sourcil levé. Cette dernière le remercia pour son geste mais crut bon de lui préciser qu’il n’avait pas besoin de la protéger ainsi. Un instant interloqué, Garo émit un petit ricanement et ne put s’empêcher de répliquer, railleur :

"Eh ! J’ai bien pensé à t’utiliser comme bouclier humain mais vu la résistance de ton armure face aux fusils à pompe, j’avais peur de me faire quand même trouer la peau par cette sulfateuse !"

Il faisait bien entendu référence aux deux fois où Sarah avait fini inconsciente, l’une dans la ruelle lors de leur rencontre, et l’autre fois dans l’appartement quand leur combat avait été interrompu par le propriétaire mal luné. Le jeune homme n’avait pas abandonné ses moqueries, mais cela rassemblait désormais plus à de la taquinerie qu’à de l’agressivité mal placé. De plus, il ne semblait pas tenir rigueur à la jeune femme du danger mortel auquel elle l’avait involontairement exposé. Peut être parce qu’il était parvenu à le contrecarrer totalement ?

Le duo improbable suivit alors le plan de la policière : ils se faufilèrent par des passages moins fréquentés, évitèrent les affrontements et mirent tout en oeuvre pour ne pas se faire repérer. Leur progression était lente mais régulière, et au loin le bruit des combats se faisait de moins en moins intense.
Soudain, les armes se turent. Il y eut un instant de flottement, puis une annonce - inaudible depuis leur position - et une clameur s’éleva. Cela fit ricaner Garo :

"Ces crétins sont contents alors qu’ils ont perdu un peu plus de la moitié de leurs effectifs ! On est encore loin de l’entrée du métro ? C’est le moment ou jamais pour y accéder : ils vont être trop occupés à célébrer leur victoire pour faire attention à nous."
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le dimanche 19 août 2018, 22:14:35
Sarah esquissa un léger soupir devant la réflexion de Garo sur les phases où elle avait été inconsciente. D’un autre côté... Se recevoir un tir de fusil à pompe à bout portant était quelque chose de plutôt douloureux. Sarah se pinça doucement les lèvres, et se déplaça lentement.

« Gardez vos réflexions pour vous, Garo, c’est vous qui avez foncé sur ces types. Vous cherchiez à prouver quoi, au juste ? Vous croyez vraiment que les gros bourrins plein de testostérone m’impressionnent ? »

C’était un coup sous la ceinture, mais Sarah se défendait comme elle le pouvait. Elle continua à avancer, le duo évitant les effusions de sang. Toutefois, la situation semblait s’être stabilisée, et le duo rejoignit une chambre à l’écart, la fenêtre donnant sur le centre du vaste complexe. Pour les deux, il était alors clair que les assaillants avaient été repoussés. Assistait-on à la dernière fusillade de cette folle soirée ? Le courant électrique était en train de se rétablir, et l’État tekhan avait décrété la quarantaine. Les forces de sécurité allaient sûrement déployer, maintenant, des blindés et des mechas pour pacifier la zone de guerre. Il était donc temps de partir d’ici. Sarah ouvrit la fenêtre, et observa les lieux en contrebas.

Garo lui demanda s’ils étaient loin de l’entrée, et elle secoua la tête, avant de pointer du doigt la structure en contrebas. La galerie commerciale était recouverte par une longue rotonde en verre, un ensemble qui, en son temps, avait dû être magnifique, mélange de modernité et de classicisme. Il y avait alors des lustres magnifiques éclairant de longues artères commerciales, avec des écrans télévisés diffusant des annonces commerciales. Sarah avait vu d’anciennes photos, mais, maintenant, de nombreux carreaux étaient brisés. Les lustres pendouillaient solitairement le long de leurs appuis, des banderoles et des tags avaient recouvert les magasins pillés et abandonnés. Une véritable déchéance urbaine, illustrant la défaillance d’un État à administrer son territoire.

« L’entrée est là-dessous... Et tu ne sautes pas ! » lâcha-t-elle alors.

Elle se rapprocha du rebord, et l’enjamba, s’appuyant sur le garde-fou, et ferma les yeux.

*La seule limite, Sarah, c’est celle que tu t’imposes...
Aie foi en nous...*

Sarah régula sa respiration, et sentit l’air frais caresser ses cheveux. Elle était là, à deux doigts de tomber dans le vide... Et écarta soudain les bras, puis tomba en avant. La femme tomba sur quelques mètres, la gravité l’appelant à elle... Puis elle choisit de faire confiance au Witchblade. L’armure s’illumina, et Sarah sentit quelque chose remonter le long de ses omoplates, des excroissances se formèrent dans son dos, et elle se mit à lutter contre la gravité, puis se redressa. Sarah rouvrit les yeux, et se retourna vers Garo, un sourire ravi sur les lèvres, une lueur épanouie dans les yeux, une impression de liberté absolue flottant sur elle.

Elle venait de découvrir une nouvelle fonctionnalité de l’incroyable artefact, car Sarah était désormais dotée d’une paire d’ailes (http://img110.xooimage.com/files/4/8/d/witchblade-100-20...pire-010-54f2930.jpg), ressemblant vaguement à des ailes de papillon. Elle s’observa brièvement, les ailes remuant par la seule volonté de sa pensée.

« J’ignorais que je pouvais faire ça... C’est très impressionnant... »

Sarah se tut pendant encore quelmques secondes, puis tendit sa main vers Garo.

« Venez, je vais nous descendre en bas. »

Ils n’avaient ensuite plus qu’à profiter du chaos ambiant pour rejoindre la fameuse station de métro condamnée, et pouvoir espérer sortir enfin de ce cauchemar...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le dimanche 30 septembre 2018, 22:59:40
Garo ricana lorsque Sarah le traita de gros bourrin qui tentait de l’impressionner. Il lui lança un regard faussement charmeur et répliqua d’une voix suave :

"Eh ! Ce n’est pas moi qui ai dit, je cite : Tu es tout à fait mon type, toi"

Il conclut sa phrase par un clin d’oeil moqueur avant de se remettre à marcher. Leurs pas les menèrent jusqu’à une chambre qui surplombait le complexe hôtelier, et la policière indiqua la direction de l’entrée du métro en contrebas avant d’interdire explicitement au fugitif de sauter. Le monstre de laboratoire secoua la tête et laissa échapper une exclamation de surprise en désignant d’un geste de la main ce qui s’étendait sous leurs pieds.

"Aaaaah ? Ok, je suis peut-être cinglé, mais pas au point de sauter depuis le quinzième étage. Au mieux je descendrais par … Eh ! Qu’est-ce que tu fous ??"

Garo écarquilla les yeux lorsqu’il vit la jeune femme se laisser tomber du balcon. Mais sa main n’eut pas le temps de se lever dans la direction où Sarah se tenait un instant auparavant, qu’elle réapparut soudainement, s’élançant dans les airs, grâce aux ailes d’argent, d’or et de turquoise, qui étaient apparues dans son dos. Le jeune homme resta ébahi un long moment, avant de marmonner pour lui même :

"Comme si un papillon ne suffisait pas à Tekhos... "

La policière lui proposa alors de le descendre jusqu’en bas, mais il renâcla aussitôt, détournant le regard.

"Tch, je peux très bien me débrouiller seul."

Néanmoins, la jeune femme garda son bras tendu, le dardant de son regard inquisiteur. Garo se frictionna nerveusement les cheveux d’une main : il ne savait plus dire si la jeune femme souhaitait réellement l’aider ou si elle cherchait juste à l’embarasser jusqu’à ce que mort s’ensuive...
Finalement il céda dans un soupir et saisit la main de la jeune femme.

Alors les deux jeunes gens s’élevèrent dans les airs tandis que les lumières des projecteurs et des incendies donnaient un côté irréel à la scène : une fée argentée faisait descendre, en le tenant par la main, un jeune homme à l’allure bestiale. Aucun spectateur aurait trouvé cette scène magnifique de romantisme mais Garo l’imaginait surtout superbement ridicule.

Alors que l’embarras lui montait aux joues, il marmonna entre ses dents serrés, sans regarder Sarah :

"Tâche de rester discrète. Je tuerais quiconque voit ça."

Mais plus que la situation actuelle, c’est surtout la sensation de la main de Sarah dans la sienne qui le troublait : il ne pouvait s’empêcher de la trouver douce et chaude. Que lui arrivait-il ? Comment une simple perception tactile pouvait lui sembler, à l’instant présent, plus importante que toutes les priorités tactiques liées à leur fuite ? Et il réalisa que ce n’était pas la première fois qu’il ressentait cette sensation, comme quand elle avait posé sa main sur son épaule peu de temps auparavant … Ou quand il avait essayé de la provoquer dans la salle de bains lors de leur seconde rencontre et qu’il avait prit sa main pour la poser sur son torse  …
 Il secoua la tête, ce n’était pas le moment de se laisser distraire !

Heureusement, ils n’eurent le droit à aucun spectateur : Sarah les mena jusqu’au niveau de la grande rotonde en verre et les fit passer par un trou béant dans l’assemblage complexe de carreaux, avant de se laisser descendre le long d’un large pilier jusqu’à ce qu’ils atteignent le niveau 0. Garo lâcha alors la main de Sarah puis se réceptionna souplement au sol, et la jeune femme le rejoignit quelques secondes après et rétracta ses ailes, histoire d’être un peu plus discrète.

Avec célérité, les deux jeunes gens se mirent à l’abri des regards, mais les vainqueurs du jour étaient trop occupés pour faire attention à eux : l’ancien supermarché avait été transporté en Rave Party improvisée. Partout, des assaillants pillaient, détroussaient les cadavres, hurlaient leur joie ou dansaient autour de foyers incandescents au rythme de percussions improvisées en brandissant leurs trophées, qu’ils soient matériels ou organiques… Tous les genres de trophées organiques…

Néanmoins, Garo et Sarah ne prirent aucun risque, peu désireux de déclencher un nouvel affrontement, et se faufilèrent en toute discrétion dans la galerie commerciale, jusqu’à enfin atteindre l’entrée du métro…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 08 octobre 2018, 01:12:00
Sarah pouvait se montrer intransigeante quand elle le voulait… Comme en ce moment. Fronçant les sourcils, elle insista en maintenant sa main tendue. L’idéal aurait été qu’elle le prenne dans ses bras, mais… Il ne fallait pas exagérer. Garo hésitait toutefois encore, regardant la policière comme si elle était devenue une sorte d’extraterrestre venant d’une autre dimension. Celle-ci s’impatienta, ses ailes battant doucement dans son dos.

« Je ne plaisante pas, Garo. J’ignore comment ce pouvoir fonctionne, ni combien de temps je vais pouvoir me maintenir ainsi. »

Qu’est-ce qui lui avait pris de se jeter ainsi dans le vide ? Même avec le recul, Sarah n’arrivait pas à s’expliquer rationnellement son geste… Tout comme les ailes qu’elle portait dans son dos. Elle ignorait comment ces ailes fonctionnaient, mais celles-ci réagissaient à l’instinct. Le Witchblade ne cessait de la surprendre, et elle devait bien admettre qu’elle avait plongé sans savoir ce qui allait arriver, juste… Juste en ayant foi dans son artefact, qui l’avait encouragé inconsciemment à le faire, afin de lui révéler l’une de ses fonctionnalités supplémentaires. Sarah venait donc d’accomplir un rêve d’enfant, car elle pouvait voler ! Flottant dans les airs, elle était un véritable papillon, ce qui finit par amener Garo, faute d’un meilleur plan alternatif, à accepter son idée.

La main de l’homme se serra contre la sienne. Vu son poids, Sarah se concentra, et le gantelet du Witchblade se forma, venant s’enrouler autour de ses doigts. Elle gagna ainsi une force supplémentaire, et s’en servit pour s’envoler, entraînant Garo avec elle. Sarah se laissa ensuite lentement descendre, déstabilisée par ce passager.

« Hmmm… Tu pourrais… Perdre un peu de poids ! »

S’ils en étaient au stade des familiarités moqueuses, c’est que leur relation allait plutôt bien, non ? Surtout si on partait du principe qu’il y a encore quelques heures, ils s’étaient tous les deux entretués. Observant la rotonde, Sarah descendait encore, jusqu’à repérer une petite plateforme plane sur laquelle elle se posa. Garo se posa, et elle le rejoignit ensuite, puis ses ailes se replièrent dans son dos, laissant une brève traînée de poussière étoilée derrière eux. Sarah regarda ensuite autour d’elle, et repéra rapidement une ouverture, une porte de maintenance donnant sur une échelle.

À l’intérieur, c’était le chaos. Si l’hôtel était retourné sous contrôle, ce n’était pas encore le cas de la rotonde, où des gangs avaient pris le contrôle. Il y avait de la fumigène partout, et les boutiques, qui servaient d’entrepôts et d’abris pour les gangs détenant le contrôle de l’hôtel. Les gens pillaient donc, tout en tagguant les murs, mettant leurs griffes, signalant leur passage. Sarah et Garo descendirent l’échelle, arrivant à un couloir de maintenance qui surplombait une galerie commerciale.

D’un geste posé sur ses lèvres, Sarah intima le silence à Garo, et le Witchblade la recouvrit encore. Grâce à ce dispositif, elle pouvait repérer plus facilement les ennemis alentour, et s’aventura ainsi à travers les dédales, profitant du décor embrumé pour rejoindre la station de métro abandonnée.

L’entrée était condamnée, et la femme s’évertua à forcer l’entrée, découpant la herse métallique barrant le passage pour s’y glisser.

« Allez, il est temps de quitter cet enfer, Garo… »

Tout cela paraissait toutefois un peu trop simple…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 13 octobre 2018, 00:03:59
Garo récupéra au vol le morceau de la herse métallique découpée en un temps record par Sarah avant qu’il ne tombe dans un fracas de tonnerre et ne fasse rappliquer la moitié du Ghetto sur leur position. Une fois la jeune femme passée, le monstre de laboratoire s’engouffra à son tour dans la brèche et repositionna la grille en place : la policière avait été si précise dans sa découpe - peut être au micron près  - qu’une fois qu’il eut terminé de la replacer, la grille semblait intacte. Le jeune homme laissa échapper un sifflement admiratif :

"Ça c’est ce que j’appelle de la précision chirurgicale ! Ils n’y verront que du feu !"

Ils s’enfoncèrent ensuite dans le métro, et après avoir parcouru d’interminables couloirs labyrinthiques et poussiéreux, ils débouchèrent enfin dans la station du complexe commercial. Probablement magnifique autrefois, elle ressemblait désormais, plongée ainsi dans la pénombre, à une caverne située dans les entrailles de la terre, cathédrale de rouille et d’acier, et cimetière de rames hors d’usage : comme si ce lieu autrefois ultra-moderne avait mué pour retourner à un état plus sauvage.

Mais Sarah et Garo n’étaient pas là pour faire du tourisme archéologique. La jeune femme indiqua la voie à suivre : ils n’avaient d’autre choix que de suivre une ligne de métro jusqu’à un embranchement un peu plus loin, changer ensuite de voie puis continuer à pieds encore quelques stations…

L’écho de leur pas se réverbérait sur la voûte bétonnée qui les surplomblait. Même avec toutes les précautions du monde, il leur était impossible de ne pas faire de bruit dans ce genre d’endroit plongé dans un silence absolu. Si Garo n’avait pas une aussi bonne vision nocturne que celle d’un chat, ses améliorations génétiques ainsi que ses sens aiguisés par des années d'entraînement lui permettaient de se déplacer dans l’obscurité sans trop de difficulté. Et il ne doutait pas que l’armure de Sarah lui offrait toute sorte de moyens de voir dans le noir.

Après avoir longés des mètres et des mètres de rails, les deux fugitifs arrivèrent à l’intersection qu’ils recherchaient. Ici, trois lignes de métros se croisaient dans un entrelacs sur plusieurs niveaux qui se voulaient impressionnant et artistique, mais ce lieu désormais rempli de rames de métro qui ne bougeront plus jamais n’était plus que des catacombes high-tech.
Garo observa les tunnels qui s’offraient à eux avant de se tourner vers Sarah :

"Et maintenant ? On prend quelle ..."


(https://farm2.staticflickr.com/1924/30338710567_ea8482059d_b.jpg)


Le jeune homme s’interrompit brusquement en tournant vivement la tête : le coup de pied arriva de nulle part et il ne le para que par pure réflexe, mais un second suivit immédiatement et le percuta violemment au ventre, l’envoyant voler à travers la vitre d’une des rames de métro. Alors que Garo se relevait en essuyant le filet de sang qui coulait de sa bouche, une voix résonna soudain à l’extérieur :

"C’est terminé Garo ! Il est temps pour toi de rentrer au Centre, de gré ou de force !"

"Que ? … Bordel, apparemment la doc n’en a pas encore eu assez !"

Car oui, la voix était bien celle du Docteur Reaan, la responsable du projet qui avait vu naître Garo. Ce dernier n’eut pas le temps de se poser de question que deux silhouettes surgirent dans la rame : taillées en V, indubitablement masculine, elles étaient vêtues des mêmes combinaisons que les Black Squadrons ainsi que de casques similaires qui masquaient leur visage, mais elles n’étaient étrangement pas armées et avaient une apparence plus gracile que les brutes qu’ils avaient déjà rencontrés dans les rues du Ghetto.

Le regard du monstre de laboratoire passa de l’un à l’autre et un sourire carnassier réapparut sur son visage. Il ne faisait aucun doute que ces deux combattants étaient des experts en arts martiaux : ils étaient forts, rapides et avaient réussit à le prendre par surprise en masquant totalement leur présence dans ce lieu pourtant désert !
Du coin de l’oeil, Garo constata qu’au dehors Sarah était au prise avec au moins deux autres combattants masqués. Bah ! Elle saurait bien s’en occuper, il pouvait se concentrer sur les inconnus silencieux qui l’encadraient de près.

"Alors comme ça vous voulez jouer, hein ? Amenez-vous !"

Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=UPzjfH-g1fc&feature=youtu.be)

Les deux combattants l’engagèrent simultanément au corps à corps dans le plus pure style des arts martiaux tekhans. Les coups fusèrent avec force, rapidité et précision, et Garo les para au mieux avant de contre-attaquer mais à son grand étonnement ses propres attaques ne connectèrent pas, finissant déviées ou parées à leur tour.

Les deux inconnus accentuèrent la pression, forçant le monstre de laboratoire à se dégager puis à reculer dans la rame de métro. Dans cet espace exigu, les combattants devaient composer avec les obstacles qui entravaient leur mouvement : ils sautaient sur les sièges et les strapontins, s’aidaient des barres de maintien pour se propulser ou se mouvoir et bondissaient d’une paroi du wagon à l’autre.

Le combat était féroce. Garo atteignit ses adversaires plusieurs fois, mais sans dommage notable, et reçut à chaque fois des coups en retour. Il en resta incrédule : personne, en dehors de la GEFT et de Sarah, ne l’avait mis en difficulté au corps à corps. Alors qu’il était repoussé dans le quatrième wagon de la rame, il siffla entre ses dents :

"Tch ! Vous êtes qui, bordel ?"

Les deux inconnus ne répondirent pas. À vrai dire, ils n’avaient pas décoché un mot depuis leur apparition, de vrais tombes. En dehors de la rame, la même voix résonna à nouveau sans qu’il ne soit possible d’en déterminer la provenance :

"Tu n’as aucune chance de t’échapper Garo ! Nous te retrouverons toujours, abandonne !"

"Vous croyez encore aux fées, Doc ?"

Le jeune homme ricana et reprit le combat. Ses deux adversaires étaient, comme il l’avait deviné, experts en arts martiaux tekhans. Ils connaissaient toutes les techniques qui lui avaient été enseignées au Centre, et donc tous leurs contres et parades. Mais en sachant cela, il pouvait les piéger !

Garo lança une série d’attaques dans le style tekhan, et les inconnus ripostèrent, comme prévu, par des techniques dans les règles de l’art : ces techniques étaient redoutables contre un adversaire moyen, mais elles en devenaient téléphonées face au monstre de laboratoire ! Et il allait en profiter !

Après une série d'enchaînements, il parvint à repousser un des deux combattants, le temps de s’offrir quelques précieuses secondes pour s’occuper du deuxième. Le jeune homme lança une attaque dont la riposte classique était un contre suivi d’un direct du droit, et cela ne manqua pas : le coup fusa vers son visage. La proie était tombée dans la toile !

S’il avait suivi les règles de l’art, Garo aurait dû parer le coup de la main gauche et contre-attaquer d’un coup du poing droit ou de la jambe droite. Il fit tout le contraire, pour prendre son adversaire à contre pied : il dévia le coup de sa main droite, sortant ainsi de la garde de son adversaire, et sa main gauche jaillit, les doigts joints, pour venir frapper le visage de son adversaire au niveau des yeux en passant par dessus son épaule avancée, pile dans son angle mort. C’était une technique mortelle - même contre un casque - qu’il avait lui même inventé durant sa captivité et qu’il n’avait jamais encore utilisé. Le sourire du monstre de laboratoire s’élargit, il jubilait, il avait gagné !

Son sourire disparu et ses yeux s’écarquillèrent, lorsque sa main ne frappa que le vide : l’inconnu avait disparu ! Le temps sembla se figer. Garo, le bras gauche tendu, emporté dans son mouvement, tout son corps en avant, baissa les yeux et vit l’inconnu qui s’était jeté en avant, dans une roulade aérienne, évitant ainsi son coup mais pas seulement. Ecarquillant encore plus les yeux, le jeune homme eut tout juste le temps de relever son regard, pour voir la jambe tendu de l’homme s’abattre sur lui, talon en avant.

Garo fut frappé en pleine tête. Le choc fut si violent que son corps frappa le sol et rebondit à presque un mètre de hauteur. Sous l’effet de ce contre monstrueux, il perdit même connaissance pendant un dixième de seconde, mais se réveilla à temps pour se protéger en croisant les bras d’un nouveau coup de pied qui le cueilla au vol et l’envoya s’écraser contre une des parois de la rame. Les deux inconnus ne lui laissèrent pas un instant de répit et l’acculèrent dans un coin en enchaînant coups de poings et coups de pieds.

Garo, les bras devant lui, se protégeait tant bien que mal, trop choqué pour pouvoir riposter. Ce n’était pas l’attaque, aussi violente soit-elle, qui l’avait mis en état de choc - ce n’était rien par rapport à ce que Starlight lui avait fait subir - mais la lente réalisation de ce qui venait de se passer, l’énormité de la situation. Assaillis de coups, il murmura entre ses dents serrés :

"Tu n’as pas réagi à mon attaque… Tu savais déjà que j’allais utilisé cette technique ! Tu l’avais prédis ! Comment pouvais-tu savoir ? COMMENT ??"

Dans un hurlement de rage, Garo repoussa ses deux adversaires qui se remirent en garde à quelques mètres de lui, et, alors qu’il les regardait comme si c’était la première fois qu’il les voyait, toutes les pièces se mirent soudainement en place dans son esprit et ses yeux s’écarquillèrent comme jamais : L’inconnu… non, les inconnus connaissaient toutes ses techniques ! Ils avaient le même style de combat que lui ! Mais aussi la même morphologie ! La même façon de se mouvoir ! Sa vitesse ! Sa force !

Des veines palpitantes apparurent sur le visage du monstre de laboratoire alors qu’il serrait les dents à se les briser. La seconde d’après, les trois combattants se ruèrent les uns sur les autres et échangèrent des coups d’une violence inouïe et des éclaboussures de sang aspergèrent bientôt l’intérieur de la rame du métro. Après un combo fulgurant d’attaques, Garo projeta enfin un des combattants en dehors de la rame avant de plaquer le second contre une des parois.

Les deux adversaires luttèrent de longues secondes aux corps à corps, mais finalement Garo parvint enfin à arracher le casque de la tête de l’inconnu. Ce dernier en profita pour asséner au jeune homme un coup de pied dans le ventre qui l’envoya contre la paroi opposée. Garo se releva en s’aidant des barres de maintien mais se figea quand il vit enfin le visage du mystérieux combattant.

Ce fut comme s’il se regardait dans un miroir : les mêmes traits du visage, le même regard, les même cheveux.. C’était impossible et pourtant l’inconnu était lui, et il était l’inconnu. Et l’inconnu qu’il avait projeté dehors était également lui ? Et les deux autres inconnus aux prises avec Sarah aussi ?
Garo sentit un gouffre s’ouvrir sous ses pieds alors que la voix, désormais habituelle, retentit à nouveau :

"Tu te crois unique, mais tu n’es qu’un parmi une légion Garo. Et nous contrôlons cette légion. Sans nous tu n’es rien, tu n’es personne.."

Le monstre de laboratoire sentit un grondement montait du plus profond de son être, comme une déferlante, une vague que rien ne pouvait arrêter. Alors il hurla comme il n’avait jamais hurlé :

"REAAANNNN !!!"

Et son cri retentit longuement dans les couloirs du métro abandonné...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 22 octobre 2018, 01:04:33
Sarah et Garo s’avançaient dans la rame de métro. La policière tâchait d’être prudente, en espérant réussir à sortir enfin de ce cauchemar. Ils approchaient d’un ancien métro abandonné, une série de wagons déserts. Qui sait ce qui avait pu se passer ici ? Sarah s’illuminait à l’aide du Witchblade, avisant de multiples tags et graffitis le long des murs. Sarah continua à marcher lentement, ayant un mauvais sentiment, une appréhension néfaste... Et, alors que le duo s’approchait, une onde de choc frappa violemment Sarah. La femme s’envola sur plusieurs mètres, se séparant de Garo, et passa à travers une vitre, atterrissant dans un wagon. Elle secoua doucement la tête, des bris de verre sur le corps, cherchant à comprendre ce qui lui était arrivé.

En réalité, la rame de métro avait conduit le duo à un cimetière de trains, une ancienne plateforme tournante de métros désaffectée. Une série de trains se trouvaient là, servant habituellement de squats, mais il n’y avait personne ici... Personne, si ce n’est Sarah, Garo, et d’étranges tueurs en combinaisons noires. Tandis que Sarah reprenait ses esprits, elle entendit des bruits de pas, et vit un homme entrer à droite, grimpant dans le tramway, tandis qu’un autre grimpa sur la gauche.

« Putain, vous êtes qui, vous ?! »

Sarah, qui avait enfin espéré pouvoir bénéficier de sa soirée, pouvoir retourner chez elle, et ainsi se reposer, se retrouvait face à deux Black Squadrons. Elle vit alors que Garo était également aux prises avec deux autres Escadrons Noirs... Et, le temps qu’elle réagisse, l’un d’eux bondit vers elle, inhabituellement rapide. Elle se protégea en mettant les bras devant elle, en croix, et le coup de pied de l’homme la frappa là, venant la repousser. En même temps, dans son dos, l’autre tueur s’était élancé, et la frappa avec le pied au talon. Déstabilisée, Sarah perdit l’équilibre, et le premier tueur opta pour un redoutable coup de pied retourné, un puissant ushiro-mawashi-geri (http://mawashido.free.fr/techniq/bases/pieds/342.gif). Le coup fit radicalement mouche, et Sarah s’écrasa contre un banc, sonnée. Fort heureusement, son armure continuait à la protéger, et, quand l’un des deux tueurs se dirigea vers elle, un tentacule argenté jaillit brusquement de son torse, et fouetta l’homme au visage, le faisant reculer.

Sarah se redressa alors, et tendit sa main vers l’un des deux. Une décharge jaillit, un véritable tir de blaster. L’homme l’évita toutefois, témoignant encore de ses réflexes exceptionnels, et, non content de simplement esquiver l’attaque, qui pulvérisa une partie du mur, bondit en avant. Une impulsion en avant, coude replié sur lui-même, et le bras se détendit, le plat de la main tendue, pour atteindre Sarah à la carotide. Sans l’armure, un tel coup lui aurait endommagé les nerfs, bloquant sa respiration. Elle fut juste surprise, mais, le pire, ce fut que le second en profita. D’un pied, il s’appuya sur un dossier d’un fauteuil, et bondit en avant. Ses mains se saisirent à des poignets en hauteur, et, s’appuyant là-dessus, il envoya son pied, qui heurta violemment le visage de Sarah, la couchant encore au sol.

*Bordel, ils sont rapides et puissants !*

Qui était donc ces types ? Clairement pas des Black Squadrons ordinaires ! L’un d’eux tenta de la frapper au sol d’un puissant mouvement d’arc du pied, mais Sarah roula sur le côté, évitant la charge, et bondit par une trappe en hauteur. Elle rejoignit le toit du métro, et l’un d’eux sortit du tramway. Un nouveau tir de blaster jaillit de la paume de Sarah, mais l’homme l’évita, et tendit sa main vers elle. Une nouvelle décharge sonique en jaillit, et Sarah l’évita cette fois-ci. Dans son dos, le second tueur jaillit par une fenêtre, s’appuyant à la rambarde pour se catapulter en hauteur. Très agile, il s’appuya sur ses jambes, et tenta une nouvelle attaque à l’aide d’un coup de pied retourné... Mais, cette fois, la main de Sarah s’interposa, se saisissant de sa cheville.

« Tu m’as pris pour un punching-ball ?! »

Avec son autre main, Sarah frappa l’homme au torse, un coup qui l’envoya heurter le mur, et brisa une partie de son heaume. Sarah fronça alors les sourcils en voyant le regard de l’homme.

« Garo ? »

L’autre tueur, celui qui était resté au sol, profita du moment de confusion de Pezzini pour l’attaquer. Une décharge supplémentaire la frappa dans le dos, et elle hurla de douleur, avant de tomber à nouveau au sol. Depuis les hauteurs, le tueur arma à nouveau ses bras soniques, mais Sarah, prudente, roula sous le tramway, pendant que l’autre tueur, celui qui ressemblait à Garo, se redressait.

Sonnée, sous le tramway, Sarah entendit alors un hurlement venir de loin, un cri déchirant et glaçant.

« Qu’est-ce que vous faites ? Elle n’est qu’une simple policière aux manettes d’un artefact légendaire qu’elle ne comprend pas, et dont elle ne veut pas ! Vous l’avez déjà neutralisé en simulation ! »

Sarah fronça les sourcils devant cette voix.

« Sarah Pezzini ! Croyais-tu vraiment que ta rencontre avec Garo soit un hasard ? Que ta seule présence sur Tekhos soit liée à tes propres talents ? Tu n’as jamais voulu de cet artefact, et c’est tant mieux... Nous venons te le prendre ! Alors, cesse de lutter contre l’inévitable, laisse-toi faire ! »

D’étonnants aveux ! Est-ce qu’on cherchait à la piéger ? À la tromper ? Visiblement, Sarah ne pouvait clairement pas exclure cette hypothèse...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le jeudi 01 novembre 2018, 21:13:33
Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=81NwhVs7hD8&t=4s)

À quelques dizaines de métres de Sarah aux prises avec ses agresseurs, une rame de métro était dévastée de l’intérieur, théâtre d’un maelström de violence qui résonnait à travers la plateforme souterraine ! Trois silhouettes s’y affrontaient dans un combat à mort, et parmi elles un Garo à l’apparence inhumaine. Il ne ressemblait plus à rien de ce que la policière avait pu connaître de lui : il n’était plus qu’un animal animé d’une rage incandescente, attaquant sans répit et avec une fureur totale, dans le seul but d’annihiler ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Sa voix éclata à nouveau dans le tunnel :

"C’est tout ce que vous avez trouvé Reann ! Vous croyez que vos petits cobayes sont capable de me vaincre ?? "

Les attaques du jeune homme étaient surpuissantes: elles éventraient les parois des wagons, faisaient trembler la rame toute entière et auraient fait fuir n’importe quel spectateur de cette scène cauchemardesque. Mais, contre toute attente, c’était lui qui était sur la défensive, prenant bien plus de coups qu’il n’en donnait. L’ombre du doute apparut alors dans son esprit.

*Pourquoi je n’arrive pas à les atteindre ? Ils ne sont rien ! Seulement une ruse inventée par cette saleté de doc pour essayer de m’embrouiller ! Je devrais pouvoir les balayer comme des insectes ! Alors pourquoi ? Pourquoi ??*

Hurlant de rage, Garo lança une succession d’attaques redoutables, mais ses deux adversaires se contentèrent de se défiler habilement, le laissant frapper inutilement dans le vide. Le monstre de laboratoire les poursuivit avec hargne, de wagons en wagons.

"Venez vous battre bande de salopards !"

Les deux hommes en noir se dérobèrent jusqu'à l’avant de la rame. Là, il firent face à Garo qui se jeta sur eux, tel une bête féroce : malgré tout, Ils détournèrent ses coups avec facilité, et contre-attaquèrent de concert, déchaînant une avalanche de coups sur le jeune homme pris par surprise. La douleur explosa dans son corps, irradiant dans son torse, ses bras, ses cuisses, sa tête, ses côtes, son dos… Abasourdi, Garo se défendit tant bien que mal, mais il subit ces assauts plus qu’autre chose : l’ombre du doute s’était désormais transformée en une brèche béante, et les ténèbres se déversaient à travers.

*Pourquoi suis-je si faible ? Comment puis-je être battu aussi facilement ? Qu’est-ce que cela veut dire ?  Je suis un monstre pourtant ! Le Doc a forcément menti, c’est impossible !*

Un violent coup de pied au torse l’envoya s’encastrer dans la paroi avant du dernier wagon. Garo hoqueta de douleur et cracha du sang. Sa poitrine se soulevait violemment, ses poumons à la recherche désespérée d’oxygène, alors que des mèches de cheveux poisseuses de sueur retombaient sur son visage. À travers sa vue embrouillée, le monstre de laboratoire, distingua les jambes des hommes en noir qui s’avançaient pour l’achever ou le capturer. Mais il ne réagit pas et resta appuyé contre la paroi déformée, le regard vide, redressant à peine la tête quand la voix de Reann résonna à nouveau au loin.

"Rentre avec nous Garo. Tu retrouveras ta place au Centre, tu redeviendras le Prototype VI et ton existence aura à nouveau un sens."

En d’autres temps et en d’autres lieu, le monstre de laboratoire aurait ricané de cette affirmation qui se voulait péremptoire et aurait répliqué par un de ces sarcasmes, mais cette fois il n’eut aucune réaction : Garo resta inerte, plongé dans un état de dépersonnalisation, comme si son esprit s’était soudain détaché de son corps, comme s’il n’était plus qu’un spectateur de la scène, sans capacité d’intervenir...

*Alors, c’est ainsi que ça se finit ? Je refuse de redevenir un cobaye mais est-ce que cela sert à quelque chose que je me relève ? Comment puis-je espérer .. me vaincre moi même ?*

L’impensable venait de se passer. Le doute instillé par Reann sur l’identité même de Garo, sur son individualité, avait fait son chemin dans son esprit, brisant ses certitudes, et les faits eux-même avaient parlé : n’était-il pas incapable de gagner un combat contre ces deux reflets de lui même ? Fataliste, le jeune homme semblait attendre que cette interminable soirée se termine enfin ... Quand soudain, les deux individus en noir firent un bond en arrière : la seconde d’après, une onde de choc frappait le wagon où ils se trouvaient, le coupant en deux !

Ce phénomène inattendu qui manqua de faire basculer la rame toute entière eut pour effet de faire sortir Garo de sa torpeur. Tournant la tête en direction de l’origine du tir, il se rappela soudain qu’il n’était pas seul dans ce cauchemar et que Sarah était aussi aux prises avec des ennemis : le tir qui avait frappé le wagon n’était qu’un dommage collatéral de son combat. En s’aidant d’une barre de maintien, le jeune homme se releva et observa ce qui se passait au-dehors, la bouche entrouverte.

La policière venait de projeter un de ses adversaires depuis le toit d’une des rames, mais un tir l’atteignit dans le dos et elle tomba au sol, disparaissant du champ de vision de Garo. Un éclair d’appréhension parcourut l’échine du jeune homme, inquiet pour la jeune femme - un sentiment quasiment inconnu jusqu’alors pour lui - mais une voix dure éclata alors, plus proche, plus réelle que celle de Reann. Et cette voix, qu’il n’arrivait pas à identifier, exprima son mécontentement avant de s’adresser directement à Sarah. Garo ne put s'empêcher de sursauter quand la voix affirma “qu’elles” étaient là pour s’emparer de l’artefact et que leur rencontre, entre le monstre de laboratoire et la policière, n’était pas dû au hasard. Cette affirmation sonna faux aux oreilles du jeune homme, et il en oublia un instant sa propre situation :

*Comment pourraient-elles avoir prévu tout ce qui s’est passé cette nuit ? L’intervention du “Prophète”, les émeutes, ma confrontation avec Sarah, notre alliance peu orthodoxe, notre fuite … Il y a bien trop de variables à prendre en compte, des centaines, des milliers peut être ! Et autant de scénarios ! Même avec les capacités de toutes les EVA de Tekhos réunis, elles n’ont pu obtenir que des probabilités, des estimations … Alors pourquoi vouloir prétendre que tout était prévu, à moins d’essayer de ... *

" … la provoquer ? "

Les yeux de Garo s’écarquillèrent alors que les pièce du puzzle se mettaient enfin en place. Après un instant de silence, un ricanement retentit dans la rame tandis que le monstre de laboratoire se relevait enfin, regardant ses deux adversaires droit dans les yeux comme s’il leur faisait face pour la première fois. Il passa ses mains dans ses cheveux, les plaquant en arrière, et un sourire mauvais s’étira sur ses lèvres alors qu’il soupirait.


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"Je suis vraiment un crétin pathétique… Amenez-vous les clowns, qu’on en finisse ! "

Sans attendre, les deux individus se ruèrent sur Garo, dont le regard étincela d’un éclat nouveau.



*******************************************************



La policière avait roulé sous un wagon de tramway dans une tentative de se mettre à l’abri de l’individu aux bras soniques. Ce dernier, n’ayant plus d’angle de tir bondit sur un autre wagon et tendit ses bras vers la dernière position connue de Sarah, la cherchant des yeux. Il vit alors le second tueur, qui ressemblait à Garo se relever de l’autre côté de la rame, et lui fit un signe discret : ils allaient encercler la jeune femme et l’obliger à sortir de sa cachette. Manoeuvrant de concert, les deux individus prirent leur temps, jouant à une version malsaine du jeu du chat et de la souris.

Au bout d’un long moment, ils coincèrent enfin Sarah et le tueur aux bras soniques s’apprêta à lancer une décharge quand un mouvement lui fit tourner la tête : avant qu’il n’ait eut le temps d’esquisser un geste, une masse sombre le percuta et il s’écrasa violemment dans une des rames ! Quand la poussière fut retombée, deux corps encastrés dans l'enchevêtrement de ferraille étaient discernables : le tueur aux bras soniques, et celui que Garo avait démasqué. Le second adversaire de Sarah releva vivement la tête alors que le monstre de laboratoire émergeait de l’obscurité.


Musique d’ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=RVTLqbFhtkY)

Tuméfié et couvert de sang, Garp arborait malgré tout un large sourire menaçant et marchait avec une assurance renouvelée, comme si ses blessures n’étaient rien. Derrière lui, un corps était allongé au sol, inerte : celui du second tueur qui l’avait attaqué. Le monstre de laboratoire fit craquer son cou et se mit à applaudir lentement avant de s’adresser aux ténèbres qui les entouraient.

"Félicitations Reann ! Utilisez mon propre égo contre moi afin que je m’auto-détruise ! Vous avez failli m’avoir : pendant un instant j’ai presque cru à votre histoire de légion ! Mais en réalité, ces choses ne sont que de pâles imitations."

Le dernier tueur attaqua Garo, utilisant son style de combat comme les deux autres, mais le jeune homme se contenta d’éviter tous ses coups, et ce avec une facilité déconcertante. Il s’autorisa même le luxe de continuer à parler. 

"Je suis curieux docteur : comment les avez vous créé ? Les corps par clonage bien sûr, vous aviez tout le matériel génétique à disposition, mais pour le style de combat, les techniques ? En imprimant mes ondes cérébrales dans leur cortex peut être ? J’admets que j’ai été surpris, déconcerté même. Heureusement que, parfois, il suffit du plus petit des stimulus pour vous sortir d’un mauvais pas..."

Le jeune homme coula un regard en biais en direction de Sarah qui sortait de sa cachette, puis évita un dernier coup de pied avant de faire trois pas rapide en arrière pour prendre de la distance.

"Mes doubles sont vraiment une belle réussite ! Mais ils ont une faille majeure… "

Garo prit une grande inspiration et se mit en garde.


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Mais cette garde n’avait rien à voir avec une posture standard des arts martiaux tekhans. À vrai dire c’était même une garde peu orthodoxe : les jambes écartées, le pied droit en avant, il avait les bras croisés au niveau de son sternum, paumes tournées vers la voûte bétonnée au dessus de leur tête. Et son sourire mauvais aux lèvres, il fit signe à son adversaire de venir s’il l’osait.

Le clone ne résista pas à la provocation et lança une série d’attaque violentes dans le plus pure style tekhan, mais Garo les détourna toutes par de grands mouvements circulaires et fluides et lança plusieurs contre rapides du dos de ses mains. Le tueur recula sous les coups et parut déconcerté. Et il n’était certainement pas le seul car Garo avait totalement changé son style de combat en l’espace de quelques instants !

Le clone attaqua à nouveau, encore et encore, mais autant se battre contre le vent ! Il fit alors une erreur et perdit l’équilibre, l’espace d’un instant, mais assez longtemps pour que le monstre de laboratoire s’engouffre dans la brèche et lui assène un fulgurant combo de coups de poings et de pieds, et ce fut au tour du clone de servir de punching ball : les côtes craquèrent, les articulations sautèrent, les os du visage cédèrent, et enfin un violent coup de genou dans les viscères acheva le clone qui perdit connaissance. Avant qu’il ne tombe à terre, Garo le saisit par les cheveux et le tint devant lui, cherchant des yeux leurs mystérieux interlocuteurs, avant de reprendre la phrase qu’il avait laissé en suspens :

" … Ce sont de simples imitations ! Des instantanés de moi même à un instant donné, mais sans rien derrière : ce sont des coquilles vides ! Ils n’ont pas mon génie pour le combat ! Ni mes capacités d’adaptation et d’évolution ! Leur regard est vide, aucune flamme ne brûle dedans… Ont-ils seulement la capacité de parler ? Tch, prétendre être mon double et ne pas être capable de sortir un seul sarcasme, ça m’agace. Mais au moins ils m’ont permis de voir les failles dans mon style de combat et de les combler ! Bravo ! Grâce à vous je suis plus puissant que jamais !"

Garo, dans un état quasi extatique, relâcha le clone qui s’écroula face contre à terre, et sembla soudain se rappeler de quelque chose. Il se dirigea vers Sarah et désigna d’un mouvement les deux corps encastrés, plus précisément l’individu aux bras soniques :

"Au fait c’est quoi ce truc ? Ne me dites pas que c’est un clone de Butterfly ? Vous n’auriez pas osé cloner la GEFT quand même ? Que vont dire les fans ? Mais de toute façon ce n’est pas avec ça que vous m'arrêterez ! Vous avez intérêt à sortir votre joker sinon … c’est moi qui vais venir vous chercher ! "

Garo éclata d’un rire provoquant et semblait prêt à se jeter en direction de l’origine des voix. Mais son bellicisme n’était qu’un leurre, destiné à gagner du temps. À voix basse, il s’adressa à Sarah qui se tenait désormais à côté de lui :

"Ça va la flic ? J’ai été surpris de les entendre parler de ton artefact… Mais j’ai le sentiment qu’elles essaient surtout de gagner du temps : elles ne peuvent pas avoir prédit avec une certitude absolue que nous allions passé par cet endroit. D’autres clones de ce type ont dû être disséminés aux points de sortie les plus probables, avec pour objectif de nous ralentir en misant sur la surprise et la provocation, le temps que leur véritable force d’intervention, peut être la GEFT, arrive sur place. Je pense même que Reann, le docteur en charge de mon programme dont tu as dû entendre la voix, n'est pas présente physiquement.
Si j’ai raison, plus vite on forcera le passage, plus on aura de chances de s’enfuir. Tu es avec moi ?
"

Garo tourna légèrement la tête vers Sarah, un sourire en coin. Les prochaines secondes allaient être décisives.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 05 novembre 2018, 00:44:40
Coincée sous la rame de métro, Sarah n’en menait pas large. Les individus les attaquant semblaient particulièrement redoutables, et elle n’arrivait pas à trouver du temps libre pour utiliser au mieux les performances exceptionnelles du Witchblade. Elle avançait péniblement, voyant les deux hommes tourner autour d’elle, et entendant, au loin, les signes du combat intense entre Garo et les autres.

*Réfléchis, Sarah, ne te laisse pas tromper…*

Elle devait surtout se méfier du tueur avec le bras sonique. Ses ondes étaient redoutables, mais il aurait dans le même temps été idiot de sous-estimer l’autre larron, qui était particulièrement agile. La policière réfléchissait donc à une stratégie, tout en rampant, puis posa alors ses deux mains devant elle.

*Aie foi en toi et en ton arme, Sarah* résonna une voix dans sa tête, sans qu’il ne soit possible à Sarah de savoir si cette voix était la sienne ou celle de son artefact.

Les mains de Sarah s’illuminèrent, se chargeant en énergie. Avec plus de maîtrise, elle aurait pu faire exploser ce wagon, mais elle se contenta juste de creuser dedans. Ses doigts se mirent à brûler, dégageant une énergie incroyable, troublante, qui fit fondre une partie du wagon. Elle put ainsi grimper à l’intérieur, et une fenêtre explosa alors sur sa droite. L’un des deux tueurs était déjà sur elle ! Elle vit un pied fuser droit vers son visage, et bondit sur le côté, évitant la charge… Puis des tentacules argentés jaillirent tout autour de son bras, qu’elle tendait vers l’homme. Ce dernier se reçut les tentacules sur son corps, et fut repoussé contre le mur. Furieuse, Sarah serra les dents, la pointe des tentacules devenant plus acérée, formant comme des couteaux qui s’enfoncèrent dans la chair de son adversaire, perçant ses défenses… Jusqu’à ce que l’autre tueur, aux attaques soniques, celui-là même dont elle devait initialement se méfier, l’attaqua également à travers une fenêtre.

Des bris de verre jaillirent, accompagnant l’onde sonore. Sarah se protégea toutefois en utilisant son autre bras, mettant son avant-bras en avant, comme si elle tenait un bouclier… Et, effectivement, autour de son bras, un bouclier argenté émergea. L’onde sonore la repoussa toutefois, faisant virevolter ses cheveux, mais le bouclier la protégea efficacement. Sarah entendit d’autres vitres éclater, et bondit alors en avant, son genou tendu sur le devant. Elle heurta le plexus solaire de son adversaire, et l’envoya s’étaler au sol. Sarah posa alors sa main sur sa gorge, serrant fortement, mais son adversaire réagit efficacement, en mettant sa main devant lui, et balança une attaque sonore à bout portant.

Le coup projeta Sarah dans les airs, mais eut aussi, vu la courte distance, de douloureuses conséquences secondaires sur l’ennemi de Sarah. Du sang s’échappait des narines de l’agresseur. Sarah, quant à elle, atterrit contre un mur, et vit alors les deux se rapprocher.

*N’abandonne pas maintenant, pas contre eux !*

L’ennemi aux ondes sonores s’apprêta à une autre attaque… Quand Garo, tel un héros de dernière minute, jaillit dans le dos de l’homme. Avec une attaque aussi rapide que violente, projeta l’ennemi au sol. Déstabilisé, ce dernier, qui avait lancé son attaque sonore, l’envoya sur le sol, là où il avait atterri, déclenchant une violente onde de choc interne qui le laissa neutralisé, et probablement mort.

Quant au second, il se retourna alors vers Garo, et Sarah déglutit en le voyant. Le visage tuméfié, un œil rouge, Garo était méconnaissable, et, parlant d’une voix forte, presque illuminée, il évoqua un certain Réann, et combattit alors son ennemi, tout en parlant encore avec ce Réann, visiblement un docteur… Garo faisait preuve d’une impressionnante dextérité, bien que ses mouvements de combat soient peu orthodoxes. Au bout de quelques instants, Garo réussit ainsi à se débarrasser de leur adversaire, cet étrange clone de lui-même, puis se retourna vers elle. Elle comprit que Réann était une femme, la doctoresse en charge du programme de Garo… Un programme qui impliquait visiblement du clonage.

« Je… Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui se passe ici, Garo… Mais il faut partir, et le plus vite sera le mieux. »

Qui était donc cette Réann ? Pour qui travaillait-elle ? Qui étaient tous ces clones ? Sarah s’avança lentement quand la voix du Docteur Réann résonna encore.

« Tout cela fait partie de la simulation, Garo. C’est ton ultime test ! Les EVA avaient prévu ta fuite… Elles avaient prévu ton fonctionnement, la manière dont tu réagirais. La simulation devait se terminer avec l’intervention du GEFT, Garo… Je reconnais qu’il y a eu des complications, mais nous avons intégré ces variables pour adapter la simulation. Tu ne comprends pas ? Tu ne pourras jamais nous échapper ! »

Sarah et Garo s’avancèrent le long de la rame de métro, jusqu’à apercevoir une porte de maintenance sur la droite. Sarah l’ouvrit en brisant la serrure, et les deux remontèrent dans un couloir sombre et poussiéreux.

« Je n’aime pas ça, Garo, cette femme a l’air trop bien renseigné sur nos mouvements… »

Ils avaient rejoint une sorte d’antique station de pompage, se tenant sur un pont métallique surplombant un réservoir. Sarah se retourna alors vers Garo, et sa main s’illumina à nouveau.

« Laisse-toi faire… »

Elle posa sa main sur son torse, et une chaleur nouvelle jaillit encore. Une chaleur qui, curieusement, ne brûlait pas Garo, tandis que Sarah continuait à s’illuminer, se répandant en lui.

« Hmmm... »

Il n’existait aucun terme précis pour résumer cette situation, pour décrire ce qu’elle faisait, et comment elle le faisait. Elle sondait le corps de Garo à la recherche d’organismes étrangers, et les brûlait, les détruisait. Un acte qui lui prit plusieurs minutes, tandis que Garo devait sentir en lui cette chaleur, une chaleur bienveillante et agréable, qui se dissipa ensuite quand Sarah retira sa main.

« Voilà… Il y avait d’autres puces en toi, Garo… »

Les fugitifs n’avaient plus désormais qu’à fuir, en espérant que leurs poursuivants ne les retrouveraient pas…
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le lundi 12 novembre 2018, 23:56:25
« Je… Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui se passe ici, Garo… Mais il faut partir, et le plus vite sera le mieux. »

Sarah semblait totalement déconcertée par les évènements qui se déroulaient sous ses yeux mais au moins les deux fugitifs s’accordaient sur une chose : il était temps de se barrer de cet endroit et rapidement ! La voix de Reann résonna à nouveau, et cette fois Garo en était certain, la docteur n’était pas présente physiquement, mais elle continuait néanmoins à essayer de le provoquer. Le monstre de laboratoire fit mine de répondre à la provocation, tout en suivant Sarah qui cherchait une issue. Il ricana, et gronda férocement, ses yeux scrutant les ténèbres de la gare souterraine :

"Des complications ?! Laissez moi rire Doc’ ! Le Prophète, le black-out, les émeutes… Vos petites EVA n’ont rien vu venir ! Et Tekhos Metropolis est désormais plongée dans le chaos ! Vous essayez juste de ramasser les morceaux résultant de vos défaillances avant que les têtes ne commencent à tomber … Et certaines vont tomber car vos patronnes vont chercher des responsables ! Tout ce que vous souhaitez c’est sauver votre petite place dans ce soi-disant paradis, mais les Enfers s’ouvrent sous vos pieds !"

Derrière son sourire carnassier, le jeune homme cherchait à gagner du temps, essayant de faire croire aux Tekhannes qu’il souhaitait toujours en découdre ici-même. Gagner quelques secondes, quelques minutes … Du coin l’oeil, il surveillait la policière qui forçait une porte. Lorsqu’elle eut fini, elle lui fit un signe de tête et ils quittèrent enfin ce cimetière des rails par un passage dérobé.

À peine avaient-ils accéder à un couloir sombre et poussiéreux que Sarah fit part de ses inquiétudes :

« Je n’aime pas ça, Garo, cette femme a l’air trop bien renseigné sur nos mouvements… »


Le monstre de laboratoire ne répondit rien. En réalité il n’était pas aussi sûr de lui qu’il ne le laissait paraître. Oh bien sûr, il ne s’était jamais sentit aussi fort, ni aussi déterminé, mais il sentait d’instinct qu’ils n’en avait pas fini avec les tekhannes. Que diable pouvaient-elles encore leur réserver ?

Alors qu’ils traversaient un pont métallique dans une grande salle souterraine dont il ignorait l’utilité, la jeune femme se retourna soudainement vers lui :

« Laisse-toi faire… »

Surpris, Garo fixa la main de la jeune qui s’illuminait. Une nouvelle fois son instinct lui souffla de repousser cette main, et une nouvelle fois son corps ne réagit pas et se laissa faire alors que Sarah apposait sa main sur son torse

Une sensation familière saisit le jeune homme, une chaleur se répandit en lui, une chaleur semblable à celle qu’il avait ressenti dans la salle de bains de cet appartement. C’était agréable, apaisant, réconfortant. La fatigue et la douleur disparurent.  Le temps était suspendu : s’était-il écoulé des heures ou des secondes depuis le début ? Il n’y avait plus qu’une intense lueur blanche d’un blanc immaculé … et Sarah.

« Hmmm... »

La jeune femme avait fermé les yeux et Garo se surprit à observer son visage : ses traits fins, son noeud aquilin, ses sourcils gracieux marquant une détermination sans faille, ses lèvres roses à l’apparence si douce … À nouveau il sentit un trouble en lui. Il était troublé par Sarah, par sa présence, par le contact de sa main sur son torse, par la chaleur de ses doigts et même par son odeur.

Ce n’était pas la première fois de la soirée mais désormais il savait pourquoi : pour la première fois de sa vie, aussi loin qu’il s’en rappelait, quelqu’un était bienveillant envers lui. Jusqu’à présent il n’avait été qu’un cobaye. Il avait subi pendant des années tortures, sévices, manipulations génétiques et autre humiliations, et il s’y était habitué. Qu’on le traite autrement que comme un sujet d’expérience était une nouveauté pour lui, et il ne savait pas trop encore quoi en penser … À regret, il sentit la jeune femme s’écarter de lui, et la chaleur disparue, remplacée par la froideur du lieu, la douleur de ses blessures et la fatigue de ses muscles. Mais ce qu’elle lui annonça fut bien pire encore :

« Voilà… Il y avait d’autres puces en toi, Garo… »

Cette annonce eut l’effet d’un coup de masse. Sonné, le regard de Garo se perdit dans le vide.  Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’il s’était trompé sur toute la ligne en pensant pouvoir s’échapper facilement ? Que le prophète faisait également parti du complot ou l’avait manipulé ?

"Tch !"

Le jeune homme se retourna brusquement et frappa de ses deux mains la rambarde du pont sur lequel ils se trouvaient, éclaboussant le métal de quelques gouttes de sang. Pendant un instant, il sembla sur le point d’exploser, son dos remontant et descendant avec violence au rythme de sa respiration rauque. Mais la pression retomba lentement alors qu’il se calmait, la tête baissée. Au bout d’un moment, il siffla entre ses dents, comme se parlant à lui même :

"J’en ai assez qu’elles se jouent de moi !"


Les coudes sur la rambarde, Garo passa les deux mains sur son visage. Pour la première fois, il sentit une profonde lassitude l’envahir. Ses espoirs de liberté n’étaient-ils qu’illusion ? Ce cauchemar avait-il une fin ? Il poussa un profond soupir, se recomposa une expression neutre et s’adressa à la jeune femme sans se retourner :

"Partons avant que les Tekhannes ne convergent vers notre dernière position connue."

La policière et le monstre de laboratoire reprirent leur fuite. Leur objectif désormais était de mettre le plus de distance possible entre l’endroit où avaient été détruites les puces et eux, tout en passant entre les mailles du filet. Leur course éperdue leur fit traverser aussi bien d’interminables couloirs bétonnées, d’immenses installations souterraines abandonnée que de passages étriqués et sombres. Sans aucun moyen de se repérer, ils se fiaient à leur instinct, et jusqu’à présent la chance leur souriait : ni patrouille ni piège ne se mirent en travers de leur route.

Alors qu’ils continuaient à avancer dans ce dédale souterrain, Garo, qui était resté un long moment silencieux,  s’adressa à la policière sans se retourner :

"Que vas-tu faire maintenant Sarah ?"

Attendant une réponse qui ne venait pas, le jeune homme précisa sa pensée d’un ton neutre :

"Tu es aussi une cible des Tekhannes. Mais contrairement à moi, tu as une vie à Tekhos Metropolis, ou du moins tu avais une vie … Que comptes-tu faire désormais ?"
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 19 novembre 2018, 00:48:06
Sarah avait parfois l’impression de voir en Tekhos Metropolis une sorte de version féministe et sexy de la société de Big Brother. Des caméras partout, avec des moyens de détection très avancés fonctionnant par un système extrêmement complexe d’algorithmes. Elle se demandait encore pourquoi personne, au sein de sa propre brigade, ne savait qu’elle disposait d’un bracelet magique. Elle avait en tout cas, ce soir, atteint un niveau de symbiose très impressionnant avec le Witchblade, un niveau qu’elle n’avait en réalité que très rarement atteint auparavant. Avançant la première, elle s’avança à travers une série de couloirs, de rames abandonnées, et de stations d’épuration. Il n’y avait personne ici, pas d’employés ou de techniciens, si ce n’est quelques drones qui circulaient dans des stations de maintenance souterraines. Sarah et Garo évitaient prudemment les caméras, et filèrent même à un moment dans un conduit de canalisation étroit. Des jets de vapeur brûlants sifflaient parfois, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à la base d’un long conduit de refroidissement dans une usine de maintenance.

En levant la tête, Pezzini voyait quelques ventilateurs qui tournaient, ainsi que de nouveaux jets de pression. Ils étaient au cœur d’une station de traitement de l’eau, fournissant de l’eau chaude au quartier. Elle estimait donc qu’ils étaient proches du fleuve, et donc d’un moyen de quitter cet enfer. Une échelle de maintenance se trouvait devant eux, faisant plus d’une vingtaine de mètres de hauteur. C’est à ce moment que Garo l’interrogea sur la suite des évènements.

Sarah Pezzini resta silencieuse, hésitant un peu. Elle lui tournait le dos, la tête légèrement penchée vers le bas. Quel attachement avait-elle à Tekhos Metropolis ? Personne...

*...Sauf Yulia.*

Yulia Vesselovski était une puissante femme que Sarah avait rencontré il y a quelques semaines*, qui maîtrisait un artefact similaire au sien, le Darkness. Avec le recul, elle avait compris que, si elle était venue initialement à Tekhos Metropolis, c’était sans doute à cause du Witchblade. Elle s’était très rapidement liée d’amitié avec Yulia, qui lui avait proposé un boulot à sa mégacorporation, BlackWater, mais Sarah préférait encore rester policière... Même si elle ne savait pas trop pourquoi.

« Je crois que je vais prendre des vacances loin de la capitale, le temps que tout ça se calme, Garo... Et que je trouve surtout quoi faire de toi. »

Elle avait acquis la conviction que Garo n’était pas une menace, mais un cobaye, une victime. Elle luttait contre un ennemi invincible, pensant pouvoir renverser les personnes qui avaient volontairement relâché Garo, et qui s’étaient amusées à transformer tout un quartier de la ville en un enfer urbain.

« J’ai des relations pour nous aider à quitter ce merdier. J’aurais préféré ne pas l’appeler, mais, compte tenu des circonstances... Mais, pour l’heure, il faut retourner à l’air libre. »

Sarah restait volontairement ambigüe, n’ayant pas spécialement envie de parler de Yulia à Garo. Si se rapprocher de Yulia l’inquiétait, c’était aussi parce qu’elle avait entendu parler de certaines activités occultes concernant BlackWater. Somme toute, si Sarah enquêtait régulièrement dans les bas-fonds et les ghettos, c’était aussi pour se renseigner sur cette mégacorporation, et pour essayer de comprendre l’étendue de ses sentiments envers Yulia, et le bonheur immense, instinctif, qu’elle ressentait en sa présence.

La policière revint au moment présent, et commença à grimper l’échelle. Elle s’arrêtait parfois devant les jets de pression, et les bouchait en posant sa main dessus, recouvrant les ouvertures d’une membrane argentée. L’ascension était longue et épuisante, et, quand ils approchèrent des hélices, elle les bloqua encore, usant de sa main sur le mécanisme pour le bloquer, le recouvrant de filaments argentés. Comme quoi, son artefact lui permettait bel et bien, non seulement de se protéger, mais aussi de modifier l’environnement alentour.

La jeune femme continua ainsi à grimper, jusqu’à rejoindre une grille en hauteur, qu’elle ouvrit d’un coup sec. Ils rejoignirent ainsi une sorte de grand entrepôt très bruyant, avec d’énormes cuves d’eau, des pompes bruyantes, et de gros compresseurs qui faisaient des bruits effroyables de turbines. Sarah se dépêcha de s’avancer, jusqu’à rejoindre une porte qu’elle ouvrit. Elle entendit cette fois des bruits, et fit signe à Garo de rester silencieux.

« Sacré bordel, ce qui se passe dehors, hein ?
 -  J’ai entendu dire qu’ils recherchaient quelqu’un... Un terroriste, ou je sais pas quoi.
 -  En tout cas, les machines refonctionnent toutes à pleinr égime ! »

Une équipe de maintenance se trouvait dans l’un des postes de contrôle de la station. Sarah choisit de les éviter, remontant un couloir, puis grimpa un escalier. Maintenant qu’elle était sortie des égouts, elle pouvait respirer un peu. Elle ouvrit la porte menant à une salle de réunion. Un tableau blanc se trouvait au fond, mais il y avait surtout une série de vitres permettant de voir la ville de Tekhos Metropolis.

Les gratte-ciel brillaient cette fois de mille feux. Entre eux et l’usine, l’un des affluents du fleuve. Sur la droite, Sarah pouvait voir l’un des ponts, avec des gyrophares de police.

« Tu sais nager, j’espère ? » demanda-t-elle alors.

Avec un peu de chance, ils allaient réussir à sortir vivants de ce cauchemar !



* : Cf. RP « Du rêve à la réalité (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=13337#top_subject) ».
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mardi 20 novembre 2018, 22:41:43
« J’ai des relations pour nous aider à quitter ce merdier. J’aurais préféré ne pas l’appeler, mais, compte tenu des circonstances... Mais, pour l’heure, il faut retourner à l’air libre. »

Sarah ne vit pas le regard sombre que lui jeta Garo. Qu’elle lui dise qu’elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire de lui avait piqué son égo - pour qui se prenait-elle pour croire qu’elle pouvait décider de son destin ? - mais l’évocation de ses puissantes relations le fit mettre carrément sur ses gardes. Si elle connaissait quelqu’un à Tekhos assez puissant pour défier la GeoWeapon Corp, c’était forcément quelqu’un de très dangereux.

Sarah commença à monter une grande échelle et le monstre de laboratoire la suivit mais en mettant inconsciemment de la distance entre elle et lui, et sans la quitter des yeux. Les évènements de la nuit ne cessaient de défiler dans sa tête et il ne pouvait empêcher la pensée qu’il avait été manipulé tout du long de s’insinuer sournoisement dans son esprit : son évasion avait été planifiée, il avait été poussé à massacrer les Red Boobs, son affrontement avec la GEFT n’avait été qu’un test, le docteur Reann avait essayé de lui faire croire qu’il n’était qu’un clone parmi tant d’autres,  le soi-disant Prophète ne l’avait pas débarrassé de ses puces de géolicalisations … Alors comment pouvait-il croire que Sarah ne prenait pas part elle aussi à cette expérience ?

Le jeune homme s’arrêta de monter à l’échelle. Suspendu aux barreaux, il observa la policière qui bouchait des tuyaux crachant des jets de vapeur brûlant grâce à son armure, et l’espace d’un instant une pensée sinistre lui traversa l’esprit :

*Elle aussi se joue de toi ! Débarrasse toi d’elle ! Précipite là en contrebas et ce sera terminé !*

Mais il n’en fit rien. Il posa sa tête contre un barreau et respira profondément avant de reprendre son ascension. Pas maintenant. Peu importe qui était la jeune femme ou ce qu’elle comptait faire, il avisera sur le moment. Mais pas maintenant. Pas maintenant …
Les deux fugitifs arrivèrent dans ce qui semblait être une station de traitement des eaux : enfin, ils avaient rejoint la surface. Ils évitèrent une équipe de maintenance et Sarah les mena à une salle de réunion dont la vue donnait sur le spectacle unique des grattes-ciels de Tekhos Metropolis. Mais ils n’étaient pas encore sorti d’affaires car un fleuve les séparait de leur destination et il n’y avait plus qu’une solution pour traverser …

« Tu sais nager, j’espère ? »

Garo se contenta d’un hochement de tête et ils sortirent de la salle. Il leur fallut encore quelques minutes pour atteindre le fleuve sans se faire repérer et ils se tenaient désormais sur la berge, contemplant les eaux noires et sombres qui s’étendaient devant eux. Le courant était fort et la traversée s’annonçait périlleuse mais le jeune homme n’en avait cure.. La jeune femme ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Garo s’était déjà élancé et plongea sans un mot.

Les ténèbres l’engloutirent un instant avant qu’il ne refasse surface et ne commence à nager en crawl. Il ne savait pas si la policière le suivait mais il était trop occupé à essayer de ne pas se noyer pour pouvoir se retourner. Alors qu’il était à la moitié de la traversée, un hélicoptère surgit soudain en trombe, survolant le fleuve et se dirigeant droit sur lui tous projecteurs allumés : Garo n’eut d’autres choix que de prendre une grande inspiration et de plonger.

Tout ne devint qu’obscurité et le monstre de laboratoire essaya de continuer à nager dans la même direction à deux ou trois mètres de profondeur mais les eaux noires le malmenaient durement. Soudain un cercle de lumière passa au-dessus de lui, sembla s’arrêter un instant avant de s’éloigner. Garo attendit quelques secondes, pour s’assurer que l’hélicoptère soit bien parti, puis entreprit de remonter à la surface.

Soudain, un tourbillon l’aspira vers le fond et il perdit instantanément tous ses repères, ballotté comme une feuille par les éléments déchaînés : où était le haut ? Où était le bas ? Où était la surface ? Où était la délivrance ? Les secondes s’égrenèrent. Depuis combien de temps avait-il plongé ? Une minute ? Deux minutes ? Plus ? Il sentait la brûlure se répandre dans ses poumons à la recherche désespérée d’oxygène alors que les ténèbres l’engloutissaient  …

*Je vais pas crever comme ça après tout ce à quoi j’ai survécu  !*

Dans un sursaut de colère, Garo s’extirpa du tourbillon d’une violente impulsion et creva la surface de l’eau avant d’aspirer de l’air à pleins poumons. Heureusement, il avait presque traversé le fleuve et quelques minutes plus tard il se hissait sur la berge opposée et se laissait rouler sur le dos le temps de reprendre son souffle. Une fois que les battements de son coeur se furent calmés, il se redressa et constata qu’il avait dévié de sa course initiale, mais surtout, il n’y avait pas de trace de la policière. Le jeune homme dégoulinant se releva et la chercha des yeux avant de l’appeler en essayant de ne pas élever trop la voix :

"Sarah ? … Sarah ? ... "
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 26 novembre 2018, 00:48:04
Ce cauchemar semblait enfin approcher de sa fin. Sarah et Garo se retrouvèrent sur la berge, surplombant l’eau. Tekhos Metropolis avait été conçue le long d’un large fleuve, et la ville elle-même était séparée par plusieurs affluents. D’ailleurs, le fleuve était si grand par endroit que GWC avait installé ses usines en plein milieu, fabriquant une grande île artificielle pour implanter le GéôDome. Il n’était pas visible depuis leur position, et elle se demandait si Garo ne venait pas de là à la base. Elle quittait l’île avec beaucoup de questions, peu de réponses, et une ville entière à leurs trousses.

*Encore un peu, et on dirait le scénario d’un mauvais film d’espionnage...*

Elle regarda une dernière fois Garo, et ouvrit la bouche pour s’assurer qu’il était prêt à y aller :

« Tu... » entama-t-elle.

Puis Garo bondit brusquement. Un superbe plongeon de cinq ou six mètres, avant de disparaître dans l’eau. Sarah pesta sur place.

*Les hommes !*

Elle inspira ensuite, puis sauta à son tour. Quand son, corps disparut dans l’eau, le Witchblade réagit en conséquence. Avec une telle armure, aussi lourde, elle aurait normalement dû couler à pic. Après tout, quand un chevalier en armure de plates sautait dans l’eau avec son armure, il ne pouvait que se noyer. Mais le Witchbladeavait déjà prouvé être en mesurer de défier les lois de la physique. L’armure le fit encore. Le heaume recouvrit la tête de Sarah, et elle constata qu’elle pouvait respirer, tout en pouvant voir assez clairement, ce qui était d’autant plus impressionnant que l’eau du fleuve était assez polluée. Les firmes comme GWC ou BIOGENIX rejetaient après tout leurs saloperies dans l’eau, et les stations d’épuration des eaux ne suffisaient pas à nettoyer les eaux usées rejaillissant dans le fleuve.

*Comment est-ce possible ?*

Des branchies artificielles étaient apparues sur l’armure, témoignant encore une fois des capacités phénoménales d’adaptation de l’artefact, pour n’importe quel environnement. Sarah avait perdu Garo de vue dans cette purée de pois, et nagea rapidement. Elle restait sous l’eau, et, dans l’obscurité, vit à un moment un halo blanc en hauteur, signe d’un hélicoptère survolant les environs. Elle continua ensuite à nager, le courant la faisant elle aussi dévier. Il y avait une bonne vingtaine de mètres à faire pour rejoindre l’autre côté du cour d’eau, et elle vit le mur de soutènement, puis remonta à la surface.

Le heaume se retira quand sa tête émergea de l’eau, et nagea sur le côté, lentement, cherchant un moyen de grimper. Elle avisa finalement une berge, et grimpa à son tour. Pas de trace de Garo autour d’elle, ce qui l’amena à monter les marches. Elle rejoignit ainsi un parking situé à l’arrière de plusieurs entrepôts, éclairé par quelques lampadaires. Au-delà des entrepôts, il y avait d’énormes gratte-ciel, témoignant du fait qu’ils étaient bien revenus au centre-ville. Sarah soupira doucement, et commença à marcher lentement, avant d’entendre la voix de Garo.

Elle s’approcha du rebord surplombant une autre berge, et s’appuya sur la rambarde.

« Je suis là-haut, Garo ! »

Le temps qu’il la rejoigne, Sarah s’approcha des voitures. Difficile pour elle d’aller récupérer sa voiture de service, et elle ne comptait pas se promener dans les rues de la ville avec un fugitif recherché. Avisant une élégante voiture aux vitres fumées (https://orig00.deviantart.net/abf8/f/2013/326/f/8/sci_fi_car_by_devodigi-d6v7yo9.png), elle s’en approcha, et posa sa main sur la poignée de la porte. Encore une fois, le Witchblade agit pour elle, se faufilant à travers la portière, repérant les circuits électroniques du véhicule, et les déverrouilla. Un signal sonore se fit entendre, et Sarah ouvrit la porte.

« Montez » ordonna-t-elle à Garo.

Elle se faufila à l’intérieur de la voiture, et nota la présence d’un tableau de bord, comprenant un système téléphonique intégré. Le Witchblade disparaissait déjà du corps de Sarah, lui deeppinkonnant une apparence plus commune (http://img110.xooimage.com/files/7/f/8/vava-09-5225f72.jpg). Elle écarta la liste de contacts du possesseur du véhicule, tout en sachant que celui-ci pourrait la retrouver ensuite. Ces voitures disposaient d’une balise de géolocalisation, et elle ne comptait pas la désactiver.

Sarah composa un numéro pendant que Garo se sanglait, puis démarra ensuite. Le moteur électrique marchait bien, et, sans un bruit, mais avec le ronronnement des pneus sur le bitume, Sarah sortit des entrepôts. Sarah se pinça nerveusement les lèvres, tandis que la sonnerie résonnait dans l’habitacle de la voiture.

*Ce n’est pas de gaieté de cœur que je l’appelle, mais je n’ai pas le choix...*

La connexion finit par s’établir, et Sarah reconnut la voix sensuelle de l’assistante personnelle de Yulia, Katherine (https://images-wixmp-ed30a86b8c4ca887773594c2.wixmp.com/intermediary/f/07704673-cb8f-41b3-a0f7-99af8ffb1824/d9viz1c-ecc8fec0-c294-4432-a19e-fa11cf4ea257.jpg).

« Qui êtes-vous ?
 -  Katherine, c’est Sarah ! »

Il y eut un léger moment de flottement. Du doigt, Sarah demanda à Garo le silence.

« Ce n’est pas l’un de tes numéros, Sarah...
 -  J’ai eu quelques soucis...
 -  Je vois... Des soucis qui sont liés au Deeppink Corner, je suppose ?
 -  Comment est-ce que... ?
 -  J’ai une télévision, au cas où tu l’ignorerais. »

Sarah ne trouva rien à ajouter. Katherine était une femme avec qui elle avait déjà fait l’amour, généralement en compagnie de Yulia, qui avait su s’entourer de deeppinkoutables beautés. Il fallait bien admettre que le look de Katherine ne laissait pas Sarah de marbre.

« J’ai besoin d’une planque sûre, Katherine, est-ce que tu peux en parler à Yulia ?
 -  Rien que ça ? Dans quel genre d’emmerdes est-ce que tu te trouves actuellement, Sarah ? »

La policière regarda Garo pendant quelques secondes. Elle n’aimait pas ça. Yulia n’était pas une femme désintéressée. Si Sarah lui demandait un service, elle devrait tôt ou tard devoir en payer le prix. Mais, honnêtement, elle avait épuisé toutes ses cartes, et elle était plus ou moins sûre que son appartement devait être surveillé.

« Passe juste le message à Yulia, Katherine, tu peux faire ça ?
 -  Oh, je peux faire tout ce qu’on me demande, moi...
 -  Je te remercie... Et dis à Yulia que je l’appellerai.
 -  Et, comme je suppose que tu as perdu ton téléphone portable, où est-ce que je t’envoie l’adresse ?
 -  Euh... »

Elle allait proposer ce numéro, mais la police finirait sûrement par retrouver ce véhicule, et par éplucher l’historique des échanges.

« Bon, je vois... Écoute, trésor, tu iras à la consigne de la gare centrale d’ici une heure, et tu demanderas le nom de Yulia, ok ?
 -  Merci, Katherine.
 -  Tu me remercieras quand tu auras la facture. »

La conversation téléphonique se coupa ensuite. Sarah ferma les yeux pendant quelques secondes, avant de soupirer lourdement, puis regarda à nouveau Garo.

« Au cas où ça vous aurait échappé, je viens de m’endetter pour vous sauver les miches. »

Qu’on ne vienne pas dire, ensuite, qu’elle n’accomplissait pas dignement son serment !
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le samedi 01 décembre 2018, 22:04:31
Garo releva la tête quand il entendit son nom : apparemment Sarah n’avait eu aucune difficulté à traverser le fleuve, contrairement à lui. Il la rejoignit rapidement sur le parking où elle piratait une voiture : ce n’était en rien un challenge pour l’artefact de la jeune femme et, quelques secondes plus tard, les deux fugitifs s’installaient dans l’habitacle du véhicule “emprunté”, faisant peu de cas d’en mouiller l’intérieur après leur petite baignade.  

Sans attendre, la policière démarra, s’engagea sur le réseau routier de la mégalopole tout en composant un numéro, cherchant à joindre son contact mais tomba sur une … assistante ? Sarah fit signe à Garo de garder le silence mais elle aurait pu s’en épargner la peine car le jeune homme, les bras croisés, semblait perdu dans la contemplation des buildings qui défilaient derrière la vitre côté passager et n’écoutait que d’une oreille distraite la conversation qui se passait plus ou moins bien : la policière se fit quelque peu bousculer par son interlocutrice à la répartie cinglante et au ton condescendant.

Le jeune homme ignorait tout de l’identité du contact de Sarah et de ses relations avec elle , mais c’était apparemment une femme assez puissante pour pouvoir offrir une planque à la jeune femme sans se préoccuper de la questionner davantage sur la nature de ses ennuis. Cependant, demander un tel service ne semblait pas ravir Sarah et elle ne le faisait que par contraintes et forces : la jeune femme jeta un long regard appuyé à Garo avant de finalement accepter. Ils allaient pouvoir récupérer la clé de leur planque à la gare centrale de Tekhos Metropolis, mais la dénommé Katherine évoqua une “facture”, signe que la policière allait devoir rembourser ce service dans un futur proche, d’une manière ou d’une autre. Et elle semblait déjà le regretter :

« Au cas où ça vous aurait échappé, je viens de m’endetter pour vous sauver les miches. »

Agacement, hargne, frustration. Sarah cherchait naïvement un signe de reconnaissance de la part de l’ingratitude personnifié, d’un être sans émotion dont seule l’apparence était humaine et qui ne se souciait que de lui. Que croyait-elle pouvoir tirer de ce monstre de laboratoire qui se contentait de l’ignorer ?

"Merci …"

Le mot tomba, inattendu. Pas de trace de sarcasme, ni de cynisme, seulement une sincérité déconcertante. Garo aurait très pu répondre à la jeune femme qu’il n’avait jamais demandé son aide, ou se moquait de ses relations très douteuses pour une flic soi-disant droite et honnête, mais pas cette fois.
Garo n’adressa pas un regard à la jeune femme et elle n’eut droit à aucune autre parole de sa part jusqu’à leur arrivée à la gare centrale. Alors que Sarah se garait, le jeune homme brisa enfin le silence d’une simple remarque, sans trace d’ironie :

"Je suppose que je dois rester dans la voiture ?"

La policière n’eut même pas besoin d’essayer de le convaincre : en tant qu’ennemi public numéro 1, même lui pouvait convenir qu’il ne soit pas très prudent qu’il se montre dans un lieu public alors que son visage était encore diffusé sur tous les écrans de la ville quelques heures auparavant. Alors Sarah descendit de la voiture, laissant Garo seule avec ses pensées, à l’abri derrière les vitres teintées.

Quand la silhouette de la jeune femme disparut dans le hall de la gare, Garo poussa un profond soupir : Il avait repassé des dizaines de fois les évènements de la nuit dans sa tête, étudiant tous les scénarios alternatifs inimaginables, et la conclusion était aussi unique qu’implacable· : sans Sarah, il n’aurait eu aucune chance à échapper à la GeoWeapon Corp, à moins d’accepter que la mort eût été un échappatoire...

Le jeune homme posa sa tête sur son poing fermé, observant, sans vraiment les voir, les tekhannes qui marchaient au dehors. Grâce à la policière, ils allaient avoir accès à une planque pour reprendre des forces et se préparer la suite. Bien entendu il ne comptait pas relâcher son attention car ignorant tout de leur mystérieuse bienfaitrice, mais jamais son évasion n’avait était aussi proche de réussir. Cependant, il subsistait un scénario qu’il ne devait sous aucun prétexte ignorer malgré son apparente invraisemblance : que Sarah fasse partie intégrante de l’expérimentation.

Garo sentit sa poitrine se serrer rien qu’à cette idée. C’était là un sentiment qu’il n’avait jamais connu jusqu’à présent : la crainte d’être trahie par la seule personne de toute son existence à qui il avait donné, malgré les apparences, sa confiance. Le jeune homme serra les dents de frustration devant son impuissance : lui, le monstre de laboratoire qui se croyait supérieur à tout être présent sur Tekhos, n’avait plus d’autre choix que de laisser son destin entre les mains de la porteuse d’un artefact légendaire dont il n’arrivait pas à saisir les motivations. Pire encore, il avait peur de ses motivations… Ah ! Un monstre qui a peur ! …

Garo se laissa retomber sur son siège, la tête basculée en arrière, et murmura pour lui même :

"Je suis pathétique ..."
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le mardi 11 décembre 2018, 00:59:49
Tekhos Metropolis abritait plusieurs gares et stations périphériques. La gare centrale constituait le nerf central du réseau ferroviaire tekhan, un réseau qu’on devait initialement à l’ingéniosité naine. C’était les nains de Tekhos qui avaient, dans les mines, développé un système de rails pour permettre l’approvisionnement des ressources depuis leurs mines jusqu’aux forteresses à la surface. Les humains avaient étendu le concept, et les trains avaient su prouver leur efficacité lors de la lointaine guerre entre Nexus et Tekhos, une guerre où le premier camp avait puisé dans la magie et où le second s’était reposé sur la technologie. En l’occurrence, les trains avaient permis un ralliement rapide de troupes  à la frontière pour affronter les forces nexusiennes. Depuis lors, le système ferroviaire s’était densifié, et allait jusqu’aux Badlands.

La gare centrale était un fourbi de quais, de mezzanines, avec quantité d’activités annexes : boulangeries, restaurants, librairies, magasin de vêtements, colporteurs venant vous refourguer des guides touristiques à des prix démesurés. Sarah avançait nerveusement, le Witchblade ayant généré sur elle une veste à capuche. Même si elle ne se pensait pas recherchée, elle savait qu’il valait mieux éviter que sa tête ne croise les caméras de sécurité. Avec les logiciels de reconnaissance faciale très développés et des IA comme les EVA, un fugitif restait rarement invisible à Tekhos Metropolis, tant il y avait de systèmes de sécurité. Une véritable société orwellienne, officiellement installée au nom de la sécurité et de la protection contre les Formiens. L’éternel dilemme opposant libertés publiques et sécurité de la société... Mais Sarah n’était pas venue dans cette gare pour émettre des circonvolutions sur l’état de la société tekhane.

Elle était surtout aussi confuse que Garo, car les gens jouant avec lui la connaissaient aussi, et voulaient visiblement prendre son artefact. Sarah ne pouvait plus se permettre de rester à Tekhos Metropolis. Et, à la réflexion, elle était venue ici à l’origine pour obtenir des informations sur son artefact, mais avait échoué... Si ce n’est en rencontrant Yulia.

*Non, je me trompe... Je pensais venir sur Terra pour obtenir des informations sur cet artefact, mais celui-ci voulait se rapprocher de Yulia.*

Yulia était une puissante femme, la PDG d’une SMP très puissante, BlackWater, mais elle était surtout la détentrice du Darkness, un artefact similaire au sien. Et, pour une raison inconnue, les deux artefacts étaient très attirés l’un vers l’autre, à tel point que, quand Sarah était avec Yulia, elle avait un contrôle presque total sur le Witchblade, et lui faisait sauvagement l’amour avec son artefact. La dernière fois, son artefact avait tellement prospéré qu’il avait formé sur les deux femmes une marée de serpents tentaculaires et argentés.

Alors, que faire ? Rester ? Partir ? Elle était aussi confuse que Garo, dans le fond, car elle craignait que Yulia ne soit justement le genre de femme à vouloir faire des expériences sur des gens comme Garo. Son enquête sur BlackWater n’avait encore rien révélé, si ce n’est que la SMP semblait plus nébuleuse que ce que Sarah pensait initialement... Sans compter sa méfiance naturelle sur ce genre de sociétés surpuissantes, promptes à se croire au-dessus des lois.

S’aventurant dans la gare, Sarah rejoignit les consignes, et rechercha le bon casier. Les voyageurs déposaient ici leurs affaires avant de se promener dans la ville entre deux trains. Elle trouva finalement le bon, tapa le numéro de sécurité, puis avisa à l’intérieur. Il y avait là un sac à dos qu’elle attrapa, puis elle rejoignit précipitamment la voiture.

Une fois à l’intérieur, elle ouvrit le sac à dos, et vit une carte à l’ancienne de la région, avec une croix rouge dans la forêt, désignant probablement une cabane, et un mot écrit par Yulia. Sarah sourit brièvement en le regardant, puis remarqua ensuite que des coordonnées GPS avaient été écrites sur la carte, et les rentra dans l’appareil de la voiture.

Le GPS de la voiture se mit alors à calculer le temps approximatif, avant de l’afficher sur l’écran, et Sarah maugréa.

Au moins six heures de route.

« Bon, on va avoir l’occasion de papoter, comme ça. »

Sarah démarra ensuite, et fila.

Pendant ce temps, à proximité, sur une corniche, de petits appareils sphériques métalliques émettaient des lueurs rouges, tournoyant autour d’une impressionnante silhouette (https://images-wixmp-ed30a86b8c4ca887773594c2.wixmp.com/intermediary/f/0f556694-f6c9-46c1-98a3-59ea2130e3e9/d7gssxf-6e04cd9d-2830-42ba-8b62-5b9edd528569.jpg) invisible aux yeux des caméras de sécurité. La silhouette regarda le véhicule partir, mémorisant au passage la plaque d’immatriculation, puis s’adressa ensuite à son commanditaire :

« Prophète ? Comme vous le soupçonniez, la Porteuse a supprimé les traceurs que vous aviez mis dans le corps du Cobaye. »

Il n’avait désormais plus qu’à les suivre...
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le vendredi 14 décembre 2018, 20:55:11
Sarah ne laissa pas Garo seul bien longtemps. Elle revint dans la voiture avec des instructions écrites sur un format antédiluvien et annonça, après avoir entré les coordonnées dans l’ordinateur de bord, qu’ils avaient six heures de route devant eux avant d’arriver à la planque qui leur avait été fournie. De quoi avoir le temps de bien discuter précisa la jeune femme, sarcastique.

"Génial ..." laissa échapper Garo sur le même ton

Alors qu’ils sortaient du parking, un frisson remonta dans la nuque du jeune homme qui tourna vivement la tête en direction des gratte-ciels, scrutant l’obscurité de ses yeux jaunes à travers les vitres teintées. Mais il n’y avait rien, rien d’alarmant en tout cas. Pourtant il avait le sentiment que quelqu’un ou quelque chose les observait. Etait-ce la fatigue ? Un syndrome paranoïaque qu’il avait développé ? Ou simplement le fait que dans cette mégalopole tout citoyen était, sans exception, surveillé de près ou de loin ?
Le monstre de laboratoire se laissa retomber dans son siège, mais adressa une remarque assez pertinente à la policière

"Maintenant qu’on sait qu’on va utiliser cette voiture pendant un bon bout de temps, tu pourrais désactiver sa balise de géolocalisation ? ça serait dommage que la police remonte jusqu’à notre petit nid douillet."

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Le début du trajet fut assez pénible. Son statut de passager inactif au côté de Sarah semblait mettre mal à l’aise Garo. Il n’était pas habitué à ce genre de situation. Au Centre, il n’avait été qu’un sujet de laboratoire : enfermé des heures durant, le plus souvent attaché, il n’était sortit de son isolement que pour subir des expériences, des tortures ou tout autre test sadique.
Seul Reann l’avait considéré autrement qu’un objet ou une arme mais avec la froideur d’un légiste qui éprouve de l’empathie pour le cadavre qu’il dissèque. Alors que Sarah, elle, le considérait comme un humain à part entière, ce qui avait pour effet de le déstabiliser et de l’agacer tout à la fois car lui même ne se considérait pas comme humain !

Il ne connaissait d’ailleurs rien des relations sociales entre citoyens lambdas et, son côté sociopathe prédominant largement sur sa personnalité, il n’était pas dans ses priorités de se mettre à la page. Si l’on y ajoutait sa toute récente crise de confiance en lui, cela ne faisait pas du jeune homme un très agréable partenaire de voyage : à chaque fois que Sarah lançait un début de conversation, la réponse était systématiquement mono-syllabique ou inexistante. Leur échange le plus fourni fut sans conteste une dispute au sujet de la sélection musicale de la policière, destinée à meubler le silence, et que Garo jugeait d’un goût douteux. Sarah remporta tout de même l’argument.

Puis, au bout d’un moment, alors que les kilomètres défilaient au compteur,  que le jour laissait place à la nuit et que la métropole disparaissait dans le rétroviseur, Garo commença à se détendre et à accepter à la situation. Il essaya même de lancer une discussion alors qu’il observait le paysage à travers la vitre :

"Qui est cette Yulia pour toi ? Et quel genre de dette as tu contracté en lui demandant ce service ?"
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 24 décembre 2018, 00:51:50
« On ne peut pas désactiver une balise de géolocalisation juste en appuyant dessus. En fait, quand on le fait, ça a tendance à éveiller la suspicion des serveurs informatiques. »

Le trajet promettait d’être monotone, mais ne le serait pas tant que ça. Sarah savait que le vol risquait d’être signalé, et il s’agissait d’une belle voiture, ce qui risquait d’entraîner un signalement. Avec toutes les caméras de sécurité, le mieux était de rapidement quitter la ville, tout en sachant qu’il existait sûrement un système de blocage électronique pour désactiver le moteur. C’était pour cette raison que les voleurs de voiture se dépêchaient de désactiver le moteur, et disposaient d’ateliers clandestins pour voler en toute sécurité les voitures de luxe. Sarah espérait juste que l’homme qui travaillait avait un service de nuit, ou qu’il ne comptait pas utiliser sa voiture au petit matin... Ni qu’il avait actionné un capteur GPS permettant de signaler tout éloignement de la voiture d’une balise, permettant ainsi de s’informer directement sur un vol.

Sarah continuait donc à rouler, rejoignant la sortie de la ville. Elle en profita pour mettre la radio, se tenant au courant des actualités locales, qui portaient évidemment sur le black out et sur la soirée musclée au Red Corner.

« ...Situation tendue et conflictuelle jusqu’au petit matin suite à une vive émeute ayant impliqué des cellules terroristes. L’état-major a confirmé une cyber-attaque de grande ampleur qui a provoqué une surcharge des systèmes électriques de l’État pendant une demi-heure. La porte-paroles du Sénat a prévu une conférence de presse extraordinaire... »

Elle changea de chaîne.

« ...Les Formiens seraient-ils capables de parasiter nos systèmes électroniques ? La question mérite d’être posée, et je vous le dis, très chères auditrices, tout cela est encore un coup de cette vile Reine des Lames, cette traîtresse qui... »

La policière pesta sur place, et changea encore de chaîne, atterrissant sur une chaîne de musique.

Finalement, la voiture tint plutôt bon, ce qui amena Sarah à se rassurer, tandis qu’ils filaient sur l’autoroute. Elle avait une carte de crédit fournie par Yulia qu’elle utilisa aux péages, évitant ainsi qu’on ne puisse la tracer. En chemin, Garo finit par lui demander qui était Yulia, tandis que l’autoroute défilait rapidement, Sarah évitant de rouler sur les voies automatiques au centre de l’autoroute, réservées aux camions automatiques.

« Hum... »

Au point où elle en était...

« Je viens d’une autre planète, Garo. Comme tu l’as remarqué, j’ai avec moi un artefact très étrange... Le Witchblade. Je l’ai récupéré dans des circonstances troubles, et je suis venue jusqu’ici pour essayer de l’étudier, de comprendre ce qu’il était... Mais, en réalité, c’est l’artefact qui m’a amené ici... Car il était attiré par un autre artefact jumeau, le Darkness. Un artefact que Yulia porte. Mes sentiments envers elle sont... Confus. Nos artefacts s’aiment profondément, mais... Je ne sais pas où j’en suis avec elle. »

Elles avaient en tout cas fait l’amour, et même plutôt furieusement fait l’amour, surtout quand leurs artefacts s’étaient déployés pleinement. Sarah y repensait encore avec une certaine nostalgie, à la frénésie des tentacules argentés jaillissant de tout son corps pour saillir Yulia dans tous les sens. Mais le prix à payer...

« Je ne sais pas ce qu’elle réclamera... Mais ça n’est pas ton problème, Garo. »

Approchant d’une station-service, Sarah ralentit doucement, et rejoignit cette dernière.

« J’ai besoin de faire une pause, Garo. »

Elle s’arrêta près d’une aire de pique-nique ancestrale, avec des tables en bois, et sortit de la voiture. Un vent frais fit virevolter ses cheveux, et elle se retourna vers l’homme.

« Quels sont vos projets, Garo ? Vous avez eu le temps d’y réfléchir, non ? Il va bien falloir que je trouve un endroit où vous larguer... »
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Garo le mardi 05 février 2019, 23:43:55
Sarah réfléchit un moment avant de répondre à la question du monstre de laboratoire mais cracha finalement le morceau. Néanmoins, ce que Garo entendit renforça sa confusion et il sentit son mal de crâne revenir de plus belle : le Darkness ? Des artefacts qui s’aiment ? Cela dépassait totalement son entendement, et il s’accorda sur le fait que d’en savoir plus ne l’intéressait pas. De toute façon la policière ne semblait pas vouloir davantage s’étendre sur ce sujet mais il restait un point sur lequel Garo ne comptait pas lâcher l’affaire :

"Ok, ok, ce n’est pas mon problème, je ne veux rien savoir de plus, mais il va falloir que tu me dises comment je vais pouvoir rembourser MA dette."

Si Sarah avait croisé le regard du jeune homme à cet instant précis, elle aurait immédiatement vu qu’il était très sérieux et qu’il n’y avait là nul trace de sarcasme ou de moquerie. La jeune femme resta néanmoins silencieuse, peut être surprise par l’attitude de Garo et annonça peu après qu’elle avait besoin de faire une pause. Il n’y trouva rien à redire.

Elle les fit s’arrêter sur une aire déserte, ou quelques tables en bois trônaient sous de larges platanes balançant leurs branches sous l’effet d’une douce brise. Sortant de la voiture, le monstre de laboratoire contempla la scène des larges feuilles virevoltantes dans le vent et attrapa l’une d’elle qui allait venir s’échouer sur son visage : il contempla sa forme ciselée, ses nervures comme autant de vaisseaux sanguins verdoyants, avant de la rendre à la nature. La différence d'atmosphère avec l’ultra-urbanisée mégalopole qu’ils venaient de quitter était saisissante, surtout pour lui qui n’avait jamais quitté le Centre, et ce n’était pas pour lui déplaire.
Mais une vision bien plus saisissante s’offrit à Garo : celle des cheveux bruns de Sarah dansant dans le vent, embellis par les rayons de soleil qui se reflétaient dessus.

« Quels sont vos projets, Garo ? Vous avez eu le temps d’y réfléchir, non ? Il va bien falloir que je trouve un endroit où vous larguer... »[/justify]

Le jeune homme cligna des yeux, émergeant de ses rêveries, et passe une main dans ses cheveux argentés le temps de reprendre contenance, avant de répondre avec un petit sourire ironique en coin :

"Ah ? C’est bon ? Tu me laisses le droit de décider de mon sort ?"

Garo eut un petit rire alors qu’il se dirigeait vers les tables de pique-nique, mais redevint vite sérieux. Il s’assit directement sur une des tables, posant ses pieds sur un des bancs, ses bras appuyés sur ses genoux. Son regard se perdit un instant au loin avant de revenir sur la jeune femme :

"Mes projets n’ont pas changé : je dois m’éloigner de Tekhos le plus vite possible, là où elles ne pourront pas m’atteindre. Du moins pas tout de suite … Qui sait jusqu’à quelles extrémités elles sont prêtes pour récupérer un si beau spécimen ? Je ne vais pas me contenter d’essayer de vivre paisiblement, je vais devenir fort. Beaucoup plus fort ! Jusqu’à ce que même cette peste de Starlight ne fasse plus le poids !

Un sourire carnassier apparut fugacement sur son visage avant qu’il ne continue :

"Je devrais peut être partir à la recherche des Terranides. J’ai eu un avant-goût : j’apprendrai beaucoup d’eux ! Mais je pense que ce ne sont pas les seuls redoutables habitants de Terra, n’est-ce pas ? Reste à savoir dans quelle direction je tente ma chance : les montagnes pour me rendre à Nexus ? Ou le désert pour rejoindre les Terres d’Ashnard ? Ou pourquoi pas chercher une faille et rejoindre ta planète ? Si certains de ses occupants t’arrivent à la cheville, ça vaudrait le déplacement.
Titre: Re : La Traque [Garo]
Posté par: Sarah Pezzini le lundi 11 février 2019, 01:02:20
Indéniablement, elle ne pouvait pas le laisser à Tekhos. C’était la seule conclusion logique. Ce pays... Il n’était pas sain. En apparence, Tekhos avait tout d’une démocratie, avec l’existence d’un Sénat, et l’organisation d’élections sénatoriales... Mais, dans les faits, le pays était devenu une sorte de déviance fasciste féministe de la démocratie occidentale. Le pouvoir politique était soumis à un complexe militaro-industriel, pour reprendre l’expression d’Einsenhower, qui avait la mainmise sur le politique. Cette situation était déjà palpable avant l’arrivée des Formiens, mais la guerre n’avait fait qu’amplifier ce phénomène. Sarah avait l’impression de virer dans un délire complotiste paranoïaque, mais elle était juste lucide. Là, sur cette aire d’autoroute, elle se devait de trouver l’endroit le plus sûr pour Garo. Ce dernier, qui se passionna pour des feuilles d’arbre tombées de leurs branches, retourna vers elle. Il envisageait de partir n’importe où, et elle sourit brièvement à sa dernière tirade, repensant à ces reportages sur les super-héros... Ou à cette fois où, étant encore une enfant errant dans les rues de New York, elle avait vu la silhouette de Wonder Woman flotter dans les airs, avant de se poser à Central Park. Elle avait fait partie de l’attroupement autour d’elle, et la Princesse amazone, aimable et souriante, alors qu’elle avait un rendez-vous à l’ONU, avait expliqué aux enfants qu’elle était venue faire un détour ici pour goûter à des beignets. Elle avait offert un autographe à Sarah sur son cahier d’école en lui caressant le visage.

Sarah cligna des yeux, balayant ce souvenir de son esprit, et revint dans la conversation présente :

« Il y a des personnages atypiques sur Terre, oui... Mais, l’un dans l’autre, il y a des formalités juridiques à accomplir. Je n’ai pas pu rejoindre Tekhos et avoir un boulot de policière en un claquement de doigts. Il a fallu que je passe par des organismes et par des services qui m’ont permis de me déclarer auprès des autorités tekhanes. »

Il était assez « facile » de le faire avant, avant qu’il n’y ait trop de réfugiés à Tekhos. Sarah avait bénéficié de contacts efficaces, car il existait, entre la Terre et Terra, des réseaux de passeurs, installés à Seikusu, qui permettaient aux gens le désirant de s’installer sur Terra. Une sorte de trafic multidimensionnel qui semblait totalement incroyable... Presque autant que de voir une Princesse amazone voler au-dessus de Central Park pour s’y poser afin de manger un beignet à la framboise.

« J’ai entendu parler de rumeurs sur l’existence d’une cité, dans les zones polaires, qui serait un refuge pour les Terranides... Mais il vous manque une queue caudale et des oreilles pointues. Quant à Nexus et Ashnard... À choisir, vous auriez intérêt à opter pour l’Empire, mais il n’y a pas de téléphone là-bas. »

La différence technologique forte entre Tekhos et le reste de Terra avait toujours surpris Sarah. Elle s’expliquait en grande partie par le fait que, historiquement, les premiers humains s’étant installés à Tekhos avaient pactisé avec des familles naines, très présentes dans cette région montagneuse. Les nains avaient déjà développé des techniques très modernes en industrialisation, dans le raffinement des ressources et l’automatisation, avec le développement de golems et de mines très organisées. Une organisation rigoureuse et scientifique que l’ingéniosité humaine avait su faire fructifier, alors que les Nexusiens et les Ashnardiens avaient connu un autre mode de développement.

Sarah continua à observer les lieux, le vent faisant virevolter ses cheveux.

« Je connais une femme qui pourra nous aider... Elle ne me demandera rien, mais nous la contacterons au refuge. Elle pourra vous conduire à une personne de confiance. »

Inutile d’en dire trop pour le moment, car elle devait encore y réfléchir. Sarah se déplaça encore, et allait en terminer là, quand elle se rappela alors l’histoire de sa dette :

« Quant à ma dette... Pour être honnête, je pense que c’est moi que Yulia préférera avoir dans son lit que vous... Il vous manque un artefact au poignet. »

Avec Yulia, les relations entre elles se finissaient très souvent au lit, dans des parties de sexe assez endiablées faisant le bonheur des vendeurs de lit... Vu que leurs artefacts détruisaient souvent les lits après leurs ébats.

Là aussi, il n’apparaissait pas utile de rentrer dans les détails auprès de Garo.