(http://fc01.deviantart.net/fs71/f/2012/355/e/0/arabian_nights_by_unfor54k3n-d5oqq98.jpg) (http://fc01.deviantart.net/fs71/f/2012/355/e/0/arabian_nights_by_unfor54k3n-d5oqq98.jpg)
L'immense cité-état de Calicia, ville située au carrefour entre Ahsnard, les Terres du Chaos, la mer toute proche et le Sultana des sables blancs, l'endroit avait la réputation d’abriter le plus grand marché aux esclaves de toute la région et qu'il fallait pousser jusqu'à Ashnard même pour en trouver un plus grand. Bien sûr, personne ne s'était jamais amusé à faire le trajet pour comparer, mais la grande place servait toute l'année uniquement pour les ventes au enchères d'esclaves hors de prix. Et pour cause, Calicia avait un autre surnom : la cité des délices. Ici, d'après ce que les gens en disaient, étaient formées les esclaves des plaisirs les plus douées de tout le continent. Achetée une bouchée de pain dans un état souvent très fruste, les esclaves de toutes races et de tout sexe étaient ensuite entraînés dans les très nombreux jardins d'esclaves de la ville où ils étaient dressés pour servir aux plaisir de leurs futurs maîtres. De très nombreuses rumeurs circulaient sur la cruauté de maîtres dresseurs de la cité, prêts, d'après ce que l'on disait, aux pires sévices, usant de drogues et parfois même de magie pour arriver à leurs fins, sans compter les traditionnels fouets plats de la cité, eux aussi réputés pour infliger une grande douleur mais sans laisser de marques durables sur le corps de leurs victimes.
Dans les rues de la ville, le maître-dresseur Moralaan (http://fc01.deviantart.net/fs70/f/2012/069/b/f/sultan_mehmed_ii_by_alikasapoglu-d4rvxas.jpg)déambulait lourdement à cause de son ventre proéminent, ses gardes personnels écartant avec aisance la foule sur la place du marché pour examiner les nouveaux arrivages. Dans son sillage, marchait Liva, sa dresseuse d'esclaves, déambulant avec une grâce féline et un déhanché qui faisait se tourner presque tous les hommes dans son sillage. Autant le maître-dresseur étalait sa richesse à l'aide fastueuses décorations sur sa tenue déjà fort chère, autant Liva ne portait rien d'autre qu'un pagne sommaire fait de toile translucide qui permettait de deviner aisément sa croupe et son duvet pubien, son collier signifiant son rang d'esclave venant compléter sa tenue comme seul ornement. Toute en courbes gracieuses, elle jetait à tous ceux qui croisaient ses yeux des regardes provocants, comme si elle brûlait de désir pour chaque homme et chaque femme de la place du marché, s'amusant ensuite à les voir trébucher ou rentrer dans des gens à cause de leur inattention passagère.
Ce jours-là son maître était pourtant inquiet malgré sa mine neutre de négociateur. Il avait contracté de nombreuses dettes suite à de mauvais investissements financier et se trouvait au pied du mur. Heureusement, l'un de ses clients avait accepté comme moyen de remboursement une chose à laquelle Moralaan était doué : une esclave des plaisir formé par sa dresseuse d'esclave. Il avait été si comblé par la précédente qu'il réclamait désormais que ce soit Liva qui forme la suivante. Et l'homme avait des goûts particuliers : il voulait une esclave terrienne.
Malgré les portails qui s'ouvraient parfois sur leur monde et projetait l'un ou l'autre terrien sur Terra, ceux-ci demeuraient d'une rareté extrême et souvent hors de prix. Il n'était pas rare qu'un marchand peu scrupuleux essaie de refourguer un esclave ne valant pas grand-chose en le faisant passer pour terrien, mais c'était la raison de la présence de Liva aux côté de son maître. Il ignorait d'où elle était originaire et s'en moquait bien, mais elle connaissait plusieurs langues qui étaient spécifiques aux terriens. Grâce à cela, il entendait bien dénicher à coup sûr une vraie terrienne, si le marché pouvait en proposer aujourd'hui.
Il avait d'ailleurs été contacté par un marchand ayant la réputation de ne jamais mentir sur sa marchandise et disait disposer non pas d'une, mais de deux terriennes, débarquées juste devant sa caravane lorsqu'un trou avait déchiré le ciel. L'histoire en elle-même semblait plausible, même si Moralaan n'avait jamais vu pareil prodige, il se dit que si c'était vrai, alors les cieux avaient entendu sa prière. Si elles se révélaient de vraies terriennes et qu'en plus elles étaient jolies, alors il y avait de grandes chances qu'il les achètes toutes deux. L'une lui servirait à rembourser sa dette auprès de son créancier, l'autre lui permettrais sans doute de décrocher une petite fortune quand elle serait correctement dressée et présentée sur la plus haute estrade de la place de vente aux enchères et relancerait ainsi les affaires du maître-dresseur.
L'homme les accueillit sans retire le voile bleu qui lui couvrait le visage, mais en s'inclinant profondément.
- La paix soit sur vous, excellence Moralaan, c'est un plaisir de voir que vous avez répondu à mon offre, commenta l'homme enturbanné.
- La paix soit sur toi aussi, Azraam le marchand, le salua Moralaan en s'inclinant à son tour rituellement avant de se relever. Tu dis avoir quelque marchandises de valeur à me proposer en ce jour béni par le dieu des astres ?
Le marchand s'inclina à nouveau et désigna l'enclos remplis de cages métalliques qui se trouvait à ses côté, vaguement recouvert d'une longue épaisseur de tissus sous laquelle sa marchandises gémissait à cause de la chaleur torride du milieu de journée malgré le peu d'ombre qu'apportait la sommaire protection. Il n'y avait là que des femmes, toutes apeurées, certaines marquées par le fouet, d'autres prostrées, immobiles et que l'on aurait pu croire mortes mais dont la poitrine se soulevait encore assez régulièrement pour que l'on puisse deviner qu'elles étaient toujours en vie.
Moralaan fronça les sourcils en guise de désapprobation. Si le marchand voulait vendre sa marchandise à bon prix, il aurait eu meilleur temps de les protéger mieux du soleil. Une esclaves aux lèvres gercées et rougies par le brûlant soleil de la cité aux portes du désert aurait de toute façon une moindre valeur que si elle était en bonne santé. Mais un peu plus loin, mieux couvertes que le reste des esclaves, se trouvaient deux cages qu'un énorme garde toisait de toute sa hauteur de géant, un immense cimeterre à la main.
Dans l'une des cages se tenait une jeune humaine, guère plus qu'une adolescente, malgré la saleté dont ils étaient maculés, le marchand regarda d'un oeil expert les longs cheveux noirs lui tombant jusqu'au milieu du dos, sa figure lisse, sa petite bouche en ce moment étirée en une grimace colérique, ses cils fins froncés en signe de défit. Dans l'autre cage juste derrière elle se tenait une autre jeune fille à l'air terrifiée. Toutes deux portaient de courtes robes à fleur déchirées et des chaussures que, le marchand le réalisa, à moins d'aller habiter à Thekos, on ne pouvait trouver sur ce monde. Il sourit par-devers lui, persuadé que la chance était en train de lui sourire. Mais prudence étant mère de sureté, il claqua des doigts pour attirer à lui Liva. L'esclave s'approcha de son pas félin et envoûtant, tout chez elle semblant hurler au monde entier une envie de sexe immense et adressa à chacune des demoiselles dans leurs cages des regards concupiscent d'un genre qui faisaient fréquemment dresser spontanément dans leurs chausses les verges des plus endurcis des hommes.
- Fais ton office, esclave ! Lui commanda le maître-dresseur d'un ton qui ne souffrait aucune réplique.
- Oui mon maître... Acquiesça la femme aux cheveux de jais avec un sourire en coin.
Elle se pencha ensuite sur les cages et fit un autre sourire aux captives, moins pervers, plus rassurant, mais transpirant quand même une sorte d'envie malsaine de les violer dans leurs cages, à même le sable et devant tout le monde.
L'esclave répéta quatre fois la même question : "D'où venez-vous ?" dans les quatre langues de la terre qu'elle connaissait et qui n'avaient pas cours dans cette partie de Terra tout en les observant avec une attention digne d'un horloger face à une pièce particulièrement fragile à manipuler. Elle essaya ainsi l'espagnol, le français, l'anglais et le japonais. Et elle eut un immense sourire en les voyant tressaillir quand elle reconnurent leur langue natale et certaines autres. Preuve était faite, elles venaient de la terre.
Et Liva se fit la réflexion que bientôt elle aurait tout le loisir de leur faire subir tout ce qui lui passerait par la tête pour les entraîner.